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  • SENEGAL-FINANCES / Amadou Moustapha Sarré : ‘’Cette année a été particulièrement éprouvante’’

    SENEGAL-FINANCES / Amadou Moustapha Sarré : ‘’Cette année a été particulièrement éprouvante’’

    Dakar, 26 déc (APS) – L’année qui tire à sa fin a été particulièrement éprouvante, en ce qui concerne la gestion des finances publiques, a déclaré à l’Agence de presse sénégalaise (APS) le porte-parole du gouvernement, Amadou Moustapha Sarré, faisant allusion notamment au déficit budgétaire et à la flambée de la dette extérieure du pays.

    ‘’Cette année a été particulièrement éprouvante. Vous avez bien vu l’état dans lequel nous avons trouvé ce pays, une situation qui a fait l’objet de déclarations de membres du gouvernement, du Premier ministre notamment’’, a dit M. Sarr.

    Le gouvernement a procédé à un état des lieux de la situation économique et financière du pays à la suite de prise de fonctions, a-t-il affirmé dans une interview avec l’APS.

    Amadou Moustapha Sarré, ministre chargé de la Formation professionnelle et technique également, précise que l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) recommande à toute nouvelle majorité politique de ses États membres de dresser un bilan de la situation économique locale, dans un délai de quelques mois après son installation.

    ‘’Cela nous a permis de nous rendre compte que la situation était beaucoup plus difficile que ce qu’on nous faisait croire. Le déficit budgétaire est de loin supérieur à ce qu’on nous avait annoncé, parce qu’il dépasse même les 10 %’’, a expliqué M. Sarré.

    Le déficit public du Sénégal en 2024 s’élève à 11,6 % du produit intérieur brut (PIB), indique un rapport publié mardi par la commission des finances de l’Assemblée nationale.

    La moyenne de la dette publique durant la période 2019-2023 était de 76,3 % du PIB, a indiqué le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, lors d’une conférence de presse donnée par le gouvernement, le 26 septembre dernier.

    ‘’À la fin de l’année 2023, la dette de l’État […] hors secteur parapublic était de 15.664 milliards, soit 83,7 % du PIB, alors qu’elle était annoncée à 13.772 milliards, soit 73,6 % du PIB. Il s’agit donc d’un supplément de dettes contractées et non publiées de près de 1.892 milliards, soit 10 % de plus du PIB’’, avait dénoncé M. Sarr.

    Ces données font dire au porte-parole du gouvernement que le niveau d’endettement du Sénégal ‘’crève le plafond de la communauté économique à laquelle nous appartenons’’, en l’occurrence l’UEMOA.

    ‘’C’est, donc, une situation particulièrement difficile’’, a insisté M. Sarré, ajoutant : ‘’Il fallait donc prendre des mesures rapides de redressement et de réajustement, ce que nous avons fait. Cela nous a permis de faire fonctionner l’État normalement.’’

    Les inondations et la subvention de la consommation d’énergie ont coûté à l’État ‘’plusieurs centaines de milliards’’, a-t-il poursuivi, laissant entendre que ces dépenses ont alourdi le déficit public.

    ‘’Concernant les inondations, 8 milliards de francs CFA ont été dépensés. N’oublions pas que des élections législatives anticipées ont été organisées, elles ont coûté 20 milliards de francs CFA. Je rappelle tout cela pour vous dire que la situation n’avait pas été facile du tout’’, a argué le porte-parole du gouvernement.

    ‘’Nous sommes en train de faire face à tout cela. Le budget que nous allons voter d’ici à la fin de l’année nous permettra de prendre un nouvel élan’’, espère-t-il.

    ESF/AKS

  • SENEGAL-ECONOMIE / Des prêts de la Société financière internationale en faveur de la Sococim et du groupe Azalaï

    SENEGAL-ECONOMIE / Des prêts de la Société financière internationale en faveur de la Sococim et du groupe Azalaï

    Dakar, 26 déc (APS) – La Société financière internationale (SFI), l’organe chargé du financement du secteur privé à la Banque mondiale, annonce avoir accordé un prêt vert de 49,1 milliards de francs CFA à la Sococim et un prêt de 6,5 milliards de francs CFA au groupe hôtelier Azalaï.

    Le financement dont bénéficie la Sococim permettra à cette cimenterie sénégalaise d’‘’accroître la production de ciment bas carbone et de contribuer à combler le déficit de logements dans le pays’’, explique la SFI dans un communiqué publié à la fin d’une visite à Dakar de son directeur général, le Sénégalais Makhtar Diop.

    ‘’À la suite d’un précédent financement accordé en février 2023, le nouveau financement de la SFI soutiendra le plan de modernisation des opérations de la Sococim, y compris l’adoption de technologies plus efficaces et de combustibles alternatifs’’, explique la Société financière internationale.

    Elle ajoute que ‘’cette initiative devrait permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’entreprise de 312.000 tonnes [de gaz carbonique] par an, d’ici à 2030’’.

    Au Sénégal, Makhtar Diop s’est entretenu avec plusieurs personnalités, dont le président de la République, Bassirou Diomaye Faye.

    Avec le prêt accordé au groupe Azalaï, la SFI va ‘’soutenir le secteur du tourisme au Sénégal’’ et aider à satisfaire les besoins en fonds de roulement de cette entreprise de l’hôtellerie, ainsi que ses plans d’expansion régionale.

    ‘’Ces plans incluent l’hôtel Azalaï Dakar, récemment ouvert dans la capitale sénégalaise, la reconstruction de l’hôtel Azalaï Indépendance à Ouagadougou, et la remise à neuf du Grand Hôtel Bamako, à Bamako’’, affirme le communiqué.

    Il assure que ‘’l’investissement de la SFI […] favorisera la création d’emplois formels directs et indirects qualifiés’’.

    Le financement accordé par la Société financière internationale ‘’stimulera le développement des chaînes d’approvisionnement locales dans les pays cibles, notamment pour les PME’’.

    ‘’Ces projets soulignent l’engagement de la SFI à favoriser la croissance économique durable et le développement au Sénégal. En investissant dans des secteurs clés tels que le tourisme et l’industrie manufacturière, la SFI et ses partenaires jettent les bases d’un secteur privé plus fort et plus résilient’’, assure Makhtar Diop.

    ‘’Créer des opportunités, améliorer le niveau de vie…’’

    Le communiqué, citant M. Diop, ajoute que le financement de ces projets est la preuve de l’‘’engagement’’ de la Société financière internationale à ‘’créer des opportunités, à améliorer le niveau de vie et à favoriser une croissance inclusive pour le peuple sénégalais’’.

    Au Sénégal, Makhtar Diop a rencontré le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, le Premier ministre, Ousmane Sonko, le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, ainsi que ses collègues chargés de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, de l’Industrie et du Commerce.

    M. Diop s’est entretenu aussi avec des dirigeants du secteur privé et des fondateurs de start-ups technologiques.

    ‘’Il a souligné l’engagement croissant de la SFI à soutenir le développement et la diversification de l’économie du pays’’, rapporte le communiqué.

    ESF/SMD

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / La loi de finances rectificative et d’autres sujets au menu

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / La loi de finances rectificative et d’autres sujets au menu

    Dakar, 26 fév (APS) – Le processus d’élaboration du budget de l’Etat continue de faire partie des sujets privilégiés par les quotidiens dont plusieurs titres de la livraison de jeudi reviennent sur la loi de finances rectificative 2024 adoptée mardi par l’Assemblée nationale.

    Le projet de loi de finances rectificative (LFR) 2024 a été adopté par une large majorité de députés, rapporte le journal Le Quotidien. Il note que par rapport aux prévisions de la loi de finances initiale (LFI), « les recettes sont réajustées à 4075 milliards de francs CFA, soit une baisse de 840, 2 milliards de francs CFA ».

    « Quant aux dépenses, elles sont réévaluées à 6437,2 milliards de francs CFA, soit une augmentation de 681,8 milliards de francs CFA, précise Le Quotidien. « Les recettes en deçà, un sur-effort pour finir », résume à sa manière le quotidien 24 Heures, selon lequel l’exécutif « a souffert pour terminer l’année 2024 ».

    Vox Populi pointe la part de la dette publique et de la masse salariale dans les difficultés budgétaires du pays, le journal évoquant à ce sujet des « boulets +trop lourds+ pour les finances ». Il ajoute qu’aux yeux du ministre du Budget, Cheikh Diba, la solution passe par un « rééchelonnement d’une partie de la dette » publique.

    Le journal revient en détail sur le niveau de la dette publique, arrêtée à « 16000 milliards de francs CFA » au total, « dont 14.000 milliards de francs CFA pour l’Etat central », le service de la dette représentant 3000 milliards FCFA selon le journal.

    « Un mix de nouveaux financements à l’horizon 2027 »

    Le Soleil fait observer que la loi de finances rectificative 2024 « intègre de nouvelles dépenses liées au soutien au secteur agricole, à la prise en charge des inondations, à l’organisation des élections et surtout à la baisse de 800 milliards de FCFA de recettes par rapport aux prévisions initiales ».

    Le journal renseigne que le Sénégal « vise, à l’horizon 2027, un mix de nouveaux financements extérieurs et domestiques à hauteur de 41 et 59% respectivement », dans le cadre de la diversification de ses sources de financement.

    Libération signale que le ministre du Budget « annonce une enveloppe de 5 milliards de FCFA » pour l’indemnisation des victimes des manifestations politiques préélectorales enregistrées depuis mars 2021, avant d’évoquer des « dépenses troublantes » de l’ambassade du Sénégal à Ottawa, pour le compte de la gestion 2019-2023.

    Le journal dénonce une « bamboula » en évoquant en particulier une prime de « 25,468 millions offerte au jardinier » de cette ambassade, ajoutant qu’une enquête a été ouverte « sur tous les faits en cause », y compris « des opérations financières opaques » que la représentation diplomatique a engagées avec une société dénommée Ace Building.

    Pour ne rien arranger, L’Observateur revient sur la situation de la compagnie nationale Air Sénégal, confrontée à une « crise financière colossale », se traduisant par « une dette abyssale de 100 milliards FCFA » qui rend « incertaine » la relance de cette société.

    « Tirs rageurs sur Cheikh Oumar Diagne »

    Les journaux traitent aussi de la dernière sortie polémique du directeur des moyens généraux de la présidence sénégalaise, Cheikh Oumar Diagne, dont les propos sur les tirailleurs sénégalais continuent de susciter la controverse.

    « Alors que le chef de l’Etat a adoubé les tirailleurs sénégalais le 1er décembre dernier, son collaborateur au palais les a qualifiés de ‘traitres’ le 22 décembre » dernier, relève le quotidien L’info. Cette sortie a suscité contre lui une levée de boucliers, selon le quotidien L’As.

    « Tirs rageurs sur Cheikh Oumar Diagne », affiche cette publication sur cette question. Il fait savoir que M. Diagne fait aussi l’objet d’une plainte de la Fédération africaine des descendants de tirailleurs sénégalais, sans compter qu’une pétition a été lancée contre lui.

    « La nation sénégalaise sous le choc », souligne le quotidien Tribune, pendant que Walfquotidien ratisse large pour parler des « sorties polémiques », « attaques improductives » et autres « déclarations intempestives » notées dans l’entourage du nouveau régime.

    « Les bourdes s’accumulent », estime le journal, selon lequel la dernière sortie polémique de Cheikh Oumar Diagne sur les tirailleurs sénégalais « n’est que la goutte de trop ». Et si le directeur des moyens généraux de la présidence de la République est « devenu coutumier des faits », il « n’est pas seul dans cette entreprise ».

    « Depuis l’installation du nouveau régime, souligne le journal, les bourdes et gaffes s’accumulent au point de frétiller les oreilles ».

    Sud Quotidien s’intéresse à la dernière décision du Conseil constitutionnel, qui s’est déclaré incompétent au sujet de la requête de Barthélémy Dias visant à annuler sa radiation de l’Assemblée nationale.  

    « Le Conseil constitutionnel déclare son incompétence, il [Barthélémy Dias] va saisir la Cour suprême », annonce le quotidien Vox Populi.

    BK/SMD

  • SENEGAL-COLLECTIVITES-URBANISATION / Keur Massar : les communes désemparées face à l’occupation anarchique du rond-point et de ses voies annexes

    SENEGAL-COLLECTIVITES-URBANISATION / Keur Massar : les communes désemparées face à l’occupation anarchique du rond-point et de ses voies annexes

    +++Par Abdoulaye Badji+++

    Keur Massar, 25 déc (APS) – Le rond-point ‘’Keur Massar’’, carrefour de transit de milliers de passants et voyageurs vers d’autres villes, comme Malika, Rufisque, Thiès, Tivaouane Peulh, Jaxxaay, Yeumbeul et Dakar est devenu une place forte des vendeurs ambulants et commerçants.

    Situé entre les limites des communes de Keur Massar sud et nord, dans la région de  Dakar, il constitue le principal point d’entrée de Keur Massar, érigé en département en 2021.

    Le rond-point a été doté en 2022, d’un autopont financé à hauteur de 10 milliards de francs CFA. Cet ouvrage a été mis en service le 13 juillet de la même année, par l’Agence des travaux et de gestion des routes (AGEROUTE Sénégal), pour faciliter la mobilité urbaine dans cette zone.

    Moins de trois ans après, ce point stratégique de la circulation et ses allées centrifuges sont aujourd’hui très loin de remplir cet objectif initial à cause de l’occupation anarchique des vendeurs ambulants.

    Ces derniers occupent tranquillement la voie publique où ils proposent leurs marchandises. Une situation source d’énormes désagréments à la mobilité urbaine, pour les automobilistes et piétons de même qu’aux communes compétentes, notamment Keur Massar sud et nord, situées à environ 30 kilomètres à l’est de Dakar, la capitale du Sénégal.

    Le rond-point est complètement envahi par ces marchands, installés jusque sous l’autopont ‘’Keur Massar’’ et ses allées annexes.

    Un désordre auquel les autorités municipales de ces deux collectivités territoriales ont tenté de mettre un terme, en initiant avec l’appui de la gendarmerie nationale des opérations de déguerpissement forcées, mais sans le succès escompté.

    Des opérations en dépit desquelles le phénomène semble avoir de beaux jours devant lui dans ce grand carrefour de la banlieue dakaroise.

    Entre la paroisse sainte François d’Assise de l’Archidiocèse de Dakar, la station Shell et sous l’autopont du rond-point ‘’Keur Massar’’, les vendeurs de fruits, d’habits, de postes radios et d’autres accessoires électroniques se sont tout simplement emparés des allées réservées aux piétons.

    Elles longent et séparent des cantines, les axes routiers annexes menant vers ce grand carrefour dont le grand boulevard scindant depuis 2021, l’ancienne commune de Keur Massar en deux collectivités territoriales (Keur Massar nord et sud), à la faveur d’un découpage administratif.

    L’occupation anarchique de cette grande avenue achalandée, a considérablement réduit les voies piétonnes qu’empruntent quotidiennement des passants. Ces derniers sont désormais obligés de se faufiler entre les véhicules et les étals des marchands ambulants, à leur risque et péril, pour se frayer un passage.

    La circulation automobile est aussi impactée par ce désordre qui entraine de longs embouteillages.

    À l’intérieur des véhicules particuliers, des minibus de transport en commun ‘’Tata’’ et des bus de la société publique de transport interurbain ‘’Dakar Dem Dikk’’, les passagers n’ont d’autres choix que de prendre leur mal en patience. C’est le prix à payer pour s’extirper de ce bourbier, avant de pouvoir poursuivre leur route.

    Et pourtant, en juillet 2024, une partie de la voie publique de ce carrefour grouillant de monde, avait été libérée de ses occupants. Une opération de déguerpissement initiée par la commune de Keur Massar Sud avait alors été lancée, avec l’appui de la gendarmerie nationale.

    Six mois après, les vendeurs ambulants, ceux-là même qui occupaient cette voie publique, sont revenus en masse sur les lieux.

    ‘’Cette situation s’explique par plusieurs facteurs dont le relâchement des efforts entrepris depuis six mois par la commune de Keur Massar Sud pour éradiquer partiellement l’occupation anarchique du rond-point +Keur Massar+’’,  explique Moussa Fall, directeur de cabinet du maire de Keur Massar sud.

    ‘’Ce relâchement s’explique aussi par le fait que nous étions confrontés à des problèmes financiers pour assurer la prise en charge journalière des gendarmes pour sécuriser les emprises libérées’’, ajoute le collaborateur du maire, assis dans son bureau niché au troisième étage du siège de la mairie.

    Il indique qu’‘’il y a également l’absence de solutions concertées et coordonnées entre les communes de Keur Massar Sud et Nord et le conseil départemental pour éradiquer l’occupation anarchique du rond-point, entrée principale du département’’.

    Le directeur de cabinet a déploré l’absence d’une politique d’intercommunalité des collectivités territoriales du département de Keur Massar pour venir à bout de ce problème.

    Il a assuré néanmoins que la commune de Keur Massar Sud ne va jamais abandonner son combat contre le désordre public, lié à l’absence d’une coopération entre les communes. ‘’Nous n’allons jamais jeter l’éponge, mais il faut admettre que nous n’avons pas les moyens pour financer les opérations de déguerpissement’’, a-t-il avoué.

    Moussa Fall a indiqué que la mairie de Keur Massar continue à déployer ses agents pour combattre cette anarchie en dépit des obstacles et difficultés de terrain. ‘’Les opérations continuent mais différemment par rapport à l’opération de désencombrement de juillet dernier’’, a-t-il précisé.

    Keur Massar, troisième poids démographique de la région de Dakar

    Il invite en outre l’administration centrale, notamment le ministère de l’Intérieur, à ‘’s’impliquer durablement’’ dans la sécurisation des emprises libérées. ‘’L’Etat doit aussi accompagner le département à faire face au boom démographique’’, a-t-il préconisé.

    Selon le 5e recensement général de la population et de l’habitat (RGPH-5), publié en 2023, par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), le département de Keur Massar, compte 770.314 habitants. Il occupe ainsi la troisième position en terme de poids démographique dans la région de Dakar.

    Keur Massar est devancé par le département de Dakar, peuplé de 1.278.469 habitants, suivi de Rufisque, avec 808.337 habitants.

    Peinant à sécuriser les emprises libérées, lors de l’opération de déguerpissement de juillet 2024, la mairie de Keur Massar Sud a aménagé des jardins publics sur ces emprises près du rond-point, renseigne Moussa Fall.

    Concernant la construction d’un centre commercial pour recaser les vendeurs ambulants, il avance que ces derniers ‘’n’ont pas’’ les moyens de ‘’se procurer les cantines’’. ‘’Ce qui reste, c’est d’attendre un coup de pouce du pouvoir central, du ministère de l’Intérieur en particulier’’, affirme-t-il.

    Dans la partie nord du rond-point, le décor est identique autour de la station Shell, où des vendeurs de chaussures occupent les allées. Ici également, la mairie se bat de façon solitaire et avec ses propres moyens, pour libérer la voie publique.

    Au siège de l’hôtel de ville de Keur Massar Nord, Abdoulaye Diouf, chef du bureau du cadre de vie et aménagement, se vante des acquis obtenus par cette collectivité dans la lutte contre l’occupation de l’espace public.

    ‘’Nous avons réussi à mettre un terme à la prolifération des étals sur la voie publique, sauf autour de la station Shell où des vendeurs ambulants continuent d’assiéger l’espace public’’, a-t-il affirmé.

    Il informe que la mairie de Keur Massar Nord ‘’déploie toujours ses agents de voirie pour combattre l’occupation en privilégiant la communication et la sensibilisation’’.

    ‘’Nous rappelons lors des échanges que le marchand ambulant ne doit pas mettre d’étals sur le trottoir mais circuler avec ses marchandises’’, a indiqué M. Diouf.

    Mais sur le terrain, le constat est tout autre sur la partie nord du rond-point relevant de la compétence de la commune de Keur Massar Nord. Des marchandises sont exposées sur des étals et les trottoirs, obligeant les piétons à marcher entre les véhicules avec tous les risques et dangers que cela comporte.

    Ici, le nombre d’étals explosent entre 18 heures et 22 heures, notamment aux heures correspondant à la descente des résidents de Keur Massar et des localités environnantes. Ces habitants travaillent pour la plupart à Dakar.

    Les opérations de déguerpissement forcées, un échec

    Absence de coordination entre les mairies de Keur Massar Sud et Nord et le conseil départemental et échec des opérations de déguerpissement forcées dans la lutte contre l’occupation anarchique de la voie publique: ce sont autant de failles dont profitent les ambulants pour pérenniser leurs activités autour du rond-point, dans un désordre sans doute plus accentué du côté de Keur Massar Sud.

    Entre les jardins publics aménagés par cette collectivité territoriale et le rond-point, précisément devant les cantines sis au rez-de-chaussée du centre commercial Cheikh Sidaty, règne un désordre indescriptible.

    L’endroit pullulent de conducteurs de vélos taxis, de vendeurs de divers articles et de jeans.

    Bara Kane, un des délégués des vendeurs ambulants de Keur Massar, y tient son commerce de friperie avec ses camarades depuis des années. Il dit avoir été emprisonné trois mois pour occupation illégale de la voie publique.

    ‘’D’autres ambulants, pas plus tard qu’aujourd’hui, ont été déférés. Mais à chaque fois, nous revenons sur ce lieu pour gagner notre vie. Nous n’avons que cette activité pour subvenir à nos besoins et aux besoins de nos familles’’, a soutenu le jeune commerçant polygame, marié à trois femmes.

    ‘’Je suis un père de famille qui a trois épouses. Beaucoup de vendeurs ambulants ici sont des soutiens de familles et viennent d’autres communes de la région de Dakar et des régions’’, a-t-il renseigné.

    Le délégué des ambulants pense que les autorités doivent privilégier ‘’la voie des solutions’’ dans leur volonté de libérer la voie publique, en recasant d’abord les vendeurs ambulants dans des centres commerciaux.

    ‘’Si nous avons des espaces où exercer notre activité nous allons libérer la voie publique. Nous demandons donc, aux autorités de privilégier la voie des solutions plutôt que la force’’, a-t-il suggéré, ajoutant:  »Si après avoir construit un centre commercial pour nous et que nous refusons de libérer la voie, elles peuvent à ce moment recourir à la force’’. Il a admis que l’occupation de la voie publique est illégale.

    Abdoul Hamady Dia, propriétaire d’une cantine depuis 2020 au centre commercial Cheikh Sidaty dit partager cet avis. Selon lui,  »le recours à la force doit être la dernière option à mettre sur la table’’.

     »Nous demandons aux autorités municipales de recaser d’abord les vendeurs ambulants dans des centres commerciaux avant d’exiger d’eux une libération de la voie publique’’, a-t-il recommandé à son tour, au milieu d’un groupe de proches.

    Pour lui, le recours à la force ne pourrait avoir sa pertinence que lorsque ces derniers refusent de regagner un nouveau site de recasement aménagé. ‘’En l’absence d’une approche méthodique, il sera difficile de faire partir les ambulants de la rue. Après chaque opération de déguerpissement, on va revenir à la case de départ. Et c’est le cas depuis plusieurs années’’, lance Dia, s’activant dans la vente des portables.

    Keur Massar, sans assiette foncière disponible pour recaser les ambulants

    Fatou Bambey Thiam Mboup, cheffe du service départemental de l’urbanisme de Keur Massar prévient que trouver un site de recasement pour les vendeurs ambulants de Keur Massar ne sera pas une mince affaire.

    ‘’Il sera très difficile de trouver un site de recasement aux vendeurs ambulants étant donné que le département n’a pratiquement plus d’assiette foncière libre en dehors de la forêt classée et la bande du Plan d’urbanisme de détail, déjà habitée à 40%’’, a-t-elle indiqué.

    Elle explique que trouver dans le département de Keur Massar, un site de recasement dédié aux ambulants sera un peu difficile, car l’urbanisation du département pose problème. ‘’Les installations ont précédé les aménagements et en plus de cela, nous ne disposons pas de documents de planification suffisants pour apporter les corrections nécessaires’’, a-t-elle ajouté.

    ‘’Keur Massar, déplore-t-elle, était un village traditionnel où les installations ont précédé les aménagements.’’

    La cheffe du service départemental de l’urbanisme a indiqué qu’une correction de l’urbanisme de Keur Massar ne peut se faire qu’à travers une restructuration profonde qui exige de casser, d’agrandir les voies, de déplacer des habitats vers d’autres zones, de recaser. Selon elle, tout cela demande de gros moyens.

    ‘’Par conséquent, je recommande aux collectivités territoriales, une solution plus souple pour lutter contre l’occupation anarchique, consistant à aménager des jardins publics sur tous les espaces publics’’, dit-elle.

    Mme Mboup indique par ailleurs qu’un déguerpissement des ambulants du rond-point Keur Massar ne peut se faire qu’à travers la sensibilisation des populations.

    ‘’C’est-à-dire avoir une démarche participative et faire participer toutes les communes (Yeumbeul Nord, Yeumbeul Sud, Keur Massar Nord, Keur Massar Sud, Jaxaay, Malika) du département à la résolution de ce problème’’, estime-t-elle. D’après elle, les vendeurs ambulants viennent de toutes les communes du département et d’ailleurs.

    ‘’Il faut aussi que les collectivités territoriales puissent trouver de gros moyens pour dérouler ces opérations de déguerpissement’’, suggère la responsable du service départemental de l’urbanisme de Keur Massar, logé dans le même immeuble que la mairie de Keur Massar Sud.

    AB/ASG/OID

  • SENEGAL-GOUVERNANCE / Finances publiques : le rapport de la Cour des comptes en cours d’élaboration (communiqué)

    SENEGAL-GOUVERNANCE / Finances publiques : le rapport de la Cour des comptes en cours d’élaboration (communiqué)

    Dakar, 24 dec (APS) – Le rapport sur la situation des finances publiques, couvrant la période allant de l’année 2019 au 31 mars 2024, est en cours d’élaboration, a-t-on appris de la Cour des comptes, mardi.

    ‘’Ledit rapport est cours d’élaboration. Son adoption sera soumise aux règles en vigueur à la Cour’’, indique notamment cette juridiction dans un communiqué parvenu à l’APS.

    Elle ajoute que le rapport sur la situation des finances publiques, prévu par le Code de transparence dans la gestion des finances publiques, fera l’objet d’une ‘’publication après son adoption définitive par ses instances compétentes’’.

    La Cour des comptes est chargée du contrôle juridictionnel des comptes des comptables publics, du contrôle de l’exécution des lois de finances, du contrôle du secteur parapublic et de la sanction des fautes de gestion.

    ABB/ASG

  • SENEGAL-METEO-PREVISIONS / La vague de fraîcheur accompagnée de pluies va persister jusqu’à jeudi (météorologue)

    SENEGAL-METEO-PREVISIONS / La vague de fraîcheur accompagnée de pluies va persister jusqu’à jeudi (météorologue)

    Dakar, 24 déc (APS) – La vague de fraicheur accompagnée de pluies qui se manifeste sur toute l’étendue du territoire national depuis le début de la semaine va persister jusqu’à jeudi, a indiqué, mardi, l’ingénieur prévisionniste à l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM), Cheikh Ahmed Tidiane Camara.

    ‘’Cette situation favorable à la fraîcheur et à la pluie va persister sur l’ensemble du pays avec des températures qui vont progressivement baisser dans les régions centre et du nord du pays où on peut enregistrer des pluies’’, a dit M. Camara.  

    Il a signalé que  »dès ce mardi, des gouttes de pluie seront enregistrées dans des localités du centre du pays, comme à Diourbel, Kaffrine, Fatick, Kaolack de même qu’à Dakar et Thiès,  un peu plus tard au cours de la soirée’’.

    Faisant le point sur le Bulletin spécial de l’ANACIM concernant les prévisions de pluie et de fraîcheur annoncées pour la période allant de lundi à jeudi, il a soutenu que ces prévisions se sont confirmées avec des températures assez basses.

    ‘’Nous avons enregistré sur une bonne partie du pays des températures qui n’ont pas dépassé la barre des trente degré Celcius. Et quelques gouttes de pluie ont été enregistrées dans des localités du sud-est du pays, notamment à Kédougou où il a plu dans l’après-midi de lundi jusque tard dans la soirée’’, a-t-il renseigné.

    Au centre du pays, dans la zone de Kaffrine, Koungheul et au sud, notamment à Kolda,  »nous avons enregistré un cumul de 4 mm de pluie et 2 mm à Ziguinchor, plus précisément à Cap-Skirring où on a également enregistré quelques gouttes de pluie », a dit le prévisionniste.

    ‘’Ces pluies tournent donc en terme de cumul autour de 2 mm à 4 mm’’, a-t-il précisé.

    Cheikh Ahmed Tidiane Camara  a expliqué que ce phénomène météorologique de pluie et de fraîcheur constaté sur toute l’étendue du pays est lié à ‘’une  masse d’air froid qui nous provient des latitudes nord’’.

    ‘’Cet air froid étant en contraste avec l’air chaud qu’on connaît au niveau des latitudes équatoriales est à l’origine de cette formation de nuages qui se développent au niveau de la zone de séparation qui se trouve actuellement à hauteur du Sénégal’’, a-t-il ajouté.

    ‘’C’est ce phénomène qui fait que nous avons des nuages denses qui se développent au niveau de cette zone de séparation, avec une fraîcheur et du vent entrainant donc cette baisse de température que l’on note sur une bonne partie du territoire’’, a-t-il encore souligné.

    Cheikh Ahmed Tidiane Camara a ainsi invité les populations à prendre les dispositions nécessaires par rapport à ces deux phénomènes (fraîcheur et pluie), qui peuvent provoquer des désagréments sanitaires chez les personnes vulnérables.

    AB/OID/ASG

  • SENEGAL-AGRICULTURE-REPORTAGE / A Mbour, le business florissant de la vente de pastèques confronté au défi de la conservation

    SENEGAL-AGRICULTURE-REPORTAGE / A Mbour, le business florissant de la vente de pastèques confronté au défi de la conservation

    +++Par Daouda BA+++

    Mbour, 24 déc (APS) – La pastèque (« xaal » en langue wolof), un fruit très prisé par les Sénégalais, est visible dans tous les coins et recoins de la ville de Mbour, un buisines florissant pour les grossistes et les détaillants qui n’en sont pas moins confrontés au problème de la conservation de ce produit très périssable.

     »Si le marché est pleinement approvisionné, ça peut nous causer des pertes énormes. Parce que, par exemple si tu achètes une quantité d’une valeur d’un million (de FCFA) au moment où le marché est inondé, tu peux ne pas écouler le produit’’, dit Cheikh Touré, un opérateur de la filière pastèque.

    Cheikh Touré tient un commerce de pastèques qu’il expose, amoncelées sur le bord de la route nationale, vers la mairie de Mbour.

    C’est l’un de ses deux points de vente bien connus de ses clients. Cheikh Touré dit exercer ce business depuis 13 ans. L’autre site est à Saly Velingara, renseigne-t-il.

    Le vendeur déploie ses équipes en zone rurale, surtout dans la région de Kaolack, pour lui acheter la marchandise bord-champ et l’acheminer à Mbour à bord de camions.

    ‘’Nous achetons à un prix variant entre 200.000 à 3000.000 de francs (FCFA), en fonction de la qualité et de la quantité » de la récolte, explique-t-il.

    Tout ce processus de récolte, de chargement, de transport et de déchargement de ce fruit lourd et délicat nécessite l’emploie d’une importante main-d’œuvre.

    ‘’A chaque voyage, je peux acheter 10 champs, et je prends pour chacun d’eux, au moins six personnes pour récolter et embarquer la marchandise dans des camions’’, rapporte Mame Malick Kane, un opérateur de pastèques.

    ‘’Pour le chargement, on peut payer jusqu’à 100.000 (FCFA) et le même montant pour le déchargement, une fois la cargaison arrivée à Mbour’’, note-t-il.

    A Thiocé, Abdourahmane Ngom et ses camarades attendent patiemment autour d’un thé, sous un arbre leur servant de quartier général, l’arrivée des camions de pastèques pour les vider de leur cargaison.

    ‘’Nous nous constituons parfois en équipe de 10, voire 6 personnes, selon le contenu du camion’’, dit-il.

    ‘’Il arrive que nous déchargions deux à trois véhicules par jour, suivant le moment de la campagne », indique le jeune homme. Les tarifs sont compris dans la fourchette de 20.000 à 80.000 francs (CFA) pour chaque opération’’.

    Le secteur du transport profite aussi de cette embellie du business de la pastèque.

    Pape Cheikh Niang, chauffeur de taxi clando se frotte les mains. ‘’On ne se plaint pas !, se réjouit-il, je peux faire deux à trois voyages par jour entre Mbour, Nguékhokh, Sindia et Popenguine-Ndayane, et pour chaque voyage, je peux gagner jusqu’à 5.000 francs (CFA), selon la quantité transportée’’.

    Selon Cheikh Touré, la vente de pastèques nourrit bien son homme, même si le pourrissement des produits hante le sommeil des vendeurs.

    A l’issue de sa campagne de l’année dernière, il s’était retrouvé avec un bénéfice de 2.500.000 francs (CFA)’’, se souvient-il. Cette année, il dit ne pas espérer atteindre le même chiffre d’affaires après avoir  »perdu 850.000 francs (CFA) dans un chargement, dont une bonne partie a pourri’’.

    Il a plaidé auprès des autorités pour la mise à leur disposition de chambres froides pour ôter ce goulot qui étrangle la commercialisation de la pastèque, une activité qui emploie plusieurs catégories d’acteurs.

    Pour M. Ba, un universitaire ne souhaitant pas dévoiler son identité, ‘’ce business doit être accompagné par nos gouvernants depuis la phase de culture jusqu’à la production et essayer de faire de la transformation de jus de pastèque ».  »Toute la quantité produite ne peut pas être consommée et il y a une bonne quantité qui va pourrir’’.

     »On a la terre, l’eau et si on produit une bonne quantité avec une transformation, cela  peut retenir les jeunes au pays et peut participer à lutter contre l’émigration irrégulière’’, a estimé M. Ba, trouvé en train de se procurer des pastèques.

    DOB/ADI/OID/SKS

  • SENEGAL-SOCIETE-REPORTAGE / A Ziguinchor, l’ambiance des fêtes de Noël ne se fait pas encore sentir

    SENEGAL-SOCIETE-REPORTAGE / A Ziguinchor, l’ambiance des fêtes de Noël ne se fait pas encore sentir

    Par Modou Fall

    Ziguinchor, 24 déc (APS) – À Ziguinchor, le décor fait de guirlandes et d’illuminations, qui rappelle les fêtes de Noël et de fin d’année n’est pas encore au rendez-vous, comme les habitants de cette commune avaient l’habitude de le voir, chaque année. La municipalité annonce, toutefois, qu’elle va s’y atteler incessamment.

    Il est dix heures passées, ce dimanche, au quartier Escale, particulièrement animé ce matin. Des clients de toute condition sociale, venus faire des achats auprès des friperies ou des marchands de jouets, affluent vers ce quartier abritant les services administratifs, des centres commerciaux, le port et le quai de pêche de la ville.

    Des conducteurs de motos ‘’Jakarta’, qui assurent le transport des personnes et des marchandises, se faufilent dans la foule. Une ambiance de préparatifs de la fête de Noël règne à Ziguinchor. Contrairement à l’année dernière, à pareille période, il n’y a pour l’instant ni de jeux de lumière ni guirlandes, encore moins de sapins le long des artères de la ville. Cependant, la mairie annonce des décorations dans la nuit de lundi à mardi.

    « A la même période, l’année dernière, la ville avait été partout décorée. On n’ignore pourquoi notre maire n’a encore rien fait par rapport à ça. Quinze jours avant Noël, la ville était déjà illuminée », se souvient Doudou Diémé, un habitant de Ziguinchor.

    « On se demande si on est à quelques jours de Noël ou pas », glisse dans la même veine Seydi Sylla.

    Seuls les ronds-points seront décorés cette année, selon la mairie

    Contacté par l’APS, le chargé de communication de la mairie de Ziguinchor s’est voulu rassurant. ‘’Bientôt nous allons décorer la ville. Cette année, on veut faire quelque chose de très solide et de très bonne qualité. Au rond-point Jean Paul II par exemple, nous sommes en train de faire la descente électrique », dit Richard Ndouye.

    Il reconnaît qu’il y a eu un peu de retard cette année, ajoutant que la mairie a décidé de décorer tous les points stratégiques de la ville.

    « Les décorateurs sont en train de faire le montage. D’ici la fin de la nuit, ils vont finir le montage. Le rond-point Aline Sitoé Diatta, celui de la gare routière de Ziguinchor, ou encore le rond-point Bélal Ly, les deux jardins de la gouvernance seront tous décorés comme d’habitude », précise le chargé de communication de la mairie de Ziguinchor.

    Pour les décorations des artères principales et des ronds-points de la ville, la mairie a déjà choisi un entrepreneur qui doit s’en charger.

    ‘’Le matériel est déjà sur place. Les équipes ont déjà fait l’état des lieux et vont procéder au démarrage des travaux par le remplacement des lampes défectueuses. Tout le dispositif est déjà pris pour éviter les courts-circuits et les incendies », assure Richard Ndouye.

    La municipalité de Ziguinchor entend parer à toute éventualité et éviter ce genre de situation qui a eu lieu par le passé.

    « L’année dernière, un incendie s’est déclaré au marché Boucotte, du fait de mauvaises installations électriques servant aux décorations lumineuses’’, se souvient Mor Guissé, un commerçant.

    Les marchands de jouets se tournent les pouces

    En attendant que les guirlandes et autres illuminations soient installées, au marché de Boucotte, les clients rencontrés se plaignent de la cherté des marchandises, qui servent à la préparation des repas de fête et des prix des jouets hors de portée de leurs bourses. Les vendeurs de babioles et autres colifichets que les parents achètent pour leurs enfants se tournent les pouces.  

    « Les rares clients se plaignent, parce que les prix des jouets ont augmenté. Pour l’instant, nos marchandises ne sont pas encore écoulés, mais nous espérons que les clients viendront acheter plus les jours à venir », espère Saliou Diouf, tenancier d’un magasin de jouets.

    Selon lui, les prix des poupées varient entre dix mille et vingt mille francs CFA.

    Trouvé au rond-point Jean Paul II, ses marchandises jouets étalés à même le sol, Mouhameth Mbaye confie, lui aussi, que les clients se font rare.

    « Nous avons acheté des jouets. Mais, on risque de ne rien vendre », s’inquiète son collègue, Yankoba Diatta.

    Pour Lamine Sagna, père de famille, la raison est à chercher dans la ‘’situation économique actuellement difficile’’.

    « Au Sénégal, les prix montent de manière exagérée. C’est vrai qu’il faut faire plaisir aux enfants, mais les priorités sont également ailleurs », dit-il, espérant toutefois trouver des cadeaux pour sa progéniture à des prix abordables.

    Après une longue recherche, Lamine Sagna trouve enfin une poupée, un piano, un petit robot et une voiturette télécommandée pour ses quatre enfants.

    « Je me fais un peu violence pour faire plaisir à mes enfants. Mais, les temps sont durs », confie, pour sa part, la dame Nafi Gomis, qui marchande des jouets pour ses enfants. 

    MNF/ABB

  • SENEGAL-FINANCES / Le projet de loi de finances rectificative adopté à une large majorité

    SENEGAL-FINANCES / Le projet de loi de finances rectificative adopté à une large majorité

    Dakar, 24 déc (APS) – Les députés ont adopté à une large majorité, mardi, à Dakar, le projet de loi de finances rectificative (LFR) 2024 fixant à 4.075 milliards de francs CFA les recettes budgétaires de l’année et les dépenses à 6.437,2 milliards.

    Avec cette LFR, les recettes connaissent une baisse de 840,2 milliards de francs CFA par rapport aux prévisions de la loi de finances initiale (LFI), et les dépenses une hausse de 681,8 milliards.

    Le vote a eu lieu en présence de 151 des 165 membres de la chambre parlementaire. Cent trente-neuf ont voté le projet de loi, 12 abstentions ont été dénombrées. Aucun député n’a voté contre le texte.

    Concernant le paiement de la dette, l’État a profité de la LFR pour faire une provision supplémentaire de 245,9 milliards de francs CFA ‘’en raison du renchérissement des conditions d’emprunt’’, explique un rapport de la commission des finances et du contrôle budgétaire de l’Assemblée nationale.

    ‘’Cette LFR est illégale’’

    L’un des réajustements énoncés dans le projet de loi soumis au vote des députés a consisté à approvisionner un fonds d’indemnisation des victimes des violences préélectorales de février et mars 2024, d’un montant de 5 milliards de francs CFA.

    Le budget nécessaire à la subvention des denrées de consommation courante est passé d’un montant initial de 53 milliards à 140 milliards, selon le rapport parlementaire.

    Les hôpitaux publics de Touba (centre), le programme de sûreté urbaine, la dépollution de la baie de Hann, à Dakar, et la lutte contre les inondations ont engendré des réajustements budgétaires d’un montant total de 9 milliards.

    La LFR a permis aussi au gouvernement de faire voter une subvention additionnelle de 289 milliards pour la consommation énergétique (électricité).

    Cette mesure autorisée par l’Assemblée nationale permettra de prendre en compte les compensations tarifaires en faveur de la Senelec, la Société nationale d’électricité du Sénégal, et les pertes commerciales liées au blocage des prix à la pompe des hydrocarbures.

    ‘’Il y avait une quasi-unanimité des députés…’’

    Aïssata Tall Sall, la présidente du groupe Takku-Wallu, a dit avoir relevé des ‘’curiosités’’ dans le projet de loi de finances. ‘’Il viole l’orthodoxie financière […] Cette LFR est illégale’’, a-t-elle soutenu en regrettant d’avoir à voter un budget destiné à une année budgétaire dont il ne reste que quelques jours.

    Mohamed Ayib Daffé, le président du groupe Pastef (majorité), a estimé que Mme Sall avait réuni ‘’beaucoup de fausses informations’’ concernant le projet de loi de finances rectificative.

    ‘’Il y avait une quasi-unanimité des députés’’ lorsque les membres de la commission des finances et du contrôle budgétaire se sont réunis pour examiner la LFR, a fait valoir M. Daffé.

    Il a dit que la présidente du groupe Takku-Wallu ne pouvait pas mesurer la ‘’pertinence’’ du projet de loi parce qu’elle était absente lors des travaux de la commission.

    ESF/CS/ASG/OID

  • SENEGAL-COMMERCE / Mbour : le service du commerce procède à la saisie de 34 tonnes d’arachide achetées à un prix illicite

    SENEGAL-COMMERCE / Mbour : le service du commerce procède à la saisie de 34 tonnes d’arachide achetées à un prix illicite

    Nguékhokh, 24 déc (APS) – Le service départemental du commerce de Mbour (ouest) a saisi 34 tonnes d’arachide achetées à un prix jugé illicite et dans un lieu non agréé par l’État, a appris l’APS, lundi, de son chef, Mamadou Lamine Ndiaye.

    « La saisie a été menée entre jeudi 19 et dimanche 22 décembre », a dit M. Ndiaye, ajoutant que la brigade de gendarmerie de Nguékhokh y a pris part.

    « Il nous a été signalé qu’on écoulait des graines d’arachide à des prix illicites. Deux opérateurs privés collectaient des graines à un prix en deçà de celui fixé par le gouvernement. En plus, leur centre de collecte n’a pas été agréé par l’État », a-t-il expliqué.

    Les investigations menées par le service départemental du commerce et la brigade de gendarmerie révèlent que les opérateurs en question achetaient le kilo d’arachide à 300 francs CFA, selon Mamadou Lamine Ndiaye.

    « Deux semaines auparavant, les mêmes opérateurs avaient collecté des graines à raison de 275 francs CFA le kilo », a-t-il dit.

    Le chef du service départemental du commerce de Mbour, Mamadou Lamine Ndiaye

    M. Ndiaye rappelle que le gouvernement a fixé un prix plancher de 305 francs CFA pour le kilo d’arachide. Autrement dit, le produit ne doit pas être vendu à un prix inférieur à celui-là.

    Les propriétaires de la marchandise saisie ont été auditionnés par la brigade de gendarmerie de Nguékhokh.

    À la suite de leur audition, une phase contentieuse a été ouverte, selon M. Ndiaye.

    Ils peuvent accepter les faits qui leur sont reprochés et payer une amende, a dit le chef du service départemental du commerce de Mbour.

    « Autrement, a-t-il poursuivi, nous allons procéder à la vente de la marchandise et nous en ouvrir au procureur de la République, afin que les mis en cause comparaissent en justice. »

    DOB/ADI/ESF/BK