Catégorie : LA UNE

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les comptes publics et d’autres sujets en exergue

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les comptes publics et d’autres sujets en exergue

    Dakar, 24 déc (APS) – La situation des comptes publics fait le menu de plusieurs quotidiens parvenus mardi à l’APS, en même temps que d’autres sujets comme les promesses de modernisation de l’administration et « l’offensive judiciaire » de l’ancien président Macky Sall.

    « Réveillon avec la vérité ! », s’exclame le journal Le Quotidien au sujet du travail de certification des finances publiques confié à la Cour des comptes, à la suite des accusations de falsification des comptes publics émises par le nouveau pouvoir contre le précédent régime.

    La Cour des comptes va finalement publier son rapport le 31 décembre, annonce Le Quotidien, selon  lequel le document devait être disponible ce mardi 24 décembre, mais sa publication a été retardé à la demande du gouvernement, « pour ne pas ‘polluer’ la [déclaration de politique générale] » du Premier ministre, prévue le 27 décembre.

    Le journal estime que la publication de ce Rapport sur l’exécution des lois de finances (RELF) 2023 « marquera un tournant majeur pour le régime actuel après les accusations de falsification des comptes publics » contre le régime du président Macky Sall.

    Concernant le rapport d’exécution budgétaire au troisième trimestre 2024, le quotidien Les Echos fait état d’une « hausse de 94,7 milliards pour les salaires et les avantages ».

    « Au 30 septembre 2024, avance-t-il, les ressources du budget général mobilisées s’élèvent à 2886,8 milliards de francs CFA, soit un taux d’exécution de 61% des prévisions de la Loi de finances initiale ».

    Les charges financières de l’Etat en hausse de « 39,5% »

    Le quotidien Les Echos ajoute que les ressources internes « ont été recouvrées à hauteur de 2781,95 milliards », les dépenses représentant « 4571,06 milliards des crédits ouverts, soit 81,80% ».

    + »Entre autres révélations, le rapport [en question] note que les ressources du budget général ont évolué à la hausse de 124,44 milliards. De même, les dépenses ont connu une hausse, notamment les dépenses de personnel qui ont évolué de 94,77 milliards », signale le quotidien L’info.

    Les charges financières de la dette ont également « augmenté de 39,5%, soit 160,62 milliards de plus », poursuit le journal. « Quant au Fonds national de retraite (FNR), les signaux sont au vert, avec plus de cotisants et un solde positif de 23,6 milliards », rassure le journal.

    Le quotidien Libération, dans le même esprit, fait état de « troublantes découvertes de la Cour des comptes » dans la comptabilisation des recettes issues des industries extractives, pour le compte de la gestion 2022.

    « Une vraie nébuleuse règne autour des industries extractives », avec notamment « un écart de 148,406 milliards de FCFA [décelé] après le rapprochement entre les montants retracés et les déclarations des régies », écrit le journal.

    Il s’y ajoute « une différence de 38,035 milliards de FCFA entre les montants liquidés et ceux déclarés et comptabilisés », mentionne Libération.

    Enquête revient sur la déclaration de politique générale que le Premier ministre Ousmane Sonko doit prononcer vendredi. « Sonko face à lui-même », lit-on à la une du journal, selon lequel le « grand oral » du chef du gouvernement « intervient dans un contexte chargé d’attentes sur les plans national et international ».

    + »Un exercice oratoire redoutable », soutient Enquête, surtout que les « attentes sociales et économiques [sont] pressantes », de l’emploi à la fiscalité, en passant par la problématique de l’émigration irrégulière, selon le journal.

    Mais il semble que ce ne sont pas là les seuls chantiers urgents du Premier ministre, dont l’ambition est de moderniser l’administration sénégalaise, comme rapporté par plusieurs journaux dont Walfquotidien.

    « Sonko s’attaque au mammouth », titre ce journal à ce sujet. « A l’instar des régimes précédents, écrit-il, le Premier ministre a promis […] l’assainissement de l’administration générale dans les prochains mois ».

    « Des choses à assainir dans l’administration »

    Selon Walfquotidien, le chef du gouvernement a fait cette annonce « après avoir constaté des manquements dans son fonctionnement liés à un problème de formation à la base, de pratiques cantonales, etc. ».

    « Vers un grand coup de balai », titre Source A. « Il faut que l’administration redevienne un outil au service du citoyen, redevienne une administration de développement. Elle ne l’est pas ou elle ne l’est pas suffisamment aujourd’hui », ajoute-t-il, citant le Premier ministre.

    Dans cette optique,  »plusieurs réformes devront être apportées dans la Fonction publique, comme la professionnalisation de la gestion des ressources humaines », a renchéri le ministre de la Fonction publique et de la Réforme du service public, dans des propos rapportés par le quotidien Le Soleil. Il estime qu’ »il y a encore des choses à assainir », assurant que  »ces grands chantiers seront bientôt engagés ».

    Sud Quotidien ouvre sur l’annonce d’une plainte contre X de l’ancien président Macky Sall, en lien avec l’affaire du présumé relevé bancaire d’un milliard de dollars dont il serait le propriétaire. Ce document  »a été partagé par les réseaux sociaux. Il est devenu viral ».

     »Pour mettre fin à ce qu’il considère comme de ‘nombreuses manipulations et allégations farfelues’, il a décidé de porter l’affaire devant la justice », en portant plainte contre X  pour faux et usage de faux et diffamation.

    Les quotidiens Tribune et L’As s’intéressent aux préparatifs des fêtes de fin d’année.  »L’extrême pauvreté des ménages gâche les fêtes », note le premier via sa manchette.  »Entre éclat festif et inquiétudes économiques », affiche le deuxième quotidien cité.

    BK

  • SENEGAL-DIVERS / Incendie à l’hypermarché ‘’Exclusive’’ de Yoff : aucune perte en vie humaine, des dégâts matériels ‘’considérables’’ (pompiers)

    SENEGAL-DIVERS / Incendie à l’hypermarché ‘’Exclusive’’ de Yoff : aucune perte en vie humaine, des dégâts matériels ‘’considérables’’ (pompiers)

    Dakar, 23 déc (APS) – Le commandant du premier Groupement d’incendie et de secours des sapeurs-pompiers, le colonel Sada Dia a assuré qu’aucune perte en vie humaine n’a été déplorée dans l’incendie qui s’est déclaré, dans la nuit de dimanche à lundi, dans l’hypermarché ‘’Exclusive’’ de Yoff, à Dakar, causant des dégâts matériels ‘’considérables’’ dont l’ampleur n’est pas encore connue.

    ‘’Heureusement, aucune perte en vie humaine n’est à déplorer, mais les dégâts matériels sont considérables », a déclaré le colonel Sada Dia, ajoutant qu’une enquête a été ouverte par la gendarmerie, présente sur les lieux.

    Il s’exprimait, lundi, en fin d’après-midi, au cours d’un point de presse, après l’intervention de ses équipes pour maîtriser le feu.

    ‘’Nous avons été alertés à 1 heure 48 minutes et, dix minutes, nous sommes arrivés sur les lieux. Mais le feu, déjà bien établi au premier étage, nécessitait une intervention massive’’, a fait savoir le colonel Dia.

    Pour venir à bout de cet incendie, dans ‘’un endroit particulièrement difficile en raison des conditions d’accès et de stockage, ainsi que de la diversité des produits présents », un important dispositif a été déployé par les sapeurs-pompiers.

    ‘’Face à l’ampleur du sinistre, 98 gradés et sapeurs, dont 10 officiers, ont été mobilisés, appuyés par 28 engins d’intervention. Après 13 heures d’efforts soutenus, les soldats du feu ont réussi à maîtriser l’incendie’’, a assuré le commandant du Groupement d’incendie et de secours.

    MYK/ABB/SKS/OID

  • SENEGAL-SANTE / La DER remet un financement de près d’un milliard pour l’ouverture d’officines de pharmacie

    SENEGAL-SANTE / La DER remet un financement de près d’un milliard pour l’ouverture d’officines de pharmacie

    Dakar, 23 déc (APS) – La Délégation à l’entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes (DER/FJ) a remis, lundi, un financement d’un montant de près d’un milliard de francs CFA à 98 jeunes diplômés sénégalais en pharmacie des 14 régions du Sénégal.

    ‘’Avec un financement global d’un milliard de FCFA, les 14 régions ont été touchées et même des communes éloignées telles que Bandafassi, Bokoudialobé, Kéréwane […]’’, a déclaré la Déléguée générale à l’entreprenariat rapide des femmes et des jeunes, Aïssatou Mbodj.

    Elle s’exprimait lors de la cérémonie de lancement du programme de financement des officines pour jeunes pharmaciens.

    Selon Mme Mbodj, ce programme consiste à ‘’faciliter l’accès au crédit pour la création de nouvelles officines permettant ainsi aux jeunes pharmaciens de s’établir et de contribuer activement au système de santé national’’.

    Il permettra aussi de ‘’renforcer’’ le secteur de la santé en augmentant le nombre de points de vente de médicaments de qualité assurant ainsi  »une meilleure couverture sanitaire » pour les populations.

    Ce programme sert aussi à ‘’promouvoir’’ l’équité territoriale en encourageant l’implantation d’officines dans les zones sous desservies, a fait savoir Aïssatou Mbodj.

    Elle a encouragé les bénéficiaires, dont 36 femmes et 62 hommes, à ‘’saisir cette opportunité pour réaliser leurs projets, participer à l’amélioration de notre système de santé et contribuer au développement économique et social du Sénégal’’.

    Le coordonnateur du Salon international du médicament, des dispositifs médicaux et de la parapharmacie de Dakar (SENPHARMA), Dr Samba Dramé, s’est réjoui de ce financement, soulignant que ‘’les pharmaciens ont toujours souffert du manque financement’’.

    Pour lui, ce financement permet de créer ‘’en moyenne 800 emplois’’, de ‘’redonner le sourire à beaucoup de Sénégalais pour l’accès à des médicaments de qualité’. Il permettra aussi de ‘’lutter contre les déserts médicaux, d’avoir l’accessibilité géographique du médicament’’.

    Dr Dramé a exhorté les jeunes bénéficiaires à ‘’respecter’’ leurs engagements pour permettre aux autres pharmaciens de ‘’bénéficier’’ des financements de la DER.

    Le président de l’Union des jeunes pharmaciens du Sénégal (Ujps), Falla Mané, a vivement remercié la DER pour la ‘’rapidité’’ dans le traitement des dossiers des bénéficiaires, diplômés depuis 2022.

    Il a appelé ses camarades à être ‘’sans reproche’’ pour permettre à la DER de continuer à financer les projets des pharmacies.

    Dans le cadre de ce programme,  »98 sur 112 demandes » ont été financées pour des montants allant de ‘’5 à 20 millions de FCFA’’.

    CS/SKS/OID/ABB

  • SENEGAL-PECHE-PERSPECTIVES / Le respect des normes sanitaires, l’enjeu majeur de l’élevage des huîtres

    SENEGAL-PECHE-PERSPECTIVES / Le respect des normes sanitaires, l’enjeu majeur de l’élevage des huîtres

    De l’envoyé spécial de l’APS, Ousmane Ibrahima Dia

    Ziguinchor, 23 déc (APS) – L’État du Sénégal s’est engagé, avec l’aide de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), dans la valorisation de ses potentialités ostréicoles en misant sur la sécurité sanitaire des huîtres, dans le cadre du Fonds pour l’application des normes et le développement du commerce (STDF).

    Le renforcement de la filière coquillage au Sénégal à travers la mise aux normes sanitaires et phytosanitaires vise à ‘’promouvoir la sécurité sanitaire des coquillages et leur accès aux marchés régional et international’’. L’initiative permettra de booster la consommation d’huîtres fraîches et d’augmenter les revenus des producteurs.

    Au Sénégal, la production d’huîtres tourne autour de 16.000 tonnes par an, la superficie des mangroves, ces espaces naturels de reproduction des huîtres, étant estimée à 300.000 hectares.

    Le Sénégal exporte vers l’UE 200.000 tonnes de produits halieutiques par an

    En avril 2023, lors de la célébration de la Journée nationale de l’huître, le directeur des industries de transformation de la pêche, Abdoulaye Diouf, signalait que le Sénégal était à la recherche d’un agrément lui permettant d’exporter ses produits ostréicoles vers les pays de l’Union européenne (UE).

    ‘’Le Sénégal travaille […] dans ce sens avec l’aide de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, ainsi que d’autres partenaires. On ose espérer que d’ici à 2025 le Sénégal aura un dossier conforme aux exigences du marché de l’UE’’, avait dit M. Diouf à plusieurs médias dont l’APS, en marge de la célébration de la Journée nationale de l’huître.

    Dr Mamadou Ndiaye, le coordonnateur sous-régional du projet STDF à la FAO

    ‘’L’huître est un produit halieutique très recherché en Europe, d’où la nécessité de réfléchir aux possibilités pour le Sénégal de répondre aux exigences et normes qualité du marché européen’’, a-t-il ajouté, estimant que les exportations vers l’Europe vont générer une plus-value pour le Sénégal. 

    Selon le directeur des industries de transformation de la pêche, les huîtres ne font pas encore partie des produits halieutiques (les crustacés, les poissons, etc.) exportés par le Sénégal vers l’Europe.

    ‘’Le Sénégal exporte vers l’UE annuellement un volume de 200.000 tonnes de produits halieutiques, pour un chiffre d’affaires d’environ 200 milliards de francs CFA’’, avait-il dit.

    Le projet qui vise à promouvoir la sécurité sanitaire des coquillages et leur accès aux marchés régional et international, est mis en œuvre par la FAO et le gouvernement du Sénégal, avec l’appui du STDF, un fonds de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Son objectif est d’améliorer l’exploitation des coquillages, les rendre plus salubres et sains, comestibles sans danger, favoriser leur exportation vers des marchés rentables en les mettant aux normes sanitaires et phytosanitaires.

    Les coquillages peuvent être ‘’très dangereux pour les consommateurs’’

    Le budget estimatif total du projet s’élève à 854.518 dollars américains (environ 539 millions de francs CFA), dont 756.408 (environ 477 millions de francs CFA) financés par le projet STDF.

    Depuis janvier 2024, des prélèvements mensuels sont effectués sur 50 sites de production répartis dans les régions de Saint-Louis, Louga (nord), Thiès (ouest), Fatick, Kaolack (centre), Kolda, Sédhiou et Ziguinchor (sud), pour des analyses permettant d’améliorer l’exploitation des coquillages et leur exportation vers des marchés avantageux.

    ‘’En 1996, le système d’inspection et de certification des produits halieutiques du Sénégal était réputé conforme aux exigences internationales, celles de l’UE notamment. Cette situation offrait une ouverture au marché international à tous les produits de la pêche, les céphalopodes, les poissons et les crustacés notamment’’, a rappelé Dr Mamadou Ndiaye, le coordonnateur sous-régional du projet à la FAO.

    Cependant, ‘’ces produits aquacoles en général et les coquillages n’en faisaient pas partie’’, a-t-il précisé dans un entretien avec des journalistes, lors d’une mission d’investigation et de collecte d’informations sur les sites conchylicoles (les sites sur lesquels est pratiqué l’élevage des coquillages) et de vulgarisation des activités du projet dans les régions de Sédhiou et Ziguinchor. 

    Un tableau de classification des zones aquacoles disponible dès janvier 2025

    ‘’Ces produits, a relevé Dr Ndiaye, ont la particularité biologique de filtrer l’eau dans laquelle ils vivent pour se nourrir. En raison de cette situation, quand le plan d’eau est contaminé, les coquillages sont contaminés et deviennent très dangereux pour les consommateurs, surtout s’ils les consomment crus.’’ D’où la nécessité de procéder à la surveillance sanitaire des plans d’eau pour garantir la salubrité des coquillages.

    ‘’C’est ainsi que le Sénégal a sollicité le STDF en vue du financement de la mise en œuvre du plan de surveillance’’, a expliqué Dr Ndiaye.

    Cette surveillance est assurée par la FAO, l’Agence nationale de l’aquaculture et la direction des industries de transformation des pêches, qui est chargée de l’inspection et de la certification des produits de pêche destinés à l’exportation.

    ‘’Il y a eu des sessions de formation des agents, pour s’assurer que les prélèvements se fassent dans de bonnes conditions. Les prélèvements sont ensuite étudiés par le Laboratoire national d’analyses et de contrôle du ministère de l’Industrie et du Commerce, selon la norme 17025’’, a expliqué Dr Mamadou Ndiaye.

    La surveillance des plans d’eau a démarré en janvier 2024, et les équipes de la FAO devraient, d’ici à janvier 2025, disposer de l’ensemble des résultats permettant de classer les zones aquacoles.

    Le soutien de la FAO permet au Sénégal de s’assurer de la bonne qualité de ses produits avant de les mettre sur le marché, selon Dr Ndiaye.

    À la formation s’ajoutent le respect des bonnes pratiques, l’Initiative pêche côtière, le FISH4ACP, dont le but est de valoriser les potentialités de la pêche et de l’aquaculture, selon le coordonnateur sous-régional du projet à la FAO.

    L’élevage des huîtres, un bassin d’emplois

    Au Sénégal, la filière coquillage est également prise en compte. Ses potentialités sont énormes, selon Dr Mamadou Ndiaye.

    ‘’La cueillette, à elle seule, va satisfaire les besoins du marché […] Si nous arrivons à satisfaire les exigences de qualité, nous pourrons satisfaire les demandes des hôtels et des restaurants qui, aujourd’hui, importent ces denrées parce qu’ils sont regardants sur la qualité’’, a-t-il souligné.

    ‘’Beaucoup de femmes travaillent dans cette filière. Les marchés vont profiter aux femmes et aux jeunes, lorsqu’ils seront ouverts. On a noté un engagement important des acteurs. Le projet FISH4ACP a permis l’organisation des acteurs. Ce sera certainement un cadre de coopération et de relation qui permettra à l’État et aux partenaires, dont la FAO, d’accompagner facilement les acteurs. Il y a eu un engagement fort de l’État, qui a été à l’origine de ce soutien de la FAO et du STDF de l’OMC’’, a signalé Dr Mamadou Ndiaye.

    Il rappelle qu’il y a eu beaucoup d’initiatives visant à soutenir les ostréiculteurs, notamment dans le centre du pays, pour améliorer les conditions et les techniques de production.

    ‘’Mais, jusqu’à présent […], les hôtels comme les grands restaurants rechignaient à acquérir la production artisanale, car ils n’ont pas la garantie de la qualité sanitaire des produits. Donc, le projet STDF prend une problématique extrêmement importante : la capacité de l’État à certifier la qualité sanitaire des coquillages. Nous sommes en train de travailler là-dessus. C’est un levier extrêmement important de valorisation de la filière’’, a expliqué le coordonnateur sous-régional du projet.

    ‘’Lorsqu’on arrivera à certifier la qualité sanitaire des produits, tout le marché local, les hôtels et les restaurants avec, sera satisfait. Même les produits transformés auront une meilleure garantie de la qualité sanitaire des huîtres, par ce qu’ils seront certifiés par l’autorité. On peut s’ouvrir au marché international. Aujourd’hui, il y a beaucoup de perspectives européennes, asiatiques ou encore américaines.’’

    Les femmes travaillent surtout dans la transformation artisanale. Un travail pénible, qui rapporte peu. L’État et ses partenaires se sont lancés dans un processus de valorisation des potentialités ostréicoles en misant sur la sécurité sanitaire des huîtres, selon Dr Mamadou Ndiaye.

    Transformation artisanale : les femmes en première ligne

    ‘’Nous avons été dans les zones de production. On a vu la pénibilité des activités de transformation. En termes de rendement, il faut 70 kilos d’huîtres fraîches transformées pour avoir un kilo de produits séchés. Et le prix du kilo atteint difficilement 5.000 francs CFA. Or, si nous arrivons à garantir la qualité sanitaire du produit, on peut le vendre à l’état cru. De ce fait, on peut valablement vendre une douzaine à 5.000 francs CFA. Et on passe de 1 x 5.000 à 70 x 5.000 francs CFA. La marge en termes de développement et d’amélioration des revenus est extrêmement importante’’, a analysé Dr Ndiaye.

    ‘’Travailler sur la certification des produits, c’est travailler à multiplier par 70 les revenus des acteurs de la filière, dont 80 % sont des femmes. On voit bien les répercussions sociales que cela va entraîner’’, a-t-il ajouté.

    OID/ADL/MTN/ESF

  • SENEGAL-METEO / Vers un épisode de froid et des pluies faibles à localement modérées

    SENEGAL-METEO / Vers un épisode de froid et des pluies faibles à localement modérées

    Dakar, 23 déc (APS) – La majeure partie du territoire sénégalais sera touchée dans les heures à venir, par des pluies faibles à localement modérées, avec « une sensation de fraicheur (…) particulièrement marquée dans les zones côtières », ainsi que sur les localités du centre et du nord, annonce l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM).

    Entre la journée de lundi et celle de jeudi, « le ciel sera généralement nuageux à couvert accompagné d’une baisse notable des températures journalières sur l’ensemble du territoire, avec des températures maximales en dessous de 30°C par endroits », annonce-t-elle dans un bulletin météo spécial.

    Elle souligne que la sensation de fraicheur sera surtout forte sur les zones côtières et les localités du centre et du nord (Dakar, Saint-Louis, Podor, Matam, Linguère, Louga, Diourbel, Thiès, etc.).

    Selon la météo, « des pluies faibles à localement modérées sont attendues sur la majeure partie du pays ».

    La probabilité de ces pluies est « plus élevée dans le nord-est et le centre, y compris Dakar, entre la soirée de ce lundi 23 décembre et la journée du mercredi 25 décembre 2024 ».

    « A cet effet, une vigilance s’impose car la combinaison de la baisse des températures et des risques de pluie pourrait engendrer des impacts significatifs, notamment dans le secteur de l’élevage et d’autres activités sensibles », recommande l’ANACIM.

    ASG/AKS/MTN

  • SENEGAL-ISLAM-HERITAGE / De nombreux fidèles à Tivaouane pour s’inspirer de l’héritage de Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine

    SENEGAL-ISLAM-HERITAGE / De nombreux fidèles à Tivaouane pour s’inspirer de l’héritage de Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine

    Tivaouane, 23 déc (APS) – La cité religieuse tidiane de Tivaouane a reçu, dimanche, une grande affluence de fidèles, venus prendre part à la première édition d’une rencontre destinée à transmettre l’héritage de Serigne Abdou Aziz Sy Al Amine (1927-2017).

    Dénommé Usratoul Amine (en arabe, la famille d’Al Amine), cet événement initié par Serigne Sidy Ahmed Sy Al Amine, a reçu l’onction du Khalife général des Tidianes Serigne Babacar Sy Mansour.

    Dès les premières heures de la matinée, le mausolée de Serigne Abdou Aziz Sy Al Amine a été le lieu de convergence des fidèles qui s’y recueillaient par centaines, une manière de célébrer celui qui, depuis plusieurs décennies, a été considéré comme la pierre angulaire de la communauté tidiane du Sénégal.

    « Je ne pouvais pas manquer cette célébration de la vie et l’œuvre de Serigne Abdou Aziz Sy Al Amine. C’est un patriote qui a toujours été du côté des démunis. Je ne cesse de louer son courage car chaque fois que [le pays] tanguait dans le mauvais sens, Serigne Abdou Aziz Sy Al Amine prenait son bâton de pèlerin, pour recoller les morceaux », a dit à l’APS un disciple, venu de Mbour.

    Il se souvient aussi du défunt khalife comme le bras droit de son père Serigne Babacar Sy, premier Khalife de Seydi Hadj Malick Sy.

    Un film retraçant la vie et l’œuvre de Serigne Abdou Aziz Sy Al Amine, a été projeté dans la salle Rouge archicomble, en présence du ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement Cheikh Tidiane Dièye, par ailleurs disciple de ́la famille Sy.

    Cheikh Tidiane Dièye a noté que Serigne Abdou Aziz Al a eu une vie remplie, rythmée par l’obéissance totale à ses parents et à la citoyenneté.

     »Le film que je viens de regarder, confirme le bon citoyen qu’était Al Amine mais aussi l’homme de devoir qui agissait en totale discrétion. Toute sa vie, il a offert ses services. D’abord à son père, ensuite à ses frères et toujours à la Hadara Tidiane », a-t-il commenté.

    Al amine qui a mené une vie d’homme de devoir, toujours aux côtés de ses parents, pour les aider dans leurs déplacements, était également un « trait d’union, car il a servi tous les khalifes de Mawdo », a-t-il poursuivi.

    Il a évoqué des motifs d’être rassuré que son « riche » héritage est « entre de bonnes mains », et que Serigne Moustapha Sy et Serigne Sidy Ahmed Sy Al Al Amine le perpétueront « de fort belle manière ».

    Serigne Youssoupha Diop qui représentait le Khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, a recommandé aux disciples de s’inspirer de la trajectoire constante de cet homme de Dieu qui « a servi tous les Khalifes de Mawdo avec un dynamisme, une intelligence et une ouverture d’esprit dont lui seul avait le secret ».

    MKB/ADI

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les quotidiens planchent sur la situation économique du pays

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les quotidiens planchent sur la situation économique du pays

    Dakar, 23 déc (APS) – La livraison de lundi de la presse quotidienne traite de sujets en lien, pour la plupart, avec la situation économique du Sénégal.

    Le journal Le Quotidien, parlant de la session budgétaire à l’Assemblée nationale, rapporte que les députés ‘’n’ont eu que quatre-vingt-seize heures pour approuver les budgets de 25 ministères…’’

    ‘’Vers un vote sans débat’’, titre Le Quotidien, selon lequel, après les travaux des commissions parlementaires, les députés devraient entamer les plénières en vue de l’adoption du budget, probablement ‘’sans débat’’.

    Le Quotidien explique que la déclaration de politique générale du Premier ministre prévue le 27 décembre ‘’a été intercalée dans l’agenda [parlementaire], qui s’est retrouvé très surchargé. Vu les délais très courts, l’article 86 de la Constitution devrait être invoqué’’ pour un vote sans débat du budget de l’État.

    ‘’Ça craint pour les ménages’’, écrit à ce sujet WalfQuotidien, qui fait état d’une hausse du service de la dette en soulignant que l’année 2025 ‘’risque d’être chaude pour les Sénégalais’’.

    Le cadre macroéconomique du Sénégal ‘’ne permet aucun développement économique’’

    ‘’Et pour cause, de l’avis des économistes la ‘hausse vertigineuse’ du service de la dette va pousser l’État à réduire les dépenses et à arrêter les subventions’’, affirme WalfQuotidien, évoquant ‘’une augmentation des impôts et une dégradation des conditions de vie économiques et sociales’’.

    L’économiste Ndongo Samba Sylla met en cause le système économique dans sa globalité en affirmant, dans le quotidien L’As, que le cadre macroéconomique dans lequel évolue le Sénégal ‘’ne permet aucun développement économique’’.

    M. Sylla, spécialiste de l’économie du développement, connu pour son militantisme en faveur de la souveraineté monétaire, ‘’pense sans ambages qu’il faut ‘éclater’ tout le système macroéconomique du Sénégal’’, écrit L’As.

    Tribune note que le secteur du bâtiment et des travaux publics se trouve dans une ‘’situation inquiétante’’, ‘’dans l’agonie’’. Le journal lie cette situation à ‘’la suspension des opérations foncières’’, une mesure des nouvelles autorités.

    Pour en finir avec les sujets relevant de l’économie, le quotidien EnQuête soutient que la chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar est ‘’sous haute tension’’, en raison d’un contentieux engagé en 2010.

    La chambre d’agriculture, ‘’qui s’apprêtait à voter son budget 2025 cette semaine, doit faire face à plusieurs fronts juridico-administratifs ouverts par Serigne Mboup et ses amis, qui contestent la légitimité de son président, Abdoulaye Sow, en mettant sur la table une décision de justice qu’ils peinent à appliquer depuis 2012’’.

    ‘’Des écoles privées saignent les parents d’élèves’’

    Libération ouvre son édition sur ‘’un scandale financier et environnemental’’ lié à l’exploitation du zircon au Sénégal. Grande Côte Opérations, une filiale de la société française Eramet, qui est chargée de l’exploitation de ce minerai, ‘’n’a jamais versé de gains à l’État qui détient 10 % du capital’’, signale le journal.

    Concernant les autres sujets traités par les journaux, Le Soleil consacre sa une à l’automédication, une pratique ‘’à haut risque’’, Sud Quotidien s’intéressant en priorité à la cherté des services offerts par les écoles privées, qui ‘’saignent les parents d’élèves’’.

    ‘’Frais d’inscription et de scolarité ‘exorbitants’, contributions à des fêtes, les études en maternelle plus chères que les études universitaires… Les parents d’élèves lancent un cri du cœur face à ce qu’ils qualifient de business des écoles privées’’, résume Sud Quotidien.

    Selon le quotidien L’Observateur, le général Moussa Fall, ancien haut commandant de la Gendarmerie nationale, est ‘’sous la menace d’une arrestation’’, après une double plainte déposée contre lui devant le procureur de la République.

    Il est l’objet de ‘’terribles accusations’’ (kidnapping, harcèlement et tortures) de l’officier de gendarmerie Ibrahima Dramé, un ancien commandant du deuxième escadron de la garde présidentielle.

    BK/ESF

  • SENEGAL-SOCIETE / Un incendie ravage des dizaines de cantines du marché Guédj de Kaolack

    SENEGAL-SOCIETE / Un incendie ravage des dizaines de cantines du marché Guédj de Kaolack

    Kaolack, 22 déc (APS) – Un incendie survenu dans la nuit de samedi à dimanche au marché Guédj de Kaolack (centre) a ravagé plusieurs dizaines de cantines, a constaté l’APS.

    Le feu qui s’est déclaré peu après minuit n’a pas causé de pertes en vies humaines mais a provoqué d’important dégâts matériels.

    Intervenus à la suite du déclenchement de l’incendie, les sapeurs-pompiers, aidés par des propriétaires de cantines et autres bonnes volontés ont réussi à circonscrire le feu dont l’origine reste encore inconnue.

    Une enquête a été ouverte par la Police qui s’est déployée sur les lieux du sinistre.

    ADE/AKS

  • SENEGAL-COLLECTIVITES / La ville de Rufisque adopte un budget de plus de 4, 9 milliards de francs

    SENEGAL-COLLECTIVITES / La ville de Rufisque adopte un budget de plus de 4, 9 milliards de francs

    Rufisque, 22 dec (APS) – La ville de Rufisque a adopté samedi son budget pour l’exercice 2025, arrêté en recettes et en dépenses à la somme de quatre milliards neuf cent trente-neuf millions huit cent vingt et un mille quatre cent trente-huit (4 939 821 438) de francs CFA.

    Le maire de Rufisque, Oumar Cissé, a profité de cette rencontre élargie aux forces vives de la ville de Rufisque pour partager et échanger sur la situation financière de sa collectivité territoriale, son impact sur l’amélioration du cadre et des conditions de vie de la population.

    Il a notamment entre autres, évoqué la contribution économique locale de la valeur ajoutée (CEL/VA), le foncier bâti, essentiel au bon fonctionnement de sa ville.

    ‘’Une ville, ce sont les impôts et taxes locaux. Par exemple, en 2020, pour la CEL/VA, nous avions, 1. 750.000.000 de Francs CFA. En 2024, nous sommes à 17 millions de francs CFA, le centième. C’est un vrai problème pour une ville comme Rufisque’’, a indiqué Dr Oumar Cissé en marge de la session municipale.

    ‘’Ce qui voudrait dire qu’en 2025, nous risquons de nous limiter à payer des salaires et des dettes. Ce n’est pas l’ambition d’un maire. Ce n’est pas mon ambition. Mais, il est clair que nous allons redresser cette situation’’, a-t-il expliqué.

    ‘’La situation financière de la ville n’est pas viable. Nous sommes juste dans un contexte difficile, mais nous allons rendre viable financièrement la situation de la ville de Rufisque’’, a-t-il souligné.

    Le maire de Rufisque a promis dans sa gestion de l’année 2025 d’apporter beaucoup d’innovations pour poursuivre ses grands projets. Il est aussi largement revenu sur les grandes réalisations de sa ville.

    ‘’Nous devons être accompagnés. Nous méritons d’être accompagnés’’, a indique le maire de la ville de Rufisque.

    SG/AKS

  • SENEGAL-PECHE-REPORTAGE / Thiobon à l’heure de l’ostréiculture avec l’appui de la FAO et de l’ANA

    SENEGAL-PECHE-REPORTAGE / Thiobon à l’heure de l’ostréiculture avec l’appui de la FAO et de l’ANA

    Thiobon (Bignona), 21 déc (APS) – Le village de Thiobon, dans le département de Bignona, est un important point de départ en direction d’autres endroits de la région de Ziguinchor à travers les bolongs du fleuve Casamance. Les pirogues assurent le transport des personnes et des biens. C’est de là qu’embarquent les femmes du GIE du Karonguène Soul (élevage d’huitres) pour se rendre dans leur champ ostréicole situé dans l’Aire marine protégée (AMP) de Kaalolaal Blouf-Fogny.

    Le décret portant création de l’Air marine protégée Kaalalaal Blouf Fogny (KBF) ainsi que celle de Gorée a été signé le 27 mai 2020. L’AMP polarise les communes de Diouloulou, Kataba 1, Djinacky, Mlomp, Thionck Essyl, Diégoune, Kartiack, Suel et Djibidione, soit une superficie de 83 854 hectares. L’aire marine comporte une partie estuarienne et une partie terrestre qui englobe une forêt de mangrove, des vasières, des forêts continentales, une mangrove littorale et des petits estuaires. Un écosystème riche en ressources ligneuses et halieutiques.

    A bord des pirogues, le respect du port du gilet est de rigueur sous l’œil vigilant de l’adjoint du conservateur de l’AMP et du président du comité de gestion. A Thiobon, la cueillette des huitres est en train de passer à une échelle avec le projet ‘’Renforcement de la filière coquillage au Sénégal à travers la mise aux normes Sanitaires et Phytosanitaires (SPS)’’. Le projet SPS qui vise à promouvoir la sécurité sanitaire des coquillages et leur accès aux marchés régional et international est mis en œuvre par la FAO et le gouvernement du Sénégal, avec l’appui des Fonds pour l’application des normes et le développement du commerce (STDF) de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

    Son objectif est d’améliorer l’exploitation des coquillages, les rendre plus salubres et sains pour la consommation humaine et permettre ainsi leur exportation vers des marchés porteurs en les mettant aux normes sanitaires et phytosanitaires (SPS).

    Depuis janvier 2024, des prélèvements mensuels pour analyse sont effectués sur 50 sites de production répartis dans les régions de Saint-Louis, Louga, Thiès, Fatick, Kaolack, Kolda, Sédhiou et Ziguinchor, dans le but d’améliorer l’exploitation des coquillages et permettre ainsi leur exportation vers des marchés porteurs.

    L’avènement de ce projet permet à la cueillette des huitres de passer à une échelle. C’est le cas à Thiobon où les habitants peuvent s’adonner désormais à l’ostréiculture, c’est-à-dire l’élevage d’huitres.

    Les embarcations se rapprochent plus près de la mangrove. Sur les racines, sont accrochées des coquillages. Un crocodile de taille moyenne se prélasse dans cette végétation aquatique. Il est dans son milieu.

    Partenariat ANA-FAO

    Après une dizaine de minutes de navigation, les équipes arrivent sur le champ ostréicole du GIE Karonguène Soul. Dans l’eau salée, sont installées les guirlandes. Il s’agit de fils tendus entre des branches d’eucalyptus soutenus par des pieux plantés près de la mangrove. Ce procédé permet de capter les naissains (larves) qui viennent s’accrocher sur les fils. Ces larves peuvent grandir entre ces filets ou être récupérés et placés dans des pochons pour grossir davantage. Outre les guirlandes, il y a également les coupelles qui permettent de capter les larves.

    A Thiobon, grâce au partenariat entre l’Agence nationale de l’aquaculture (ANA) et la FAO, les femmes du GIE Karonguène Soul (Elevage d’huitres) allient cette technique moderne de cueillette des huitres et celle traditionnelle qui consiste à détacher les huitres des racines des palétuviers. Arabiatou Diémé est à la tête de ce regroupement fort de 100 membres dont la majorité sont des femmes. Avec le projet de la FAO, elles ont acquis des connaissances en matière de transformation et de conservation des huitres. ‘’Auparavant, on partait cueillir les huitres, on les séchait. Mais de plus en plus on les fait bouillir pour les conserver dans des bocaux et les vendre’’, fait savoir la vice-présidente du GIE, Aïssata Diédhiou.

    L’année dernière, la production n’était pas au rendez-vous parce qu’elles ne maitrisaient pas encore les techniques de l’ostréiculture. Cette saison, la vice-présidente nourrit beaucoup d’espoir. A Thiobon, comme dans les zones de production, les femmes plaident pour l’accès aux marchés et l’acquisition de pirogues et de matériels.

    Le passage à l’ostréiculture est salué par Ousmane Coly, le président du comité de gestion de l’AMP Kaalolaal Blouf Fogni et membre du GIE Karonguène Soul, qui rappelle les conditions dans lesquelles travaillaient ces femmes.

    ‘’Pour exploiter les huîtres, les femmes embarquaient à bord de petites pirogues et se rendaient dans les mangroves pour décrocher les coquillages, explique-t-il. Souvent, dans ce travail, elles utilisaient des coupe-coupes. Nous avons compris, avec l’appui de l’Etat et l’ANA, que cette forme d’exploitation n’était pas appropriée parce qu’on pouvait tuer les mangroves. Et les femmes, conscientes de la situation, se confectionnaient des gants avec des pantalons jean usés pour récolter les huitres sans couper les racines des mangroves’’.

    Aujourd’hui, les populations se mettent à l’école de l’ostréiculture avec l’appui de l’ANA qui leur a permis d’installer des guirlandes.

    Selon M. Coly, ‘’les communautés ont accepté d’aller vers la modernité en pratiquant l’ostréiculture. Le comité de gestion est l’affaire des communautés. Ce sont les communautés qui ont mis sur pied le comité de gestion avec l’équipe technique de l’Aire marine protégée. Le comité de gestion représente les communautés. Vous y retrouvez les GIE, les associations. Nous nous sommes engagés dans la conservation pour une exploitation durable de la ressource’’.

    Selon le président du Comité de gestion, la FAO était déjà présente avant l’implantation de l’AMP. ‘’Elle est venue par le biais de l’ANA, un partenaire de longue date dans le cadre de l’exploitation de l’huitre. La FAO nous a donné un canevas de travail pour une exploitation rationnelle de la ressource et pour sa valorisation. A l’époque, l’huitre était juste destinée à la consommation locale. Aujourd’hui, avec le concours de la FAO, on pourrait exporter l’huitre. On peut produire, transformer et vendre. C’est çà véritablement la valorisation de l’huitre’’, souligne Ousmane Coly.

    L’un des objectifs du projet STDF, c’est d’assurer la production d’huitres saines. Ce qui favorisera la vente d’huitres fraiches plus à même de procurer de meilleurs revenus aux producteurs.

    ‘’On peut sécher une grande quantité de coquillages et se retrouver juste avec une petite quantité d’huitres. Aujourd’hui, nous maitrisons des techniques de conservation de l’huitre fraiche qui permettent d’avoir plus de revenus. Mais pour vendre cette huitre fraiche un peu partout, il faut qu’elle soit saine. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’initiative de la FAO. C’est un processus’’, affirme Ousmane Coly.

     

    Selon lui, la tendance aujourd’hui est d’aller vers des parcs ostréicoles. ‘’C’est cela l’objectif. Si ces parcs sont bien gérés, un partenaire peut demander des huitres fraiches, et dans ce cas, il suffira juste d’aller dans un champ et pour en récolter. Il aura un produit de qualité, propre à la consommation’’, soutient M. Coly, non sans plaider pour l’érection d’un centre de dégorgement sur place.

    Le désengorgement des huitres est une technique qui permet d’entreposer les huîtres une fois sorties des pochons dans un compartiment ou dégorgeoir pendant 6 heures pour éliminer tous les résidus de vase et contenus du système digestif des huîtres.

    Ensuite, les huîtres sont mises durant 24 à 48 heures dans un autre compartiment pour être purifier par brassage en micro bulle où l’eau est bien oxygénée puisque l’eau du bassin de purification est filtrée et stérilisée. Les huîtres une fois propres, sont récupérées et décortiquées.

    Aujourd’hui, l’unique centre de dégorgement de toute la région de Ziguinchor se trouve à Katakalousse, dans la commune de Diémbéring.

    L’exploitation durable de la ressource est au cœur de la démarche des communautés dans le cadre de l’Aire marine protégée. Adjoint du Conservateur de l’AMP, le lieutenant Lamine Loum explique qu’elle ‘’est composée de deux équipes : l’équipe étatique dirigée par le conservateur et l’équipe du comité de gestion qui s’occupe de la ressource’’.

     

    Exploitation rationnelle de la ressource

    Il rappelle leur rôle de ‘’régulateurs’’ en tant qu’agents. ‘’On est là pour accompagner la population, pour accompagner le comité de gestion dans l’exploitation des ressources. Cette exploitation est réglementée, qu’il s’agisse des produits halieutiques ou des produits forestiers. On est là pour être les garants de cette exploitation et cette réglementation est définie par la population’’, explique-t-il.

    Le lieutenant Loum rappelle qu’il ‘’y a des périodes d’exploitation et des périodes de fermeture. Pendant la période de l’exploitation, on observe si les conditions sont réunies. Est-ce que les femmes portent leurs gilets, est ce que les normes de sécurité sont respectées. Il est formellement interdit de couper la mangrove que ce soit la racine, les feuilles. Les communautés sont à la base de la création des AMP ; et lorsque l’Etat créée une AMP, il la met à la disposition des communautés. C’est une démarche purement participative’’.

    Pour Ibrahima Tamsir Mané, chef du village de Thiobon, ‘’le projet de la FAO est venu à son heure, compte tenu des difficultés liés à l’écoulement des produits. Les femmes travaillent beaucoup et souvent dans des conditions difficiles. En plus de cela, elles rencontrent des difficultés dans l’écoulement de leurs produits. Le projet de la FAO permettra aux femmes non seulement de diminuer la pénibilité dans le travail et de faciliter l’écoulement des produits grâce à la vente d’huitres fraîches respectant les normes sanitaires. Il y aura des retombées économiques dans les familles’’.

    A Thiobon, comme dans la plupart des sites de production, les femmes travaillent plus sur la transformation artisanale. Un travail pénible et qui ne rapporte pas beaucoup. L’État et ses partenaires se sont engagés dans un processus de valorisation du potentiel ostréicole en misant sur la sécurité sanitaire des huîtres, une perspective porteuse, selon Dr Mamadou Ndiaye.

    ‘’Nous avons été dans les zones de production et on a vu la pénibilité de cette transformation. En termes de rendements, selon les chiffres donnés, il faut 70 Kg d’huitres frais transformés pour avoir un KG de produit séchés. Et le prix du Kg attient difficilement 5000 francs Cfa. Or si nous pouvons garantir la qualité sanitaire, on peut vendre le produit à l’état cru. De ce fait on peut valablement vendre une douzaine à 5000 f. Et on passe de 1 x 5000 à 70 x 5000 francs Cfa. La marge en termes de développement et d’amélioration des revenus est extrêmement importante’’, indique Dr Mamadou Ndiaye, Coordonnateur sous-régional du projet à la FAO.

    Dr Ndiaye estime ainsi que travailler sur la certification des produits, c’est travailler à multiplier par 70 les revenus des acteurs de la filière qui sont à plus 80 % des femmes.  »On voit que bien les répercussions sociales que cela va entrainer’’, dit-il.

    OID/AKS/ADL