Catégorie : LA UNE

  • SENEGAL-RELIGIONS-POLITIQUES / Les évêques mettent en garde les Sénégalais contre ‘’les dangers de la division et de la violence’’ 

    SENEGAL-RELIGIONS-POLITIQUES / Les évêques mettent en garde les Sénégalais contre ‘’les dangers de la division et de la violence’’ 

    Dakar, 2 juin (APS) – Les évêques du Sénégal, ‘’très préoccupés par le climat social et politique’’ au Sénégal, ont invité vendredi leurs compatriotes à préserver la paix et à éviter ‘’les dangers de la division et de la violence’’.

    ‘’Non à la violence ! Oui à la paix !’’ ont lancé Mgr Benjamin Ndiaye et les autres évêques lors d’une conférence de presse donnée au cap des Biches, dans le département de Rufisque (ouest).

    Dans une déclaration remise aux journalistes, ils estiment que ‘’le climat préélectoral actuel alimente de vives tensions […] dans notre pays’’.  

    Les évêques du Sénégal déplorent ‘’les nombreuses victimes humaines, ainsi que tous les actes de destruction des biens publics et privés, dans un climat de peur et d’insécurité’’.

    Mgr Benjamin Ndiaye et ses confrères mettent en garde les Sénégalais contre ‘’les dangers de la division et de la violence’’.

    Les évêques rappellent aussi ‘’à tous le devoir de construire et de développer ensemble notre pays, dans la paix, la loyauté et le respect mutuel’’.

    De même appellent-ils les Sénégalais ‘’à la raison, à la retenue et à la responsabilité’’.

    ‘’Tous les acteurs de la politique, du social, de l’économie, ainsi que les guides religieux doivent mettre en avant l’intérêt général, promouvoir la justice, la vérité, la paix et l’équité sociale, dans leurs propos comme dans leurs actes’’, affirment les évêques.

    ‘’La Constitution de notre pays garanti[ssant] à tous la liberté d’expression’’, ils rappellent ‘’le devoir d’une prise de parole vraie, respectueuse, responsable et constructive’’.

    Les pasteurs de l’église exhortent ‘’les jeunes et les forces vives de notre nation à ne pas céder au désespoir, ni à la manipulation au point de brûler, de saccager et de détruire les biens appartenant à autrui et à la communauté’’.

    De même invitent-ils leurs compatriotes à un ‘’retour aux valeurs, notamment le respect de la vie humaine, la promotion du bien commun et de la paix’’.

    Les évêques appellent les Sénégalais au ‘’respect des lois, des règlements et des institutions de la République, qui garantissent notre vivre ensemble’’.

    Les guides religieux catholiques invitent ‘’tous les responsables politiques et leurs militants à privilégier le bien supérieur de notre nation sur les intérêts partisans ou les ambitions personnelles’’.

    Leur déclaration a été rendue publique à la suite de violentes manifestations survenues jeudi à Dakar, Ziguinchor et d’autres villes sénégalaises.

    Selon le ministre de l’Intérieur, Antoine Diome, ces violences ont fait neuf morts.

    Elles ont éclaté après que l’opposant Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor et candidat à l’élection présidentielle de 2024, a été condamné jeudi à deux ans de prison ferme pour ‘’corruption de la jeunesse’’.

    Il était jugé par la chambre criminelle du tribunal de Dakar pour viol et menaces de mort sur la jeune dame Adji Sarr, employée d’un salon de beauté à Dakar.

    Sonko ne s’est pas présenté devant la juridiction.

    CS/ESF

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les scènes de violence consécutives à la condamnation d’Ousmane Sonko en exergue

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les scènes de violence consécutives à la condamnation d’Ousmane Sonko en exergue

    Dakar, 2 juin (APS) – Les scènes de violence qui ont éclaté à Dakar et Ziguinchor après l’annonce du verdict du procès pour viols et menaces de mort de l’opposant et maire de Ziguinchor (sud), Ousmane Sonko, contre Adji Sarr, sont au menu des quotidiens reçus vendredi à l’APS.

    De violents affrontements entre forces de l’ordre et manifestants sont survenus à Dakar à la suite du procès pour viols et menaces de mort d’Ousmane Sonko. Ce dernier a été acquitté par la chambre criminelle du tribunal de Dakar des accusations de viol et de menaces de mort sur la jeune dame Adji Sarr, mais a été condamné à deux ans de prison ferme pour ‘’corruption de la jeunesse’’.

    La juridiction l’a condamné à payer une amende de 600.000 francs CFA. Ndèye Khady Ndiaye, propriétaire du salon de massage où se seraient déroulés les faits jugés, a été acquittée de l’accusation de complicité de viol. Mais elle a été condamnée à deux ans de prison ferme pour incitation à la débauche.

    La chambre criminelle a également condamnée Mme Ndiaye à payer une amende de 600.000 francs CFA. Ousmane Sonko et Ndèye Khady Ndiaye doivent payer solidairement 20 millions de francs CFA de dommages et intérêts à Adji Sarr, selon la décision rendue par la juridiction.

    ‘’De sanglantes manifestations après la condamnation de Ousmane Sonko’’, affiche à la Une Libération, qui fait état de neuf morts entre Dakar et Ziguinchor dans de violents affrontements.

    Le journal relève que ‘’plusieurs biens publics et privés ont été saccagés, incendiés ou pillés’’. Le siège du Centre des œuvres universitaires de Dakar (COUD) et plusieurs bus universitaires ont été réduits en cendres, indique la publication, notant que l’UCAD arrête les cours et le campus social ferme jusqu’à nouvel ordre, dans un climat de restriction de l’accès aux réseaux sociaux.

    L’As décrit ‘’des scènes de violence inouïes’’. ‘’Dakar, tel un champ de ruines, un policier tué par une foule folle ; neuf morts à Ziguinchor et à Dakar ; des banques, des boutiques et des édifices pillés par des jeunes déchaînés’’, indique le journal.

    ‘’Pire que mars 2021’’, selon Les Echos, qui écrit : ‘’Ziguinchor paie un lourd tribut avec trois morts, à Pikine, un jeune de 21 ans tué ; un policier lynché sauvagement, des scènes au COUD, au CESTI, à l’EBAD et à la faculté de droit’’ de l’université Cheikh Anta Diop.

    ‘’La brigade des douanes de Pikine attaquée, une gare du TER incendiées, la gare du BRT vandalisée, des banques, stations-services, magasins Auchan mis à sac’’, ajoute la publication.

    Le ministre de l’Intérieur ‘’déplore neuf morts, l’Etat bloque Facebook, YouTube, WhatsApp…’’ relève Les Echos.

    ‘’Manifs’ chaos’’, relève L’Observateur, qui fait le récit d’une ‘’journée d’apocalypse à l’Université de Dakar’’. ‘’Du feu, des pillages et des morts’’, déplore le quotidien EnQuête. ‘’Verdict fatal’’, titre Bës Bi.

    ‘’Le Sénégal bascule dans la violence’’, selon WalfQuotidien.

    ‘’Dakar et sa banlieue ont renoué, hier, avec les scènes de violences et de casses après le verdict rendu par la Chambre criminelle sur l’affaire de +viols répétitifs et menaces de mort+, condamnant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme. Non contents de la décision du juge, les jeunes sont sortis en masse dans beaucoup de quartiers de la capitale pour exprimer leur colère’’, écrit le journal.

    OID/ASG

  • SENEGAL-POLITIQUE-VIOLENCES  / Neuf personnes tuées dans des manifestations à Dakar et à Ziguinchor, selon le ministre de l’Intérieur

    SENEGAL-POLITIQUE-VIOLENCES / Neuf personnes tuées dans des manifestations à Dakar et à Ziguinchor, selon le ministre de l’Intérieur

    Dakar, 2 juin (APS) – Neuf personnes ont été tuées au cours de violentes manifestations, jeudi, à Dakar et à Ziguinchor, a déclaré le ministre de l’Intérieur, Antoine Diome.

    ‘’Nous avons constaté des violences ayant entraîné des destructions sur des biens publics et privés. Ces violences ont malheureusement causé neuf décès à Dakar et à Ziguinchor’’, a annoncé M. Diome lors d’un point de presse, dans la nuit de jeudi à vendredi.

    De violentes manifestations ont eu lieu dans la capitale sénégalaise et dans d’autres villes du Sénégal, dont Ziguinchor. 

    Elles ont eu lieu à la suite de l’annonce de la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor, dans le sud du pays, à deux ans de prison ferme pour ‘’corruption de la jeunesse’’, dans son procès pour viol et menaces de mort sur la personne d’Adji Sarr, une ex-masseuse, employée d’un salon de beauté à Dakar.

    En présence du porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana, et du ministre de la Communication, Moussa Bocar Thiam, Antoine Diome a annoncé une restriction temporaire des réseaux sociaux au Sénégal.

    ‘’L’Etat du Sénégal, en toute souveraineté, a décidé de suspendre temporairement l’usage de certaines applications digitales par lesquelles se font les appels à la violence et à la haine’’, a-t-il dit.

    M. Diome a aussi invité les médias classiques à ne pas ‘’diffuser des messages de haine’’.

    ‘’Nous rappelons aux médias l’importance du respect du Code de la presse, qui permet à l’autorité administrative de prévenir ou de faire cesser toute atteinte à la sûreté de l’Etat ou à l’intégrité du territoire national’’, a prévenu le ministre de l’Intérieur.

    MTN/ESF

  • SENEGAL-POLITIQUE-JUSTICE-REACTIONS / Emeutes : Sadio Mané regrette « trop de sang coulé » et appelle à un retour à la paix

    SENEGAL-POLITIQUE-JUSTICE-REACTIONS / Emeutes : Sadio Mané regrette « trop de sang coulé » et appelle à un retour à la paix

    Dakar, 2 juin (APS) – L’international sénégalais de football, Sadio Mané a invité, jeudi, « les parties prenantes de la nation sénégalaise à « unir immédiatement leurs efforts pour faire revenir la paix » dans le pays.

    « Trop de sang a déjà coulé depuis deux ans. Attention, nous devons preserver notre jeunesse, c’est notre première richesse », a réagi le joueur du Bayern Munich (élite allemande) sur son compte Instagram.

    « J’aime le Sénégal », a déclaré l’ailier des Lions qui a illustré son message avec une photo des couleurs nationales.

    D’autres footballeurs sénégalais, comme Famara Diédhiou d’Alanyaspor (Turquie) et Mamadou Lamine Guèye de Metz (Ligue 2 française) ont déploré la situation et en appellent à la « sérénité, la paix  et au calme. »

    De violentes manifestations ont eu lieu dans plusieurs quartiers et villes sénégalaises pour protester contre la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko.

    Le leader des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF), a été condamné jeudi à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse ».

    Au Total neuf personnes ont été tuées entre Dakar et Ziguinchor (sud) ville dont l’opposant est le maire.

    SK/MTN

     

     

  • SENEGAL-POLITIQUE-JUSTICE-VIOLENCES / Des manifestants pillent de nombreux services publics à Pikine

    SENEGAL-POLITIQUE-JUSTICE-VIOLENCES / Des manifestants pillent de nombreux services publics à Pikine

    Pikine, 1er juin (APS) – Plusieurs services publics et des voitures ont été pillés ou incendiés par des manifestants en furie, à Pikine (ouest), à la suite de la condamnation à deux ans de prison ferme du maire de Ziguinchor (sud), Ousmane Sonko, pour des faits de ‘’corruption de la jeunesse’’, a constaté l’APS.

    Les manifestants ont occupé plusieurs rues de cette ville avant de saccager les édifices publics, dont la mairie de Pikine-Est et la bibliothèque municipale.

    De nombreuses voitures, dont des minibus et des véhicules appartenant aux douanes, ont été incendiés.

    Des manifestants ont saccagé aussi une station d’essence située près du commissariat de police de Thiaroye.

    Une banque située près de l’hôpital Dominique, à Pikine, a subi l’assaut des pillards, qui ont dressé des barricades et jeté des pneus en flammes dans les rues de la ville.

    Les pillages ont eu lieu après que l’opposant Ousmane Sonko a été acquitté par la chambre criminelle du tribunal de Dakar des accusations de viol et de menaces de mort sur la jeune dame Adji Sarr et condamné à deux ans de prison ferme pour ‘’corruption de la jeunesse’’.

    De violentes manifestations ont eu lieu dans plusieurs quartiers de Guédiawaye (ouest) et Pikine, comme à Dakar et dans d’autres villes sénégalaises à la suite du verdict du procès d’Ousmane Sonko.

    Trois personnes ont été tuées à Ziguinchor, la ville dont M. Sonko est le maire, dans des heurts entre manifestants et forces de l’ordre, a appris l’APS de plusieurs sources hospitalières.

    SG/ESF/OID

  • SENEGAL-POLITIQUE-JUSTICE-VIOLENCES / Trois personnes tuées à Ziguinchor lors d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre

    SENEGAL-POLITIQUE-JUSTICE-VIOLENCES / Trois personnes tuées à Ziguinchor lors d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre

    Ziguinchor, 1er juin (APS) – Trois personnes ont trouvé la mort dans des heurts survenus jeudi à Ziguinchor (sud) entre manifestants et forces de l’ordre, a appris l’APS de plusieurs sources hospitalières.

    Les affrontements ont eu lieu après l’annonce du verdict du procès pour viol et menaces de mort de l’opposant et maire de Ziguinchor (sud), Ousmane Sonko, contre Adji Sarr, devant la chambre criminelle du tribunal de Dakar.

    Sidiya Diatta, l’une des victimes, est âgé d’une trentaine d’années et est membre des Jeunes patriotes du Sénégal (JPS), la section jeunesse du parti politique de M. Sonko.

    Il a succombé à ses blessures lorsqu’il a été évacué à l’hôpital de la Paix, à Ziguinchor.

    Omar Sarr est décédé dans les mêmes circonstances à l’hôpital régional de Ziguinchor, selon une source hospitalière.

    Ousmane Badio, un mécanicien, est décédé vers 18 h 45 à l’hôpital Silence de Ziguinchor, après avoir été blessé durant les heurts entre forces de l’ordre et manifestants.

    Les affrontements ont engendré des pertes matérielles.

    Un bus de l’université Assane-Seck et une voiture appartenant au service régional de l’élevage ont été incendiés, et les locaux dudit service saccagés.

    Le collège de Lyndiane 1, l’école primaire Amath-Barry et une maison appartenant à une militant de l’Alliance pour la République (parti au pouvoir) ont également été pillés.

    Des pillards ont mis le feu à l’unité de formation et de recherche en santé de l’université Assane-Seck.

    De violents affrontements entre forces de l’ordre et manifestants sont survenus à Dakar à la suite du procès pour viol et menaces de mort d’Ousmane Sonko.

    Le chef de l’opposition a été acquitté par la chambre criminelle du tribunal de Dakar des accusations de viol et de menaces de mort sur la jeune dame Adji Sarr, mais il a été condamné à deux ans de prison ferme pour ‘’corruption de la jeunesse’’.

    La juridiction l’a condamné à payer une amende de 600.000 francs CFA.

    Ndèye Khady Ndiaye, propriétaire du salon de massage où se seraient déroulés les faits jugés, a été acquittée de l’accusation de complicité de viol.

    Mais elle a été condamnée à deux ans de prison ferme pour incitation à la débauche.

    La chambre criminelle a également condamnée Mme Ndiaye à payer une amende de 600.000 francs CFA.

    Ousmane Sonko et Ndèye Khady Ndiaye doivent payer solidairement 20 millions de francs CFA de dommages et intérêts à Adji Sarr, selon la décision rendue par la juridiction.

    M. Sonko, jugé par contumace, peut faire appel de la décision de la chambre criminelle dans un délai de quinze jours, si le procureur le fait arrêter ou s’il se constitue prisonnier, a expliqué à la presse l’avocat Ousmane Thiam, secrétaire général de l’Ordre des avocats du Sénégal.

    MNF/ESF/OID

  • SENEGAL-JUSTICE-POLITIQUE / Ousmane Sonko acquitté des faits de viol et condamné à deux ans de prison ferme pour ‘’corruption de la jeunesse’’

    SENEGAL-JUSTICE-POLITIQUE / Ousmane Sonko acquitté des faits de viol et condamné à deux ans de prison ferme pour ‘’corruption de la jeunesse’’

    Dakar, 1er juin (APS) – L’opposant Ousmane Sonko a été acquitté par la chambre criminelle du tribunal de Dakar des accusations de viol et de menaces de mort sur la jeune dame Adji Sarr, mais il a été condamné à deux ans de prison ferme pour ‘’corruption de la jeunesse’’, a constaté un reporter de l’APS.

    La juridiction l’a condamné à payer une amende de 600.000 francs CFA.

    Ndèye Khady Ndiaye, propriétaire du salon de massage où se seraient déroulés les faits jugés, a été acquittée de l’accusation de complicité de viol.

    Mais elle a été condamnée à deux ans de prison ferme pour incitation à la débauche.

    La chambre criminelle a également condamnée Mme Ndiaye à payer une amende de 600.000 francs CFA.

    Ousmane Sonko et Ndèye Khady Ndiaye doivent payer solidairement 20 millions de francs CFA de dommages et intérêts à Adji Sarr, selon la décision rendue par la juridiction.

    M. Sonko, jugé par contumace, peut faire appel de la décision de la chambre criminelle dans un délai de quinze jours, si le procureur le fait arrêter ou s’il se constitue prisonnier, a expliqué à la presse l’avocat Ousmane Thiam, secrétaire général de l’Ordre des avocats du Sénégal.

    ‘’Inconcevable’’

    Les avocats d’Ousmane Sonko et ceux de Ndèye Khady Ndiaye ont demandé sans succès un renvoi du délibéré.

    Les premiers ont estimé qu’aucune convocation n’avait été dûment remise à leur client en vue de sa comparution devant la chambre criminelle.

    Cet argument a été rejeté par la juridiction, selon laquelle M. Sonko ‘’a juré’’ qu’il ne coopérait plus avec la justice et ‘’a joué au chat et à la souris avec les huissiers’’ chargés de lui remettre la convocation de la chambre, pour ne pas la recevoir.

    ‘’Il n’y a pas lieu de rabattre quoi que ce soit. La procédure est régulière’’, a argué le procureur avant de prier le juge de rendre sa décision sans délai.

    Les avocats de Ndèye Khady Ndiaye, après avoir boudé l’audience du 23 mai, ont estimé qu’un avocat devait être commis d’office pour les remplacer et défendre l’accusée.

    La chambre criminelle a soutenu avoir désigné un avocat chargé de la défense de Mme Ndiaye, ce que ses avocats ont nié.

    L’avocat désigné lors de l’audience du 23 mai avait estimé qu’il ne pouvait pas assurer la défense de la propriétaire du salon de massage Sweet Beauté, dans la mesure où il venait d’entrer en possession d’un dossier d’instruction de 471 pages.

    Le procureur a jugé ‘’inconcevable’’ l’abandon de l’audience par les avocats de Ndèye Khady Ndiaye.

    Le parquet avait requis dix ans de réclusion criminelle contre Ousmane Sonko pour les faits de viol.

    Le principal accusé, chef de l’opposition sénégalaise, ne s’est jamais présenté devant la chambre criminelle. Après avoir déclaré qu’il ne coopérerait plus avec la justice sénégalaise dans cette affaire, il s’était retiré à Ziguinchor (sud), la ville dont il est le maire.

    Dans ses réquisitions, le procureur avait demandé que M. Sonko soit condamné à cinq ans d’emprisonnement ferme pour ‘’corruption de la jeunesse’’, à titre subsidiaire, autrement dit, si les faits de viol ne sont pas retenus contre lui.

    Il avait demandé aussi qu’il soit condamné à une autre année d’emprisonnement ferme pour les faits de menaces de mort et avait réclamé que 2 millions de francs CFA soient payés par le principal accusé en guise d’amende.

    Diffusion d’images obscènes

    A l’encontre de Ndèye Khady Ndiaye, le procureur avait requis cinq années d’emprisonnement pour complicité de viol et un an d’emprisonnement ferme pour diffusion d’images obscènes et incitation à la débauche.

    Le parquet avait également réclamé le paiement par Mme Ndiaye de 100.000 francs CFA en guise d’amende.

    La propriétaire du salon Sweet Beauté, qui employait Adji Sarr, avait été inculpée d’incitation à la débauche dans cette affaire.

    Les avocats de la partie civile réclamaient 1,5 milliard de francs CFA pour les dommages et intérêts de leur cliente.

    L’affaire judiciaire Ousmane Sonko-Ndèye Khady Ndiaye contre Adji Sarr tient en haleine le Sénégal depuis mars 2021.

    M. Sonko a été inculpé de viol et placé sous contrôle judiciaire dès les premiers jours de l’enquête.

    Des manifestations survenues à la suite de son interpellation dans cette affaire ont engendré la mort d’une quinzaine de personnes et d’importants dégâts matériels en 2021.

    Deux personnes ont trouvé la mort dans des violences survenues la semaine dernière à Ziguinchor, en marge du procès.

    Dans une autre affaire judiciaire, Ousmane Sonko a été condamné, lundi 8 mai, à six mois de prison avec sursis par la cour d’appel de Dakar pour diffamation et injure publique à l’encontre du ministre du Tourisme et des Loisirs, Mame Mbaye Niang.

    La cour d’appel a confirmé sa condamnation en première instance à verser des dommages et intérêts de 200 millions de francs CFA au plaignant.

    Si la décision de la cour d’appel est confirmée en cassation, le chef de l’opposition sera inéligible et ne pourra donc pas se présenter à l’élection présidentielle du 25 février 2024 pour laquelle il s’est déclaré candidat.

    Selon plusieurs médias, il s’est pourvu en cassation en espérant obtenir l’invalidation de la décision de la cour d’appel de Dakar.

    ESF/MTN/ASG

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / Le démarrage du dialogue national et le verdict attendu du procès Sonko en exergue

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / Le démarrage du dialogue national et le verdict attendu du procès Sonko en exergue

    Dakar, 1er juin (APS) – Le démarrage du dialogue national initié par le président Macky Sall est au menu des quotidiens parvenus jeudi à l’APS, alors que le pays est dans l’attente du verdict du procès pour « viols et menaces de mort » présumés de l’opposant Ousmane Sonko.

    Le quotidien Enquête rapporte que ce dialogue auquel plusieurs partis de l’opposition ont décidé de ne pas participer, s’est ouvert la veille au palais de la République, dans une salle des banquets bien remplie par des représentants des partis politiques, des autorités coutumières et religieuses, des acteurs économiques.

    Selon L’As, « toutes les forces vives de la nation ont répondu à l’appel du chef de l’Etat de discuter, autour d’une table, du devenir de notre pays ». « Un nouveau départ ! », titre à ce sujet ce journal, enthousiasmé. Le quotidien Yoor-Yoor résume sa vision de ce dialogue à travers une manchette qui a l’avantage d’être tranchée : « Macky Sall et +le système+ pactisent pour liquider [Ousmane] Sonko ».

    Des figures politiques bien connues, « anciens ténors du PDS et du PS encore vivants, se sont retrouvés […] à la salle des banquets du palais de la République, en toute complicité, pour parler de +dialogue+ et de l’avenir d’un pays pourtant très jeune et terriblement pauvre et endetté », relève ce journal, avant d’ajouter que « la grande majorité des partisans du deal ne rêve que [de] l’exclusion définitive du leader de Pastef-Les Patriotes du jeu politique sénégalais ».

    Le quotidien Le Soleil conteste cette vision des choses en citant le président Macky Sall, selon lequel « tous les sujets seront abordés, sans question tabou », mais il assure dans le même temps que ces concertations ne seront pas « un lieu pour faire des deals ».

    « Macky 100 concessions », selon le journal Le Quotidien. « Tous les sujets peuvent être débattus lors du dialogue, mais le président Macky Sall ne compte pas rester zen face aux tentatives de déstabilisation du pays et de ses institutions », écrit le journal. Le chef de l’Etat « s’est dit ouvert à la discussion sur son mandat, sujet qu’il avait jusque-là interdit d’évoquer », indique le journal.

    « Mais il ne veut pas non plus faire l’objet de pression, assurant que l’Etat ne va pas +démissionner devant sa mission régalienne de protéger la nation », ajoute Le Quotidien. « Un dialogue sans tabou ! », donc, s’exclame le quotidien Enquête, selon lequel le président Macky Sall « est prêt à renoncer au 3e mandat, si on le lui demande +gentiment+ ».

    « Macky Sall dégage les grands axes »d’un dialogue démarré « sans les représentants de la plateforme F 24 et de la coalition Yewwi Askan Wi » de l’opposition, note Sud Quotidien, en référence aux partis politiques et structures de la société civile qui sont vent debout contre un éventuel troisième mandat du président sortant.

    Bès Bi Le Jour fait observer que la question du troisième mandat « était sur toutes les lèvres », au lancement de ce dialogue « dans une ambiance de retrouvailles […] ». Vox Populi et Le Témoin quotidien insistent pour dire que ce dialogue promet des discussions sans tabou, y compris sur la question du troisième mandat. Le premier de ces deux quotidiens donne confirmation de cela en rapportant les déclarations du président Sall : « Le mandat, si vous le voulez, demandez-le et je vous dis, prenez-le si vous voulez. Mais dans le respect ».

    Concernant les violences et les contestations principalement liées aux affaires politico-judiciaires, « Macky Sall jure que l’Etat restera debout », affiche le quotidien Kritik’. « L’Etat est et restera debout, pour protéger la nation, la République et ses institutions », assène-t-il dans des propos rapportés à sa une par le quotidien Le Mandat.

    Le verdict très attendu du procès de l’opposant Ousmane Sonko, accusé de  »viols et de menaces de mort » par une ancienne masseuse, est l’autre sujet dominant de l’actualité. « Jour de vérité pour Ousmane Sonko », affiche par exemple Les Echos. « Sonko, sweet et fin ? », se demande L’Observateur, lequel signale que la chambre criminelle de Dakar va rendre sa décision ce jeudi 1er juin dans cette affaire.

    Il rappelle que lors du procès tenu le 23 mai dernier, le procureur « avait requis 10 ans de réclusion criminelle contre Ousmane Sonko, accusé de viol par Adji Sarr. Mais il avait aussi demandé, à titre subsidiaire, une requalification en corruption de la jeunesse, avant de réclamer cinq ans ». Walfquotidien fait observer que le maire de Ziguinchor « risque gros au cas où il serait reconnu coupable » de ces chefs d’accusations, jusqu’à une peine de prison comprise entre 10 et 20 ans, précise Walfadjri. Sans compter que sa participation à la prochaine présidentielle pourrait être hypothéquée.

    BK/MTN/ASG

  • SENEGAL-POLITIQUE / Macky Sall : « Mon devoir, c’est de protéger la République »

    SENEGAL-POLITIQUE / Macky Sall : « Mon devoir, c’est de protéger la République »

    Dakar, 31 mai (APS) – Le président de la République, Macky Sall, a déclaré mercredi que son devoir était de ‘’protéger’’ la République contre ‘’ceux qui ont fait le choix de la détruire’’.

    ‘’Il y a une situation nouvelle dans notre pays où certains acteurs ont choisi de détruire la République. Face à un tel choix, mon devoir est de protéger la République’’, a-t-il soutenu lors de la cérémonie de lancement du dialogue national.

    Des leaders de l’opposition et d’organisations de la société civile ont pris part à la concertation, au palais de la République.

    Macky Sall a lancé un appel au dialogue entre les leaders politiques du pays, dans un climat très tendu, marqué par de nombreuses arrestations.

    ‘’Nous ne pouvons pas accepter dans ce pays les menaces faites au quotidien contre des juges’’, a-t-il soutenu.

    Le chef de l’Etat a déploré le fait que des ‘’juges soient appelés au téléphone, recherchés et menacés’’.

    Il dit même craindre que, selon les points de vue exprimés au lancement du dialogue, que ‘’des gens soient tentés d’aller mettre le feu chez’’ des participants.

    ‘’Cela n’est pas acceptable dans une République. Et ça ne le sera pas’’, a-t-il martelé, déplorant ‘’des campagnes de diabolisation’’ au niveau international contre ‘’la République, contre les institutions et la démocratie sénégalaises’’.

    ‘’Si nous voulons avancer, soyons dans la vérité et le respect de la loi’’, a poursuivi le chef de l’Etat.

    Il assure que ‘’l’Etat ne démissionnera pas de sa responsabilité régalienne consistant à assurer la sécurité des citoyens et de leurs biens’’.

    Il estime que ‘’le dialogue commence par le respect de la loi’’.

    Macky Sall a aussi demandé aux citoyens de ne pas se faire justice eux-mêmes.

    Il exhorte les Sénégalais à avoir foi en la justice et aux forces de défense et de sécurité.

    Macky Sall a lancé un appel au dialogue entre les leaders politiques du pays, dans un climat très tendu, marqué par de nombreuses arrestations dans les rangs de l’opposition.

    En même temps qu’il a invité l’opposition au dialogue, le chef de l’Etat a nié l’existence de ‘’détenus politiques’’ au Sénégal.

    Plusieurs leaders politiques, dont le chef de l’opposition, Ousmane Sonko, ont rejeté son appel au dialogue du chef de l’Etat.

    D’autres concertations similaires tenues entre 2016 et 2021 n’ont pas abouti à des acquis démocratiques pour le pays, selon M. Sonko.

    L’ex-parti au pouvoir, le PDS d’Abdoulaye Wade, et la coalition Taxawu Senegaal, dirigée par Khalifa Sall, un ancien maire de Dakar, ont accepté de participer à la concertation.

    Macky Sall a évoqué la possibilité d’une amnistie des faits pour lesquels certains leaders politiques ont été condamnés à des peines de prison les privant de leurs droits, ceux de voter et de se faire élire notamment.

    C’est à ce titre que le PDS et Taxawu Senegaal ont accepté de prendre part au dialogue national, Karim Wade et Khalifa Sall, leurs leaders, ayant condamnés en 2015 et 2018 à des peines de prison les privant de leurs droits politiques.

    CS/SMD/OID/ESF

  • SENEGAL-POLITIQUE / L’intégralité du discours du chef de l’Etat à l’ouverture des travaux du dialogue national

    SENEGAL-POLITIQUE / L’intégralité du discours du chef de l’Etat à l’ouverture des travaux du dialogue national

    Dakar, 31 mai (APS) – Voici le discours prononcé par le chef de l’Etat, mercredi, à l’ouverture des travaux du dialogue national

    Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,

    Monsieur le Premier Ministre,

    Madame la Présidente du Haut Conseil des Collectivités territoriales,

    Monsieur le Président du Conseil économique social et environnemental,

    Madame la Présidente du haut Conseil du dialogue social,

    1. le Haut Représentant du Président de la République,

    Mesdames, messieurs les leaders de partis et coalitions de partis politiques,

    Mesdames, messieurs les représentants du patronat, des centrales syndicales et de la société civile,

    Chères autorités religieuses et coutumières,

    Mesdames, messieurs en vos rangs, titres et qualités,

    Mes chers compatriotes d’ici et de la diaspora,

    Je souhaite d’abord vous remercier toutes et tous, mesdames, messieurs, d’avoir bien voulu répondre à mon appel à ce dialogue national ; appel que j’avais lancé dans mon message à la nation, à l’occasion de la fête de l’indépendance, et que j’ai réitéré le jour de la Korité.

    Cette rencontre n’est pas une première, parce que le diisso fait partie de notre identité socio culturelle.

    C’est pourquoi j’ai érigé le dialogue en principe de gouvernance qui, transcendant le face à face pouvoir-opposition, intègre toutes les forces vives de la nation ; parce que la vie nationale ne peut être monopolisée par les seuls antagonismes politiques, au détriment d’autres priorités d’intérêt commun.

    Voilà pourquoi nos concertations nationales antérieures ont porté sur des domaines variés comme :

    • l’avenir de l’Enseignement supérieur ;
    • la réforme des Institutions, à l’origine du référendum constitutionnel de mars 2016 qui a conféré à l’Assemblée nationale les nouvelles prérogatives d’évaluation des politiques publiques, et la désignation de deux (2) membres du Conseil Constitutionnel par le Président l’Assemblée nationale ;
    • les Collectivités territoriales (ce qui a abouti à l’Acte 3 de la décentralisation) ;
    • le dialogue politique, qui a permis la réforme du Code électoral, dont l’élection des maires et des présidents de conseil départemental au suffrage universel direct constituent deux innovations majeures ;
    • le dialogue social, qui a donné naissance au Haut Conseil du dialogue social et aux conférences sociales ;
    • et tout récemment les concertations nationales sur la lutte contre la vie chère.

    C’est dans le même esprit que j’ai instauré le 28 mai comme Journée du dialogue national.

    Aujourd’hui, mes chers compatriotes, le besoin de concertation est encore plus pressant, alors que le monde entier continue de subir les conséquences cumulées de la pandémie COVID-19 et d’une guerre majeure, dont personne ne peut prédire ni l’étendue, ni la fin.

    S’y ajoutent pour nous, la menace immédiate liée à l’avancée du terrorisme dans le sahel, qui a fini d’atteindre des pays jusque-là épargnés.

    En outre, l’échéance électorale présidentielle de février 2024 s’impose d’elle-même comme sujet de dialogue.

    Je voudrais dire ici que le gouvernement prendra toutes les dispositions nécessaires pour organiser une élection paisible, démocratique, libre et transparente, comme notre pays sait si bien le faire ; y compris en janvier et juillet 2022.

    Je n’oublie pas le défi de la jeunesse, de la formation, de l’emploi et de l’entreprenariat. Nous avons beaucoup fait dans le cadre d’instruments comme les Centres de formation, la Convention Etat-Employeurs, la DER/FJ, le 3FPT, l’ANPEJ et le Programme XËYU NDAW ÑI.

    Mais il reste évidemment beaucoup à faire pour améliorer l’employabilité des jeunes et vaincre le chômage.

    Autre défi qui mérite concertation : l’exploitation prochaine de nos ressources gazières et pétrolières.

    Toutes ces questions nous interpellent en tant que nation, au-delà de nos différences et de nos divergences.

    Il est donc de notre devoir de nous retrouver pour délibérer sur nos affaires communes, dans le respect de nos acquis démocratiques, le respect des règles qui fondent la nation sénégalaise, l’Etat de droit, la République et ses Institutions, le respect de notre Justice, le respect de nos Forces de défense et de sécurité, le respect des biens publics et de la propriété privée, le respect de nos confessions religieuses et de leurs guides.

    C’est tout cela qui forme notre modèle de société que nous avons la responsabilité individuelle et collective de faire vivre et protéger.

    Le régime de liberté que nous avons choisi va de pair avec l’exigence de responsabilité. Il n’y a pas de démocratie sans liberté, comme il ne peut y avoir de liberté sans responsabilité. Toute liberté a comme contrepartie la responsabilité qui en limite les abus.

    C’est dire que ce dialogue doit marquer notre engagement individuel et collectif de raviver les valeurs qui fondent notre vivre ensemble dans la paix, la stabilité et l’harmonie sociale.

    Adhérer à ces valeurs, c’est bannir la violence physique et verbale, ainsi que les discours haineux et la stigmatisation.

    Chaque violence physique, chaque violence verbale, chaque mot de haine, chaque bien privé ou public saccagé, et au-dessus de tout, chaque sénégalais tué laisse une blessure profonde à notre pays, à notre humanité, et à la nation sénégalaise.

    Je saisis l’occasion pour renouveler mes condoléances émues aux familles endeuillées, et souhaiter prompt rétablissement aux blessés.

    Si besoin en était, je voudrais vous rassurer que l’Etat est et restera debout, pour protéger la nation, la République et ses Institutions.

    Ensemble, avec toutes les composantes socio politiques éprises de paix, de stabilité et de cohésion nationale, nous avons le devoir solidaire de défendre notre modèle de société, qui nous ressemble et nous rassemble.

    C’est l’une des raisons d’être fondamentales de ce dialogue national.

    Il y va de notre intérêt commun. Comme je l’ai rappelé dans mon message du 31 décembre 2022, nous sommes parce que le Sénégal est. Nul ne doit s’imaginer plus grand ou plus fort que cette nation qui nous abrite tous.

    Mesdames messieurs,

    Ici et maintenant, c’est la nation qui nous parle, car elle exige la paix. C’est chacune et chacun de vous qui parle avec votre Sénégal que vous aimez, car vous prolongerez ici par vos mots, par vos suggestions, par votre respect des valeurs du dialogue, notre aspiration à la paix, à la démocratie et au Sénégal de progrès économique et social qui saura prendre en charge son avenir.

    Mesdames, messieurs, distingués participants,

    D’autres défis nous interpellent, dont l’exploitation de nos ressources pétrolières, gazières et minières.

    L’expérience en Afrique prouve à suffisance que ces ressources suscitent souvent la convoitise, des rivalités géostratégiques et des actes malveillants, allant de la piraterie au sabotage, voire au terrorisme.

    Comme gouverner c’est prévoir, nous souhaitons le meilleur en nous préparant au pire.

    C’est pourquoi nous avons considérablement renforcé les capacités opérationnelles de nos Forces de défense et de sécurité, afin qu’en tout temps et en tout lieu, elles soient à la hauteur de leur mission de veille sur nos ressources naturelles.

    Je tiens à renouveler ici ma ferme détermination pour l’exploitation sécurisée, transparente, inclusive et durable de nos ressources.

    Ainsi, selon les dispositions de la Constitution issue du référendum de mars 2016, « Les ressources naturelles appartiennent au peuple. Elles sont utilisées pour l’amélioration de ses conditions de vie. L’exploitation et la gestion des ressources naturelles doivent se faire dans la transparence et de façon à générer une croissance économique, à promouvoir le bien-être de la population en général et à être écologiquement durables ».

    En application de cette norme constitutionnelle, le gouvernement a adopté une série de mesures, comprenant :

    • la révision de nos Codes minier, pétrolier et gazier, en intégrant les normes de l’Initiative pour la Transparence des Industries extractives à laquelle j’ai fait adhérer notre pays en 2013 ;
    • les lois sur le partage des recettes tirées de l’exploitation future des hydrocarbures entre les générations actuelles et futures, et sur le contenu local, pour soutenir la participation du secteur privé national à l’exploitation de nos ressources naturelles ;
    • la création d’un registre des bénéficiaires effectifs dans le secteur extractif ;
    • et la modification du Code général des impôts pour étendre l’obligation de déclaration des bénéficiaires effectifs à l’ensemble des secteurs de la vie économique au Sénégal.

    Au demeurant, nos efforts en matière de gestion transparente des ressources extractives ont été reconnus par l’ITIE. Je ne reviendrai pas ici sur les excellentes appréciations dans l’évaluation d’octobre 2021 du Conseil d’administration de l’ITIE sur le Sénégal.

    Dans la même dynamique, nous avons mis en place en 2016 le Comité d’Orientation stratégique du pétrole et du gaz, COS-PETROGAZ, chargé de conseiller le Président de la République et le gouvernement sur toutes les questions liées aux filières pétrolière et gazière.

    Je présiderai d’ailleurs prochainement une réunion élargie du COS-PETROGAZ, pour faire le point sur :

    • l’état d’avancement des projets pétroliers et gaziers et la stratégie « gas to power », production d’électricité à partir du gaz domestique ;
    • le bilan et les perspectives de développement du contenu local dans le secteur des hydrocarbureset des Mines ;
    • les résultats, orientations et impacts économiques et sociauxattendus de la politique nationale  de gestion des ressources pétrolières et gazières ;
    • et la gouvernance des entreprises et agences publiques du secteur de l’énergie.

    Je rappelle également que nous avons créé en 2017 l’Institut national du pétrole et du gaz.

    L’INPG a formé à ce jour 78 ingénieurs et techniciens déjà opérationnels. Notre objectif est d’élargir le spectre des formations pour intégrer d’autres corps de métiers, y compris des juristes hautement qualifiés dans ce domaine complexe ; parce que si nous voulons maitriser au mieux l’exploitation de nos ressources, il nous faut disposer d’un capital humain diversifié et de qualité.

    En outre, à la faveur de la loi sur le contenu local, je souhaite que le secteur privé national investisse davantage dans la chaine de valeurs de la filière gazière et pétrolière afin de créer de nouvelles opportunités d’emplois et d’activités génératrices de revenus pour nos jeunes.

    Je veux redire ici la disponibilité constante du gouvernement à échanger sur l’exploitation de nos ressources naturelles sur une base saine, sereine et informée. Aucune question n’est tabou.

    De la même manière, en plus des questions politiques et celles spécifiques des ressources naturelles, ce dialogue national pourrait porter sur d’autres sujets, notamment économiques et sociaux.

    A l’épreuve de la pandémie COVID-19 et de la guerre en Ukraine, et malgré une conjoncture économique difficile, le gouvernement a pris un ensemble de mesures de soutien aux ménages et aux entreprises ; mesures d’ordre fiscal, subventions des prix de denrées de première nécessité et hausse des salaires, en plus de l’appui aux couches sociales les plus vulnérables à travers les Bourses de sécurité familiale.

    L’État a également fait un effort considérable de réduction des dépenses publiques, en particulier sur son train de vie.

    Au cours de ce dialogue, nous pouvons échanger sur les voies et moyens de mieux soutenir notre secteur privé, atténuer le coût de la vie et optimiser la dépense publique.

    S’agissant du format du dialogue, tirant parti de l’expérience passée, nous pourrions reconduire les mêmes Commissions, à savoir :

    • politique ;
    • économique et sociale ;
    • cadre de vie et environnement;
    • paix et sécurité ;
    • ressources naturelles ;
    • bonne gouvernance et lutte contre la corruption ;
    • administration, décentralisation et territorialisation des politiques publiques ;
    • enfin, Commission de synthèse.

    Sur le volet dialogue politique, je vous recommande de mener les concertations de façon à consolider nos acquis démocratiques par de nouveaux consensus sur le Code électoral, le processus électoral et les droits civiques et politiques.

    J’ai désigné mon Haut Représentant, Monsieur Moustapha Niasse, ancien Président de l’Assemblée nationale, pour me représenter au dialogue et en assurer la conduite si vous en convenez.

    S’agissant de sa structuration, je souhaite qu’elle soit inclusive, en intégrant aux blocs composés de la majorité présidentielle, de l’opposition et des non-alignés, les représentants des guides religieux et coutumiers, ainsi que ceux de la société civile.

    Je resterai, pour ma part, attentif à vos conclusions.

    Encore une fois, je vous remercie pour le temps et les efforts appréciables que vous allez consacrer à ces assises.

    C’est une grande cause, plus grande que chacun de nous ; parce qu’elle est nationale, qu’elle nous engage toutes et tous, et fait de chacun de nous un acteur indispensable de notre réussite collective.

    Je suis confiant que nous pouvons y arriver, si nous puisons dans la sagesse de nos anciens et le génie créateur de notre peuple.

    Je vous y encourage vivement et souhaite plein succès aux travaux du dialogue national.