Catégorie : LA UNE

  • SENEGAL-AFRIQUE-MEDIAS-DISTINCTION / Abdou Khadre Dieylani Seydi, de l’APS, remporte le Grand Prix photo 2024 de la FAAPA

    SENEGAL-AFRIQUE-MEDIAS-DISTINCTION / Abdou Khadre Dieylani Seydi, de l’APS, remporte le Grand Prix photo 2024 de la FAAPA

    Dakar, 4 oct (APS) – Le reporter photographe Abdou Khadre Dieylani Seydi, de l’Agence de presse sénégalaise (APS), a remporté, vendredi, le Grand Prix photo 2023-2024 de la Fédération atlantique des agences de presse africaines (FAAPA).

    Le jury du concours de photographie de presse de la FAAPA a publié ses délibérations en marge de la neuvième réunion du conseil exécutif de ladite organisation, qui se tenait depuis jeudi à Abidjan.

    ‘’Les agences de presse africaines : quelles stratégies face à l’intelligence artificielle ?’’ est le thème de cette rencontre.

    La photo présentée par Abdou Khadre Dieylani Seydi au concours de la FAAPA pose la problématique de l’érosion côtière à Mbao, une commune située dans la région de Dakar.

    ‘’À Mbao, une commune côtière (…), l’urgente gravité du changement climatique rythme le quotidien de populations confrontées à l’avancée de la mer, avec des conséquences plus que visibles sur la dégradation de leur cadre de vie’’, a écrit Seydi en guise de légende de la photo récompensée par le jury.

    La MAP, Maghreb Arabe Presse, l’agence officielle de presse marocaine, a remporté le Grand Prix reportage de la FAAPA.

    L’AIP, l’Agence ivoirienne de presse, s’est adjugée le Grand Prix vidéo du concours.

    Abdou Khadre Dieylani Seydi avait remporté le Grand Prix photo 2020-2021 de la FAAPA. Deux journalistes de l’APS, Mohamed Tidiane Ndiaye et Abdoulaye Diallo, sont également lauréats du Grand Prix reportage de la FAAPA, respectivement en 2018 et 2023.

    Créée en 2014 à Casablanca, la Fédération atlantique des agences de presse africaines réfléchit à l’avenir des agences de presse d’Afrique et à l’accomplissement de leurs missions, en tenant compte des profondes mutations et de la diversité du paysage médiatique africain.

    OID/ABB/ESF

     

  • SENEGAL-ECONOMIE / L’ANSD va mener une enquête nationale sur le transport à partir du 7 octobre

    SENEGAL-ECONOMIE / L’ANSD va mener une enquête nationale sur le transport à partir du 7 octobre

    Dakar, 4 oct (APS) – L’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) va mener une enquête sur le transport, du 7 octobre au 6 novembre prochains, dans le but d’évaluer la contribution de ce secteur d’activité au produit intérieur brut du pays, a-t-on appris, vendredi, de son directeur général, Abdou Diouf.

    L’ANSD a convié des dirigeants d’organisations syndicales dudit secteur à un atelier de sensibilisation, pour les préparer à cette enquête.

    Cette étude s’inscrit dans le cadre du changement d’année de base des comptes nationaux du Sénégal, selon M. Diouf.

    Les Nations unies recommandent à leurs États membres de procéder à ce changement une fois au moins par décennie, a-t-il rappelé.

    Selon le directeur général de l’ANSD, les pays développés, ceux de l’Organisation de coopération et de développement économiques par exemple, procèdent au changement d’année de base de leurs comptes nationaux une fois tous les cinq ans.

    Le Sénégal, pour sa part, a tenu à se soumettre à cet exercice avec un intervalle de sept ans, son année de base, 2014, ayant été modifiée en 2021, a expliqué Abdou Diouf.

    Le changement d’année de base permet aux pays de « mieux structurer leur économie et d’avoir une évaluation correspondant au mieux à leur situation économique », a précisé M. Diouf.

    Pour faire cet exercice, « nous avons des unités formelles, pour lesquelles nous avons moins de contraintes parce qu’elles disposent de données fiscales partagées avec l’ANSD, des données que nous traitons. En revanche, la partie relative à l’informel ne dispose pas d’informations financières, raison pour laquelle nous menons des enquêtes d’envergure pour mesurer l’évolution », a-t-il souligné.

    « Tous les segments du transport feront l’objet d’une évaluation »

    « Le transport est une composante essentielle de l’économie, parce qu’un nombre important d’acteurs de la vie sociale sont dans ce secteur, a souligné le directeur général de l’ANSD. À cela s’ajoute son importance dans la vie quotidienne des populations. »

    L’enquête prévue à partir du 7 octobre concerne les transports routiers et fluvio-maritimes, selon Abdou Diouf. « Nous avons décidé de faire un recensement des unités de transport, qui sera combiné à des études ciblées sur le transport urbain, le transport interurbain et le transport fluvial et maritime. Tous les segments du transport feront l’objet d’une évaluation. »

    La prise en compte du transport par motocycles est un aspect nouveau de cette enquête, selon l’ANSD.

    Il s’agira, selon l’agence nationale chargée de la statistique, de mesurer la contribution des motocycles utilisés pour la livraison de nombreux biens de consommation et les motos « Jakarta » intervenant dans le transport des passagers.

    L’enquête portera sur les moyens de transport, leurs charges financières, les difficultés et les conditions de travail des acteurs, leur environnement de travail, la nature des emplois, etc.

    Elle sera menée par 195 enquêteurs.

    ESF/BK

  • SENEGAL-AFRIQUE-FOOTBALL / Éliminatoires CAN 2025 : la FSF publie une liste de vingt-six joueurs sans Edouard Mendy

    SENEGAL-AFRIQUE-FOOTBALL / Éliminatoires CAN 2025 : la FSF publie une liste de vingt-six joueurs sans Edouard Mendy

    Dakar, 4 oct (APS) – La Fédération sénégalaise de football (FSF) a publié, vendredi, une liste de 26 joueurs devant prendre part à la double confrontation contre le Malawi, pour le compte des troisième et quatrième journées des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations de football 2025.

    Outre la première sélection du gardien de but de l’ASC Jaraaf, Cheikh Lo  Ndoye, et le retour de Boulaye Dia, la liste des Lions convoqués est marquée par l’absence du gardien de but titulaire, Edouard Mendy.

    Le Sénégal affrontera le Malawi à Dakar, le 11 octobre, avant de se rendre à Lilongwe pour le match retour, quatre jours plus tard, dans le cadre des éliminatoires de la CAN que le Maroc va abriter (21 décembre 2025-18 janvier 2026).

    Pape Bouna Thiaw va diriger, à titre intérimaire, les Lions du Sénégal pour ces deux matchs, après la décision du ministère des Sports de ne pas renouveler d’un an le contrat de  l’entraîneur de l’équipe nationale, Aliou Cissé.

    La ministre des Sports Khady Diène Gaye avait invité « la FSF à prendre les dispositions utiles pour assurer la participation du Sénégal à la phase de qualification à la Coupe d’Afrique des nations 2025 ».

    Le coach intérimaire Pape Bouna Thiaw était jusque-là premier adjoint de Cissé. Il sera assisté par Teddy Pellerin, deuxième entraîneur adjoint.

    Le directeur technique national, Mayacine Mar est chargé de la supervision et de la coordination de l’équipe, selon la Fédération sénégalaise de football.

    Voici la liste des joueurs convoqués :

    Gardiens : Seny Dieng, Mory Diaw, Cheikh Lo Ndoye

    Défenseurs : Abdoulaye Seck, Kalidou Koulibaly, Abdou Diallo, Ismail Jakobs, Moussa Niakhaté, El Hadji Malick Diouf, Seydou Sano, Formose Mendy

    Milieux de terrain : Nampalys Mendy, Pathé Ciss, Pape Guèye, Idrissa Gana Guèye, Pape Matar Sarr, Lamine Camara, Habib Diarra

    Attaquants : Iliman Ndiaye, Sadio Mané, Habib Diallo, Ismaïla Sarr, Chérif Ndiaye, Nicolas Jackson, Abdallah Sima, Boulaye Dia

    SK/BK/ASG

  • SENEGAL-AFRIQUE-FOOTBALL / Pape Bouna Thiaw, nommé sélectionneur intérimaire des Lions pour le Malawi

    SENEGAL-AFRIQUE-FOOTBALL / Pape Bouna Thiaw, nommé sélectionneur intérimaire des Lions pour le Malawi

    Dakar, 4 oct (APS) – Pape Bouna Thiaw va diriger, à titre intérimaire, les Lions du Sénégal pour la double confrontation contre le Malawi les 11 et 15 octobre, comptant pour les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations de football, a annoncé la Fédération sénégalaise de football, vendredi.

    Cette annonce intervient après la décision du ministère des Sports de ne pas approuver le renouvellement pour un an du contrat du sélectionneur des Lions, Aliou Cissé, en poste depuis 2025.

    Thiaw, jusque-là le premier entraîneur adjoint du sélectionneur Aliou Cissé, sera assisté par Teddy Pellerin, deuxième entraîneur adjoint de l’équipe nationale.

    Le directeur technique national, Mayacine Mar, est chargé de la supervision et de la coordination de la sélection nationale.

    L’Etat du Sénégal a décidé de ne pas renouveler d’un an le contrat de  l’entraîneur de l’équipe nationale, Aliou Cissé.

    Sur cette base, la ministre des Sports Khady Diène Gaye a invité “la FSF à prendre les dispositions utiles pour assurer la participation du Sénégal à la phase de qualification à la Coupe d’Afrique des nations 2025”.

    SK/BK/ASG

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / La fin des pousuites contre Bougane Guèye Dany et Cie en exergue

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / La fin des pousuites contre Bougane Guèye Dany et Cie en exergue

    Dakar, 4 oct (APS) – Un petit air d’apaisement souffle vendredi sur les quotidiens, après le classement sans suite des dossiers judiciaires de personnalités politiques et médiatiques considérées comme des détracteurs de l’actuel régime.

    Le Soleil, comme la plupart des quotidiens, rapporte que le parquet a abandonné les poursuites judiciaires menées contre Bougane Guèye Dany, Cheikh Yérim Seck et Kader Dia. Ils ont tous les trois ‘’recouvré la liberté après que leurs dossiers respectifs ont été classés sans suite’’.

    ‘’Le procureur de la République en toute indépendance’’, se satisfait le quotidien Yoor-Yoor en parlant de cette décision du parquet de classer sans suite ces trois dossiers que de nombreux quotidiens considèrent comme des ‘’délits d’opinion’’.

    Rewmi Quotidien, presque sur le même ton que Yoor-Yoor, titre : ‘’Le procureur arrête tout’’.

    ‘’Tout est bien qui finit bien’’, commente L’As, selon lequel l’Etat ‘’lâche du lest’’.

    ‘’Les autorités étatiques ont finalement desserré l’étau en libérant Bougane Guèye Dany, Cheikh Yérim Seck et le chroniqueur à la Sen TV, Kader Dia’’, rapporte le même journal, ajoutant que c’est ‘’une manière sans doute pour le tandem Bassirou Diomaye Faye-Ousmane Sonko de redorer leur image que les arrestations commencent à ternir’’.

    Si Vox Populi parle d’un ‘’vent de détente’’, il insiste dans le même temps sur ‘’l’intangibilité de la liberté de la presse’’ et d’opinion, que défend la Coordination des associations de presse, dans ces affaires.

    ‘’On ne peut pas vivre dans une république politico-judiciaire’’

    Bés Bi Le Jour, un peu soulagé, constate que ‘’c’est la décrispation’’ après ‘’la série d’arrestations notée ces derniers jours, qui ont soulevé une vague de réactions’’.

    ‘’Vent d’apaisement, défi à l’autorité ou application rigoureuse de la loi ?’’ se demande le quotidien Les Echos en évoquant la décision du procureur de la République, lequel ‘’marque son territoire’’.

    L’info s’intéresse davantage à la réaction du mouvement Y en a marre, qui ‘’sort du bois’’ pour s’indigner de cette ‘’vague d’arrestations pour délits d’opinion’’.

    Les leaders de ce mouvement citoyen créé en janvier 2011 par des rappeurs, des journalistes et des étudiants affirment qu’ils ne comptent pas accepter pour le régime actuel ce qu’ils ont reproché à Abdoulaye Wade et à Macky Sall, selon la même publication.

    ‘’Ce qu’on a vu ces derniers jours ne va pas dans le sens d'[un apaisement]’’, déplore Alioune Sané, l’un des leaders de Y en a marre, dont les propos sont relayés par L’info.

    Selon cette publication, les membres de ce mouvement disent d’autant plus regretter ces poursuites que, ‘’il y a six mois, on n’aurait pas cru qu’au Sénégal un opposant pouvait être arrêté à quelques semaines des élections législatives pour un ‘délit d’opinion’‘’.

    Y en a marre est ‘’rouge de colère’’, souligne WalfQuotidien. ‘’On ne peut pas vivre dans une république politico-judiciaire. Nous revivons le même système judiciaire, les mêmes méthodes que celles des régimes précédents’’, clame Thiat, un autre des leaders du mouvement, cité par WalfQuotidien.

    BK/ESF

  • SENEGAL-SANTE-CAMPAGNE /  »Octobre rose »: Bassirou Diomaye Faye appelle les Sénégalais à s’engager dans la lutte contre le cancer du sein

    SENEGAL-SANTE-CAMPAGNE /  »Octobre rose »: Bassirou Diomaye Faye appelle les Sénégalais à s’engager dans la lutte contre le cancer du sein

    Dakar, 3 oct (APS) – Le président de la République Bassirou Diomaye Faye a appelé, jeudi, les Sénégalais à s’engager dans la lutte contre le cancer du sein à l’occasion de la campagne  »Octobre rose », une initiative dédiée à la lutte contre cette maladie.

     »Je lance un appel à  tous les Sénégalais et toutes les Sénégalaises à s’engager dans la lutte contre le cancer du sein’’, a déclaré le chef de l’Etat dans un message publié sur le réseau social X. 

     »Notre engagement commun fera reculer le cancer. Le gouvernement du Sénégal reste engagé à renforcer la sensibilisation des populations pour faire connaître la maladie et les moyens de prévention », a ajouté le président Faye..

    Il a rappelé à ses compatriotes, en particulier aux femmes, que le mois  d’octobre est consacré à la lutte contre le cancer du sein.  »Chaque année au Sénégal, a-t-il indiqué, 1838 nouveaux cas de cancer du sein sont enregistrés avec quelque 976 décès sur la même période’’.

    Le chef de l’Etat a souligné que  »derrière ces chiffres, il faut aussi voir que ces femmes emportées sont des épouses, des mères, des sœurs laissant derrière elles beaucoup d’orphelins et des familles meurtries ».

     »Chaque femme peut être touchée, notre responsabilité, c’est d’en parler et de sensibiliser le maximum de femmes, mais surtout d’aller faire un dépistage précoce. Ce dépistage précoce permet de prendre en charge très tôt le cancer », a-t-il déclaré.

    Le chef de l’Etat a salué la décision du ministère de la Santé de réduire la mammographie de 30.000 à 15000 FCFA durant tout le mois d’octobre.

    SKS/ASB/AB/OID

  • SENEGAL-HYDRAULIQUE-DISTRIBUTION / L’accès équitable à l’eau,  »un défi majeur » à relever  (ministre) 

    SENEGAL-HYDRAULIQUE-DISTRIBUTION / L’accès équitable à l’eau,  »un défi majeur » à relever  (ministre) 

    Dakar, 3 oct (APS) – Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye, a soutenu, jeudi, que le respect de l’équité dans les opérations de transfert d’eau aux populations des zones urbaines comme rurales constitue un  »défi majeur » à relever par l’Etat. 

     »En parlant de transfert d’eau, je voudrais indiquer que la question de la délimitation des périmètres urbains et ruraux fait l’objet d’un traitement particulier dont l’inclusion sociale n’autorise plus de discrimination entre les localités urbaines et rurales », a-t-il fait valoir. 

    M. Dièye a fait cette déclaration, à l’issue de la cérémonie d’ouverture d’un atelier de  restitution d’une  étude d’actualisation du schéma directeur de l’hydraulique urbaine, hors Dakar-Thiès-Petite Côte, consacrée à 46 des 68 centres du périmètre urbain et péri urbain, placé sous la responsabilité de la Société nationale des eaux du Sénégal (SONES).

     »Notre objectif, a-t-il expliqué, est de donner aux Sénégalais, partout où ils se trouvent, des chances égales de disposer d’une eau, pour leurs besoins domestiques, industriels, agricoles ou pastoraux ».

     »Nous voulons faire en sorte qu’aucun Sénégalais ne soit laissé sur le bord de la route, qu’on n’ait plus cette distinction entre urbain et rural en matière d’accès à l’eau. Malheureusement, jusqu’ici, on voit la population rurale comme une population défavorisée en matière d’accès à l’eau », a-t-il déploré. 

    Selon lui,  le défi de l’heure est de construire des  »pôles territoriaux de développement » en mettant l’accent sur la bonne gouvernance dans l’action publique, le capital humain et l’équité.

    Revenant sur l’étude d’actualisation du schéma directeur de l’hydraulique urbaine hors Dakar-Thiès-Petite Côte, il a indiqué qu’ elle représente  »une anticipation sur l’évolution des besoins en eau, illustrés respectivement par la croissance économique moyenne de 3,1% et démographique de 2,8% ».

    M. Dièye a estimé que les résultats de l’étude d’actualisation du schéma directeur des centres de l’intérieur du pays renforceront la carte de l’eau potable, en complément de l’eau destinée à l’agriculture mais aussi de la dimension productive, désormais partie intégrante de la stratégie agricole.

    Cette étude, a-t-il encore souligné, permettra au ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement de se projeter sur le moyen et long terme en matière de maîtrise de l’eau et  de distribution à différents endroits du pays, surtout dans les centres urbains.

    Cheikh Tidiane Dièye a indiqué que le pari de la sécurité de l’eau requiert une planification à long terme, notamment à l’horizon 2050 voire 2063, conformément à la vision africaine de l’eau.  »Il  nécessite également de prendre en compte tous les usages de l’eau et la diversification des sources, les technologies adaptées, une gouvernance inclusive et des financements innovants », a-t-il ajouté.

    Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement a précisé que cette nouvelle approche de l’eau, dans toutes les études en cours ou à venir, nous transportera vers toutes les localités où la croissance des besoins en eau devient une équation à résoudre, citant  »le Bassin arachidier pour la qualité de l’eau, le sud et le sud-ouest pour la qualité et la quantité, de même que  l’est, le nord du pays etc.  »C’est cela l’esprit des autoroutes de l’eau. Une idée généreuse qu’il faut convertir en impact social », a-t-il soutenu. 

    Le ministre a avancé en outre qu’en dehors des transferts d’eau depuis le lac de Guiers vers Dakar, cette étude confirme l’existence de champs captant assez importants dans certaines zones du pays qui permettront de produire une eau de qualité et en quantité suffisante et qui sera drainée ou transférée dans les grands centres urbains.

     

    AFD/AB/MK/SKS/OID

  • SENEGAL-JUSTICE / Bougane Guèye, Cheikh Yérim Seck et Kader Dia libres (médias)

    SENEGAL-JUSTICE / Bougane Guèye, Cheikh Yérim Seck et Kader Dia libres (médias)

    Dakar, 3 oct (APS) – Le leader de ‘’Gueum sa bopp’’ (opposition), Bougane Guèye, ainsi que le journaliste Cheikh Yérim Seck et le chroniqueur Kader Dia sont sortis, jeudi, libres de leur audition par le parquet, rapportent plusieurs sources médiatiques.

    Le leader du mouvement politique Gueum Sa Bopp (opposition) et président-directeur général du groupe de presse D-média, Bougane Guèye, avait été placé en garde à vue, après sa convocation, mercredi, à la Division spéciale de cybersécurité.

    Il est reproché à Bougane Guèye, également candidat aux prochaines élections législatives prévues le 17 novembre prochain, des propos injurieux et diffamatoires et la diffusion de fausses nouvelles.

    Le journaliste Cheikh Yérim Seck avait été lui aussi déféré au parquet pour diffamation et diffusion de fausses nouvelles après son audition par la Division spéciale de cybersécurité. Il lui était reproché d’avoir réfuté les chiffres du gouvernement sur les comptes publics.

    Des membres du gouvernement, dont le Premier ministre, Ousmane Sonko, ont dénoncé, lors d’une conférence de presse, la publication de ‘’données erronées’’ par leurs prédécesseurs, Macky Sall et d’anciens ministres, concernant les comptes publics du pays, la dette et le déficit budgétaire notamment.

    Selon les mêmes sources, le dossier de Cheikh Yérim Seck aurait été été classé sans suite.

    Dans la même journée, le chroniqueur à la Sen TV, Kader Dia, a lui aussi recouvré la liberté.

    Il a été convoqué par la Division spéciale de cybersécurité, suite à ses propos tenus lors d’une émission sur l’affaire des 30 migrants retrouvés morts dans une pirogue au large de Dakar.

    OID/ABB/ASG

  • SENEGAL-AGRICULTURE / Bassirou Diomaye Faye demande au gouvernement d’évaluer l’impact des intempéries sur l’activité agricole et les habitations

    SENEGAL-AGRICULTURE / Bassirou Diomaye Faye demande au gouvernement d’évaluer l’impact des intempéries sur l’activité agricole et les habitations

    Dakar, 3 oct (APS) – Le président de la République a demandé au gouvernement d’évaluer l’impact de la crue des fleuves Sénégal, Gambie et Casamance sur l’activité agricole et les habitations, de réviser aussi le mécanisme d’assurance agricole.

    ‘’Évoquant le regain de pluviométrie constaté ces dernières semaines, qui a provoqué des sinistres dans plusieurs localités du pays, le président de la République a demandé au ministre de l’Agriculture, au ministre de l’Intérieur […] et au ministre de l’Hydraulique de faire le point sur l’impact de la pluviométrie et de la crue des fleuves Sénégal, Gambie et Casamance sur les zones de cultures et d’habitation’’, lit-on dans le communiqué du Conseil des ministres du mercredi 2 octobre.

    ‘’Il a exhorté le gouvernement à mobiliser les moyens logistiques adéquats pour faciliter le désenclavement rapide des localités isolées par l’effondrement d’ouvrages de franchissement causé par les fortes pluies’’, ajoute la même source.

    Elle affirme que Bassirou Diomaye Faye ‘’encourage la solidarité nationale à l’endroit des populations sinistrées’’.

    Le communiqué du Conseil des ministres annonce que ‘’le chef de l’État a également demandé au gouvernement de réviser et de vulgariser le mécanisme d’assurance agricole’’.

    Le président Faye a ‘’invité le ministre de l’Agriculture à rendre compte du dispositif de préparation de la campagne de commercialisation agricole’’.

    ESF/ASG

  • SENEGAL-ENVIRONNEMENT-REPORTAGE / Trafic illicite de bois : un appétit nocif pour la forêt casamançaise

    SENEGAL-ENVIRONNEMENT-REPORTAGE / Trafic illicite de bois : un appétit nocif pour la forêt casamançaise

    Par Ibou Mané

    Bignona, 3 oct (APS) – Certains massifs forestiers de la Casamance, dernier poumon vert du Sénégal, sont menacés de disparition à plus ou moins brève échéance, une situation qui résulte principalement de la surexploitation frauduleuse des ressources naturelles dans un contexte d’insécurité lié au conflit auquel est en proie cette région naturelle depuis 1982.

    Aujourd’hui, malgré la croisade engagée par les forces de défense et de sécurité pour lutter contre le trafic illicite de bois et la protection stricte des communautés dans bien des contrées pour préserver leur environnement, le phénomène de l’exploitation illicite du bois persiste. Conséquence de cette situation, les espèces forestières s’amenuisent de plus en plus.

    En Casamance, les massifs forestiers sont composés du domaine forestier protégé et du domaine forestier classé. Le domaine forestier classé polarise vingt-huit forêts et s’étend sur 169 805,7 ha. Selon des données recueillies auprès de l’inspection régionale des eaux et forêts (IREF) de Ziguinchor, l’essentiel de la superficie du domaine forestier est concentré dans le département de Bignona avec une superficie classée totale de 100.315,3 ha répartis sur 18 forêts classées.

    ‘’Aujourd’hui, il est relativement difficile de faire une évaluation objective du niveau de conservation des massifs forestiers de la Casamance du fait d’un manque de données d’inventaires forestiers récentes’’, fait remarquer l’IREF de Ziguinchor.

    Néanmoins, malgré l’absence d’une évaluation scientifique globale de la dynamique des écosystèmes forestiers en Casamance, des signes évidents d’une diminution des surfaces forestières permettent d’affirmer que le phénomène de désertification gagne la région. Une situation qui est le résultat de l’action anthropique et d’une mauvaise gestion des décideurs politiques, voire des communautés de ce milieu fragile.

    Du coup, la végétation jadis luxuriante qui avait valu à la région sa réputation de verte Casamance s’est fortement dégradée. Ainsi, derrière les rideaux de verdure qui s’offrent à la vue dans certaines contrées ou défilent le long de certains axes routiers, se cachent parfois des paysages dévastés.

    Même si les conséquences des feux de brousse ne sont pas à négliger, force est de reconnaître que cette situation résulte grandement de l’exploitation abusive et clandestine de la forêt dans le contexte d’un conflit armé qui a duré près de 40 ans.

    Des actions anthropiques nuisibles aux forêts classées  

    En Casamance, l’action anthropique a détruit la forêt à travers les feux de brousse mais aussi et surtout, l’exploitation abusive et clandestine du bois.

    Dans la région de Ziguinchor, en près de 40 ans de conflit et d’insécurité, le business du bois et ses implications géopolitiques au niveau de la Sénégambie méridionale a causé des atteintes environnementales qui n’ont pas épargné les forêts classées.

    C’est le cas de celles localisées dans les départements de Ziguinchor et Bignona, où l’action de l’homme a tout détruit. Plusieurs massifs forestiers ont été perdus par la région, qui compte une trentaine de forêts classées.

    Un rapport présenté il y a près d’une quinzaine d’années déjà par le Projet d’appui au développement rural en Casamance (PADERCA) relevait que ‘’la première contrainte de la gestion du domaine forestier classé en Casamance, demeure l’insécurité (…)’’. Le rapport fait valoir que celle-ci  ‘’ne permet plus au service forestier d’effectuer des opérations de surveillance et d’accomplir leurs missions régaliennes’’.

    Ce document indiquait également que cette insécurité favorise l’exploitation frauduleuse massive qui pourrait être perçue comme l’enjeu majeur du conflit casamançais. ‘’Bien que ces massifs n’aient fait l’objet d’aucun déclassement, ils subissent différentes formes de dégradations affectant la biodiversité et la densité végétale’’.

    En outre, poursuit le rapport de synthèse du PADERCA sur le milieu naturel, ‘’les forêts classées subissent des processus d’empiètement plus ou moins importants selon les zones’’.

    Ainsi, même s’il est relativement difficile aujourd’hui de faire une évaluation objective du niveau de conservation des massifs forestiers de la Casamance du fait d’un manque de données d’inventaires forestiers récentes, force est de reconnaître que les surfaces forestières de la Casamance s’amenuisent.

    Les milieux naturels se dégradent. La pression exercée par l’homme sur les forêts impacte la biodiversité floristique et réduit l’habitat sauvage. Des défrichements pour une quête permanente de nouvelles terres de culture transforment et fragmentent les massifs forestiers.

    Par ailleurs, l’urbanisation, caractérisée par une apparition brutale de nouveaux quartiers, se fait au détriment des espaces naturels, comme c’est le cas au niveau de Niamone, une commune confrontée à la dégradation de la forêt classée de Bignona.

    D’ailleurs, un autre diagnostic de l’état actuel de la forêt et de son mode de gestion réalisé par L. Juratic dans le cadre de la coopération entre la Savoie (France) et le conseil départemental de Bignona, décrit une forêt très appauvrie.

    Il fait état en même de la présence, dans la commune de Bignona, d’une centaine de scieries mécaniques et manuelles illégales orientées vers la coupe frauduleuse de troncs de bois de teck et de vène, un phénomène qui accentue la dégradation des forêts.

    ‘’La réglementation de la filière commerciale bois est si contraignante et la quantité de bois dont l’exploitation est légalement autorisée si faible, que le recours à la fraude devient une nécessité pour faire face à une demande en forte croissance du fait de l’exode rural’’, avait déploré M. Juratic.

    Sa conclusion était sans appel : ‘’La forêt classée de Bignona, poumon vert du Sénégal, est gravement malade et est menacée de disparaitre à plus ou moins brève échéance si on ne change pas de façon drastique, la gestion de ce milieu fragile. Il faut le soigner vite et fort.‘’

    Inventaire alarmant dans les contrées du Naran et du Fogny

    Dans le cadre du programme  »Karoghen », des inventaires ont été réalisés dans une période récente dans les forêts de Songo (commune de Sindian), de Kouloukou (commune de Djignaky) et de Djiro (commune d’Oulampane).

    ‘’Et dans l’ensemble de ces forêts, nous avons remarqué que des espèces de valeurs, comme le vène, le linké, etc. sont en train de se raréfier terriblement, parce que tout simplement ce sont des espèces qui ont été ciblées dans la filière bois d’œuvre à destination de la Gambie’’, s’inquiète le colonel Mamadou Lamine Bodian, un agent du Service national des eaux et forêts à la retraite.

    M. Bodian, qui est par ailleurs le président de l’Association ‘’Karamba’’ (la forêt en joola), est d’avis que la forêt casamançaise est  »dégradée d’une manière générale ».

    ‘’Dans les communes de Sindian et de Djignaky, le constat est que tous les pieds d’arbre de diamètre supérieur à 10 m ont été systématiquement coupés. Et pire, au niveau de la régénération naturelle, ces espèces n’apparaissent pas. Cela est un signe très fort de leurs raréfaction’’, soutient-il.

    A Oulampane, une commune située au nord du département de Bignona et polarisant 48 villages, le phénomène de l’exploitation illicite des ressources forestières, circonscrit au départ le long de la bande frontalière, a progressé par la suite vers l’intérieur de la commune.

    ‘’Le phénomène persiste ! Au départ, c’était pratiquement au niveau de la bande frontalière où la coupe abusive de bois était très accentuée. Mais, entre temps, avec l’ampleur du trafic, toute la bande est terminée, sauf quelques exceptions près’’, se désole Sagar Coly, le maire d’Oulampane.

    Il estime que la désertification est devenue aujourd’hui manifeste, dans la quasi-totalité du périmètre communal, aussi bien le long de la bande frontalière qu’à l’intérieur de la commune.

    ‘’Si vous prenez la RN4 [Route nationale 4] qui va de Sénoba à Bignona, à partir de la commune d’Oulampane, toute la partie située vers la droite est complètement dévastée. Tous les arbres ont été abattus, sauf quelques rares espèces’’, s’alarme Sagar Coly.

    Il ajoute que tous les villages situés du côté gauche de la Route nationale n°4 en allant vers Bignona sont affectés également par le trafic de bois. Selon l’édile Oulampane, les bûcherons n’épargnent aucun arbre. Il soutient que le phénomène de la coupe abusive du bois s’accentue même d’année en année.

    ‘’Et le comble, c’est que les trafiquants débarquent en pleine nuit, traversent la RN4 pour rallier le sud de la commune en toute liberté’’, s’offusque-t-il.

    Intérêts contradictoires

    Nouha Cissé, observateur de la crise casamançaise, considère le parc forestier casamançais comme le siège de conflits d’intérêts entre ceux qui veulent bien le protéger, parce qu’ils s’y soignent, et d’autres qui l’utilisent aux fins de bois d’œuvre, de coupe, de charbonnage, ou pour le commerce illicite.

    Il y a aussi que, dit-il, la forêt sert d’’’abri pour les combattants du MFDC [Mouvement des forces démocratiques de Casamance] qui luttent et pour qui la forêt constitue un atout important dans le cadre de la guerre qu’ils ont entreprise en Casamance’’, soutient-il.

    Seulement, soupçonne M. Cissé, la complicité des populations locales semble évidente dans le cadre de l’exploitation de la forêt faute d’autres sources de revenus. Ainsi, dans les terroirs du Naran et du Fogny, les gens assistent, impuissants, à l’arrivée quasi quotidien de camions en provenance de la Gambie voisine.

    ‘’C’est en pleine journée, vers les coups de 14 heures, que le trafic s’opère avec des camions qui entrent et stationnent dans la forêt, jusque tard dans la nuit. Et c’est environ entre 2 heures et 4 heures du matin qu’ils rallient la frontière gambienne avec leur cargaison de bois’’, soutient l’édile d’Oulampane.

    Sagar Coly affirme que la complicité d’une frange de la population locale ne fait guère de doute. ‘’Quoiqu’on puisse dire, les trafiquants ne peuvent pas traverser la frontière, venir jusqu’au niveau de la RN4 à environ 30 km de la frontière, sans pouvoir bénéficier de complicités’’, dit-il.

    A l’en croire, ces complices seraient en relation directe avec les trafiquants et joueraient même parfois le rôle de sentinelles pour ces derniers qui ne vivent que de cette économie illicite.

    D’ailleurs, si l’on croit le chef du sous-secteur des eaux et forêts de Bignona, capitaine Cheikh Oumar Dieng, plus d’un million de troncs d’arbres ont été exportés vers la Gambie entre 2012 et 2022.

    Des chiffres alarmants qui attestent de la montée des périls environnementaux au niveau de cette bande frontalière, jadis sous la mainmise des trafiquants et d »éléments armés.

    Un business qui persiste

    Dans le Nord Sindian, ce ne sont pas les dénonciations qui font défaut, si l’on en croit certains observateurs. ‘’Il y a des gens qui alertent en pleine nuit, mais il se trouve que les populations, désarmées, tout comme les agents des eaux et forêts ne peuvent pénétrer dans les zones insécures sans autorisation de l’armée’’, explique Sagar Coly.

    ‘’Mais, tout compte fait, nous ne cesserons à notre niveau de dénoncer, de sensibiliser de concert avec les chefs de village, les jeunes, les femmes, toutes les forces vives de la commune’’, assure-t-il.

    Pour le maire d’Oulampane, les populations locales ne peuvent faire autre chose qu’alerter.  Mais cette démarche est, pour l’heure, loin de porter ses fruits. Par exemple, le 21 juin dernier, des troncs d’arbres coupés dans la forêt entre Féragnab, Balankine, Djilonguia et Djinoubor ont été retrouvés dans la brousse.

    ‘’Il s’agit de 51 troncs d’arbres composés de pieds de caïlcédrats abattus dont 35 ont été transportés par des éléments non identifiés et 16 troncs récupérés par le service des eaux et forêts’’, renseigne le maire d’Oulampane. Sagar Coly semble d’ailleurs désarmé face à la montée des périls.

    ‘’Tous les grands arbres ont été ravagés du fait de ce trafic international et nous n’avons pas encore le pouvoir et les moyens d’arrêter ce phénomène’’, lâche-t-il. Ce que confirme le capitaine Cheikh Oumar Dieng, chef du sous-secteur des eaux et forêts de Bignona.

    Il avertit que des espèces, comme le vène, le bois rouge et les caïlcédrats sont en voie de disparaître dans le Fogny.

    ‘’Toutefois, les opérations que nous menons conjointement avec les forces de défense de sécurité ont fait baisser le trafic dans cette contrée du département de Bignona’’, rassure-t-il.

    Des chargements de cargaison de bois  à 200 000 FCA

    A l’instar d’Oulampane, c’est tout le nord Sindian qui est victime du trafic illicite de bois.

    ‘’Pas plus tard que le 30 juillet dernier, l’armée a brûlé deux camions immatriculés en Gambie, entre Kandiadiou et Tampindo’’, révèle un habitant de Diocadou, une commune de Djibidione.

    C’est dire selon lui que la coupe de bois dans le Nord Sindian continue de plus belle, malgré la présence des militaires qui tentent par tous les moyens de stopper ce phénomène.

    ‘’Tous les camions sont immatriculés gambiens. Ils viennent de la Gambie, entrent dans la zone, achètent et chargent le bois moyennant 10 mille dalasis, soit environ 200 mille francs CFA et repartent ensuite avec leur chargement’’, explique l’homme sous le couvert de l’anonymat.

    Pour lui, il existe une complicité entre des populations locales et des trafiquants de bois venant de la Gambie. Une connexion qui gêne, avoue-t-il, les patrouilles de l’armée. ‘’Au départ, les trafiquants passaient par Alacounda, mais dès que l’armée a occupé ce secteur, ils ont créé d’autres brèches, d’autres circuits qui mènent vers Kanilaye en Gambie’’, souligne le natif de Diocadou.

    ‘’(…) L’armée est en train de tout faire, mais ce sont les populations qui ne jouent pas franchement le jeu’’, estime-t-il.

    En attendant, c’est un ballet incessant de camions qui est notée entre ces contrées du Fogny et la Gambie voisine. En atteste le témoignage de ce natif du nord Sindian établi dans une localité gambienne et choqué de voir ces files de camions d’une trentaine de tonnes chargés de bois en provenance des forêts de Casamance.

    ‘’Je vois passer régulièrement des camions provenant de la Casamance avec leurs chargements de bois. La situation est plus que complexe, compliquée, car le trafic de bois continue de plus belle’’, déclare-t-il.

    D’après lui, les camions partent le plus souvent des localités de Katimba, Alacounda, Djalankine, où l’environnement se dégrade de jour en jour, pour entrer ensuite en Gambie.

    ‘’Dans ces localités comme tant d’autres, on continue toujours à couper [le bois] malgré les efforts de l’armée. La situation est vraiment désolante’’, s’indigne-t-il. Les dégâts sont tels, le long de la bande frontalière, qu’il n’y a pratiquement plus d’arbres.

    A Kandiadiou, une zone qui ‘’semble quasiment déserte, voire sur l’axe Kandiadiou-Alacounda-Kafonda où le trafic est intense, difficile de voir un pied de caïlcédrats ou de vène. Tout est parti’’, confie une source locale.

    Cette situation désolante révulse presque Youssouph Diédhiou, un natif du village de Balinia, dans la commune de Djibidione.

    ‘’Même si le trafic illicite est moins intense que les années précédentes, le phénomène persiste encore dans la zone et ce notamment dans certains villages situés à la lisière de la frontière et où les tronçonneuses sont encore en activité’’, confie-t-il.

    Ce dernier reconnaît toutefois un ralentissement du phénomène dans la commune de Djibidione, une situation qui contraste avec celle de la commune de Sindian.

    ‘’ (…) à Djibidione, tout a été dévasté. Les gros arbres tels que les caïlcédrats ont tous été abattus et il n’y a plus rien. C’est pourquoi l’affaire est réglée ici avec de moins en moins de fréquentation des trafiquants de bois dans notre zone’’, justifie-t-il.

    Tout le contraire au niveau de la commune de Sindian où les trafiquants continuent de converger en provenance de la Gambie voisine. Pendant ce temps, le ballet des gros camions se poursuit de plus belle entre les contrées du Fogny et les localités gambiennes.

    ‘’Les populations s’organisent même si elles sont désarmées. (…)’’, déclare un habitant du Nord Sindian.

    Ce dernier relève que le malaise est bien profond chez les communautés locales. Un sentiment à la hauteur du désarroi qui habite les populations d’Oulampane.

    ‘’Il ne reste pratiquement rien au niveau de toute cette bande forestière’’, se désole Sagar Coly. Le maire d’Oulampane en veut pour preuve la situation dans les localités de Kafounda, Alacounda, Tampindo, Koudioughor, Diamaye-Kansirani, Diamaye-Inor, Boukékoum, Nialokane, Kandiadiou, Welmoundaye, Welkalir, Mambigné-Kantapor, Mararan, Katimba, Djiro, Grand Coulaye, Gongoulou, Digobel, Djipacoum, etc.

    Autant de villages où tout est ravagé, souligne-t-il. Face au trafic du bois, autorités locales et communautés interpellent l’Etat.

    ‘’Les autorités sénégalaises doivent solliciter de la Gambie des engagements fermes par rapport au trafic illicite de bois’’, soutient un natif de Diocadou. Il espère que le salut viendra de l’installation de camps militaires à Diocadou et Kandiadiou, pour freiner, voire atténuer fortement ce trafic.

    ‘’Moi, à mon niveau, je ne peux pas comprendre que des gens viennent de la Gambie, pillent les ressources de la Casamance et rentrent tranquillement chez eux où ils sont en paix et où personne ne les traque’’, s’offusque le maire d’Oulampane. Sagar Coly invite les nouvelles autorités sénégalaises à travailler dans ce sens pour inciter les autorités gambiennes à faire preuve de solidarité sur la question.

    ‘’Aujourd’hui, nous nous référons à l’Etat central qui a les moyens de mettre fin à ce phénomène’’, renchérit l’édile d’Oulampane. Pour ce dernier, tout le monde connaît les voies de passage des trafiquants dans la zone.

    ‘’Pourquoi ne pas chercher donc à implanter des positions dans la zone pour fermer ces voies de passage?’’, s’interroge-t-il. A croire le premier magistrat d’Oulampane, des déserts de naitre tout au long de la frontière au nord de la commune. Cela fait extrêmement mal, dit-il.

    ‘’Nous n’avons plus des forêts dans la commune mais plutôt des steppes, la savane’’, constate-t-il. Il interpelle à nouveau les autorités étatiques par rapport au chaos qui guette le territoire du Fogny.

    ‘’Si on n’y prend garde, si les autorités ne prennent pas à-bras-le-corps ce phénomène, il n’y aura plus d’arbres dans cette zone-là’’, prévient-il.

    ‘’J’ose croire et espérer qu’avec les nouvelles autorités, la donne va changer et que ce trafic illicite de bois sera définitivement éradiqué dans le nord Sindian et partout en Casamance’’, déclare-t-il.

    IM/MNF/ASB/OID/SBS/AB/ASG