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  • SENEGAL-GOUVERNEMENT / Le communiqué du Conseil des ministres du mercredi 12 février 2025

    SENEGAL-GOUVERNEMENT / Le communiqué du Conseil des ministres du mercredi 12 février 2025

    Dakar, 12 fév (APS) – Le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a présidé, ce mercredi 12 février 2025, la réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres, au Palais de la République.

    A l’entame de sa communication, le Président de la République a adressé ses condoléances les plus attristées au Khalif général et à la Communauté mouride, suite au rappel à Dieu, le samedi 08 février 2025, de Serigne Bassirou Mbacké Anta NIANG, Khalif de Darou Mouhty. Il a demandé au Gouvernement de prendre toutes les dispositions avec les organisateurs en vue du bon déroulement du Magal de Darou Mouhty qui sera célébré le vendredi 14 février 2025.

    Le Chef de l’Etat a largement évoqué le rapport d’audit de la Cour des Comptes relatif à la situation des finances publiques de la période de 2019 au 31 mars 2024 que le Premier Président de l’institution supérieure de contrôle des finances publiques lui a transmis. Ce rapport, basé sur des principes de transparence, offre une vue claire et exhaustive de la situation des finances publiques sur cette période et met en lumière plusieurs manquements graves qui nécessitent des actions immédiates. Tout d’abord, des rattachements irréguliers de recettes ont été identifiés. Certaines recettes ont été comptabilisées sur des exercices antérieurs, ce qui a faussé la réalité du déficit budgétaire pour certaines années. Cette situation a contribué à sousestimer les déficits budgétaires, créant ainsi un déséquilibre dans la présentation des comptes publics. Le déficit budgétaire, déjà préoccupant, a atteint des niveaux critiques au cours des dernières années. Il est passé de 9,85% en 2019 à 9,17% en 2020, 11,47% en 2021, 12,65% en 2022, et 12,30% en 2023. Cette progression rapide du déficit met en évidence la nécessité de réformes structurelles urgentes pour contenir et réduire ce déséquilibre financier historique.

    Ensuite, il a relevé que des dépenses importantes, notamment celles financées sur ressources extérieures, n’ont pas été correctement retracées dans les documents comptables et budgétaires. Ce manque de traçabilité crée des écarts importants dans le suivi budgétaire et nuit à la transparence des opérations financières de l’État. Le rapport souligne également des utilisations irrégulières des comptes spéciaux du Trésor. Des transferts budgétaires vers des services de l’État ont été réalisés sans justification claire, ce qui pose de sérieux problèmes de traçabilité des fonds publics. De plus, il a été constaté que certaines dépenses importantes ont été effectuées en dehors des procédures budgétaires établies, aggravant ainsi le manque de transparence.

    Par ailleurs, le rapport note des discordances dans la gestion de l’endettement public. Il a été révélé que des emprunts ont été contractés en excès, entraînant un sur-financement partiellement utilisé pour des dépenses sans couverture budgétaire. Cela expose les finances publiques à des risques considérables et alourdit le fardeau de la dette nationale. Ainsi, le taux d’endettement public a connu une croissance tout aussi alarmante sur la même période. En 2019, l’endettement atteignait déjà 65,59% du PIB, mais il est monté à 75,50% en 2020, 83,58% en 2021, 86,62% en 2022 pour se hisser à 99,67% en 2023.

    Le Président de la République a indiqué que cette trajectoire d’endettement doit être rapidement inversée pour préserver la soutenabilité des finances publiques et éviter de compromettre les équilibres économiques de long terme. Enfin, un autre point préoccupant est l’absence de rapport exhaustif sur les dépenses fiscales pour les années 2022 et 2023. Ce manquement notable contrevient aux directives de l’UEMOA qui exigent une évaluation régulière des exonérations fiscales accordées par l’État, rendant ainsi difficile une gestion efficace des finances publiques dans ce domaine.

    Le Chef de l’Etat a assuré que face à ces constats alarmants, des mesures conservatoires et correctives doivent être prises sans délai. Tout d’abord, il est impératif de mettre fin aux rattachements irréguliers de recettes et d’assurer que toutes les recettes et dépenses soient comptabilisées de manière transparente et régulière. Le Premier Ministre et le Ministre des Finances et du Budget devront prendre les dispositions nécessaires pour garantir que les pratiques budgétaires respectent strictement les règles en vigueur. Ensuite, un audit approfondi sera réalisé pour réconcilier les écarts observés dans la gestion des dépenses financées par des ressources extérieures.

    Le Président de la République a également souligné la nécessité de réformer la gestion des comptes spéciaux du Trésor afin de garantir que les transferts budgétaires soient effectués de manière conforme et transparente. En outre, il est essentiel de revoir la politique d’endettement de l’État afin d’éviter toute dette contractée en excès et de mieux gérer le surfinancement. Un suivi rigoureux des emprunts devra être mis en place pour s’assurer que les fonds sont utilisés conformément aux besoins budgétaires réels. Enfin, il est impératif de produire et publier les rapports sur les dépenses fiscales dans les délais légaux. Ces rapports doivent permettre une gestion transparente et rigoureuse des exonérations fiscales conformément aux directives de l’UEMOA. Ces réformes visent à renforcer la confiance dans la gestion des finances publiques et à garantir une meilleure transparence au profit de la nation. Il a demandé au Premier Ministre, Chef du Gouvernement, de veiller à la mise en œuvre de ces réformes indispensables pour asseoir une gestion exemplaire des finances publiques et assurer la stabilité économique du pays.

    Face à la recrudescence des accidents de la route, le Chef de l’Etat a demandé au Premier Ministre de veiller, avec les Ministres en charge des Transports terrestres, Forces armées, Intérieur et Sécurité publique, à l’application rigoureuse des décisions prises notamment la Circulaire primatoriale de recadrage et d’orientation en vue de prévenir les accidents de la route et d’assurer une meilleure circulation routière pour les usagers, les transporteurs et les Forces de Défense et de Sécurité.

    Le Président de la République a rappelé l’urgence de renforcer la formation des chauffeurs, d’assurer une réglementation rigoureuse de la circulation des cyclomoteurs, de faire respecter les horaires de circulation des véhicules de transport et de réorganiser le fonctionnement des gares routières, d’accélérer le renouvellement des parcs automobiles de transport et de gros porteurs mais aussi d’évaluer les actions et l’ancrage institutionnel de l’Agence nationale de Sécurité routière (ANASER). Il a demandé au Premier Ministre de placer la sécurité routière au premier rang du Plan d’action du Gouvernement.

    Dans le même élan, le Chef de l’Etat a instruit le Premier Ministre et le Ministre chargé des Infrastructures et des Transports terrestres de finaliser, avant fin mars 2025, l’évaluation rapide des projets routiers en vue du lancement prochain du nouveau « Programme national de développement des réseaux routier et autoroutier ». Il a appelé à l’équité dans le déploiement des programmes et projets routiers et autoroutiers et au développement maitrisé de la Société publique « Autoroutes du Sénégal », entité déléguée par l’Etat pour capitaliser et valoriser le patrimoine autoroutier national.

    Par ailleurs, le Président de la République a signalé l’urgence, pour l’Etat, de redéfinir le modèle économique de construction, d’exploitation et d’entretien des routes et autoroutes du Sénégal en actualisant la réglementation portant classement des infrastructures routières nationales et secondaires incluant les ouvrages de franchissement et en réexaminant les modalités de financement des infrastructures routières et de leur entretien. A cet égard, il a demandé au Ministre des Infrastructures et des transports terrestres de proposer une nouvelle politique d’entretien routier, intégrant la réhabilitation d’ouvrages de franchissement qui se sont particulièrement dégradés durant l’hivernage. A ce sujet, il a demandé au Premier Ministre de veiller au renforcement des moyens logistiques d’intervention du génie militaire qui vient toujours en appoint pour assurer avec les structures spécialisées de l’Etat la continuité de la circulation routière et le désenclavement de certaines zones du pays.

    Le Chef de l’Etat a aussi souligné la nécessité d’une revue systématique des interventions du PUDC, du PROMOVILLES, du PUMA, du FERA, de l’AGETIP, de l’ADM et des différentes collectivités territoriales en termes de réalisation de pistes rurales et de la voirie urbaine. Il a indiqué au Gouvernement que le moment est venu de consolider l’ensemble des programmes routiers, autoroutiers, de pistes de désenclavement et de voirie urbaine en vue d’une cohérence d’ensemble et d’une mise en œuvre pragmatique de la politique de l’Etat en matière de réalisation d’infrastructures routières et autoroutières, selon un chronogramme, des axes, linéaires et financements maitrisés.

    Le secteur de l’Elevage et des productions animales demeure un des piliers de l’économie nationale. Le Président de la République salue l’engagement remarquable des éleveurs et autres acteurs du secteur qui doivent être davantage soutenus pour mieux valoriser la contribution de l’Elevage et des productions animales dans la nouvelle politique de souveraineté alimentaire. Il a rappelé au Gouvernement l’urgence de veiller à l’application effective et intégrale des dispositions du Code pastoral en vue d’asseoir une meilleure évolution du secteur de l’élevage dans l’écosystème du secteur primaire et dans la richesse nationale. Il a souligné l’impératif d’accentuer, sur le terrain, les dispositifs préventifs et coercitifs de lutte contre le vol de bétail. Il s’agit aussi et surtout d’assurer un meilleur aménagement des parcours de bétail, de développer la production industrielle d’aliments de bétail, les cultures fourragères et les parcs de vaccination des ruminants ainsi que l’édification des forages pastoraux afin de limiter les conflits récurrents avec les éleveurs notés dans plusieurs localités du pays et au niveau des zones transfrontalières.

    Le Chef de l’Etat a souligné également, la nécessité d’intensifier les programmes d’amélioration des races bovines et de promotion à terme de l’autosuffisance du Sénégal en moutons, dans la perspective de la Tabaski, au regard des efforts significatifs déployés par l’Etat depuis l’année dernière.

    Il a, en outre, demandé au Gouvernement de renforcer le sous-secteur de l’aviculture par des dispositifs de financement adaptés aux entrepreneurs locaux. Le Gouvernement veillera à la modernisation des abattoirs et de leurs dispositifs d’exploitation, dans le cadre d’un programme spécial qui sera mis en œuvre à l’échelle nationale.

    Pour clore ce chapitre, le Président de la République a invité le Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage et le Secrétaire d’Etat chargé des coopératives et des organisations paysannes à prendre toutes les dispositions avec l’ensemble des éleveurs, acteurs et opérateurs de l’élevage et des productions animales, en vue du bon déroulement de la Journée nationale de l’Elevage qu’il présidera, le samedi 22 février 2024, à Kaolack.

    Evoquant son agenda diplomatique, le Chef de l’Etat a informé le Conseil de sa participation, à partir du jeudi 13 février 2025, au Sommet de l’Union africaine à Addis Abeba.

    Dans sa communication, le Premier Ministre a informé le Conseil de l’impératif de la rationalisation des agences d’exécution. En effet, la philosophie ayant guidé leur mise en place à travers la loi d’orientation en date du 04 mai 2009, a été dévoyée au fil des ans pour aboutir à une pléthore d’agences.

    Le Premier Ministre a informé qu’il a réactivé la Commission d’Evaluation des Agences d’Exécution (CEAE), dans le but de lui soumettre, dans les meilleurs délais, des propositions de rationalisation des agences d’exécution, conformément à l’engagement de réduction du train de vie de l’Etat.

    Le Premier Ministre a ensuite évoqué l’agenda des réunions et conseils interministériels, au nombre de douze (12) qu’il compte présider au cours du premier semestre 2025. Les sujets évoqués porteront notamment sur Air Sénégal, AIBD, l’éducation nationale, le pèlerinage à La Mecque édition 2025, l’économie sociale et solidaire, l’agriculture, le tourisme, le logement social, les programmes civiques et citoyens, les Jeux olympiques de la Jeunesse Dakar 2026 ainsi que la lutte contre le trafic de bois et la déforestation. Cet agenda sera ajusté en fonctions des besoins d’organisation d’autres réunions.

    Par ailleurs, le Premier Ministre a rappelé aux membres du Gouvernement l’importance à accorder à l’exécution satisfaisante du calendrier législatif qui sera marqué par une activité intense en 2025 dans le cadre de la mise en œuvre de l’Agenda de transformation systémique Sénégal 2050. Il a exhorté les Ministres à veiller scrupuleusement sur la qualité des avant-projets de textes préparés par leurs services juridiques et sur le strict respect du circuit de validation hiérarchique interne.

    Enfin, le Premier Ministre a demandé aux Ministres en charge des Infrastructures portuaires, de l’Energie, de l’Intérieur et de l’Environnement de prendre toutes les dispositions utiles pour la finalisation diligente des travaux du Port minéralier et vraquier de Bargny.

    AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES :

    • Le Ministre de l’Energie, du Pétrole et des Mines a fait une communication sur le Projet Compact électricité du Sénégal avec le MCC suite à la décision prise par le Gouvernement américain le 03 février 2025 et sur l’Etat de la phase 1 du Programme d’urgence d’électrification rurale (PUELEC) ;
    • Le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a fait le point sur l’impact de la nouvelle politique étrangère américaine sur l’économie sénégalaise et son financement ;
    • Le Ministre de l’Industrie et du Commerce a fait la situation des prix du marché du riz, de l’huile et des denrées de première nécessité ;
    • Le Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture a fait une communication sur le suivi des infrastructures de proximité prévues dans le cadre de l’organisation des JOJ Dakar 2026 ;
    • Le Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage a fait le point sur la campagne de commercialisation agricole 2025.

    AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES,

    Le Conseil a examiné et adopté :

    · Le projet de décret portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du Bureau d’Intelligence et de Prospective économique (BIPE).

    Le Ministre de la Formation Professionnelle, Porte-Parole du Gouvernement Amadou Moustapha Njekk SARRE

  • SENEGAL-FINANCES-AUDIT / À la fin de l’année 2023, la dette publique du Sénégal représentait 99,67 % du PIB du pays, selon la Cour des comptes

    SENEGAL-FINANCES-AUDIT / À la fin de l’année 2023, la dette publique du Sénégal représentait 99,67 % du PIB du pays, selon la Cour des comptes

    Dakar, 12 fév (APS) – Le montant de la dette publique du Sénégal à la fin de l’année 2023 était égal à 99,67 % du produit intérieur brut (PIB) du pays, loin des 73,6 % annoncés par le gouvernement de l’époque et des 83,7 % mentionnés dans un rapport préliminaire du ministère des Finances et du Budget en 2024, a-t-on appris, mercredi, de la Cour des comptes.

    « Les travaux réalisés par la Cour [des comptes] montrent que l’encours de la dette est supérieur à celui affiché dans les documents de reddition. L’encours total de la dette de l’administration centrale budgétaire s’élève à 18.558,91 milliards de francs CFA au 31 décembre 2023 et représente 99,67 % du PIB », déclare cette institution exerçant la mission de contrôle des finances publiques.

    Elle vient de publier l’« Audit du rapport sur la situation des finances publiques – Gestions de 2019 au 31 mars 2024 », à la demande des autorités qui dirigent le pays depuis 2024.

    « À la fin de l’année 2023, la dette de l’État […] hors secteur parapublic était de 15.664 milliards, soit 83,7 % du PIB, alors qu’elle était annoncée à 13.772 milliards, soit 73,6 % du PIB. Il s’agit donc d’un supplément de dettes contractées et non publiées de près de 1.892 milliards, soit 10 % de plus du PIB », a indiqué le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, lors d’une conférence de presse donnée par le gouvernement en septembre dernier.

    « En définitive, les travaux de la Cour [des comptes ]sur la situation globale des finances publiques, en particulier l’exécution du budget général et des comptes spéciaux du Trésor, ainsi que l’endettement et la trésorerie […] ont abouti aux principales constatations suivantes : tirages sur ressources extérieures supérieurs à ceux affichés dans le rapport du gouvernement (un rapport préliminaire du gouvernement dirigé par Ousmane Sonko) ; encours de la dette supérieur à celui figurant dans le rapport du gouvernement ; disponibilités du Trésor supérieures à celles indiquées » par le ministère des Finances et du Budget, constatent les auteurs de l’audit mené par la Cour des comptes.

    À cela s’ajoutent un « montant de la dette garantie supérieur à celui présenté dans le rapport » gouvernemental, des « déficits budgétaires supérieurs aux niveaux affichés dans le rapport du gouvernement », poursuivent-ils.

    « L’encours de la dette bancaire au 31 mars 2024 et les charges futures (intérêts et autres frais à payer) s’élèvent respectivement à 2.517,14 milliards de francs CFA et 302,61 milliards », indique l’audit de la Cour des comptes.

    Ses auteurs estiment que « le remboursement de l’encours de la dette d’un montant de 2.517,14 milliards par des crédits budgétaires réduit les marges de manœuvre budgétaire de l’État ».

    Ils pensent que « les charges financières de la dette bancaire à payer, d’un montant de 302,61 milliards, auront une grande incidence sur les budgets à venir compte tenu de leur volume et de la durée des échéances ».

    « Au total, le montant de la dette garantie par l’État du Sénégal, à travers le MEPC (ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération) et le MFB (ministère des Finances et du Budget), s’élève à 2.265,45 milliards de francs CFA », indique le rapport.

    Les fonctionnaires auteurs de l’audit signalent « une importante dette bancaire contractée hors circuit budgétaire ».

    « Les engagements de l’État auprès du secteur bancaire découlent de conventions de financement signées par les différents ministres chargés des Finances qui se sont succédé. Ces engagements sont contractés en dehors de l’autorisation parlementaire et ne sont retracés ni dans les lois de finances de la période (LFI, LFR, LR) ni dans les écritures de la direction de la dette publique, service ordonnateur de la dette publique », observent-ils.

    La Cour des comptes estime que son audit a permis de faire les constats suivants : « une dette bancaire importante non retracée dans la comptabilité publique ; un service de la dette bancaire élevé ; une gestion de la dette à travers des comptes bancaires mouvementés sur ordre du ministre chargé des Finances ; une dette bancaire exposant l’État à des risques budgétaires ».

    Ce document de la Cour des comptes était très attendu par les autorités sénégalaises et les partenaires économiques et financiers de l’État, dont le Fonds monétaire international.

    Le 26 septembre dernier, des membres du gouvernement, dont le Premier ministre, Ousmane Sonko, avaient dénoncé la publication de « données erronées » par leurs prédécesseurs, Macky Sall et d’anciens ministres, concernant les comptes publics du pays.

    « Les autorités que nous avons remplacées ont menti au pays et aux partenaires en […] fournissant des données erronées », avait avait soutenu M. Sonko en parlant de données publiées entre 2019 et 2023.

    Macky Sall a rejeté l’accusation de l’actuel gouvernement selon laquelle lui et certains de ses collaborateurs auraient fait publier des données erronées, concernant les comptes publics du Sénégal.

    « Je tiens à dire que ces propos sont faux, totalement faux. Attendons que la justice confirme ou infirme avant d’accuser les gens », a soutenu M. Sall dans une interview donnée à l’agence de presse américaine Bloomberg en octobre dernier.

    « Les ministres mis en cause n’ont même pas accès à ces informations […] J’espère que nous arrêterons cette descente aux enfers et nous concentrerons sur l’essentiel. J’ai laissé un pays où les indicateurs étaient au vert. Le Fonds monétaire international a confirmé cela, un mois après que j’ai quitté le pays », s’est-il défendu.

    HK/ESF/BK

  • SENEGAL-RELIGION-NECROLOGIE / Décès du khalife des « Baye Fall » à l’âge de 94 ans

    SENEGAL-RELIGION-NECROLOGIE / Décès du khalife des « Baye Fall » à l’âge de 94 ans

    Touba, 12 fév (APS) – Le khalife des « baye fall, » Serigne Amdy Modou Mbenda Fall, est décédé ce mercredi a l’âge de 94 ans, a appris l’APS de sources concordantes.

    Il avait succédé à Serigne Cheikh Dieumb Fall au califat, en 2021, devenant ainsi le huitième khalife général de la famille de Mame Cheikh Ibrahima Fall.

    Avant d’accéder au califat, ce petit-fils du fondateur du fondateur de la branche des ‘’Baye Fall’’ s’était établi dans la commune de Diourbel, au quartier Keur Cheikh Ibra Fall.

    Serigne Amdy Modou Mbenda Fall a été rendu célèbre par les ‘’ndogou’’ (repas de coupure du jeûne), qu’il distribuait chaque mois de Ramadan à la famille de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, fondateur de la confrérie mouride.

    Né en 1931 à Ndia, Keur Madièye, dans la commune de Dankh Sène, dans le département de Diourbel, Serigne Amdy Modou Mbenda Fall était également, depuis 1994, le khalife de son père Serigne Modou Mbenda Fall.

    MS/ABB/ASG

  • SENEGAL-FINANCES / L’audit de la Cour des comptes confirme les allégations de publication de ‘’données erronées’’

    SENEGAL-FINANCES / L’audit de la Cour des comptes confirme les allégations de publication de ‘’données erronées’’

    Dakar, 12 fév (APS) – La Cour des comptes confirme, dans un rapport publié mercredi, les allégations faites par le gouvernement en septembre dernier, selon lesquelles des ‘’données erronées’’ ont été publiées entre 2019 et 2023, concernant la dette et le déficit publics du Sénégal.

    Elle a rendu public le ‘’Rapport définitif sur la situation des finances publiques – Gestions de 2019 à mars 2024’’.

    ‘’Les travaux de la Cour [des comptes] ont permis de relever les constatations ci-après : des discordances sur les données de l’amortissement, de l’encours de la dette publique et des disponibilités bancaires ; des anomalies constatées dans les surfinancements ; des pratiques impactant la trésorerie de l’État ; des manquements dans la gestion des dépôts à terme’’, lit-on dans ce document de 57 pages.

    L’institution exerçant une mission de contrôle des finances publiques signale l’existence d’‘’un reliquat de l’emprunt obligataire de 2022 non versé au Trésor public’’, d’‘’une dette garantie non exhaustive’’, d’‘’une dette bancaire importante, contractée hors circuit budgétaire’’, de ‘’déficits budgétaires supérieurs à ceux affichés dans les documents de reddition’’, et d’‘’un encours de la dette supérieur au montant figurant dans les documents de reddition’’.

    Les auteurs de l’audit relèvent ‘’des discordances sur les données de l’amortissement, de l’encours de la dette publique et des disponibilités bancaires’’.

    ‘’Les données sur l’amortissement de la dette de 2019 à 2023 indiquées dans le rapport du gouvernement ne sont pas concordantes avec celles des PLR/LR (projets de loi de règlement/lois de règlement)’’, ajoutent-ils.

    L’audit de la Cour des comptes révèle que ‘’l’encours de 13.773 milliards de francs CFA de la dette de l’administration centrale au 31 décembre 2023 […] est différent de celui de 13.854 milliards de francs CFA retracé dans le PLR 2023, soit un écart de 81 milliards’’.

    ‘’Cet écart porte sur la dette intérieure et concerne les bons du Trésor en compte de dépôt, ainsi que les bons du Trésor par adjudication de courte durée (inférieure à un an) qui n’ont pas été remboursés dans l’année et, par conséquent, intègrent l’encours.’’

    ‘’Par ailleurs, signale la Cour des comptes, l’encours présenté dans le rapport du gouvernement n’inclut pas celui de la dette bancaire hors cadrage et certains tirages sur les ressources extérieures.’’

    Les auteurs du rapport d’audit estiment que ‘’la situation des disponibilités de l’État transmise à la Cour par le Trésorier général est arrêtée à 278,47 milliards de francs CFA au 31 décembre 2023, alors que le rapport du gouvernement indique un solde de 173,6 milliards, soit un écart de 104,87 milliards’’.

    ‘’Le Trésorier général admet que le compte est bien ouvert à son nom’’

    L’audit de la Cour des comptes signale que ‘’la circularisation auprès de la banque BA révèle l’existence d’un solde créditeur au 31 décembre 2023 d’un montant de 479.607.713 francs CFA du compte n° 80130730000 ouvert au nom du Trésorier général mais non communiqué par le Trésor’’.

    Le document fait mention d’‘’un solde au 31 décembre 2023 de 3.141 francs CFA en lieu et place de 15.000.003.141 francs CFA enregistré au compte n° 80080030000 ouvert au nom de l’État du Sénégal et géré par le ministre chargé des Finances, que le Trésorier général a indument intégré dans ses disponibilités’’.

    ‘’Au total, les disponibilités du Trésor au 31 décembre 2023 sont arrêtées à 263,95 milliards de francs CFA’’.

    ‘’Le Trésorier général admet que le compte est bien ouvert à son nom. Il ajoute que ‘le solde dudit compte ouvert dans les livres de la banque BA au 31 décembre 2023 est bien de 15.000.000.141 francs CFA. Ce solde résulte de la réalisation d’une opération de trésorerie (mouvement de fonds) constatée le 29 décembre 2023 dans ses livres’’, lit-on dans le rapport d’audit.

    La Cour des comptes ajoute qu’‘’il est constaté que le montant de 15.000.000.000, qui fait la différence, est passé au crédit du compte en début d’année 2024 (03 janvier 2024)’’. ‘’Ce qui résulterait d’un problème technique au niveau de la banque. Sur cette base, il est sollicité de la Cour des comptes le rajout de ce montant aux disponibilités du Trésorier général au 31 décembre 2023, qui doivent ressortir à un montant de 278,47 milliards de francs CFA.’’

    ‘’La Cour souligne que le relevé transmis par la banque affiche un solde de 479.607.713 francs CFA à la date du 31 décembre 2023. En réalité, le Trésorier général a procédé le 29 décembre 2023, à partir de son compte règlement ouvert à la BCEAO, à un virement d’un montant de 15.000.000.000 dans le compte n° 80130730000 ouvert à son nom dans les livres de la banque BA’’, ajoutent les auditeurs.

    Ils affirment que ‘’ce virement positionné le 2 janvier 2024 est transféré le même jour dans le compte n° 80080030000 ouvert au nom de l’État du Sénégal dans la même banque et géré par le ministre chargé des Finances’’.

    ‘’Le montant est aussitôt utilisé pour payer des dépenses non autorisées au profit de divers fournisseurs. En définitive, la Cour retient le solde de 479.607.713 francs CFA au 31 décembre 2023. Ce solde n’a pas varié en fin janvier 2024’’, lit-on dans le rapport.

    ‘’Toutes les conséquences judiciaires seront rigoureusement tirées’’

    Ce document de la Cour des comptes était très attendu par les autorités sénégalaises et les partenaires économiques et financiers de l’État, dont le Fonds monétaire international.

    Le 26 septembre dernier, des membres du gouvernement, dont le Premier ministre, Ousmane Sonko, avaient dénoncé la publication de ‘’données erronées’’ par leurs prédécesseurs, Macky Sall et d’anciens ministres, concernant les comptes publics du pays.

    ‘’Les autorités que nous avons remplacées ont menti au pays et aux partenaires en […] fournissant des données erronées’’, avait soutenu M. Sonko en parlant de données publiées entre 2019 et 2023.

    La dette publique et le déficit budgétaire du pays sont plus élevés que ce qui a été publié et communiqué aux partenaires de l’État par l’ex-président de la République et son gouvernement, concernant la période 2019-2023, avait dit le Premier ministre sur la base d’un rapport préliminaire consacré aux finances publiques.

    ‘’Le déficit budgétaire a été annoncé à une moyenne de 5,5 % du PIB durant la période 2019-2023, mais, en réalité, il a été en moyenne de 10,1 %, soit près du double’’, avait dit le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr.

    ‘’La dette publique a été annoncée en moyenne de 65,9 % du PIB durant la période 2019-2023 mais, en réalité, elle a été en moyenne de 76,3 % du PIB en raison des déficits publics plus élevés que ce qui a été publié’’, avait-il signalé.

    ‘’À la fin de l’année 2023, la dette de l’État […] hors secteur parapublic était de 15.664 milliards, soit 83,7 % du PIB, alors qu’elle était annoncée à 13.772 milliards, soit 73,6 % du PIB. Il s’agit donc d’un supplément de dettes contractées et non publiées de près de 1.892 milliards, soit 10 % de plus du PIB’’, avait soutenu M. Sarr.

    ‘’Il est vrai qu’il ne m’appartient pas […] de juger de l’effectivité des faits. Il appartiendra aux autorités judiciaires et policières de les déterminer. C’est leur travail. Ce que je peux dire, c’est que ce sera fait avec le maximum de rigueur, de transparence et sous réserve des règles du principe de la présomption d’innocence’’, avait assuré Ousmane Diagne, le ministre de la Justice.

    ‘’Toutes les conséquences judiciaires seront rigoureusement tirées, les faits seront décortiqués de manière […] transparente, claire et objective, les responsabilités situées, et les personnes susceptibles d’avoir eu à commettre des faits contraires [à] la loi pénale en subiront les conséquences’’, avait soutenu M. Diagne.

    ‘’J’ai laissé un pays où les indicateurs étaient au vert’’

    Macky Sall a rejeté l’accusation de l’actuel gouvernement selon laquelle lui et certains de ses collaborateurs auraient fait publier des données erronées, concernant les comptes publics du Sénégal.

    ‘’Je tiens à dire que ces propos sont faux, totalement faux. Attendons que la justice confirme ou infirme avant d’accuser les gens’’, a soutenu M. Sall dans une interview donnée à l’agence de presse américaine Bloomberg en octobre dernier.

    ‘’Les ministres mis en cause n’ont même pas accès à ces informations […] J’espère que nous arrêterons cette descente aux enfers et nous concentrerons sur l’essentiel. J’ai laissé un pays où les indicateurs étaient au vert. Le Fonds monétaire international a confirmé cela, un mois après que j’ai quitté le pays’’, s’est-il défendu.

    La Cour des comptes précise que ‘’les faits relatés dans le présent rapport, présumés constitutifs de fautes de gestion, de gestions de fait ou d’infractions à caractère pénal, feront l’objet, le cas échéant, de déférés, de référés ou de déclarations provisoires de gestion de fait’’.

    L’audit a été fait à la demande des nouvelles autorités sénégalaises, à la suite de l’élection présidentielle de mars 2024.

    Il a été conduit après que le ministre des Finances et du Budget a transmis à la Cour des comptes un rapport sur la situation des finances publiques couvrant la période allant de 2019 au 31 mars 2024.

    ‘’L’objectif général de l’audit est de s’assurer que le rapport produit par le gouvernement rend compte fidèlement de la situation budgétaire et financière de l’État, de 2019 au 31 mars 2024’’, rappellent les fonctionnaires auteurs de l’audit.

    HK/ESF/ASG

  • SENEGAL-FRANCE-SECURITE / Dakar et Paris annoncent une commission conjointe pour les modalités de départ des Éléments français au Sénégal

    SENEGAL-FRANCE-SECURITE / Dakar et Paris annoncent une commission conjointe pour les modalités de départ des Éléments français au Sénégal

    Dakar, 12 fév (APS) – Les autorités sénégalaises et françaises vont constituer une commission conjointe pour organiser les modalités de départ des Éléments français au Sénégal, a t-on appris de source officielle.

     »Le Sénégal et la France ont décidé de constituer une commission conjointe pour organiser les modalités de départ des Éléments français au Sénégal », indique un communiqué publié sur le compte X du ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères.

    La future Commission va également réfléchir sur les modalités de restitution d’ici la fin de l’année 2025 des emprises, annonce la même source, signalant qu’un nouveau partenariat de sécurité entre les deux parties est en gestation.

    « Les deux pays entendent travailler à un nouveau partenariat en matière de défense et de sécurité qui prenne en compte les priorités stratégiques de toutes les parties », rapporte le communiqué.

    Le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a déclaré, le 31 décembre dernier, que le Sénégal allait travailler à l’avènement d’une nouvelle doctrine de coopération impliquant la fin, dès 2025, de toutes les présences militaires étrangères sur le sol sénégalais.

    Cette annonce s’inscrit dans le sillage d’une précédente sortie dans la presse française lors de laquelle il avait, de fait, décrété la fermeture de la base militaire permanente de la France au Sénégal.

    Le Général de brigade commandant les Eléments français au Sénégal (EFS) a saisi l’Inspection régionale du travail pour l’informer du licenciement collectif, à compter du 1er juillet 2025, de l’ensemble du personnel sénégalais, 162 au total, pour ‘’fermeture définitive des bases militaires françaises au Sénégal’’.

    Dans une lettre dont l’objet est ‘’Notification de licenciement collectif pour fermeture définitive des bases militaires françaises au Sénégal’’, le Général de Brigade Yves Aunis, écrit : ‘’Monsieur l’inspecteur Régional, J’ai l’honneur de vous informer par cette lettre du licenciement collectif de l’ensemble du personnel sénégalais employé par les Éléments Français au Sénégal (EFS).’’

    Dans cette lettre largement partagée sur les réseaux et dont l’APS a obtenu confirmation auprès des militaires français, l’officier supérieur rappelle en effet, ‘’comme indiqué lors de ses allocutions du 28 novembre 2024 et du 31 décembre 2024, le président de la République du Sénégal a décidé la fin de toutes les présences militaires de pays étrangers au Sénégal, dès 2025’’.

    ‘’Cela inclut donc la fermeture des bases militaires françaises’’, ajoute-t-il dans son courrier daté du 27 janvier.

    Afin de mettre en application cette décision, le Commandant a annexé à son courrier ‘’la liste des 162 personnels employés sous contrat à durée indéterminée par les EFS, incluant 12 délégués du personnel titulaires et suppléants, prévus d’être licenciés au 1 juillet 2025’’.

    Le Général de brigade a déclaré qu’il souhaitait ‘’bénéficier’’ de l’accompagnement de l’Inspection régionale du travail, ‘’y compris pour les éventuelles autorisations nécessaires, dans cette situation de force majeure qui s’impose aux EFS’’.

    FD/OID/ASG

  • SENEGAL-FINANCES-AUDIT / Comptes publics : la Cour des comptes relève ‘’des anomalies’’ sur les recettes de l’État et des transferts de crédits irréguliers

    SENEGAL-FINANCES-AUDIT / Comptes publics : la Cour des comptes relève ‘’des anomalies’’ sur les recettes de l’État et des transferts de crédits irréguliers

    Dakar, 12 fév (APS) – La Cour des comptes constate ‘’des anomalies relatives à des rattachements de recettes’’, une absence de rapports d’évaluation des dépenses fiscales en 2022 et 2023 ‘’contraire’’ à la règlementation de l’UEMOA, des transferts de crédits contraires aux règles en la matière, entre autres, dans son ‘’Audit du rapport sur la situation des finances publiques – Gestions de 2019 au 31 mars 2024’’.

    ‘’La Cour [des comptes] constate, à la recette générale du Trésor, des rattachements irréguliers consistant à comptabiliser des recettes recouvrées en année N à l’exercice N-1’’, lit-on dans le rapport définitif de l’audit mené depuis plusieurs mois.

    ‘’L’absence de rapports d’évaluation des dépenses fiscales pour les gestions 2022 et 2023 est contraire à la décision n° 08/2015/CM/UEMOA du 2 juillet 2015 instituant les modalités d’évaluation des dépenses fiscales dans les États membres de l’UEMOA’’, notent les auteurs du document.

    Ils disent avoir constaté que ‘’la masse salariale est passée de 744,96 milliards de francs CFA en 2019 à 1 303,50 milliards en 2023, soit une évolution de 74,97 %’’.

    ‘’La Cour [des comptes] relève des transferts importants au profit des services non personnalisés de l’État (SNPE) et des dépenses sur ressources extérieures non retracées’’ dans les documents budgétaires.

    En plus, ‘’les services non personnalisés de l’État, entités dépourvues de personnalité juridique, ont bénéficié […] de transferts budgétaires d’un montant total de 2.562,17 milliards de francs CFA représentant 28,06 % des transferts globaux du budget général’’, alors que ‘’l’État ne doit pas accorder à ses propres services des transferts de crédits’’.

    La Cour des comptes signale que ‘’les faits relatés dans le présent rapport, présumés constitutifs de fautes de gestion, de gestions de fait ou d’infractions à caractère pénal, feront l’objet, le cas échéant, de déférés, de référés ou de déclarations provisoires de gestion de fait’’.

    L’audit a été fait à la demande des nouvelles autorités sénégalaises, à la suite de l’élection présidentielle de mars 2024.

    Il a été conduit après que le ministre des Finances et du Budget a transmis à la Cour des comptes un rapport sur la situation des finances publiques couvrant la période allant de 2019 au 31 mars 2024.

    ‘’L’objectif général de l’audit est de s’assurer que le rapport produit par le gouvernement rend compte fidèlement de la situation budgétaire et financière de l’État, de 2019 au 31 mars 2024’’, rappellent les fonctionnaires auteurs de l’audit.

    ESF/ASB/OID

  • SENEGAL-MUSIQUE-NECROLOGIE-PORTRAIT / Jimmy Mbaye, le destin exceptionnel du virtuose qui a fait rayonner la musique sénégalaise

    SENEGAL-MUSIQUE-NECROLOGIE-PORTRAIT / Jimmy Mbaye, le destin exceptionnel du virtuose qui a fait rayonner la musique sénégalaise

    Dakar, 12 fév (APS) – Le Sénégal pleure l’un de ses plus grands musiciens, Jimmy Mbaye, le légendaire guitariste de l’orchestre du Super Étoile de Dakar, décédé, mardi, à l’âge de 68 ans.

    Son jeu de guitare unique et sa contribution au rayonnement du mbalax en ont fait une figure incontournable de la musique africaine.

    Un virtuose au destin exceptionnel

    Né en 1957 à Dakar, Mamadou Mbaye, à l’état civil, a grandi dans une famille de griots, ces conteurs et musiciens traditionnels porteurs de la culture orale en Afrique de l’Ouest. Pourtant, sa passion pour la guitare s’est heurtée à l’opposition de son père, un homme pieux qui désapprouvait sa vocation musicale.

    Déterminé, le jeune Jimmy s’est fabriqué sa première guitare à l’âge de 10 ans avec des fils de pêche et des canettes. Trois ans plus tard, son frère ainé, El Hadj, lui fait cadeau d’une guitare acoustique.

    Cet amour pour cet instrument l’a poussé à s’acheter pour ses 18 ans, sa première guitare électrique, une Fender Stratocaster et commençât en 1977, à se produire avec Africa Band et Dagoudane Band sous le nom de Jimmy Mbaye, en hommage à son idole d’alors, Jimmy Hendrix

    Inspiré par les sonorités du xalam et de la kora, il a, au fil des ans, développé un style unique, mariant tradition et modernité avec une Fender Stratocaster qui deviendra son emblème.

    L’épopée du Super Etoile

    Dans les années 1980, il cofonde le Super Étoile de Dakar aux côtés de Youssou Ndour (lead vocal), Mbaye Dièye Faye (percussionniste), Pape Oumar Ngom (guitare accompagnement) et Assane Thiam (tama). Leur compagnonnage va durer plus de quarante ans.

    Ensemble, ils propulsent le mbalax sur la scène internationale, fusionnant les rythmes traditionnels sénégalais avec des influences funk, jazz et afro-cubaines.

    Avec son jeu de guitare expressif et sa technique inimitable, Jimmy Mbaye a marqué de son empreinte des titres mythiques tels que ‘’Immigrés’’, ‘’Set’’ ou encore ‘’Birima’’ au grand bonheur des mélomanes séduits de ses envolées à la guitare, renvoyant parfois aux sons du xalam et de la kora qu’il a intégrés dans sa Fender Stratocaster..

    Pendant plus de quatre décennies, il a été l’un des piliers du groupe, accompagnant Youssou Ndour sur les plus grandes scènes du monde.

    Son influence dépasse largement les frontières du Sénégal. Son style, mêlant virtuosité et émotions profondes, a inspiré de nombreux musiciens à travers le monde.

    Ainsi, il a collaboré avec de nombreux artistes tels que Peter Gabriel, Steve Reid, Aliance Ethnik, Gikberyto Gil, Oumou Sangaré, Viviane Chidid, Pape Diouf et Wally Seck.

    Une carrière solo et un héritage musical impérissable

    Parallèlement à son long parcours avec le Super Étoile, Jimmy Mbaye a développé une carrière solo. Explorant de nouveaux horizons musicaux, il a navigué entre afro-jazz, blues et rhythm and blues, sans jamais renier ses racines sénégalaises.

    Il a à son actif trois albums que les mélomanes continuent d’apprécier: Dakar Heat (1997), Yaye Digalma (2004) et Khare Dounya (2012).

    L’annonce de sa disparition a provoqué une onde de choc dans le monde musical. De nombreux artistes lui ont rendu hommage.

    ‘’Je viens de perdre mon Frère, Ami et Compagnon de plus de 40 ans’’, a écrit le chanteur Youssour Ndour sur sa page facebook.

    Sa disparition laisse un vide immense, mais son héritage musical, lui, restera éternel. Jimmy Mbaye s’en est allé, mais son art continuera, à coup sûr, de résonner à travers les générations.

    MK/SBS/OID

  • SENEGAL-MUSIQUE-NECROLOGIE / Décès de Jimmy Mbaye : l’AMS rend hommage à « un maître de la guitare », « un homme au grand cœur »

    SENEGAL-MUSIQUE-NECROLOGIE / Décès de Jimmy Mbaye : l’AMS rend hommage à « un maître de la guitare », « un homme au grand cœur »

    Dakar, 12 fev (APS) – L’Association des métiers de la musique du Sénégal (AMS) a rendu hommage au guitariste, Jimmy Mbaye, membre du groupe musical le Super Etoile de Dakar, décédé, mardi soir à l’âge de 68 ans, saluant  »un maître de la guitare, mais aussi un homme au grand cœur ».

     »Aujourd’hui, nous perdons un maître de la guitare, mais aussi un homme au grand cœur, un frère qui, par son humilité et sa générosité, nous a tous marqués », a dit Daniel Gomes, le président de l’AMS, dans un communiqué transmis à l’APS.

    Il a souligné que c’est avec  »une immense tristesse » que les membres de cette organisation pour la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs de la musique, créée en 1999 ont appris le départ de Jimmy Mbaye,  »un grand frère, un mentor, un pilier du paysage musical sénégalais ».

     »Jimmy n’était pas seulement un virtuose de la guitare, un artiste hors pair qui a marqué des générations à travers le Super Étoile et ses propres compositions. Il était aussi un fervent défenseur de la cause des artistes, un homme de principes qui n’a jamais cessé de militer pour la reconnaissance et la dignité des créateurs », a-t-il ajouté.

    Selon le président de l’AMS, Jimmy Mbaye, de son vivant a  »toujours été une voix forte, un conseiller avisé, un modèle pour les jeunes artistes en quête de professionnalisation ».

     »Il croyait en un secteur structuré, en des droits respectés, en une transmission des savoirs. Sa passion pour la musique était indissociable de son engagement pour l’amélioration des conditions de vie des artistes », a encore salué Daniel Gomes, soulignant que  »son héritage immense continuera à vibrer dans chaque note de musique, dans chaque combat mené pour la reconnaissance des artistes au Sénégal ».

    MK/OID

  • SENEGAL-MUSIQUE-NECROLOGIE / Décès de Jimmy Mbaye, guitariste du Super Etoile de Dakar

    SENEGAL-MUSIQUE-NECROLOGIE / Décès de Jimmy Mbaye, guitariste du Super Etoile de Dakar

    Dakar, 12 fév (APS)- Le guitariste sénégalais, Mamadou Mbaye, dit  »Jimmy Mbaye », membre du groupe musical le Super étoile de Dakar, est décédé, mardi soir, a-t-on appris de son lead vocal et fondateur, Youssou Ndour.

     »Je viens de perdre mon frère, ami et compagnon de plus de 40 ans. Priez pour lui! », a écrit le chanteur sénégalais sur sa page Facebook. 

    Jimmy Mbaye a été l’un des co-fondateurs du Super Etoile de Dakar où il a effectué une bonne partie de sa carrière musicale pendant une quarantaine d’années. 
    Le défunt sera inhumé ce mercredi au cimetière musulman de Yoff.
    FKS/AB/OID
  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / A la Une, la mort de l’étudiant Matar Diagne

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / A la Une, la mort de l’étudiant Matar Diagne

    Dakar, 12 fev (APS) – Les circonstances de la mort de l’étudiant Matar Diagne dont le corps a été découvert dans sa chambre au campus de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis sont largement commentées par les quotidiens reçus, mercredi, à l’Agence de presse sénégalaise (APS).

    ‘’Un corps, une lettre et des interrogations’’, écrit Le Soleil, qui souligne qu’’une mauvaise nouvelle a plongé les étudiants de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis dans la tristesse et la consternation’’.

    En effet, ‘’Matar Diagne a été retrouvé mort dans sa chambre (…). La victime était de la promotion 31 de l’Ufr des Sciences juridiques et politiques. Le drame est survenu dans la nuit du lundi 10 février dernier. La Compagnie d’incendie et de secours de Saint-Louis et la gendarmerie se sont dépêchées sur les lieux, dès l’annonce de la nouvelle. Pour l’heure les causes exactes du décès ne sont pas connues, mais les spéculations avancent la thèse d’un suicide’’, rapporte le journal.

    Le Soleil signale que le procureur de la République de Saint-Louis a publié hier un communiqué dans lequel il annonce l’ouverture d’une enquête pour élucider les circonstances de ce décès.

    Le Quotidien évoque un ‘’suicide’’. ‘’Le décès de l’étudiant Matar Diagne a plongé l’université Gaston Berger de Saint-Louis dans un désarroi absolu. Affligés, ses collègues de l’UFR Sciences juridiques et politiques se souviennent d’un étudiant studieux, mais très réservé. En l’absence de ses colocataires, il a décidé de mettre fin à ses jours dans sa chambre du campus universitaire. A titre posthume, le natif de Guinaw Rails a laissé une poignante lettre d’adieu dans laquelle il explique son mal être, ses souffrances et ses espoirs déçus. Mais il a voulu garder ses raisons’’, écrit le journal.

    Le quotidien L’As se fait écho de cette ‘’lettre bouleversante’’. ‘’Je ne serai plus vivant quand vous lirez ce texte. J’ai décidé de mourir dans la dignité plutôt que de vivre dans le déshonneur. (…) Je veux mourir en paix, sans haine. Donc, je pardonne à tout le monde, ceux qui m’ont blessé, consciemment ou inconsciemment. Et je demande pardon à toutes les personnes que j’ai eu à causer du tort’’.

    EnQuête parle d’un ‘’triste destin’’. ‘’Préférant mourir dans la dignité plutôt que de vivre dans la douleur, l’étudiant Matar Diagne a laissé pour la postérité une lettre-testament qui retrace un pan des maux dont souffre la société sénégalaise’’, souligne le journal.

    ‘’Malade, isolé, calomnié, Matar aurait finalement choisi la mort plutôt que de continuer à vivre dans cet enter. L’isolement, additionné à la souffrance de la maladie, a eu des conséquences néfastes sur lui’’, selon EnQuête, qui ajoute : ‘’Le verdict est implacable. Les crimes de la société sont dévoilés sans fard, sans haine, avec plein d’humanisme’’.

    ‘’Matar, une lumière dans l’obscurité’’, dit Libération. ‘’II savait que cette société, si prompte à dire et médire, allait le juger, peut-être même le maudire ; et, tel souvent, présenter son passage à l’acte comme le braquage armé de cette vérité, non vraie parfois, instaurant que l’être humain doit toujours se courber et encaisser les crachats cruels de ce qu’on appelle le destin’’, écrit le journal.

    Il ajoute : ‘’Par anticipation aux destructions buccales, Matar a écrit ses cris précisant que, même leurré, il est demeuré, jusqu’au moment où il mettait l’alliance à son cou, croyant ; mais la +fuite+ inspirée de la trompette du cygne qui s’étire puis se tire comme un tir, était pour lui la seule option adoptée d’ailleurs par ces +indésirables+ évoqués dans le titre de son projet de roman transmis, en versets versés, aux éditions L’Harmattan’’.

    L’Observateur rend hommage au guitariste du Super Etoile, Jimmy Mbaye, décédé mardi soir.

    ‘’Il est parti comme il a vécu, discrètement, sur la pointe des pieds. Le virtuose du Super Etoile s’est éteint à l’âge de 68 ans. La cérémonie de levée du corps est prévue ce mercredi 13 février 2025 à 14h 30 à l’hôpital Principal de Dakar, suivie de son enterrement au cimetière musulman de Yoff. Durant sa riche carrière, Jimmy Mbaye s’est distingué comme un guitariste hors norme, auteur, compositeur et chanteur également. Il a particulièrement marqué les esprits au sein du Super-Étoile dont il a été l’un des membres fondateurs, avec Youssou N’Dour et Mbaye Dièye Faye. De son vrai nom Mamadou Mbaye, il est né à Dakar en 1957. Malgré ses origines griottes, son père, un fervent dévot, interdit à ses enfants de pratiquer la musique. Cette interdiction ne freine pas pour autant l’enthousiasme grandissant de Jimmy Mbaye qui, à seulement 10 ans, a créé sa première guitare en utilisant un fil de pêche et des canettes’’, écrit L’Obs qui note que ‘’la légende de la guitare s’est éteinte’’.

    OID