Catégorie : Dak’Art 2024

  • SENEGAL-AFRIQUE-CULTURE / Dak’art: une exposition-hommage à la plasticienne Madeleine Devès Senghor, mardi

    SENEGAL-AFRIQUE-CULTURE / Dak’art: une exposition-hommage à la plasticienne Madeleine Devès Senghor, mardi

    Dakar, 28 nov (APS) – La Communauté africaine de culture section Sénégal (Cacsen), organise, mardi, à 16 heures, une exposition en hommage à l’artiste plasticienne Madeleine Devès Senghor à la galerie des ‘’Ateliers du Sahel’’, a-t-on appris des organisateurs.

    ‘’La Cacsen a choisi de rendre un hommage sobre, mais teinté de sincérité et d’affection à Madeleine Devès Senghor dans l’espoir que la postérité retiendra son œuvre‘’, a écrit le président de la Cacsen, Alpha Amadou Sy dans un communiqué de presse transmis.

    Selon les organisateurs, ‘’cette initiative est venue à son heure compléter un remarquable parcours fait d’observations attentives de notre contemporanéité et de tout ce qui l’enrichit’’.

    L’artiste Madeleine Devès Senghor par ailleurs inspectrice du travail est décrite comme une artiste dont la ‘’créativité déconstruit un discours méprisant pour faire une large place à l’esthétique dans la création pure’’.

    Cette exposition dont le commissaire est le professeur Maguèye Kassé, est organisée dans le cadre de la 15ème édition de la biennale de l’art africain contemporain de Dakar du 3 au 7 décembre prochain marquant la fin du Dak’art.

    Le collectif des artistes plasticiennes du Sénégal prendra part à l’évènement.

    Commandeur de l’ordre national du Lion depuis 1978, juriste de formation spécialisée en droit public, elle a fait partie de la première promotion d’étudiants de l’indépendance, en 1961. Elle a cofondé l’amicale des femmes juristes du Sénégal avec Tamaro Touré, Maïmouna Kane et Mame Madior Boye.

    A la retraite depuis 1992, elle a été directrice des accidents du travail et maladies professionnelles (1962-1970) à la Caisse de sécurité sociale et conseillère technique dans le cabinet du Premier ministre (Abdou Diouf) 1970-1972.

    TAB/FKS/ASB/OID

  • SENEGAL-TURQUIE-CULTURE / Dak’Art: des artistes jettent le pont d’une diplomatie culturelle entre le Sénégal et la Turquie

    SENEGAL-TURQUIE-CULTURE / Dak’Art: des artistes jettent le pont d’une diplomatie culturelle entre le Sénégal et la Turquie

    Dakar, 27 nov (APS) – Le ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture du Sénégal et l’Ambassade de Turquie à Dakar ont organisé une exposition des photographies du journaliste turque, Cem Özdel, et des sculptures du Sénégalais Guibril André Diop, une façon de jeter le pont d’une diplomatie culturelle entre le Sénégal et la Turquie, dans le cadre du Off de la 15e biennale de l’art africain contemporain de Dakar, a constaté l’APS.

    ‘’Cette biennale, en plus de son aspect touristique et économique, vient de dévoiler son côté diplomatique à travers cette initiative’’, a déclaré le secrétaire d’Etat à la Culture, aux Industries créatives et au Patrimoine historique, Bakary Sarr.

    L’ambassadrice de Turquie au Sénégal a pour sa part magnifié l’initiative.

     »Cette exposition que nous inaugurons aujourd’hui symbolise le processus de reconnaissance, de compréhension et de connexion entre deux cultures. Les œuvres de nos artistes turque et sénégalais servent de pont dans ce sens’’, a dit Nur Sagman.

    La diplomate a estimé que cette exposition n’est pas simplement ‘’une rencontre artistique’’, mais ‘’elle est aussi une étape importante dans le cadre de la diplomatie culturelle ».

    L’artiste Guibril André Diop surnommé ‘’le maître de fer’’ et le photo-journaliste, Cem Özdel, montrent à travers la capture des paysages et de scènes de vies sur des anges divers pour illustrer tant soit peu le sens des rapports qu’entretiennent la représentation diplomatique turque et le ministère de la Culture du Sénégal.

    Avec une diversité de sculptures telles des éléments d’une nature en récréation, Guibril André Diop, fait entrer les visiteurs dans un monde mathématique. Il manie le fer de sorte à avoir des figures géométriques dans une imagerie de paysage à travers un langage végétal expressif.

    La vingtaine de clichés de Cem Özdel pour sa part, met en exergue la culture sénégalaise et restitue la vie dans le littoral et celle religieuse en particulier  »le choix de Touba derrière Guett Ndar’’. ‘’Le Sénégal est un pays spécial, je suis fasciné par la téranga des gens, cela a facilité mon travail », a-t-il témoigné.

    Par ailleurs le fait que  »le Sénégal soit un pays très coloré et avec de nombreux lieux historiques constitue en partie ma motivation pour le photographie », a expliqué Özdel.

    SC/FKS/SKS/OID

  • SENEGAL-AFRIQUE-MONDE / Dak’Art: une exposition photo met en exergue les actrices de l’agroécologie

    SENEGAL-AFRIQUE-MONDE / Dak’Art: une exposition photo met en exergue les actrices de l’agroécologie

    Dakar, 27 nov (APS) – Aux pieds du Monument de la renaissance africaine à Dakar, se dresse l’exposition photographique intitulée ‘’Yaay Dund’’ (régénérer le vivant en wolof) de l’agronome-photographe français d’origine marocaine, Raphaël Belmin, un projet qui met en lumière les actrices de l’agroécologie et du système alimentaire au Sénégal.

    Ces clichés qui montrent les stades de production à la consommation en passant par la transformation, la distribution se veulent également un plaidoyer politique en faveur de l’écologie.

     »Ces clichés sont particulièrement axés sur le rôle des femmes dans le système alimentaire et dans l’agroécologie », a précisé Marie Thouvenot, commissaire de l’exposition ‘’Yaay Dund’’.

    Des portraits de femmes avec leurs gestes, leur corps racontent une agroécologie sénégalaise, l’adoption ou la conservation de solutions fondées sur la nature en Afrique.

    Chacune des œuvres photographiques de ‘’Yaay Dund’’ traduisent une histoire particulière rendant visible le silence, la joie, la fierté, mais aussi la souffrance, le doute ou une certitude.

     »Ces images nous forcent à nous confronter au silence, à accueillir un témoignage sans mots des femmes tisseuses d’un réel engagé, des femmes à la fois muettes et hurlantes, en colère et en paix, humbles et magistrales », a souligné la chercheuse Lise Landrin, auteure de la préface sociologique de l’exposition.

    L’architecte scénographe Myrtille Fakhreddine a conçu un espace écologique correspondant aux thématiques de l’exposition. Il est fait de sacs de pomme de terre et d’oignons recyclés constituant la toiture et une végétation tout autour pouvant aussi être réutilisée.

    Le choix du lieu d’exposition n’est pas fortuit, selon les initiateurs.

    ‘’L’exposition se trouve au Monument de la renaissance parce que c’est une symbolique importante de cette renaissance dans l’avenir de l’agroécologie et de la culture au Sénégal »,  a expliqué Marie Thouvenot.

    Raphael Belmin, agronome, chercheur et photographe, a travaillé un peu partout en Afrique dans le domaine de la transition agro-écologique et de l’alimentation.

    C’est ce qui justifie d’ailleurs le choix du thème de l’exposition qui, selon lui, ‘’est un moyen de valoriser les travaux des acteurs et actrices de l’agronomie dans le monde rural en particulier souvent méconnus du grand public’’.

    Le travail de Raphaël Belmin est basé sur l’instant. Il capture des moments de vie à travers l’observation durant ses pérégrinations d’agronome de terrain.

    ’’Je ne suis pas juste un photographe, je suis un agronome photographe, et dans mes œuvres, la main, le geste sont toujours présents. L’objet central de l’agronomie, c’est la pratique, incarnée dans mes photographies’’, a-t-il confié.

    ‘’La photographie permet de construire des récits imagés, de parler du monde rural africain, de la diversité des réalités, de la production, et des métiers autour de l’agriculture. Quand je photographie des femmes chercheuses, c’est aussi moi que je photographie, car je fais partie de ces métiers qui accompagnent la transition agro écologique au Sénégal et en Afrique », a-t-il poursuivi.

    Etant sensible aux questions éco-féministes Raphaël Belmin dit avoir voulu,  »cette année, proposer un angle de vue nouveau et plus spécifique autour de la place des femmes dans ces systèmes et ces transitions écologiques ».

     »J’ai observé sur le terrain qu’elles jouent un rôle particulier dans les tâches de soins au monde vivant et à la société en général. Il est important de mettre en avant leur engagement », a-t-il justifié.

    Cette exposition est la première du photographe dans le cadre de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar. ‘’C’est une belle expérience qui m’a permis de confronter mon travail à une diversité de regards, y compris des experts dans le monde de l’art », a t-il soutenu.

     »J’ai eu beaucoup de retours positifs. Grâce à cette biennale, nous avons aussi eu la visite de la ministre de la Culture et de son Secrétaire d’État. C’est un moment de fête pour Dakar et pour l’art en général. Comme toutes les fêtes, c’est bien d’en faire partie et d’y apporter sa contribution », a-t-il ajouté.

    SC/TAB/FKS/OID

  • SENEGAL-ETATSUNIS-CULTURE / Le groupe américain Step Africa! et le ballet La Linguère offrent un spectacle de danse

    SENEGAL-ETATSUNIS-CULTURE / Le groupe américain Step Africa! et le ballet La Linguère offrent un spectacle de danse

    Dakar, 27 nov (APS) – Le groupe ‘’Step Africa’’ des Etats-Unis et le ballet national la ‘’Linguère’’ ont livré, mardi, un spectacle de plus d’une heure, symbolisant la célébration de l’échange culturel et de l’excellence artistique. 

    Devant le public, les deux groupes ont livré tour à tour un spectacle riche en couleurs avec plusieurs prestations, avant de se produire ensemble sur la même scène.

    Ce spectacle, préparé durant deux jours, était, selon les organisateurs, un moyen de converger autour d’un seul langage qu’est la ‘’culture’’.

     »Je suis un Africain vivant en Amérique. J’apprécie tout ce que l’Afrique a à offrir, le style, la culture, les camarades, je suis très impressionné par ce que j’ai vu avec les artistes’’, a déclaré l’un des danseurs du groupe  »Step Africa », Pelham F. Warner.

    M. Warner s’exprimait face à des journalistes à la fin du spectacle, organisé par le théâtre national Daniel Sorano et l’ambassade des Etats-Unis au Sénégal, dans le cadre de la 15ème biennale de l’art africain contemporain de Dakar (Dak’art). Les Etats-Unis et le Cap Vert sont des pays invités d’honneur pour cette édition.

    ‘’Je suis toujours ravi de voir ce que l’Afrique peut offrir en termes de culture, d’art et tout ce qui va avec’’, a-t-il notamment poursuivi.

    Il a rappelé que le  »step » est un style unique passé par des événements ‘’très désastreux’’ lesquels ont été à la base de l’interdiction de l’utilisation des tambours à une époque aux Etats-Unis.

    ‘’Les tambours étaient devenus une arme illégale en Amérique. Et c’est grâce à cela qu’il y a eu la naissance de différents styles, comme le +beatboxing+, le+ Step+, etc., Donc on a dû utiliser nos corps comme un tambour pour réaliser cette pièce’’, a expliqué l’artiste. 

    Le manager de ‘’Step Africa’’, C Brian, a pour sa part, souligné la nécessité de continuer la collaboration entre les deux cultures à travers le partage de l’art. 

     »Je pense que le pont a été construit. Nous sommes connectés. Merci au théâtre et à l’ambassade des Etats-Unis de nous aider à construire ce pont initial. Je pense que la façon dont le public a réagi ce soir, nous dit qu’il y a une possibilité’’, a-t-il soutenu.

    Pour le directeur général du théâtre national Daniel Sorano, El Hadji Ousmane Barro Dione, ce spectacle reflète le talent et le don que les artistes ont en termes d’’’adaptation’’, ce qui témoigne d’un ‘’brassage de dialogue culturel’’ à travers un ‘’langage unique’’. ‘’Les Américains ne parlent pas français, ils ne parlent qu’anglais. Nos artistes ne parlent que wolof et pour certains ils ne parlent pas français mais ils se sont parlé dans un seul langage. C’est le langage de la culture’’, a-t-il magnifié.

    AMN/FKS/OID

  • SENEGAL- CULTURE-EVENEMENT / Fatick : La Biennale off, une vitrine pour la culture locale ( Préfet)

    SENEGAL- CULTURE-EVENEMENT / Fatick : La Biennale off, une vitrine pour la culture locale ( Préfet)

    Fatick, 24 nov (APS) – Le département de Foundiougne a abrité, samedi, une partie dite off de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar, une opportunité selon son préfet, pour les artistes de la zone « d’établir un pont avec le reste du monde ».

     » Ces expositions d’œuvre d’art sont une vitrine pour notre culture locale, pour nos talents artistiques et notre patrimoine », a notamment dit  Jean Paul Malick Faye.

    S’exprimant à l’ouverture de la première exposition du programme off de la Biennale à Foundiougne, l’autorité administrative s’est félicitée d’une « occasion pour les artistes du Sine-Saloum de se faire entendre, se faire connaître et d’établir des ponts avec d’autres artistes du continent et du monde ».

    Plusieurs artistes locaux exposent leurs peintures, tableaux et créations à la maison de la Francophonie de Foundiougne pendant 10 jours, sous le thème du Tapalapa du nom d’un pain traditionnel.

    Le thème  » l’art nourrit son homme trouve toute sa résonnance à Foundiougne, un département où les défis de développement se mêlent aux traditions », a relevé M. Faye.

    Il a présenté l’art comme un « puissant vecteur de transformation sociale, économique et culturelle ».

    En faisant le tour des expositions, Jean Paul Malick Faye a dit constater que les artistes par leurs œuvres, « nous incitent à réfléchir sur notre avenir, nos valeurs et à reconsidérer notre rapport avec l’environnement ».

    Le directeur de la Maison de la Francophonie de Foundiougne, Racine Senghor a indiqué pour sa part que le choix off de la Biennale est  » une manière d’inciter le monde artistique et culturel qui se retrouve ici, à se rassembler, se retrouver », notant que « c’est la vocation de l’art ».

    Il s’agit, poursuit-il, de « montrer que l’art doit nourrir son homme par du beau, du bien et développer les vertus ».

    SDI/SMD

  • SENEGAL-PATRIMOINE-DEFIS / Une exposition met en valeur l’héritage architectural de Dakar

    SENEGAL-PATRIMOINE-DEFIS / Une exposition met en valeur l’héritage architectural de Dakar

    Dakar, 24 nov (APS) – L’exposition photographique, intitulée  »trésors rénovés », met en lumière la richesse architecturale de la capitale sénégalaise, a déclaré à l’APS l’organisateur, qui dit vouloir sensibiliser les autorités et les populations sur l’importance de préserver ce patrimoine pour les générations futures.

     »Cette exposition met en lumière les bâtiments et autres sites classés patrimoines historiques à Dakar. Elle vise notamment à réfléchir aux défis financiers, techniques et architecturaux liés à la rénovation », a expliqué Pape Alassane Diouf.

    S’exprimant lors du vernissage de cette exposition, à la gare ferroviaire, inscrite au programme off de la 15e Biennale de l’art africain contemporain de Dakar, il a plaidé pour la mise en place d’un fonds dédié au financement, à l’entretien et à la rénovation de ces bâtiments.

     »Ces édifices sont d’une importance capitale, c’est tout un pan de notre histoire qui se retrouve en chaque bâtisse, en chaque site. Et si on n’y prend pas garde, bon nombres de ces bâtisses risquent de tomber en ruine », a-t-il relevé.

    Pape Alassane Diouf a dénoncé la démolition, dit-il,  »fort regrettable » de certains de ces bâtiments historiques, à l’instar de la maternité de l’hôpital Le Dantec.

     »En photographiant ces bâtiments, en 2024, j’ai ressenti une connexion entre moi et ces édifices historiques et j’en suis devenue amoureuse », a confié Fatou Kiné Diop, auteure des photos exposées.

    MYK/FKS/MK/SMD

  • SENEGAL-AFRIQUE-MONDE / L’exposition  »la mélodie des colombes », un appel vibrant à la paix du peintre Baye Mouké

    SENEGAL-AFRIQUE-MONDE / L’exposition  »la mélodie des colombes », un appel vibrant à la paix du peintre Baye Mouké

    Dakar, 23 nov (APS) – L’artiste et peintre licier, Baye Mouké Traoré dit vouloir appeler à la paix et à la cohésion sociale à travers son œuvre intitulé  »La mélodie des colombes », une exposition off organisée dans le cadre de la 15e biennale de l’art africain contemporain de Dakar (7 novembre 7 décembre), a constaté l’APS.

     »J’ai proposé le thème de la paix en intitulant l’exposition +la Mélodie des Colombes+, pour lancer un appel à la cohésion sociale. L’inspiration m’est venue des dernières élections législatives , a expliqué l’artiste lors du vernissage, vendredi, au monument de la Renaissance africaine.

    Mélodie des Colombes, dit-il, est un appel à la communion des cœurs et des esprits afin que  »nous soyons tous unis et que nous nous efforçons d’aller vers l’essentiel, c’est-à-dire travailler pour développer le pays ».

    Abordant sa technique de travail qu’il appelle le  »Moukeisme », l’artiste le définit comme comme une symbiose de peinture sur toiles tissées et sculptées.

     »Je pense avoir le droit de revendiquer un courant, mon propre courant », a-t-il fait valoir, affirmant que c’est la tapisserie qui a fait naitre le  »moukéisme » forgé à partir de son nom.

     »C’est cette même technique qui m’a valu, en 2002 la médaille d’or de l’atelier du 80, à Paris en France. C’est donc une technique qui a créé beaucoup d’émules », s’est réjoui le peintre, en levant un coin de voile sur son côté autodidacte.

    Le lauréat du grand prix du président de la République du Sénégal pour les arts en 1996 souhaiterait aujourd’hui que les épris d’arts, notamment les plus jeunes, se rapprochent de lui pour tirer profit de son expérience.

     »Je suis au crépuscule de ma carrière et je voudrais partager à la jeunesse mes connaissances avant de partir », a dit Baye Mouké Traoré capitalisant quelque 55 ans dans l’art.

    MYK/FKS/MK/SMD

  • SENEGAL-CULTURE / Une  »bonne promotion des arts » préconisée pour attirer les touristes (directrice)

    SENEGAL-CULTURE / Une  »bonne promotion des arts » préconisée pour attirer les touristes (directrice)

    Kaolack, 22 nov (APS) – La directrice du Centre culturel régional de Kaolack (centre), Diouma Seck Ndao, est convaincue qu’une bonne promotion de la culture peut contribuer à rendre ‘’davantage attractive’’ la destination touristique du Sénégal.

    ‘’Je suis convaincue qu’une bonne politique de promotion de la culture pourrait rendre attractive la destination touristique du Sénégal, surtout que le président de la République, Bassirou Diomaye Faye a annoncé mercredi en conseil des ministres, un accompagnement du secteur de la culture’’, a-t-elle notamment soutenu.

    Elle présidait, jeudi, le vernissage de l’exposition  »Off » des artistes plasticiens de la région de Kaolack, dans le cadre de la quinzième édition de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar (Dak’Art).

    Commissaire de l’exposition, la directrice du centre culturel régional a estimé que c’est une ‘’opportunité à saisir’’ pour vulgariser et faire la promotion des arts visuels dans la région de Kaolack.

    ‘’Dans notre programmation pour 2025, nous prévoyons d’organiser des expositions individuelles ou collectives avec les artistes de la région qui  sont engagés à nos côtés », a  t -elle précisé.

    ‘’Les artistes, où qu’ils soient, ont l’habitude de créer notamment à Kaolack où il y a d’éminents artistes qui ont été obligés de migrer ailleurs, parce que l’art ne nourrit pas son homme ici’’, a relevé Mme Ndao.

    Consciente que pour développer le secteur culturel, il faut des mécènes et autres bonnes volontés, Diouma Seck Ndao appelle les uns et les autres à accompagner les artistes en achetant leurs œuvres pour leur permettre de vivre de leur art.

    ‘’Quand l’artiste crée, il a aussi besoin, quand même, que ses œuvres soient achetées. Ce qui pourrait les motiver davantage, parce que, quand ils vont à l’extérieur, ils vendent leurs produits artistiques. Donc, pourquoi ils n’arriveraient pas à vendre dans leur pays ?’’, s’est-elle interrogée.

    Au-delà de la politique de promotion, a t -elle relevé, elle a évoqué la nécessité de mettre en place avec les artistes des mécanismes de mécénat pour les accompagner davantage’’.

    Les agents du ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, doivent accompagner les artistes’’, a assuré Mme Ndao, promettant que ses services vont jouer un rôle d’appui des acteurs pour les aider à mener à bien leurs activités culturelles et artistiques.

    ADE/ADL/FKS/SKS

  • SENEGAL-AFRIQUE-CULTURE / L’exposition  »Deukko-Fanal » tisse les liens entre l’art, l’architecture et le design

    SENEGAL-AFRIQUE-CULTURE / L’exposition  »Deukko-Fanal » tisse les liens entre l’art, l’architecture et le design

    Dakar, 22 nov (APS) – L’Ecole supérieure d’architecture d’urbanisme et des beaux-arts (Aruba-Sup) de Dakar a présenté une exposition pluridisciplinaire tissant des liens entre l’art, l’architecture et le design dans le cadre du Off de la 15ème édition de la biennale de l’art africain contemporain de Dakar qui se poursuit jusqu’au 7 décembre.

    Intitulée “Deukko-Fanal” (Habiter la joie en wolof), elle met en scène des œuvres d’arts visuels du Malien Abdoulaye Konaté, des sculptures de Soly Cissé ou encore des photographies de Nzinga B. Mboup et de Caroline Geffriaud qui montrent à travers des clichés le vieux Dakar avec ses architectures de l’époque.

    L’exposition montre aussi les décorations de ‘’Ëttu design’’ qui travaille dans l’embellissement intérieur.

    L’Ecole supérieure d’architecture d’urbanisme et des beaux-arts (Aruba-Sup) a rendu ‘’hommage aux artistes qui ont beaucoup contribué à l’essor aussi bien de l’art que de l’architecture.

    ‘’Nous pensons que l’art et l’architecture sont liés […]. Nous profitons alors de la biennale pour faire ce Off à deux volets ; d’abord rendre un vibrant hommage à certains de nos artistes disparus dont Félicité Kodjio, Souleymane Keita, et Amadou Sow qui a d’ailleurs fait le logo de la biennale. Ils ont contribué de manière très forte à l’émergence de l’art et de l’art appliqué’’, a déclaré l’architecte Abou Emile Diouf.

    SC/FKS/OID

  • SENEGAL-CULTURE-PROFIL / Dak’art 2024 : Manel Ndoye, le peintre qui bouleverse les pronostics

    SENEGAL-CULTURE-PROFIL / Dak’art 2024 : Manel Ndoye, le peintre qui bouleverse les pronostics

    Dakar, 20 (APS) – Le peintre sénégalais Yelli Ndoye plus connu sous le nom de  »Manel Ndoye » demeure un artiste hors du commun ayant su bouleverser des pronostics grâce à son désir de faire mieux, laquelle obstination à l’art  lui a valu d’ailleurs le prix de la mairie de la ville de Dakar à l’ouverture de la 15ème édition de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar (Dak’Art), le 7 novembre dernier pour son œuvre en tapisserie dénommée  »Portée culturelle », à voir dans le pavillon Sénégal au Musée des civilisations noires.  

    Du haut de ses 38 ans, Manel Ndoye est issu d’une famille d’artistes. Petit Frère de Mouhamadou Ndoye dit Dout’s, décédé en juin 2023 et à qui le Dak’art 2024 rend hommage à la galerie nationale d’art, Manel s’est aussi lancé dès sa tendre enfance dans le monde artistique grâce à l’un de ses oncles et à son aîné.

    Comme la plupart des enfants en milieu musulman, ce natif du village Djender, situé à la commune de Kayar, dans la région de Thiès, à plus 66 Km de Dakar, a aussi passé par l’école coranique avant d’être scolarisé à l’école française. D’ailleurs c’est dans cet atmosphère scolaire et familial immédiat qu’il a piqué le virus de l’art. 

    Marié et père de deux enfants, cet artiste dans l’âme, insiste sur le fait que l’initiation à l’art chez eux, commence d’abord à la maison.

     »J’avais un grand maître à l’école élémentaire, le petit frère de mon père qui était aussi le père de Dout’s, qui dessinait des graphiques dans la classe et qui m’a influencé », s’est-il souvenu.

     »Quand j’ai commencé à fréquenter mon oncle, mon papa Mbaye, c’était une orientation, non seulement pour apprendre le français, mais en même temps le dessin. Donc il y avait une initiation d’abord au sein de la famille », martèle-t-il, en souriant.

    Manel explique comment son frère, lui a été de bon conseil en l’orientant vers les beaux-arts de Dakar, après son cursus élémentaire.

    Il note que ce dernier lui a proposé de continuer son cursus dans une école tournée vers les arts, s’il comptait aller  »plus loin ».

     »Il me disait si tu veux faire une carrière, il faut faire la formation, car c’est important. Il m’a demandé d’avoir au moins le niveau BFEM et moi, j’étais impatient. Je devais continuer pour avoir le bac, mais une fois mon diplôme de BFEM, je me suis rendu directement aux beaux-arts », précise-t-il.

    De zéro en héros

    Entre le dessin et la peinture, il n’y a qu’un seul pas. Manel Ndoye prend la décision de s’inscrire à l’Ecole nationale des arts de Dakar.

    Dissuadé par bon nombre de ses enseignants de ne pas embrasser le monde des arts, cet étudiant qui s’en sortait pas mal en sciences, a tout de même foncé, pour vivre sa passion et se faire une place  dans les beaux-arts.

    Fort en dessin, mais faible en peinture, c’est vers cette dernière que le jeune artiste s’est toutefois orienté, en parlant d’une orientation vers « la filière qui lui faisait plus de mal pour se spécialiser ».

     »A ma troisième année, je me suis rendu compte que toutes mes mauvaises notes, c’était en peinture et à certain moment il était demandé aux étudiants de se spécialiser, étant mauvais dans cette discipline, ils m’ont dit que ce n’était pas évident que je devienne peintre, mais j’ai dit que je le deviendrais », se remémore l’artiste, d’un air satisfait de son choix.

    Avec le recul, l’artiste se rappelle de ses sacrifices pour apprivoiser cette discipline. Il souligne également comment il a dû travailler durement pour se frayer un chemin dans son école, en se lançant dans l’aide de certains de ses condisciples et d’autres étudiants en difficultés.

     »Je suis sorti major de ma promotion en 2010. C’était émouvant et très significatif pour moi, car de zéro à major, cela a été signifiant. Je m’exerçais beaucoup. Je devais apprendre et découvrir. C’est comme si tu redoubles d’efforts, en même temps, pour aller loin dans ce domaine », fait-il valoir.

    Avant de sortir major, l’artiste en herbe de l’Ecole des beaux-arts, faisait partie des jeunes africains à avoir été sélectionnés pour participer à un festival international en Iran, en 2009.

     »J’étais sélectionné en tant qu’étudiant des beaux-arts, pour représenter le Sénégal et l’Afrique de l’Ouest, en Iran, lors d’un festival international dans la province de Gorgan », dit-il.

    Manel se souvient du sentiment de fierté qu’il a ressenti en remportant un prix au cours de cet événement.

    ‘’ (…) cela a été fabuleux. Et vraiment avec un grand bonheur, parce que l’Afrique a été primée. Avant que je ne sois primé, je discutais parfois avec les autres artistes avec qui je partageais des techniques, et lorsque le jury m’interpellait par rapport à la compétition, je lui disais que je n’étais pas là pour créer des œuvres compétitives, mais plutôt  à partager avec des sociétés’’, tranche l’artiste.

    A l’en croire, cet événement n’était pas à ses yeux une compétition, mais plutôt un atelier de partage des techniques avec les autres. D’où son sentiment de fierté d’avoir remporté ce prix pour l’Afrique et le Sénégal en particulier.

    Manel Ndoye ne s’est pas seulement arrêté en Iran. En tant qu’artiste, il a sillonné le Sénégal et l’Europe pour faire valoir son art.

    Après ses études, cet artiste qui a toujours été encouragé par sa mère a participé dans plusieurs rencontres notamment lors du troisième Festival mondial des arts Nègres à Saint-Louis en 2010, à la Biennale de Dakar, une exposition en solo en France, etc.

    Pour lui, sa présence dans différents festivals ou expositions, lui permet de mieux vendre son art et la culture de son pays, le Sénégal.

    Avec six Dak’art à son actif, il témoigne avoir remporté son premier off en 2012, où il en était sorti avec un sentiment de satisfaction.

    Selon Manel, cette biennale, lui a non seulement permis d’échanger avec des visiteurs, mais elle a aussi été, une occasion pour les collectionneurs occidentaux de prendre ses œuvres.

    Propriétaire d’un atelier à Dakar, Manel Ndoye prend plaisir à former certains de ses amis et des jeunes gens désireux de se lancer dans l’art.

     »Parmi les gens que j’ai formé aux beaux-arts, il y a un ami qui est devenu un grand artiste et expose comme moi au pavillon Sénégal », révèle-t-il.

     réinventer le langage de la tapisserie traditionnelle

    L’œuvre ayant permis à l’artiste de remporter le prix de la ville de Dakar, est une tapisserie de cinq mètres dénommée  »Portée culturelle » qui se veut de  »réinventer le langage de la tapisserie traditionnelle sénégalaise, non plus accrochée au mur, mais suspendue, flottant au cœur de la pièce invitant le spectateur à une immersion totale », avait soutenu le jury dans sa délibération.

     »Dès l’approche, la notion de matérialité captive et questionne, redéfinissant la tradition à travers une technique de motifs pixélisés. (…). L’œuvre tisse ainsi les liens profonds avec l’usage historique des tapisseries au Sénégal, tout en rendant hommage à la tradition de la pêche », a indiqué le jury en saluant le travail de cet artistes  »au regard féminin et sensible ».

    Exposée au pavillon Sénégal au niveau du musée des civilisations noires et réalisée pendant sept mois, à l’aide des tissus wax et bazin, cette tapisserie ne demeure pas l’unique grande œuvre de Manel Ndoye, car il a déjà signé une tapisserie de huit mètres.

    Il se dit vouloir continuer sur cette lancée, pour se démarquer des autres.  »Cette tapisserie c’est comme si c’était tissée, alors que c’est de la peinture », précise-t-il.

    Pour lui, les femmes figurant dans l’œuvre entrain de danser, démontrent non seulement leur culture, mais aussi leur tradition et leurs identités vestimentaires.

    Il retient que cette œuvre en recto verso, dénonce et sensibilise à la fois, les gens sur ‘’le respect du milieu aquatique’’. D’où l’image des poissons.

     »Cette œuvre marque notre relation avec le monde animal. Le fait que j’aie également utilisé la géolocalisation, c’est non seulement pour parler des pêcheurs, mais aussi de la pêche (…) », soutient-il.

     »Je compte dans l’avenir, développer et mieux partager mon art. En même temps aussi, aider les autres artistes à être créatifs, à travers des possibilités que je leur offrirai », annonce Manel Ndoye.

    Le natif de Djender, veut réaliser leur projet en commun avec son défunt frère, sur la création d’un  »grand centre » pouvant accueillir toute expression artistique au sein de leur village situé à près de 66 km de Dakar.

     »Dout’s et moi, avions un grand projet, celui de la création d’un centre au niveau de notre village à Djender. Puisqu’il ne fait plus partie de ce monde, je vais continuer ce projet pour nous », témoigne-t-il, avec un ton subitement attristé.

    D’après lui, l’idée est de donner la possibilité aux étrangers et à des artistes désireux de résider au Sénégal, de découvrir l’intérieur du pays et l’hospitalité des gens du village.

     »Ce centre sera un moyen de rendre hommage à Dout’s et de permettre aux gens qui s’y expriment de se rendre également dans son musée, se trouvant à l’intérieur de sa maison pour découvrir ses œuvres », estime Manel Ndoye.

    AMN/FKS/MK/SMD