Catégorie : Culture

  • SENEGAL-MEDIAS-EDITION / Une réédition de ‘’Mémoire corrective’’, près de 200 portraits satiriques de Pape Samba Kane

    SENEGAL-MEDIAS-EDITION / Une réédition de ‘’Mémoire corrective’’, près de 200 portraits satiriques de Pape Samba Kane

    Dakar, 21 sept (APS) – L’Harmatan Sénégal vient de publier en deux tomes le livre ‘’Mémoire corrective’’, une galerie de portraits de personnalités de plusieurs pays et de divers milieux professionnels rédigés par le journaliste et écrivain Pape Samba Kane entre 1987 et 1996.

    Les textes publiés par l’éditeur sénégalais l’avaient été dans le journal satirique Le Cafard libéré, dont Kane, analyste politique, essayiste, poète et romancier, était le directeur de publication.

    Le premier tome (346 pages) comprend une centaine de portraits, le second (366 pages) en compte environ 90.

    Papa Samba Kane a fait les portraits de ‘’visages emblématiques de la vie nationale’’, selon son défunt confrère Mame Less Camara, préfacier de l’un des volumes.

    En lisant Kane, ‘’on a comme l’impression de se promener dans une sorte de galerie des portraits de ceux dont les propos et les actes font l’objet, depuis si longtemps, de toutes les attentions des médias sénégalais’’, a remarqué Camara, décédé en avril dernier.

    ‘’Le trait du portraitiste, tour à tour moqueur, tendre, complice ou féroce – sans jamais être ni méchant ni vulgaire – donne une dimension supplémentaire à ces hommes et femmes’’ auxquels s’est intéressé le journaliste, a ajouté Mame Less Camara.

    ‘’Tout cela est décrit dans un style qui renouvelle le portrait en tant que genre rédactionnel’’, auquel l’auteur a donné ‘’des titres de noblesse’’, a écrit le préfacier, lui-même objet d’un portrait publié le 1er septembre 1994 par Le Cafard libéré.

    Un livre d’‘’une immense richesse’’

    ‘’Le portrait, en tant que genre journalistique, est aujourd’hui déserté’’, constate l’ancien ministre Mamadou Diop Decroix, dans la postface de l’un des tomes.

    Il estime que ‘’Pape Samba Kane montre à suffisance l’intérêt que peut avoir ce genre de témoignage pour l’histoire’’.

    ‘’En un mot, cet ouvrage […] montre éloquemment que le très talentueux Pape Samba Kane est certainement le grand maître du portrait et […] du portrait satirique, genre qui suppose une double maîtrise : celle du portrait et celle de la satire, adossées à celle de la langue’’, commente le professeur Djibril Samb, lauréat de la médaille d’argent de l’Académie française.

    Le second tome, dont il signe la préface, ‘’est d’une immense richesse’’, a reconnu M. Samb, notant que les personnes portraiturées viennent d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et d’Europe, une diversité à retrouver également dans le premier volume du livre.

    Le journaliste Mamadou Amat juge que ‘’les deux ouvrages sont l’aboutissement de dix années d’animation régulière de ce qui fut la rubrique phare de l’hebdomadaire satirique de la grande époque, cette période des audacieux pionniers de l’expansion de la presse indépendante’’.

    Le livre ‘’Mémoire corrective’’, enrichi des œuvres des dessinateurs Oumar Diakité, dit Odia, et Alphonse Mendy, ‘’permettra aux plus jeunes […] de se faire une meilleure idée de certains grands événements de la dernière décennie du XXe siècle’’, ajoute Amat dans la postface du second tome.

    ESF/FKS/ASG/OID

  • SENEGAL-CULTURE / Le RESPAC souligne l’urgence de la structuration du cinéma sénégalais

    SENEGAL-CULTURE / Le RESPAC souligne l’urgence de la structuration du cinéma sénégalais

    Dakar, 19 sept (APS) – Le président du Réseau des entreprises sénégalaises de production audiovisuelle et cinématographique (RESPAC), Oumar Sall a souligné, mardi, l’urgence de la structuration du cinéma sénégalais pour aider à son développement.

    « Aujourd’hui, nous avons des urgences méconnues par la gouvernance actuelle de la cinématographie et de l’audiovisuelle et qui touchent la structuration du secteur. Les gens ne comprennent pas les priorités des acteurs », a-t-il dit lors d’une rencontre de partage avec des partenaires financiers.

    Selon lui, ce réseau des entreprises sénégalaises de production audiovisuelle et cinématographique dont la mission est de porter la défense de ses membres et de leurs sociétés, travaille pour avoir un environnement sain afin de maitriser le cadre macroéconomique et avoir une industrie cinématographique et audiovisuelle et un écosystème favorable.

    « Le RESPAC, c’est la défense de nos entreprises, de la création, de l’emploi. Nous avons un outil, le Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuel (FOPICA) et nous ne remercierons jamais assez le chef de l’Etat pour l’avoir alimenté, mais il y a un gros problème de rationalisation et de structuration et de pérennisation de ce fonds », a fait savoir Oumar Sall, par ailleurs directeur général de « Cinékap » , une maison de production qui a remporté deux Etalons d’or de Yennenga, en 2013 et en 2017, avec les films « Tey » (2012) et « Félicité » (2017) du réalisateur Alain Gomis.

     »Le cinéma sénégalais est en otage depuis un an. (…) on laisse les problèmes de structuration pour en faire un cinéma événementiel », a t-il déploré.

    Il a dénombré de nombreux chantiers sur lesquels il est urgent de travailler aujourd’hui, à savoir, la mise en place de financements innovants, d’un fonds de garantie ou d’une agence de crédit d’impôt.

    « Il faut qu’on accompagne le capital humain pour permettre une formation et une professionnalisation du secteur », a t-il plaidé.

     »Nous réfléchissons sur les démarches à adopter pour rendre nos voix audibles avec les Gafam (l’acronyme des géants du web) afin qu’ils participent au financement du cinéma. Le respect des quotas pour les films nationaux dans les salles de cinéma implantées ici, le problème de la distribution, de l’exploitation des films, et l’employabilité sont également des urgences, car le cinéma est un métier digne », a dit le président du RESPAC qui annonce pour bientôt l’organisation des assisses des industries cinématographiques et audiovisuelles.

    Les producteurs Mokhtar Ndiouga Ba, Magui Awadi, Djibril Dramé et le distributeur Ousseynou Thiam membres de ce réseau ont abondé dans le même sens « pour la survie » de l’entreprise cinématographique.

    FKS/OID/AB

  • AFRIQUE-MONDE-CULTURE / Quatre nouveaux sites africains inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco

    AFRIQUE-MONDE-CULTURE / Quatre nouveaux sites africains inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco

    Dakar, 18 sept (APS) – Quatre nouveaux sites africains, deux naturels et deux culturels, ont été classés Patrimoine mondial de l’Unesco par le comité en charge de la question au sein de l’agence onusienne, a appris l’APS.

    Il s’agit pour les sites naturels du massif forestier d’Odzala Kokoua, situé dans le parc national du Congo, qui abrite l’une des plus importantes populations d’éléphants d’Afrique centrale et des forêts sèches de l’Andrefana, à Madagascar.

    Ils figurent sur la liste pour leur biodiversité exceptionnelle qui accueille des espèces de lézards ou encore d’oiseaux uniques au monde.

    Dans son classement, le comité du Patrimoine mondial qui se réunit à Djeddah, en Arabie Saoudite a également choisi des espaces naturels africain en raison du mode vie traditionnel qui y sont menés.

    C’est notamment le cas de deux sites en Ethiopie : Gedeo, où l’on trouve des forêts sacrées et des stèles mégalithiques et le parc national des monts Balé.

    ‘’L’objectif de ce classement est d’identifier et protéger des sites culturels et naturels qui présentent une valeur exceptionnelle pour l’humanité’’, a rappelé le comité.

    En Afrique de l’Ouest, le site du Koutammakou, situé dans le nord-est du Togo, classé depuis 2004, vient d’être élargi au Bénin voisin, couvrant ainsi l’ensemble du territoire de la population batammariba et ses maisons-tours traditionnelles.

    L’ile touristique tunisienne de Djerba n’est pas en reste, du fait de son schéma de peuplement remontant au IXe siècle, conçu pour s’adapter à un environnement pauvre en eau.

    Deux autres sites sont à l’étude pour leur inscription au Patrimoine de l’Unesco, parmi lesquels ceux commémorant le génocide des Tutsis au Rwanda, en 1994.

    Pour cette session, le Comité du Patrimoine mondial de l’Unesco est chargé d’examiner 53 candidatures déposées en 2022 et 2023.

    Il se réunit à Riyad depuis le 10 septembre, et ce, jusqu’au 25 septembre.

    Avant ces quatre nouvelles entrées, seulement 12% des sites inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco se trouvent en Afrique.

    ABB/AKS/OID

     

  • AFRIQUE-CINEMA / Le 13e Festival du film africain de Louxor va rendre hommage à Safi Faye

    AFRIQUE-CINEMA / Le 13e Festival du film africain de Louxor va rendre hommage à Safi Faye

    Dakar, 18 sept (APS) – La 13e édition du Festival du film Africain de Louxor (LAFF en anglais) prévue du 19 au 25 avril 2024 en Egypte va rendre hommage à la réalisatrice sénégalaise Safi Faye, première femme cinéaste d’Afrique subsaharienne, décédée en mars dernier, a-t-on appris des organisateurs.

    La cofondatrice et directrice du festival, la réalisatrice Azza Elhosseiny, a indiqué que cet hommage comprendra la publication d’un livre sur sa carrière et son œuvre.

    ‘’Ses films [Les films de Safi Faye] étaient connus pour leur puissante représentation de la vie des femmes africaines et des réalités des agriculteurs africains’’, a-t-elle souligné sur le site dédié à l’évènement.

    Safi Faye a réalisé plusieurs films inspirés de son village natal Fad’jal dans la région de Fatick (Centre) avec notamment les docu-fictions ‘’Kaddu Beykat ou Lettre paysanne’’ (1975) sur la souveraineté alimentaire, les conséquences de la sécheresse et l’exode rural.

    Elle a aussi réalisé  »Fad’jal » (1979) ou la chronique d’un village sérère, un documentaire qui revient sur les préoccupations des villageois relatives à la terre, au travail et à la production agricole.

    Sa fiction ‘’Mossane’’ (1996) aborde plusieurs thématiques avec comme toile de fond le mariage forcé.

    Cette édition du festival africain de Louxor a pour parrain le réalisateur égyptien Khairy Beshara, ‘’l’un des fondateurs de la vague du nouveau réalisme dans le cinéma égyptien », a déclaré le fondateur et président du festival, le scénariste Sayed Fouad El-Guenary.

    ‘’Ce choix est basé sur la qualité des films de fictions et documentaires qu’il a réalisés. Des œuvres qui incarnent les préoccupations et les rêves des petites gens. Ses œuvres ont marqué le paysage de l’industrie cinématographique égyptienne vieille de 127 ans’’ a-t-il expliqué.

    Dans le cadre de cet hommage à Beshara, un livre autobiographique mettant en lumière la personne et son œuvre sera publié par le festival.

    LAFF a lancé son appel à films vendredi dernier jusqu’au 25 novembre prochain.

    Le Festival du film Africain de Louxor est conçu et organisé par la Fondation des jeunes artistes indépendants (ISF), précise le texte publié sur le site du festival

    Il s’agit du premier festival organisé par une organisation civile à but non lucratif en 2011 avec le soutien et le parrainage du ministère de la Culture égyptien et le soutien des ministères des Affaires Etrangères, du Tourisme et des Antiquités, de la Jeunesse et des Sports.

    Il est parrainé par la Banque nationale d’Egypte en coopération avec le gouvernorat de Louxor et le Syndicat des professions cinématographiques, note le texte.

    NAN/FKS/SBS/OID/AKS

     

  • SENEGAL-LITTERATURE / « Peuple de l’eau », un hymne aux îles du Saloum

    SENEGAL-LITTERATURE / « Peuple de l’eau », un hymne aux îles du Saloum

    Dakar, 18 sept (APS) – Le dernier recueil de poèmes de l’écrivain Issa Damaan Sarr intitulé « Peuple de l’eau », constitue un hymne exprimant la joie, la nostalgie mais aussi la reconnaissance d’un enfant à son terroir d’origine, en l’occurrence les îles du Saloum précisément Niodior et à son peuple les Ñoominka.

    « Ce recueil part d’un besoin d’exprimer ma reconnaissance pour ce que ce peuple m’a donné et aussi c’est lorsqu’on quitte son île qu’on le découvre, car au-delà de la reconnaissance et de la gratitude, il y a une certaine nostalgie », a expliqué l’auteur.

    L’ouvrage édité en 2023 par Al Fàruq édition/Jimsaan présente une  »image globale »  du pays serer Ñoominka niché dans le delta du Saloum (centre du Sénégal) où l’auteur va au-delà de ce qui est retenu de cet espace touristique, inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco en 2011.

    A travers 35 poèmes, Issa Damaan Sarr dépeint le tableau des us et coutumes de ce peuple insulaire, dont les origines remonteraient autour du Nil, en Egypte.

    Outre la culture Serer et ses croyances, le poête évoque notamment la figure de  »Maama Ngéecc » ou encore des ‘’Maad pangool’’, des esprits rois auxquels il dédie des vers dans le recueil.

    Les questions environnementales sont également prises en charge par l’auteur. Il en est ainsi avec le thème central du recueil : l’eau, une question « vitale et fondamentale », selon l’auteur, insistant sur les problématiques sociales et historiques de son royaume d’enfance.

    Se présentant comme « la bouche de la nature », Issa Damaan Sarr chante dans le poème intitulé « Delta, mon amour ! », « Aucune pollution, aucune souillure ne saura étouffer mon amour pour lui ».

    « L’idée était de faire découvrir ce terroir, ce pays parce qu’à chaque fois que l’on parle du delta du Saloum, on pense au tourisme, à l’environnement, à la belle nature, aux mangroves, mais il y a un peuple, une communauté qui est là et qui interagit avec cet environnement. Ce peuple a un vécu historique et culturel très riche », a encore fait valoir l’écrivain.

    « Dans une langue précise et lumineuse, il révèle la texture de leur sensibilité au monde, leurs chemins anciens et nouveaux à travers les sables du Sahara et les embruns de l’Atlantique », souligne le préfacier à la quatrième de couverture de l’ouvrage, Felwine Sarr.

    Selon cet universitaire, également originaire des îles du Saloum « le verbe poétique de Damaan rend à ces élans de vie, dans l’espace du langage, leur incandescence et leur mystère ».

    Spécialisé en études africaines, Issa Damaan Sarr prépare actuellement une thèse de doctorat à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Il est également cofondateur de la plateforme « Firi » dédiée à l’oralité, à la traduction et à la diffusion des savoirs. Il écrit en français et en serer

    Le recueil « Peuple de l’eau » a été lauréat en 2022 du prix Ibrahima Sall du concours  »Parlons poésie ». Ce qui a prévalu la publication du manuscrit, cette année par Al Fàruq édition/Jimsaan.

    FKS/ADL/SMD/MTN

     

     

  • SENEGAL-CINEMA / « Karfa Samathé, village de Sindone » : un film sur les réalités sociales à Goudomp

    SENEGAL-CINEMA / « Karfa Samathé, village de Sindone » : un film sur les réalités sociales à Goudomp

    Dakar, 16 sept (APS) – Le film d’école ‘’Karfa Samathé, village de Sindone’’, projeté vendredi au centre culturel Blaise Senghor, en présence du maire de Goudomp, Vieux Malang Cissé, et du directeur de la cinématographie, Germain Coly, raconte des réalités sociales du sud du Sénégal, principalement de Goudomp.

    Ce court métrage met en exergue plusieurs thématiques liées à la richesse naturelle de cette zone confrontée à l’insécurité, sur fond d’histoires d’amour.

    ‘’ La Casamance a un décor naturel que nous avons voulu montrer en parlant d’une histoire liée aux réalités. Le mariage forcé, l’insécurité, le viol, la valorisation des produits locaux sont autant de sous thèmes développés dans ce film’’, souligne le groupe Ibara Ciné, qui est à l’initiative du film.

    Cette fiction raconte l’histoire de la jeune Karfa confiée, après la mort par couches de sa mère, à sa tante qui engage des violeurs pour anéantir sa vie. Celle-ci, en plus de maltraiter Karfa, s’oppose à un mariage arrangé avec un homme riche vivant hors du pays.

    Le film montre surtout la beauté naturelle de la Casamance avec ces plans panoramiques tournés avec un drone sur le village et prône la valorisation des produits locaux, notamment les fruits.

    Il est porté par des acteurs qui jouent pour la plupart leur premier film, sauf l’un d’eux, Ibrahima Fall, qui a interprété le second rôle. Ressortissant de Goudomp, Fall a fait ses armes dans plusieurs films et séries sénégalais.

    Le court métrage ‘’Karfa Samathé, village de Sindone’’ est le troisième film produit par le projet ‘’Ibara Ciné’’ qui s’investit dans la formation aux métiers du cinéma et de l’audiovisuel des jeunes du département de Goudomp (Sédhiou, Sud) et de la Casamance.

    Il a été rendu possible grâce à l’appui du Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (FOPICA) de la Direction de la cinématographie du Sénégal, selon le directeur de la cinématographie Germain Coly.

    ‘’La collaboration a commencé avec mon prédécesseur Hugues Diaz. Quand je suis arrivé en 2020, nous avons octroyé une subvention de dix millions au groupe ‘’Ibara’’ pour la formation de ces jeunes et deux films ont été produits sur + le puit sacré de Goudomp+ et un autre +sur le vol de bétail+‘’, a expliqué M. Coly. Il a salué l’engagement et la rigueur du travail accompli par les jeunes promoteurs du film.

    Il informe qu’un deuxième financement de trente millions de francs CFA a été encore octroyé au groupe ‘’Ibara Ciné’’, lequel pourra ainsi former un nombre beaucoup plus important de jeunes aux métiers techniques du cinéma.

    Le maire de Goudomp, Vieux Malang Cissé, salue une initiative qu’il faut accompagner, encourager et soutenir.

    ‘’Le film montre une Casamance qui regorge de potentialités, mais aussi une Casamance pauvre. C’est ce contraste soulevé qu’il faut relever. Nous avons un défi énorme. Nous avons énormément des richesses naturelles, mais nous sommes dans une pauvreté matérielle’’, a relevé l’édile. Il appelle à mutualiser les efforts pour changer le quotidien de Goudomp et promet d’offrir une séance de projection du film à la commune.

    FKS/ASG

  • SENEGAL-FRANCE-TEMOIGNAGES / Un universitaire et un cinéaste saluent l’engagement de Laurence Gavron

    SENEGAL-FRANCE-TEMOIGNAGES / Un universitaire et un cinéaste saluent l’engagement de Laurence Gavron

    Dakar, 16 sept (APS) – Le cinéaste sénégalais Mamadou Sellou Diallo et le professeur de lettres Ibrahima Wane saluent l’engagement dans la construction de la mémoire et surtout dans l’appropriation et la transmission de cette dernière dont a fait preuve la cinéaste franco-sénégalaise Laurence Gavron, décédée jeudi dernier à Paris, à l’âge de 68 ans.

    Laurence Gavron, inhumée lundi à Bagneux (France),  »s’est frayée un chemin avec un engagement éthique d’accompagner et de construire la mémoire’’, magnifie le premier dans un entretien téléphonique avec l’APS.

    Mamadou Sellou Diallo avait animé en mai 2022 une causerie organisée par le Festival du documentaire de Saint-Louis en hommage à Laurence Gavron. Une rétrospective avait alors permis de présenter toute sa filmographie.

    Diallo estime que la disparition de Laurence Gavron est ‘’une grande perte’’, expliquant qu’elle fait partie de ces cinéastes qui travaillent sur les relations sociales.

    Plusieurs de ses films ont été dédiés à des ‘’trésors humains vivants’’, à l’image de ‘’Samba Diabaré Samb, le gardien du temple’’ (2006) ou encore de ‘’Yandé Codou Sène, la diva Sérère’’ (2008) et ‘’Ndiaga Mbaye, le maître de la parole’’ (2004), rappelle Mamadou Sellou Diallo qui enseigne le cinéma à l’université Gaston-Berger de Saint-Louis.

    ‘’Elle s’est frayée un chemin dans ce qui nous lie. Son cinéma est un cinéma de relation, un cinéma humain’’, analyse-t-il, ajoutant que la réalisatrice franco-sénégalaise, qui a obtenu la nationalité sénégalaise en 2008, a aussi étendu sa curiosité vers des communautés vivant au Sénégal.

    Il s’agit de ses films sur les communautés libanaise, cap-verdienne ou encore vietnamienne établies à Dakar avec respectivement les documentaires ‘’Naar bi, loin du Liban’’ (1999), ‘’Saudade à Dakar’’ (2005), ‘’Si loin du Vietnam’’ (2016).

     »Laurence Gavron a senti au contact de certaines figures du patrimoine immatériel sénégalais qu’il avait là un gisement important qu’il fallait explorer et permettre aux populations, et surtout, aux nouvelles générations de se l’approprier et permettre au monde de le découvrir. C’est ce qui a produit cette série autour des trésors de la tradition. Elle a vraiment essayé de montrer la richesse et la diversité de la culture sénégalaise et surtout, d’ouvrir les voies de sa transmission aux générations futures  », a pour sa part témoigné le professeur de lettres Ibrahima Wane.

     »Hyènes », le déclic

     

    Il explique que le déclic de ses films est parti du plateau de tournage du film  »Hyènes » (1992) du réalisateur Djibril Diop Mambety, où Laurence Gavron a fait le making off avec ‘’Ninki Nanka, le Prince de Colobane’’, 1991 – portrait du cinéaste Djibril Diop Mambety- et a rencontré Ndiaga Mbaye. Sur le plateau de tournage du film qu’il dédie à Ndiaga Mbaye, le maître de la parole, elle rencontre Samba Diabaré Samb et Boucounta Ndiaye, selon Wane. Il relève que c’est à partir de là que la cinéaste a senti l’importance de ce patrimoine dont étaient porteur ces personnalités.

     »Elle était impressionnée par la figure, la personnalité de Samba Diabaré Samb et les valeurs de dignité, de générosité qu’il chante. (…). Elle a fait Yandé Codou la diva sérère, qui avait été rappelée au-devant de la scène par le centenaire Léopold Sédar Senghor. Elle voulait faire Doudou Ndiaye Coumba Rose mais y à renoncer quand elle a appris qu’un autre réalisateur avait ce projet », fait savoir Wane, professeur de lettres à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD).

    Pour Ibrahima Wane, Laurence Gavron a véritablement fait  »toute une archéologie du patrimoine » qui, aujourd’hui, est une œuvre précieuse, parce que toutes ces personnalités ont disparu. Il ajoute que la réalisatrice franco-sénégalaise vivait profondément la culture sénégalaise et  »elle se considérait comme une Sérère et en tant que Sérère, elle prenait les Peuls comme ses cousins à plaisanterie à qui elle a consacré une exposition photos et un livre ».

    Si les films de Laurence Gavron qui se faisait appeler familièrement ‘’Sérère bou khess’’ (La Sérère blanche) exhument la mémoire sénégalaise à travers des personnages gardiens des traditions, ses livres campent le décor de Dakar, à l’image de ses polars ‘’Boy Dakar’’ (Le Masque, 2008), ‘’Hivernage’’ (Le Masque, 2009) et ‘’Fouta Street’’ (Le Masque, 2017 – Prix du roman d’aventures 2017).

    Son projet de film documentaire sur le fondateur de la revue  »Présence Africaine », Alioune Diop, s’inscrit dans cette construction de la mémoire, avait-elle dit à Saint-Louis lors d’une causerie organisée en mai 2022.

    Laurence Gavron, née à Paris en 1955, repose au cimetière de Bagneux, conformément à l’annonce faite lundi par ses enfants, Georgia et Nathan Schafer, dans une note émouvante.

    Ils espèrent organiser dans les mois à venir une cérémonie à Dakar, ville ‘’qui l’avait adoptée, transformée, sénégalisée’’, disent-ils, annonçant la projection, à cette occasion, des films dans lesquels elle exprime sa reconnaissance et son amour pour le Sénégal.

    FKS/ASG 

  • SENEGAL-CAMEROUN-CINEMA / Le Sénégal, pays invité d’honneur de la 27e édition du ‘’festival Ecrans Noirs’’ à Yaoundé

    SENEGAL-CAMEROUN-CINEMA / Le Sénégal, pays invité d’honneur de la 27e édition du ‘’festival Ecrans Noirs’’ à Yaoundé

    Dakar, 15 sept (APS) – Le Sénégal sera l’invité d’honneur de la 27e édition du ‘’festival Ecrans Noirs’’, prévue du 14 au 21 octobre prochains au musée national de Yaoundé, au Cameroun, a appris l’APS des organisateurs.

    Dans un communiqué de presse, ils annoncent qu’un hommage sera rendu à cette occasion à la légende du cinéma africain, le réalisateur sénégalais Sembene Ousmane, dont on célèbre le centenaire cette année (1923-2023).

    Pour les initiateurs du ‘’festival Ecrans Noirs’’, Sembene Ousmane est à la fois ‘’un maître du cinéma, un inventeur de formes, un artiste du peuple, un critique implacable des systèmes et des institutions qui asservissent l’homme et un incomparable chantre de l’humanisme africain’’.

    Le thème de cette édition ‘’Le cinéma en Afrique, toujours une école du soir’’ est inspiré de Sembene Ousmane, selon le communiqué.

    Deux films sénégalais-‘’Que le père soit’’ de Clarence Delgado et ‘’Dans le noir’’ de Mor Talla Ndione- figurent dans la vingtaine de films sélectionnés. 

    Les promoteurs précisent qu’après Douala, le festival sera décentralisé cette année au grand nord du Cameroun, à Adamaoua, dans le nord et l’extrême nord du pays.

    ‘’Quinze jours de projections sont prévues dans 10 communes de ces régions’’, ont-ils souligné, indiquant qu’un espace dénommé ‘’kids cinema corner’’ sera réservé aux enfants de 4 à 13 ans. Il sera ouvert du 10 au 21 octobre prochain.

    AN/FKS/ASG

  • SENEGAL-FRANCE-CINEMA-NECROLOGIE-REACTION / Décès de Laurence Gavron: Aliou Sow salue  »‘’une femme de terrain, une artiste au sens fort du mot’’

    SENEGAL-FRANCE-CINEMA-NECROLOGIE-REACTION / Décès de Laurence Gavron: Aliou Sow salue  »‘’une femme de terrain, une artiste au sens fort du mot’’

    Dakar, 15 sept (APS) – Le ministre de la Culture et du Patrimoine historique Aliou Sow a rendu hommage à la réalisatrice franco-sénégalaise Laurence Gavron, décédée dans la nuit de mercredi à jeudi, saluant ‘’une femme de terrain, une artiste au sens fort du mot’’.

    La cinéaste, photographe et femme de lettres franco-sénégalaise, Laurence Gavron, connue pour ses travaux sur la mémoire, est décédée à l’âge de 68 ans à Paris, des suites d’une longue maladie.

    Dans un communiqué, le ministre salue  »les talents de la femme créatrice » qu’était Laurence Gavron qui, dit-il, ‘’en ses mains tenaces et expertes, a tenu et libéré, pour un public aussi nombreux que divers, des pensées et des émotions qui continueront de marquer les esprits et les cœurs’’.

     »Elle savait émouvoir dans un élan de fraternels amicaux », a écrit, dans le texte intitulé ‘’Adieu Laurence !’’, le ministre, qui a présenté les condoléances du chef de l’Etat, de l’ensemble du gouvernement à la famille de la défunte et à  »ceux qui pleurent sa disparition ».

    Selon lui,  »la cinéaste, surdouée pour les documentaires, a mis en lumière des grands hommes et de grandes femmes amplifiant ainsi leur vécu légendaire et portés à rester pour les générations présentes et futures, des figures modèles, références incontestables des valeurs que charrie la culture sénégalaise’’.

    Le ministre fait référence aux films sur Yandé Codou Sène, Samba Diabaré Samb et Ndiaga Mbaye et aussi à ces communautés venues d’ailleurs qui se sont intégrées à la société sénégalaise pour construire avec elle ‘’un commun vouloir de vie commune’’.

    Aliou Sow a aussi rappelé son œuvre littéraire notamment avec  »Boy Dakar »,  »Fouta Street »,  »Hivernage », qui sont les  »signes » de sa ‘’sénégalité.

    Laurence Gavron, disparue à l’âge de 68 ans, sera enterrée, lundi, à Bagneux (France), ont annoncé ses enfants qui espèrent organiser une cérémonie à Dakar dans les mois à venir.

    FKS/OID

  • SENEGAL-SANTE / Un livret de recettes culinaires à base de produits locaux pour lutter contre les MNT

    SENEGAL-SANTE / Un livret de recettes culinaires à base de produits locaux pour lutter contre les MNT

    Dakar, 14 sept (APS) – Le directeur général de la santé, Bernabé Gning, a procédé jeudi au lancement du livret de recettes culinaires conçu dans le cadre de la lutte contre les maladies non transmissibles (MNT), qui représentent près des trois-quarts des décès enregistrés dans le monde.

    Ce guide, conçu avec l’appui des médecins gastro-entérologues et des chefs culinaires, servira de support aux acteurs communautaires de santé dans le cadre de la promotion d’une alimentation saine et équilibrée pour prévenir les maladies non transmissibles telles que le diabète, le cancer, l’hypertension.

    ‘’On parle d’épidémie parce qu’aujourd’hui en prenant la pire des conséquences de la maladie qui est le décès, les maladies non transmissibles dans le monde sont à l’origine de près des trois-quarts de décès enregistrés’’, a-t-il indiqué.

    Le Directeur général de la santé a rappelé qu’au Sénégal, 45% de tous les décès enregistrés en 2022 étaient imputés aux maladies non transmissibles, qui sont en train de causer beaucoup de décès. On serait même selon lui tenté de dire qu’elles sont même sur le point de ‘’décimer des parties entières de l’humanité’’. 

    ‘’Devant un problème aussi grave, le ministère de la Santé et de l’Action sociale a conçu et élaboré une arme de traitement qu’on appelle un livret de recettes culinaires à base de produits locaux […]’’, a déclaré le docteur Bernabé Gning.

    Il est également revenu sur les causes des maladies non transmissibles liées, entre autres, à cinq grands groupes de facteurs de risque, parmi lesquels la sédentarité, le tabagisme, l’alcool, et surtout, une alimentation malsaine et déséquilibrée. Le Directeur de la santé estime que si les gens mangent mieux, ils tomberont moins souvent malades.

    La cérémonie de lancement de ce livret est organisée par la division de la lutte contre les maladies non transmissibles (DLMNT), en collaboration avec l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (CICODEV) et la coopération luxembourgeoise. 

    NNN/FD/ASG/MTN