Catégorie : Culture

  • SENEGAL-CULTURE / Une fédération régionale des associations d’artistes et acteurs culturels mise sur pied à Sédhiou

    SENEGAL-CULTURE / Une fédération régionale des associations d’artistes et acteurs culturels mise sur pied à Sédhiou

    Dakar,13 sept (APS) –  Les associations des artistes et acteurs culturels de Sédhiou ont mis sur pied une fédération régionale à l’issue d’une assemblée générale organisée le 9 septembre dernier au centre culturel régional de Sédhiou, a annoncé, mercredi, le ministère de la Culture et du Patrimoine historique.

    La rencontre a permis l’installation d’un conseil d’administration et d’un bureau de la fédération présidé par le réalisateur Ibrahima Biaye, par ailleurs directeur du groupe Ibara de Goudomp, souligne un communiqué transmis à l’APS.

    Pour les organisateurs, l’assemblée générale constitutive de la nouvelle Fédération régionale des associations d’artistes et d’acteurs culturels de Sédhiou (Federacs) a connu ‘’un franc succès avec la présence d’une centaine de participants’’.

    ‘’ Les 15 délégués élus lors des assemblées générales départementales précédentes de Goudomp, Bounkiling et Sédhiou, accompagnés d’une quinzaine d’autres représentants d’associations d’artistes et d’acteurs culturels par département, ont rallié le Centre culturel pour prendre part à cette grande rencontre’’, précisent-ils.

    Après un débat sur les textes statutaires, un bureau de six membres a été mis en place, informe la même source. Son élection s’est déroulée en présence du doyen Ibrahima Ndiaye, conseiller en charge de la culture à la commune de Sédhiou et de Mamadou Ben Cissé, de l’Ong ‘’Londo Loolo’’.

    Mamadou Lamine Bodian de l’Association des artistes comédiens du théâtre sénégalais (Arcots) et Malamine Diatta, acteur culturel et juriste, ainsi que d’autres personnes ressources ont pris part à la rencontre.

    L’équipe du centre culturel régional de Sédhiou a coordonné tout ce processus, indique-t-on.

    Le nouveau bureau compte présenter bientôt une feuille de route et ses projets au ministère d la Culture.

    ‘’Elle sera axée principalement sur la formation et la valorisation du patrimoine culturel, le montage d’un grand évènement pluridisciplinaire et la labellisation de son agenda culturel régional’’, souligne le document.

    Le projet de création de cette fédération est né de la rencontre entre le ministre de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow, et les artistes et acteurs culturels de la région.

    C’était le 26 février dernier en marge du conseil présidentiel territorialisé de développement, rappelle le communiqué.

    Bureau de la fédération

    – Président : Ibrahima Biaye, réalisateur   »groupe Ibara » (Goudomp)

    – Vice-président : Masse Babou, de  »Ujac/mw » (Bounkiling)

    – Secrétaire général : Malamine Mané, musicien du  »Groupe Njama Naaba » (Goudomp)

    – Secrétaire général administratif : Adama Diémé, peintre dit Dodo de  »Sed’Art » (Sédhiou)

    – Trésorier général : Alassane Sané, Dj et membre de  »IRDAC » (Bounkiling)

    – Trésorier adjoint : Lamine Bayo, comédien de la troupe  »Tessito » (Sédhiou)

    Commissaires aux comptes

    – Aminata Diadhiou de la troupe  »Kambeng kafo » (Bounkiling)

    – Edouard Sadio du groupe de danse  »Pobar Wassou » (Goudomp)

    – Insa Diatta, acteur des cultures urbaines de  »Casa Global services » (Sédhiou)

    FKS/MD/ASG

  • SENEGAL-FRANCE-CULTURE-NECROLOGIE / Décès de la cinéaste et femme de lettres Laurence Gavron

    SENEGAL-FRANCE-CULTURE-NECROLOGIE / Décès de la cinéaste et femme de lettres Laurence Gavron

    Dakar, 14 sept (APS) – La cinéaste, photographe et femme de lettres franco-sénégalaise, Laurence Gavron, connue pour ses travaux sur la mémoire, est décédée dans la nuit du mercredi au jeudi à l’âge de 68 ans à Paris, des suites d’une longue maladie, a appris l’APS auprès de sa famille.

    L’artiste, née à Paris en 1955, a commencé à fréquenter le Sénégal il y a plus de trente ans. Elle y a réalisé des films documentaires, écrit des romans et effectué des travaux photographiques rendant compte d’un attachement à un pays, à ses arts, son histoire et à sa culture. Elle vivait à Dakar depuis 2002 et a acquis la nationalité sénégalaise en 2008. Elle avait en préparation un film sur Alioune Diop, le fondateur de la revue Présence Africaine et de la maison d’édition du même nom.

    Le Sénégal et des aspects de la vie des Sénégalais sont au cœur de ses quatre romans : ‘’Marabouts d’ficelle’’ (La Baleine, 2000), les polars ‘’Boy Dakar’’ (Le Masque, 2008) et ‘’Hivernage’’ (Le Masque, 2009) et ‘’Fouta Street’’ (Le Masque, 2017 – Prix du roman d’aventures 2017).

    Au cinéma, la plupart de ses documentaires ont été réalisés au Sénégal, dressant le portrait d’artistes – ‘’Ninki Nanka, le Prince de Colobane’’, 1991 – portrait du cinéaste Djibril Diop Mambety), ‘’Le Maître de la parole – El Hadj Ndiaga Mbaye, la mémoire du Sénégal’’, 2004, ‘’Samba Diabaré Samb, le gardien du temple’’, 2006, ‘’ Yandé Codou Sène, Diva Séeréer’’, 2008. Elle effectue aussi une plongée dans la vie des communautés, réalisant, en 1999, ‘’Naar bi, loin du Liban’’, sur les Libanais au Sénégal), en 2005, ‘’Saudade à Dakar’’, sur les Cap-verdiens établis à Dakar), en 2008, ‘’Assiko !’’, ‘’Si loin du Vietnam’’ (2016).

    Laurence Gavron est également l’auteur de ‘’Y’a pas de problème ! : fragments de cinémas africains’’ (1995), ‘’Sur les traces des mangeurs de coquillages’’ (2000), sur les fouilles archéologiques dans le Sine-Saloum. ‘’Juifs Noirs, les racines de l’olivier’’ (2015) et ‘’Le Père du marié’’ (2022) figurent aussi dans sa filmographie. Le long-métrage de fiction ‘’Hivernage’’, d’après son roman éponyme, n’était pas encore sorti.

    Titulaire d’une maîtrise de lettres modernes, option cinéma, en 1977, Laurence Gavron débute sa carrière comme journaliste et critique de cinéma en publiant des articles ou critiques de films pour différents journaux et revues, dont ‘’Positif’’, ‘’Cahiers du cinéma’’, ‘’Libération’’ et ‘’Le Monde’’. Elle a aussi travaillé pour la télévision, comme assistante, journaliste et réalisatrice sur ‘’Cinéma, Cinémas’’, ‘’Étoiles et Toiles’’, ‘’Métropolis’’, ‘’Absolument Cinéma’’, ‘’Après la sortie’’…

    Laurence Gavron a débuté la réalisation de films documentaires en 1980 avec le portrait d’Eddie Constantine, ‘’Just like Eddie’’. S’en suivent des courts-métrages de fiction, ‘’Fin de soirée’’, ‘’Il maestro’’ (1986).

    Gavron était aussi photographe. Elle a réalisé une série sur la culture du sel à Palmarin, les Peuls dans le Djolof et le Ferlo, le travail du coton au Sénégal oriental. Ces travaux ont fait l’objet d’expositions à Gorée, Regards sur cours (2006, 2013), à la mairie de Dakar-Plateau (2006), au Goethe Institut (2007), aux Cours Sainte-Marie de Hann (2007), au Musée de la Femme Henriette-Bathily à Gorée (2007), à l’Institut français de Dakar (2011).

    ADC/OID

  • SENEGAL-TUNISIE-CINEMA / Le Sénégal, invité d’honneur des Journées cinématographies de Carthage

    SENEGAL-TUNISIE-CINEMA / Le Sénégal, invité d’honneur des Journées cinématographies de Carthage

    Dakar, 12 sept (APS) – Le Sénégal sera le pays invité d’honneur de la 34ème session des Journées cinématographiques de Carthage (JCC 2023, Tunisie) prévues du 28 octobre au 4 novembre prochains, ont annoncé, mardi, les organisateurs.

    Dans un communiqué de presse, ils rappellent que le Sénégal a été dès l’origine « un fidèle compagnon du parcours historique des JCC », un festival créé en 1966 par le critique et réalisateur tunisien Tahar Chériaa.

    « Le Sénégal, pays invité de la session, et dont le cinéma a été dès l’origine, un fidèle compagnon du parcours historique des JCC, depuis le premier +Tanit d’or+ du festival remporté en 1966 par Ousmane Sembene pour +La Noire de… »+, souligne ainsi le communiqué.  

    Le Sénégal a été pays invité d’honneur de la 29e édition des JCC organisé en novembre 2018 en présence de l’ancien ministre de la Culture, Abdou Latif Coulibaly, et de Nejip Ayed, alors directeur général des JCC.

    Les Journées cinématographiques de Carthage, avec ses compétitions officielles réservées comme toujours aux nouveaux films de création artistique des pays africains et arabes, mettent aussi à l’honneur la Jordanie, un pays auquel est consacré le « Focus 2023 », informe le communiqué.

    Les organisateurs annoncent « qu’un coup de projecteur sera mis sur cette jeune cinématographie arabe qui s’affirme par la qualité de ses films et par la nouvelle dynamique mise en place pour son soutien au cinéma ».

    Ils soulignent que la mise à l’honneur de ces deux cinématographies, celles du Sénégal et de la Jordanie, qui sera aussi l’occasion de la venue d’importantes délégations, va s’accompagner d’hommages à de grandes figures.

    Dans un programme, ou, aux côtés des projections de films, seront présents des événements liés à d’autres expressions culturelles de ces deux pays, selon les promoteurs.

    L’inscription des films dans les différentes compétitions a été clôturée depuis le 15 août dernier.

    La Tunisie va célébrer lors de cette 34e session des JCC, « à titre de section exceptionnelle », l’année du « Centenaire du cinéma tunisien lancée depuis décembre 2022 », indiquent les organisateurs.

    FKS/ASG/MTN

  • SENEGAL-FRANCE-LITTERATURE / « Le verbe libre ou le silence », de Fatou Diome, un vibrant plaidoyer pour la liberté des écrivains

    SENEGAL-FRANCE-LITTERATURE / « Le verbe libre ou le silence », de Fatou Diome, un vibrant plaidoyer pour la liberté des écrivains

    Dakar, 11 sept (APS) – L’écrivaine franco-sénégalaise Fatou Diome, membre de l’Académie royale de Belgique, plaide pour la liberté d’écriture et des écrivains dans son dernier essai intitulé « Le verbe libre ou le silence », paru en août dernier.

    Ce livre de 185 pages édité par la maison d’édition française Albin Michel est un cri du cœur, un ras-le-bol de l’auteur envers une certaine attitude qu’elle nomme « la cavalière », ces éditeurs « censeurs, donneurs de directives et de leçons », qui sont certes « bien sûr respectables », mais qui, selon elle, restent « des commerçants ».

    La romancière pose ainsi un débat sur la liberté d’écrire ou le silence et revient en large sur le plaisir d’écrire en estimant que l’écriture égale « liberté, plaisir et jubilation ».

    Fatou Diome démarre son livre par une ode à l’écriture, délecte ses lecteurs de son plaisir d’écrire la nuit, une complicité avec cette dernière qu’elle partage avec des sommités comme Balzac, Sembène Ousmane ou Shakespeare.

    « L’acte d’écrire avait quelque chose d’une libération jubilatoire – On écrit pour aller d’urgence à l’essentiel – J’ai toujours pensé qu’écrire est l’une des façons les moins bêtes de perdre son temps. L’écriture n’est pas l’adversaire, mais le fidèle allié », martèle-t-elle dès le premier chapitre du texte, qui en compte sept.

    Au fil des pages, la romancière défend la liberté des auteurs et de l’écriture, en même temps qu’elle met au banc des accusés les éditeurs ou éditrices qui naguère avaient « pour mission d’accompagner une œuvre ».

    « Désormais certains (…) mettent la main à la pâte pour plier le roman au goût du jour, oubliant que le métier d’écrire est une aventure solitaire, un engagement de soi, vital et nécessaire », écrit Fatou Diome, ajoutant : « On écrit parce qu’on ne pourrait vivre sans. »

    Pour celle dont l’écriture est de l’archéologie et pour qui il faut aller au fond des choses, « le verbe libre, plus de vérité et moins de jeu de dupes ! la fraternité ne rassemble pas ».

    Fatou Diome part d’une expérience « traumatisante » vécue avec une éditrice, pour écrire ce livre. Elle raconte cet échange téléphonique dans une quinzaine de pages (pp. 49-62).

    « J’ai choisi de m’occuper de toi. J’ai donc récupéré ton dernier manuscrit ; je l’ai même déjà lu (…) J’ai bien compris l’idée du livre, mais tu dois changer certaines choses, il faut que tu resserres… Tu dois enlever ceci… tu dois plutôt ajouter cela… Il doit être comme ceci… Et comme cela… Donc, tu dois … il faut que tu… Il faut que… » écrit Fatou Diome.

    Elle rapporte ainsi la conversation téléphonique qu’elle a eue avec cette cavalière qui a interrompu la danse de sa plume et transformé son écriture en un champ de bataille, un lieu d’asphyxie.

    Pour l’auteure du roman « Le Ventre de l’Atlantique », publié en 2003 aux éditions Anne Carrière (France), chacune des interventions de la cavalière sur son livre gâchait plusieurs nuits d’écriture. Pour la première fois, elle a pensé à arrêter d’écrire, « du moins de publier », s’indigne-t-elle.

    Révoltée contre ces bâtisseurs de cloisons

    La romancière franco-sénégalaise n’en a pas seulement que contre ces éditeurs « cavalières censeurs ». Elle dénonce aussi cet acharnement de ces bâtisseurs de cloisons à tenir les écrivains dans une cage, s’opposant ainsi à ce qu’est fondamentalement la littérature, « un entrelacs de bras de mer qui naissent tous du même océan de l’existence humaine et convergent vers lui pareillement ».

    Elle estime que la littérature n’est ni africaine, encore moins francophone ou féminine. « La littérature se soucie vraiment de l’ensemble du genre humain, toute barrière séparant l’humain de son frère n’est qu’une hérésie contre le projet littéraire lui-même », fait-elle valoir.

    Selon Fatou Diome, ces bâtisseurs de cloisons ne font pas du tort qu’aux écrivains, ils rétrécissent également l’horizon des lecteurs en segmentant les œuvres proposées.

    Elle s’élève contre ces « propos scandaleux » proférés à son encontre, notamment cette analyse de ce brillantissime homme de lettres, un polyglotte, sur son livre « Inassouvies, nos vies » (2008), qui lui demande de faire « des livres moins complexes, moins philosophiques et poétiques, de plus joyeux, enfin un livre africain ».

    « Il faut que vous nous écriviez de petites histoires sympathiques qui donnent envie de voyager en Afrique, ça intéressera plus le public. Et puis, vous avez un vrai talent de conteuse, faites-nous des œuvres typiquement africaines… » rapporte Fatou Diome (page 83).

    Elle estime que la littérature africaine ne sera adulte que lorsque les éditeurs, les critiques, les lecteurs et les professeurs ne chercheront plus la confirmation de clichés caducs dans les textes et se contenteront d’aller vers leurs livres simplement en quête d’une littérature de qualité.

    « Pourquoi un artiste européen aurait-il le droit de s’intéresser au monde entier et ses collègues africains, eux, seraient priés de rester cloîtrés dans les limites géographiques et thématiques de  leur continent ? » s’interroge l’écrivaine.

    Dans l’essai « Le verbe libre ou le silence » où Fatou Diome assène ses vérités légitimes, le repérage des intertextes donne plus de sens et rallie à sa cause une longue liste d’écrivains remarquables et à qui elle rend hommage. Ainsi de Gabriel Garcia Màrquez, John Steinbeck, Daniel Keyes, le sage Cheikh Hamidou Kane, Sembène Ousmane qui « tronque son rendez-vous galant pour l’écriture », ou encore Léopold Sédar Senghor, Cheikh Anta Diop.

    Comme dans son roman « Le Ventre de l’Atlantique », dans ce nouvel essai, les mots sont entre flux et reflux, au rythme des vagues et des rames dans l’Atlantique qu’est la littérature.

    Fatou Diome se demande ainsi si la littérature ne court pas à sa perte, parce que beaucoup d’éditeurs n’écoutent plus que le marché.

    FKS/ASG/MTN/ESF

  • SENEGAL-ENVIRONNEMENT-CULTURE / Tambacounda : les acteurs culturels invités à s’impliquer dans la sauvegarde d’espèces locales menacées (inspecteur)  

    SENEGAL-ENVIRONNEMENT-CULTURE / Tambacounda : les acteurs culturels invités à s’impliquer dans la sauvegarde d’espèces locales menacées (inspecteur)  

    Tambacounda, 11 sept (APS) – L’inspecteur régional des eaux et forêts de Tambacounda, le colonel Mamadou Gaye, a invité les acteurs culturels locaux à lancer des messages de sensibilisation pour la préservation d’espèces locales d’arbres en voie de disparition dans la région à travers leurs modes d’expressions artistiques.

     »Chaque acteur culturel dans son domaine spécifique qui le concerne, qu’il soit  musicien ou dans l’art plastique et du théâtre, peut lancer des messages pour sensibiliser les populations sur les espèces locales en voie de disparition’’, a suggéré dimanche M. Gaye, lors de la cérémonie de lancement  du concept ‘’un artiste, un arbre’’.

    ‘’C’est pourquoi, a-t-il expliqué, nous pensons qu’avec cette journée, les populations, toutes les couches confondues, seront de plus en plus sensibilisées sur l’importance de ces espèces locales que nous devons protéger pour les générations futures’’.

    Il a particulièrement insisté sur la préservation de l’espèce appelée localement + mbép’+ du nom scientifique,  »Sterculia setigera », qui, selon lui,  »est très menacée » au niveau de la région.  »La région de Tambacounda qui était réputée comme étant la zone de prévalence de cette espèce, eu égard aux différents comptoirs commerciaux qui étaient là et aux industries qui exploitaient la gomme arabique (mbép), est en train de perdre cette vocation », a-t-il déploré, relevant que de plus en plus,  »ces industries se raréfient, à cause de la disparition de cette espèce, du fait d’actions anthropiques mais également du changement climatique ».

    Le colonel a précisé que cette cérémonie de lancement du concept ‘’un artiste, un arbre’’, s’inscrit à travers les acteurs culturels, dans le même sillage de promotion des espèces locales, que la campagne de reboisement lancée dans la région, au mois d’août dernier, à l’occasion de la célébration de la journée nationale de l’arbre  avec le slogan ‘’un citoyen, un arbre pour des villes durables’’.

    Il a estimé qu’  »on ne peut pas parler d’environnement, d’arbres sans parler de culture, parce que les deux notions sont liées’’.  A ce propos, a-t-il soutenu :  »les arbres font la particularité de certaines grandes villes et localités du pays », faisant allusion au ‘’khaye’’, pour  la ville de Thiès.  » Ici à Tambacounda, plusieurs villages ‘’tirent leurs noms d’espèces locales’’, a-t-il ajouté.

     »L’espèce, +Ceiba pentandra+, localement appelée +bantang+ a donné son nom à des villages de la région comme Bantang tingting, et Bantang nini. Le village de Nétéboulou, a tiré son nom du +nété+, du nom scientifique +Parkia biglobosa+ a-t-il encore soutenu, estimant que cela veut dire que  »les espèces locales contribuent au développement culturel et à l’identité culturelle de nos différents villages’’.

    ‘’C’est pourquoi, on a lancé ce slogan avec l’ensemble des acteurs culturels, pour promouvoir ces espèces locales qui sont en train de disparaitre au niveau de la région Tambacounda’’, a encore justifié M. Gaye.

    BT/AB

     

  • SENEGAL-PATRIMOINE-CULTURE-PROFIL / Diossy Mbengue, mémoire vivante du « penc » de Mbot

    SENEGAL-PATRIMOINE-CULTURE-PROFIL / Diossy Mbengue, mémoire vivante du « penc » de Mbot

    Dakar, 9 sept (APS) – Il faut vraiment s’employer, pour interrompre Oumar Mbengue, 74 ans, quand il se met à narrer l’histoire de la communauté lébou, les premiers habitants de la région de Dakar, dont il représente une véritable mémoire vivante.

    Surnommé Pa Diossy par ses intimes, Oumar Mbengue utilise toute la passion autorisée par son âge pour perpétuer la mémoire de sa communauté et vulgariser ses valeurs auprès des jeunes générations.

    « Je m’appelle Oumar Mbengue, mais tout le monde me connait sous le prénom de Diossy ou Pa Diossy. Si vous demandez  Oumar, vous risquez de vous perdre », lance-t-il avec un large sourire.

    Mais c’est pour marteler tout de suite, invariablement : « Ce que je vous raconte m’a été conté par ma mère, mon oncle et le défunt Jaaraf du penc de Mbot, Farba Paye qui était également mon oncle ». Comme s’il était nécessaire de donner un cachet d’authenticité à ses propos.

    « Être lébou, c’est dans le cœur, et tout ce que l’on raconte est dans nos cœurs et notre esprit », dit ce notable de Mbot, l’un des douze « penc » lébou, des territoires symboliques et espaces de socialisation et de médiation où se réglaient les problèmes de la communauté.

    Les membres de la communauté se retrouvaient aussi dans les « penc » pour discuter, légiférer, juger ou célébrer divers évènements traditionnels et commémoratifs.

    Ils représentent aussi, sous ce rapport, une survivance du pouvoir traditionnel lébou.

    La collectivité lébou de Dakar compte douze « penc ».

    Diossy Mbengue dit avoir grandi entre le « penc » de Hock et celui de Mbot, au centre-ville de la capitale sénégalaise.

    De par sa descendance, il est de la lignée des « soumbar », qui lui confère un statut de gardien du temple.

    « Les soumbar sont choisis pour diriger, être élu à un poste de responsabilité dans la société lébou grâce à la lignée maternelle, et j’en fais partie », déclare cet ancien agent commercial.

    De petite taille, le teint clair, les lunettes bien ajustées sur le visage, Pa Diossy, toujours d’une humeur taquine, ne passe pas inaperçu dans son quartier de la rue Raffenel, en plein centre-ville de Dakar.

    La configuration des maisons qu’il fait découvrir aux visiteurs de circonstance est restée authentique malgré le poids des années, en dépit de certaines modifications.

    Derrière lui, une porte s’ouvre sur une grande surface constituée de concessions construites en dur et surplombées de toitures en ardoise.

    Devant des chambres et appartements construits séparément, des femmes sont en train de s’affairer à leurs tâches quotidiennes.

    Pa Diossy passe à côté d’un jeune homme en train de balayer la devanture d’un bâtiment et qu’il présente comme son neveu, avant d’emprunter un couloir sinueux menant à ses appartements privés.

    « C’est une joie d’être né et d’avoir grandi dans un penc, car tout le monde se connaît. Des plus âgés aux plus jeunes, tout le monde cohabite ensemble. Un environnement propice à une transmission du legs ancestral de génération en génération », confie le notable.

    Il connaît forcément bien Dakar-Plateau, pour avoir grandi à Mbot. « Lorsque j’étais petit dans les années 50, raconte Pa Diossy, je jouais avec mes camarades à l’emplacement du marché Sandaga ».

    Pa Diossy, né d’un père infirmier et d’une mère native du « penc » de Mbot. C’est donc avec nostalgie qu’il raconte sa jeunesse dans les années 1950, quand il jouait avec ses camarades sur le site de Sandaga, au cœur de Dakar.

    « Ma mère est née à la rue Thiong. Je quittais souvent Hock à Colobane où je suis né pour venir à Mbot dans ma famille maternelle, et j’ai fini par m’installer ici », confie-t-il.

     

    Selon lui, le terme penc de « Mbot » vient du mot wolof « bott » désignant un figuier sauvage qui se trouvait sur le site du siège actuel de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), sur la grande avenue du centenaire.

    Il en est de même pour Tieudème, Gouye Salane, Yakke Dieuf, soutient Diossy Mbengue, selon qui ces « penc » ont été déplacés un peu plus bas du centre-ville par les colonisateurs français qui cherchaient plus de calme.

    Ils ont donc négocié avec les notables lébou afin de les déplacer pour construire des bâtiments administratifs.

    « Ma grand-mère m’a raconté qu’il y avait, non loin de l’actuelle Place de l’Indépendance, de nombreux figuiers sauvages, et elle allait y chercher du bois pour cuisiner », se remémore le septuagénaire.

    La perpétuation d’un legs ancestral

    D’après Diossy Mbengue, il existe toute une légende à propos de cette forêt de « bott » dont l’histoire du fameux fromager de Mbot que l’ancien agent commercial peut apercevoir de loin à partir de sa chambre.

    « Regardez, il (l’arbre) est là-bas », pointe-t-il du doigt, pour désigner deux arbres, un petit et un grand, collés l’un à l’autre et qui « ont poussé ensemble », renseigne-t-il.

    Une « chose extraordinaire » se passe lorsqu’ arrive la saison des feuilles mortes. « Les feuilles du plus petit arbre tombent avant que celles du grand arbre ne prennent le relais et tombent à leur tour », raconte-t-il.

     

    Volontiers, il conduit les visiteurs du jour vers le fromager et montre les traces du sang qui y a coulé en 1914, »suite à un coup de sabre frappé par Jaaraf Farba Paye qui refusait de quitter les lieux sous la pression des colons. À la vue du sang, ces derniers ont eu peur et se sont enfuis », raconte le gardien du temple.

    Le fromager est toujours là, imposant et plein de majesté, malgré les années et le désordre caractérisant désormais le cadre de vie de la capitale sénégalaise et de son centre-ville, avec ces nombreux petits commerces installés partout.

    Un autre arbre, non moins symbolique, se trouve dans les environs. Il est toujours debout, au sein d’une mosquée dont le bâtiment ne présente jusque-là aucune fissure.

    « Beaucoup de gens viennent prier ici et je ne saurais vous dire tous les miracles liés à ces deux arbres », conclut Pa Diossy, qui redit à qui veut l’entendre sa volonté de contribuer à perpétuer le legs de ses ancêtres.

    Pour ce faire, sur le plan personnel, il continue de rendre visite chaque dimanche à un de ses enfants, une occasion pour réunir ses enfants et petits-enfants pour leur conter l’histoire de leurs aïeux.

    MFD/FKS/ADL/SMD/MTN/BK

  • AFRIQUE-MONDE-CINEMA / Mame Woury Thioubou remporte le Grand prix international Urti du documentaire d’auteur de Yaoundé

    AFRIQUE-MONDE-CINEMA / Mame Woury Thioubou remporte le Grand prix international Urti du documentaire d’auteur de Yaoundé

    Dakar, 8 août (APS) – La réalisatrice sénégalaise Mame Woury Thioubou a remporté jeudi le Grand prix international Urti du documentaire d’auteur de Yaoundé pour son film intitulé ‘’Rebeuss, Chambre 11’’.

    Le film a également a été également récompensé du Prix des œuvres numériques de la 42e édition de la conférence Urti clôturée jeudi dans la capitale camerounaise.

    ‘’A Yaoundé, au Cameroun avec deux prix remportés. Je suis heureuse de partager avec vous ces nouvelles distinctions pour +Rebeuss, Chambre 11+’’, a réagi la réalisatrice sur sa page facebook.

    Le film documentaire de Mame Woury Thioubou a été distingué parmi la dizaine de films finalistes provenant notamment d’Italie, de la France, de la Corée du Sud, du Maroc ou encore de Sri Lanka, de Burundi et d’Ukraine.

    ‘’Je ressens une très grande satisfaction vu les membres du jury venant d’horizons Adifférentes. Cela veut beaucoup dire. Je suis dans le même temps gagnée par la tristesse en pensant à ces deux morts’’ qui ont inspiré le film, a expliqué la réalisatrice lors d’un entretien téléphonique.

    De Brazzaville où elle participe à un atelier de cinéma, Mame Woury Thioubou révèle avoir dédié ces prix à ceux qui ont accepté de participer au film et aux deux jeunes morts dans les liens de la détention.

    ‘’Je remercie encore une fois l’équipe du film, les personnes qui ont participé à cette aventure avec moi. J’ai une pensée pour tous ceux qui sont derrière les barreaux », poursuit-elle.

    ‘’Rebeuss, Chambre 11’’, un film de 49 minutes réalisé en 2022, mêle documentaire et animation pour interroger le système carcéral sénégalais.

    Il est inspiré par l’histoire de Cheikh Ndiaye, âgé de 18 ans et Babacar Mané, 19 ans, morts dans la nuit du mardi 27 août 2019 à la prison centrale de Rebeuss, à Dakar.

    ‘’Cheikh et Babacar sont morts, mais des milliers de leurs concitoyens continuent à purger leur peine dans des conditions indignes‘’, a dit la réalisatrice.

    La journaliste, cheffe du Desk culture du journal Le Quotidien, propose ainsi à travers ce film à une réflexion autour du système carcéral sénégalais.

    ‘’Le moment est venu de mener une réflexion profonde sur le système carcéral sénégalais. Depuis les indépendances, nous avons construit une seule nouvelle prison à Sébikotane. La plupart des maisons d’arrêt sont en ruine. Il est nécessaire de désengorger nos prisons et un meilleur respect pour les droits humains’’, a-t-elle plaidé.

    La cérémonie du ‘’Grand Prix international Urti du documentaire d’auteur’’ a proclamé les résultats jeudi dans le cadre de la 42e édition de la conférence URTI 2023 à Yaoundé

    ‘’Créée en 1949, sous l’égide de l’Organisation des Nations Unis pour l’éducation, les sciences et la culture (UNESCO), l’URTI est la plus ancienne organisation audiovisuelle et la seule à vocation totalement internationale’’, fait valoir une note d’information.

    ‘’Cette union professionnelle organise des échanges de programmes de télévision et de radio, des Grands Prix internationaux audiovisuels, des coproductions, des ateliers de formation et des actions de promotion de la création audiovisuelle mondiale’’, a-t-on appris par la même source.

    FKS/AKS/OID

  • SENEGAL-JAPON-CULTURE / L’Ambassade du Japon lance officiellement le concours de Haïku

    SENEGAL-JAPON-CULTURE / L’Ambassade du Japon lance officiellement le concours de Haïku

    Dakar, 7 sept (APS) – L’Ambassade du Japon au Sénégal a officiellement lancé la 36ème édition du concours de Haïku, une forme de poésie japonaise, brève et concise,  a appris l’APS, mardi.

    Les candidats à ce concours ont jusqu’au 19 novembre prochain pour y participer, précise un communiqué de la section culturelle de cette ambassade qui ajoute que  »toutes les personnes, de tous les âges et de toutes les nationalités peuvent participer au concours en soumettant un seul poème ».

     »Le thème est libre et la langue de participation au concours est le français. Les lauréats de ce concours seront connus en décembre prochain », a-t-il ajouté.

    Le Haïku est une forme poétique japonaise brève et concise avec des poèmes courts. Il a un  rythme asymétrique et un total de 17 syllabes en 3 vers, explique le texte, qui ajoute que cette forme poétique décrit également les nuances d’une pensée, d’une description ou d’un état d’âme, ou encore les changements du temps, d’une saison à une autre.

    Le Haïku est également  »un témoignage vivant des échanges culturels entre le Japon et le Sénégal’’, selon la même source.

    NNN/FKS/AB/OID

  • AFRIQUE-SUISSE-CULTURE / Les défis de l’industrialisation de l’Afrique au cœur du premier « Gingembre économique » prévu à l’université de Genève

    AFRIQUE-SUISSE-CULTURE / Les défis de l’industrialisation de l’Afrique au cœur du premier « Gingembre économique » prévu à l’université de Genève

    Dakar, 7 sept (APS) – Le premier  »Gingembre économique » qui se tiendra le 15 septembre à Genève (Suisse) va se pencher sur  »l’Afrique face aux défis du numérique, de l’industrialisation et des enjeux de la culture et du développement », a t-on appris, jeudi, de son initiateur le journaliste sénégalais El Hadji Gorgui Wade Ndoye.

    Cette rencontre vise à interpeller les gouvernements africains et les bailleurs de fonds, a t-il expliqué par téléphone.

     »L’objectif de ce gingembre économique est d’inviter les chefs d’Etats, le secteur privé africain, occidental, les économistes et les partenaires techniques et financiers à échanger sur les investissements structurants pour l’industrialisation et le développement socio-économique de l’Afrique’’, indique-on sur la note conceptuelle de l’évènement.

    Le rendez-vous de Genève s’articulera autour de trois panels à savoir  »Le numérique »,  »L’industrialisation’’ et  »culture et développement’’.

    Le rencontre se veut  »une force de proposition » et non  »une tribune de revendication », selon Gorgui Wade Ndoye, directeur de publication du magazine  »Continent Premier » basé à Genève.

    Des champions de l’industrie sénégalaise, des intellectuels africains et occidentaux, des acteurs de la culture y sont attendus.

    L’organisateur a cité, entre autres, l’architecte Pierre Goudiaby Atepa, le directeur général de Pétrosen Manar Sall et l’ambassadeur et représentant permanent de la Francophonie auprès des Nations Unis Henri Monceau, El Hadji Hamidou Kassé conseiller des arts et de la Culture auprès du président de la République, Mohamed Mbougar Sarr lauréat du  »Prix Goncourt 2021 », le journaliste et sociologue El Hadji Souleymane Gassama dit  »Elgas’’.

    Le ‘’Gingembre’’ de Continent Premier ‘’fait référence ‘’au gingembre connu universellement pour ses vertus multiples » et peut se décliner ‘’en +Gingembre littéraire+, +Gingembre économique+, +Gingembre politique+ etc., selon la nature de la manifestation et des personnalités invitées’’, a expliqué Gorgui Wade Ndoye.

    Selon lui, le ‘’Gingembre de Continent Premier’’, lancé en mai 2019 à la Maison internationale des Associations de Genève (MIA), ‘’est le prolongement des efforts du magazine panafricain basé en Suisse de promotion des cultures et civilisations africaines et l’érection de ponts entre les autres civilisations du monde à partir de Genève’’.

    Continent Premier organise régulièrement ‘’des débats, rencontres ou conférences avec des intervenants divers, intellectuels, écrivains, diplomates, hommes politiques, journalistes, etc,.’’

    Dans le cadre de la série des  »gingembre », l’auditorium du journal Le Monde a abrité en avril un colloque axé sur le thème ‘’(Re)fonder le lien Europe-Afrique’’.

    NAN/FKS/OID

     

  • SENEGAL-CULTURE / Projection du film « Karfa Samathé, village de Sindone », vendredi prochain

    SENEGAL-CULTURE / Projection du film « Karfa Samathé, village de Sindone », vendredi prochain

    Dakar, 6 Sept (APS)- Le film « Karfa Samathé, village de Sindone », un court métrage produit dans le cadre du projet  dénommé +Ibara ciné+ dédié à la formation des jeunes du département de Goudomp (Sédhiou, Sud) et de la Casamance,  aux métiers du cinéma et de l’audiovisuel, sera projeté vendredi prochain à partir de 17 heures au centre culturel Blaise Senghor de Dakar, a appris l’APS du groupe +Ibara+.

    Ce court métrage fiction vise à promouvoir l’insertion des jeunes du département de Goudomp, et de la Casamance grâce à l’appui du Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuel (FOPICA)  et de la direction de la cinématographie du Sénégal, précise un communiqué de la plateforme Ibara.

    Selon le texte « le projet +Ibara ciné+ offre des formations gratuites dans les métiers du cinéma et de l’audiovisuel à des jeunes de Goudomp mais également de la Casamance pour répondre à la forte demande de formation dans ces métiers ».

    « Le  groupe Ibara, initiateur du projet +Ibara Ciné+, s’est engagé contre l’émigration clandestine dans leur localité en participant à la réinsertion des jeunes victimes de déperdition scolaire à travers les métiers du cinéma et de l »audiovisuel », a-t-il ajouté, précisant que les bénéficiaires de ces formations, sont « formés en informatique, en infographie, en montage vidéo et en réalisation de films ».

    Il signale également  que ce projet initié par le groupe+ Ibara+ bénéficie également de l’appui financier du ministère de la Culture et du Patrimoine Historique.

    Selon le texte,  le groupe +Ibara+ a formé par ailleurs 189 filles, 290 jeunes garçons et 56 agents de sécurité de proximité (ASP). « Il a permis la réinsertion dans le circuit productif de 152 jeunes garçons et 97 jeunes filles, provenant de diverses localités du pays et particulièrement de la Casamance », a-t-il ajouté.

    AN/FKS/AB/MTN