Catégorie : Culture

  • SENEGAL-CULTURE-HOMMAGE / Pathé Diagne inhumé au cimetière musulman de Yoff

    SENEGAL-CULTURE-HOMMAGE / Pathé Diagne inhumé au cimetière musulman de Yoff

    Dakar, 24 août (APS) – Une foule nombreuse constituée d’amis, d’universitaires, d’hommes et de femmes politiques, du monde de la culture a assisté jeudi à la levée du corps du linguiste et éditeur Pathé Diagne avant son inhumation au cimetière de Yoff, a constaté un journaliste de l’APS.

    Pathé Diagne est décédé mercredi à Dakar, à l’âge de 89 ans.

    En présence de sa veuve, la sociologue Fatou Sow, et de ses enfants, le Premier ministre Amadou Bâ a transmis à la famille et à la Nation le ‘’message de compassion’’ du président de la République, saluant ‘’l’homme de science qui a laissé un important héritage à son pays’’. ‘’Il a laissé une importante contribution à la vie intellectuelle et à la Nation. De nombreux ouvrages et un engagement constant au service du savoir et de la liberté’’, a dit M. Bâ.

    Auparavant, son neveu Alioune Sall ‘’Paloma’’ avait souligné ‘’la dimension plurielle’’ de Pathé Diagne, relevant les facettes de ‘’l’infatigable chercheur généré de son savoir’’ et la figure de ‘’l’audacieux intellectuel qui a allié théorie et action’’ et ‘’dont le pays a besoin aujourd’hui’’.

    Né le 7 janvier 1934 à Saint-Louis du Sénégal, Pathé Diagne a cheminé, au collège comme au lycée, avec l’ancien président du Sénégal, Abdou Diouf, successeur de Léopold Sédar Senghor. Il a enseigné la linguistique aux États-Unis d’Amérique. Abdou Diouf lui a permis d’enseigner à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).

    Cet historien des civilisations était le fondateur des éditions Sankoré. Il a été compagnon de l’historien et homme politique Cheikh Anta Diop, du cinéaste Sembène Ousmane, et aussi opposant de l’ancien président Léopold Sédar Senghor.

    Pathé Diagne était un défenseur de la promotion et de l’enseignement des langues nationales, et à ce titre, a été avec Sembène, le pilier de ‘’Kaddu’’, le premier journal en langues nationales. Il a édité la première description grammaticale du wolof.

    ADC/OID/AB/AKS

     

     

  • SENEGAL-CULTURE-HOMMAGE / Pathé Diagne, un « militant des grandes causes concernant l’Afrique et les Africains’’ (ministre)

    SENEGAL-CULTURE-HOMMAGE / Pathé Diagne, un « militant des grandes causes concernant l’Afrique et les Africains’’ (ministre)

    Dakar, 24 août (APS) – Le ministre de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow, a rendu, jeudi, un « vibrant hommage » au linguiste, économiste, historien et philosophe Pathé Diagne, décédé mercredi à Dakar, saluant le ‘’militant des grandes causes concernant l’Afrique et les Africains. Un homme pluriel’’.

    ‘’Lourd d’un bagage intellectuel impressionnant, il était également et sans doute prioritairement, un militant des grandes causes concernant l’Afrique et les Africains’’, a dit le ministre dans un communiqué de presse reçu à l’APS.

    Il estime, dans la même source, que Pathé Diagne a été ‘’un homme multidimensionnel, un homme pluriel’’ qui avait fait du travail un sacerdoce.

    Le linguiste était intéressé par tous les domaines des sciences humaines, selon Aliou Sow qui classe Diagne parmi les premiers et les plus illustres du continent, car il a été ‘’un économiste pointu, philosophe solidement adossé à sa culture’’.

    ‘’Il a mené des combats épiques, aux côtés notamment de son ami le professeur Cheikh Anta Diop et d’autres comme le cinéaste Sembène Ousmane pour ne citer que ceux-là en faveur de la reconnaissance et de la valorisation des langues nationales et de l’histoire du continent’’, relève le ministre de la Culture.

    Il ajoute également qu’on ne peut ne pas évoquer, pour leur rendre également hommage, les figures amicales du très sage Nigérien Diouldé Laya qui, avec son dauphin le Sénégalais Mangoné Niang, avec la collaboration passionnée de Pathé Diagne, ont fait la réputation scientifique du Centre d’études linguistiques et historiques par tradition orale de Niamey (CELTHO).

    Pathé Diagne, c’était aussi les ‘’Editions Sankoré’’, sur l’avenue William Ponty devenue aujourd’hui l’avenue Georges Pompidou en plein centre de Dakar, rappelle Aliou Sow.

    ‘’Un mythe, Sankoré ! Un véritable bastion des cultures africaines du monde noir, lieu de rencontres de tous les grands intellectuels et, conséquemment, espace de redistribution d’énergie pour une production scientifique à la mesure des ambitions de son continent !’’, souligne-t-il.

    Pour le ministre, ‘‘Pathé Diagne a mis toutes ses forces dans l’action sur le terrain en tant qu’universitaire responsable et acteur culturel majeur’’.

    ‘’Il savait débattre et se battre. Ses contributions aux différents festivals culturels du monde noir, son audace de scientifique qui a voulu refaire et prouver par l’exemple, la traversée de l’Atlantique par Bakary II avant Christophe Colomb, le face-à-face historique de Cheikh Anta Diop avec les sachants et les apprenants à l’université de Dakar en 1982, sont quelques exemples des initiatives significatives qu’il a prises pour le continent’’, indique le ministre.

    Aliou Sow souligne que la vie de Pathé Diagne fondée essentiellement sur une quête toujours inassouvie du savoir et sur l’action, est un exemple pour les générations présentes et futures, engagées dans la promotion de la vertu.

    NAN/FKS/ADC

  • SENEGAL-CULTURE-TEMOIGNAGES / Pathé Diagne, ‘’un homme de courage, un intellectuel audacieux et tenace’’, selon l’historien Babacar Diop Buuba

    SENEGAL-CULTURE-TEMOIGNAGES / Pathé Diagne, ‘’un homme de courage, un intellectuel audacieux et tenace’’, selon l’historien Babacar Diop Buuba

    Dakar, 24 août (APS) – Le linguiste, éditeur et économiste sénégalais Pathé Diagne, décédé mercredi, dont l’inhumation est prévue jeudi à Dakar, fut ‘’un intellectuel audacieux, tenace et courageux’’, auteur de plusieurs ouvrages et combats liés aussi bien à la culture qu’à l’économie, a témoigné le professeur Babacar Diop Buuba.

    ‘’C’est le Sénégal, l’Afrique et le monde qui perdent un grand savant, un homme de courage, un intellectuel audacieux et tenace, qui a le sens de l’humour’’, a dit à l’APS l’enseignant à l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar.

    Pathé Diagne, mort à l’âge de 89 ans, a publié des livres et des articles sur la culture africaine. Cet historien des civilisations est coauteur, avec Alpha Ibrahima Sow (Guinée), Ola Balogun (Nigeria) et Honorat Aguessy (Bénin), du livre intitulée ‘’Introduction à la culture africaine’’, édité en 1979 avec l’aide de l’Unesco, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture.

    Selon Boubacar Diop, Pathé Diagne possède aussi de grandes qualités dans l’étude des langues africaines. Dans ce domaine, le défunt linguiste a publié un livre intitulé ‘’Grammaire de wolof moderne’’, publié en janvier 1971 par Présence africaine.

    ‘’Il a traduit en wolof beaucoup d’ouvrages de haute facture, dont le saint Coran et la nouvelle en langue russe ‘Le manteau’, de Nicholas Gogol, publiée en 1842 dans le recueil ‘Les nouvelles de Pétersbourg’‘’, a rappelé M. Diop.

    Un ami de Sembène Ousmane et de Cheikh Anta DiopPathé Diagne a traduit le Coran en wolof, en 1997, sous le titre ‘’Al Xuraan ci wolof’’.

    Attaché à une Afrique polyglotte et pluriculturelle à laquelle il a consacré de nombreuses publications, il était un ami du cinéaste sénégalais Sembène Ousmane (1923-2007), dont on célèbre le centenaire cette année, et de l’égyptologue Cheikh Anta Diop (1923-1986). ‘’Ils se retrouvaient souvent à la bibliothèque de la librairie Sankore, dont il est le fondateur. Ils ont beaucoup de choses en commun’’, témoigne Boubacar Diop, rappelant que le linguiste a été la cheville ouvrière de Kaddu, le premier journal en langue nationale au Sénégal.

    Léopold Sédar Senghor (1906-2001) a beaucoup combattu Pathé Diagne, selon M. Diop. Il suffisait de soutenir sa thèse pour enseigner à l’Université de Dakar (l’actuelle université Cheikh-Anta-Diop), mais il a trouvé un prétexte pour l’éjecter de cet établissement académique, comme il l’a fait avec Cheikh Anta Diop, et l’empêcher de continuer sa carrière.

    Le président de la République ne voyait pas d’un bon œil la promotion de l’éducation en langues nationales que réclamait Pathé Diagne, selon l’ancien médiateur de l’université Cheikh-Anta-Diop.

    Dans son livre ‘’Léopold Sédar Senghor ou la Négritude, servante de la francophonie et le festival panafricain d’Alger’’, publié en 2006, Pathé Diagne se lance dans une vive critique de Léopold Sédar Senghor et de la Francophonie, qui, selon lui, n’est qu’un ‘’mode de génocide culturel inventé par le général de Gaulle’’. Pathé Diagne et Sembène Ousmane ont été les invités de marque de l’Algérie, lors du Festival panafricain d’Alger organisé en 1969, trois ans après le premier Festival mondial des arts nègres, a rappelé Boubacar Diop.

    L’ami d’enfance d’Abdou Diouf

    Né le 7 janvier 1934 à Saint-Louis du Sénégal, Pathé Diagne a cheminé, au collège comme au lycée, avec l’ancien président du Sénégal, Abdou Diouf, successeur de Léopold Sédar Senghor, raconte l’enseignant, se rappelant qu’avec l’arrivée au pouvoir de M. Diouf, Pathé Diagne et Sembène Ousmane avaient plus de liberté. ‘’Il a été un grand ami d’Abdou Diouf, d’Amady Aly Dieng, de Samir Amin’’ et d’autres personnalités, s’est-il souvenu.

    ‘’Avec ce que l’on a appelé la ‘désenghorisation’, il y a eu une ouverture sur beaucoup de questions, avec Cheikh Anta Diop. Pathé Diagne a facilité les contacts’’ entre Abdou Diouf et certains intellectuels, selon M. Diop.

    Pathé Diagne a enseigné la linguistique aux États-Unis d’Amérique. Abdou Diouf lui a permis d’enseigner à l’université Cheikh-Anta-Diop. Mais, a précisé Boubacar Diop Buuba, Diop, ‘’il va continuer à défendre ses points de vue, malgré cette proximité’’.

    Pathé Diagne et la contradiction

    Le défunt linguiste, oncle du philosophe et écrivain Souleymane Bachir Diagne, aimait les débats, selon M. Diop, qui se souvient de ses discussions avec Amady Aly Dieng (1932-2018) sur des questions économiques. ‘’Pathé Diagne a beaucoup écrit sur les politiques nationales, notamment sur le développement durable, et a produit des textes sur les barrages’’, a-t-il signalé.

    Le panafricaniste a démontré dans son livre ‘’Bakary II et Chistophe Colomb à la rencontre de Tarana ou l’Amérique’’, que l’empereur du Mali (Bakary II) a effectué un voyage transatlantique, ce qui fait de lui le précurseur de la mondialisation. Ce livre, selon M. Diop, démontre, par des expéditions en mer, que la navigation transatlantique se pratiquait à partir de l’Afrique et de l’Europe, bien avant Christophe Colomb.

    Babacar Diop Buuba relève que le plus grand débat a été celui relatif à la ‘’désarabisation du Coran’’, car le linguiste Pathé Diagne a rejeté l’hégémonie islamo-orientale que peut entraîner l’association de l’arabe à l’islam. ‘’Je me souviens du débat qu’il a eu avec Sidy Lamine Niass, de Wal Fadjri, sur le sujet de la ‘désarabisation’. Il y a eu une diversité de perceptions à ce sujet. Pathé Diagne était très courageux […] et posé’’, s’est soutenu l’historien.

    Ndiouga Benga, historien, lui aussi, cite Pathé Diagne parmi les patriarches des sciences sociales au Sénégal, dont faisaient partie aussi Fatou Sow, son épouse, Abdoulaye Ly (2019-2013), Cheikh Anta Diop, Abdoulaye Bara Diop (1930-2021), Amady Aly Dieng Momar Coumba Diop, Boubacar Barry et Cheikh Ba.

    ‘’Sa maison d’édition, Sankore, a été une source d’inspiration pour de nombreux chercheurs […] Il s’était beaucoup investi dans le projet de construction du mémorial de Gorée’’, a témoigné M. Diop.

    Pathé Diagne, beau-frère de Serigne Babacar Sy, le khalife général des tidjanes, et de Serigne Abbass Sall, est un universitaire, chercheur et enseignant qui a mené ses études doctorales à la Sorbonne (France). Outre ses nombreuses publications dans le domaine de la linguistique moderne et de l’archéologie linguistique, il a contribué à l’écriture de l’histoire de l’Afrique par l’Unesco.

    FKS/ADC/ESF

  • SENEGAL-MUSIQUE / Le duo DEFMAA MAADEF sélectionné pour la prochaine édition du WOMEX, en octobre

    SENEGAL-MUSIQUE / Le duo DEFMAA MAADEF sélectionné pour la prochaine édition du WOMEX, en octobre

    Dakar, 24 août (APS) – Le duo DEFMAA MAADEF, constitué de Mamy Victory et Defa, se produira le 28 octobre prochain lors d’un showcase à la prochaine édition du World Music Expo (WOMEX) à La Corogne, en Espagne, a annoncé mercredi Doudou Sarr, promoteur de Dakar Music Expo (DMX).

    ‘’Le groupe monte. Il a été sélectionné au WOMEX et se produira showcase vient lors du prochain WOMEX. Ça montre qu’on est en train de réussir pour de l’export’’, a-t-il indiqué à l’issue d’une séance d’écoute, au studio de Pape Laye Beats à Ouakam, de l’EP de cinq titres réalisé par les deux musiciennes, sous la direction artistique de Baay Sooley.

    ‘’Etre au WOMEX est déjà un accomplissement’’, a commenté Doudou Sarr, tandis que Baay Sooley avec qui il a assuré la production exécutive de l’EP a lancé un appel pour que le groupe soit soutenu dans sa participation au World Music Expo, un projet de soutien et de développement de musiques du monde basé à Berlin (Allemagne).

    L’évènement phare du WOMEX est une exposition qui se tient annuellement dans différents lieux d’Europe. ‘’On veut des moyens. On a besoin d’un stand au WOMEX. On vend de la beauté, un discours, des idées, a lancé Baay Sooley. Il faut qu’on ait des facilités, des moyens pour faire ce travail de promotion au service de notre culture, de notre pays.’’

    Mamy Victory et Defa, deux étoiles montantes du hip-hop sénégalais, ont enregistré et sorti un EP de cinq titres : ‘’Oh Maliko’’, ‘’Jigeen’’, ‘’Kalanakh’’, ‘’Limu Ladj’’. A ces titres s’ajouteront d’autres déjà enregistrés, a annoncé Doudou Sarr, relevant que ce projet est ‘’d’abord et avant tout une aventure humaine’’.

    ‘’C’est cela qui sous-tend ce projet qui est parti du souci de relever un défi : faire voyager et faire exister notre musique sur l’international en le rendant exportable. Parce qu’on nous dit toujours que la musique sénégalaise n’est pas exportable’’, explique Sarr, rappelant que l’aventure commence ‘’avant DMX’’. ‘’DMX l’a scellée. Avec Baay Sooley, il y a une complicité qui s’est installée et a permis au projet de se réaliser’’, a souligné Doudou Sarr.

    Sur les mélodies et les rythmes proposés, Defa signale : ‘’On n’a pas besoin d’aller chercher ailleurs dans un premier temps. On reste ouvert avec des inspirations qui viennent de partout, mais c’est une façon pour nous de montrer que nous avons un héritage dans lequel nous pouvons puiser.’’

    ‘’On essaie, sur le modèle de nos contes traditionnels, de raconter une histoire aux nouvelles générations en leur disant qu’elles peuvent toujours se référer à ce qui a été fait’’, a souligné Baay Sooley, signalant des clins d’œil à Youssou Ndour, Souleymane Faye, Doudou Ndiaye Rose, au Xalam et des chansons populaires que ‘’des oreilles sénégalaises’’ pourront reconnaître.

    A l’écoute des thèmes et des mélodies – à cheval entre plusieurs genres, Afro-House, Dance-Hall, jazz, électro, etc. – on comprend l’ambition des deux musiciennes et de leurs producteurs d’aller ‘’à la conquête du monde’’. Avant la scène du WOMEX, elles ont tourné et fait des prestations au Sénégal et en Europe, entre juin 2022 et août 2023.

    ADC

  • SENEGAL-CULTURE/NECROLOGIE / Décès du linguiste-éditeur Pathé Diagne, une « sommité intellectuelle » (famille)

    SENEGAL-CULTURE/NECROLOGIE / Décès du linguiste-éditeur Pathé Diagne, une « sommité intellectuelle » (famille)

    Dakar, 23 août (APS) – Le linguiste-éditeur et économiste sénégalais Pathé Diagne est décédé mercredi, à Dakar, à l’âge de 89 ans, a annoncé son neveu Mademba Ndiaye.

    Né le 7 janvier 1934 à Saint-Louis du Sénégal, Pathé Diagne est « cet intellectuel de toutes les batailles pour les langues nationales, notamment aux côtés de ses compagnons Cheikh Anta Diop et Ousmane Sembène », a témoigné le journaliste.

    Mademba Ndiaye a rappelé que c’est lui qui a « organisé le fameux colloque qui a permis au savant Cheikh Anta Diop, pendant des nuits, d’exposer sa pensée à l’Université de Dakar » en 1982.

    Après le colloque du Caire de 1974, ce symposium à l’initiative des éditions Sankoré de Pathé Diagne est considéré comme l’une des rares occasions qui s’offraient  à l’égyptologue Sénégalais pour répondre en profondeur sur l’ensemble de son œuvre devant des universitaires.

    Alioune Sall « Paloma » a confié à l’APS que Pathé Diagne est un « homme pluriel qui présentait plusieurs facettes (…) un vrai chercheur (…) il n’y a plus de gens qui ont exploré les sciences humaines au Sénégal que lui ».

    « Pathé Diagne est un désireux du partage. Il savait manier l’arme de la critique et des concepts », a poursuivi M. Sall saluant les « qualités de cœur et d’esprit » du disparu.

    Alioune Sall, un neveu du disparu, a estimé que le Sénégal « a besoin des lumières et de la qualité du sociolinguiste qui avait une capacité à lire les réalités avec une audace intellectuelle surtout dans ces périodes aussi troubles que celles que l’on connait ».

    Il a été surtout un connaisseur de la pensée de Cheikh Anta Diop dans ce qu’elle a de subtil, de fécond et de controverses, a poursuivi Alioune Sall « Paloma ».

    « Il a été, sans jamais en tirer gloire, l’un des plus grands connaisseurs de Cheikh Anta Diop. Il lui a consacré un livre. Personnellement je pense que c’est l’ouvrage le plus éclairant et le plus édifiant sur la pensée de Cheikh Anta Diop avec tout ce qu’elle a suscité comme controverses et complexité », a-t-il souligné.

    Dans un texte qu’il lui consacra en 1969, le journal Le Monde indiquait qu’il appartenait à une « famille de commerçants aisés ».

    Après des études au lycée Faidherbe, dans sa ville natale, il prépara une licence de droit et une licence de lettres à l’université de Dakar.

    En 1965, il soutint à Paris une thèse préparée sous la direction du professeur Maurice Byé. Cette thèse portait sur « l’intégration économique en Afrique occidentale ».

    Désireux de mener à son terme cette double formation juridique et littéraire, il s’apprêta alors à passer un doctorat ès lettres à l’université d’Aix-en-Provence, après avoir achevé la rédaction d’un volumineux travail sur « l’adaptation des langues africaines à la modernité », indiquait encore Le Monde.

    Cet historien des civilisations était le fondateur des éditions Sankoré.

    Pathé Diagne était aussi le mari de la sociologue Fatou Sow, chercheure à l’IFAN et l’une des premières étudiantes de l’Université de Dakar, devenue l’université Cheikh Anta Diop.

    FKS/ASG/MTN

  • SENEGAL-MEDIAS / Architecture, art et aménagement : A4 Perspectives veut servir de trait d’union avec le grand public

    SENEGAL-MEDIAS / Architecture, art et aménagement : A4 Perspectives veut servir de trait d’union avec le grand public

    Dakar, 22 août (APS) – Servir de ‘’trait d’union de l’information pour le grand public relativement à la qualité, l’hygiène, la sécurité et l’environnement du cadre de vie’’ est le défi que se propose de relever le site A4 Perspectives dédié à l’actualité sur l’architecture, l’art et l’aménagement, selon un communiqué reçu à l’APS.

     L’objectif de ce site, qui vient d’être relancé, est d’’’informer et communiquer sur les différents projets, programmes, activités et missions du secteur des BTP et du sous-secteur de la construction en partenariat avec les chefs d’entreprise, les PME, les architectes, les syndicats, les bureaux de contrôle et inspections agréés, les entités et services de l’Etat ».

    A4 Perspectives prévoit de concevoir des supports de sensibilisation et de formation avec des illustrations ludiques sous forme de boite à outils.

    ASG/ASB

  • SENEGAL-CHINE-COOPERATION-CINEMA / Le festival du documentaire chinois ‘’reflet des réalités de la Chine actuelle’’ lancé à Dakar

    SENEGAL-CHINE-COOPERATION-CINEMA / Le festival du documentaire chinois ‘’reflet des réalités de la Chine actuelle’’ lancé à Dakar

    Dakar, 22 août (APS) – Le conseiller culturel de l’ambassade de Chine au Sénégal Zhang Honghao a procédé, mardi, au lancement à Dakar de l’édition 2023 du Festival du documentaire chinois avec 14 films au programme reflétant  »des réalités de la Chine actuelle », a constaté l’APS.

    ‘’Régal visuel à l’échelle mondiale, le festival du documentaire chinois apporte non seulement au monde des documentaires de hautes qualités reflétant les réalités de la Chine dans notre époque’’, a-t-il déclaré devant des partenaires médiatiques invités telles que la Société nationale de l’Agence de presse sénégalaise (SN-APS) représentée par son directeur général Thierno Ahmadou Sy.

    Il avait également la Radiodiffusion télévision sénégalaise (RTS) représentée par Daha Bâ, directeur de la télévision nationale.

    Ce festival ouvre également, estime Zhang Honghao, ‘’une nouvelle fenêtre pour rassembler les gens, promouvoir les échanges entre les peuples et amorcer une coopération médiatique approfondie’’. Selon lui, les échanges culturels et la coopération ont toujours été une partie importante de la coopération mutuellement bénéfique entre la Chine et l’Afrique. Et cette année marque le dixième anniversaire de la politique africaine du président Xi Jimping.

    Cette cérémonie d’ouverture intervient à la veille du Sommet des BRICS (Brésil-Russie-Inde-Chine-Afrique du Sud) et du dialogue des dirigeants sino-africains en Afrique du Sud, elle revêt donc également une grande importance, selon lui.

    ‘’Agissons de concert pour promouvoir la compréhension par les échanges, l’amitié par la coopération ! Travaillons ensemble pour raconter au mieux les histoires de notre époque, participons activement à la construction d’une communauté de destin’’, a-t-il plaidé.

    Le directeur de la télévision nationale Daha Bâ est largement revenu sur le volet médias de la coopération sino-Sénégalaise à travers la RTS et la télévision chinoise avec des échanges de formation et de formation des agents de la RTS.

    ‘’La RTS est heureuse de soutenir cette initiative, ce festival est un levier pour renforcer la coopération entre les télévisions africaines et les médias chinois’’, a-t-il dit.

    Les 14 documentaires chinois dont certains sont intitulés ‘’Carrière multicarte’’, ‘’Protéger les reins de la terre’’, Villages visions’’, ‘’Pas si différents’’, ou encore ‘’Tout va bien, danser et pas seulement’’, ‘’Terres d’abondance : le Yak de Tianzhu’’, relatent différents sujets du quotidien chinois.

    Par exemple le film ‘’Carrière multicarte’’ fait découvrir la carrière multicarte d’un guitariste/architecte, un employé de start-up/professeur de danse urbaine, un designer/professeur d’aérobique et un responsable de centre de formation et moniteur de ski. Le film met l’accent sur le ‘’dépassement de soi’’.

    Il y a aussi e film ‘’Pas si différent’’, une série de trois épisodes mettant en lumière le quotidien des personnes handicapés au travail. Il révèle que la Chine compte 85 millions de personnes handicapées

    Ces films seront diffusés dans diverses télévisions sénégalaises la 2Stv, Leral tv et la Dtv. Il aura aussi des projections grands écrans prévues dans la banlieue dakaroise à Guédiawaye, Yeumbeul et Keur Massar en partenariat avec le Cinéma numérique ambulant.

    FKS/ADC

     

  • SENEGAL-CHINE-MEDIAS / Vers « une convention renforcée » entre la SN-APS et Xinhua-Chine Nouvelle

    SENEGAL-CHINE-MEDIAS / Vers « une convention renforcée » entre la SN-APS et Xinhua-Chine Nouvelle

    Dakar, 22 août (APS) – Le directeur général de la Société nationale – Agence de presse sénégalaise (SN-APS), Thierno Ahmadou Sy a annoncé, mardi, « une convention renforcée » entre l’agence publique d’information du Sénégal et son homologue chinoise Xinhua- Chine nouvelle à la faveur des changements intervenus à l’APS avec notamment la mise en place d’un département audiovisuel, la création d’un mensuel et les nouveaux médias.

    « L’Agence de presse sénégalaise coopère avec l’Agence Chine nouvelle depuis 1978, une convention renouvelée en 1986, puis en 2019. Et récemment nous avons reçu le directeur Afrique de la Chine nouvelle avec qui nous avons beaucoup échangé, on va également vers une convention renforcée parce qu’ entre-temps il y a eu beaucoup de communication à l’APS au niveau de l’audiovisuel, la plateforme renouvelée, les nouveaux médias avec les réseaux sociaux », a-t-il dit devant le conseiller culturel de l’ambassade de Chine au Sénégal, Zhang Honghao.

    Thierno Amadou Sy participait au lancement du festival documentaire chinois à Dakar où 14 films documentaires venant de la Chine seront diffusés dans divers médias sénégalais.

    Ces films, ‘’reflet du quotidien des Chinois’’, seront projetés dans la banlieue dakaroise, à Guédiawaye, Yeumbeul, Keur Massar, en partenariat avec le Cinéma numérique ambulant (CNA). Pour le directeur général de l’APS, ce festival est ‘’une bonne action à saluer’’.

    ‘’La Chine est loin de Dakar, du Sénégal, mais ces films documentaires vont nous rapprocher davantage de ce grand pays en profonde mutation avec des valeurs d’abnégation, d’endurance, de résilience. On l’a vu avec la crise sanitaire liée à la pandémie du Covid-19, donc c’est important que nos populations comprennent davantage ce qui se passe ailleurs, ce qui se passe en Chine’’, a-t-il souligné.

    M. Sy, pour qui ce lancement du festival du documentaire chinois est un moment de communication important, a rappelé la dynamique des relations entre le Sénégal et la Chine, ‘’une coopération pragmatique avec la rapidité dans les rapports entre les deux pays.

    FKS/ADC/MTN

  • SENEGAL-CULTURE-REPORTAGE / Sédhiou au rythme des festivités de la circoncision

    SENEGAL-CULTURE-REPORTAGE / Sédhiou au rythme des festivités de la circoncision

    Par Oumar Baldé

    Sédhiou, 22 août (APS) – La ville de Sédhiou va vivre pendant un mois au rythme du ‘’juju bakafoo’’ qui marque la fin de l’initiation des jeunes garçons circoncis chez les Mandingues de cette partie méridionale du pays, avec comme point d’orgue la sortie du kankurang, un initié arborant un masque fait d’écorces rouges et de fibres.

    ‘’Cet événement est un rituel qui marque le passage de l’enfance à l’âge adulte et organisé à l’occasion de la sortie de circoncision des garçons âgés le plus souvent de 5 à 10 ans. (…) cette cérémonie coïncide avec la guérison de ces jeunes circoncis’’, explique Mamadou Diaité, le coordonnateur du « juju bakafoo » du quartier Mansacounda.

    M. Diaité souligne que « le but recherché est d’assurer la transmission et l’enseignement d’un ensemble complexe de savoir-faire et de pratiques, qui constituent le fondement de l’identité culturelle mandingue en garantissant l’ordre, la justice, et conjurer aussi les mauvais esprits ».

    A Sédhiou, les vacances scolaires riment aussi avec le ‘’jambadong’’, la danse des feuilles. Pendant soixante jours, de début août à fin septembre, les populations assistent de temps à autre à ce spectacle qu’accompagnent avec enthousiasme et virtuosité des batteurs de tam-tam. Et le rythme n’en est que plus endiablé lorsqu’il est accompagné du kankurang, cet être mythique des provinces mandingues de la Casamance, de la Gambie et de la Guinée-Bissau.

    Autrefois interdit pour des raisons de sécurité, le kankurang a aujourd’hui repris ses droits dans les cérémonies traditionnelles avec l’autorisation du préfet du département de Sédhiou, explique Mamadou Diaité.

    Habillé de fibres et d’écorces d’arbres et tenant deux coupe-coupe, le kankurang fait en réalité office de gardien des traditions. Très redouté par les femmes, il fait des aller et retours entre le groupe des circoncis et des danseurs. Il est toujours entouré d’anciens initiés et de villageois qui observent avec respect ses faits et gestes, et l’accompagnent de leurs chants et danses en poussant des cris, confie le coordonnateur du ‘juju bakafoo’’.

    Le rituel qui s’est étendu à d’autres communautés et groupes de la région, est l’occasion pour les jeunes circoncis d’apprendre les règles de comportement qui garantissent le savoir-vivre dans la société, le civisme, la citoyenneté, la cohésion du groupe, les secrets des plantes et leurs vertus médicinales ou les techniques de chasse, indique-t-il.

    ‘’La tradition connaît un recul en raison de la rapidité de l’urbanisation de la plupart des régions du Sénégal et de la réduction des surfaces des forêts sacrées, transformées en terres agricoles. C’est pourquoi le rituel s’en trouve banalisé, minant l’autorité du kankurang », déplore-t-il.

    Acteur culturel, M. Diaité souligne que ‘’c’est un moment de joie que parents, amis et alliés en général viennent partager avec les familles des jeunes circoncis ». « Du lieu de lavage des initiés à environ deux kilomètres du centre-ville à leur demeure, ce sont de petits groupes d’hommes qui entonnent des chansons initiatiques accompagnées de pas de danse bien mesurés avec à la main des feuilles d’arbre +jambo+’’, dit-il.

    « Ces jeunes circoncis, leurs initiés, ‘’kintang’’ en mandingue, et les parents qui viennent assister à la fête sont tous protégés par un être surnaturel, le kankurang’’, explique-t-il.

    Le kankurang, patrimoine immatériel de l’humanité en 2005

    Le kankurang, vénéré par les populations mandingues, a été élevé en 2005 au rang de patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO, en vue de contribuer à sa valorisation. ‘’Le personnage central du kankurang est un initié qui porte un masque fait d’écorces et de fibres rouges d’un arbre appelé +Faara+. Il est vêtu de feuilles et son corps est peint de teintures végétales’’, indique Ibrahima Solo Sy, vice-coordonnateur du juju bakafoo.

    ‘’La désignation de l’initié qui portera le masque et son investiture par les anciens, sa retraite dans la forêt avec les initiés, les veillées et processions dans le hameau des nouveaux initiés marquent le courage de cet être mythique dans les provinces mandingues de la Gambie, en passant par la Casamance et la Guinée-Bissau’’, ajoute M. Sy.

    Il souligne que ‘’le kankurang, très craint, parcourt les rues pour protéger les jeunes circoncis durant leur séjour dans les bois sacrés ou dans la case de l’homme’’. Selon lui, ‘’il joue aussi un rôle de régulation et de préservation des valeurs sociales’’.

    « Le kankurang, dans ses formes actuelles, serait originaire de l’ancien royaume du Gaabu. Sa sortie est uniquement réservée aux périodes de circoncision et au bois sacré selon la tradition », explique le vice-coordonnateur du juju bakafoo qui précise que ‘’la saison des pluies ou les grandes vacances sont souvent des périodes de sortie du kankurang en Casamance, avec le jambadong, la danse des feuilles’’.

    Amadou Lèye Sarr dit Conseil Sarr, acteur culturel, souligne que ‘’le kankurang  est  un être mystique qui joue un rôle de protecteur, gardien des valeurs et régulateur des conventions sociales’’. « Étant un  gardien des traditions, redouté par les femmes, le kankurang fait des va-et-vient entre les circoncis et le reste de la communauté durant tout le séjour des enfants circoncis dans la case des hommes’’, indique M. Lèye, par ailleurs artiste, membre de l’UCAS jazz band de Sédhiou.

    Selon lui, ‘’pour restaurer cette valeur de protection et de régulateur social, tous les acteurs se sont réunis pour encadrer la sortie de cet être mystique. Ce qui a permis la mise en place d’un comité local en charge de la gestion du kankurang au niveau régional’’.

    OB/ASB/ASG/ADC

  • AFRIQUE-CULTURE-MUSIQUE / Festival « Au tour des cordes » : la Malienne Fatoumata Diawara, tête d’affiche de la troisième édition prévue du 27 au 29 octobre (organisateurs)

    AFRIQUE-CULTURE-MUSIQUE / Festival « Au tour des cordes » : la Malienne Fatoumata Diawara, tête d’affiche de la troisième édition prévue du 27 au 29 octobre (organisateurs)

    Dakar, 21 août (APS) – La troisième édition du Festival ‘’Au tour des cordes’’, manifestation initiée par le koriste sénégalais Ablaye Cissoko, aura lieu du 27 au 29 octobre prochain à Saint-Louis (nord) avec comme tête d’affiche la Malienne Fatoumata Diawara, annonce un communiqué transmis lundi à l’APS.

    Chanteuse, comédienne et actrice, Fatoumata Diawara a collaboré avec de grands noms de la musique, du théâtre et du cinéma à l’image de Cheik Fantamady Camara, Herbie Hancock, Roberto Fonseca, Abderrahmane Sissako, Angélique Kidjo, Philippe Godeau, Disclosure, Lauryn Hill, entre autres, indique la même source, annonçant la participation, cette année, d’artistes venant du Mali, de la Grèce, de la Turquie, d’Espagne, d’Italie, d’Autriche et du Sénégal.

     »Pont entre les traditions musicales de son pays et les sonorités et rythmes du reste du monde, la chanteuse, compositrice et comédienne Fatoumata Diawara dresse, à travers sa musique, un pont, utilisant son art, ses mélodies, ses messages comme des outils de transmission d’une identité et de combat pour la cause de la femme, de l’humain en général », soulignent les organisateurs.

    Le texte rappelle que le Festival  »Au tour des cordes » a été lancé dans le but de ‘’célébrer la musique et le patrimoine culturel à travers la voix humaine et les instruments à cordes traditionnelles et modernes’’ et annonce la participation de l’artiste saint-louisien Tex LbK, de Kiko Riuz et son flamenco Âma La Vida, Kiya Tabassian, ambassadeur de la culture perse.

    Il y a aussi le duo Eliza Vellia et Annabelle (Grèce), le violoncelliste Mathieu Saglio et son Quartet (Turquie), Manuel Heredia et El Berenjeno (Espagne), Adriano Viterbini guitariste d’Italie, le duo sénégalais Doudou Diassy et Elisabeth Diédhiou et le trio originaire d’Autriche Moritz Weiss Klezmer.

    Au-delà des concerts, la programmation ‘’Au tour des cordes’’ propose des résidences d’ateliers, des master class, confirmant ‘’sa vocation de lieu de rencontres et de brassage des cultures’’.

    Les artistes se relayeront entre les scènes Habib-Faye du Lycée Ameth-Fall, Mabousso-Thiam de l’école Abdou-Diouf et celle du grand jardin de l’Institut français de Saint-Louis, souligne les promoteurs.

    FKS/ADC