Catégorie : Culture

  • SENEGAL-CULTURE-INFRASTRUCTURE  / Kaffrine : pose de la première pierre du centre de lecture arabo-islamique de Fass Makhtar

    SENEGAL-CULTURE-INFRASTRUCTURE / Kaffrine : pose de la première pierre du centre de lecture arabo-islamique de Fass Makhtar

    Kaffrine, 16 août (APS) – Le ministre  de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow,  a procédé à  la pose  de la première  pierre du centre de lecture et d’animation  culturelle arabo-islamique de Fass Makhtar, une localité située dans la commune de Djamal, dans la région de Kaffrine ( centre-ouest) , a constaté l’APS.

     »Aujourd’hui, nous nous réunissons pour poser la première pierre du centre de lecture et d’animation culturelle arabo-islamique de Fass Makhtar », a dit M. Sow, mardi, lors de la cérémonie en présence du Khalife général de la cité religieuse de Djamal, El Hadji Amadou Cissé.

    Il a souligné que Fass Makhtar  »est un haut lieu religieux imprégné de la sagesse d’érudits de l’Islam qui se sont succédé dans cette localité de génération en génération ».

     »Cette initiative représente une innovation, car c’est la première fois qu’un tel centre à vocation arabo-islamique est établi », a- t-il ajouté, saluant  »le rôle de  nos guides religieux dans la promotion de la religion et dans diverses disciplines, allant de l’économie à l’agriculture en passant par le numérique et la poésie ».

    Pour le ministre,  »il est donc temps que les dirigeants valorisent l’héritage intellectuel de nos érudits en éditant leurs écrits, en les préservant et en les traduisant dans d’autres langues, afin de faciliter leur diffusion et d’assurer leur accès élargi à la jeunesse ».

    Il a précisé que ce centre, en plus de promouvoir les sciences religieuses, va aussi ouvrir la voie à d’autres disciplines, tout en préparant de manière pédagogique  »nos futurs citoyens éclairés ».

     »Nous nous engageons également à favoriser la prolifération de cette initiative à travers le Sénégal, réduisant ainsi notre dépendance aux sciences étrangères pour nourrir notre savoir et renforcer nos arguments », a-t-il encore soutenu.

    Le Khalife général de la famille de Djamal, El Hadji Amadou Cissé, a formulé à cette occasion des prières pour l’aboutissement de ce projet et pour un Sénégal de paix et de prospérité.

    Des autorités administratives de la région ainsi que le maire de la commune de Djamal, Mor Kâ, ont pris part à la cérémonie.

    CTS/AB/OID

     

     

     

     

  • SENEGAL-CULTURE / Le concours ‘’Miss Sénégal nouvelle vision’’ lancé d’ici à septembre (Présidente comité d’organisation)

    SENEGAL-CULTURE / Le concours ‘’Miss Sénégal nouvelle vision’’ lancé d’ici à septembre (Présidente comité d’organisation)

    Dakar, 15 août (APS) – Le concours de beauté ‘’Miss Sénégal nouvelle vision’’ sera lancé d’ici à septembre à Kaffrine, a annoncé à l’APS la présidente de son comité d’organisation, Aminata Badiane.

    ‘’Le Lancement officiel est prévu d’ici au mois de septembre, on n’a pas la date exacte parce qu’on attend le ministre de la Culture et du Patrimoine historique Aliou Sow qui doit nous donner la date exacte. Cela ne va pas tarder, il va bientôt annoncer la date’’, a-t-elle déclaré dans un entretien téléphonique.

    La présidente du comité d’organisation, rentrée récemment des Jeux de la Francophonie organisée à Kinshasa en République démocratique Congo, informe que ‘’Miss Sénégal nouvelle vision’’ sera co-organisée avec le ministère de la Culture.

    ‘’Le ministre de la Culture a institutionnalisé l’évènement. +Miss Sénégal nouvelle vision+, ce sera une co-organisation entre le comité et le ministère de la Culture. Nous allons organiser cela ensemble. Nous avons choisi Kaffrine où se fera le lancement officiel. Tout dépend de l’agenda du ministre. Il va bientôt nous annoncer la date. On est en collaboration maintenant », fait valoir la présidente.

    Elle a expliqué qu’elle était venue à Kinshasa dans le but de  »faire la promotion culturelle du pays et de vendre sa destination ».

    ‘’Le ministère de la Culture et du Patrimoine historique nous avait donné cette opportunité de pouvoir partir avec la délégation pour représenter le Sénégal. Nous, en tant que comité d’organisation de Miss Sénégal, notre mission était de faire la promotion culturelle, vendre la destination de notre pays. C’est la raison pour laquelle nous étions en RDC », dit-elle

    L’édition 2023 de  »Miss Sénégal nouvelle vision », qui va ‘’célébrer la beauté de la femme sénégalaise’’, sera organisée en partenariat avec les ministères de la Jeunesse, de la Femme et du Tourisme.

    Elle a pour thème  »Culture et patrimoine historique vecteur de paix et levier de développement socio-économique », a précisé Mme Badiane.

    Le comité d’organisation de Miss Sénégal revient sur le devant de la scène deux ans après le scandale qui l’a éclaboussé à la suite d’une affaire de viol suivi de grossesse.

    Les faits remontent à 2020. La gagnante de cette édition-là avait déclaré avoir été victime de violences sexuelles. Elle avait ajouté qu’elle s‘était retrouvée enceinte à la suite de cette agression lors d’un voyage organisé par le comité, mettant en cause le rôle joué dans cette affaire par la présidente du comité d’organisation Aminata Badiane.

    Lors d’une conférence de presse, Mme Badiane avait balayé ces allégations d’un revers de la main. ‘’Si on te viole, c’est que tu l’as bien cherché’’, avait-elle rétorqué à son accusatrice. Une sortie dénoncée par les organisations féminines qui l’avaient accusée de faire ‘’l’apologie du viol’’. L’affaire avait été classée sans suite par la justice.

    ‘’A cause des polémiques, nous avions fait un break de 1 an et demi ou 2 ans, et là nous comptons reprendre nos activités. Le ministère de la Culture va donner à cet événement un contenu exceptionnel et les castings vont bientôt démarrer », a indiqué Mme Badiane, à la tête du comité d’organisation de Miss Sénégal depuis six ans.

    Elle a promis des innovations sur l’international pour attirer les jeunes de la diaspora et des touristes au Sénégal, à travers le concours de beauté, comme l’année dernière à Porto Rico, aux Etats-Unis.

    Aminata Badiane est ambassadrice d »’African tourisme board » et présidente directrice générale du groupe Service événementiel communication Badiane (SECOBA). Cette ex miss et mannequin a reçu environ 30 trophées dans le monde, depuis le début de sa carrière en 2008, en Italie.

    AMN/FKS/OID/AKS/ASG

  • SENEGAL-CULTURE / Joal Fadiouth vibre au rythme de  »Sunu 15 août »

    SENEGAL-CULTURE / Joal Fadiouth vibre au rythme de  »Sunu 15 août »

    Joal (Mbour) 11 août (APS) – Joal Fadiouth, une commune du département de Mbour , va abriter abrite jusqu’au 15 août un programme culturel intitulé ‘´Sunu 15 août à Joal Fadiouth’´dont l’objectif est de valoriser sa diversité culturelle, a appris l’APS.

    Le ministre en charge de la culture Aliou Sow venu présider, jeudi, la cérémonie d’ouverture de cet événement, a salué  »une innovation majeure dans cette commune riche en histoire et symbole de patrimoine historique ».

    En présence du maire,  Aissatou Sophie Gladima, plusieurs activités ont été mises en avant lors de cette cérémonie d’ouverture, notamment les rites traditionnelles des fameuses  »maman calebasses » de Joal.

    Aliou Sow a invité les élus locaux  à initier des activités culturelles de ce genre dans leurs localités.

     »La culture est une compétence transférée aux collectivités territoriales, les ressources manquent c’est vrai, mais l’initiative peut suppléer la modicité des moyens », a-t-il souligné, félicitant le maire de Joal et le promoteur culturel Moustapha Dieng.

    Pour la municipalité de Joal, ce nouveau concept vise à faire revivre à la jeunesse des moments de communions mais également d’éducation à la citoyenneté et à la paix.

    Sophie Gladima a lancé un appel de paix à la jeunesse avant de les inviter à entreprendre au lieu de braver les océans au péril de leur vie.

    A partir de samedi la première édition de la traversée Joal-Fadiouth sera organisée en collaboration avec la Fédération sénégalaise de natation et de sauvetage.

    Un tournoi RAppattack et une cérémonie culturelle  »Ndout » auront lieu le même jour.

    La journée du 15 août, qui coïncide avec la fête chrétienne de l’Assomption, sera ponctuée par des tournois de lutte petite catégorie, des courses de pirogue et des concerts.

    MF/OID/AKS

  • SENEGAL-CULTURE / Loi portant statut de l’artiste : Les projets de textes d’application soumis à la validation des professionnels de la culture

    SENEGAL-CULTURE / Loi portant statut de l’artiste : Les projets de textes d’application soumis à la validation des professionnels de la culture

    Dakar, 11 août (APS) – Les projets de textes d’application de la loi portant statut de l’artiste et des professionnels de la culture ont été soumis, vendredi, aux différents professionnels de la culture et entrepreneurs culturels pour validation dans un esprit  »inclusif et participatif », a indiqué le secrétaire général du ministère de la Culture et du Patrimoine historique, Habib Léon Ndiaye lors d’un atelier.

    Il a expliqué que l’objectif était de faire une pré-validation technique de ces projets de textes (deux projets de décrets et de trois projets d’arrêtés) par les artistes et autres acteurs de la culture afin de recueillir leurs observations et préoccupations.

    La loi sur le statut de l’artiste et des professionnels de la culture a été votée par l’Assemblée nationale le 30 décembre 2020 et promulguée par le président de la République le 13 mars 2021. Elle prévoit un droit à la protection sociale pour les acteurs culturels.

     »Comme tout acte législatif, comme toute loi, il y a des textes d’application notamment des décrets et des arrêtés, c’est pour cette raison que nous nous sommes réunis pour partager avec les acteurs et recueillir leurs observations et préoccupations dans une démarche inclusive et participative », a indiqué M. Ndiaye lors de l’ouverture de cette rencontre de deux jours à Dakar.

    Le projet de décret relatif au régime de la protection sociale, le projet d’arrêtés qui porte sur les cartes professionnelles, celui relatif aux métiers seront examinés, a fait savoir Habib Léon Ndiaye.

    Il a insisté sur le fait que tous ces textes seront passés en revue afin de  s’assurer qu’aucun aspect n’a été laissé en rade et essayer de donner des textes reflètant les différentes préoccupations des acteurs du sous-secteurs de la culture.

    Le secrétaire général du ministère de la Culture et du Patrimoine historique a rappelé que le processus va prendre encore quelques temps avant l’effectivité des textes d’application.

     »Le ministère de la Culture et du Patrimoine historique, maitre d’œuvre, va transmettre les textes au Secrétariat général du gouvernement qui se chargera de les transmettre aux autres départements ministériels avant la convocation d’un comité technique de validation », a-t-il fait savoir non sans ajouter que le plus important et le plus dur,  »est de recueillir les avis et les observations et les préoccupations des acteurs de la culture et des arts ».

    A la suite de cette étape,  »je crois qu’avec les autres départements ministériels, nous devrions aller beaucoup plus vite », a laissé entendre Habib Léon Ndiaye.

    De son côté, le consultant juridique, Mohamed Bachir Niang, estime que le texte comporte beaucoup de spécificités liées aux particularités du secteur d’activité qu’est la culture.

     »Il s’agit de l’intermittence, de la discontinuité d’activités, de ce qu’on appelle la pluriactivité, les travailleurs salariés et indépendants, la pluralité d’employeurs, les rémunérations spécifiques correspondant à des cachets ou des droits de propriété intellectuels, artistiques ou littéraires, etc », a-t-il listé.

    Selon lui, tout cela fait que la protection sociale de ce secteur ne peut être régie que par  »des dispositions spécifiques ».

    Le projet de décret relatif au régime de la protection sociale a soulevé beaucoup de questions auprès des acteurs de la culture, notamment sur le guichet unique regroupant la caisse de sécurité sociale et l’IPRES, sur le nombre d’heures de travail nécessaire pour bénéficier d’une protection sociale et la prise en charge des accidents de travail et des maladies et aussi la nature des entreprises culturelles.

    Pour Ngoné Ndour, productrice et présidente du Conseil d’administration de la Société sénégalaise du droit d’auteur et des droits voisins (Sodav), ces textes vont permettre d’organiser et de réguler le secteur dont la majeure partie est dans l’informel.

    Elle note, toutefois, un souci concernant la carte professionnelle. Pour elle, les entreprises culturelles formelles qui ont un registre de commerce et fonctionnent normalement n’ont pas besoin de carte professionnelle.

    FKS/AKS/OID

  • SENEGAL-CULTURE / A Dakar, un peintre de 18 ans expose des tableaux d’art « pleins d’inspiration » pour la jeunesse

    SENEGAL-CULTURE / A Dakar, un peintre de 18 ans expose des tableaux d’art « pleins d’inspiration » pour la jeunesse

    Dakar, 10 août (APS) –André Augustin Devergé, un jeune peintre franco-sénégalais de 18 ans, expose ses tableaux au Grand Théatre de Dakar dans le but d’inspirer et d’inciter, à travers son art, la jeunesse à croire en ses rêves.

    Au Grand Théatre de Dakar, plusieurs tableaux renvoient à la nature, à la mer entre autres thématiques abordées par cette exposition suivie d’un vernissage. D’autres tableaux plus évocateurs, renvoient à des autoportraits de l’auteur, aux battements du coeur ou encore au défoulement de l’esprit.

     »J’ai décidé de m’exposer moi-même et d’exposer mon art, en vue d’inspirer les jeunes et de leur montrer que leur rêve peut être une réalité et qu’ils peuvent se permettre de le faire », a-t-il déclaré à des journalistes.

    Chevelure blonde et abondante, le jeune peintre s’emmitoufle dans une chemise rayée de dessins. Dynamique et visiblement enthousiaste pour sa première exposition à l’âge de 18 ans seulement, André Augustin Devergé explique son option et sa passion pour les arts qui lui ont permis de « sortir du stress lié à l’épreuve du baccalauréat ».

    Ce métier qu’il a embrassé en janvier dernier, lui permet de s’évader. « C’est une façon pour moi de m’échapper à travers mon art, sans pour autant oublier mes études », a expliqué le jeune artiste.

    Evoquant ses oeuvres, il a insisté sur son autoportrait qui a été fait dans le but de « se refléter soi-même, de voir nos défauts, nos qualités à l’état pur et vrai ».

    « Dans ma technique artistique, je reste dans tout ce qui est fluide. Je fais confiance à mon cœur, ma main, mon talent, je ne me force pas une technique précise. Je me laisse aller et guider par mon art et mon instinct  », a-t-il fait valoir sur un ton empreint de conviction et de foi.

    Ces tableaux réalisés avec un fond noir, rouge, bleu ou blanc, portent des images précises qui renvoient à des réalités de la vie, à des choses et des découvertes qui incitent le public à la reflexion et à une prise de conscience.

    Pour cet artiste qui s’inspire des oeuvres de l’artiste sénégalais Kalidou Kassé et celles de l’américain Jean Michel-Basquiat, l’exposition au Grand théatre de Dakar constitue le lancement d’une carrière dans le monde des arts plastiques.

    « Je compte continuer mes études en art plastique à La Sorbonne en France et poursuivre mon art coûte que coûte », a déclaré André Augustin Devergé, la tête pleine de rêves et d’ambitions.

    AMN/OID/MTN

     

     

     

  • SENEGAL-CULTURE / Zulu Mbaye :  »Je n’ai pas été formaté par un académisme qui liait l’artiste à des règles établies, des codes »

    SENEGAL-CULTURE / Zulu Mbaye :  »Je n’ai pas été formaté par un académisme qui liait l’artiste à des règles établies, des codes »

    Dakar, 10 août (APS) – L’artiste peintre sénégalais Zulu Mbaye estime que sa non-fréquentation – pas voulu de sa part – d’une école des Beaux-Arts lui a permis de ne pas être  »formaté » par un académisme   »qui liait l’artiste à des règles établies, des codes » et de garder une certaine démarche de création.

    Prié de dire, dans un entretien exclusif accordé à l’APS en prélude à la célébration de ses cinquante ans de carrière, s’il n’avait jamais voulu faire l’école, il a lancé :   »Ce n’est pas que je n’ai pas voulu faire l’école. C’est ma trajectoire qui a été ainsi ».

     »Je dois dire que j’avais quatre à cinq ans de peinture. Je nourrissais un petit complexe par rapport aux jeunes de mon âge qui sortaient de l’Ecole des Beaux-Arts, mais c’est aujourd’hui que je réalise – et je remercie le ciel pour cela – que je n’ai pas été formaté par cet académisme qui liait l’artiste à des règles établies, des codes », a-t-il expliqué.

     »Tout ce que je sais, je l’ai appris dans la rue, sur le tas comme on dit. Je n’ai pas fait d’études supérieures. Dieu merci d’ailleurs. Je trouve quelque part que ça peut être un handicap pour la sensibilité dans la création. Je vois que les artistes très +intellos+ sont tellement dirigés par ce côté qu’ils perdent un peu de leur spontanéité, de leur originalité », a-t-il insisté.

    Zulu Mbaye rappelle qu’il a eu comme ‘’professeur’’, Pierre Lods, qui le suivait, ‘’qui avait beaucoup plus d’expérience, un vécu dans la peinture’’, relevant que Lods, venu au Sénégal sur invitation du président Léopold Sédar Senghor, était ‘’un très bon peintre’’.

    ‘’J’ai eu cette trajectoire. D’ailleurs, ces trente ou quarante dernières années, les artistes sénégalais les plus connus – je ne dis pas les meilleurs – sont sortis de cette école. Ça veut dire quelque chose. C’est ceux qui sortaient des ateliers libres de Lods. Parce que l’art est d’essence libre’’, a-t-il souligné.

    Revenant sur l’environnement de création et de formation dans lequel il a baigné, Mbaye rappelle que l’Institut des arts – devenu Ecole nationale des arts – était contigu au premier villages des arts. ‘’Pierre Lods lui-même était professeur aux Beaux-Arts, mais il jugeait que l’enseignement qu’il dispensait dans son atelier était plus en accord avec sa philosophie artistique que l’enseignement académique qu’on lui demandait à l’Ecole des Beaux-Arts, explique le peintre. Je n’ai pas été dans cette formation où il restait quatre heures par jour.

    « J’étais avec des aînés, Khalifa Guèye, Ibou Diouf, Théodore Diouf, Chérif Thiam, entre autres, et c’était extraordinaire. Chaque jour, à 18h, chacun des élèves présentait son travail de la journée et on en discutait. Ça a été beaucoup plus créatif, stimulant et inspirant que le caractère carré des enseignements de l’école’’, a indiqué Zulu Mbaye.

    Le peintre a signalé que presque rien ne le prédestinait à une carrière dans l’art, rappelant que dans son enfance, il ne savait pas ce que c’était qu’une œuvre d’art, un tableau ou une sculpture. ‘’Je suis né dans un village, Ndiakhaté, qui se trouve entre Thiès et Tivaouane. C’est là que j’ai grandi. Mon homonyme, qui était le meilleur ami de mon père, m’a inscrit à l’école de la Mission catholique de Lam-Lam. Je ne connaissais pas la ville’’, a-t-il raconté, précisant que ce n’est pas le fait d’arriver en ville qui va lui faire connaître l’art.

    Il ajoute : ‘ »Quand j’ai réussi au concours d’entrée en sixième, j’ai été orienté au lycée Malick-Sy de Thiès. J’ai arrêté mes études en classe de quatrième. Je ne peux pas même revendiquer la classe de quatrième parce que j’étais tellement turbulent que, après un conseil des professeurs, on m’a exclu’’.

    « Je n’ai pas les Beaux-Arts et Dieu merci pour ça. D’ailleurs, les Beaux-Arts c’est très récent. Il ne faut pas croire que les artistes ont toujours fait des académies pour devenir artiste. Non ! Ça fait moins de deux siècles que les académies existent’’, poursuit Zulu Mbaye, soulignant que ‘’les gens ont toujours travaillé sous l’aile d’un maître’’.

    « Je trouve que pour un créateur, le fait de penser à une note que l’on va recevoir après un contrôle ou un examen, ça bloque quelque part’ », a-t-il dit avant d’ajouter qu’il a fréquenté les ateliers libres du professeur Pierre Lods, ‘’le fer de lance, celui qui a accompagné ce qu’on a appelé l’Ecole de Dakar, qui était beaucoup apprécié par Senghor (Le premier président du Sénégal) dont il rencontrait la poésie négro-africaine’’.

    « Beaucoup ont pensé que c’était une illustration de la poésie négro-africaine de Senghor, ce n’est pas le cas. C’était une rencontre, note Zulu Mbaye. Senghor s’inspirait de sa négritude et les artistes de cette période, quand ils ont commencé a touché à la toile, au pinceau, se sont référés aux objets qui les entouraient. »

    ADC/FKS/SBS/

  • SENEGAL-MUSIQUE-CULTURE / Industrie musicale : des femmes plaident pour l’équité dans le travail

    SENEGAL-MUSIQUE-CULTURE / Industrie musicale : des femmes plaident pour l’équité dans le travail

    Dakar, 10 août (APS) – Des artistes sénégalaises évoluant dans le secteur de l’industrie musicale ont plaidé jeudi pour l’équité dans le travail tout en soulignant les problèmes spécifiques auxquels elles sont confrontées, a constaté une journaliste de l’APS.

     »Il y a des problèmes spécifiques que nous rencontrons dans le milieu, par exemple les congés annuels ou de maladie et plus particulièrement des congés de maternité et il arrive que ces derniers même soient source de rupture de contrat pour certaines femmes », a déploré la rappeuse et slameuse Fatim Sy, directrice de  »Cultur’Elle », un festival de musique dédié aux femmes.

    Elle indique que dans certains cas, la grossesse est considérée comme une maladie et les femmes artistes, parce qu’elles sont enceintes, ne sont pas invitées, ni programmées dans les concerts et autres rencontres professionnelles.

    Fatim Sy, initiatrice d’un panel axé sur le thème  »La sécurité et la protection des femmes dans l’industrie musicale », s’est réjouie du fait que le statut de l’artiste prenne en charge ces questions. Pour elle, la rencontre vise à informer les femmes artistes qui ne sont pas au courant de ce qui se passe.

    Le président de l’Association des métiers de la musique (AMS), Daniel Gomes, ainsi que la juriste Marina Kabo de l’Association des juristes sénégalaises (AJS), ont tous plaidé pour l’équité dans le travail des artistes femmes.

     »Le travail des femmes dans la musique n’est pas loin de celui des femmes de maison. Elles sont mal payées. Il faut lutter pour arriver à l’équité », a indiqué le président de l’AMS. Donnant comme exemple les choristes et danseuses évoluant sur la Petite Côte, il a indiqué que les premières touchent des cachets de 5000 francs CFA par prestation alors que les dernières ont 2500 FCFA.

     »Elles ont des cachets misérables et on rend les personnes plus misérables encore alors que les musiciens gagnent plus en oubliant qu’elles font le même travail que ces hommes musiciens. Ce sont des formes de violences, d’exploitation dont on ne parle pas souvent », a regretté Daniel Gomes.

    Il s’est réjoui de l’organisation de ce panel pour l’amélioration des conditions de travail des femmes avant de plaider pour  »un barème décent, une allocation de chômage comme cela se fait ailleurs, une présomption salariale ».  »Il faut corriger la loi », a-t-il lancé, invitant ainsi les femmes à être plus présentes dans les sphères de prise décisions et de discussions.

    La juriste Marina Kabo qui trouve  »anormal » que les femmes artistes ne puissent pas vivre de leur art, prône la prévention et invite à bannir les comportements abusifs et les violences physiques et morales qu’elles subissent.  »Il faut dénoncer ces chantages et harcèlements sexuels, ces propositions indécentes et préjugés relevés dans le milieu des artistes de la musique, ne pas dénoncer, c’est être complice », a dit la juriste.

    Des rappeuses ont témoigné sur les violences verbales et les harcèlements dont elles sont victimes sur les réseaux sociaux à cause de leurs tenues de scènes.

    La rencontre organisée par ‘’Racine prod », une entreprise culturelle fondée par la rappeuse et slameuse Fatim Sy, fait partie d’une série de panels initiée en prélude de la troisième édition du festival musical  »Cultur’Elle » prévu en décembre prochain à Dakar.

    Le premier panel a eu lieu le 17 avril sur le thème  »Reconnaissance et valorisation du travail des femmes dans la musique ».

    FKS/OID/ADC

  • AFRIQUE-FRANCE-MEDIAS / « Bourse Ghislaine Dupont et Claude Verlon » : les candidatures sont ouvertes

    AFRIQUE-FRANCE-MEDIAS / « Bourse Ghislaine Dupont et Claude Verlon » : les candidatures sont ouvertes

    Dakar, 10 août (APS) – Radio France internationale (RFI) a annoncé mardi l’ouverture jusqu’au 25 août des candidatures pour la bourse Ghislaine Dupont et Claude Verlon.

    ‘’Cette année encore, les candidatures sont ouvertes aux 25 pays francophones du continent africain’’, précise-t-elle dans un communiqué de presse.

    Cette dixième édition ‘’s’adresse, cette année encore, à tous les jeunes journalistes et technicien(ne)s de reportage de moins de 35 ans ayant déjà travaillé dans le domaine de la radio pendant au moins deux ans’’.

    Les candidats doivent résider dans l’un des pays francophones suivants : Algérie, Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Comores, Congo, Côte d’Ivoire, Djibouti, Gabon, Guinée, Madagascar, Mali, Maroc, Maurice, Mauritanie, Niger, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Sénégal, Seychelles, Tchad, Togo, Tunisie et Rwanda.

    Lancée en 2013, la ‘’Bourse Ghislaine Dupont et Claude Verlon’’ célèbre cette année son dixième anniversaire à Abidjan (Côte d’Ivoire), en partenariat avec la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI).

    Les lauréats 2023 seront connus le 2 novembre prochain, au cours d’une cérémonie à laquelle participeront les gagnants des neuf dernières éditions. Ils bénéficieront ensuite d’une formation d’un mois à Paris (France) au cours du premier trimestre 2024.

    Les neuf premières éditions se sont tenues au Mali (2014), à Madagascar (2015), au Bénin (2016), au Sénégal (2017), en Côte d’Ivoire (2018), en République démocratique du Congo (2019), à distance en 2020 et 2021 (en raison des contraintes sanitaires) et à Dakar en 2022.

    La ‘’Bourse Ghislaine Dupont et Claude Verlon’’ a été créée en hommage à ses deux reporteurs assassinés le 2 novembre 2013 à Kidal, dans le nord du Mali. Elle ‘’récompense chaque année un(e) jeune journaliste et un(e) jeune technicien(ne) africains’’. 

    NNN/FKS/ASG

  • SENEGAL-CULTURE / Zulu Mbaye : « Pourquoi je ne participe plus à la Biennale de Dakar…’’

    SENEGAL-CULTURE / Zulu Mbaye : « Pourquoi je ne participe plus à la Biennale de Dakar…’’

    Dakar, 9 août (APS) – L’artiste plasticien sénégalais Zulu Mbaye a justifié sa non-participation à la Biennale de l’art africain contemporain (Dak’Art) par le fait que cette manifestation se trouverait dans un « mimétisme » ne permettant pas de montrer les « choses nouvelles » que l’Afrique a à proposer au monde.

    « Le monde entier nous envie cette biennale. C’est l’une des manifestations artistiques les plus importantes du continent. Si vous voyez que je n’y participe pas, c’est parce que j’ai constaté une absence de sens, une absence de contenu alors que nous avons des choses nouvelles à dire et à proposer au monde », a-t-il dans un entretien avec l’APS en prélude à la célébration de ses cinquante ans de carrière en octobre-novembre prochain.

    « Je ne peux pas participer à du mimétisme. Je ne veux pas qu’on organise cette biennale comme on organise la biennale de Sao Paulo ou de Venise ou d’ailleurs », a insisté Mbaye, prié de donner les raisons de cette absence depuis 1992, année de son unique participation à Dak’Art.

    Zulu Mbaye se demande « pourquoi l’Afrique ne cherche pas à intéresser le monde à l’art africain au lieu de faire de l’art africain un mimétisme de ce qui se fait ailleurs ». « Ça me fait mal. Et nos intellectuels ne nous aident pas à trouver un contenu qui existe. Il suffit de mettre les mots dessus pour que ça soit quelque chose d’original. Le monde a besoin de choses nouvelles. Ce n’est pas en suivant des choses desséchées, aseptisées, inanimées qu’on montrera ces choses nouvelles », a-t-il estimé.

    Les Occidentaux, « quand on interroge leurs trajectoires, on peut comprendre qu’ils en soient à ce stade, mais est-ce que c’est notre réalité ? », s’est encore interrogé l’artiste peintre, ajoutant : « En tant que Négro-Africains, qu’est-ce que nous avons à proposer au monde ?  Est-ce que nous sommes asséchés et inanimés comme eux ? Nous sommes porteurs d’idées qui peuvent intéresser le monde, mais on ne le fait pas. Nous sommes là à suivre les Occidentaux. On fait ce qui se fait à Paris, Tokyo, New York sans se dire que Dakar aussi doit porter un concept. »

    « Dakar doit proposer un contenu qu’on va proposer au monde, a-t-il poursuivi. Mais nous n’avons pas à nous comporter comme si nous n’avions pas de génie. Nous avons sauvé le monde artistique avec la rencontre de Picasso avec la statuette négro-africaine. Pourquoi nous nous sous-estimons ? Pourquoi nous foulons du pied notre culture ? »

    Zulu Mbaye a expliqué sa non-participation au Salon national des artistes pour les mêmes raisons, soulignant que ces manifestations ont été « récupérées » par l’État devant le manque d’organisation des artistes.

    « Je ne participe plus aux manifestations organisées par l’État. Parce que je trouve que l’État a récupéré les acquis que les gens de ma génération avaient eus à la suite d’âpres luttes », a-t-il indiqué.

    « C’était le Salon national des artistes. C’était l’Association nationale des artistes qui organisait avec l’appui de l’État sénégalais. Le président de la République venait à l’ouverture. Depuis, les artistes sénégalais ont lâché et l’État l’a récupéré », soutenu Zulu Mbaye, estimant qu’aujourd’hui, « on ne devrait plus parle du Salon des artistes sénégalais, on devait plutôt dire +Salon du ministère de la Culture+ parce que c’est l’État l’organisateur. »

    La seule participation de Zulu Mbaye à une biennale de l’art africain contemporain remonte à la première édition organisée en 1992. Il a précisé à ce sujet : « Depuis 1992, je n’ai pas participé à la biennale organisée par l’État sénégalais. J’ai toujours participé aux biennales en organisant des expositions internationales parallèles. Et ce n’est pas un hasard si la presse m’a appelé +père du Off+, parce que j’ai été à l’origine du +Off+ de Dak’Art avec une exposition que j’ai organisée en 1996 aux Almadies. Aujourd’hui, quand je vois qu’au Sénégal, il y a partout des +Off+ – entre 300 et 400 à chaque édition – c’est un grand bonheur pour moi. »

    « Je ne me suis pas battu pendant des années pour après donner ça à l’État sur un plateau d’argent. Je veux que ces acquis restent pour les artistes. Le jour où les artistes vont s’organiser et reprendre, j’irai participer à ce salon, mais tant que ce n’est pas fait, je ne participerai pas », a-t-il tranché.

    ADC/FKS/BK

  • SENEGAL-CULTURE / Zulu Mbaye : ‘’L’Ecole de Dakar n’est pas morte’’

    SENEGAL-CULTURE / Zulu Mbaye : ‘’L’Ecole de Dakar n’est pas morte’’

    Dakar, 9 août (APS) – L’artiste peintre sénégalais Zulu Mbaye a déclaré que la célébration de ses cinquante ans de carrière en octobre-novembre prochain est aussi une manière de « magnifier’’ l’Ecole de Dakar, relevant que cette institution dont il se réclame « n’est pas morte’’.

    ‘’L’Ecole de Dakar n’est pas morte, contrairement à ce que certaines personnes veulent faire croire. La colonne dorsale de ce qui se fait aujourd’hui en peinture est né de cette école. Il ne faut pas mutiler l’Histoire. Il n’y a pas eu de rupture, c’est une continuité’’, a-t-il dit dans un entretien accordé à l’APS en prélude à l’hommage qui lui sera rendu.

    ‘’Quand on regarde mes tableaux, on y retrouve fondamentalement cet esprit de l’Ecole de Dakar, avec un plus parce que je suis ouvert aux autres souffles, aux autres réalités artistiques du monde. Et je suis forcément inspiré par ce qui se passe autour de moi. Mais fondamentalement, ce qui se fait principalement dans le domaine des arts plastiques, au Sénégal, est une émanation de l’Ecole de Dakar’’, a-t-il ajouté.

    Zulu Mbaye pense que ‘’c’est cet acquis historique qu’on doit dépasser’’. ‘’On doit dépasser cela sans le renier comme beaucoup de mes collègues veulent le faire. Ce que je fais aujourd’hui est une suite de ce qui s’est fait avec cette école dans les années 1960, 1970 et 1980’’, a insisté l’artiste.

    Il estime qu’il est ‘’un autre Pierre Lods’’, animateur de l’Ecole de Dakar que le président Léopold Sédar Senghor a invité au Sénégal. ‘’Pierre Lods a été invité au Sénégal par Senghor. Il a été coopérant vers la fin de sa vie, grâce à l’artiste Ibou Diouf qui a rappelé à Senghor ses conditions de vie difficiles’’, a souligné Zulu Mbaye, relevant qu’il a vu Lods le jour de sa mort.

    ‘’En septembre 1989, j’arrive à Limoges. On m’a appelé pour me dire que Pierre Lods était hospitalisé. Je suis allé le voir. Je suis resté un moment avec lui. Je me suis promis d’aller le revoir le lendemain. Je ne suis pas allé parce que quand j’ai appelé, on m’a dit qu’il était décédé’’, a-t-il expliqué.

    ‘’Je continue à porter son enseignement, sa philosophie artistique, son esprit artistique. Pour les jeunes qui viennent me voir et me demander des conseils, c’est comme si je prenais la place de ce Pierre Lods, a-t-il poursuivi. Et je me rappelle que quand il était à Dakar et qu’on était encore ses élèves – même si on n’était plus chez lui – il disait que s’il y a un jeune qui peut prendre ma place dans ce pays, c’est le jeune Mbaye.’’

    Pour lui, ‘’c’est un honneur et une lourde responsabilité’’. ‘’Ce n’est pas pour rien que je l’ai vu le jour de sa mort. Ma présence à Limoges au moment où il quittait ce monde est pour moi un signe. J’en déduis qu’il m’a transmis quelque chose que je porte et que je voudrais transmettre’’, a-t-il conclu à ce sujet.

    ADC/FKS