Catégorie : Culture

  • SENEGAL-CULTURE / Un artiste photographe sénégalais retourne au noir et blanc pour rendre hommage à ses racines

    SENEGAL-CULTURE / Un artiste photographe sénégalais retourne au noir et blanc pour rendre hommage à ses racines

    Dakar, 10 juil (APS) – L’artiste photographe sénégalais Malick Welli rend hommage à la photographie des années 1950 et 1960 par le biais d’une exposition de clichés d’époque relatant des scènes de vie de sa famille originaire de Kaolack (centre) et dont le quotidien lui a permis, dit-il, d’apprécier la beauté.

    Le vernissage de cette exposition intitulée « Lightness of being » (« La légèreté de l’être) a été présidée mercredi par l’ambassade de France au Sénégal, Phillippe Lalliot. Elle se poursuivra jusqu’au 17 juillet prochain à la résidence de France.

    Ces photographies datant de 2012 rendent toutes hommage à la famille paternelle de l’artiste installée dans un village de la région de Kaolack, d’où le titre « Homecoming » (Retour à la maison) pour désigner la première série de ces clichés, la deuxième série étant dénommée « Idôles ».

    « J’ai fait cette série en 2012 en hommage à cette famille paternelle du Saloum que j’ai découverte à travers la photographie […], je dis souvent que j’ai appris à apprécier la beauté avec cette famille et ces photos qui parlent de mes origines et d’où je viens », explique Malick Welli.

    Il ajoute que ces clichés accrochés dans l’un des salons de la résidence de France décrivent des scènes de vie, comme celles mises en scène à l’époque dans les studios à Dakar et un peu partout au Sénégal. Une manière pour l’artiste de rendre hommage aux pionniers de la photographie sénégalaise.

    « Ces portraits en noir et blanc rendent hommage aussi à la photographie des années 50 et 60. Ils sont très différents parce que les photos d’avant étaient faites dans des studios, alors que celles-ci sont dans la mise en scène dans des pièces très intimes », souligne l’artiste, réjoui de l’opportunité d’exposer à la résidence de France, « un lieu historique témoin de nos relations avec l’Hexagone ».

    Malick Welli expose parallèlement au’ Pays-Bas une série de portraits en noir et blanc sur la place et l’identité noire dans l’islam. De Bilal, le compagnon du Prophète Mohamed, à Malcom X, cette exposition revient sur des figures emblématiques de l’islam.

    Selon l’ambassadeur de France au Sénégal, Phillippe Lalliot, « cette exposition permet de comprendre ce qui a été le cheminement intellectuel d’un photographe comme Malick Welli sur les dix dernières années ».

    « Malick Welli est un des plus grands photographes de sa génération au Sénégal, il a un regard à la fois très imprégné d’une tradition de photographies qui remonte loin, mais aussi un regard très neuf, une façon de travailler sur les codes, la tradition, de lui donner une modernité qui est très intéressante », a dit le diplomate, sous le charme des photographies de l’exposant.

    Il parle de Malick Welli comme d’ »un grand portraitiste, un grand photographe, et un jeune qui a encore beaucoup d’années » devant lui pour exprimer son talent.

    « Il est important de comprendre la manière dont il travaille et de l’accompagner aussi comme beaucoup d’autres », a conclu le diplomate français.

     

    FKS/BK/ASG

  • SENEGAL-CULTURE / Un colloque international en hommage au Professeur Ibrahima Thioub, jeudi à l’UCAD

    SENEGAL-CULTURE / Un colloque international en hommage au Professeur Ibrahima Thioub, jeudi à l’UCAD

    Dakar, 9 juil (APS) – Un colloque international de trois jours (du 13 au 15 juillet) s’ouvre jeudi prochain à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD 2) en hommage au professeur Ibrahima Thioub, ancien recteur de ladite université, a appris l’APS de l’intéressé.

    Une conférence inaugurale est prévue le même jour à partir 11 heures après l’ouverture officielle fixée à 9 heures, à l’amphithéâtre Ucad 2, selon une note d’information parvenue à l’APS.

    Elle sera donnée par le professeur Mamadou Fall de l’Ucad et sera axée sur le thème « Ecrire l’Histoire en Afrique contemporaine. Le professeur Rokhaya Fall de l’Ucad en sera la modératrice.

    Organisée par ses anciens étudiants aujourd’hui devenus ses collègues, cette rencontre va réunir des universitaires venant du Cameroun,  du Togo, du Maroc, du Gabon, du Niger, du Mali, de la Côte d’Ivoire, de l’Ile Maurice, de la République démocratique du Congo, de la France, des Etats-Unis, du Royaume Uni, entre autres.

    Pendant ces trois jours, des conférences, des tables rondes et des panels se tiendront à l’Ucad 2 et au Centre de recherche ouest africain (Warc en anglais).

    Le colloque permettra de passer en revue plusieurs thèmes :  « Mémoire de l’esclavage Atlantique », « L’école publique : état et devenir », « Questionner les sources et l’écriture de l’histoire africaine », « L’agriculture et le foncier à l’époque coloniale », « Formation des enseignants, curricula et performances scolaires », « Colonisation, genre et violence », etc.

    FKS/ASG

  • SENEGAL-LITTERATURE / Matam : un auteur met en vers ses expériences et aventures

    SENEGAL-LITTERATURE / Matam : un auteur met en vers ses expériences et aventures

    Ourossogui, 8 juil (APS) – Le recueil de poèmes ‘’Insomnies’’ évoque les expériences personnelles, histoires et aventures vécues par son auteur, Abdoul Ndiadé, lors de ses voyages au Sénégal, en Afrique et en Europe

    Ce recueil de 94 pages, divisé en plusieurs chapitres, est paru le 18 mars 2022 aux éditions l’Harmattan.

     »Dans +Insomnies+, comme je suis du Fouta, je parle d’un jeune qui est animé d’un rêve d’aller émigrer. Cette ambition est motivée par des éléments que nous tous nous connaissons. Les émigrés, de retour, se réunissent à la place publique pour parler de leur vie en Europe, aux États-Unis en présence des jeunes, ce qui leur donne l’envie de quitter et d’aller ailleurs », explique le poète et slameur dans un entretien avec l’APS.

    Le natif de Thilogne, une commune du département de Matam, souligne que ces discussions  »font naître chez les jeunes écoutant ces échanges le rêve de vouloir partir pour un mieux-être ».

    Le jeune va se dire que ces gens sont riches et ne manquent de rien, explique Ndiadé, agent de comptoir dans une pharmacie de Matam.  »C’est un facteur motivant pour lui, sans oublier le fait qu’il était déjà fiancé et a besoin d’argent pour se marier’’, ajoute le poète plus connu sous le nom de Mody Ndiadé. C’est dire selon lui que c’est ‘’une autre source de motivation’’ pour tout jeune qui rêve de partir à l’aventure.

    ‘’En plus de cela, il écoute les diseurs de bonnes aventures qui lui disent qu’il faut y aller si tu veux réussir. Tous ces éléments réunis, le jeune décide de faire le voyage. A partir de là, il est habité par des nuits d’insomnies, d’où le titre +Insomnies+’’, justifie l’auteur.

    Alors, tout jeune homme tombé sous le charme de ces récits fait comme s’il avait déjà pris l’avion et était bien arrivé à destination, lance l’auteur.

    Ce livre reflète son expérience personnelle, lui qui est parti à l’aventure à plusieurs reprises dans près d’une dizaine de pays d’Afrique et d’Europe. Il a en effet séjourné au Mali, au Bénin, au Congo, en Mauritanie, au Cameroun, au Gabon et au Portugal, un pays où il avait fait escale pour un voyage avorté vers les Etats-Unis.

    L’auteur revient aussi sur son passage dans un pays de l’Afrique centrale, où les policiers ont la manie de demander tout le temps des papiers aux étrangers.

    Abdoul Ndiadé évoque par ailleurs dans ce recueil de poèmes, le mariage traditionnel à Adéane, une commune du département de Ziguinchor. Il déclare être tombé sous le charme de cette localité du sud du pays en voyant juste son nom sur une pièce d’identité.

    Le recueil aborde aussi entre autres thèmes d’actualité Sikilo, une localité de la région de Kaffrine théâtre l’année dernière d’un tragique accident de la route, une manière pour lui de sensibiliser sur la sécurité routière, l’indiscipline et la surcharge.

    ‘’J’ai considéré cet accident comme un véritable drame. A l’image de bon nombre de Sénégalais, j’ai été touché. Je me suis mis à répéter ce mot Sikilo. De là, j’ai écrit pour sensibiliser en parlant des surcharges, de l’irresponsabilité et du nom respect des normes routières’’, fait-il savoir.

    L’auteur du recueil de poèmes ‘’Insomnies’’ soutient que l’écriture lui procure beaucoup de bonheur. Il dit se sentir toujours bien en écrivant. ‘’Ce contact avec l’écriture me donne des moments de paix et m’apporte plus que quand je suis avec des gens en train d’échanger’’, explique-t-il.

    Ndiadé n’hésite pas aussi à slamer ses textes poétiques grâce à l’aide d’un ami producteur.

    AT/ASB/ASG

  • SENEGAL-CULTURE / Pape FAYE : « Le théâtre doit être un produit de promotion du vivre ensemble’’

    SENEGAL-CULTURE / Pape FAYE : « Le théâtre doit être un produit de promotion du vivre ensemble’’

    Kaolack, 8 juil (APS) – Le théâtre doit être un produit de promotion du ‘’vivre ensemble’’, estime le président de l’Association des artistes comédiens du théâtre sénégalais (ARCOTS), Pape Faye, considérant que sans le ‘’vivre ensemble’’, le théâtre n’existe pas’’,

    ‘’Le théâtre doit être un produit, un moyen de promouvoir le vivre ensemble, le vivre ensemble sans lequel on ne joue pas. Il faut qu’il y ait des partenaires de scène, même si c’est du +One man Show+, parce qu’on communique avec le public, donc dans le sens du vivre ensemble’’, a-t-il théorisé.

    Pape Faye s’exprimait samedi lors d’un colloque sur le thème ‘’Eduquer à la paix et à la citoyenneté’’, organisé dans le cadre de la douzième édition du Festival international du théâtre et du rire, qui se tient les 7, 8 et 9 juillet dans la capitale du Saloum, à l’initiative de l’ARCOTS et sous l’égide du ministère de la Culture et du Patrimoine historique.

    Le thème a été introduit par l’enseignant-chercheur en sociologie, Professeur Djiby Diakhaté.

     

    Aujourd’hui, avec les troubles, les casses et autres cas de violence qui ont été enregistrés ces derniers temps au Sénégal, le climat socio-politique étant chaud, les artistes-comédiens ont estimé qu’il leur fallait aller vers l’apaisement de la tension sociale.

    ‘’C’est pourquoi nous avons demandé aux artistes de tenir des ateliers, de se documenter et d’aller auprès des acteurs pour mieux s’imprégner de la situation que nous vivons pour donner une leçon de vie, de démocratie et de vivre ensemble à toutes les populations, notamment les jeunes’’, a-t-il indiqué.

    Ce festival, dont le thème générique est ‘’Paix et citoyenneté’’, après avoir connu une pause de cinq ans, a enregistré la participation d’artistes-comédiens membres des différentes structures de l’ARCOTS éparpillées à travers les quatorze régions du Sénégal et celle d’autres artistes-comédiens issus de différentes associations.

    ‘’A travers ce festival, nous avons voulu rassembler la famille théâtrale comme par le passé, parler le même langage, avoir le même objectif pour mieux développer notre art et pousser le ministère de la Culture et du Patrimoine historique à nous accompagner et accompagner notre plan stratégique de développement du théâtre’’, a expliqué Pape Faye.

    Le président de l’ARCOTS relève que les artistes-comédiens constituent une cible ‘’très suivie’’ sur les médias, particulièrement les télévisions.

    ‘’Il n’y a pas une seule télévision du Sénégal qui ne diffuse pas des séries. Et nous sommes sûrs : le monde audiovisuel, du cinéma et autres, pour ne pas dire simplement du théâtre constitue ce qu’on pourrait appeler l’œil du continent. Le comédien du petit écran est le premier éducateur de la société, faisant violence sur lui-même, sans rien attendre en retour, donne des leçons et trace la voie à suivre. C’est ce que nous voulons faire’’, a fait valoir Faye.

    Le colloque s’est tenu en présence de la directrice des arts, Khoudia Diagne, de la directrice du Centre culturel régional de Kaolack, Aby Faye, de l’ancien délégué général adjoint de la Francophonie, Professeur Pape Massène Sène, du directeur général de la Compagnie nationale du théâtre Daniel Sorano, Ousmane Barro Dione.

    ADE/ASG

  • SENEGAL-AFRIQUE-CULTURE / Lancement de la 4ème édition de l’initiative « Oscar des talents », jeudi à Yaoundé

    SENEGAL-AFRIQUE-CULTURE / Lancement de la 4ème édition de l’initiative « Oscar des talents », jeudi à Yaoundé

    Dakar, 8 juil (APS) – La quatrième édition de l’initiative ‘’Oscar des talents’’ sera lancée, jeudi, à Yaoundé, la capitale politique du Cameroun, annonce un communiqué des organisateurs.

    Ce lancement donnera le point de départ de la sélection des finalistes dans les neuf pays d’Afrique et d’Occident participants, que sont le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, le Niger, le Sénégal, le Togo, la France, l’Italie, les Etats-Unis, souligne son promoteur, Mor Kharma, ancien chorégraphe du groupe de danse ‘’Wapyrat de Dieuppeul’’.

    ‘’Après le lancement au Cameroun, nous allons poursuivre avec le Sénégal du 19 août au 23 décembre prochain [et] on va clôturer au Niger. Les étapes des Etats-Unis, du Togo, du Bénin, du Burkina Faso, de la France, de l’Italie se feront durant cette période’’, a expliqué Mor Kharma au téléphone.

    Les finalistes se retrouveront à Dakar en avril 2024 pour la compétition finale.

    Cette année, précisent les organisateurs, le thème retenu est : ‘’Agriculture et Elevage, des solutions pour l’emploi des jeunes et des femmes’’.

    ‘’ +Oscar des Talents+ ambitionne, au travers de mécanismes liés à la culture, d’apporter dans le domaine de l’agriculture et de l’élevage, des solutions innovantes à l’économie communautaire, qui demeure le socle d’une émergence réelle’’, explique son initiateur.

    Le président de la République Macky Sall est le parrain d’honneur de cette édition, dont le lead vocal du ‘’Daandé Lénol’’ Baaba Maal, et l’écrivaine Aïssatou Cissé sont les parrains.

    FKS/ASG

  • SENEGAL-FRANCE-CULTURE / Un diplomate salue le dynamisme artistique de Dakar

    SENEGAL-FRANCE-CULTURE / Un diplomate salue le dynamisme artistique de Dakar

    Dakar, 6 juil (APS) – L’ambassadeur de France au Sénégal, Philippe Lalliot, qui s’apprête à quitter son poste d’affectation à Dakar, a confié qu’il gardera de la capitale sénégalaise le souvenir d’une ville dynamique sur le plan artistique, au point qu’elle soit devenue  »l’un des grands centres les plus innovateurs de l’Afrique de l’Ouest » dans ce domaine.

    « Dakar est en train de s’imposer comme un des grands centres, le plus dynamique, le plus innovateur dans tous les domaines de l’art en Afrique de manière générale et en Afrique de l’Ouest en particulier », a-t-il déclaré, en marge de l’exposition d’un photographe sénégalais.

    Le diplomate a qu’il lui restera aussi de Dakar le souvenir du « foisonnement de l’art dans toutes ses dimensions, secteurs et domaines, mais aussi les plus traditionnels comme les plus novateurs […] ».

    « Ces images vont du cinéma à la musique en passant par la peinture, depuis les grands anciens de l’École de Dakar jusqu’aux créateurs très contemporains, avec des jeunes qui ont aujourd’hui une vingtaine d’années », a souligné l’ambassadeur de France au Sénégal.

    Philippe Lalliot salue de même l’organisation du marché de l’art au Sénégal, à travers « la structuration et le professionnalisme dont font montre aujourd’hui les artistes pour vendre leurs œuvres ».

    « Je suis très flatté de voir en seulement quatre ans s’ouvrir des galeries [à Dakar]. Il y avait traditionnellement les galeries Fackory, Athéna et autres, on a vu arriver 1408, Sélébé Yonn, Trames, Oh galerie ! etc., pleins de lieux comme cela qui exposent, montrent et vendent les artistes. Cela est très important, c’est nouveau et cela entretient ce foisonnement et ce dynamisme de la culture », a-t-il dit.

    Il a aussi évoqué les expositions internationales d’artistes lors de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar ou « Dak’art », ainsi que la venue dans la capitale sénégalaise de la marque française Chanel.

    « La Biennale de Dakar est un moment extrêmement important de visibilité pour les artistes, pas seulement au Sénégal, mais en Afrique de manière générale, et on essaie d’accompagner » cet élan, indique l’ambassadeur.

    Il a aussi cité les grands festivals de cinéma comme « Dakar Court », mais aussi les manifestations musicales, entre autres.

    « Nous, modestement, on essaie d’accompagner tous ces artistes dans ces moments très particuliers », a relevé l’ambassadeur de France au Sénégal, avant de revenir sur le passage de Chanel à Dakar, un évènement qui représentait à ses yeux « plus qu’un défilé », pour avoir conduit à l’organisation de « masters class » à l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN) « pendant tout ce premier semestre 2023″.

    Les artistes ayant participé à ce  »master class » exposent tous actuellement à la galerie du 19M à Paris, a-t-il signalé.

    « Les gens de +Chanel+ ont été impressionnés par ce qu’ils ont trouvé, on parle des plus grandes maisons de luxe au monde avec des niveaux d’exigence, un regard très acéré, des demandes particulières de tissus, de maroquinerie, dans tous les domaines qui les intéressent, ce qui se fait mieux au monde, tous très talentueux », a souligné Philippe Lalliot.

    Aussi le diplomate a-t-il salué « tous les liens qui se sont créés, les échanges qui ont eu lieu » entre artistes dans le cadre de cette initiative.

    FKS/BK/ASG

  • SENEGAL-AFRIQUE--GASTRONOMIE / Les restaurateurs invités à s’imprégner du processus de fabrication alimentaire pour le bien-être des consommateurs

    SENEGAL-AFRIQUE–GASTRONOMIE / Les restaurateurs invités à s’imprégner du processus de fabrication alimentaire pour le bien-être des consommateurs

    Dakar, 5 juil (APS) – L’expert en biotechnologie Mamadou Abdou Diagne a invité les restaurateurs, mercredi, à Dakar, à bien prendre connaissance du processus de fabrication alimentaire pour aider les consommateurs à s’alimenter sainement et à assurer leur bien-être culinaire.

    ‘’Les restaurateurs doivent connaître le processus de fabrication alimentaire pour aider les consommateurs à savoir comment s’alimenter sainement, comment contrôler et assurer un bien-être du point de vue culinaire’’, a-t-il dit.

    Mamadou Abdou Diagne intervenait à un point de presse tenu en prélude à la première édition du FESTIF, un festival gastronomique sénégalo-ivoirien prévu vendredi et samedi dans la capitale sénégalaise.

    Il a insisté sur l’importance, pour les restaurateurs, de prendre connaissance du processus de fabrication alimentaire, afin d’assurer la sécurité des consommateurs.

    M. Diagne fait remarquer que quand on parle d’aliment, on pense directement à la production agricole. ‘’Nous sommes à des niveaux inquiétants de prévalence, concernant les maladies dites émergentes. Il s’agit du diabète, de l’hypertension, les cancers et les insuffisances rénales’’, a-t-il relevé.

    Selon lui, cette problématique, nouvelle à ses yeux, est à lier aux systèmes de vie actuels sur le continent africain où ‘’on ne connaissait pas certains types d’alimentation’’.

    Il fait observer que le FESTIS devrait donner à ses participants et aux professionnels de la gastronomie l’occasion d’échanger leurs recettes et d’essayer de ‘’comprendre ce que fait l’un ou l’autre, ce qui est bon, et partager leur expérience’’.

    L’expert en biotechnologie signale que le contexte de changement climatique renvoie à ‘’l’écologie’’, ce qui a à voir avec les modes de consommation, d’habitat et de déplacement. Des choses liées à la question du bien-être, et ‘’dans ce cadre-là, le premier point, c’est l’alimentation’’.

    ‘’Nous n’avons pas l’habitude, dès le bas âge, de savoir ce qu’il faut manger avant de dormir […], ce qu’il faut manger pour recharger les énergies [en se levant]. Il s’agit d’une panoplie d’éléments que les restaurateurs sont appelés à comprendre pour être des conseillers en matière culinaire’’, a-t-il analysé.

    ‘’Mieux cultiver les rapports culinaires’’

    Il faut, selon Mamadou Abdou Diagne, arriver à une situation où ‘’en entrant dans un restaurant, le restaurateur puisse dire au client ‘on vous suggère quel plat’, cela par rapport à l’heure et à beaucoup d’autres choses’’.

    Les restaurateurs doivent essayer de ‘’se procurer cette nouvelle technologie, la biotechnologie, pour pouvoir améliorer et rentabiliser leur commerce et améliorer la conservation des aliments, tout en garantissant la sécurité du consommateur’’, a-t-il suggéré.

    D’où l’intérêt, selon M. Diagne, d’assurer la ‘’traçabilité dans les aliments’’. ‘’Il y a certains types de produits qui ne respectent pas les normes alors que ces dernières permettent de mieux protéger le consommateur’’, fait valoir l’expert en biotechnologie.

    ‘’Il ne suffit pas d’avoir un plat bourré d’aliments’’, l’idéal étant que les restaurateurs arrivent à proposer des plats nutritionnels qui apportent à l’organisme ce dont il a besoin. ‘’Et si nous le comprenons tous, nous allons mieux cultiver les rapports culinaires que nous avons’’, a dit M. Diagne.

    Il souligne que ‘’chaque type d’aliment a ses propriétés’’, raison pour laquelle prendre un kilo de viande, par exemple, conduit à émettre ‘’cinq à 10 fois plus de gaz à effet de serre que de produire un kilo de céréale’’. ‘’Donc, on a tendance à vouloir demander aux gens de manger peu le soir et utile, et de manger moins de la viande rouge à défaut de prendre de la viande blanche le soir.’’

    Selon l’expert, cette approche est sous-tendue par la possibilité de s’approvisionner en viande artificielle ‘’à base de céréales ou d’autres types de produits’’.

    Aussi préconise-t-il une réadaptation des habitudes culinaires en profitant du développement technologique.

    NSS/BK/ESF

  • SENEGAL-AFRIQUE-CULTURE / Un festival sénégalo-ivoirien pour faciliter l’intégration des étrangers au Sénégal

    SENEGAL-AFRIQUE-CULTURE / Un festival sénégalo-ivoirien pour faciliter l’intégration des étrangers au Sénégal

    Dakar, 5 juil (APS) – Le FESTIS, un festival de gastronomie sénégalo-ivoirien, se tiendra vendredi et samedi à Dakar, avec l’ambition de ‘’rassembler toute la diaspora’’ africaine au Sénégal ‘’pour communier avec le peuple sénégalais’’, a-t-on appris des organisateurs.

    Cette manifestation, dont c’est la première édition, va faire découvrir la culture sénégalaise aux étrangers vivant au Sénégal et faciliter leur intégration dans le pays, a expliqué l’un des promoteurs du FESTIS, Sori Body, lors d’un point de presse.

    Les organisateurs disent souhaiter, avec ce festival, faciliter l’intégration des étrangers vivant en terre sénégalaise, en favorisant davantage ‘’le brassage culturel entre le Sénégal et la diaspora africaine’’.

    Pour ce faire, ils comptent ‘’rassembler toute la diaspora résidant au Sénégal pour communier avec le peuple sénégalais’’.

    En plus du volet gastronomique, les promoteurs du FESTIS prévoient des stands d’exposition et de vente d’objets d’art. Pour ce faire, le Village artisanal de Dakar est associé à l’organisation de l’événement.

    Concernant le volet animation musicale, les organisateurs du festival ‘’ont voulu mettre le paquet en invitant des artistes très connus comme Viviane Chidid et le groupe mythique ivoirien Espoir 2000, qui ne sont plus à présenter’’, a annoncé Sori Body.

    Le FESTIS vise à ‘’promouvoir la culture sénégalaise’’ et se veut une opportunité pour la diaspora africaine de ‘’connaître davantage le peuple sénégalais dans sa profondeur’’, a souligné M. Body, qui réside au Sénégal depuis plus de quinze ans.

    Malgré ses nombreuses années passées au Sénégal, il dit ne connaître du pays que le ‘’tiep’’, le ‘’yassa’’ et le ‘’soupe kandia’’, des plats sénégalais. ‘’On s’est dit pourquoi ne pas organiser ce festival qui nous permettrait de découvrir le Sénégal dans toute sa diversité, du nord au sud, de l’est à l’ouest en passant par le centre du pays’’, a-t-il expliqué.

     

    ‘’C’est l’Afrique qui gagne’’

    Sori Body voit également dans ce festival une opportunité de présenter la culture ivoirienne non seulement aux Sénégalais, mais de manière générale à la diaspora africaine présente dans le pays. D’où sa décision d’associer à l’organisation de cet événement des Gabonais, des Camerounais, des Congolais, ainsi que des artistes venus de la République démocratique du Congo, dans un élan ‘’fédérateur’’.

    Il dit être convaincu que ‘’c’est l’Afrique qui gagne’’, de cette façon.

    ‘’Nous voulons que toute personne qui vient au Sénégal puisse bénéficier [de l’hospitalité sénégalaise] et connaître [cette] ‘téranga’ dont nous avons bénéficié, [pour qu’en retour], nous aussi, en tant qu’Ivoiriens, puissions promouvoir l’‘akwaba’ qui est de chez nous’’, a-t-il dit.

    Il y a autant d’Ivoiriens au Sénégal que de Sénégalais en Côte d’Ivoire, a souligné Serges Degnan, l’un des organisateurs du festival de gastronomie sénégalo-ivoirien, avant d’ajouter : ‘’Donc, pourquoi ne pas organiserévénement qui puisse sceller davantage ces deux liens.’’

    Selon M. Degnan, le FESTIS va servir aussi à ‘’dénicher des talents’’, à les présenter aux Sénégalais et à la diaspora, de manière à leur donner l’occasion d’exprimer leur talent.

    Les organisateurs prévoient de tenir le prochain FESTIS en Côte d’Ivoire.

    Sori Body note que ‘’l’esprit’’ FESTIS étant né au Sénégal, les promoteurs de l’événement ont choisi de faire de ce pays leur base. ‘’Parce qu’on s’est dit qu’au pays de la ‘téranga’, on peut exporter tout type de concept.’’

    NSS/BK/ESF

  • SENEGAL-LITTERATURE / Maisons d’éditions, une prolifération qui illustre le dynamisme de l’écriture

    SENEGAL-LITTERATURE / Maisons d’éditions, une prolifération qui illustre le dynamisme de l’écriture

    Dakar, 4juil (APS) – La prolifération des maisons d’édition au Sénégal reflète le dynamisme du secteur, malgré le manque de qualité qui caractérise certains des ouvrages qu’elles publient, estiment des férus de la littérature sénégalaise interrogés par l’APS.

    Depuis quelques années, de nouvelles maisons d’éditions voient le jour un peu partout sur le territoire national. Elles sont créées par des jeunes qui non seulement s’adonnent à l’édition, mais assurent aussi la promotion de leurs propres ouvrages ou ceux des autres auteurs de même génération.

    Des écrivains et autres férus de la littérature partagent un constat : le manque de qualité des ouvrages édités par certaines de ces nouvelles maisons. Ce foisonnement de maisons d’édition n’en illustre pas moins à leurs yeux, le dynamisme du secteur de l’écriture au Sénégal.

    ‘’Je crois que plusieurs jeunes s’adonnent à ce métier sans se former et même sans savoir l’importance de l’édition, de l’accompagnement d’un auteur, etc.’’, soutient Fatoumata Diallo Bâ, écrivaine et enseignante de français et de latin au lycée français Jean-Mermoz de Dakar.

    Auteure de deux romans (Des cris sous la peau 2022 et Rouge silence 2023), elle explique que si les jeunes s’adonnent à ce métier, c’est parce qu’ils veulent ainsi échapper aux maisons d’édition classiques, où la publication d’un ouvrage requiert de nombreuses démarches.

    ‘’Nous sommes un jeune pays, et on a besoin de beaucoup d’énergies pour créer une industrie du livre au Sénégal. Raison pour laquelle il faudrait plutôt avoir plusieurs personnes qui s’essaient et se mettent ensemble pour produire des ouvrages de qualité’’, indique-t-elle.

    Elle déplore le fait que le secteur est actuellement envahi par des non professionnels qui ignorent tout du métier d’éditeur.

    ‘’L’on ne peut pas créer sa propre maison d’édition juste pour l’autoédition, ce n’est pas possible ! Et lorsqu’il y a des prix littéraires, l’on est tenté de postuler avec sa propre œuvre, ce qui n’est pas très éthique, je trouve’’, critique-t-elle.

    Diplômée de Lettres classiques, Fatoumata Diallo Bâ souligne que la meilleure des choses à faire serait le regroupement de ces maisons d’éditions en plusieurs démembrements et selon des lignes éditoriales distinctes. Cette sorte de mutualisation serait plus efficace, moins coûteuse et permettrait d’avoir une industrie forte et viable.

    Elle appelle l’Etat à réguler le secteur afin que les gens respectent l’éthique, pour éviter la publication de productions dont la ‘’qualité laisserait à désirer’’.

    ‘’Diffuser et faire la promotion de son propre ouvrage, je pense que ce n’est pas bien, cela crée de la pagaille. C’est la raison pour laquelle l’on voit parfois des livres qui sont truffés de fautes, car il n’y a pas eu en amont une équipe de relecture avant la publication’’, déplore-t-elle.

    Fatimata Diallo Ba pense qu’il faudrait faire confiance à la jeunesse en l’accompagnant dans ce métier qui permet de découvrir le talent sénégalais.

    ‘’Un livre doit être nickel avant d’être publié. [C’est pourquoi] j’insiste sur le fait qu’il faut avoir un comité de lecture avant toute publication. Cela permet au lecteur de nous faire confiance et d’avoir envie de nous lire’’, insiste-t-elle.

    L’écrivaine-enseignante estime qu’une bonne maison d’édition et la publication d’ouvrages de qualité requièrent un comité de lecture à la hauteur.

    ‘’L’édition doit être organisée, elle n’est pas une jungle. Comme toutes les industries naissantes, il y aura beaucoup d’erreurs, mais si l’on s’organise petit à petit, cela va finir par se réguler’’, déclare-t-elle.

    Journaliste et critique littéraire, Abdou Rahmane Mbengue rappelle pour sa part que l’autoédition demeure une pratique ancienne de la littérature. Il considère qu’elle peut être un moyen de révéler des talents littéraires, tout en déplorant lui aussi, le manque de qualité dans la production de certains ouvrages.

    ‘’C’est une forme d’entreprenariat littéraire dans lequel le profit n’est pas vraiment visé’’, soutient-il. Selon lui, le fait que les jeunes se lancent de plus en plus dans la création de leur maison d’édition est parfois due à la déception ou la frustration que certains parmi eux éprouvent pour la promotion ou la qualité d’impression de leurs ouvrages.

    L’édition n’est cependant pas un secteur rentable au Sénégal, les jeunes s’y adonnant pour éviter de tomber dans les griffes des maisons d’édition classiques.

    ‘’L’édition est une entreprise financière assez critique au pays. Si les gens créent des maisons, cela est dû parfois à la passion. C’est un combat personnel qu’ils mènent souvent’’, analyse-t-il.

    A l’en croire, c’est l’amour que ces jeunes ont pour le livre qui les pousse actuellement à le promouvoir eux-mêmes à travers la création de leur propre maison d’édition.

    ‘’Il y a une volonté aussi de secouer le cocotier au Sénégal chez les jeunes éditeurs et de révéler le nouveau dans le monde de la littérature. Cet engouement répond à un besoin existant. Beaucoup de ces jeunes s’y adonnent parfois sans savoir qu’ils sont eux-mêmes dans l’édition’’, poursuit-il.

    ‘’Elément clé de la promotion de la littérature’’

    Abdou Rahmane Mbengue invite à faire en sorte d’avoir des maisons d’édition très fortes, ‘’élément clé du développement et de la promotion de la littérature’’.

    ‘’L’élément clé du développement et de la promotion de la littérature, c’est la maison d’édition. Il faut faire en sorte qu’on ait des maisons d’édition très fortes’’, a-t-il lancé.

    Pour lui, ce sont les maisons d’édition qui sont capables de détecter ou de repérer les auteurs, de les accompagner dans leur travail afin qu’ils mettent sur le marché un livre de qualité et en fassent la promotion.

    ‘’ (…) Mais, malheureusement, ces dernières [certaines maisons d’édition] n’existent que lorsqu’il s’agit de distribuer le fonds d’aide à l’édition dont les gens ne rendent pas souvent compte de l’argent utilisé’’, a-t-il regretté.

    Il déplore le fait que les gens qui perçoivent ces fonds ne donnent pas d’information sur le nombre d’ouvrages publiés ni ne disent sur quelle base ils l’ont été, etc. ‘’C’est cela le vrai problème et tant qu’il n’y aura pas d’ouvrages de qualité, il n’y aura pas d’engouement vers le livre’’, a-t-il averti.

    Selon lui, une multiplication des maisons d’éditions permettra de rendre plus fort le monde de la littérature, mais à condition qu’il y ait une production de qualité. ‘’Je suis convaincu que ces maisons d’éditions vont aider à détecter des pépites de la littérature sénégalaise et la qualité va forcément venir’’, espère M. Mbengue.

    AMN/FKS/AKS

  • SENEGAL-LITTÉRATURE / Jeunes éditeurs : la plupart des romans souffrent d’un déficit de ‘’renouvellement de  techniques narratives’’ (critique)

    SENEGAL-LITTÉRATURE / Jeunes éditeurs : la plupart des romans souffrent d’un déficit de ‘’renouvellement de  techniques narratives’’ (critique)

    Dakar, 5 juil (APS) – Les ouvrages édités par certaines nouvelles maisons d’édition souffrent d’une absence de ‘’renouvellement de forme romanesque et de techniques narratives’’, estime le journaliste et critique littéraire, Abdou Rahmane Mbengue.

    ‘’Il n’y a pas un renouvellement de forme romanesque, de techniques narratives. Le lecteur se retrouve face à du déjà-vu dans la plupart des livres produits par des jeunes éditeurs. Ce qui fait qu’au final, le livre ne se vend pas’’, explique-t-il dans un entretien accordé à l’APS.

    Il relève l’existence d’un besoin réel dans le monde de l’écriture tout en déplorant le manque d’encadrement des jeunes qui se passionnent pour le métier.

    ‘’Au Sénégal, en lisant certains romans, on a l’impression que les gens sont restés à une conception scolaire de la littérature. Alors que la littérature et l’école de narration ont évolué, si l’on reste dans la production scolaire du roman, cela ne risque pas d’accrocher le lecteur’’, explique-t-il.

    Il relève qu’il y a un besoin de raconter la société sénégalaise et ses mœurs. Selon lui, cela se traduit par une prolifération du roman principalement, malgré la volonté chez certains de s’adonner à la poésie.

    ‘’De façon aussi générale, il n’y a pas de statistiques sur le marché du livre au Sénégal. Cela est un peu déplorable. Les maisons d’édition ne publient pas les nombres d’exemplaires vendus’’, déplore-t-il.

    Le critique littéraire note que ce manque de statistiques rend le marché assez flou. ‘’On sait que d’emblée dans un pays où se vit un tel niveau d’analphabétisme, où la lecture est une activité qui se raréfie, l’édition est une entreprise financièrement assez critique’’, fait-il remarquer.

    D’après lui, les maisons d’édition fondées par les jeunes ne bénéficient pas des fonds alloués par l’Etat aux maisons d’édition classiques lesquelles, fortes de leur expérience, accaparent cette manne financière.

    AMN/ FKS/ASG/AKS