Catégorie : Culture

  • SENEGAL-LIVRES / Plaidoyer pour la régularité du Grand Prix du chef de l’Etat pour les lettres

    SENEGAL-LIVRES / Plaidoyer pour la régularité du Grand Prix du chef de l’Etat pour les lettres

    Dakar, 4 juin (APS) – Le journaliste et critique littéraire Abdou Rahmane Mbengue plaide pour la régularité du Grand Prix du chef de l’Etat pour les lettres, dans le but de créer l’émulation dans le monde littéraire.

    ‘’On a un prix assez irrégulier, c’est le Grand Prix du chef de l’Etat pour les lettres. Il faut insister pour que ce dernier revienne, car il représente le championnat local. Il permet de créer de l’émulation et de stimuler la production littéraire’’, a-t-il dit dans un entretien avec l’APS.

    Mbengue est d’avis que ‘’ce genre de prix décerné par l’Etat peut aider à faire émerger de grands auteurs’’. Ce prix permettra non seulement d’encourager la lecture, mais aussi de vendre les livres, poursuit-il.

    Pour le critique littéraire, quand un jeune écrivain sénégalais est lauréat du Grand Prix du chef de l’Etat pour les lettres, cela lui ouvre des perspectives et facilite sa carrière.

    ‘’Il est à saluer que des prix commencent à émerger. Il y a un écosystème qui se densifie tout autour de ces derniers, mais il faut que ce Grand Prix revienne’’, a-t-il insisté.

    Abdou Rahmane Mbengue relève l’existence d’une série de manifestations consacrées à la littérature, qui commencent à prendre forme.

    Il se réjouit de voir qu’il y a actuellement davantage de publications, de festivals, de forums et de cafés littéraires au Sénégal.

    AMN/FKS/ASG/ESF

  • SENEGAL-LITTERATURE-FINANCEMENT / Maisons d’édition sénégalaises : l’Etat ambitionne d’impulser le secteur via son inter-professionnalisation (Directeur du livre)

    SENEGAL-LITTERATURE-FINANCEMENT / Maisons d’édition sénégalaises : l’Etat ambitionne d’impulser le secteur via son inter-professionnalisation (Directeur du livre)

    Dakar, 4 juil (APS) – L’État du Sénégal, le ministère de la Culture et du Patrimoine historique en particulier, souhaite arriver à une inter-professionnalisation des maisons d’édition dans l’optique de « mieux les impulser », indique le directeur du livre et de la lecture (DLL), Ibrahima Lô.

    « Dans la politique de régulation des maisons d’édition, la finalité est d’arriver à une inter-professionnalisation pour mieux impulser le secteur », a-t-il déclaré, dans un entretien accordé à l’APS.

    Selon Ibrahima Lô, en attendant la loi sur le livre dont le projet est dans le circuit législatif en vue de son adoption, l’État, en parfaite intelligence avec les associations faitières, essaie de réguler ce secteur par une assistance multiforme, notamment la formation, la capacitation, l’appui financier et la subvention.

    Depuis la mise en place du Plan Sénégal émergent (PSE), a-t-il rappelé, l’État du Sénégal, à travers le Fonds d’aide à l’édition, doté de six cents millions de francs CFA.

    Cette structure, créée en 2004 et opérationnelle depuis 2009, veut apporter aux maisons d’édition le soutien qu’il faut, en vue d’accroître leur mutation en de véritables industries culturelles pourvoyeuses d’emplois et de richesses, pour influer considérablement sur le produit national brut, a-t-il précisé.

    Citant des statistiques datant de 2020, année de la création du fonds force COVID, il a rappelé que le nombre de maisons d’édition était estimé à l’époque à environ 70 entreprises.

    Ce nombre peut toutefois être revu à la hausse, du fait de l’existence de certaines maisons qui, jusque-là, ne se sont pas déclarées au niveau de la tutelle, a-t-il déclaré.

    Les bénéficiaires du fonds d’aide contrôlés en amont

    Il signale qu’un contrôle est fait en amont dans le cas où une maison d’édition bénéficie d’une subvention du fonds d’aide. M. Lô précise que ce contrôle est réalisé au travers d’un contrat dûment signé et dont les articles définissent les obligations de la structure bénéficiaire.

    « Sur la question de la ligne éditoriale, il faut souligner qu’au Sénégal, il n’y a pas de censure, à vrai dire », soutient-il. Pour autant, cela n’exclut pas la probabilité, pour le ministère de l’Intérieur, d’un contrôle susceptible d’entrainer des mesures restrictives, relativise-t-il.

    Pour la qualité à proprement parler des publications, il y a une sélection naturelle faite par le public, mais surtout par l’État, à travers l’octroi de prix récompensant les meilleures productions aussi bien au niveau de la forme que du fond.

    D’après Ibrahima Lô, la création d’une maison d’édition repose d’abord sur les mêmes critères que ceux instituant une entreprise selon les lois en vigueur au Sénégal.

    « Une maison d’édition est une entreprise qui a pour but, une activité principale de la publication et la diffusion d’ouvrages sous forme imprimée ou numérique », a-t-il indiqué.

    L’éligibilité pour la subvention

    À en croire le directeur du livre et de la lecture, « l’État ne considère pas les maisons d’édition en termes de jeunes ou d’anciennes. »

    La répartition du fonds d’aide se fait sur la base de critères bien définis, comme la taille de la structure, l’effectif de son personnel, la qualité et la quantité de la production, ou les projets de développement dument élaborés.

    « Notons à ce niveau que depuis six ans, la régularité de la disponibilité du fonds d’aide a favorisé la création de nouvelles maisons d’édition qui méritent d’être encadrées et soutenues », a-t-il expliqué.

    C’est le cas pour les éditions Karmalaa de Ziguinchor et les éditions Aminata Sow Fall de Kolda, a avancé M. Lô

    « La production éditoriale de notre pays est riche, variée. On compte chaque année environ entre 600 ou 700 titres publiés, soit 600 ou 700 mille exemplaires mis en production », a-t-il précisé.

    AMN/ FKS/ASG/BK

  • SENEGAL-FRANCE-CINEMA / Une réalisatrice restaure la ‘’mémoire’’ de l’actrice Mbissine Thérèse Diop

    SENEGAL-FRANCE-CINEMA / Une réalisatrice restaure la ‘’mémoire’’ de l’actrice Mbissine Thérèse Diop

    Dakar, 30 juin (APS) – La réalisatrice française Johanna Makabi évoque d’importants souvenirs du cinéma africain dans le court métrage documentaire ‘’Notre mémoire’’, qu’elle consacre à l’actrice sénégalaise Mbissine Thérèse Diop.

    Le film a été projeté au Festival africain du film et de la recherche féministe, qui s’est déroulé récemment (16-18 juin) à Gorée.

    Diop incarne le rôle de Diouana, l’héroïne de ‘’La Noire de…’’ (1966), un long métrage du cinéaste Sembène Ousmane, dont le centenaire de la naissance est célébré cette année.

    Le synopsis du film ‘’La Noire de…’’ met en scène Diouana, une jeune Sénégalaise qui s’occupe des enfants d’un couple français vivant à Dakar. Elle part avec le couple en France, se retrouve prisonnière dans son appartement et devient bonne à tout faire. Racisme, sentiment d’isolement et perte d’identité la poussent au suicide.

    Johanna Makabi, d’origine sénégalaise et congolaise, imite dès le début de son film les premiers plans de ‘’La Noire de…’’ en montrant une Mbissine Thérèse Diop vivant seule dans un appartement parisien, nettoyant sa salle de bains et cuisinant. ‘’C’est une manière, dit Makabi dans un entretien avec l’APS, de plonger dans cette histoire de cinquante-six ans.’’

    Son film est un huis clos dans l’appartement parisien de l’actrice. Mbissine Thérèse Diop, qui vit en exil à Paris depuis 1976, à la suite de l’‘’ostracisme’’ dont elle a été victime après l’interprétation de ce rôle à cause duquel elle a été traitée de ‘’pute’’ par certains Sénégalais.

    ‘’Les gens disaient que j’étais une pute parce que, à cette époque-là, faire du cinéma en Afrique était considéré comme une manière de provoquer tout le monde. Je me suis battue pour l’Afrique et pour toutes les femmes, pour montrer qu’elles sont capables de faire de très bons films’’, dit Diop dans le film, estimant n’avoir pas été récompensée selon son mérite.

    Mbissine Thérèse Diop plonge dans ses souvenirs du Sénégal, avec ses vieilles cassettes dans lesquelles on entend Youssou Ndour interpréter ‘’Mbadane’’, un morceau culte. Sous la caméra de Makabi, les bandes magnétiques de Diop diffusent aussi de la musique sérère et des entretiens radiophoniques. Elle évoque son expérience d’actrice noire dans les années 1960.

    La réalisatrice française montre aussi les photos du tournage de ‘’La noire de…’’ et de sa maison inachevée à Dakar. Des images qui peuvent renvoyer à son rôle d’actrice ‘’inachevé’’.

    ‘’Notre mémoire’’ montre une Mbissine Thérèse Diop dansant, pleine de vie, plongée dans ses souvenirs, une affiche géante du film ‘’La Noire de…’’ à ses côtés. Vêtue d’un boubou brodé et très élégante, malgré la vieillesse et la souffrance vécue, dont elle se souvient encore.

    Une ‘’grand-mère de substitution’’

    Johanna Makabi dit avoir passé deux semaines avec ‘’cette grand-mère de substitution’’, dont elle est ‘’très admirative’’. ‘’Quand j’ai rencontré Mbissine, j’avais en tête l’idée que deux générations se rencontraient. C’est pourquoi le film s’appelle ‘Notre mémoire’. Ce n’est pas un banal film d’entretien. Je réfléchis à ma position de jeune femme qui rentre dans le monde du cinéma’’, explique la réalisatrice. Elle séjourne à Dakar, où elle prend part à une résidence d’exposition.

    Pour Makabi, il est important de connaître surtout l’étape sénégalaise du parcours de Mbissine Thérèse Diop. ‘’Elle parle beaucoup de la jeunesse et de la transmission, qui est importante pour lui. Elle parle beaucoup de l’importance d’écouter les personnes âgées. C’est très dur pour elle de vieillir en France parce qu’il n’y existe pas cette importance donnée aux personnes âgées’’, dit la réalisatrice et productrice née d’une mère sénégalaise et d’un père congolais.

    ‘’Jeune cinéaste ayant étudié le cinéma à la Sorbonne, j’ai beaucoup ressenti la nostalgie de mes parents […] Dans l’apprentissage du cinéma, j’ai voulu me rapprocher de ma culture, grâce au cinéma. Les films d’Ousmane Sembène étaient pour moi un moyen de connaître ma culture sénégalaise, de voir le Sénégal de l’époque et de mieux le connaître.’’

    Johanna Makabi a rencontré Mbissine Thérèse Diop en 2017, lorsqu’elle était chargée, en tant que stagiaire, de faire le casting du film ‘’Mignonnes’’ (2020), de la réalisatrice franco-sénégalaise Maïmouna Doukouré. Un film dans lequel Diop joue le rôle de grand-mère.

    A Dakar, Makabi va exposer sur Mbissine Thérèse Diop, à qui elle ambitionne de consacrer un long métrage fiction. La restitution de sa résidence d’exposition mettant en exergue la mémoire de Diop aura lieu mercredi 6 juillet à la galerie ‘’Sélébé Yonn’’, située au Plateau.

    L’histoire de l’actrice sera mise en exergue à l’aide de trois écrans, selon la réalisatrice. ‘’L’un des écrans montrera les photos d’archives de Mbissine sur l’île de Gorée. Elles ont été prises par Abdou Fary Faye (1936-2022). Il y aura aussi un [texte] d’Ousmane Sembène intitulé ‘Nostalgie’, qui a été tiré de son recueil de nouvelles ‘Voltaïque’, publié en 1962 chez Présence africaine et dédié au personnage de Diouana, un fait divers réel dont est inspiré le film ‘La Noire de…’’’

    Des extraits de l’entretien de Makabi avec Mbissine Thérèse Diop seront diffusés sur l’un des écrans. La résidence d’exposition sera une occasion pour évoquer le traitement fait des archives retrouvées sur Diop par la direction de la cinématographie du Sénégal. L’affiche originale du film ‘’La Noire de…’’ sera présentée au public lors de la résidence d’exposition qui va durer un mois, selon Makabi.

    Johanna Makabi est aussi la réalisatrice de ‘’Médise, cheveux afro et autres mythes’’ (2018). Elle a étudié le cinéma à la Sorbonne et est titulaire d’un master 2 d’anthropologie et documentaire de l’université Paris-Nanterre (2018).

    FKS/ESF/CS

  • SENEGAL-CULTURE / Plus de 113 millions remis aux acteurs des cultures urbaines

    SENEGAL-CULTURE / Plus de 113 millions remis aux acteurs des cultures urbaines

    Dakar, 28 juin (APS) — Le ministre de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow, a remis, mardi, 113 millions 80 mille francs CFA à des acteurs culturels de Dakar et Thiès dans le cadre de la phase 2 du sixième appel à projets du Fonds de développement des cultures urbaines (FDCU), a constaté l’APS.

    « Pour cette phase », l’enveloppe globale qui sera distribuée « tournera autour de 200 millions de francs CFA », a-t-il expliqué lors de la cérémonie organisée à cet effet. Dans le cadre de cette phase, d’autres cérémonies de distribution sont prévues dans d’autres régions du pays.

    « Aujourd’hui, j’ai rassemblé les bénéficiaires de Dakar et de Thiès, une zone qui polarise le plus grand nombre de bénéficiaires, et ces deux régions reçoivent 113 millions de francs CFA », a-t-il souligné.

    Il a relevé qu’une autre cérémonie de remise de chèques s’est tenue le même jour pour les bénéficiaires de Kaolack, Kaffrine et Diourbel.

    « Cela fera globalement 136 millions de FCFA remis pour la journée d’aujourd’hui », a relevé le ministre de la Culture et du Patrimoine historique.

    Il s’est félicité de ce que la procédure de sélection des projets a été « transparente » et « équitable ». « Tout passe par des appels à projets et un comité de lecture procède à une sélection avec des notes accordées à chaque projet, puis ceux sélectionnés sont soumis aux comités de gestion, qui fixent le montant alloué à chaque projet », a expliqué M. Sow.

    Il considère le FDCU comme un moyen de « régler » les problèmes liés à l’emploi des jeunes. Selon lui, le Fonds de développement des cultures urbaines aide à soutenir la structuration des projets, la formation des jeunes, l’événementiel, la production et la création, entre autres activités.

    « C’est une façon de maximiser les chances et les possibilités de contribution des acteurs des cultures urbaines au développement du Sénégal », a-t-il déclaré.

    Aliou Sow prône une cogestion mettant l’acteur culturel au cœur de la gestion, de la conception et de l’évaluation du fonds.

    L’artiste « Fou malade », venu représenter les acteurs des cultures urbaines, a félicité le ministre de la Culture et du Patrimoine historique pour « ses efforts en matière de transparence et d’inclusion » dans la gestion du FDCU.

    Le rappeur a toutefois noté certains dysfonctionnements. « Depuis le lancement de ce fonds en 2017, le ministère a impacté positivement le secteur, mais beaucoup de lenteurs sont notées dans la délivrance des subventions et le 7ᵉ appel d’offres tarde à être lancé », a-t-il déploré.

    « Fou malade » a par ailleurs plaidé pour la réhabilitation du studio chambre 9 de Thiès, qui a été brûlé lors des dernières manifestations survenues au Sénégal, après la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko dans le dossier pour viol l’opposant à Adji Sarr, ex-employée d’un salon de massage.

    Le rappeur ne semble pas en phase avec la décision des autorités du secteur de réduire au maximum cette année les célébrations marquant l’évènement. « Pour moi, la culture est au-dessus de tout ça, car la musique permet de faire baisser les tensions et on devrait symboliquement l’organiser quelque part », a déclaré l’artiste.

    Après la fête de la Tabaski, une cérémonie similaire de remise de chèques va se tenir à Tambacounda et à Kédougou mais également dans les régions du sud et du nord du pays.

    Le FDCU a permis de financer 693 projets sur 1193 demandes, soit en moyenne 116 projets par an.

    MFD/ASG/BK

  • SENEGAL-CULTURE-FINANCEMENT /  »Fou malade » salue les financements octroyés par la DER aux cultures urbaines

    SENEGAL-CULTURE-FINANCEMENT /  »Fou malade » salue les financements octroyés par la DER aux cultures urbaines

    Dakar, 27 juin (APS) – Le président de l’association Guédiawaye Hip Hop, Malal Almamy Talla, plus connu sous le nom d’artiste de  »Fou malade », a salué l’ouverture vers les cultures urbaines de la Délégation générale à l’entrepreneuriat rapide pour les femmes et les jeunes (DER/FJ), une orientation qui contribue, dit-il, à dissiper les préjugés nourris à l’égard de cette structure créée en 2017 par l’État du Sénégal pour accompagner les porteurs de projets.

    L’artiste rappeur dit avoir trouvé la DER  »très ouverte, très réceptive », notant que son association, Guédiawaye Hip Hop, « peut ouvrir à la DER/FJ des portes pour faciliter sa collaboration avec toutes les cultures urbaines ».

     »En 2023 […], nous avions jugé utile d’approcher la DER/FJ pour donner plus d’opportunités à ces jeunes non seulement de la banlieue de Dakar, mais des autres régions du Sénégal », a-t-il déclaré, lundi soir, lors d’un évènement annuel de l’association Guédiawaye Hip Hop dénommé « Nuit des projets ».

    La Der/Fj a ainsi accepté de soutenir cette proposition, a signalé  »Fou malade » lors de la cérémonie de clôture du programme dans les locaux de la Der au Point E, à Dakar.

    Ce partenariat avec la DER/FJ est une forme d’ouverture parce que l’administration est « très réticente » vis-à-vis de la culture, plus particulièrement quand il s’agit du mouvement Hip Hop.

    Pour Malal Talla, « la culture Hip Hop, c’est l’entrepreneuriat, mais elle a une dimension véritablement contestataire qui fait que les partenaires ne comprennent pas souvent ses acteurs », a-t-il expliqué. « Si toutefois les partenaires comprennent la philosophie du mouvement, la collaboration est possible », a-t-il ajouté.

    Malal Talla concède des  »préjugés par rapport à la DER/FJ qui a plombé une éventuelle collaboration ».

    « Nous croyions que la DER ne soutenait que des gens qui sont proches du pouvoir, mais en signant une convention avec la structure, on s’est rendu compte que ce n’est pas le cas puisqu’il n’est écrit nulle part que nous devons soutenir le parti au pouvoir (…) », a-t-il précisé.

    Malal Talla a invité les artistes à travailler avec la délégation,  »très à l’écoute des préoccupations dans le domaine de l’entrepreneuriat, mais surtout des industries culturelles et créatives ».

     »On a aussi un peu souffert des procédures, il faut que l’administration s’adapte, elle est en 1960, nous sommes en 2023 », a-t-il lancé à l’endroit du directeur de la promotion de l’entrepreneuriat, Mamadou Ndiaye.

    Pour Malal Talla,  »entreprendre, c’est gagner de l’argent. On est autonome et on retrouve sa dignité, on est capable de se prendre en charge et de réaliser ses propres projets », a-t-il souligné à l’intention des jeunes entrepreneurs ayant bénéficié d’une formation et en phase de recherche de financement et de réalisation d’un business plan.

    La DER/FJ a déjà accompagné l’association Guédiawaye Hip Hop dans la communication du festival  »Guédiawaye by rap » et du projet  »Sénégal talent campus », avec une subvention de 29 millions de FCFA pour l’achat d’équipements, révèle l’artiste.

    FKS/ADL/BK

  • SENEGAL-FINANCEMENT-CULTURE / « Nuit des projets » de Guédiawaye Hip hop : Louis Diédhiou Junior, vainqueur d’un financement de cinq millions de FCFA de la DER/FJ

    SENEGAL-FINANCEMENT-CULTURE / « Nuit des projets » de Guédiawaye Hip hop : Louis Diédhiou Junior, vainqueur d’un financement de cinq millions de FCFA de la DER/FJ

    Dakar, 27 juin (APS) – Le rappeur et entrepreneur Louis Diédhiou Junior, originaire de la région de Ziguinchor, a remporté lundi la troisième édition de la « Nuit des projets » organisée par Guédiawaye Hip hop en partenariat avec la délégation générale à l’entreprenariat rapide des femmes et des jeunes (DER/FJ), a constaté l’APS.

    Il est ainsi le vainqueur du financement de cinq millions de francs CFA accordé par la DER/FJ pour son projet intitulé  »Degg Dacc music ». Il s’agit de la création d’un studio avec un label de production audio-visuel qu’il compte mettre en place dans sa localité.

    La  »nuit des projets » est un incubateur mis en place 2019 par l’association G Hip hop présidée rappeur Malal Almamy Talla alias  »Fou Malade » , qui accompagne les jeunes porteurs de projets culturels innovants de Guédiawaye. Elle a été ouverte aux autres régions du Sénégal pour cette édition 2023 qui a enregistré 17 candidats venants de Tambacounda, Louga, Ziguinchor, Bignona, Dakar, Fatick, Thiès, Saint-Louis.

    Selon le jury présidé par Mame Fara Ndiaye dans lequel figure la présidente de l’association  »Kaay Fecc », Gacirah Diagne, il a été difficile de départager les 15 candidats à l’issue d’un pitch organisé dans les locaux de la DER/FJ au point E en présence du directeur de la promotion de l’entreprenariat, Mamadou Ndiaye.

     »Tous les quinze candidats (deux absents) ont été méritants. Le jury s’est basé sur les critères d’expérience, de motivation, de cible, de visibilité du projet et de potentiel de développement. Il a eu du mal à choisir, vous avez déjà gagné en expérience et en formation à l’issue des deux semaines de formation », a dit le président du Jury.

    Pour Gacirah Diagne,  »tous les candidats méritaient d’être soutenus, mais c’est un concours donc une aspiration vers l’excellence ». Elle estime qu’il est  »très noble » de vouloir aider les jeunes qui veulent se lancer dans la vie active et qui veulent faire une différence avec ceux qu’ils apportent.  »Ils ont réfléchi à un besoin et ils essaient de trouver une solution et rien que pour cela on devrait les soutenir », a-t-elle dit.

    Content d’avoir remporté ce financement de cinq millions de FCFA pour son projet, Louis Dédhiou Junior rappeur diplômé en management des entreprises à l’université Assane Seck de Ziguinchor s’est dit  »surpris » par ce choix.

     »Je suis dans le milieu du rap depuis 2008 comme rappeur et en tant qu’entrepreneur aussi, car j’ai eu à créer un studio d’enregistrement qui n’a pas marché faute de moyens pour l’entretien du matériel et le payement de certaines charges », a-t-il rappelé. Loin de se décourager, Louis Dédhiou Junior a continué d’entreprendre et a sorti son premier album en 2020 intitulé  »Retour aux sources ». L’expérience en bandoulière, il compte, dit-il, mieux gérer ce financement acquis grâce à la Der/FJ.

     »Il est très important d’avoir des idées de projets et de les écrire, mais il est encore mieux de se former. Car se former fait de nous des personnes compétentes, professionnelles; Parce que là où nous voulons amener la culture, c’est dans le but de professionnaliser le secteur qui en a besoin », a plaidé Malal Talla.

    Se souvenant de ces artistes qui sont tombés malades sans argent pour se soigner alors qu’ils en ont eu beaucoup à une période de leur carrière, Fou Malade a invité les jeunes à se structurer et  »e pas avoir honte de parler d’argent dans le secteur hip hop ».  »C’est certes une partie (le rap) contestataire, mais ce n’est pas que cela », a-t-il lancé aux jeunes rappeurs entrepreneurs bénéficiaires de la formation  »Nuit des projets » 2023.

    FKS/ADC

  • SENEGAL-CULTURE-DOLEANCES / AG de la SODAV: la rémunération pour copie privée et le versement intégral de la subvention réclamés

    SENEGAL-CULTURE-DOLEANCES / AG de la SODAV: la rémunération pour copie privée et le versement intégral de la subvention réclamés

    Thiès, 22 juin (APS) – Le défaut de mise en œuvre de la rémunération pour copie privée et le reversement intégral du montant restant de la subvention de l’Etat, à la Société sénégalaise des droits d’auteur et des droits voisins (SODAV) ont été au cœur de l’assemblée générale nationale de ladite structure, qui s’est tenue, jeudi à Thiès.

    La SODAV a aussi réparti près d’un milliard de FCFA en droits domestiques (nationaux) et droits étrangers aux acteurs culturels, selon son directeur général Aly Bathily, en marge de l‘assemblée générale nationale de cette société, délocalisée au centre culturel régional de Thiès, sis au quartier Nguinth.

    Les répartitions globales de la SODAV sont évaluées à 914.670.365 FCFA, relève le rapport de ladite société, qui précise que ces répartitions ne portent que sur une catégorie de droit, notamment le droit d’auteur et n’intègrent ni les droits voisins ni la rémunération pour copie privée.

    Un chiffre qui montre une reprise de la performance d’avant Covid de la Sodav, a-t-il dit, louant cette prouesse venant d’une société qui n’a que six ans d’existence.

    Bathily a aussi évoqué des perceptions de l’ordre de 838 millions FCFA, enregistrées par la SODAV. Pour lui, ces résultats qu’il a jugés « extraordinaires », vu que les effets néfastes de la COVID se font toujours sentir, ont été obtenus grâce à une « bonne politique de développement stratégique ».

    « La SODAV reflète une performance et une transparence », s’est-il réjoui, annonçant qu’après avoir été projeté en public, le rapport de gestion 2022 de la SODAV sera publié sur son site web.

    Le « combat pour la concrétisation de la rémunération équitable » est celui de tous les acteurs culturels, a dit M. Bathily . « Tout le monde parle de pétrole au Sénégal, le pétrole des acteurs culturels, c’est la rémunération pour copie privée », a-t-il dit, rappelant que cette rémunération a été accordée aux acteurs culturels par une loi votée à l’Assemblée nationale.

    L’attente pour la mise en œuvre de cette rémunération pour copie privée est trop longue, a dit la présidente du conseil d’administration (PCA) de la SODAV, Ngoné Ndour.

    La Sodav a envoyé une lettre à la tutelle pour avoir des explications sur le non versement du montant restant de la subvention de 3 milliards de FCFA accordée à la société par l’Etat, a-t-elle indiqué.  Depuis 2018, la somme de 1,6 milliard de francs CFA de cette subside a été versée à la SODAV, dont 350 millions FCFA en 2022.

    Sans la rémunération pour copie privée et la subvention, la Sodav s’achemine « vers des jours sombres », a prévenu Ngoné Ndour.  Pour elle, les performances enregistrées en 2022 ne peuvent être maintenues en l’absence de ces deux sources de revenus.

    Lors de la prochaine élection, la SODAV veillera à ce que les hommes politiques paient aux artistes leurs droits, pour l’utilisation de leur production artistique.

    Selon la directrice des Arts, Ndèye Khoudia Diagne qui représentait son département à cette AG, « toutes les dispositions ont été prises » pour la mise en œuvre de cette rémunération pour copie privée qui a déjà été votée.

    Elle a relevé toutefois que le retard dans son application est lié au fait qu’elle concerne plusieurs départements ministériels. Elle n’a pas manqué de rassurer qu’elle est « en bonne voie » et pourrait être mise en œuvre « très rapidement », puisque tous les éléments ont été transmis, en conseil des ministres, aux ministères concernés.

    La responsable s’est réjouie des nombreuses innovations apportées par la SODAV, dont cette délocalisation en dehors de Dakar de son AG ordinaire, que Thiès a été la première région à abriter après la capitale.

    ADI/MTN

  • SENEGAL-CULTURE / Un comité national d’évaluation et de classement des évènements culturels annoncé

    SENEGAL-CULTURE / Un comité national d’évaluation et de classement des évènements culturels annoncé

    Dakar, 22 juin (APS) – Le ministre de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow a annoncé, mercredi, la création  »bientôt » d’un comité national d’évaluation et de classement des évènements culturels suivant des critères bien définis pour mettre de l’ordre dans les nombreux fonds accordés aux acteurs culturels.

    ‘’(…) Le secrétaire général [du ministère de la Culture] va finaliser bientôt un texte qui va porter création d’un comité national d’évaluation et de classement des évènements culturels du Sénégal. On aura le top 50, 100 et 150 avec des personnes indépendantes, des critères claires’’, a-t-il déclaré lors de la célébration de la fête de la musique, au Centre culturel Blaise Senghor.

    Selon lui, le projet que porte le ministère de la Culture permet à l’acteur culturel de tenir sur ses deux pieds, celui de son talent artistique et celui de l’entreprenariat économique avec la mise en place des différents fonds.

    ‘’Dans chaque secteur du Sénégal, si vous voulez un centime, un million ou cinq cent mille, vous déposez un projet, vous avez un prêt, vous travaillez et vous remboursez. Le ministère de la Culture sous Macky Sall est le ministère des dons, des accompagnements, avec facilité, sans garantie, ni apport’’, a vanté Aliou Sow.

    Il a expliqué que mettre de l’ordre dans les différents fonds, le comité va évaluer et classer les évènements culturels. Dans cette perspective, il est prévu de mettre en place une commission pour les hit-parades afin de ‘’classer les talents’’. ‘’L’art est le haut lieu de la saine compétition et des récompenses’’, a-t-il souligné.

     

    Il a auparavant rappelé la politique culturelle de l’Etat, citant les nombreuses réalisations en faveur des artistes, comme par exemple le doublement de fonds culturels.

    Aliou Sow répondait ainsi à l’artiste et activiste Mamadou Khouma Ndour, qui a dénoncé l’absence de politique culturelle au Sénégal.

    Il a salué la prestation des jeunes talents féminins ayant assuré l’ambiance à Blaise Senghor, lors de la fête de la musique.

    Le groupe ‘’Diama Dji’’, l’orchestre régional de Dakar avec la chanteuse Réma, l’étoile du cabo love Paulette Diémé et l’association des musiciennes (Asfems) ont assuré l’ambiance. La fête, axée sur le thème ‘’Musique, paix et cohésion’’, a été ponctuée de messages de paix, d’alerte sur les inondations et d’hommages à la femme.

    ‘’Je suis fier de ce que j’ai vu ce soir du groupe Diama dji en passant par la jeune Réma avec l’orchestre régional de Dakar, l’Asfems, Paulette, de jeunes femmes talentueuses, courtoises et patientes, une belle création, de messages forts avec une belle pédagogie. Vous êtes toutes brillantes’’, a magnifié Aliou Sow.

    FKS/ASG/ADC

  • SENEGAL-CULTURE / Ouverture de la deuxième édition du festival « Bulle Dakar », vendredi

    SENEGAL-CULTURE / Ouverture de la deuxième édition du festival « Bulle Dakar », vendredi

    Dakar, 21 juin (APS) – La deuxième édition de « Bulle Dakar », un festival dédié à la promotion des arts graphiques, à la bande dessinée et au dessin de presse, aura lieu vendredi, a annoncé à l’APS le dessinateur de presse Omar Diakité, alias  »Odia », l’un de ses promoteurs.

    La manifestation est prévue sur deux jours (vendredi et samedi) à partir de 17 heures, à Intégral international school situé au Point E à Dakar, a précisé Odia. Cette année, « Bulle Dakar » met en vedette l’album bande dessinée de Benjamin Monteil, vainqueur du concours « Africomics Sénégal » organisé par le Goethe institut, sur le thème « Dessine ton monde de la meilleure possible », a-t-il souligné.

    Il y aura aussi une exposition collective des dessinateurs de presse et bédéistes. Le festival « Bulle Dakar » est présenté comme un espace de promotion pour les dessinateurs sénégalais, a souligné Odia.

    « Nous voulons, à travers ce festival international de la bande dessinée appelé ‘Bulle Dakar’, montrer la qualité de nos dessinateurs. On a tendance à croire qu’il n’y a que quelques noms, mais il y a beaucoup de talents dans notre pays. Notre objectif est de les faire connaître au public », a dit Odia, dessinateur du journal privé sénégalais ‘’Tribune’’.

    Le but du regroupement des dessinateurs de presse et de bandes dessinées est de faire la promotion de la culture sénégalaise, dont le dessin fait partie, a-t-il expliqué, ajoutant qu’il s’agit de montrer le travail des dessinateurs et l’univers de la bande dessinée au Sénégal.

    La première édition de  »Bulle Dakar » a été organisée en avril 2022.

    FKS/ADC/ASG

  • SENEGAL-MUSIQUE / Daniel Gomes : « La SODAV constitue un outil essentiel pour la musique »

    SENEGAL-MUSIQUE / Daniel Gomes : « La SODAV constitue un outil essentiel pour la musique »

    Dakar, 21 juin (APS) – La Société sénégalaise de gestion du droit d’auteur et des droits voisins (SODAV), en plus d’être  »un élément-clé », représente un outil essentiel de l’écosystème musical au Sénégal, a estimé le président de l’Association des métiers de la musique (AMS), Daniel Gomes, qui se dit conscient des défis et des possibilités d’amélioration.

    ‘’La SODAV joue un rôle crucial dans l’industrie musicale du Sénégal en tant qu’instrument de protection des droits d’auteur et des droits voisins. Nous reconnaissons l’importance de cette organisation dans la collecte des redevances et la rémunération équitable des artistes pour l’utilisation de leurs œuvres musicales’’, a-t-il dit dans un entretien accordé à l’APS.

    Chanteur-musicien, Daniel Gomes souligne l’importance de la SODAV, créée en mars 2016 pour remplacer le bureau sénégalais du droit d’auteur après le vote de la loi sur le droit d’auteur et les droits voisins en 2008.

    Selon le président de l’AMS, la SODAV constitue un outil essentiel pour la musique, car elle représente et défend les intérêts des artistes en négociant des accords avec les utilisateurs de la musique.

    Elle contribue ainsi à garantir que les artistes bénéficient d’une juste rémunération pour leur travail créatif et que leur musique est utilisée conformément aux droits d’auteur, a-t-il ajouté.

    ‘’Il est également important de noter que des efforts continus sont nécessaires pour améliorer et renforcer le fonctionnement de la SODAV. En plus des efforts déjà consentis par les administrateurs et la direction gérante, nous encourageons une transparence accrue dans la gestion des fonds collectés, une communication régulière avec les artistes et une amélioration de la représentativité de tous les acteurs de l’industrie musicale’’, a-t-il dit.

    L’AMS dit travailler en étroite collaboration avec la SODAV et d’autres parties prenantes pour promouvoir une gestion collective de plus en plus ‘’efficace’’, ainsi que pour renforcer les services offerts aux artistes.

    ‘’Nous appelons à une plus grande participation des artistes et à une meilleure sensibilisation aux droits d’auteur et aux avantages de la gestion collective pour permettre d’éviter des déboires comme ceux liés à la non-effectivité de la copie privée’’, souligne M. Gomes

    Pour lui, ‘’les ayants droit doivent réaliser que nous perdons des milliards [de francs CFA] chaque année, du fait aussi de leur manque d’implication lié à la méconnaissance de leurs droits. Nous sommes engagés à travailler ensemble pour soutenir les artistes, promouvoir leurs droits et contribuer au développement de l’industrie musicale dans notre pays’’.

    Les droits voisins, ‘’un défi complexe’’

    Daniel Gomes a toutefois reconnu que depuis la mise en place de la SODAV, les droits voisins n’ont pas été appliqués. ‘’L’absence d’effectivité des droits voisins pour les artistes interprètes constitue une préoccupation majeure pour notre industrie musicale. Nous considérons cela comme un défi complexe nécessitant une coordination entre les différentes parties impliquées’’, a-t-il souligné.

    Le plaidoyer va continuer pour la mise en œuvre effective de ces droits, assure le président de l’AMS, qui compte travailler en collaboration avec les autorités compétentes et les acteurs de l’industrie pour trouver des solutions concrètes.

    FKS/ADC