Catégorie : Culture

  • SENEGAL-CULTURE-POLITIQUE / ‘’Sénégal majeur, entreprenant et solidaire’’, un ouvrage de 500 analyses pour mettre le Sénégal sur la voie du développement (auteur)

    SENEGAL-CULTURE-POLITIQUE / ‘’Sénégal majeur, entreprenant et solidaire’’, un ouvrage de 500 analyses pour mettre le Sénégal sur la voie du développement (auteur)

    Dakar, 16 juin (APS)-’’Sénégal majeur, entreprenant et solidaire’’ est un ouvrage  »de 500 analyses dynamiques et solutions » qui permettront de mettre le Sénégal sur la voie du développement », a soutenu jeudi son auteur, El Hadji Ibrahima Mbow.

    ‘’Ce livre propose des solutions sur le plan économique, sur le plan administratif. Il aménage le territoire, garantit les accès, renforce notre diplomatie et modifie notre carte diplomatique. Nous espérons que le contenu  de ce livre sera bien utilisé pour mettre le Sénégal sur la voie du développement ’’, a-t-il déclaré lors d’une conférence presse au siège de l’harmatan Sénégal, éditeur de  »Sénégal majeur, entreprenant et solidaire’’, un ouvrage de 500 analyses repartis sur 5 piliers.

    ‘’Le livre repose sur 5 piliers majeurs », a-t-il indiqué, relevant que le premier de ces piliers est l’industrialisation de notre pays.  » Nous avons besoin de bassins industriels pour créer des richesses et surtout pour régler la question de l’emploi et de la qualification des jeunes et naturellement augmenter les revenus et le pouvoir d’achat’, a-t-il-expliqué.

    La deuxième repose sur la réforme et la refondation de l’administration, a-t-il poursuivi, expliquant que ‘’nous avons besoin de grand service public, un Etat fort, des institutions fortes qui mettent en avant l’intérêt général avec naturellement une transparence dans la gouvernance financière’’.

    ‘’Nous proposons dans ce document que tous les budgets des ministères soient mis en ligne pour que chaque sénégalais puisse voir la destination du plus petit franc des budgets. Nous le devons aux sénégalais parce que c’est l’argent qui appartient aux citoyens’ ’a-t-il-souligné.

    El Hadji Ibrahima Mbow propose également la création d’un ministère des données.  »Ce ministère, selon lui,  sera une innovation, qui va non seulement retracer toutes les politiques mais aussi expliquer avec des chiffres à l’appui les performances de chaque secteur et les insuffisances dans les autres secteurs ».

    Comme troisième pilier, l’auteur propose la création cinq méga-régions avec des conseils territoriaux et mettre les jeunes au travail en attribuant à chaque méga-région, une somme de 500 milliards CFA afin qu’ils soient des acteurs économiques. Le quatrième pilier du livre, a-t-il indiqué, concerne les services prioritaires universels, la santé notamment l’accès aux soins pour tous, l’éducation, la sécurité et l’habitat.

    Le dernier pilier d’ouvrage évoque la question de la diplomatie sénégalaise, a-t-il encore soutenu, estimant que le Sénégal doit multiplier ses coopérations avec des partenariats gagnant-gagnant.  »Le Sénégal en collaboration avec les pays de CEDEAO doit quitter le franc CFA qu’il considère comme une monnaie parasite qui gêne le développement », a-t-il ajouté.

    Evoquant la situation politique du pays, il a invité le président de la République, Macky Sall,  à s’adresser aux sénégalais pour éclairer l’option national sur la question du troisième mandat. ‘’Nous ne voulons pas la violence, nous ne voulons pas non plus la stratégie du chaos, nous appelons tous les citoyens à échanger, à discuter pour que le pétrole et le gaz ne soient pas une malédiction pour notre pays’ ’a-t-il-lancé.

    ABD/AB/ADC

  • SENEGAL-CULTURE-REPORTAGE / Iwol, cœur battant des Bédiks, un peuple ancré dans ses traditions

    SENEGAL-CULTURE-REPORTAGE / Iwol, cœur battant des Bédiks, un peuple ancré dans ses traditions

    Dakar, 12 juin (APS) – Iwol, village niché à 485 mètres sur les collines des hauteurs de Bandafassi, dans la région de Kédougou (sud-est), se reconnait comme la capitale des Bédiks, un peuple ancré dans ses traditions restées vivaces et dont la perpétuation est garantie par un calendrier commémoratif qui s’étale sur toute l’année.

    La première fête de la saison se déroule en novembre, une célébration destinée à remercier Dieu pour la saison des pluies et les récoltes enregistrées, a expliqué Jean-Baptiste Keita, un enseignant natif de Iwol, dans un entretien avec des reporters de APS-TV.

    Il y a ensuite le mois de janvier, réservé à la circoncision des garçons âgés de 15 ans, puis vient en avril la période d’initiation « des garçons qui vont rentrer dans le bois sacré pour se former sur comment vivre en adulte. Cette formation dure cinq mois à l’issue desquels ils sont ramenés chez leurs parents ». Il leur est donné, à partir de ce moment, « la liberté de faire ce qu’ils veulent », selon Jean-Baptiste Keïta.

    « Au mois de mai, c’est la dernière fête de la saison réservée aux femmes. Cela marque l’étape du retour de la brousse des hommes qui sont accueillis par leurs femmes avec une +gourdelette+ de vin de mil préparé en leur absence », explique l’enseignant natif de Iwol.

    En plus de toutes ces coutumes bien conservées pour être transmises aux générations futures, Iwol renferme bien d’autres « mystères », dont un pacte passé avec un génie protecteur, selon Jean-Baptiste, qui fait partie de la lignée des Keita, une des quatre principales familles de Iwol avec les Camara, les Samoura et les Sadiakhou.

    « Le diable a été sollicité pour une protection pendant la guerre, des jeunes ont été envoyés vers lui pour qu’il nous aide. Après un exposé de la situation, il a accepté et a envoyé des abeilles qui ont combattu aux côtés des Bédiks jusqu’au retour de la paix », a-t-il souligné en revenant sur la genèse de ce pacte avec le diable.

     

    Les Bédiks, une société bien organisée

    Les us et coutumes des Bédiks sont la marque d’une société bien structurée autour de ces quatre familles que sont les Keïta, les Camara, les Samoura et les Sadiakhou et dont les rôles et domaines de compétences sont bien arrêtés, indique-t-il

    « Les Keita sont les chefs du village à Iwol, ils sont aussi les dépositaires des classes d’âge. Les Camara, en tant que chefs coutumiers et gardiens des secrets du village, sont chargés de préparer les fêtes. Les Samoura sont de la lignée des forgerons et sont chargés d’arbitrer l’ensemble des conflits de la société bédik. Les Sadiakhou, chargés de la préservation des coutumes, sont la dernière famille de cette société patrilinéaire », ajoute Jean-Baptiste.

     

    Les missions dévolues à chacun de ces quatre clans assurent un fonctionnement harmonieux de la société bédik et du village de Iwol, qui compte au total 618 habitants.

    « Notre origine est au Mali. Ce qui nous a fait quitter le Mali, c’est la guerre [qui sévissait à l’époque entre des figures politiques de cette région]. Nous, les Bédiks, sommes venus ici dans les montages au Sénégal. C’était au douzième siècle », raconte Jean baptiste Keita, véritable mémoire de ce peuple qui fait partie des minorités, numériquement les moins importantes du Sénégal.

    Les campagnes d’islamisation du chef guerrier Alpha Yaya Diallo de Labé, l’une des provinces du Fouta-Djalon, constituent également des moments importants de la vie des Bédiks, un peuple resté très attaché à l’animisme et dont le refus d’embrasser l’islam a généré une guerre avec cette figure historique. Les rescapés de cette guerre se sont cachés dans des cavernes, pendant que de nombreuses jeunes filles et femmes,  »belles » la plupart du temps, ont été capturés par Alpha Yaya Diallo et ses hommes.

     

    FKS/BK/ASG

  • SENEGAL-NECROLOGIE  / Décès à 91 ans d’Adama Gaye, le ‘’Farba’’ de Matam (proches)

    SENEGAL-NECROLOGIE / Décès à 91 ans d’Adama Gaye, le ‘’Farba’’ de Matam (proches)

    Matam, 11 juin (APS) – Adama Gaye, le Farba de Matam, titre donné au plus âgé parmi les descendants du fondateur de cette localité du nord du Sénégal, est décédé dimanche à 91 ans, a appris l’APS.

    Le défunt était un descendant de Farba Boubou Gaye, le fondateur de Matam vers 1512. Il détenait le titre de Farba de Matam également surnommé Jom Matam (propriétaire de Matam en poular).

    Dans cette localité nord du pays on raconte que les familles Gaye et Bâ ont été les premiers habitants de Matam.

    ‘’Ils avaient signé un pacte maintenu jusqu’à présent dans cette localité. Par exemple, les mariages sont toujours scellés chez les Bâ. Et la mariée avant de rejoindre le domicile conjugal doit faire un tour chez les Gaye’’, a ainsi expliqué Abou Diaw, un enseignant habitant le quartier de Soubalo.

    AT/AKS

  • SENEGAL-CULTURE / Baba Maal salue l’intégration réussie des sérères à Podor

    SENEGAL-CULTURE / Baba Maal salue l’intégration réussie des sérères à Podor

    Podor, 11 juin (APS) – Le chanteur Baba Maal a magnifié l’intégration réussie de la communauté sérère dans le département de Podor, appelant les Sénégalais à promouvoir davantage le vivre ensemble.

    Il intervenait, samedi, dans la soirée, à la clôture de la 4e édition des Journées culturelles de l’Association des Sérères de Podor. Baba Maal était l’invité d’honneur de la manifestation.

    Il a été accueilli aux rythmes du ‘’Ngel’’ joué par Frédéric Ndong venu de Diouroup, une localité de la région de Fatick (centre ouest).

    ‘’Vos ancêtres ont séjourné sur cette partie du Sénégal pendant des siècles selon les historiens. Vous êtes donc vous êtes bien chez vous, a rappelé Baaba Maal. S’inspirant du cousinage à plaisanterie entre les communautés peul et Sérère, le lead vocal du Dandé Lenol n’a pas manqué de ‘’taquiner’’ : ‘’vous avez fui pour les raisons que vous savez !’’

    Il a magnifié l’intégration réussie et le dynamisme de la communauté sérère dans le département de Podor. Il a ainsi promis d’accorder plus de place à ces acteurs culturels lors de la prochaine édition du Festival les Blues du Fleuve dont il est le promoteur.

    ‘’Nous sommes pour l’essentiel des fonctionnaires en service dans le département’’, a informé Mamadou Mbaye, inspecteur de l’Education à l’Inspection de l’éducation et de la formation (IEF) de Podor, par ailleurs vice-président de l’Association des Sérères du département de Podor.

    L’association veut aider les enfants à parler leur langue maternelle, à vivre leur culture et connaitre les valeurs qu’elle véhicule mais également contribuer au développement social et culturel du Sénégal, a justifié M. Mbaye.

    Les Journées culturelles ont démarré par un don de sang au profit de l’hôpital de Ndioum dans la matinée du vendredi avant de se poursuivre par une visite aux ‘’cousins’’ de Ngaolé chez l’ancêtre Moussa Boukari Sarr (père de Peinda, la fille des eaux) et le samedi la caravane a sillonné les artères de Podor pour présenter les riches et multiples facettes de la culture sérère.

    AHD/AMD/AKS

  • SENEGAL-CULTURE-HERITAGE / Thiès : L’actualité et l’universalité de l’œuvre d’Ousmane Sembène vantées

    SENEGAL-CULTURE-HERITAGE / Thiès : L’actualité et l’universalité de l’œuvre d’Ousmane Sembène vantées

    Thiès, 9 juin (APS) – Des universitaires et acteurs du monde de la culture ont souligné vendredi à Thiès à l’occasion de la 16-ème édition de la commémoration d’Ousmane Sembène, l’actualité et l’universalité de l’œuvre de cet écrivain et cinéaste sénégalais de renommée internationale.

    ‘’Quand vous lisez Sembène, il s’adresse à l’être humain d’ici et d’ailleurs, mais il s’adresse à l’esprit à travers une production littéraire et cinématographique’’, a dit Abdoulaye Racine Senghor, président du conseil d’administration du Musée des civilisations noires, et un des parrains de la présente édition.

    ‘’Donc, son œuvre est toujours actuelle, on peut la lire à tout moment.  Il s’adresse à nous avec la perspective de quelqu’un qui regarde plus loin que nous (…). Il est universel’’, a-t-il poursuivi.

    Il s’exprimait dans les locaux des Manufactures sénégalaises d’arts décoratifs (MSAD), hôte cette année de la célébration de Sembène, qui aurait 100 ans cette année, s’il était toujours en vie.

    Le Royaume du Maroc, invité d’honneur de cette édition, était représenté à cette commémoration.

    Sembène n’en est pas moins une ‘’icône de la culture africaine’’, souligne Racine Senghor, qui a rappelé que l’homme de culture avait commencé par un poème, avant d’écrire ‘’Ô pays, mon beau peuple’’, ainsi que bien d’autres romans, et d’embrasser le cinéma à l’âge de 40 ans.

    Ses ouvrages sont ‘’traduits dans toutes les langues du monde’’ et enseignés à travers le monde, a-t-il poursuivi. ‘’Il a converti des livres en films et des films en livres’’, a encore relevé Racine Senghor, louant une ‘’vie pleine en termes d’engagement personnel, social, en tant que créateur’’.   ‘’Il a marqué sa vie par ce qu’il a écrit et par ce qu’il a montré en tant que cinéaste’’.

    Tout en mettant en exergue l’intérêt de Sembène pour l’Afrique au sens large, pour sa société, pour le devenir de l’humanité, ainsi que pour les plus faibles, il a relevé son ‘’souci de construire avec tout le monde une société véritablement humaine, mais de dignité et de respect’’.

    ‘’Un trait marquant de Sembène Ousmane, c’est un homme de valeur  qui a fondamentalement résisté à toutes les formes de compromission, qui a toujours voulu que l’homme africain, l’homme tout court, la femme africaine, la femme tout court, puisse être quelqu’un de digne et qui puisse servir sa communauté’’.

    ‘’D’actualité permanente’’ comme toute œuvre d’art, l’œuvre de Sembène l’est encore plus, a fait valoir le PCA du Musée des civilisations noires, évoquant les avenues et places qui portent le nom de Ousmane Sembène à Ouagadougou, au Burkina Faso.

    Le professeur Pape Massène Sène, ancien secrétaire général du ministère de la Culture a dans son cours inaugural, revisité ‘’Les bouts de bois de Dieu’’, un classique de Sembène racontant la grève des cheminots et dont une bonne partie de la trame se déroule à Thiès, la cité du rail.

    Ce roman publié en 1960 et imbibé du réalisme social, dans lequel l’écrivain décrit à travers la grève des cheminots d’octobre 1947 à mars 1948, deux visions du monde.  D’une part, des cheminots noirs revendiquant une égalité de traitement salarial avec leurs collègues blancs et d’autre part, une administration qui plutôt que d’entretenir une relation d’employeur à employés, se met dans un rapport de ‘’subordination naturelle’’ vis-à-vis d’êtres supposés inférieurs.

    Le livre peint aussi la vision panafricaniste de Sembène comme un bouclier face à la colonisation, tout en relevant l’existence d’un ‘’mur’’ entre Africains, de la même manière qu’il y a un ‘’mur entre le monde occidental et le monde africain’’.

    ‘’L’œuvre sociale, pour ne pas dire littéraire et filmique de Sembène Ousmane, est un projet de société. On ne sort pas d’une commémoration de Sembène Ousmane indemne, c’est formateur’’, a dit Hadja Maï Niang, responsable de Daaray Sembène, un institut d’éducation populaire basé à Thiès, et inspiré de l’œuvre de son mentor dont elle se voit comme la fille adoptive.

    Elle a annoncé son projet de transformer Daaray Sembène en une ‘’université populaire’’.

    Le maire Babacar Diop qui a pris part à la rencontre, a annoncé avoir décidé d’offrir aux élèves, en relation avec l’Inspection d’Académie, un millier d’exemplaires de l’ouvrage ‘’Les bouts de bois de Dieu’’, qu’il considère comme un ‘’roman de terroir’’, voire un ‘’roman national’’. Cet ouvrage restitue un pan important de l’histoire de Thiès qu’il décrit comme un ‘’don du rail’’.

    A l’issue d’un marathon de lecture organisé, à cette occasion, en deux sections, nationale et internationale, le prix de la section nationale a été remportée par une équipe de l’université Assane Seck de Ziguinchor, devant celle de l’Université Iba Der Thiam de Thiès.

    ADI/AKS

  • SENEGAL-CINEMA-POLITIQUE / Le marxisme, socle de la production littéraire et cinématographique de Sembène Ousmane (spécialistes)

    SENEGAL-CINEMA-POLITIQUE / Le marxisme, socle de la production littéraire et cinématographique de Sembène Ousmane (spécialistes)

    Dakar, 9 juin (APS) – L’écrivain et cinéaste sénégalais, Sembène  Ousmane (1923-2007) dont on célèbre ce vendredi le 16ème anniversaire de la disparition, a bâti toute sa carrière littéraire et cinématographique sur la voie du marxisme, a indiqué à l’APS le critique et universitaire germaniste Professeur Maguèye Kassé.

    Selon le Pr Kassé, Sembène, qui a débuté par une carrière de romancier avant son basculement vers le cinéma, a été influencé par l’idéologie marxiste qu’il a découverte dès son arrivée en France, au début des années 1940.

    Docker dans les ports marseillais pendant dix ans, il a été très tôt gagné par la lutte des classes, a affirmé le Professeur Kassé, par ailleurs président de l’association Sembène Ousmane.

     »On fait une analyse très incomplète de l’œuvre de Sembène Ousmane lorsqu’on veut lui enlever ce qui fait sa substance, notamment une position marxiste affirmée très concrète de l’analyse des situations qu’a connu l’Afrique dans ces différents démembrements, une analyse qu’il traduit dans ses œuvres cinématographiques et littéraires », a fait remarquer Maguèye Kassé lors d’un entretien accordé, jeudi, à l’APS.

    L’universitaire, membre du Partie de l’indépendance et du travail (PIT), où Sembene a aussi milité, souligne que ‘’les classes moyennes qui se sont paupérisées davantage ont été montrées avec beaucoup de crédibilité par Sembène dans la plupart de ses films, qu’il s’agisse des longs métrages comme « Le Mandat» (1968), « Xala » (l’impuissance, 1975) ou encore « Guélewar » (1992)’’.

    Pour ce dernier film, Maguèye Kassé souligne que Sembène montre qu’il y a une union et une unité qui peuvent bien  »s’opérer entre des gens qui ont des fois, des croyances différentes, à condition d’identifier clairement les causes de leur situation et des problèmes auxquels ces personnes de religions différentes étaient confrontées ».

    Dans tout ce que le cinéaste sénégalais a écrit ou filmé, poursuit Maguèye  Kassé,  »on voit en filigrane, son engagement communiste et ce qu’il a appris du marxisme avec une analyse concrète de situations concrètes, et surtout, de pouvoir apercevoir, déceler, identifier et démontrer l’ensemble des contradictions qui agitent des sociétés en mutation permanente ».

    L’écrivain et journaliste Boubacar Boris Diop abonde dans le même sens, quand il soutient que  »cet engagement communiste de Sembène Ousmane est omniprésent aussi bien dans l’écriture à travers ses œuvres littéraires que dans le cinéma avec ses films ».

     »Dans ses œuvres littéraires, le roman +Les bouts de bois de Dieu+ porte sur la grève des cheminots où il a mélangé les deux grèves et les personnages de ce roman sont au service des gens défavorisés, de la classe ouvrière. C’est le personnage de Bakayoko qui a était inspiré par le syndicaliste de gauche Ibrahima Sarr qui lui a servi de modèle », a expliqué Boubacar Boris Diop. Il note qu’il n’y a pas un seul film de Sembène où l’on ne sente pas cet engagement.

    Il a notamment fait allusion au film « Le Mandat » avec lequel, dit-il,  »le facteur donne une réponse typiquement communiste au personnage principal Ibrahima Dieng en disant +toi tu vas changer cela, moi, nous tous ensemble nous allons changer ce pays+ ».

    Avec  « Le mandat », Sembène Ousmane peint sur un ton humoristique la nouvelle société sénégalaise post indépendance à travers l’histoire de Ibrahima Dieng à qui son neveu émigré en France envoie un mandat, explique Diop.

    Boubacar Boris Diop évoque également le  »regard très tendre » de Sembène à l’endroit des classes défavorisées et en particulier de la classe ouvrière.

     »Cela vient de sa formation au Parti communiste français où il a milité et dont il a gardé à Yoff la carte jusqu’à sa mort », a rappelé l’auteur du livre « Murambi, le livre des ossements », publié en 2000.

    Celui que l’on appelle affectueusement « l’Aîné des anciens » et dont on célèbre cette année le centenaire de la naissance a été aussi un syndicaliste membre de la Confédération générale du travail fondée en 1895, en France.

    Boubacar Boris Diop comme le professeur Maguèye Kassé observent que c’est à partir de ce séjour français que Sembène Ousmane aurait développé ses convictions politiques et son militantisme communisant.

    FKS/SMD/ASG

  • SENEGAL-CINEMA / Sembène Ousmane, trajectoire d’un communiste  »convaincu »

    SENEGAL-CINEMA / Sembène Ousmane, trajectoire d’un communiste  »convaincu »

    Par Fatou Kiné Sène

    Dakar, 9 juin (APS) – L’écrivain et cinéaste Sembene Ousmane mort le 9 juin 2007 à l’âge de 84 ans a très tôt été façonné aux idéaux du Parti communiste français où il a milité dès son arrivée à Marseille dans la ville française, un engagement qui lui a permis de développer ses convictions marxistes, une facette de l’homme très peu mise en exergue, a déclaré l’écrivain et journaliste Boubacar Boris Diop.

     »C’est à Marseille (France) en 1946 qu’il a commencé à militer dans le Parti communiste français et dans le syndicat CGT (Confédération générale du travail). Après la guerre de 1939-1945, le Parti communiste français était très fort. Il a rencontré les cadres de ce parti qui l’ont pris en charge, encadré, orienté ses lectures vers Emile Zola, par exemple, vers des auteurs noirs américains, etc. », a-t-il dit dans un entretien avec l’APS.

    Issu des classes populaires, pêcheur, maçon, plombier, ouvrier et docker à Marseille, Sembene Ousmane a été aussi assez proche du Parti africain de l’indépendance (PAI), où il a milité.

    Ecrivain devenu cinéaste, il est considéré comme le père du cinéma africain et a été forgé grâce à la fréquentation des bibliothèques de la CGT, mais surtout aux cours dispensés par le Parti communiste.

     »Il avait une grande soif de connaissance », souligne l’auteur de  »Murambi, l’histoire des ossements », qui précise que jusqu’à la fin de sa vie, à Yoff,  »Sembène a gardé sa carte de membre du  Parti communiste français ».  « C’était affiché au-dessus de son lit », confie-t-il.

     »Jusqu’à la fin de sa vie, Sembène est resté un communiste convaincu », a martelé le président de l’association Sembène Ousmane, le professeur Maguèye Kassé, qui donne comme preuve la proximité du cinéaste avec le PAI (…) ».  Il a été un  »membre très actif » du PIT (Parti de l’indépendance et du travail), considéré comme l’héritier du PAI.

     »Pendant la clandestinité, Sembene exécutait des tâches du parti en transportant ses directives à Moscou entre les camarades », se souvient Maguèye Kassé.

    Cet engagement s’explique, selon lui, par cette formation qu’il a reçue au Parti communiste français et notamment lors des luttes ouvrières menées par la CGT jusqu’à Georges Séguy qui a été secrétaire général et figure emblématique de cette confédération avant de passer le témoin à Henri Krasucki.

     »On a toujours reproché au CGT d’être le courant de transmission du Parti communiste français dans le monde ouvrier. Nous avons été ensemble Sembène et moi au moins à une reprise à la fête de l’humanité, une manifestation organisée par le Parti communiste français chaque année à la Courneuve, à Paris », raconte Professeur Kassé.

    Il a d’ailleurs rappelé la présence à cette fête de l’Américaine Angela Davis, une icône de la lutte pour les droits civiques aux Etats-Unis et du Français Jean Daniel, acteur dans le film  »Camp de Thiaroye » (1988) de Sembène Ousmane.

    Blessé après dix ans de travail comme docker, Sembène Ousmane commence à écrire. A l’âge de 40 ans, il part à Moscou pour apprendre les techniques cinématographiques.

    Selon le professeur Maguèye Kassé, il a aussi accordé son soutien à tous les mouvements de libération, en République de Guinée avec Sékou Touré, chez Modibo Keita au Mali ou encore en Afrique du Sud et en Angola.

    L’écrivain et cinéaste Sembène Ousmane a publié de nombreux ouvrages adaptés par lui-même au cinéma, sauf le roman « Niwan » dont l’histoire à l’écran a été portée par son assistant de toujours, Clarence Delgado.

    FKS/OID/ASG

  • SENEGAL-RUSSIE-CULTURE / Report de la célébration de la Journée de la Russie à Dakar

    SENEGAL-RUSSIE-CULTURE / Report de la célébration de la Journée de la Russie à Dakar

    Dakar, 9 juin (APS) – L’ambassade de la Russie au Sénégal annonce avoir reporté à ‘’une date indéterminée’’ la célébration de la Journée de la Russie, initialement prévue lundi 12 juin.

    Cet événement a été reporté ‘’en raison de la situation politique’’ au Sénégal, explique un communiqué de la représentation diplomatique russe.

    Il fait allusion aux violences à l’origine, selon le ministère de l’Intérieur, de la mort de 16 personnes, de nombreux blessés et d’importants dégâts matériels dans plusieurs villes sénégalaises.

    ESF/ASG

  • SENEGAL-CULTURE-NECROLOGIE / Décès de l’artiste peintre Mohamadou Ndoye dit « Ndoye Douts »

    SENEGAL-CULTURE-NECROLOGIE / Décès de l’artiste peintre Mohamadou Ndoye dit « Ndoye Douts »

    Dakar, 9 juin (APS) – Le peintre et vidéaste Mohamadou Ndoye, plus connu sous son nom d’artiste « Ndoye Douts, est décédé, jeudi, à l’âge de 50 ans, des suites d’une courte maladie à l’hôpital Dalal Diam de Guédiawaye, a appris l’APS de ses collaborateurs.

    L’entrepreneur culturel et commissaire d’exposition Idrissa Diallo informe qu’il a été inhumé à 15 heures, à Diender, commune située dans la zone de Kayar, dans la région de Thiès.

    Né en 1973 à Sagalkam, Ndoye Douts a été formé à l’Ecole des beaux-arts de Dakar, où il est sorti major de sa promotion en 1999, avec une spécialité en arts plastiques, option peinture, précise Diallo. Il fut un homme humble et, surtout, généreux, a-t-il témoigné.

    L’artiste est très connu dans le milieu des arts au Sénégal comme à l’international pour ses nombreuses expositions et sa sélection à l’exposition internationale de la Biennale de l’Art africain contemporain de Dakar, en 2016.

    Depuis plus de vingt ans, Ndoye Douts, qui résidait à la Médina, un quartier populaire situé non loin du centre-ville de Dakar, donnait à voir à travers ses tableaux la capitale sénégalaise, ville grouillante, au rythme trépident et au désordre chaotique.

    ‘’Il peignait son environnement, l’espace dans lequel il vit, ce +Ko urbain+ qu’il a pris à bras le corps pour en parler, pour inviter à une réflexion autour du sujet’’, explique Idrissa Diallo.

    Plusieurs des toiles de Mouhamadou Ndoye portent des noms de quartiers de Dakar : Plateau, Djily Mbaye, Mermoz, Yoff, Diamalaye, Fann, Thiaroye, Ngor, etc. Il y décrit son univers, qui est un dédale de ruelles désordonnées, où circulent des véhicules improbables. Cet univers est fait aussi de linge séchant sur les fils, d »antennes de télévision qui griffent le ciel, de numéros de téléphone qui lancent des appels sans réponse, de jouets d’enfants entre ciel et terre.

    Chez l’artiste, les habitations s’enchevêtrent, amas des débris du monde et de ses misères, cartons, tôles ondulées, parpaings mal équarris, cases en torchis, rien ne manque pour illustrer l’ingéniosité de l’homme de nos cités sans âmes, lit-on dans une description de son travail sur le site Africiné.

    Ndoye Douts, peintre, réalisateur, scénariste, a d’ailleurs réalisé un court métrage d’animation intitulé ‘’Train train Médina’’ (2001), où il propose une belle réflexion sur l’égoïsme de la civilisation occidentale, soulignée avec force par la qualité de la mise en scène.

    L’artiste qui revient d’un voyage professionnel au Japon préparait un projet dans ce sens.

    FKS/ASG

  • SENEGAL-EDITION –LITTERATURE / Mahammed Boun Abdallah Dionne publie un essai intitulé « Le lion, le papillon et l’abeille »

    SENEGAL-EDITION –LITTERATURE / Mahammed Boun Abdallah Dionne publie un essai intitulé « Le lion, le papillon et l’abeille »

    Dakar, 8 juin (APS) –Mahammed Boun Abdallah Dionne, Premier ministre du Sénégal de juillet 2014 à mai 2019, a annoncé sur son compte twitter la parution de son prochain livre essai intitulé « Le lion, le papillon et l’abeille », dans lequel se montre soucieux de réaffirmer la souveraineté du continent africain.

    Le livre va paraitre le 6 juillet prochain, a déclaré sur son site internet l’éditeur de l’ouvrage basé à Paris.

    « L’Afrique sera une terre au potentiel et à l’influence géostratégique majeure au XXIe siècle. (…). Plus question désormais de nourrir l’image archaïque de l’homme noir qualifié de +moitié démon et de moitié enfant+ par Ridyard Kipling », indique la quatrième de couverture du livre.

    L’auteur déconstruit les thèses impérialistes qui maintenaient l’Afrique dans l’asservissement et la dépendance aux puissances occidentales.

    Pour Mahammed Boun Abdallah Dionne, « il est aujourd’hui urgent de lui [L’Afrique] redonner la place et la valeur qu’elle mérite fort de ses 1,3 milliard d’habitants et couvrant 20 % des surfaces émergées, ce continent à la croissance exponentielle s’affirme désormais ».

    Cet ouvrage a été édité par la maison « Débats publics » basée à Paris, en France, et créée en 2007 et dont la vocation est de donner la parole aux dirigeants qui, à la lumière de leur expérience et de leurs convictions personnelles, souhaitent livrer leurs réflexions sur des sujets de société contemporains.

    Mahammed Boun Abdallah Dionne, ingénieur de formation, a fait carrière à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest avant de servir dans l’administration sénégalaise.

    FKS/ASG