Catégorie : Culture

  • SENEGAL-MUSIQUE-SOCIETE / Ismaël Lô appelle les Sénégalais a faire régner la paix ‘’partout’’

    SENEGAL-MUSIQUE-SOCIETE / Ismaël Lô appelle les Sénégalais a faire régner la paix ‘’partout’’

    Saint-Louis, 26 mai (APS) – L’auteur-compositeur et chanteur sénégalais Ismaël Lô a invité jeudi soir ses compatriotes à dépasser le climat de tension pour faire retrouver au pays ‘’son sourire d’antan’’, et à se ressaisir ‘’pour que la paix règne partout’’.

    ‘’Il y a une tension aujourd’hui et ce n’est pas conforme à l’image de notre pays. Il faudrait que les gens se ressaisissent pour que la paix règne partout’’, a-t-il dit à la fin de sa prestation à l’ouverture de la 31-ème édition du Festival international de jazz de Saint-Louis (nord) dont il est, avec son groupe, l’une des têtes d’affiche.

    ‘’J’ai chanté pour la paix parce qu’avec la paix, on peut construire beaucoup de choses. Sans la paix, c’est toujours catastrophe. Le Sénégal est un pays de paix, tranquille’’, a poursuivi le musicien, ajoutant : ‘’Je prie pour que les cœurs s’apaisent, que les gens retrouvent le sourire d’antan. Qu’on le dise ou pas, nous sommes stressés.’’

    Appréciant le spectacle qu’il a donné avec son groupe, Ismaël Lô a dit que ‘’c’est un énorme plaisir’’ pour lui de jouer à Saint-Louis. ‘’C’est un plaisir de me produire chez moi, au Sénégal, a-t-il dit. Ce festival existe depuis des années et Dieu a fait que cette année, j’ai été invité à jouer ici avec mon groupe. J’en suis heureux et honoré.’’

    Pendant près de 90 minutes, Ismaël Lô et ses musiciens ont joué des succès de leur répertoire, allant de ‘’Baykat’’ à Sophia, en passant par ‘’Madame’’, ‘’Taar du sëy’’, Mànko’’, ‘’Jàmmu Africa’’, ‘’Di Dibi rekk’’…

    Le chanteur a remercié les organisateurs de lui avoir donné l’opportunité de jouer ‘’devant ce public merveilleux (…) qui a suivi et s’est éclaté’’, relevant, en réponse à une question sur le peu de spectacles qu’il donne au Sénégal : ‘’Je suis là. C’est vrai que je ne suis pas constamment au Sénégal, mais si on m’invite je viens. Je ne peux pas débarquer comme ça sur une scène pour jouer. Il faut que les conditions soient créées pour que je vienne jouer. C’est ce qu’on a eu aujourd’hui au Festival international de jazz de Saint-Louis’’.

    La prestation d’Ismaël Lô et de son groupe a été précédée de celle d’Anne Paceo, batteuse et compositrice française, et son quintet. Le programme du festival prévoit des concerts jusqu’à lundi, des prestations ‘’Off’’, différentes activités parallèles (défilés de mode, carnaval, journée de reboisement…)

    ADC/MTN

  • SENEGAL-AFRIQUE-CULTURE / Les start-ups invitées à travailler sur des plateformes « 100% sénégalaises » pour booster les industries créatives

    SENEGAL-AFRIQUE-CULTURE / Les start-ups invitées à travailler sur des plateformes « 100% sénégalaises » pour booster les industries créatives

    Dakar, 25 mai (APS) – Le directeur général de Sénégal numérique SA, Cheikh Bakhoum, a invité, jeudi, les start-ups africaines et sénégalaises à travailler davantage sur la création de plateformes « cent pour cent sénégalaises et africaines », pour booster le secteur des industries culturelles et créatives et bénéficier au mieux de ses retombées.

    « Les plateformes qui existent sont malheureusement américaines, européennes ou à la limite chinoises. Il n’y a pas réellement de plateformes qui soient africaines ou sénégalaises. Il faut qu’on s’y mette, il faut qu’on mette nos start-ups sur ces questions et qu’elles travaillent à mettre en place des plateformes 100% sénégalaises et africaines et sur cette base, nous allons conquérir le monde en obligeant les autres à les utiliser », a-t-il dit.

    Cheikh Bakhoum participait à un panel intitulé « Quels réseaux, plateformes, infrastructures, alliances et partenariats pour stimuler la croissance et l’emploi dans les ICC ? ». Ce panel s’est tenu dans le cadre du troisième Forum africain sur les industries culturelles et créatives (ForAfricc). Il exposait sur les capacités d’hébergement du Data Center du Sénégal.

    Le DG de Sénégal numérique SA estime que « l’industrie culturelle et créative est extrêmement importante. Il nous faut valoriser davantage la culture sénégalaise, il y a beaucoup d’innovations au niveau de notre pays et avec la nouvelle révolution qu’est le digital, nous pouvons impacter le monde ».

    Il note que durant cette dernière décennie, l’Afrique a beaucoup investi dans des infrastructures de télécommunications et dans le secteur numérique, ce que l’on n’avait pas auparavant selon lui.

    « Au Sénégal, a-t-il dit, nous avons cinq à six câbles sous-marins qui arrivent au niveau de nos côtes connectées à l’Europe, aux USA, à l’Amérique du Sud, au monde en général ».

    Un studio au Sénégal peut s’interconnecter avec un studio à Hollywood avec un débit illimité, ce qui n’était pas possible avant, explique-t-il, ajoutant qu’à partir de Dakar, on peut faire des créations et les envoyer « de manière instantanée aux USA ».

    « Ceci est possible parce que nous avons 12 mille kilomètres de fibres optiques, des Data Center de dernière génération pour pouvoir héberger du contenu local. Nous devons insister auprès des start-ups des ICC pour leur dire qu’elles doivent non seulement pouvoir produire du contenu, mais pour que ce contenu puisse rester en Afrique, au Sénégal, sans pour autant les héberger au niveau des plateformes qui sont à l’étranger », a-t-il insisté. Selon lui, la maitrise de cette chaine « est le grand défi aujourd’hui pour pouvoir bénéficier au mieux de cette industrie ».

    Cheikh Bakhoum fait savoir que le Data Center du Sénégal, logé à Diamniadio, la nouvelle ville située à une trentaine de kilomètres de Dakar, a une capacité pour héberger tout le secteur des industries culturelles et créatives, en répondant à une interpellation du chanteur Youssou Ndour sur la question.

    FKS/BK/ASG

  • SENEGAL-FRANCE-MUSIQUE / Musique: Le groupe Xalam 2 annonce son retour avec « Retour aux sources », son nouvel album

    SENEGAL-FRANCE-MUSIQUE / Musique: Le groupe Xalam 2 annonce son retour avec « Retour aux sources », son nouvel album

    Dakar, 25 mai (APS) – Le mythique groupe musical Xalam 2 va faire son retour sur la scène internationale avec un nouvel album intitulé ‘’Retour aux sources’’,  a annoncé son attaché de presse Afrique et international, Fatou Kassé-Sarr.

    ‘’Xalam 2, le groupe sénégalais légendaire est heureux d’annoncer son retour sur la scène internationale,  après de nombreuses années d’absence. Ils  [ses musiciens] nous reviennent avec un nouvel album intitulé +Retour aux sources+’’, a-t-elle indiqué dans une note de présentation du groupe et de son nouvel album.

    Le groupe se produira en concert exceptionnel au Pan Piper, à Paris, le 7 juillet 2023. Ce concert est organisé par Afrikconsult’’

    ‘’Fondé dans les années 70, le groupe Xalam 2 a marqué des générations avec sa musique inspirante et engagée.  Après de nombreuses années d’absence, Xalam 2 est de retour sur la scène internationale, prêt à enflammer les cœurs avec leur talent inimitable’’, a déclaré Fatou Kassé-Sarr.

    Xalam 2 est un groupe phare de la scène musicale sénégalaise et africaine contemporaine. Possédant une identité musicale d’une originalité proprement inouïe, il évolue librement entre mbalax, jazz, et musiques africaines. Ce groupe explore au maximum les possibilités rythmiques qui semblent illimitées et génèrent des chansons détonantes, à forte intensité rythmique.

    ‘’Avec talent et audace, le groupe Xalam 2 a ainsi réussi à créer un univers sonore hybride en expansion continue résultant d’un exigeant parcours de recherche musicale qui les a conduits à travers le Sénégal pour explorer les rythmes et instruments traditionnel du pays (mbalax des Wolofs, ndëpp des Lébous, musique Peule, Sahourouba et bougarabou des Diolas de Casamance, ndioup des Sérères, Mandingue…)’’, selon la note de présentation.

    SG/ASG

  • SENEGAL-USA-MUSIQUE-CULTURE / Tina Turner « a marqué le monde », selon Youssou Ndour

    SENEGAL-USA-MUSIQUE-CULTURE / Tina Turner « a marqué le monde », selon Youssou Ndour

    Dakar, 25 mai (APS) – Le chanteur sénégalais Youssou Ndour a rendu hommage à la chanteuse américaine Tina Turner, décédée mercredi en Suisse à l’âge de 83 ans, saluant la mémoire d’une personne qui a marqué le monde.

    « Je salue la mémoire d’une personne qui a marqué le monde », a-t-il dit à l’entame de son discours d’ouverture du 3e Forum africain pour les industries culturelles et créatives (Forafricc) à l’ancien Palais de justice de Dakar, au Cap manuel.

    Selon le lead vocal du Super, Tina Turner a été « une grande dame, une grande force qui a montré, comme on dit au Sénégal +goor baxna, jiggen baxna+ (l’homme et la femme sont d’égale dignité) ».

    Surnommée la  »reine du rock’n roll », Tina Turner de son vrai nom Anna Mae Bullock, a marqué l’histoire de la musique.

    FKS/ASB/OID

  • SENEGAL-AFRIQUE-ECONOMIE-CULTURE / Forafricc : trois start-up béninoises à Dakar à la recherche d’investisseurs

    SENEGAL-AFRIQUE-ECONOMIE-CULTURE / Forafricc : trois start-up béninoises à Dakar à la recherche d’investisseurs

    Dakar, 25 mai (APS) – Trois start-up venant du Bénin participent au troisième Forum africain pour les industries culturelles et créatives (Forafricc), ouvert mercredi à Dakar, pour partager leurs projets et rencontrer des investisseurs.

    Il s’agit notamment de ‘’Fruit fiber fabric’’, ‘’Make it happen’’ ou encore ‘’Gléxwé Festival’’, qui sont présentes dans la capitale sénégalaise à l’occasion de ce forum initié par le chanteur et homme d’affaires sénégalais Youssou Ndour.

    Le projet « Fruit fiber fabric », créé il y a deux ans à la suite du Covid-19 et spécialisé dans la transformation des fibres d’ananas en textile végétal, est inspiré de ce qui se fait aux Philippines en Asie du sud-est dans ce domaine, a expliqué Stéphanie Ossé, sa coordinatrice.

    « Notre challenge est que le Bénin ait son propre textile végétal. Nous travaillons avec un laboratoire basé à Cotonou. Et notre réflexion était de valoriser un déchet agricole et de lui apporter une valeur qui répond à un besoin local, sous-régional et international parce que notre textile s’adresse à l’industrie de la mode éthique », a expliqué Mme Ossé.

    Elle expose dans son stand dressé dans le village de l’économie créative, village de l’économie installé à l’ancien Palais de justice de Dakar, au Cap Manuel,  quelques prototypes de vêtements faits à base de ce textile végétal en collaboration avec des associations de femmes et des artisans dont le but est de leur assurer un bien-être social et économique.

    « Nous attendons des rencontres et des investisseurs qui vont nous permettre de consolider le développement de notre projet. Cela peut être des partenariats opérationnels, économiques et créatifs », a soutenu la coordinatrice du projet « Fruit fiber fabric ».

    L’entreprise « Make it happen » spécialisée dans l’ingénierie culturelle depuis plus de quinze ans, ambitionne à travers son projet dénommé « Le trône de Béhanzin » (Onzième roi d’Abomey) de revisiter le palais royal, à travers un parc à thème et une comédie musicale retraçant ses combats épiques contre les colons français.

    « Nous proposons aux visiteurs une expérience d’immersion dans le palais pour assister à des scènes de vie de la cour. Nous sollicitons pour cela des investissements et des mécènes pour soutenir ce projet qui offre une expérience unique et divertissante pour tous les visiteurs », a soutenu le responsable du projet, l’artiste Amir Alli.

    Son compatriote Jean-François Amou est aussi venu participer au Forum for africa des industries culturelles et créatives afin de trouver un partenaire pour son projet « Gléxwé festival » dont l’ambition est de valoriser le patrimoine musical et les instruments traditionnels de la ville mémoire d’Ouidah au Bénin.

    Toutes ces start-up béninoises financées déjà par la Banque mondiale ont été invitées par Youssou Ndour pour venir partager leur expérience au Forafricc.

    Des start-up sénégalaises sont aussi représentées à ce rendez-vous.

    FKS/ASB

  • SENEGAL-POLITIQUE-MEMOIRE / Un écrivain évoque le caractère actuel des recommandations de Thierno Souleymane Baal

    SENEGAL-POLITIQUE-MEMOIRE / Un écrivain évoque le caractère actuel des recommandations de Thierno Souleymane Baal

    Matam, 24 mai (APS) – Mamadou Youri Sall, professeur en informatique à l’université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis, juge  »très actuelles » les recommandations de Thierno Sileymani Baal relativement à l’alternance au pouvoir, à la transparence et à l’éthique en politique.

    « Les recommandations de Thierno Souleymane Ball sont très actuelles. Elles concernent la circulation du pouvoir avec l’alternance, la gestion des deniers publics, à savoir la transparence et l’éthique en politique. Ce sont les trois thèmes que le fondateur de l’Almamya au Fouta a appliqués dans [la partie nord] du Sénégal », a-t-il dit.

    Mamadou Youri Sall, auteur d’un livre sur Thierno Souleymane Baal, animait un panel portant sur le thème : « L’actualité des recommandations de Thierno Sileymani Baal », à l’occasion de la première édition du Salon international du livre de Matam (SILIMA).

    Thierno Souleymane Baal est un chef de guerre et un lettré musulman peul du 18e siècle à l’origine d’un grand mouvement de réforme islamique en créant un État théocratique fondé sur un idéal de justice. Il fut une grande figure du Fouta Toro, région située au nord de l’actuel Sénégal, à cheval sur les deux rives du fleuve du même nom.

    L’enseignant a souligné « le caractère extraordinaire » de cette figure historique dont la vision demeure « actuelle » et peut opérer encore aujourd’hui, dit-il, précisant qu’ »il est rare de voir parmi nos ancêtres quelqu’un qui a cette pensée ».

    « Cette pensée a eu des résultats avec la création de l’Almamya, un régime politique basé sur des principes démocratiques comme l’élection. Durant toute l’existence de l’Almamya, il était interdit aux Almamis d’hériter le pouvoir ou encore d’installer une dynastie », a expliqué l’écrivain.

    M. Sall, par ailleurs directeur du Centre de recherche et du patrimoine intellectuel Baajordo, a fait savoir qu’il est en train de travailler « pour que l’UNESCO prenne en charge la reconnaissance de l’Almamya, afin de faire connaître les valeurs intellectuelles » du Sénégal des 17e et 18e siècles, période selon lui méconnue.

    Il a laissé entendre qu’on parle souvent des résistances armées et pacifiques du 19e siècle, menées par la dernière génération, « mais celle de Thierno Sileymani Baal est la meilleure des générations que l’Afrique de l’Ouest ait connue, une génération intellectuelle qui a changé pacifiquement de régime, après avoir mis fin à l’agression des maures et saltigués ».

    « Cette génération a mis en place des normes qui peuvent être utilisées jusqu’à nos jours », a soutenu professeur Mamadou Youri Sall.

    En 1776, Thierno Sileymani Baal a mis en place un régime intellectuel dénommé l’Almamya et qui régnait sur toute l’étendue du Fouta, avec pour capitale Thilogne, et Abdoul Kader Kane de Dabia comme premier Almamy, selon l’enseignant à l’UGB.

    Il rappelle que durant 114 ans, l’Almamya a connu 34 Almamy qui ont tous été élus par les membres du parlement que composaient les citoyens des sept provinces du Fouta de l’époque que sont le Bosséa, le Nguénar, le Toro, le Laaw, le Halaybé, le Damga et le Yirlaabé.

    AT/BK/ASG

  • SENEGAL-AFRIQUE-CULTURE / Forafricc : Youssou Ndour plaide pour le financement des industries culturelles et créatives

    SENEGAL-AFRIQUE-CULTURE / Forafricc : Youssou Ndour plaide pour le financement des industries culturelles et créatives

    Dakar, 24 mai (APS) – Le chanteur et homme d’affaires sénégalais Youssou Ndour a plaidé, mercredi, pour le financement des industries culturelles et créatives, estimant que c’est un domaine  »important et pourvoyeur d’emploi ».

    « Ce forum est un endroit, un cadre pour permettre d’avancer (…). Nous irons là où il faut pour parler de ces initiatives, que les gens soient financés, que les jeunes soient soutenus et financés. Nous ne voulons plus voir des jeunes qui prennent les bateaux pour aller mourir.  Nous voulons voir des jeunes qui ont de la créativité, on l’a vu, on veut qu’on mette beaucoup plus de moyens », a-t-il défendu.

    Youssou Ndour qui a fait du financement des ICC un de ses combats aujourd’hui, s’exprimait à l’inauguration du village de l’économie créative. Ce village a été installé à l’ancien Palais de justice de Dakar, au Cap Manuel, dans le cadre du troisième Forum africain pour les industries culturelles et créatives (Forafricc), qui prend fin vendredi.

    Le village regroupe différents stands d’entreprises privées et publiques, dont des start-up venues du Bénin, du Sénégal, ainsi que des ministères sénégalais.

    Le chanteur, initiateur de ce forum avec sa fondation dédiée aux industries culturelles et créatives (ICC), était en compagnie de l’administratrice générale de la Francophonie, Caroline Saint Hilaire, de l’ambassadeur de l’Union européenne au Sénégal, Jean-Marc Pisani, et du secrétaire général du ministère de la Culture et du Patrimoine historique, Habib Léon Ndiaye, entre autres personnalités.

    Le président et fondateur du Groupe Futur Médias (Gfm), un groupe de presse privé sénégalais, rappelle que sa fondation a beaucoup plaidé auprès des institutions financières internationales et des gens intéressés par l’emploi, pour leur faire comprendre que les industries culturelles et créatives sont un domaine important et pourvoyeur d’emploi.

    « Le grand problème en Afrique est de pouvoir donner de l’emploi aux jeunes et c’est une question qui se pose un peu partout en Afrique », a-t-il dit. Il dit parler « pour tous les pays africains », convaincu que la culture peut régler le problème de l’emploi en Afrique.

    Exprimant sa « fierté », le chanteur s’est dit impressionné par la présentation de beaucoup de projets et d’initiatives autour de l’ICC dans le cadre du Forafricc (du 24 au 26 mai), axé cette année autour du thème ‘’Les industries culturelles et créatives, vecteur d’emplois pour la jeunesse en Afrique et au-delà ».

    Pour Youssou Ndour, le premier président de la République du Sénégal, Léopold Sédar Senghor, avait raison en disant que « la culture est au début et à la fin du développement ».

    Différents panels sont prévus lors du Forafricc, qui rassemble des experts, des entrepreneurs, des investisseurs et des décideurs du monde. L’ouverture officielle du forum est prévue ce jeudi.

    FKS/MD/ASG

  • SENEGAL-FRANCE-CINEMA / Festival de Cannes : le film « Banel et Adama » de Ramata-Toulaye Sy appelle à changer les comportements

    SENEGAL-FRANCE-CINEMA / Festival de Cannes : le film « Banel et Adama » de Ramata-Toulaye Sy appelle à changer les comportements

    Correspondance particulière : Olivier Barlet

    France, 23 mai (APS) – Sur les traces de sa compatriote Mati Diop, la jeune réalisatrice sénégalaise Ramata-Toulaye Sy convoque la puissance du cinéma pour appeler à changer les comportements dans son film « Banel et Adama », en compétition officielle à la 76ᵉ édition du festival international du film de Cannes en France, a constaté l’APS.

    Au départ, une matrice, lumineuse, indistincte, mais féminine. Et un mantra répété par une voix de femme : « Banel et Adama », mais aussi durant le film écrit par Banel sur des feuilles de papier.

    Effectivement, le jeune couple file un amour heureux, gardant les vaches ensemble. Et puis la norme s’interpose : la mère, le village, le jumeau imam… Ils seront accusés d’empêcher la pluie, de la mort des vaches… Le temps du meilleur passe au temps du pire, pour le couple comme pour le village, car la sécheresse s’installe.

    « Le temps change ? C’est nous qui changeons », dit Banel qui a compris que si les étoiles disparaissent quand elle ferme les yeux, c’est qu’elle ne peut réaliser son rêve d’autonomie avec Adama, qu’elle ne peut choisir ni son présent ni son avenir.

    Alors, la peur monte, devant le délitement du monde : non seulement le réchauffement climatique provoqué par les humains qui ont trop écouté les sirènes du progrès, mais la perte de liberté.

    C’est dans ce parallèle entre les affres d’un couple qui voulait sortir de la norme et le devenir du monde que le film puise sa force : de la musique aux effets spéciaux, des visions théâtralisées aux évocations d’un souffle jusqu’à une gigantesque tempête de sable, toute une esthétique est convoquée pour donner à cette évidence une dimension mystique, qui se veut prophétique.

    Une jeune réalisatrice nous alerte : le mal s’installe ; si nous ne voulons pas changer, nous allons à notre perte.

    Comme pour son court métrage Astel, Ramata-Toulaye Sy tourne son film en pulaar au Fouta Too, d’où elle est issue, car c’est du local que surgit le global et non l’inverse.

    Déjà, dans Astel, une jeune femme était recadrée par son entourage pour reprendre sa place de femme vouée aux travaux des champs et non au troupeau.

    Les films de Ramata-Toulaye Sy ont pour centre le devenir des femmes, mais elle y lie cette fois le devenir du monde, faisant le lien avec la question climatique, appelant à la responsabilité de tous. Pas d’avenir sans une autre façon de vivre, et cela suppose une évolution des rapports qui préserve pour les femmes égalité et autonomie

    Banel est guidée par ses intuitions. Elle attend d’Adama le soutien qui leur permette ensemble de construire une autre façon d’habiter leur monde, quitte à faire resurgir les maisons enfouies sous le sable du temps et de l’avancée du désert. Même délaissée, elle reste prête à affronter la tempête, seule s’il le faut. Elle est prête à forcer le destin.

    OB/FKS/ASG/BK

  • SENEGAL-FRANCE-CINEMA / Ramata-Toulaye Sy, réalisatrice du film « Banel et Adama » : « Filmer au Fouta et en pulaar est un geste politique »

    SENEGAL-FRANCE-CINEMA / Ramata-Toulaye Sy, réalisatrice du film « Banel et Adama » : « Filmer au Fouta et en pulaar est un geste politique »

    Correspondance particulière

    Cannes (France), 23 mai (APS) – La cinéaste franco-sénégalaise Ramata-Toulaye Sy, dont le long métrage  »Banel et Adama » a été retenu dans la sélection officielle de Cannes 2023, a dit toute sa fierté d’avoir tourné son premier film à Podor, dans la région du nord Sénégal, de surcroît en langue pulaar, un parti pris qu’elle considère comme  »un geste politique ».

    « C’est la région dont sont originaires mes parents, et tourner au Fouta ne peut se faire qu’en pulaar, mais c’est aussi un geste politique, car c’est important d’apporter ma vision du monde à l’Afrique, qui a plus besoin de moi que l’Europe », a-t-elle dit dans un entretien avec l’APS, justifiant son choix de tourner son film dans sa langue maternelle.

    Se réjouissant d’avoir pu faire ce film « sous la bannière du Sénégal et de l’Afrique », elle dit avoir fait « un gros casting » de cinq mois dans le Fouta pour trouver des acteurs qui conviennent et qui viennent pour la première fois au cinéma.

    Ramata-Toulaye Sy a pu compter sur un coach d’acteurs qui a fait une préparation de cinq jours avec les deux principaux interprètes de son film, mais pas sur le scénario. « C’était de l’improvisation et de la respiration », dit-elle, avant d’ajouter : « Ce sont des non-professionnels, très difficiles à trouver, car pour jouer Adama et surtout Banel, il faut une force ».

    La cinéaste franco-sénégalaise dit représenter le Sénégal, le continent africain, la jeunesse et aussi la femme à cette 76e édition du festival international du film de Cannes qui prend fin samedi prochain (du 16 au 27 mai).

    « Je représente tout en même temps, car on dit en Afrique que quand un pays gagne, c’est toute l’Afrique qui gagne. On est très liés. Je représente les femmes bien sûr, et la jeunesse africaine. Et je représente aussi les gens qui ont une double nationalité comme moi, qui font beaucoup de choses en Afrique et au Sénégal », déclare la jeune réalisatrice de « Astel », un court métrage multiprimé.

    Une militante de l’égalité politique, sociale et économique entre hommes et femmes  

    Ramata-Toulaye Sy reconnait avoir ressenti « beaucoup de pression » à son arrivée sur la Croisette. « Avant, je le vivais chez moi, assez protégée, avec beaucoup de bonheur. Mais une fois sur la Croisette, avec tout le monde autour et toutes les questions posées, c’est de la pression ! », déclare celle qui se présente clairement comme « une féministe ».

    « Mais précise-t-elle j’ai une définition du féminisme qui vient de Chimamanda Ngoze Adichie [écrivaine nigériane qui l’inspire] : elle définit le féminisme comme une égalité sociale, politique, économique entre les hommes et les femmes ».

    La coscénariste du film « Notre dame du Nil » avec le romancier et cinéaste franco-afghan Atiq Rahimi, membre du jury officiel à Cannes 2023, voue une admiration à son compatriote et aîné, le cinéaste sénégalais Djibril Diop Mambety (1945-1998) dont elle a vu tous les films.  

    « Je suis plus influencée par sa personnalité en tant que cinéaste. C’est ça qui m’a poussée à oser d’avoir une vision du cinéma africain plus que son imaginaire en soi. Il a poussé les jeunes à aller de l’avant dans l’industrie cinématographique », explique Ramata-Toulaye Sy.

     

    La jeune cinéaste se prévaut de références plus littéraires que cinématographiques, et « plus afro-américaines et moins africaines ».

    « Je suis de culture franco-sénégalaise. Je suis née et ai grandi en France. On allait au Sénégal avec mes parents pour les vacances scolaires. J’ai baigné dans les deux cultures. (…) la tragédie grecque, mais aussi les contes que j’entendais au Sénégal. Sans oublier le réalisme magique afro-américain, ainsi que 100 ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez, Toni Morrison, Maya Angelou et Faulkner.

    Ramata-Toulaye Sy avoue que ces deux personnages principaux, Banel et Adama, sont inspirés des contes racontés par sa mère, mais aussi de la tragédie grecque et du théâtre anglophone qu’elle aime bien.

    Son film « Banel et Adama » est avec « Les filles d’Olfa” de la Tunisienne Kaouther Ben Hania, l’un des longs métrages africains en compétition pour la palme d’or.

    Elle concourt aussi à la caméra d’or qui met en compétition tous les premiers longs métrages des différentes sections de la compétition cannoise.

    OB/FKS/BK/ASG