Catégorie : Culture

  • SENEGAL-AFRIQUE-CINEMA / Pr Maguèye Kassé : « Le cinéma africain s’est inscrit dans la restitution de notre mémoire collective »

    SENEGAL-AFRIQUE-CINEMA / Pr Maguèye Kassé : « Le cinéma africain s’est inscrit dans la restitution de notre mémoire collective »

    De l’envoyée spéciale de l’APS, Fatou Kiné Sène

    Khouribga (Maroc), 8 mai (APS) – Le cinéma africain s’est inscrit dès le départ dans la restitution de la mémoire collective des Africains, avec les films des pionniers, comme Sembène Ousmane du Sénégal, Souleymane Cissé du Mali ou encore Gaston Kaboré du Burkina Faso, a déclaré le critique de cinéma sénégalais, Professeur Maguèye Kassé.

    ‘’L’image est très parlante, elle est très forte. Elle se grave dans la mémoire collective et indique une direction de travail, de réflexion et permet à celui qui regarde le cinéma, le bond qui nous parle de nos réalités et des impasses que l’on trouve dans ces réalités’’, a-t-il expliqué, dimanche.

    Il intervenait à l’occasion d’un colloque axé autour du thème  ‘’Le cinéma : mémoire et prospective’’ et organisé lors de la 23ème édition du festival international du cinéma africain de Khouribga (FICAK).

    ‘’Le 7e art n’est pas seulement quelque chose qui nous divertit, car nous avons besoin de distraction, de rire, de pleurer parfois et le cinéma rend compte de tout cela’’, affirme-t-il.

    Au-delà de la rencontre, il estime que le cinéma africain crée les conditions d’interrogation de la réalité, qu’elle soit positive ou négative.

    ‘’Le cinéma africain s’est inscrit aussi dans la nécessité de former des nations nouvelles dans lesquelles nous serions les propres acteurs de notre développement et le cinéma y participe de façon extraordinaire et beaucoup plus importante que les autres arts’’, a indiqué le Professeur Kassé, par ailleurs spécialiste en civilisations germaniques.

    Il invite les cinéastes africains à faire preuve de plus de responsabilité pour la préservation des mémoires.

    Le réalisateur burkinabè Issiaka Compaoré a lui insisté sur l’éducation à l’image en vue d’une appropriation de la mémoire, ainsi que sur la prise en charge du financement du cinéma africain par les Etats du continent.

    Il appelle ainsi à revisiter l’histoire de l’Afrique et à mettre en valeur ce patrimoine en le transmettant par des vecteurs comme le cinéma.

    ‘’Avec le numérique, tout est possible, il faut savoir l’utiliser et prendre le contre-pied de ce l’on raconte comme élucubration sur notre image’’, suggère-t-il.

    FKS/ASG

  • SENEGAL-MUSIQUE-RAP / Elzo Jamdong annonce un nouvel album qui va ‘’sonner sénégalais’’

    SENEGAL-MUSIQUE-RAP / Elzo Jamdong annonce un nouvel album qui va ‘’sonner sénégalais’’

    Diourbel, 8 mai (APS) – Le rappeur Elzo Jamdong, a annoncé dimanche à Diourbel que son prochain album qui va sortir au mois de juillet, sera principalement marqué par des sonorités puisées du patrimoine musical sénégalais.

    ‘’C’est un album qui est en train d’être produit à travers les voyages que nous faisons dans le Sénégal, en recueillant les sonorités régionales. Il va sortir en juillet. Et ce sera un album qui va sonner sénégalais, pour ne pas dire très sénégalais et africain aussi (…), et que nous avons hâte de partager avec le public’’, a-t-il déclaré

    Elzo Jamdong, de son vrai nom Elhadj Diallo, s’exprimait ainsi lors d’un entretien accordé à l’APS, en marge du concert qu’il a donné ce week-end, à Diourbel, dans le cadre de sa tournée nationale  »Mën na nekk » (c’est bien possible, en wolof). Un projet qu’il a mis en place en collaboration avec la coopération allemande Giz, en vue de renforcer l’employabilité des jeunes.

    ‘’C’est un projet qui réunit à la fois, ‘’une émission de télé, des podcasts, des concerts, et un album (…), dans lequel, nous voulons utiliser ma modeste notoriété pour attirer les jeunes et leur donner des informations dont ils n’ont pas souvent accès, notamment les formations disponibles dans les centres de formations professionnels, les offres d’emploi, les pôles emploi’’, a-t-il expliqué.

    ‘’Ils (ces jeunes) pensent également que le Sénégal est un pays pauvre.  Et moi je veux aller en contre-sens de ça, pour leur dire que dans un pays où on a du soleil 365 jours l’année, l’océan sur toute sa partie ouest, de l’or, du zircon, du gaz, du pétrole, un sol fertile, on peut y réussir à condition de le croire et de se donner les moyens d’y arriver.’’

    Pour ce natif de Dakar-Plateau,  »Mën na nekk » résume toute son ‘’idéologie’’ en tant ‘’qu’artiste patriote qui a eu l’occasion de vivre à l’étranger, de travailler avec des professionnels de la musique internationaux, mais avec un pied à terre, dans son pays d’origine le Sénégal.’’

    ‘’D’ailleurs c’est pour cette raison-là que j’ai toujours accordé une grande importance à l’écriture de mes textes en wolof, car je tenais à cette appartenance là parce que je suis un grand fan de rap sénégalais, le rap wolof, cette empreinte-là qui m’a fait aimer la musique et que je tiens à garder’’, a-t-il laissé entendre.

    Toutefois, ajoute-il ‘’afin d’avoir un meilleur ancrage et impacter positivement le pays qui m’a donné l’opportunité de me faire connaître en tant qu’artiste reconnu à travers le monde, j’ai pris la résolution de revenir au bercail pour mieux concrétiser cet engagement que j’ai souvent parlé dans ma musique.’’

    ‘’Ainsi, après beaucoup d’aller et de retour entre l’Europe et le Sénégal, j’ai en 2021, pris la décision de rentrer définitivement au Sénégal et de mener mon activité d’entrepreneur culturel en temps plein ici au Sénégal’’, a-t-il souligné.

    Revenant sur sa première expérience à Diourbel, Elzo Jamdong dit avoir été ‘’agréablement surpris’’ par la présence massive de ces jeunes venus communier avec lui, au terrain des sapeurs-pompiers. ‘’Je sais que j’avais des fans à Diourbel via les réseaux sociaux. Donc je savais qu’il y’avait de l’attente. Mais pas autant que je l’ai vu en live and direct. Le public était vraiment chaud et c’était l’un des plus chaud’’, a-t-il salué.

    Aux jeunes talents qui qui s’étaient relayés sur scènes pour assurer sa première, il les a invités à ‘’ne pas se sous-estimer’’ et à ‘’batailler tous les jours pour’’ pour ainsi ‘’creuser et challenger leur créativité.’’

    ‘’On est dans un monde où personne d’autre ne peut œuvrer plus que toi pour ta propre réussite. Et dans lequel également des jeunes se sont fait connaître avec juste un téléphone portable en faisant une vidéo. Donc ils doivent croire en eux-mêmes, se donner les moyens, même en étant au fin fond d’une zone rurale dépourvue d’infrastructures’’, a-t-il lancé à leur endroit.

    MK/ADC

  • SENEGAL-AFRIQUE-CULTURE / Des festivaliers veulent faire de Saint-Louis la capitale du film documentaire

    SENEGAL-AFRIQUE-CULTURE / Des festivaliers veulent faire de Saint-Louis la capitale du film documentaire

    Saint Louis, 7 mai (APS)-Des producteurs et acteurs de la culture annoncent vouloir faire de la ville de Saint-Louis (nord) la capitale du film documentaire en Afrique, a constaté l’APS.

    Selon Dominique Olier, un des coordonnateurs du festival international du film documentaire dont la quatorzième édition a pris fin samedi, dans la capitale du nord,  »Saint Louis est bien partie pour devenir la capitale du film documentaire africain », notant que l’objectif majeur de ce festival est de  »valoriser les films documentaires d’Afrique et d’ Haïti ».

    Il a relevé que toutes les autres séances de projection en plein air  se sont déroulées dans  »d’excellentes conditions » au Centre de recherche et de documentation du Sénégal (CRDS), à Guet-Ndar, Darou, Pikine, Gandiole et à Mouit, des quartiers de la ville de Saint Louis.

    Quelque dix-huit pays ont été représentés à cette 14ème édition, informe M. Olier, saluant  »l’engouement populaire » suscité par le festival qui a permis également des  projections de film dans une quinzaine d’établissements scolaires de la ville.

    AMD/SMD

  • AFRIQUE-CINEMA-HOMMAGE / FICAK 2023 : une ouverture en hommage à Drissa Touré, le cinéaste burkinabé passé de  »la gloire à la dèche »

    AFRIQUE-CINEMA-HOMMAGE / FICAK 2023 : une ouverture en hommage à Drissa Touré, le cinéaste burkinabé passé de  »la gloire à la dèche »

    Khouribga (Maroc), 7 mai (APS) – La 23ème édition du Festival international du cinéma africain de Khouribga (FICAK) au Maroc s’est ouverte, samedi soir, avec un hommage  »émouvant » rendu au cinéaste burkinabé Drissa Touré, en reconnaissance à la contribution au cinéma africain de celui qui est passé de la gloire sur les marches de la croisette au festival de Cannes en France en 1991 avec son film « Laada » à la déchéance, en devenant vendeur de bois.

    De l’envoyée spéciale de l’APS: Fatou Kiné Sène

    Devant une salle de cinéma remplie prise d’assaut par des cinéphiles venus de divers horizons, Drissa Touré, un réalisateur autodidacte comptabilisant plus d’une trentaine d’années de pratique cinématographique a estimé que cet honneur est  »une renaissance et une résurrection ».

     »C’est une renaissance, une résurrection. Il y a eu beaucoup d’émotions, parce que je me suis rappelé de 1991 lorsque je faisais le film +Laada+, paix à l’âme de Nour-Eddine Saïl (décédé en 2020, il était l’un des fondateurs et ambassadeurs du FICAK), on était à Paris et il m’a amené ici et son cheval de bataille était de faire vivre le cinéma africain », a réagi le réalisateur Burkinabé après avoir reçu le trophée d’honneur du Festival international du cinéma africain de Khouribga (6 au 13 mai).

    Pour Drissa Touré, débordant d’émotion, cet hommage est une coïncidence de l’histoire, car se remémore-t-il,  »c’est ici qu’on me rend hommage, plus de vingt ans après quand j’étais dans la léthargie, c’est cela qui est émouvant, intéressant quand on a la passion du cinéma ».

    Le film d’ouverture de FICAK intitulé  »Le taxi, le cinéma et moi » que lui consacre son compatriote  Salam Zampaligré  retrace le parcours d’un cinéaste de 71 ans qui est passé de la gloire sur les marches de la croisette au festival de Cannes en France en 1991 avec son film  »Laada » à la déchéance avec comme métier vendeur de bois à Gaoua, un village du Burkina Faso.

    Ce documentaire de création dresse ainsi le portrait et le parcours cinématographique de Drissa Touré, ancien  chauffeur de Taxi qui a eu comme passager un jour le célèbre cinéaste sénégalais Ousmane Sembène (1923-2007). Ce dernier lui raconte qu’il a été docker à Marseille (France) avant d’entrer dans le cinéma.

    Drissa Touré suit les pas de Sembène, celui que l’on appelle affectueusement  »l’aîné des anciens », dont on célèbre cette année le centenaire de sa naissance. Il est devenu le taximan passé au cinéma et réalise neuf films entre 1981 avec le court métrage « Le sort » et 2002 avec « Pays de mon rêve ».

    Cette édition du FICAK, placé sous le haut patronage de sa Majesté le Roi Mohamed VI, a aussi rendu un vibrant hommage à l’acteur marocain de 59 ans Bachir Ouakine, un habitant de Khouribga.

    En dehors des hommages, les quatre jurys (Long métrage, court métrage, prix de la critique et le prix Don Quichotte) ont été présentés au public, aux autorités administratives et autres personnalités du cinéma et des arts venus assister à l’ouverture officielle.

    Le jury long métrage est présidé par Stanislas Bemile Méda (Burkina Faso) et le court métrage par l’actrice marocaine Salima Benmoumen. Ils décerneront des prix avec des noms de cinéastes très connus tels que  Sembène Ousmane, Idrissa Ouédraogo, Nour-Eddine Saïl, Paulin Soumanou Vieyra, Nejip Ayed, entre autres figures emblématiques du 7e art africain.

    Le président de la fondation du festival international du cinéma africain de Khouribga, El Habib El Malki a pour sa part salué tous ceux qui ont œuvré pour la reconnaissance du festival au plan international depuis sa création en 1977, le troisième par sa longévité après les journées cinématographiques de Carthage (JCC 1966) et le Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (Fespaco 1969).

    Il a fait remarquer que cette année les douze longs métrages et quinze courts métrages présentent une  »variété de genres et une diversité linguistique ».

    FKS /SMD

  • SENEGAL-AFRIQUE-CINEMA / Le FICAK, un espace pour raconter les histoires africaines ( directeur)

    SENEGAL-AFRIQUE-CINEMA / Le FICAK, un espace pour raconter les histoires africaines ( directeur)

    Khouribga, 6 mai (APS)- Le Festival international du cinéma africain de Khouribga (FICAK) qui se tient depuis 1977 dans le sud du Maroc, offre un espace où  »les histoires africaines peuvent être racontées, entendues et appréciées », a dit son directeur à l’envoyée spéciale de l’APS.

    De l’envoyée spéciale de l’APS: Fatou Kiné Sène

     »Depuis bien des décennies, notre Festival a été un lieu de rencontre des cinéastes africains et des cinéphiles du monde et nous sommes fiers d’avoir créé un espace où les histoires africaines peuvent être racontées, entendues et appréciées par un public international », a relevé son initiateur lz-Eddine Gourirran à quelques heures de son ouverture officielle (6-13 mai).

    Il souligne que l’option du FICAK depuis 46 ans se justifie par le souci de donner  »une place de choix au 7e art du continent ».

     »Je suis le créateur de ce festival en 1977. Notre objectif est de voir des films africains. On voyait des films américains, indiens, soviétiques et français, mais ce n’était pas logique. Il fallait donner une place aux films africains », a-t-il rappelé.

    lz-Eddine Gourirran  note que le FICAK qui célèbre cette année sa 23ème édition a choisi de se tourner vers l’Afrique pour lui offrir  »l’opportunité de faire entendre sa voix et de montrer les potentialités artistiques dont elle dispose sans nul complexe vis-à-vis de l’Occident ».

    Cette année encore, annonce son créateur, le Festival mettra en lumière le  »talent et la créativité des cinéastes africains » avec 12 films longs métrages venant de dix pays du continent et 15 courts métrages de treize pays d’Afrique pour la compétition officielle.

    Le court métrage  »Kipou » du réalisateur Abdoulaye Sow est le seul film sénégalais en compétition.

    Le FICAK met à l’honneur le cinéma camerounais cette année avec une rétrospective proposée aux cinéphiles de Khouribga, une ville du royaume chérifien réputée pour ses phosphates.

    La 23ème édition du Festival international du cinéma africain de Khouribga compte également s’intéresser  à la question de  »la mémoire et de la préservation du patrimoine cinématographique africain »,  à travers notamment un colloque dont  l’historien et universitaire sénégalais Ibrahima Thioub figure parmi les intervenants.

    FKS/SMD

  • SENEGAL-CULTURE-COMMEMORATION / Un officiel invite à « bâtir la sauvegarde » du patrimoine culturel africain « sur une vision globale »

    SENEGAL-CULTURE-COMMEMORATION / Un officiel invite à « bâtir la sauvegarde » du patrimoine culturel africain « sur une vision globale »

    Dakar, 5 mai (APS) – Le secrétaire général du ministère de la Culture et du Patrimoine historique, Habib Léon Ndiaye, a invité, vendredi, les Etats à ‘’bâtir la sauvegarde du patrimoine culturel du continent africain sur une vision globale invitant à une collaboration active’’ entre eux tous.

    ‘’La sauvegarde du patrimoine culturel du continent devrait être bâtie sur une vision globale invitant à une collaboration active entre tous les Etats’’, a-t-il dit lors de la célébration de la journée du patrimoine mondial africain.

    La cérémonie marquant cette journée s’est tenue à Ouakam, sous l’égide de la Direction du patrimoine culturel et du Monument de la renaissance africaine.

    Habib Léon Ndiaye a souligné que cette célébration est l’occasion de développer ‘’un plaidoyer fort’’ en direction de la sauvegarde du ‘’patrimoine dispersé à travers le monde dans des collections privée et publique’’, lequel ‘’constitue un trésor pour la transmission aux générations présentes et futures’’.

    La commune de Ouakam a abrité cette huitième édition qui met à l’honneur la communauté léboue. La cérémonie s’est déroulée en présence du jaraaf de cet ancien village lébou, Youssou Ndoye, de hauts conseillers de la collectivité lébou, de dignitaires lébous et de responsables du ministère de la Culture.

    L’évènement a été marqué par une exposition des œuvres de Manel Ndoye sur les danses léboues telles que le  »Goumbé » mais également des photographies de tresses et coiffures traditionnelles léboues de la direction du Patrimoine culturel.

    Des élèves du groupe scolaire Mame Djiaré ont pris part à la journée.

    Des troupes de danse des quartiers Ouakam et Yoff ont assuré l’animation en interprétant des danses spécifiques à la communauté léboue avant le démarrage de la cérémonie officielle et des panels.

    ‘’Le delta du Saloum : enjeux autour de la préservation d’un site du patrimoine mondial’’ est la première thématique animée par Mahécor Diouf, directeur du Centre d’interprétation de Toubacouta, une commune située dans le département de Foundiougne, dans la région de Fatick.

    Abdou Khadre Gaye, président de l’Entente des mouvements et associations de développement (Emad), a lui aussi présenté une communication axée sur le thème ‘’Penc et villages traditionnels : place et avenir dans la ville de Dakar’’. 

    FD/AB/ASG

  • SENEGAL-CINEMA/ / Le film ‘’Le Jeune Imam’’ projeté en avant-première à Dakar

    SENEGAL-CINEMA/ / Le film ‘’Le Jeune Imam’’ projeté en avant-première à Dakar

    Dakar, 5 mai (APS) – Le film ‘’Le Jeune Imam’’, consacré au passé d’un adolescent noir vivant en France avec sa mère, laquelle finit par l’envoyer dans un village malien pour parfaire son éducation, a été projeté en avant-première, vendredi, à Dakar, a constaté l’APS.

    ‘’Le Jeune Imam’’ est tiré d’une histoire vraie. Il relate la vie d’Ali, un adolescent qui va à la dérive.

    L’adolescent est envoyé dans une madrasa malienne pour parfaire son éducation. Dix ans plus tard, il revient en France, adulé par sa communauté et devient l’imam de la cité où il est domicilié.

    Menant avec succès sa vie religieuse, Ali décide d’aider les fidèles à accomplir le pèlerinage à La Mecque et est mis en cause dans une affaire d’arnaque.

    ‘’On sait que ce sont des sujets assez compliqués en France. Lorsqu’on veut parler d’islam, de religion, les gens sont crispés tout de suite’’, a dit Ladj Ly, l’un des coscénaristes du film.

    ‘’J’entends parler de cette affaire d’arnaque sur un pèlerinage à La Mecque, qui se passe chez moi à Montfermeil. En faisant des recherches, on se rend compte que cela arrive dans beaucoup de villes et de pays’’, révèle Ly, venu prendre part à la projection en avant-première du film, au cinéma Pathé Dakar.

    Le choix de ce sujet était ‘’essentiel’’ pour le coscénariste. ‘’En France, il y a 6 à 7 millions de musulmans. C’est important de parler de cet islam que l’on pratique tous les jours, sans être dans les clichés. Pas de cet islam dont on parle dans les médias en Occident, cet islam que l’on caricature’’, a-t-il expliqué.

    ‘’Cela a engendré en nous beaucoup de questionnements, avec un titre comme celui-ci. Et le montage financier a été très difficile’’, a révélé Kim Chapiron, le réalisateur du film.

    De la France où il se trouve, Chapiron a échangé avec les journalistes de la pertinence de cette production cinématographique.

    ‘’L’impulsion de départ était de faire ce qu’on appelle un nouveau récit, avec de nouveaux sujets. Et de faire entrer dans l’espace cinématographique français une mosquée paisible et une famille de soninké’’, a-t-il expliqué.

    Pour des raisons liées à l’insécurité dans la zone de préférence de l’équipe de production, le film a été tourné en France et au Sénégal, selon Kim Chapiron et Ladj Ly.

    ‘’En Afrique, on voulait être le plus proche du réel, avec une vraie madrasa, de vrais maîtres coraniques et de vrais élèves’’, a dit Kim Chapiron.

    ‘’En fin de compte, on a réussi à monter ce film et à le faire exister, avec une très belle sortie en France. Et là il traverse les frontières’’, s’est-il réjoui.

    MFD/ESF/ASB

     

  • SENEGAL-RELIGIONS-PATRIMOINE  / Le musée du mouridisme parlera à toute l’humanité (architecte)

    SENEGAL-RELIGIONS-PATRIMOINE / Le musée du mouridisme parlera à toute l’humanité (architecte)

    Dakar, 5 mai (APS) – Le musée du mouridisme, baptisé Musée islamique Al Khadimi par le khalife général des mourides, sera érigé au sein de l’université Khadimou Rassoul de Touba (centre), et sera appelé à ‘’parler à toute l’humanité, pas seulement aux mourides’’, a déclaré l’architecte du projet, Malick Mbow.

    ‘’Ce futur lieu conservateur du patrimoine n’est pas que pour les mourides, c’est pour l’humanité. C’est pour tout le monde. C’est comme cela qu’il faudrait développer notre communication sur le musée. C’est pour connaître l’histoire. Nous devons tous contribuer à la faire connaître à travers ce musée’’, a-t-il dans un entretien accordé jeudi à l’APS.

    ‘’Quand on parle d’un musée, c’est le moment de réfléchir sur son importance. Ce n’est pas un espace d’exposition comme les gens ont l’habitude le penser et de le voir. C’est un espace pour symboliser quelque chose’’, a dit M. Mbow, révélant avoir tiré son inspiration du départ en exil du fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927), pour ensuite évoquer son retour, en 1902, à bord du bateau ‘’Ville de Macéao’’.

    L’architecte appelé à parler du musée Serigne Touba (nom désignant aussi Cheikh Ahmadou Bamba) doit se référer à ‘’cet instant chargé historiquement pour le mouridisme’’, a souligné Malick Mbow, ajoutant : ‘’Nous avons toujours dans notre esprit vu que Serigne Touba était en train de prier à côté du bateau […] En tant qu’architecte, ça m’a posé beaucoup de questions. Mais en tant que croyant, je me suis référé à la dimension de Serigne Touba.’’

    ‘’L’occasion m’est donnée aujourd’hui de pouvoir figer éternellement cet instant, ce qui fait que le musée Serigne Touba part de deux édifices : le premier évoque le bateau qui part, le second symbolise le retour, a poursuivi Malick Mbow. Le premier rassemble tout ce qui est descendant de Serigne Touba. Quand vous y entrez, vous aurez un parcours qui va vous indiquer l’itinéraire de Serigne Touba et on verra tout ce que les fils et petits-fils ont laissé comme patrimoine.’’

    Le second bâtiment est ‘’uniquement consacré à Serigne Touba’’, a-t-il dit, rappelant qu’il n’existe pas encore d’endroit pour mettre des objets se rapportant à lui ou lui ayant appartenu. ‘’Il faut donc, dans ce musée, un espace qui [lui] est exclusivement dédié’’, a poursuivi M. Mbow, insistant sur ‘’la dimension internationale’’ qu’il veut apporter à l’établissement.

    En ce qui concerne l’organisation de l’espace au sein du musée, M. Mbow signale qu’il est envisagé d’y construire des galeries individuelles pour permettre aux familles détentrices de patrimoine d’être intégrées à l’organisation et à l’alimentation du contenu du musée.

    ‘’On est en train de retracer un parcours historique’’

    Selon l’architecte, le travail fait sur le projet du musée a commencé ‘’depuis très longtemps’’, avant la présentation, en avril dernier, de photos de Cheikh Ahmadou Bamba prises lors de la cérémonie de pose de la première pierre de la grande mosquée de Diourbel (centre) en 1918.

    Il affirme que sa maquette a coûté 7.000 dollars US, soit 4.163.000 francs CFA (selon le cours actuel du dollar).

    ‘’Environ 400 millions de francs CFA ont été payés pour des études. On avait déjà reçu en septembre 2021 le ‘ndigël’ (la consigne) de Serigne Chérif Fantamady Mbacké, le coordinateur du projet, pour nous lancer.’’

    Les deux bâtiments du musée seront aménagés sur une surface de 2.500 mètres carrés.

    S’agissant du budget de la construction de l’établissement, il a dit : ‘’Si nous évaluons le projet, nous en sommes à 3,6 milliards de francs CFA. Mais ce qui est important, c’est le contenu. C’est ça qui va donner de la valeur au musée. Le symbole est là. Il faudra aller chercher le budget de fonctionnement qui va lui permettre de mener des recherches.’’

    La commission scientifique chargée de la mise en œuvre du projet est dirigée par l’ex-recteur de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, l’historien Ibrahima Thioub.

    ‘’Nous, architectes, avons créé le symbole mais au sein de la commission, des gens travaillent à la définition du parcours, a repris Malick Mbow. Donc, c’est un travail assez important. On est en train de retracer un parcours historique.’’

    L’architecte salue le geste du président de la République, ‘’qui s’est engagé et a engagé l’Etat, à travers le ministère de la Culture et du Patrimoine historique’’.

    Malick Mbow espère qu’au bout de ‘’huit à neuf mois, l’édifice va être érigé’’.

    Il partage sa satisfaction d’avoir pu faire passer le mot ‘’musée’’ dans l’esprit d’une communauté qui n’en avait pas la conception ‘’moderne’’ proposée.

    ADC/BK/ESF

  • SENEGAL-CULTURE/ / La formation et la formalisation, talon d’Achille des danseurs à Matam

    SENEGAL-CULTURE/ / La formation et la formalisation, talon d’Achille des danseurs à Matam

    Matam, 3 mai (APS) – L’essor de la danse dans la région de Matam (nord-est) est freiné par un problème de formation et de formalisation, indique le directeur du centre culturel régional, Abdourahmane Diallo.

     »Les quelques groupes de danse qui existent dans la région de Matam sont confrontés à un problème de formation et de formalisation, ce qui freine le développement de cet art dans la région », a-t-il notamment dit à l’APS, à l’occasion de la journée internationale de la danse, célébrée le week-end dernier à Matam. Trois groupes de danse venus de Matam et de Ourossogui ont assuré le spectacle lors de cet évènement.

    Il estime que les danseurs de la région doivent s’organiser et être ‘’reconnus juridiquement’’. ‘’Ils doivent aussi avoir des paliers et aller chercher des partenaires. C’est en se formalisant qu’ils pourront bénéficier de formation, de financements et avoir la possibilité d’aller faire des prestations à l’internationale’’, a-t-il souligné.

    Il précise que c’est cela qui fait défaut aux danseurs de la région et assure que le centre culturel de Matam est en train ‘’d’y travailler’’. ‘’D’ici quelque temps, on trouvera des solutions à ces soucis de formation et de formalisation », a promis le directeur du centre culturel régional.

    Il a également reconnu que la région de Matam souffrait de l’absence d’une compagnie de danses ‘’bien structurées et professionnelles’’.

    AT/ASB/ASG

  • SENEGAL-AFRIQUE-CINEMA / Dakar, « capitale » des series jusqu’au 6 mai prochain

    SENEGAL-AFRIQUE-CINEMA / Dakar, « capitale » des series jusqu’au 6 mai prochain

    Dakar, 3 mai (APS) – La première édition du Festival panafricain des séries a démarré mardi soir à Dakar, avec l’ambition de « construire, d’accompagner les accélérations qui sont en cours » dans ce secteur de l’industrie du cinéma et de l’audiovisuel.

    Pour cette première édition (3-6 mai), 27 films sont en lice dont trois seront projetés hors compétition.

    « Le festival ne va pas être que des séries et des projections, il est aussi important de mettre en lumière les émergences et d’accompagner, de pousser [ce secteur]. Il y a un dispositif d’ateliers professionnalisant sur l’actorat, la coproduction et le financement, des tables rondes et des master class », a déclaré la directrice générale du Festival Dakar Séries, Séraphine Angoula.

    La manifestation a l’ambition de « valoriser et de montrer tout ce qui se fait au quotidien », l’idée étant « d’aller un peu plus loin, de se mettre ensemble et de réfléchir sur comment encore donner plus d’ambition à nos projets audiovisuels », a-t-elle dit.

    « La série forme et structure nos industries », a soutenu Séraphine Angoula, ajoutant qu’on trouve « beaucoup plus de séries que de films sur le continent [africain] aujourd’hui ».

    « Les professionnels passent à la série court et long métrage qui circule un peu partout, donc il était important de lui donner un rendez-vous dédié », a poursuivi Séraphine Angoula, qui espère que Dakar Séries sera « le carrefour de toutes les séries ».

    L’actrice sénégalaise Rokhaya Niang, marraine d’honneur du festival, a souhaité la bienvenue en terre sénégalaise « à tous les acteurs des séries africaines » lors de sa prise de parole.

    Ce festival « est le nôtre parce qu’on tourne beaucoup de séries au Sénégal, c’est bien d’avoir choisi ce pays, merci. (…) Je vois tous ces acteurs : Kadi Jolie, Mona Ndiaye du Burkina Faso et tous les autres que je reconnais à travers le petit écran », a-t-elle ajouté, en l’absence de la marraine du festival Aïcha Maïga.

    La saison 2 de la célèbre série « Wara » (fauve en bambara) produite par le Sénégal, le Niger et la France a été projetée en avant-première lors de cette soirée, avec deux nouveaux épisodes.

    Ce thriller socio-politique tourné au Sénégal, entre Dakar et Saint-Louis, raconte l’histoire de Moutarie Wara, un exilé politique et professeur de droit qui brigue la mairie de la ville de Tanasanga. La série, entre guerre de positionnement et assassinat, traite de plusieurs maux de la société, notamment la corruption, la grogne des étudiants, la lutte féministe.

    Le Sénégal est bien représenté dans la compétition avec les séries “Terranga », « Salma », « Emprises », « Déchéances », « Wara » saison 2, « Vautours » et « Black Santiago Club », une coproduction Sénégal/Bénin.

    Sont également en lice des films du Cameroun, du Togo, du Bénin, de la Côte d’Ivoire, de l’Algérie, du Nigéria, du Maroc, du Burkina Faso, de la Centrafrique et de l’Afrique du Sud.

    Le jury de cette première édition de Dakar Séries sera présidé par le producteur et réalisateur sénégalais Omar Sall. L’actrice, chanteuse et danseuse Nathalie Vairac (France) va siéger à ses côtés, de même que le professeur de littérature et de civilisations africaines Ibrahima Wane (Sénégal).

    Il y a aussi l’actrice et productrice Aminata Diallo-Glez alias « Kadi Jolie » (Burkina Faso), ainsi que le producteur de cinéma et audiovisuel Neigeme Glasgow-Maeda (Luxembourg). Ils étaient tous présents à l’ouverture du festival.

    FKS/BK