Catégorie : Culture

  • SENEGAL-ETATSUNIS-CULTURE / Le groupe américain Step Africa! et le ballet La Linguère offrent un spectacle de danse

    SENEGAL-ETATSUNIS-CULTURE / Le groupe américain Step Africa! et le ballet La Linguère offrent un spectacle de danse

    Dakar, 27 nov (APS) – Le groupe ‘’Step Africa’’ des Etats-Unis et le ballet national la ‘’Linguère’’ ont livré, mardi, un spectacle de plus d’une heure, symbolisant la célébration de l’échange culturel et de l’excellence artistique. 

    Devant le public, les deux groupes ont livré tour à tour un spectacle riche en couleurs avec plusieurs prestations, avant de se produire ensemble sur la même scène.

    Ce spectacle, préparé durant deux jours, était, selon les organisateurs, un moyen de converger autour d’un seul langage qu’est la ‘’culture’’.

     »Je suis un Africain vivant en Amérique. J’apprécie tout ce que l’Afrique a à offrir, le style, la culture, les camarades, je suis très impressionné par ce que j’ai vu avec les artistes’’, a déclaré l’un des danseurs du groupe  »Step Africa », Pelham F. Warner.

    M. Warner s’exprimait face à des journalistes à la fin du spectacle, organisé par le théâtre national Daniel Sorano et l’ambassade des Etats-Unis au Sénégal, dans le cadre de la 15ème biennale de l’art africain contemporain de Dakar (Dak’art). Les Etats-Unis et le Cap Vert sont des pays invités d’honneur pour cette édition.

    ‘’Je suis toujours ravi de voir ce que l’Afrique peut offrir en termes de culture, d’art et tout ce qui va avec’’, a-t-il notamment poursuivi.

    Il a rappelé que le  »step » est un style unique passé par des événements ‘’très désastreux’’ lesquels ont été à la base de l’interdiction de l’utilisation des tambours à une époque aux Etats-Unis.

    ‘’Les tambours étaient devenus une arme illégale en Amérique. Et c’est grâce à cela qu’il y a eu la naissance de différents styles, comme le +beatboxing+, le+ Step+, etc., Donc on a dû utiliser nos corps comme un tambour pour réaliser cette pièce’’, a expliqué l’artiste. 

    Le manager de ‘’Step Africa’’, C Brian, a pour sa part, souligné la nécessité de continuer la collaboration entre les deux cultures à travers le partage de l’art. 

     »Je pense que le pont a été construit. Nous sommes connectés. Merci au théâtre et à l’ambassade des Etats-Unis de nous aider à construire ce pont initial. Je pense que la façon dont le public a réagi ce soir, nous dit qu’il y a une possibilité’’, a-t-il soutenu.

    Pour le directeur général du théâtre national Daniel Sorano, El Hadji Ousmane Barro Dione, ce spectacle reflète le talent et le don que les artistes ont en termes d’’’adaptation’’, ce qui témoigne d’un ‘’brassage de dialogue culturel’’ à travers un ‘’langage unique’’. ‘’Les Américains ne parlent pas français, ils ne parlent qu’anglais. Nos artistes ne parlent que wolof et pour certains ils ne parlent pas français mais ils se sont parlé dans un seul langage. C’est le langage de la culture’’, a-t-il magnifié.

    AMN/FKS/OID

  • SENEGAL-CINEMA / Le film ‘’Demba’’ en première nationale, ce week-end à Matam

    SENEGAL-CINEMA / Le film ‘’Demba’’ en première nationale, ce week-end à Matam

    Matam, 27 nov (APS) – Le film  »Demba » du réalisateur sénégalais Mamadou Dia va être projeté, ce week-end à Matam (nord) pour sa première nationale, a appris l’APS du directeur du centre culturel régional de Matam, Samba Kandé.

    Tourné entièrement dans la commune de Matam avec des acteurs originaires de la région, le film sera projeté, samedi à 21 heures et dimanche à 16 heures en plein air au centre culturel régional de Matam, a précisé M. Kandé.

    La projection, a-t-il ajouté, se fera en présence des acteurs du film et de l’équipe de production.

    Auparavant à Dakar, vendredi à 9h 30, le réalisateur et son équipe feront face à la presse après une projection réservée aux journalistes et à certains invités au cinéma Pathé Dakar

    Cette fiction  »Demba », d’une durée de 1h54 est tournée entièrement en pulaar et incarnée par l’acteur Ben Mamoudou Mbow. Elle retrace la vie d’un homme, qui, après avoir perdu sa femme a eu du mal à faire son deuil.

    Le film a été produit par la maison de production  »Joyedidi » de Mada Ba, en collaboration avec  »Niko Films ».

    En février dernier,  »Demba » avait été projeté en avant-première mondiale en Allemagne, à l’occasion du festival international du film de Berlin dénommé la Berlinale.

    Le réalisateur Mamadou Dia est à son deuxième film, après celui de  »Baamum Nafi » (le père de Nafi) sorti en 2019.

    AT/FKS/ASB

  • SENEGAL-FRANCE-AFRIQUE-MEMOIRE / Thiaroye 44 : en 2014, à Dakar, François Hollande dénonçait ‘’des évènements épouvantables et insupportables’’

    SENEGAL-FRANCE-AFRIQUE-MEMOIRE / Thiaroye 44 : en 2014, à Dakar, François Hollande dénonçait ‘’des évènements épouvantables et insupportables’’

    Dakar, 27 nov (APS) – Les évènements à l’origine du massacre d’anciens tirailleurs sénégalais à Thiaroye (ouest), en décembre 1944, sont ‘’tout simplement épouvantables et insupportables’’, avait déclaré en 2014 le président français de l’époque, François Hollande, lors d’une visite à Dakar.

    ‘’Les évènements qui ont eu lieu ici en décembre 1944 sont tout simplement épouvantables et insupportables […] Alors, je voulais venir ici, à Thiaroye, j’en avais fait la promesse, lors de ma première venue ici, à Dakar, au président de la République (Macky Sall)’’, en 2012, avait-t-il affirmé.

    Le chef de l’État français procédait à la remise symbolique, à son homologue sénégalais, Macky Sall, des archives de ce massacre, au cimetière des Tirailleurs sénégalais de Thiaroye, après le 15e sommet de l’Organisation internationale de la francophonie.

    Des militaires, d’anciens combattants, des personnalités sénégalaises, des diplomates de la France et du Sénégal, ainsi que les autorités locales avaient pris part à la cérémonie, à Thiaroye, un quartier de la ville de Pikine, dans la région de Dakar.

    ‘’Je voulais réparer une injustice et saluer la mémoire d’hommes qui portaient l’uniforme français, sur lesquels les Français avaient retourné leurs fusils, car c’est ce qui s’est produit’’, avait reconnu François Hollande.

    ‘’Ce fut la répression sanglante de Thiaroye’’, s’était récrié le président français.

    Il s’était longuement exprimé sur le massacre des tirailleurs sénégalais, les soldats africains de l’armée coloniale française.

    Beaucoup d’entre eux ont été tués le 1er décembre 1944 par des militaires français, au camp de Thiaroye. Ils réclamaient des arriérés de solde et des primes de démobilisation, après que les occupants nazis ont libéré la France.

    Appelés tous des ‘’tirailleurs sénégalais’’, ces soldats venaient des colonies françaises d’Afrique : le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Gabon, Mali, le Niger, la République centrafricaine, le Sénégal, le Tchad, le Togo, etc.

    OID/ADL/ESF

     

  • SENEGAL-AFRIQUEDUSUD-CULTURE-NECROLOGIE / Décès de Breyten Breytenbach : Fodé Sylla rend hommage à une ‘’figure essentielle’’ de la lutte contre l’apartheid

    SENEGAL-AFRIQUEDUSUD-CULTURE-NECROLOGIE / Décès de Breyten Breytenbach : Fodé Sylla rend hommage à une ‘’figure essentielle’’ de la lutte contre l’apartheid

    Dakar, 27 nov (APS) – L’Ancien patron de SOS racisme (France) et ambassadeur itinérant du Sénégal, Fodé Sylla, a rendu un hommage à l’écrivain sud-africain Breyten Breytenbach, décédé dimanche dernier à Paris à l’âge de 85 ans, saluant ainsi ‘’une figure essentielle’’ de la lutte contre l’apartheid.

    ‘’Figure essentielle de la lutte contre l’apartheid, j’ai eu le privilège de partager des moments de mobilisation à ses côtés. Sa qualité morale et son engagement indéfectible étaient le moteur de chaque manifestation contre le régime ségrégationniste’’, a écrit M. Sylla dans une lettre d’hommage transmise à l’APS.

    L’ancien député européen a salué  »son admirable héritage » et  »sa contribution inestimable à la cause de la justice et de la liberté’’.

    Il a rappelé que Breyten Breytenbach, a joué ‘’un rôle majeur dans la création du mouvement clandestin Okhela pour soutenir le Congrès national africain (ANC) de Nelson Mandela’’.

    Breyten Breytenbach, ancien Directeur exécutif du Gorée Institute est décédé, dimanche à Paris, à l’âge de 85 ans. Né à Bonnievale au Cap (Afrique du Sud), en 1939, Breyten Breytenbach fut une figure de l’engagement et de l’art sud-africain.

    Son combat contre la discrimination raciale lui va valu un exil à Paris à partir de 1961, où il mit en place des actions de résistance au service de l’ANC de Nelson Mandela. Il sera arrêté en 1975 lors d’un voyage clandestin en Afrique du Sud et condamné à neuf ans de prison.

    A sa libération en décembre 1982, il partagera sa vie entre l’Afrique du Sud, la France et le Sénégal où il dirigea le Gorée Institute pendant onze (11) ans et poursuivit son combat pour la démocratie et le développement de l’Afrique.

    FKS/OID

  • SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE / Thiaroye 44 : ‘’une contradiction’’ entre la France ‘’des droits de l’homme’’ et celle qui ‘’exerce un pouvoir violent’’ (historien)

    SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE / Thiaroye 44 : ‘’une contradiction’’ entre la France ‘’des droits de l’homme’’ et celle qui ‘’exerce un pouvoir violent’’ (historien)

    Dakar, 26 nov (APS) – Le voile ou le silence posé sur le massacre, le 1er décembre 1944, de Tirailleurs sénégalais par des militaires français à Thiaroye [une banlieue dakaroise] en dit long sur la ‘’contradiction’’ entre la  »France des droits de l’homme » et celle qui ‘’exerce un pouvoir violent’’ dénoncée par les premiers intellectuels africains notamment Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor et Frantz Fanon, estime l’historien sénégalais Mamadou Diouf.

    Le 1er décembre 1944, des  »tirailleurs sénégalais » démobilisés et renvoyés en Afrique après la seconde Guerre mondiale, sont tués par l’Armée coloniale française, alors qu’ils réclamaient le paiement de leurs indemnités et le versement du pécule qui leur était promis depuis des mois par les autorités politiques et militaires de la France.

     »C’est la contradiction entre ce qu’ils appellent la France des droits de l’homme, la France idéale, philosophiquement et intellectuellement, et la France historique, qui est la France qui a un empire colonial. Une France qui exerce, en fait, un pouvoir qui est un pouvoir violent’’, a notamment dit l’universitaire lors d’un entretien accordé à l’APS en prélude des commémorations du 80e anniversaire du massacre de Thiaroye.

    Si on ne comprend pas que le massacre de Thiaroye est perpétré au même moment où la France fête la libération après l’occupation, la débâcle de 1940, on ne comprendra pas pourquoi la France a tout fait pour qu’on n’en parle pas, a martelé Mamadou Diouf.

    Il s’agit, selon l’enseignant chercheur à l’université de Columbia aux Etats Unis, de l’environnement dans lequel il [le massacre de Thiaroye] s’est déroulé.

    ‘’Et cet environnement, c’est effectivement l’environnement de l’euphorie de la libération, en fait, et de l’arrivée au pouvoir de ce que De Gaulle va appeler les compagnons de la libération, ceux qui se sont battus pour que la France soit libérée’’, a expliqué l’historien ajoutant que c’est pourquoi ‘’ce massacre colonial, comme la plupart des massacres coloniaux, sera en général tu’’ par l’Hexagone.

    Le Pr Diouf a toutefois relevé que l’année du massacre est présente dans l’esprit des leaders africains.

    Il cite le poème contemporain de Léopold Sédar Senghor écrit en décembre 1944 où il se lamente du massacre de ces anciens soldats prisonniers [la plupart d’entre eux, sinon la quasi-totalité, étaient en prison pendant 4 ans après la débâcle. Et quand ils ont été libérés, ils ont été rapatriés et cantonnés à Thiaroye].

    ‘’Donc la première réaction de Senghor, c’est de manifester effectivement sa désapprobation et sa condamnation. Et en 1946, Senghor (alors député à l’Assemblée nationale française) va aussi demander une amnistie’’, s’est-il remémoré.

    La deuxième grande réaction qui précède celle de Senghor, souligne Mamadou Diouf, est celle de Lamine Guèye, député maire de Dakar qui demanda, en 1944, la mise en place d’une commission parlementaire pour enquêter sur ce qu’il appelle ‘’l’abominable atrocité et la tuerie de Thiaroye’’.

    L’universitaire souligne aussi la contribution du dramaturge et homme politique guinéen, Keita Fodéba, auteur de ‘’Aube africaine’’, écrit en 1948. Cette pièce sera représentée dimanche prochain au Grand Théâtre national de Dakar dans le cadre du 80e anniversaire du massacre de Thiaroye.

    Le président du comité pour la commémoration du 80e anniversaire du massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye a relevé tout de même ‘’le silence complice » d’hommes politiques sénégalais une fois au pouvoir.

    ‘’Et c’est vrai, quand Senghor devient président, il n’en parle pas.  Quand il est remplacé par Abdou Diouf, il préside la première du film de Sembene +Camp de Thiaroye+ [le film de Sembene Ousmane et de Thierno Faty Sow sorti en 1988], mais il n’en parle pas. Le film va être interdit par la France pendant 10 ans’’, a fait savoir l’historien.

    Il souligne qu’Abdoulaye Wade, en revanche, s’est intéressé aux tirailleurs en initiant une journée qui leur est dédiée. « Mais pour la date, d’après la rumeur, les Français ont exigé qu’ils ne prennent pas le 1er décembre’’, informe le  professeur Diouf, ajoutant que c’est à cause de tout cela que « le massacre de Thiaroye s’est dissipé ».

    Pour Mamadou Diouf,  »cette histoire doit être dévoilée au sens plein du terme. Il va falloir lever le voile, ce voile qui a été posé effectivement par la France »’.

    FKS/OID/SMD/ADL

  • SENEGAL- AFRIQUE- LITTERATURE-DYNAMISME / Boubacar Boris Diop évoque la « vitalité » des langues africaines

    SENEGAL- AFRIQUE- LITTERATURE-DYNAMISME / Boubacar Boris Diop évoque la « vitalité » des langues africaines

    Ziguinchor, 26 nov (APS) – L’écrivain et traducteur sénégalais Boubacar Boris Diop a mis en exergue la vitalité et l’engouement derrière les langues nationales en Afrique, invitant par la même occasion les Africains à davantage écrire à travers ces médiums pour « se libérer de toute forme de domination ».

    « Je me demande très souvent, pourquoi on n’écrit pas dans nos langues nationales. Les Africains sont les seuls à écrire dans des langues que ne comprennent pas (la grande majorité de) leurs compatriotes » , a dit Boubacar Boris Diop, lundi, à Ziguinchor, lors de la rencontre « Gingembre littéraire », une initiative du journaliste sénégalais El Hadji Gorgui Wade Ndoye.

    Cette manifestation littéraire qui avait pour cadre l’esplanade du musée mémorial « Le Joola » portait sur le thème « l’écriture romanesque et les langues nationales entre adaptation du modèle français et création », en présence d’étudiants de l’Université Assane Seck de Ziguinchor.

    « Les langues africaines n’ont jamais perdu de leur vitalité, au contraire elles reviennent en force », a fait savoir Boubacar Boris Diop qui a traduit certaines de ses œuvres littéraires du français vers sa langue maternelle, le wolof.

    Il a invité les populations à « se projeter » dans l’écriture et à « veiller » au rayonnement des langues nationales, ajoutant : « il est hors de question qu’on continue à écrire dans les langues qui ne sont pas les nôtres ».

    Le conférencier a par ailleurs recommandé aux africains de faire des productions littéraires en langues nationales, une manière selon lui, de « se libérer de tout ce qui est domination ».

    Il soutient qu’à force d’écrire en langue nationale, « on finira par obtenir un lectorat mondial ».

    « Je suis un disciple de Cheikh Anta Diop. Et j’ai décidé d’écrire dans ma langue qui est le Wolof.(…) Au début, quand je me suis lancé dans l’écriture en langue wolof, je me suis rendu compte que c’était plus facile qu’écrire en français », a-t-il relevé.

    MNF/SMD/OID

  • SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE / Thiaroye 44 : un livre blanc sera remis au gouvernement le 3 avril 2025 (Comité)

    SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE / Thiaroye 44 : un livre blanc sera remis au gouvernement le 3 avril 2025 (Comité)

    Dakar, 26 (APS) – Le comité de commémoration du 80e anniversaire du massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye remettra un livre blanc au gouvernement sénégalais, le 3 avril 2025, sur cette tragédie, a t-on appris de son président, le professeur Mamadou Diouf. 

     »Le 3 avril 2025, la commission devra remettre un livre blanc au gouvernement sénégalais. Ce livre blanc va faire le point’’, a t-il indiqué dans un entretien avec l’APS en prélude de la cérémonie de commémoration du 80e anniversaire du massacre de Tirailleurs sénégalais à Thiaroye.

    Ce document va consigner le travail de la commission dont la mission est ‘’l’établissement des faits et leur rétablissement’’ sur cette affaire dite du ‘’Massacre des tirailleurs à Thiaroye’’ qui regroupe des soldats africains de l’Afrique Occidentale Française de retour de la 2e Guerre mondiale en Europe et qui ont été tués à Thiaroye, a t-il expliqué.

    L’une des missions du comité est de travailler sur l’établissement des faits et le rétablissement des faits, à cause, en fait, des manipulations qu’il y a, et à cause de toute une série de débats entre historiens, mais aussi des débats entre les historiens et les autorités publiques, a souligné Mamadou Diouf.

    Selon l’enseignant à Columbia university aux USA, ce travail va se poursuivre jusqu’en avril car il s’agit de faire le point sur la documentation existante.  »Est-ce qu’on a eu tous les documents ? Est-ce qu’il y a des documents qui sont toujours dissimulés ? Certains historiens accusent la France de le faire délibérément. Est-ce qu’il y a d’autres documents qu’on va pouvoir rassembler ?  Est-ce qu’il y a des témoignages qu’on pourra collecter sur tout ce travail ?, s’est -il interrogé.

    La première phase, fait savoir le président du comité, est un travail d’identification de la documentation, les sources primaires, les archives, et les sources secondaires, les études qui existent.

     »On va faire le point sur tout cela’’, a t-il, avant d’ajouter que la deuxième phase c’est d’impulser un travail de recherche et de production sur ce qui existe.

     »Il s’agit d’identification de la documentation, la cartographie des lieux où la documentation est préservée et en fait, l’élaboration d’un programme, qui serait un programme de recherche, et qui permettrait effectivement de pouvoir faire des études et de copier, étant entendu que ce ne sera pas la fin du processus’’, a indiqué Mamadou Diouf.

    Le professeur Diouf préconise l’écriture d’une histoire régionale plaidant ainsi pour l’organisation de programmes de recherche régionaux impulsé par l’Etat sénégalais et le département de la recherche et de l’enseignement supérieur.

    Le comité va partager tout le travail rassemblé avec les autres pays qui ont eu des tirailleurs.

    ‘’L’idée est d’encourager ce qu’on a appelé, disons, l’histoire régionale.  C’est-à-dire là aussi de sortir des limites, des territoires dont l’histoire est une histoire coloniale.  Pour penser une histoire d’avant qui pourrait être la fondation d’une histoire d’arrivée’’, a expliqué l’universitaire sénégalais.

    Faisant le point sur la mission du comité à quelques jours du 1er décembre, le président Mamadou Diouf a indiqué la première mission du comité est celle de la commémoration qui sera rythmée par des cérémonies officielles au cimetière de Thiaroye et au camp militaire du même quartier.

    Il y a aussi la grande première de la pièce ‘’Aube africaine’’ du Guinéen Keita Fodeba mise en scène par le Sénégalais Mamadou Seyba Traoré.  

    Il est aussi prévu la projection du film  »Camp de Thiaroye » de Sembene Ousmane et Thierno Faty Sow et aussi des discussions avec des jeunes de Thiaroye.

    ‘’La commémoration est un acte pour rendre visible quelque chose qui est invisible. (…) C’est la recherche d’une histoire partagée par plusieurs pays pour impulser la solidarité et l’unité au niveau de la région, mais aussi au niveau de l’ensemble du continent’’, a souligné le président du comité. 

     »Est-ce que la France est conviée à cette commémoration ? ». Mamadou Diouf estime que c’est une question politique qu’il va falloir demander au gouvernement et à la présidence de la République. 

    Ce qui est sûr, selon lui, c’est que le comité travaille avec la France, car une mission des membres du comité est présentement envoyée en France pour discuter avec les autorités archivistiques françaises sur l’état de la documentation sur le massacre de ces Tirailleurs sénégalais le 1er décembre 1944.

    FKS/OID/AKS

  • SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE / Commémoration de Thiaroye 44 : une volonté des nouvelles autorités de produire un récit historique local

    SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE / Commémoration de Thiaroye 44 : une volonté des nouvelles autorités de produire un récit historique local

    Dakar, 26 nov (APS) – L’hommage qui sera rendu, le 1er décembre, aux Tirailleurs sénégalais massacrés à Thiaroye, traduit l’engagement et la volonté des nouvelles autorités sénégalaises de produire un récit historique local, a indiqué l’historien Mamadou Diouf, président du comité de commémoration du 80e anniversaire du massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye.

    ‘’Ces engagements politiques sont en particulier structurés autour d’une affirmation plus forte qu’est la souveraineté nationale, autour d’un décalage qui semble-t-il être aujourd’hui nécessaire, en particulier pour la génération des gens qui ont aujourd’hui 40 ans et nés après les indépendances’’, a déclaré l’historien au cours d’un entretien accordé à l’APS.

    Selon lui, cette commémoration ‘’importante’’ est ‘’un acte politique qui signifie des engagements précis d’un Etat qui affiche publiquement son identité’’. 

    Mamadou Diouf a souligné que les prédécesseurs du président Bassirou Diomaye Faye avaient cet engagement politique. Toutefois, il manquait ‘’l’affichage’’ public.

    ‘’Ils [Les présidents Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade, Macky Sall ] ont tous eu un engagement politique. Il n’y a pas de régime sans engagement politique. Mais c’est l’affichage. Peut-être à cause des circonstances et du fait que la France exerçait une police rigoureuse pour qu’on ne parle pas de Thiaroye’’, a expliqué l’enseignant-chercheur à l’université de Colombia aux Etats-Unis.  

    Selon lui, le premier président de la République Léopold Sédar Senghor qui a gouverné de 1960 à 1981 a eu ‘’un projet politique basé sur le socialisme africain et la négritude’’ alors que son successeur Abdou Diouf 1981-2000 ‘’son projet idéologique était le retour à la charte nationale’’.

    ‘’Dans le couple senghorien enracinement-ouverture, Senghor a privilégié l’ouverture, lui [Abdou Diouf] va privilégier l’enracinement. Chez Wade (2000-2012), c’est un retour à une culture et à une civilisation qui se réclament d’un enracinement, mais différent de la manière dont les socialistes pensaient cet enracinement’’, a indiqué Mamadou Diouf. 

    Le nouveau régime, avec cette génération incarnée par le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko, sur la base de ses slogans et ses campagnes politiques, fait un écart et essaie de démanteler ce qu’ils appellent un système, pour mettre en place quelque chose de nouveau. 

     »(…) il (le régime) se décline le plus fortement sur une revendication souverainiste très importante et c’est cela qui est important pour Thiaroye, la production d’un récit qui n’est plus un récit contrôlé et orienté par la France, mais d’un récit qui est un récit local’’, précise-t-il. 

    ‘’Thiaroye, c’est aujourd’hui une révision du récit historique’’

    Pour le professeur Mamadou Diouf, l’hommage aux Tirailleurs massacrés à Thiaroye c’est aussi ‘’une révision du récit historique de l’empire français’’.

    Cet empire français était composé d’une métropole qui était dominatrice et de colonies qui étaient dominées.   »’Il y avait un centre et une périphérie. Et ce centre a plus dicté son récit que les périphéries’’, a-t-il fait savoir.

    Aujourd’hui, estime-t-il, ‘’Thiaroye est l’affirmation de la prise de parole des périphéries pour imposer leur présence sur la scène du monde. Et c’est pour ça que cette commémoration est intéressante et importante’’, a-t-il dit ajoutant que c’est d’autant plus important que cet événement a été tu et reste encore aujourd’hui un événement défini par des incertitudes.

    Cet hommage est à la fois un travail politique et de mémoire, mais c’est aussi un travail scientifique, car il s’agit de connaître, comprendre, réunir l’ensemble des faits pour pouvoir effectivement dire le 1er décembre 1944, voilà ce qui s’est passé à Thiaroye, a martelé l’historien. 

    Il a précisé toutefois que cette commémoration n’est pas contre la France.  »Il faut dire de manière très claire que la commémoration n’est pas contre la France, c’est un événement qui interroge un moment qui est une histoire que nous partageons avec la France, l’histoire de l’Empire français », a t-il souligné.

    FKS/OID/AKS

  • SENEGAL-MUSIQUE-SPECTACLE / Coumba Gawlo Seck annonce une série de concerts pour ses quarante ans de scène

    SENEGAL-MUSIQUE-SPECTACLE / Coumba Gawlo Seck annonce une série de concerts pour ses quarante ans de scène

    Dakar, 26 nov (APS) – La diva de la musique sénégalaise, Coumba Gawlo Seck, a annoncé une série de méga concerts, à partir du 7 décembre, au grand théâtre national, dans le cadre de la célébration de ses 40 ans de carrière musicale.

    ‘’Nous vous convions donc à vivre avec nous d’autres temps forts de rencontres culturelles, artistiques, d’échanges, de partage et de communion dans le cadre de la célébration de mes 40 ans de carrière’’, a-t-elle déclaré, lundi, lors d’une conférence de presse.

    Dans le cadre de ces festivités, la diva de la musique sénégalaise, prévoit également de livrer des méga concerts, dans plusieurs pays d’Afrique notamment le 14 décembre en Gambie, le 21 au Maroc, à Casablanca, le 25 à Dakar, le 28 en Côte d’Ivoire et la grande finale, le 31 décembre 2024.

    Des concerts sont prévus dans des pays d’Afrique de l’Est, d’Europe et d’Amérique, en 2025.

     »Nous préparons un spectacle sons et lumières (…). On va voir au Sénégal un spectacle qu’on n’a jamais vu en Afrique’’, a-t-elle promis.

    Coumba Gawlo Seck a fait part de son ambition de produire également des artistes sénégalais, en vue de les aider à lancer leur carrière.

    ‘’Il y a tellement de jeunes qui ont du talent, mais malheureusement qui sont très mal encadrés, ils ne comprennent pas les exigences du showbiz, ils ne comprennent pas non plus que le métier que nous faisons est un métier qui demande extrêmement d’exigences’’, a-t-elle expliqué.

    AMN/SKS/OID

  • SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-HISTOIRE / L’historien Mamadou Diouf invite à faire du massacre de Thiaroye ‘’une mémoire vive’’

    SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-HISTOIRE / L’historien Mamadou Diouf invite à faire du massacre de Thiaroye ‘’une mémoire vive’’

    Dakar, 26 nov (APS) – L’universitaire et historien sénégalais Mamadou Diouf a appelé à faire du massacre des Tirailleurs à Thiaroye ‘’une mémoire vive’’ en l’inscrivant de manière centrale dans l’éducation afin d’en assurer son appropriation par la nouvelle génération.

    ‘’Si nous décidons aujourd’hui de faire de Thiaroye cette mémoire vive, il faudra l’inscrire de manière centrale dans le travail d’instruction et d’éducation que définirait un projet politique’’, a dit l’enseignant-chercheur par ailleurs président du comité de commémoration du 80e anniversaire du massacre des tirailleurs sénégalais.

    Dans un entretien avec l’APS, Mamadou Diouf a indiqué que la nouvelle génération ne pourra s’approprier de cette tragédie qu’en en faisant une mémoire vive, une histoire vivante’’.

    ‘’La mémoire n’est pas nécessairement une relation avec le passé, elle est une projection dans le futur’’, a martelé l’enseignant à l’université de Columbia, aux Etats unis.

    De l’avis de l’historien, il s’agira de dire « dans quelles conditions on devient ce qu’on a décidé d’être ».

    ‘’C’est-à-dire quel est le projet politique, quel est le projet économique, quel est le projet culturel qu’une société se donne, se dote pour devenir une communauté.  Cela ne peut passer que par l’éducation, une éducation non seulement qui parle de cette histoire et qui fait de la mémoire une mémoire vive, toujours le visiter, mais c’est aussi une éducation au service de la construction d’une communauté’’, a expliqué le professeur Diouf.

    Il a dit être « en phase » avec des parlementaires de l’opposition française qui souhaitent la mise en place une commission d’enquête pour la reconnaissance pleine et entière du massacre de Thiaroye et l’accès à l’ensemble des archives relatives à cet évènement datant du 1er décembre 1944.

    « La demande de reconnaissance, dit-il, est inéluctablement suivie d’une demande de redistribution, comme disent les philosophes, d’une demande de réparation.  Et comme je le disais, pas seulement des réparations physiques, mais aussi des réparations morales. Et la France va passer par cela », argue l’historien.

    FKS/SMD/AKS