Catégorie : Culture

  • SENEGAL-TURQUIE-DECOUVERTES / Moustapha Kémal, une histoire turque de la modernisation

    SENEGAL-TURQUIE-DECOUVERTES / Moustapha Kémal, une histoire turque de la modernisation

    De l’envoyé spécial de l’APS, Serigne Mbaye Dramé

    Ankara, 30 sept (APS) – Moustapha Kémal Atatürk (1881-1938) n’a dirigé la Turquie, en tant que président de la République, que sur une période de 15 ans. Sa présence reste pourtant toujours vivace dans la conscience populaire. Une preuve parmi tant d’autres de l’attachement et de la reconnaissance des Turcs à son action de modernisation du pays, plus de 80 ans après sa mort.

    Dans la métropole d’Ankara, les grandes avenues, l’environnement verdoyant, comme les gratte-ciels qui se profilent et défilent le long des routes entrecoupées par endroits de parcs végétaux, donnent une idée du grand bond réalisé par la Turquie en matière d’infrastructures ces dernières décennies.

    De la même manière, le visiteur peut se faire une idée de la détermination avec laquelle le pays cherche à se faire une place dans le cercle des nations qui comptent, dans une région très complexe comme le Moyen-Orient peut se prévaloir de bien des acquis, sur le plan religieux, politique comme  géographique.

    Si le style des véhicules apparaissant moins extravagant et semble parfois contraster avec le niveau de développement économique et social du pays, la qualité des routes renseigne sur le chemin jusque-là parcouru par la Turquie en matière de développement.  

    Le visiteur venant d’un contexte géographique et politique déterminé comme le Sénégal, où c’est la photo officielle du président de la République en exercice qui décore les bureaux de l’administration publique, fait la curieuse découverte qu’en Turquie, c’est plutôt l’image de Moustapha Kémal qui s’impose partout et à tout le monde.

    L’ombre tutélaire d’Atatürk

    La photo du président en exercice apparait très rarement à côté de celle du fondateur de la République turque. Comme si la stature de celui que l’on appelle Atatürk – le père de la Turquie moderne – est au-dessus de tout.

    Son buste trône encore aujourd’hui dans les établissements scolaires, les institutions militaires et universitaires, comme dans les bâtiments touristiques et les entreprises médiatiques, des décennies après sa mort en 1938.

    Statues et graffitis dédiés à sa mémoire sont partout présents dans les villes turques, de même que ses nombreuses représentations, en tenue militaire ou habillé en civil, jusqu’au sommet de certaines collines au sortir de la ville.

    Ce qui attise plus que tout la curiosité du visiteur, en l’incitant à s’intéresser à la dimension singulière de celui dont la trajectoire imprègne grandement la vie des Turcs et structure leur conscience mémorielle.

    Il n’a dirigé le pays que durant une quinzaine d’années, de 1923 à 1938, mais il apparait aujourd’hui que cette période a grandement déterminé l’avenir de la Turquie, au point que le nom de Moustapha Kémal a fini par donner le rythme de la marche d’un pays placée à la croisée des civilisations occidentale et orientale, de par son histoire et sa géographie.

    L’omniprésence de cette personnalité charismatique renseigne sur le besoin, dans la plupart des pays, d’une figure emblématique, presque transcendantale, qui dépasse les clivages et dont la pensée et l’action poussent les citoyens à tout donner pour leur pays.

    Interpellée devant une peinture moins familière du défunt leader, une consœur de l’agence de presse officielle Anadolu, ne put s’empêcher une digression en réponse à la question : who is this man in the photo ?

    Entre autres commentaires, elle rappela que c’est la photo du père de la République de Turquie. Comme si se limiter à la seule réponse attendue à la question, en donnant juste le nom de celui qui était représenté par cette peinture, serait blasphématoire ou ne dirait pas grand-chose sur l’histoire et l’évolution du pays.

    La littérature renseigne également que ce militaire passé à la postérité sous le sobriquet Kémal, qui veut dire en arabe littéral le parfait, a préféré la construction d’une République moderne au vaste empire ottoman qui a dirigé le monde musulman à partir du début du XIIIe siècle jusqu’à l’abolition du califat islamique en 1924 et la dislocation de ses territoires hétérogènes sous l’impulsion justement du kémalisme triomphant de l’époque.

    La sortie d’Atatürk de la domination linguistique et culturelle de la civilisation arabe pour bâtir une identité islamique propre à son peuple est un peu à l’image de la construction somme toute inachevée de ce que l’on a voulu appeler l’islam noir en Afrique au Sud du Sahara.

    Une sorte d’islam propre aux Subsahariens et qui serait moins orthodoxe et moins érudit. Moustapha Kémal Atatürk s’était ainsi évertué à encourager la scolarisation de ses concitoyens à partir de l’alphabet latin et non plus par les caractères arabes. Lui-même étant né dans les territoires de la Grèce actuelle, il se faisait photographier en train de donner des cours d’alphabétisation en langue latine.

    Cohabitation entre religion et modernité

    Son approche moderniste souvent considérée comme un cas d’école dans les parcours universitaires sur le réformisme dans le monde arabo-musulman se manifeste dans la rue à travers notamment l’habillement et l’attitude très à l’occidentale de la femme turque. Cette modernisation, d’autres diront une occidentalisation à outrance de la vie publique, s’accompagne d’un strict respect du culte. Dans plusieurs services visités, même des bâtiments militaires, le visiteur peut naturellement apprécier l’érection d’une mosquée, ou tout au moins d’une salle de prière aménagée pour ceux qui veulent pratiquer leur religion, sans encombrement ou difficulté.

    Le linguiste passionné ou l’activiste convaincu de l’importance de la conscience historique ne peut qu’apprécier positivement le recours que les peuples peuvent faire à leur langue et fonds culturels pour bâtir leur hégémonie et faire face aux agressions culturelles et idéologiques de plus en plus marquantes dans le monde contemporain. Et cela, même si parfois, en dehors des lieux de grandes rencontres, comme les restaurants, les rédactions ou les universités, le visiteur devra s’attendre à subir la barrière linguistique.

    C’est le cas par exemple d’un confrère du Djibouti qui, cherchant un renseignement dans un lieu marchant, a vu la satisfaction de voir un de ses compatriotes maîtrisant la langue du pays lui venir au secours et lui servir d’interlocuteur, par le plus heureux des hasards.

    Son interlocuteur turc n’a pu s’empêcher une remarque qui peut être étonnante : « Pourquoi votre frère ne parle pas notre langue comme vous ? ».

    La conversation avec des gens qui vous interpellent, certainement pour savoir si tout se passait bien dans votre séjour, finit très souvent dans un éclat de rire contagieux, devant l’impossibilité de continuer la communication.

    L’arabophone peut tout au plus comprendre les mots qui reviennent le plus souvent : Merhaba, Teşekkür, dont la racine en arabe renvoie au fait de souhaiter la bienvenue à quelqu’un ou de lui dire merci. Tout se passe comme si votre interlocuteur chercherait à vous dire merci quand-même, malgré la barrière de la langue.

    Une autre curiosité du pays concerne l’usage très répandu de la cigarette, sans différence d’âge et de sexe, qui fait que votre interlocuteur peut ostensiblement allumer sa cigarette électronique ou classique, au détour  d’une discussion,  sans avoir la courtoisie ou l’élégance de vous demander si vous étiez fumeur ou si la fumée vous insupporte. Il fait comme c’était naturel de fumer. Comme on se délecterait si naturellement de la très variée et appréciable cuisine turque.

    SMD/BK/ASG

  • SENEGAL-BELGIQUE-THEATRE /  »Hannibal », une représentation intemporelle de l’émigration irrègulière

    SENEGAL-BELGIQUE-THEATRE /  »Hannibal », une représentation intemporelle de l’émigration irrègulière

    Dakar, 30 sept (APS) – La pièce théâtrale  »Hannibal », présentée en avant-première au Théâtre national Daniel Sorano, part d’une histoire antique pour ouvrir une fenêtre sur le drame de l’émigration clandestine, dans une évidente ambition de faire le lien entre le passé et le présent.

    La mise en scène de cette pièce de plus d’une heure (1h10) part d’une vérité souvent occultée, selon laquelle la migration est un phénomène universel que l’on retrouve partout et en tout temps avec une intensité plus ou moins importante.

    La migration a traversé toutes les sociétés et tous les âges depuis l’antiquité, en partant par exemple de l’époque de la déesse Elissa, venue d’une ville située pas loin de Babylone pour se retrouver sur les terres carthaginoises, dans la Tunisie actuelle.

    Elissa, considérée comme  la fondatrice légendaire et première reine de Carthage, a vécu en paix et dans la prospérité avec les peuples de sa terre d’accueil, sur la côte méditerranéenne.

    Cette histoire racontée par la pièce « Hannibal » est axée sur les faits d’arme de « Hannibal, le roi guerrier carthaginois ».

    Elle s’ouvre sur un opéra lyrique de Didon et Ené, sur fond de sonorités qui font remonter au troisième siècle av JC.

    Après cette page d’histoire, la pièce revient dans le monde contemporain dans un troisième tableau où de nombreux migrants ont perdu la vie sur ces côtes méditerranéennes.

    L’installation d’un imposant rideau de haillons dans ce décor épuré représentant de gens ayant perdu la vie en mer en dit un plus sur l’ampleur du drame de la migration irrégulière, de même que la tristesse des témoignages de femmes ayant perdu leurs enfants à jamais.

    Et c’est précisément sur ce point qu’insiste le récit des metteurs en scène belges Michael De Cock, directeur artistique du Théâtre royal flamand de Bruxelles (KVS) et de Junior Mthombeni, histoire de mieux capter l’attention du public, plus réceptif à cette partie de la pièce touchant l’actualité d’un phénomène des plus dramatiques qui concerne au plus haut point le Sénégal.

    Ils ont fait le choix de « raconter l’histoire d’un point de vue féminin », avec des mères se souvenant de leurs dernières conversations avec leur fils mais surtout de leur attente d’un éventuel coup de fil qui ne viendra jamais.  Un angle sensible qui permet de dénoncer plus habilement la politique d’exclusion de l’Europe.

    « […] Les peuples de la méditerranéenne ont toujours vécu ensemble et maintenant, comme il y a une politique d’exclusion en Europe et des jeunes qui partent dans des pirogues hyper dangereuses, nous avons voulu parler de cela », expliquent les deux réalisateurs. 

    « Hannibal » qui met en scène des comédiens sénégalais et belges célèbre aussi la fusion de plusieurs arts, à savoir la danse, la musique et le théâtre.

    Le directeur général du Théâtre national Daniel Sorano, El Hadji Ousmane Barro Dione, a félicité les comédiens qui n’ont eu, dit-il, que quatre jours pour préparer cette pièce.

    S’exprimant en présence d’un représentant du ministre de la Culture, il a fait observer que le thème de la pièce coïncide avec un contexte où la question de l’émigration irrégulière est revenue avec force, un phénomène auquel « il faut rapidement trouver des solutions ».

    M. Dione soutient que cette pièce participe à la sensibilisation sur la lutte contre ce phénomène, ajoutant que dans ce cadre, la pièce « Hannibal » sera jouée dans plusieurs villes en octobre.

    Elle sera présentée à la Maison de la Culture Oumar Sarr de l’Association sénégalaise de l’école moderne, à Dagana (nord), le 4, puis à Louga, le lendemain 5 octobre.

    Le centre d’interprétation du delta du Saloum à Toubacouta, à Fatick, va accueillir la pièce le 10 octobre. Ce sera au tour de Rufisque d’abriter une séance, le 11 octobre, au « Kepaaru Maam ».

    Cette pièce, fruit d’une collaboration du Théâtre national Daniel Sorano, avec le théâtre royal flamand de Belgique, sera enfin représentée à Barcelone en mai prochain, puis en France et à Liège, en Belgique.

    FKS/BK/ASG

  • SÉNÉGAL–FRANCE–CULTURE / Saint-Louis : plusieurs activités au programme de la Journée du volontariat français

    SÉNÉGAL–FRANCE–CULTURE / Saint-Louis : plusieurs activités au programme de la Journée du volontariat français

    Saint-Louis, 28 sept (APS) – Plusieurs activités, dont une veillée culturelle, sont prévues pour la célébration de la 14e édition de la Journée du volontariat français (JVF2024) prévue mercredi et jeudi prochains à l’Institut français du Sénégal de Saint-Louis (nord), a-t-on appris de source officielle.

     »Plusieurs activités sont au programme de cette 14e édition de la JVF au Sénégal : une veillée culturelle, un concours de slam, la découverte d’un village associatif ainsi qu’une visite guidée de la ville de Saint-Louis, suivie d’une soirée de clôture festive », peut-on lire dans un communiqué transmis à l’APS.

    Les JVF sont organisées chaque année, en octobre, par France Volontaires, la plateforme française des Volontariats internationaux d’échange et de solidarité.
    ‘’Elles mettent en lumière nos volontaires et les structures qui les accueillent, en étroite collaboration avec les autorités locales et les postes diplomatiques français’’, précise le communiqué.

    D’après le texte, les JVF 2024 seront une occasion unique de découvrir la richesse de la création francophone sous ses multiples facettes : artistiques, culturelles, sociétales, entrepreneuriales et scientifiques.

    Il ajoute plusieurs autorités notamment l’ambassadrice de France au Sénégal, Christine Fages, ainsi que Frédéric Cholé, le délégué pour les collectivités territoriales et de la société civile au ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, vont soutenir cette activité.
    CGD/AMD/ADC/ABB

  • SENEGAL-TOURISME / Thiénaba :  la SAPCO préconise la valorisation des sites religieux

    SENEGAL-TOURISME / Thiénaba :  la SAPCO préconise la valorisation des sites religieux

    Thiés, 28 sept (APS) -Le président du Conseil d’administration (PCA) de la Société d’Aménagement et de promotion des côtes et zones touristique du Sénégal (SAPCO), Doudou Gnagna Diop, a préconisé, vendredi, à Thiénaba, dans la région de Thiès (ouest), la valorisation des sites historiques dans les cités religieuses afin de développer le tourisme religieux.

    ‘’Nous sommes à Thiénaba, une ville religieuse, pour marquer la journée mondiale du tourisme’’, a-t-il déclaré le PCA de SAPCO, qui effectuait une visite de sensibilisation auprès du khalife, Baye Sérigne Assane Seck, dans le cadre de la journée mondiale du tourisme, célébrée le 27 septembre de chaque année.

    Doudou Gnagna Diop, a saisi cette occasion pour rappeler que, depuis 1882, Thénaba, qui accueille une suite d’évènements religieux, est riche d’une histoire qui doit être valorisée dans le cadre du tourisme religieux.

    Il a en outre présenté au khalife de Thiénaba le projet de développement du tourisme religieux de la SAPCO et appelé les populations à s’en approprier.
    ‘’Le guide religieux a donné son feu vert et a remercié les autorités étatiques pour la présentation d’un tel projet à Thénaba’’, s’est le PCA de la SAPCCO.

    Il a ajouté que la célébration de la journée internationale du tourisme, qui se déroulait sur la petite côte, sera désormais décentralisée pour mieux faire découvrir le patrimoine spirituel et historique des cités religieuses comme Thiénaba.

    ‘’Nous savons que quand les populations se déplacent pour les pèlerinages dans les différentes cités, c’est également pour découvrir les patrimoines spirituels de ces localités religieuses’’, a-t-il fait remarquer.

    C’est pourquoi, tout ce qui est patrimoine à découvrir qui, jusque-là, était plus ou moins connu dans les cités religieuses, va être vulgarisé, a ajouté le conseiller du PCA de la SAPCO, Babou Diouf, par ailleurs membre de l’Organisation nationale pour l’intégration du tourisme au Sénégal (ONITS).

    ‘’Nous sommes en train de faire de l’inspection et trouver des sites, avec l’accompagnement d’un comité scientifique afin de produire des documents pour mettre en exergue les atouts de Thiénaba que nous allons faire connaître au reste du monde’’, a-t-il souligné

    BT/ABB

  • SENEGAL-BELGIQUE-MIGRATION / Un expert appelle à revoir la manière de décrire la migration

    SENEGAL-BELGIQUE-MIGRATION / Un expert appelle à revoir la manière de décrire la migration

    Dakar, 27 sept (APS) – Le coordonnateur du projet ‘’Opportunities Bruxelles’’, Michel Debruyne, a appelé, jeudi, à ‘’utiliser un autre langage, un autre récit, d’autres signes et gestes, d’autres dessins, pour décrire la migration’’.

    ‘’ (…) il faut utiliser un autre langage, un autre récit, d’autres signes et gestes, d’autres dessins, pour décrire la migration’’, a-t-il déclaré.

    M. Debruyne intervenait lors d’une conférence de presse sur la migration, organisée en prélude de la grande première de la pièce de théâtre  »Hannibal », prévue ce vendredi, au théâtre national Daniel Sorano.

    Cette pièce théâtrale est centrée sur l’émigration clandestine, selon les organisateurs.

    Selon Debruyne, le projet ‘’Opportunities’’ a examiné la manière dont ‘’le langage et le récit’’ sur la migration a évolué et comment il existe différents ‘’récits négatifs, positifs, tout comme constructifs’’.

    ‘’Lorsque nous parlons des hordes de migrants, nous ne voyons pas la personne derrière les images, nous ne voyons que des troupes qui veulent nous conquérir’’, a-t-il avancé.

    Le coordonnateur du projet  »Opportunities » Bruxelles a souligné l’importance d’un dialogue honnête entre les pays et les continents. Mais, il estime que ce dialogue ne peut se réaliser qu’à travers la culture, le théâtre notamment.

     »Ce projet nous aide à déconstruire les discours, il nous aide également à avoir une idée commune de la migration », a pour sa part indiqué le directeur du groupe d’études et de recherches sur les migrations de l’université Gaston Berger de Saint-Louis, Aly Tandian.

    D’après M. Tandian, ce projet offre l’opportunité d’avoir non seulement un  »arrangement mutuel », mais aussi un  »dialogue commun, une compréhension et une conversation égale ».

    Pour le directeur général du théâtre national Daniel Sorano, Ousmane Barro, il est important de s’arrêter à un moment, pour évaluer tous les projets et initiatives ayant été lancés autour de la migration.

    ‘’Nous sommes convaincus que le meilleur facteur pour sensibiliser les populations ne peut passer que par la culture à travers le théâtre’’, a-t-il fait valoir. A l’en croire, ce n’est qu’à travers une représentation que les uns et les autres comprendront le phénomène migratoire.

    ‘’ (…) la soi-disant crise migratoire de 2016, peut-être que vous vous souvenez, était un révélateur. Qualifier un événement comme une crise, cela veut dire que vous devez prendre des mesures drastiques pour le contrer, l’éviter, le résoudre (…)  », a quant à lui soutenu le directeur artistique du Théâtre royal flamant de Bruxelles (KVS), Michael De Cock.

    Le consortium  »Opportunities » rassemble huit pays européens (l’Autriche, la Belgique, la France, l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas, le Portugal et la Romanie), ainsi que trois du continent africain (Sénégal, Ghana et Mauritanie).

    AMN/FKS/ASG

  • SENEGAL-CULTURE / La langue Soninké célébrée à la Maison de la Culture

    SENEGAL-CULTURE / La langue Soninké célébrée à la Maison de la Culture

    Dakar, 26 sept (APS) – La première édition de la Journée internationale de la langue Soninké, instaurée par l’UNESCO depuis octobre 2023, a été célébrée, mercredi, à la Maison de la Culture Douta Seck, à Dakar, sur le thème  »Le Soninké à l’ère du numérique ».

    L’évènement était organisé par l’Association des journalistes, techniciens et animateurs Soninké (AJTAS).

     »Nous voici aujourd’hui réunis pour célébrer cette journée, qui découle d’un processus enclenché depuis tant d’années, fruit de tant d’efforts collectifs et individuels d’acteurs associatifs et d’institutions publiques (…) », a déclaré le secrétaire général de l’association  »Wagadu Djiba », Khalilou Sy.

    Selon lui, il s’agit à travers cette célébration, d’inscrire résolument dans l’agenda culturel du pays, cette date combien ‘’glorieuse’’ pour tout Soninké.

    ‘’Cette date qui s’inscrit dans le marbre du calendrier international doit certes être un moment de réjouissance, mais aussi de prospection pour la communauté Soninké’’, a-t-il ajouté.

    S’exprimant au noms des chefs de villages Soninké, Samba Diallo, a souligné la ‘’très grande’’ responsabilité qu’ont les parents de perpétuer cette langue de génération en génération.

    ‘’Nous encourageons très fortement nos étudiants qui ont déjà pris des initiatives pour la formation des jeunes et des moins jeunes. Nous voulons qu’ils trouvent ici l’expression de notre profonde gratitude’’, a-t-il ajouté.

    Pour le conseiller technique de la ministre de la jeunesse, des sports et de la culture, Salif Diédhiou,  »la langue Soninké devrait être célébrée pour (…) la perpétuer auprès des générations futures ». Il a salué une langue,  »réceptacle d’une grande culture (…) ».‘

    AMN/ADL/OID

  • ZIGUINCHOR-SOCIETE-COMMEMORATION / Musée le Joola : autorités et acteurs planchent sur les orientations et contenus du mémorial

    ZIGUINCHOR-SOCIETE-COMMEMORATION / Musée le Joola : autorités et acteurs planchent sur les orientations et contenus du mémorial

    Ziguinchor, 25 sept (APS) – La ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Khady Diène Gaye, a présidé mercredi, à Ziguinchor (sud), un panel sur le thème ‘’Mémorial du Musée le bateau le Joola : orientations et contenus’’, en prélude de la commémoration du 22eme anniversaire du naufrage du Bateau le Joola prévue ce jeudi, a constaté l’APS.

    ‘’Notre rencontre de ce jour a pour objectif principal de partager le contenu et le discours muséographique d’une part et de recueillir vos observations et contribution visant à améliorer les propositions initiales du comité technique et scientifique d’autre part’’, a-t-elle dit

    Le ministre secrétaire d’Etat en charge des industries culturelles et créatives, Bakary Sarr, le gouverneur de la région de Ziguinchor, Mor Talla Tine, les représentants des associations des familles des victimes du Joola, les membres du comité scientifique, des proches et amis, etc., ont pris part à ce panel.

    La rencontre revêt un intérêt particulier, puisqu’il s’agit de finaliser en passant au peigne fin avec les parties prenantes toutes les propositions de préfiguration du mémorial du musée bateau le Joola élaboré par le comité technique et scientifique, a expliqué la ministre de la Culture.

    ‘’Ce panel en prélude à la commémoration du 22eme anniversaire du naufrage du bateau le Joola constitue un bon présage pour amorcer une parfaite connexion entre le mémorial et les potentiels usagers voire les acteurs clés que sont les familles des victimes, les rescapés, les chercheurs scientifiques, les différents visiteurs’’, a souligné Khady Diène Gaye.

    Une étape de socialisation qui permet aussi d’avancer, à l’en croire, sur la scénographie ainsi que sur les procédures d’organisation et de fonctionnement du mémorial.

    Mme Gaye dit avoir ‘’la ferme conviction’’ que le mémorial bateau le Joola devra être un modèle de réussite, d’innovation et qu’il laissera un héritage durable aux générations présentes et futures.

    Une étude en 2022 sur l’acceptabilité et l’appropriation du musée mémorial bateau le Joola a été réalisée, a fait savoir le sociologue, enseignant-chercheur et maître de conférence à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, Dr Mohamed Ahmed Badji.

    Cette étude a été menée dans tous les quartiers de la ville de Ziguinchor et a touché toutes les personnes ressources, les acteurs clés, les rescapés, les orphelins, les proches parents, etc., a-t-il détaillé.

    ‘’Dans l’ensemble, il y a une très bonne perception de ce musée mémorial dans la mesure où cela correspond à une demande sociale’’, a assuré l’enseignant-chercheur.

    Ce musée va avoir un rôle vraiment utile sur le plan du recueillement et sur le plan socioculturel et religieux, a-t-il fait valoir, reconnaissant qu’il y a toutefois des avis qui sont contre.

    ‘’Ceux qui n’ont pas soutenu le projet dans sa conception telle que envisagée sont revenus sur les aspects religieux’’, a-t-il expliqué, citant à titre d’exemple, ‘’l’idée de récupérer des ossements, du matériel du bateau et vouloir les enterrer ou les exposer éventuellement’’.

    L’autre fait, a ajouté le sociologue, c’est peut-être, la crainte par rapport au lieu qui sera multidimensionnel où il y aurait peut-être des activités avec des caractères festifs.

    ‘’Ce serait vu comme une profanation d’un lieu sacré et d’un lieu de mémoire parce que c’est un évènement douloureux que l’on s’apprête à commémorer dans cet endroit’’, a-t-il argué.

    Mais, selon lui, ‘’la majorité, environ 62%, est favorable et 92% de la population trouvent que l’initiative est très importante pour les communautés, les proches des victimes et les rescapés’’.

    IM/ASB/MTN

  • SENEGAL-MONDE-DIPLOMATIE / Assemblée générale des Nations unies : le discours du président de la République, Bassirou Diomaye Faye

    SENEGAL-MONDE-DIPLOMATIE / Assemblée générale des Nations unies : le discours du président de la République, Bassirou Diomaye Faye

    Dakar, 25 sept (APS) – Voici l’intégralité du discours du président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, à la 79e session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies, à New York.

    Mesdames et Messieurs les Chefs d’État et de Gouvernement,
    Monsieur le Secrétaire général,
    Mesdames et Messieurs,
    Distingués délégués,

    Avant tout propos, je voudrais saisir cette tribune pour saluer à nouveau la mémoire de mon compatriote Amadou Makhtar Mbow qui vient de nous quitter.

    Ancien directeur général de l’UNESCO, de 1974 à 1987, il fut un homme d’état émérite et un fervent acteur panafricain de la lutte pour les indépendances.

    Je félicite monsieur Philémon Yang pour son élection à la présidence de cette 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, ainsi que son prédécesseur, pour sa contribution à la mise en œuvre de notre agenda commun. À travers vous, je formule mes vœux de succès dans la conduite de nos travaux. Je salue également l’engagement constant du Secrétaire général, Monsieur António Guterres, dont les efforts pour promouvoir la paix, la dignité humaine et le multilatéralisme sont plus que jamais nécessaires.

    Le Sénégal renouvelle son plein soutien à sa mission en ces temps de grandes turbulences mondiales.

    En prenant la parole aujourd’hui, je suis habité d’une conviction profonde : l’unité dans la diversité est la clé pour garantir la paix, le développement durable et la dignité humaine pour tous, partout dans le monde. Ce thème de la présente session, qui guide nos discussions, nous invite à repenser nos responsabilités collectives, et à nous assurer que les principes fondateurs des Nations Unies, définis il y a près de huit décennies, continuent de porter la promesse d’un monde plus juste et plus équitable.

    Monsieur le Président,
    Mesdames et Messieurs,

    Nous vivons dans un monde troublé, où les principes de la Charte des Nations Unies, qui prônent l’égalité, la justice et le respect des droits humains, sont chaque jour mis à mal. Les conflits s’étendent, les inégalités se creusent, et les
    crises climatiques aggravent la vulnérabilité de millions de personnes à travers le monde. De surcroit, nous assistons à une remise en cause inquiétante du multilatéralisme, à un moment où l’humanité en a le plus besoin.

    Le monde doit se regarder en face, sans complaisance. Les valeurs que nous avons juré de défendre sont piétinées dans plusieurs régions du globe. Que l’on soit à Gaza, à Tel Aviv, à Dakar ou ailleurs, chaque être humain est porteur de cette égale dignité, une dignité qui transcende les frontières, les cultures et les appartenances religieuses. C’est notre devoir à tous de veiller à ce que cette dignité soit protégée et respectée pour chaque être humain, sans exception. Ce devoir est l’essence même des Nations Unies.

    Pourtant, nous constatons chaque jour que le droit international, ciment de la paix mondiale, est souvent violé. Des résolutions adoptées par cette même Assemblée sont ignorées. En tolérant ces violations répétées, nous foulons aux pieds les principes de la Charte des Nations Unies et sapons les fondements mêmes de cette Maison de la paix.

    Jamais les fondements des Nations Unies n’ont autant vacillé qu’en ces temps de violence, de peur et d’incertitude. Si nous voulons éloigner le spectre de la guerre et œuvrer à l’avènement d’un monde meilleur, alors il est temps de
    changer de paradigmes. Il est temps de remettre l’humain au centre de l’agenda international, comme nous y invite le thème de cette session.

    Monsieur le Président,
    Mesdames et Messieurs,

    Nous ne pouvons plus fermer les yeux sur la tragédie qui se déroule dans le Sahel. Des groupes terroristes sèment la terreur, pillent et tuent des populations civiles innocentes. Cette région, autrefois stable, est désormais en proie à une violence quotidienne, tandis que les Nations Unies, et particulièrement le Conseil de sécurité, restent trop souvent inertes. De même nous ne pouvons pas accepter que le Sahel devienne le théâtre de rivalités de puissances étrangères, dont les affrontements ne font qu’aggraver la déstabilisation de la région.

    Je dois rappeler ici que la paix et la sécurité de l’Afrique sont indissociables de la paix mondiale, et il est impératif que le Conseil de sécurité remplisse pleinement son rôle en tant que garant de la stabilité internationale.

    J’exprime à nouveau la préoccupation du Sénégal face à la situation tragique qui perdure en Palestine. Des générations entières y ont grandi sous l’ombre de l’oppression, privées de leur droit fondamental à un État viable.

    Le Sénégal, en tant que Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, appelle à un cessez-le-feu immédiat et durable. Nous réitérons notre soutien à la solution des deux États, avec Jérusalem-Est comme capitale de la Palestine, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies. Cette guerre, qui n’épargne ni femmes, ni enfants, ni infrastructures vitales, est une plaie ouverte sur la conscience internationale. Il est impératif que le droit international humanitaire soit rétabli dans toutes les zones de conflits, et que les Nations Unies jouent pleinement leur rôle de médiateur et de garant de la paix.

    Mesdames et Messieurs,

    La paix, ce n’est pas seulement l’absence de guerre. La paix, c’est aussi la possibilité pour chaque être humain de vivre dans la dignité, de se nourrir, de se loger, de s’éduquer et de recevoir des soins. Or, aujourd’hui, plus de 750 millions de personnes ne mangent pas à leur faim, et des millions basculent chaque jour dans l’extrême pauvreté. Ces chiffres éloignent de plus en plus le monde des Objectifs de Développement Durable fixés pour 2030.

    Nous ne pouvons plus accepter que les mécanismes de gouvernance mondiale continuent de reproduire ces inégalités. Il est temps de rompre avec la logique du chacun pour soi et de bâtir un nouveau contrat social global, fondé sur la solidarité et la coopération. Ce contrat doit inclure des réformes majeures pour s’attaquer aux défis politiques, économiques et environnementaux de notre époque.

    Premièrement, il est impératif de sauvegarder et de renforcer le multilatéralisme comme cadre unique d’action pour la paix et la sécurité internationales. Cela passe par une réforme urgente des institutions mondiales, notamment le Conseil de sécurité, le FMI et la Banque mondiale, afin qu’elles soient plus inclusives et qu’elles reflètent les réalités géopolitiques et économiques actuelles. Le continent africain, en particulier, doit avoir une place plus importante dans ces instances de décision.

    Deuxièmement, il est temps de corriger les injustices économiques qui freinent le développement de nombreux pays du Sud. Le commerce inégal, l’évasion fiscale, les flux financiers illicites et les congés fiscaux abusifs ruinent les pays en développement, notamment en Afrique. Ces injustices doivent être corrigées pour permettre à tous les pays de participer pleinement au commerce mondial et de bénéficier de la croissance économique.

    Troisièmement, il est essentiel d’agir avec détermination contre le réchauffement climatique, en respectant le principe de responsabilité commune mais différenciée. Les pays industrialisés, responsables historiques des émissions massives de gaz à effet de serre, doivent intensifier leurs efforts pour financer une transition énergétique juste et équitable, qui ne pénalise pas les pays en développement. Nous devons impérativement protéger notre planète sans sacrifier les droits des nations les plus vulnérables à poursuivre leur développement.

    Quatrièmement, il est nécessaire de rompre avec toute tentative d’imposition de normes civilisationnelles unilatérales. Depuis son indépendance, le Sénégal a toujours défendu l’égale dignité des cultures et des civilisations, et cette diversité doit continuer à être la base de la coexistence pacifique entre les peuples. Aucune nation ne devrait imposer aux autres ses pratiques ou ses valeurs comme des normes universelles. Le respect des différences est le fondement de la paix et de la stabilité dans le monde.

    Mesdames et Messieurs,

    Le Sénégal est fermement engagé dans cette voie. Nous avons choisi de bâtir un État résolument tourné vers le développement durable, avec des initiatives ambitieuses dans des domaines tels que les énergies propres, la souveraineté alimentaire et la gouvernance transparente. Mais nous savons que, pour réussir, nous avons besoin de l’action collective et de la solidarité internationale.

    Aucun pays, aussi puissant soit-il, ne peut relever seul les défis qui menacent l’humanité. Il nous faut agir ensemble, unis dans la diversité, pour construire un avenir où la dignité humaine est respectée, où la justice prévaut, et où la prospérité est partagée. C’est par la coopération et le respect mutuel que nous surmonterons les crises qui secouent notre monde.

    Je vous remercie de votre aimable attention.

  • SENEGAL-EDUCATION-LANGUES / Bokidiawé : plaidoyer pour l’enseignement du soninké dans les écoles primaires 

    SENEGAL-EDUCATION-LANGUES / Bokidiawé : plaidoyer pour l’enseignement du soninké dans les écoles primaires 

    Bokidiawé, 25 sept (APS) – Le président du comité d’organisation de la célébration de la Journée internationale du soninké, Ciré Diaouné, a plaidé, mercredi, à Bokidiawé (nord), pour l’enseignement de cette langue dans les écoles primaires sénégalaises.

    ‘’Nous lançons un appel aux autorités, afin qu’elles introduisent la langue soninké dans les enseignements du cycle primaire’’, a-t-il dit.

    M. Diaouné intervenait à la célébration de la Journée internationale de la langue soninké, dans cette commune située dans la région de Matam.

    Les Soninkés, l’un des groupes ethniques majoritaires de cette partie du pays, ont pris part à cette manifestation.

    Il était question de culture et d’éducation aussi lors de cette célébration, en présence des notables des communautés soninké et halpulaar, qui cohabitent harmonieusement à Bokidiawé.

    Les Soninkés vivent surtout à Dembancané, Diawara, Hamady Ounaré et Waoundé, des villages et villes situés dans les régions de Tambacounda (est) et de Matam.

    AT/ADL/ESF

  • SENEGAL-CULTURE / Une exposition collective des boursiers de « l’Africa Prime Initiative », à partir du 12 octobre

    SENEGAL-CULTURE / Une exposition collective des boursiers de « l’Africa Prime Initiative », à partir du 12 octobre

    Dakar, 25 sept (APS) – La galerie « Loman art », à Dakar, annonce abriter une exposition collective de cinq artistes sénégalais, lauréats des bourses de « l’Africa Prime Initiative », du 12 au 30 octobre prochain.

    Intitulée « Soppiku : métamorphose – L’évolution de l’identité artistique », cette exposition va mettre en avant les œuvres des lauréats sénégalais de « l’Africa Prime Initiative », indique un communiqué de la galerie transmis mercredi à l’APS.

    Il s’agit des artistes Amy Celestina Ndione, Fatou Mandoye Mbengue, Laye Thione, Mouhamad Jawad et Xaadim Bamba Mbow.

    L’Africa Prime Initiative est une bourse décernée chaque année à une sélection de plasticiens du continent, dans le but de soutenir la création artistique et favoriser l’émergence de jeunes talents africains.

    Ces artistes visuels « émergents » vont « créer de nouvelles œuvres, faire progresser leurs carrières artistiques, développer leurs compétences et gagner en visibilité grâce à cette exposition », selon le communiqué.

    Il ajoute qu’une gamme d’activités sera organisée  »pour célébrer et contextualiser » l’exposition, dans le cadre duquel « un open studio » est prévu samedi prochain, pour offrir « un aperçu des processus créatifs des artistes et donner l’occasion au public d’échanger avec eux sur leurs inspirations » et d’autres.

    FKS/BK/ASG