Catégorie : Culture

  • MAROC-MONDE-CULTURE-REPORTAGE / Quand Alune Wade offre la lune aux festivaliers d’Essaouira

    MAROC-MONDE-CULTURE-REPORTAGE / Quand Alune Wade offre la lune aux festivaliers d’Essaouira

    De l’envoyé spécial de l’APS, Amadou Bâ

    Essaouira, 1ᵉʳ juil (APS) – Le maître de cérémonie l’avait annoncé quelques minutes plus tôt : « Nous allons maintenant accueillir un virtuose de la guitare. »  Et au final, il n’y a pas eu tromperie sur la marchandise, comme pouvait en attester le public nombreux, réuni devant la scène de la place Moulay Hassan d’Essaouira, au Maroc. « Il est bon », dit un spectateur d’un âge avancé. « Waouh ! quel talent ! » renchérit un autre, plus jeune, en parlant du guitariste sénégalais Alune Wade.

    Le bassiste n’en était pas à sa première participation au Festival Gnaoua et Musiques du Monde d’Essaouira, une manifestation culturelle de renommée internationale à laquelle il a déjà été convié deux fois, dans cette ville portuaire et touristique située sur la côte atlantique du Maroc, avant l’édition 2024 (27-29 juin).

    Il prend part pour la troisième fois à ce rendez-vous prestigieux qui a contribué à faire d’Essaouira une ville culturelle.

    En s’avançant sur scène, de sa silhouette longiligne, précédé de ses musiciens, Wade n’était pas franchement en terrain inconnu. Il était dans son monde.

    Jam session

    Lunettes noires, béret bleu outremer assorti de son grand boubou du style vestimentaire du président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, collier typique des « baay faal », le musicien sénégalais entame sa prestation tout en douceur par le morceau « Mame Fallou », une ode au deuxième calife des mourides, une confrérie musulmane sénégalaise.

    C’est le moment pour ceux qui le découvrent de goûter à son succulent jeu de basse, qui trouve toute sa mesure dans sa belle voix. Une voix qui déchire la nuit et pénètre le cœur. Le public semble déjà conquis. Mais, ce n’est que le début. Il le sera davantage au fur et à mesure que le génial bassiste sénégalais fait monter la température. Une atmosphère à faire oublier le petit froid de ce soir-là.

    Wade et sa bande enchaînent les titres, donnant libre cours à leurs instruments. « Ça sera la première fois que je me produis à Essaouira avec ma propre formation musicale », confiait-il, le matin, à l’APS. Six instrumentistes, telle une bande de joyeux drilles, s’en sont donnés à cœur joie, menés de main de maître par lui.

    Le public, bercé qu’il était par des mélodies tantôt jazzy servies par les deux pianistes et claviéristes, tantôt groove de l’énergique batteur, s’abandonnait littéralement, comme envoûté, pendant que la partition de la joueuse de conga et de djembé imposait par moments un rythme endiablé. Une fusion totale.

    Les applaudissements à tout rompre en attestent. Il y a bien mieux. Un dialogue s’installe entre Alune Wade, sa bande et les spectateurs, qui reprennent en chœur les refrains sous forme d’onomatopées, plus faciles à répéter que ceux chantés en wolof.

    Quand il part en solo, pinçant les cordes de sa guitare basse, on est comme transporté dans de belles et lointaines contrées imaginaires. Et lorsqu’entre en scène le batteur dans une parfaite synchronisation avec les roulements de la tumba et du djembé, le spectateur en devient ensorcelé.

    Hystérie collective

    La transe guette avant que le trompettiste, de ses mélopées bucoliques, n’invite à reprendre petit à petit ses esprits. Et Wade de reprendre le lead par une bossa nova, un brin tristounet, dans une chanson sur le thème de l’enfance et des talibés, accompagné du pianiste et du claviériste. Il y a ensuite cette touche imprévue de makossa du saxophoniste…

    Enfin, dans un tourbillon de sons et de rythmes, une sorte de jam session, où l’on décèle des bribes de chants folkloriques de la Sénégambie, achève de faire croire qu’on se trouve à l’Afrika Shrine, le mythique club de Fela Kuti, dans les années 1970.

    De tous âges, les festivaliers sont venus nombreux. Hommes et femmes, des jeunes et des moins jeunes, seuls ou en famille, vêtus de djellabas, voilées ou en tenues décontractées, ils sont venus d’Essaouira, des autres villes marocaines et de l’étranger.

    Kevin est un Français venu spécialement pour le Festival Gnaoua et Musiques du Monde. « C’est la première fois que j’assiste à cet évènement », dit ce membre d’une association qui s’occupe de personnes en situation de handicap.

    Assises dans des fauteuils roulants, elles sont « une dizaine », battant des mains et tout enjouées. Kevin ne connaissait pas Alune Wade avant ce soir, mais cela ne l’empêche pas de bouger la tête et de lever les mains en l’air sur les rythmes entraînants du virtuose sénégalais de la basse, compositeur et chanteur, et de son groupe.

    Un autre spectateur, Souiri, habitant d’Essaouira, est par contre un habitué. Il est accompagné de son épouse et d’une amie, étudiante à Marrakech. Comme Kevin, le trio ne connaissait pas ce guitariste qui a collaboré avec les plus grands noms de la scène mondiale du jazz.

    Ils sont venus au festival spécialement pour voir sur scène le très populaire Maâlem Hamid El Kasri, de nationalité marocaine, le chanteur de pop algérien Labess, qui devaient se produire samedi 29 juin, et le rappeur palestinien Saint Levant, programmé la veille. Ce qui n’empêche pas les deux jeunes filles, la vingtaine, de se trémousser ardemment sur la musique d’Alune Wade et de son groupe.

    Un peu plus d’une heure plus tard, arrive le moment de la fusion, le mélange de genre musical qui fait les sonorités d’Alune Wade et celles du Marocain Abdelmalek El Kadiri s’entremêler divinement.

    Sur scène, avec les choristes et chorégraphes hommes gnaoui, comme dans le public, on tournoie aux sons de la guitare d’Alune Wade et du guembri du Maâlem, à la manière des derviches. Aux hourras succèdent les youyous. C’est l’hystérie collective.

    Soumaya ne tient pas en place. « Ça en valait la peine de faire le déplacement », s’exclame cette jeune Marocaine, qui a effectué un trajet de quatre heures en voiture entre Agadir et Essaouira pour assister au festival.

    Plus tôt le matin, l’artiste avait prévenu : « Je vais offrir au public une sorte de compilation de mes trois participations à ce festival, depuis ma première en 2007. » Au final, Alune Wade a plutôt offert la lune.

    ABB/SBS/BK/ESF 

  • MAROC-AFRIQUE-ANALYSE / « La culture Gnaoua est africaine par la sève et maghrébine par greffe », selon un universitaire marocain

    MAROC-AFRIQUE-ANALYSE / « La culture Gnaoua est africaine par la sève et maghrébine par greffe », selon un universitaire marocain

    De l’envoyé spécial de l’APS : Amadou Bâ

    Dakar, 1ᵉʳ juil (APS) –  La culture gnaouie ou gnaoua, dont les origines remontent à l’arrivée des esclaves noirs au Maghreb au 16ᵉ siècle, est « africaine par la sève et maghrébine par greffe », estime l’universitaire marocain Marwane Jaouat, un résumé à ses yeux de l’identité culturelle et de la richesse de l’Afrique, continent enraciné et ouvert tout à la fois.

    La culture gnaoua « est africaine par la sève et maghrébine par greffe. L’Afrique, comme disait Rilke [Rainer Maria, écrivain et poète mystique autrichien], est dans la +promesse de l’ouvert+. Et c’est cela que je trouve intéressant », a-t-il déclaré dans un entretien avec l’envoyé spécial de l’APS à la 25e édition du Festival gnaoua et Musique du monde d’Essaouira (27-29 juin).

    « La culture africaine n’est pas une culture étriquée. Elle est fière de ce qu’elle est, mais elle reste quand même ouverte à toute chose pouvant l’enrichir et vice-versa. C’est un feedback enrichissant des deux côtés », a souligné l’enseignant-chercheur associé à l’université Mohamed VI Polytechnique (UM6P) de Ben Guégir, ville située à 72 kilomètres de Marrakech.

    Marwane Jaouat faisait partie des intervenants d’une table-ronde sur la culture gnaoua, organisée dans le cadre de la 25ᵉ  édition du Festival gnaoua et Musiques du Monde d’Essaouira.

    « On remarque cette ouverture chez les Gnaouis. Il n’y a pas cette fermeture, en fait. Ils sont dans l’ouvert.  Et il serait intéressant d’étudier comment ces confluences arrivent à voir le jour ; qu’est-ce qui se passe concrètement dans ces courants-là ? », s’est interrogé ce spécialiste des études africaines, se disant « intéressé par le syncrétisme culturel ».

    La culture africaine comme rempart au ‘’repli identitaire’’

    Le Gnaoua ou Gnaoui, fait référence à un peuple descendant principalement d’esclaves, qui trouve sa place dans un espace à la croisée des peuples berbères dont les Touaregs, des peuples d’Afrique subsaharienne, de ceux de l’islam, de leurs traditions religieuses (confréries, transes) et musicales et de leurs instruments.

    Dans un contexte mondial marqué par un « repli identitaire », Marwane Jaouat estime qu’il « faut juste des yeux pour regarder la culture africaine » et « s’apercevoir que l’Afrique est exemplaire dans ce qu’elle a à offrir » au reste du monde.

    « Cette culture, elle est là. Je pense que c’est l’exemple emblématique contre ce repli, cette fermeture identitaire. Et on n’a de leçon à recevoir de personne. Nous [les Africains] sommes la source et le berceau du monde. La première émigration a eu lieu à partir de l’Afrique. Et on est fier de ça », s’est-il réjoui.

    Le sociologue marocain a également exprimé sa fierté de voir de « jeunes Africains porter le flambeau de la recherche universitaire », afin de montrer la richesse du continent caractérisé par un melting-pot dans beaucoup de domaines.

    « L’objectif de la table ronde était aussi de montrer que la jeunesse, en si peu de temps, peut faire quelque chose d’académique, de scientifique, mais aussi de culturel dans la reconnaissance de la multiplicité, de la diversité de l’Afrique qui est sa première force », a rappelé Marwane Jaouat.

    ABB/BK/ASG

  • SENEGAL-RELIGION-MUSIQUE / Sorano : la chorale Saint Pierre-Julien Eymard marque son retour après 4 ans d’absence

    SENEGAL-RELIGION-MUSIQUE / Sorano : la chorale Saint Pierre-Julien Eymard marque son retour après 4 ans d’absence

    Dakar, 1er juil (APS) – Le Théâtre national Daniel Sorano a accueilli le premier concert de la chorale Saint Pierre-Julien Eymard de la paroisse Saint Joseph de la Médina, un moment de communion marquant son retour sur scène après quatre ans d’absence due à la pandémie de Covid-19.

    ‘’Après quatre ans sans concert, pour raison de Covid-19, nous avons décidé de tenir ce concert de retour qui entre dans la préparation des vingt ans de la chorale que nous comptons célébrer en 2026’’, a déclaré, samedi, le président de la chorale Abed Nego Gnonlonfoun.

    Sur le thème ‘’Je puis tout par celui qui me fortifie’’, la chorale a rendu grâce à Dieu et célébré ses parrains Saint Pierre et Saint Paul. L’invitée de cette soirée était la chorale Saint Martin de Porrès de la paroisse Saint Dominique de Dakar.

    Les pièces ‘’Battle of Jéricho’’ (la bataille de Jéricho) et une comédie musicale inspirée de l’histoire de ‘’Tobie’’ sont entre autres interprétations exécutées sur scène par les choristes.

    La chorale Saint Pierre-Julien Eymard de la paroisse Saint Joseph de la Médina a été créée en 2006 et regroupe des choristes venus de 15 pays d’Afrique de l’Ouest et Centrale.

    MYK/FKS/OID

  • MAROC-MONDE-CULTURE / Le directeur général de la SFI souhaite davantage de coopérations culturelles entre pays africains

    MAROC-MONDE-CULTURE / Le directeur général de la SFI souhaite davantage de coopérations culturelles entre pays africains

    De l’envoyé spécial de l’APS : Amadou Bâ

    Essaouira, 30 juin (APS) – Le directeur général de la Société financière internationale (SFI), une filiale de la Banque mondiale réservée au secteur privé, le Sénégalais Makhtar Diop, a exprimé, samedi, son souhait de voir davantage de coopérations culturelles entre pays africains, à l’instar de ce qui se fait plan économique.

    « Je souhaite que ces collaborations [culturelles] se multiplient. Je crois qu’au niveau économique, on essaie de le faire en développant la coopération Sud-Sud avec notamment beaucoup d’investissements réciproques entre des entreprises marocaines et du reste de l’Afrique, mais il faudrait le faire également au niveau culturel », a-t-il dit dans un entretien avec l’envoyé spécial de APS.

    L’ancien directeur général adjoint de la Banque mondiale est à Essaouira, à quelque 375 kilomètres au sud de Casablanca au Maroc, pour participer au « Essaouira Investor Day », un forum organisé par le Centre régional d’investissement (CRI) de Marrakech-Safi et la SFI, et dédié à la promotion des investissements privés dans cette partie marocaine prévu lundi et mardi.  

    L’économiste sénégalais a profité de son déplacement au Maroc pour assister à une table ronde sur la culture Gnanoua, tenue dans le cadre du 25e Festival d’Essaouira Gnaoua Musiquesdu Monde (27 au 29 juin).

    « Je suis arrivé hier (vendredi) et je profite du Festival d’Essaouira, qui est un évènement extraordinaire qui célèbre la culture Gnaoua, qui tire sa tradition en Afrique de l’Ouest », a-t-il souligné.

    Selon lui, « ça aurait été très bien si, à l’université de Dakar, aujourd’hui, les étudiants pouvaient écouter ce panel et y participer en streaming. Et vice-versa, quand il y a des panels à l’université de Dakar, que l’université de Marrakech, par exemple, puisse faire pareil ».

    L’ancien ministre de l’Économie et des Finances de son pays a notamment insisté sur la nécessité de développer « la coopération culturelle et intellectuelle entre pays africains », comme c’est le cas sur le plan économique.

    Donnant ses impressions sur les interventions des panelistes, Makhtar Diop a dit avoir décelé des similitudes entre le + »ndeup »+, cérémonie d’exorcisme chez les Lébous du Sénégal et le rituel musico-mystique Gnaoua, un style musical du Maroc et les membres d’origine d’Afrique subsaharienne.

    « En écoutant les interventions des différents panelistes, j’ai bien sûr pensé au +ndeup+. Et j’ai essayé de voir s’il y avait des filiations entre le +ndeup+ et les autres formes de transe », Gnaoua notamment, s’est-il interrogé.

    Il a également ajouté qu’il trouve « remarquable » l’acceptation de la culture et des traditions du +ndeup+ aux Etats-Unis, par exemple, « comme une solution à des problèmes universels que sont les troubles mentaux ».

    Se disant « passionné de musique et globalement de culture », Makhtar Diop a en outre déploré « le manque d’évènements d’envergure au Sénégal ».

    « Ce genre d’évènements culturels, comme le Festival d’Essaouira, commencent un peu à manquer au Sénégal ; et c’est malheureux, alors que nous sommes un pays de culture », a-t-il regretté.

    ABB/SMD

  • SENEGAL-MAURITANIE-LITTERATURE-RECOMPENSE / M’barek ould Beyrouk lauréat du prix « les Afriques » pour son roman « Saara »

    SENEGAL-MAURITANIE-LITTERATURE-RECOMPENSE / M’barek ould Beyrouk lauréat du prix « les Afriques » pour son roman « Saara »

    Dakar, 8 nov (APS) – Le romancier et écrivain mauritanien M’barek ould Beyrouk a reçu, samedi, à Dakar l’édition 2023 du prix littéraire « les Afriques » pour son roman intitulé « Saara » dans lequel l’auteur dit mettre en exergue « les méfaits des inégalités sociales, raciales, les ravages de la mondialisation, les défis du respect de la nature et de la préservation du territoire ».

    Le prix doté d’un montant de près de 4 millions de FCFA (6 milles euro) a été décerné à l’auteur au cour d’une cérémonie de présentation et de dédicace du livre dont le jury a salué « la qualité littéraire et le contenu romanesque ».

    « Le roman a été choisi à l’unanimité au niveau du comité de lecture et du jury », a révélé la fondatrice du prix les Afriques, Flore Agnès Nda Zoa.

    Elle rappelle que le prix littéraire les Afriques est décerné chaque année à un auteur africain ou afro descendant qui parle des questions liées au continent.

    L’ouvrage de 201 pages, publié par les éditions Flore Zoé, parle notamment de « l’ancrage dans la tradition, pour mieux se préserver des tentations violentes », indique-t-on.

    Le jury a dit salué la poésie utilisée dans ce roman et qui plane au-dessus d’un « récit poignant, (…) enchanteur, sensuel, empli de spiritualité et d’émotion ».

    Dans ce roman, Beyrouk parle de trois personnages notamment de Saara, une jeune femme « libre, resplendissante », vivant au milieu des pudeurs de la ville. D’un autre côté, un petit mendiant, sourd-muet, qui « entend tout et refoule ses colères ». Le trio est fermé par la figue du Cheikh, « un sage parmi les sages d’une paisible oasis, perturbé par une passion interdite ».

    « Je suis contente d’avoir reçu ce prix littéraire qui est très important. Ce qui m’a inspiré ce roman, c’est mon environnement, ma vie, ma culture, le soufisme que nous vivons, etc. », a laissé entendre le lauréat.

    Selon lui, son roman « évoque non seulement le principe de liberté des femmes et des hommes, mais également celui de respect des traditions africaines ».

    Le roman fait aussi l’éloge « d’embrasser nos vérités premières, nos cultures et de nous aimer entre nous », a encore fait valoir M. Beyrouk.

    « Saara, est un récit d’une très grande efficacité. Son auteur dénonce le saccage d’un environnement protégé jusqu’ici », a estimé le poète, Ndongo Mbaye.

    « Son texte émane de lumière. A l’instar de l’idéale de la poésie, ce livre est un vrai plaidoyer pour le monde tel qu’il devrait être », a-t-il conclu.

    AMN/SMD

  • MAROC-MONDE-CULTURE / Essaouira : le 25e Festival Gnaoua et Musiques du Monde a pris fin, samedi

    MAROC-MONDE-CULTURE / Essaouira : le 25e Festival Gnaoua et Musiques du Monde a pris fin, samedi

    +++De l’envoyé spécial de l’APS :  Amadou Ba+++

    Essaouira (Maroc) – Le 25e Festival d’Essaouira Gnaoua et Musiques du Monde a pris fin samedi après trois jours d’activités culturelles marquées par des concerts dans plusieurs endroits de la province marocaine, des tables rondes, des workshops sur la culture Gnaoua, des expositions artistiques et autres forums de discussions.

    Cet évènement culturel d’envergure mondiale a débuté jeudi par une grande parade à travers cette cité balnéaire, montrant les facettes de la culture Gnaoua.

    Les Gnaoua ou Gnaoui, un peuple descendant principalement d’esclaves, trouve sa place dans un espace à la croisée des peuples berbères dont les touaregs, des peuples d’Afrique subsaharienne, de ceux de l’Islam, de leurs traditions religieuses (confréries, transes) et musicales et de leurs instruments.

    Plusieurs ténors de la musique Gnaoua comme le Maâlem Hamid El Kasri, des musiciens reconnus de la scène mondiale du jazz et de la ‘’world music‘’, comme les Sénégalais Alune Wade et Ablaye Cissokho ou encore des compagnies musicales prestigieuses ont communié durant trois jours avec un public nombreux venus du Maroc et au-delà.

    Le Festival Festival d’Essaouira Gnaoua et Musiques du Monde a été créé en 1998 avec pour ‘’objectif premiers de réhabiliter un patrimoine aux profondes racines africaines qui était menacé de disparition, mettre en valeur la splendeur de la destination Essaouira qui traversait alors un passage à vide, et contribuer à faire rayonner la culture marocaine dans le monde’’, selon les organisateurs.

    ‘’Aujourd’hui, force est de reconnaître que ces objectifs ont été atteints au-delà des espérances de départ’’, se sont-ils réjouis.

    Quatre-cent artistes, parmi lesquels 34 Maâlems Gnaoua, se sont produits dans 53 concerts, dont 6 concerts fusion.

    Dans la langue gnaoui, le Maâlem désigne ‘’celui qui a un savoir-faire’’, ‘’un maître qui peut transmettre des connaissances’’ en musique.

    Selon Neïla Tazi, la productrice du Festival, ‘’la culture ancestrale des Gnaoua est un trésor inestimable que nous avons défendu passionnément depuis plus de 25 ans et porté jusqu’à son inscription à l’UNESCO’’.

    ‘’La musique des Gnaoua a laissé son empreinte sur la scène musicale mondiale. Cette culture et ce festival ont servi le Maroc dans ce qu’il a de plus emblématique, son message de paix, de coexistence et d’ouverture sur le monde’’, a-t-elle ajouté.

    ABB/OID

  • SENEGAL-MUSIQUE-RECHERCHE / La journée d’études dédiée à Kiné Lam illustre « l’esprit d’ouverture » de la FASTEF (Doyen)

    SENEGAL-MUSIQUE-RECHERCHE / La journée d’études dédiée à Kiné Lam illustre « l’esprit d’ouverture » de la FASTEF (Doyen)

    Dakar, 29 juin (APS)- La “journée d’études” consacrée à l’œuvre artistique de la cantatrice sénégalaise Adja Kiné Lam qu’organise la Faculté des sciences et technologies de l’éducation et de la formation (FASTEF ex ENS) offre une manière d’illustrer avec perfection l’esprit d’ouverture à la société de cette institution universitaire, a indiqué son doyen Moustapha Sokhna.

    « En initiant cette journée avec la diva Kiné Lam, nous avons voulu montrer une faculté ouverte, ancrée dans ses traditions, une faculté ouverte à toutes les structures d’enseignements qui puissent inculquer à la jeunesse ce que nous avons de plus fort », a notamment déclaré le professeur Sokhna à l’ouverture de cette rencontre scientifique dont le thème porte sur  » Adja Kiné Lam ou l’enracinement et l’ouverture dans la musique tradi-moderne : pédagogie du beau et didactique du bien ».

    « Kiné Lam Mame Bamba est un fort symbole de ce que nous voulons pour la société sénégalaise »,  a dit Moustapha Sokhna, ajoutant que la FASTEF partage avec la cantatrice « les mêmes préoccupations » relatives notamment à l’éducation.

    Le directeur de l’école doctorale du groupe de recherche sur les expressions culturelles contemporaines (GRE2C) de l’université Cheikh-Anta-Diop (UCAD), Mor Ndao a dit trouver dans l’œuvre de Kiné Lam « les mêmes missions assignées à l’université », à savoir la défense de la culture africaine « tangible et intangible, matérielle et immatérielle ».

     » Kine Lam Mame Bamba, à l’image de Mada Thiam, de Soda Mama, a bercé nos moments de bonheur. Elle est un patrimoine tangible, un trésor vivant à préserver, valoriser et transmettre », a martelé l’historien.

    « Les artistes sénégalais et africains sont des bibliothèques ambulantes de la parole et du verbe, dans le sens où le verbe impose à l’individu un comportement à adopter », a soutenu la sociologue Maréma Touré Thiam, selon qui les artistes sont « les premiers enseignants de la société ».

    Venu représenter le secrétaire d’Etat à la Culture, Saliou Dieng s’est félicité de cette journée d’études qui « casse les barrières entre l’ université et la société, en posant ainsi une future collaboration entre le ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture et le monde académique ». 

     » Je rends grâce à Dieu. Je suis très émue d’être dans ce temple du savoir. Je ressens beaucoup de bonheur que je n’ai jamais eu », a confié l’artiste, se disant très émue pour cette journée d’études consacrée à son œuvre.

    Kiné Lam Mame Bamba ou Fatou Kiné Lam à l’état civil a entamé sa carrière artistique par le théâtre dans les années 1970.

    C’est en 1975 que les fans de la musique ont découvert sa voix avec le titre “Mame Bamba”, qu’elle avait chanté au stade Iba-Mar-Diop de Dakar, à l’occasion d’un concours musical.

    Elle entame en 1977 une carrière musicale proprement dite, avant d’intégrer l’année suivante, la Compagnie du Théâtre national Daniel-Sorano.

    Avec son premier album, “Dogo”, du nom de son défunt mari, elle dévoile ses talents en matière de musique moderne, après avoir consacré ses débuts à une musique purement traditionnelle, accompagnée d’instruments comme le tam-tam ou le xalam.

    Aidée de son mari Dogo et de son guitariste et chef d’orchestre Cheikh Tidiane Tall, Adja Kiné Lam réussira à créer en 1989 le groupe “Kaggu” (la bibliothèque en wolof)

    FKS/SMD

  • SÉNÉGAL-CULTURE-FINANCES / SODAV : les répartitions aux ayants droits ont connu une baisse de 5,98% en 2023 (DG)

    SÉNÉGAL-CULTURE-FINANCES / SODAV : les répartitions aux ayants droits ont connu une baisse de 5,98% en 2023 (DG)

    Dakar, 27 juin (APS) – Les répartitions globales qui reviennent aux ayants droits de la société sénégalaise du droit d’auteur et droits voisins (SODAV) ont connu une légère baisse de 5,98% comparées à 2022, a indiqué, jeudi, son directeur gérant, Aly Bathily.

     »Les répartitions globales en 2023 sont de 578 millions 116 mille 418 FCFA, et ont connu une baisse légère de 5,98% comparées à 2022 qui a enregistré un montant de 614 millions 896 mille 033 FCFA », a-t-il déclaré lors de l’assemblée générale annuelle ordinaire de la SODAV.

    M. Bathily présentait le rapport annuel 2023 de la SODAV, en présence du Secrétaire d’Etat à la Culture, aux Industries créatives et au Patrimoine, Bakary Sarr.

    Il a relevé plusieurs aspects contenus dans ce rapport, notamment les répartitions, les charges, la subvention de l’Etat, le fonds de l’action sociale, etc.

    Selon lui, comparé à l’exercice 2022 par exemple, les charges de la SODAV ont connu également, une légère baisse de 3,46%, soit 515 millions.460.807 FCFA en 2023, contre 533 millions 302.720 FCFA.

    Le montant des créances des usagers à l’exercice 2023, s’élève quant à lui, à 499 millions 310 018 FCFA contre 499 millions 310 018 FCFA en 2022, soit une baisse de 54,5%.

    Concernant les endettements des sociétaires et le personnel, il a noté qu’ils s’élèvent à 302 millions 980 155 FCFA, dont 271 millions 104 949 FCFA par les sociétaires et 31 millions 875 206 FCFA par le personnel.

    ‘’On note une baisse de 18,8% en 2023’’, a-t-il précisé.

    Il a noté qu’au cours des années 2021 et 2022, les taux de frais de gestion étaient nuls grâce à l’appui considérable de la subvention.

    ‘’En 2023 par contre, la hausse du taux se justifie d’abord par l’irrégularité et la faiblesse du montant reçu au titre de la subvention étatique et la non effectivité de la Rémunération pour copie privée, qui empêche l’autonomie de la SODAV’’, a-t-il expliqué.

    Il a toutefois relevé quelques contraintes rencontrées au cours de l’exercice 2023, notamment le sous-effectif du personnel de la SODAV, le manque de moyens adéquats, le faible taux appliqué dans la perception de la rémunération équitable, entre autres.

    Il a cité quelques objectifs à atteindre au cours de cette année, notamment, la mise en œuvre urgente de la rémunération pour copie privée.

    La SODAV prévoit également la mise en œuvre du droit de reproduction par reprographie par des conventions et de contrats avec les utilisateurs, le lancement de la plateforme intégrée de sa gestion, etc.

    Cette assemblée générale a été également une occasion de procéder au renouvellement du tiers des membres du Conseil d’administration, à l’exception du groupe producteur musique et celui audiovisuel et de chorégraphe, qui n’ont pas eu des candidats, les autres sièges à pourvoir ont été octroyés.

    Voici la liste de nouveaux membres du Conseil d’administration :  

    Auteur musique : Ousmane Guissé

    Interprète musique : Macoumba Diaw

    Auteur audiovisuel : Mariétou Kane

    Interprète audiovisuel : Rokhaya Niang

    Auteur art visuel : Adama Boye

    Auteur dramatique : Babacar Diop

    Auteur littéraire : Sokhna Benga

    Auteur éditeur : Idrissa Sow

    Interprète chorégraphe : Mouhamed Ambroise Gomis.

    AMN/FKS/ASB/OI

  • SENEGAL-ALIMENTATION / Le chef cuisinier Pierre Thiam plaide pour une diversification des régimes alimentaires

    SENEGAL-ALIMENTATION / Le chef cuisinier Pierre Thiam plaide pour une diversification des régimes alimentaires

    Dakar, 27 juin (APS) – Le chef cuisinier sénégalais établi aux Etats-Unis, Pierre Thiam, a plaidé jeudi, à Dakar, pour une diversification des régimes alimentaires africains en intégrant d’autres produits tels que le fonio, les feuilles de baobab, le pois bambara, le moringa.

     »Nous devons diversifier nos régimes alimentaires en intégrant d’autres produits africains tels que le fonio, les feuilles de baobab, le pois bambara, le moringa et beaucoup d’autres. Nous devons changer le design alimentaire [la façon de consommer ou la façon de partager nos repas] de façon durable », a-t-il déclaré tout en vantant les vertus laxatives de ces produits.

    M. Thiam s’exprimait en marge de l’ouverture de la 7ème édition de l’ »Africa days » (journées de la gastronomie africaine), une initiative de l’ONG Sos Sahel.  »Le futur de la sécurité alimentaire et de la préservation de la biodiversité », est le thème de cette année.

    Il est revenu sur l’importance d’intégrer les produits africains  »oubliés » dans l’alimentation pour un changement de  »design alimentaire ».

    Le chef cuisinier estime qu’en opérant un changement durable du système alimentaire,  »nous allons booster l’activité agricole des paysans qui produisent ces produits utilisés »

    Il ajoute que le système agricole actuel, principalement basé sur le riz, le blé et le maïs, est l’un des facteurs majeurs du changement climatique.

    Selon lui, les principaux produits cultivés sur le continent africain n’ont pas été hérités des ancêtres, mais ont plutôt été imposés par les colons. Il a cité en guise d’exemples l’arachide au Sénégal, le cacao en Côte-d’Ivoire, le thé au Kenya, etc.

     »On a fait la promotion du fonio aux Etats-Unis, cela a été une réussite parce que la demande ne cesse d’augmenter et pour que ce produit ne nous échappe pas, la production doit être soutenue. Nous devons aussi investir sur la transformation pour créer un modèle économique autour de cette céréale locale »,  a suggéré Pierre Thiam.

    L’’’Africa days’’ est aussi une occasion pour les entreprises et vendeurs proposants des produits locaux de faire connaître leurs marchandises, notamment, par des expositions et des séances de dégustation.

    Des groupements de transformatrices ont proposé leurs productions allant des conserves de fruits, des fruits forestiers, de nourritures pour bébés, etc.

    L’’’Africa days’’ prend fin ce vendredi, selon les organisateurs.

    MYK/FKS/ASB/OID

  • SENEGAL-CULTURE-PERSPECTIVE / Vers la mise en place d’une plateforme digitale intégrée à la SODAV

    SENEGAL-CULTURE-PERSPECTIVE / Vers la mise en place d’une plateforme digitale intégrée à la SODAV

    Dakar, 27 juin (APS) – La présidente du Conseil d’administration de la société sénégalaise du droit d’auteur et droits voisins, Ngoné Ndour, a annoncé, jeudi, la mise en place d’une plateforme digitale intégrée pour la dématérialisation de toutes les procédures.

    ‘’Un des défis majeurs à souligner est la mise en place d’une plateforme digitale intégrée pour la dématérialisation de toutes les procédures de la société’’, a-t-elle déclaré lors de l’assemblée générale de la SODAV.

    Selon Mme Ndour, avec ce nouvel outil qui sera opérationnel cette année, les ayants droits pourront interagir avec leur société en un clic.

    Ils pourront, d’après elle, avoir également des informations sur toutes les questions relevant non seulement de la gestion de leurs droits, leur adhésion, mais aussi de la déclaration de leurs œuvres et la distribution des répartitions.

    ‘’Enfin, cette digitalisation nous aidera dans l’identification des usagers, la massification du portefeuille et la maîtrise de la perception par le paiement électronique, entre autres’’, a-t-elle fait valoir.

    La présidente du conseil d’administration de la SODAV a rappelé que durant les trois années de gestion notamment 2021, 2022 et 2023, 90% des sommes perçues ont été redistribuées aux ayants droits.

    ‘’La SODAV figure en pole position parmi les sociétés de gestion collective les plus respectées en Afrique’’, a-t-elle salué.

    En outre a-t-elle ajouté,  »le modèle de gestion de la société est magnifié et recommandé par les institutions et organisations faîtières en matière de gestion collective du droit d’auteur et des droits voisins ».

    AMN/SBS/OID