Catégorie : Culture

  • SENEGAL-AFRIQUE-EDITION / Alain Mabanckou : ‘’Les écrivains africains doivent éviter le discours trop afrocentré’’

    SENEGAL-AFRIQUE-EDITION / Alain Mabanckou : ‘’Les écrivains africains doivent éviter le discours trop afrocentré’’

    Saint-Louis, 10 juin (APS) – Les écrivains africains doivent aider à valoriser leur continent d’origine en évitant d’avoir un discours ‘’trop afrocentré’’, pour s’ouvrir au monde, comme l’exige leur époque, soutient l’écrivain et enseignant franco-congolais Alain Mabanckou.

    ‘’Je pense que la position d’un écrivain noir ne peut plus être comme celle des années avant, pendant ou après les indépendances’’, a-t-il argué dans un entretien avec l’APS.

    ‘’Aujourd’hui, a analysé M. Mabanckou, nous sommes partagés entre la nécessité de […] construire nos nations et celle de nous ouvrir au monde. Donc, on ne peut pas avoir un discours trop afrocentré en disant l’Afrique, l’Afrique, l’Afrique, et en considérant que le reste du monde n’existe pas.’’

    Premier écrivain d’expression française à siéger au jury du Booker Prize, l’un des plus importants prix littéraires au monde, il était ce samedi l’invité de l’université Gaston-Berger de Saint-Louis (nord), où il a animé une conférence sur le thème ‘’écrire le monde depuis l’Afrique : de nouveaux récits possibles’’.

    L’écrivain africain d’aujourd’hui ‘’doit assumer sa présence à la fois en Afrique mais également s’ouvrir au monde’’, a soutenu le lauréat du prix Renaudot en 2006 pour ‘’Mémoires de porc-épic’’ (Seuil).

    ‘’Si nous allons dans ce sens (le discours trop afrocentré), on va être un jour surpris d’être les médecins des maladies que les autres nous ramènent. Donc, il faut à la fois être présent en Afrique et s’ouvrir au monde’’, a-t-il insisté.

    Les écrivains africains sont surtout dans ‘’la liaison sociale’’

    Alain Mabanckou considère que l’écrivain africain d’aujourd’hui doit faire en sorte que ‘’le continent africain soit valorisé mais en même temps comprendre dans quelle mesure on peut exporter notre africanité’’.

    Il doit ‘’aussi prendre ce qui est là-bas pour un peu amender ce qui ne va pas chez-nous’’, a recommandé M. Mabanckou à ses pairs.

    ‘’Ce qui différencie un écrivain noir d’un écrivain européen, blanc, c’est qu’on donne toujours au premier une mission, en général. On a l’impression que l’écrivain noir est quelqu’un qui doit sauver le continent’’, l’Afrique, a analysé le professeur de littérature francophone à l’université de Californie (États-Unis).

    Le romancier a aussi occupé la chaire de création artistique du Collège de France. Il est l’auteur d’une quarantaine de livres.

    ‘’On ne demande jamais à l’écrivain blanc de sauver l’Europe. L’écrivain blanc écrit dans sa liberté et son indépendance. Il parle à son nom’’, a renchéri Alain Mabanckou. Cela veut dire, selon lui, que l’écrivain africain se retrouve ‘’dans une situation, peut-être, de liaison sociale, alors que l’écrivain européen cherche à se détacher de la société pour mieux écrire’’.

    Cela dit, M. Mabanckou juge que ‘’la littérature africaine est en bonne santé’’ et est ‘’en train de se mondialiser’’.

    ‘’Je pense que la littérature africaine est en bonne santé. Elle est en train de combattre et d’entrer dans la compétition. Elle est en train de se mondialiser et d’envahir les places internationales. Elle se fait lentement’’, s’est-il réjoui.

    Contredire le discours plein de préjugés sur l’Afrique

    Il y a ‘’ceux qui viennent d’Afrique’’, les écrivains ‘’nés dans la diaspora, ou les enfants issus du métissage. Tout ça donne désormais un nouveau paysage à la littérature africaine’’, a relevé le romancier.

    La littérature africaine ‘’n’est plus regroupée. Elle est disséminée. Elle voyage comme les Africains aujourd’hui’’, a signalé Alain Mabanckou.

    ‘’Je pense que ce qui est important aujourd’hui pour nous, c’est de trouver un nouveau discours tenu par les intellectuels africains. Et ce discours consiste désormais à se dire que ce qu’on a raconté jusque-là sur l’Afrique l’a été par un œil extérieur, par des gens qui n’entraient pas vraiment dans l’âme de ces Africains’’, a-t-il souligné.

    ‘’L’histoire de l’Afrique commence à [s’exprimer] lorsqu’elle est écrite par les Africains eux-mêmes. Dans ce sens, c’est même la responsabilité des Africains que nous convoquons, pour qu’ils puissent désormais lire l’histoire de leur continent, écrire cette histoire et la transmettre aux générations futures’’, a dit M. Mabanckou.

    Les Africains, sous ce rapport, ne doivent plus se contenter de ce qui est écrit sur eux « par les autres, mais chercher à faire en sorte que ce que nous écrivions puisse inverser la donne et contredire le discours plein de préjugés concernant le continent africain ».

    CGD/AMD/BK/ESF

  • SENEGAL-CULTURE / Le 17e anniversaire du décès de Sembène Ousmane commémoré à Saint-Louis

    SENEGAL-CULTURE / Le 17e anniversaire du décès de Sembène Ousmane commémoré à Saint-Louis

    Saint-Louis, 9 juin (APS) – Une cérémonie commémorant la 17e édition du décès de l’écrivain et réalisateur sénégalais, Sembène Ousmane, a eu lieu dimanche à Saint-Louis (nord), à l’initiative de Daaray Sembène, Maison de la pédagogie, de l’image et du numérique.

     »La régulation coordonnée de l’audiovisuel et de l’internet : un impératif en Afrique » est le thème général de cette cérémonie organisée à la Maison de Lille de Saint-Louis.

    Ibrahima Bakhoum, journaliste et formateur, a assuré l’animation de la leçon inaugurale.

    Des décorations et distinction de reconnaissance pour services rendus notamment à la culture ont été décernées à Aïda Mbaye Dieng, adjointe au maire de Saint-Louis, Rokhaya Niang, actrice de cinéma, Alassane Cissé, journaliste culturel, colonel Moumar Guèye, écrivain, et à l’actrice Marie Madeleine Diallo.

     »Sembène Ousmane a porté de très haut le flambeau du cinéma africain. Il faut sauvegarder ce qui reste de son héritage´´, a témoigné la lauréate, Rokhaya Niang.

    La cérémonie a enregistré la présence, entre autres, des étudiants mauritaniens de l’Université populaire numérique Sembène Ousmane (UPNSO) et du directeur de la cinématographie, Germain Coly.

    Né le 1er janvier 1923 à Ziguinchor, Sembène Ousmane est décédé le 9 juin 2007 à Dakar.

    CGD/AMD/ASG

  • SENEGAL–CINEMA / L’Etat du Sénégal  »engagé à accompagner davantage » les secteurs du cinéma et des arts, selon Bacary Sarr

    SENEGAL–CINEMA / L’Etat du Sénégal  »engagé à accompagner davantage » les secteurs du cinéma et des arts, selon Bacary Sarr

    Saint-Louis, 9 juin (APS) – L’État du Sénégal est  »engagé à accompagner davantage » les acteurs du secteur du cinéma et de l’art en général, a assuré le secrétaire d’État à la Culture, aux Industries créatives et au Patrimoine historique, Bakary Sarr.

     »Par la Direction de la cinématographie, le FOPICA, l’État du Sénégal, par la diligence du président Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko est engagé naturellement à accompagner davantage les acteurs, les experts à mieux stabiliser mais également à mieux faire en sorte que le secteur du cinéma, de l’art en général puisse avancer encore et bénéficier justement de toutes les possibilités que nous avons actuellement pour aider les jeunes, surtout les jeunes créateurs à faire carrière dans le domaine du cinéma’’, a-t-il déclaré.

    M. Sarr s’entretenait avec des journalistes en marge de la cérémonie de clôture de la 5e édition du gala international du court métrage de Saint-Louis (5-8 juin).

    Il a aussi indiqué que le ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture est disposé à accompagner davantage toute cette dynamique de créativité qui est en train de se mettre en place.

    Il s’est réjoui de participer à la cérémonie de clôture de ce festival.  »Pendant plusieurs jours, le public a été invité à juger un certain nombre de productions artistiques. Et je me réjouis que le public ai choisi ce qu’il estime être les meilleurs films’’, a-t-il lancé, soulignant que ces films démontrent naturellement toute cette envie, cette envergure mais également cette profondeur de la créativité artistique.

    Enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis, Dr Gora Seck, l’organisateur de ce festival, a magnifié le niveau atteint par la manifestation.

    Il a également salué la présence du public lors de ce gala international et dit avoir travaillé dans ce sens avec une équipe composée entre autres d’étudiants.

    Étudiante en section cinéma à l’UGB et réalisatrice du film  »Le prénom », lequel a remporté le 2e prix de ce gala international de court métrage, Aïssatou Ndiaye Gaye a exprimé sa fierté mais également sa satisfaction pour cette récompense.

    CGD/AMD/ASG

  • SENEGAL-CABOVERDE-CULTURE / La journée capverdienne du Sénégal vise à renforcer les relations entre Dakar et Praia (initiateurs)

    SENEGAL-CABOVERDE-CULTURE / La journée capverdienne du Sénégal vise à renforcer les relations entre Dakar et Praia (initiateurs)

    Dakar, 8 juin (APS) – L’association ‘’nos e Cabo Vedre’’ a lancé, samedi, au Grand Théâtre national, la première édition de ‘’la journée capverdienne du Sénégal’’, qui vise à renforcer les relations entre le Sénégal et Cabo Verde.

    ‘’L’évènement vise à regrouper les Sénégalais d’ascendance capverdienne, qui sont bien intégrés dans le tissu socio-économique et même politique, pour mieux renforcer la coopération entre les deux pays’’, a déclaré le président de son comité d’organisation, musicien Daniel Gomez.

    Selon M. Gomez, la diaspora capverdienne, forte de deux millions de personnes sur les 550.000 habitants que compte le Cabo Verde, peut-être d’un grand apport pour les pays d’accueil et le pays d’origine.

    L’ambassadeur du Cabo Verde au Sénégal, Herminio Moniz, a plaidé pour le renforcement de la coopération entre Dakar et Praia, tout en invitant les Sénégalais au forum des investissements dans son pays prévu le mercredi 12 et le jeudi 13 juin prochains.

    ‘’Je suis en train de discuter avec les autorités gouvernementales pour faire venir le ministre des Finances capverdien afin qu’il rencontre les investisseurs sénégalais, pour discuter des opportunités’’, a-t-il annoncé.

    Il a confié que le gouvernement de son pays est en train de prendre des mesures pour faciliter l’intégration de la communauté sénégalaise vivant au Cabo Verde.

    ‘’Nos frères sénégalais doivent se sentir chez eux, comme nous Capverdiens nous nous sentons chez nous au Sénégal’’, a-t-il dit.

    Gisèle d’Almaeida, sénégalo-capverdienne, et députée à l’Assemblée nationale du Cabo-Verde, a appelé au renforcement de la coopération entre les deux pays, notamment dans le domaine de la santé, annonçant que beaucoup de médecins sénégalo-capverdiens sont prêts à travailler au Cabo Verde.

    Cette première journée a célébré les riches liens culturels sociaux et économiques entre le Cabo Verde et le Sénégal avec diverses activités, notamment un salon des affaires et un concert  live d’artistes tels que le collectif Força Cabo Verde, le groupe Oriazul de Daniel Gomez, Boy G et Manu Lima et Didier Awadi, entre autres.

    MYK/FKS/ASG

  • FRANCE-MONDE-MEDIAS / Décès de Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières

    FRANCE-MONDE-MEDIAS / Décès de Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières

    Dakar, 8 juin (APS) – Le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), Christophe Deloire, est décédé ce samedi, à l’âge de 53 ans, à Paris, a appris l’Agence de presse sénégalaise (APS) de sources médiatiques.

    Il souffrait de tumeurs au cerveau découvertes tardivement. Il avait été récemment hospitalisé à la Pitié-Salpêtrière et à l’hôpital Saint-Louis, dans la capitale française.

    Ancien du magazine français Le Point et du groupe Springer, il dirigeait RSF depuis 2012, une organisation reconnue d’utilité publique en France sous sa direction. Son bilan est aussi marqué par le redressement de cette structure, en grande difficulté économique après le départ de son fondateur, Robert Ménard.

    Sa carrière journalistique a démarré à la télévision, à travers le bureau de la télévision française TF1 à Berlin en 1994. Par la suite, il avait rejoint LCI l’année suivante et Arte en 1996.

    On lui doit plusieurs livres dont ‘’Omar Raddad, contre-enquête pour la révision d’un procès manipulé (1998), ‘’Histoires secrètes des détectives privés’’ (2001), ‘’Cadavres sous influence’’ et ‘’L’Enquête sabotée’’ (sur la traque d’Yvan Colonna en 2003) et ‘’Les islamistes sont déjà là’’ (2004).

    Il a été chargé de cours puis directeur du Centre de formation des journalistes (CFJ) à partir de 2008, membre du conseil de direction de l’Unité de formation et de recherche (UFR) de science politique de Paris I, puis membre du conseil de l’École doctorale de science politique de l’université Panthéon Sorbonne (2010-2012).

    Le président Emmanuel Macron lui avait confié en juillet 2023 la direction d’un comité de pilotage des Etats généraux de l’information (EGI), une promesse de campagne du chef de l’Etat français.

    Il laisse derrière lui l’image d’un grand défenseur de la liberté de la presse au sein des organisations internationales.

    ASG

  • SENEGAL-CULTURE / Saint-Louis : Alain Mabanckou va animer une conférence à l’UGB

    SENEGAL-CULTURE / Saint-Louis : Alain Mabanckou va animer une conférence à l’UGB

    Saint-Louis, 8 juin (APS) – L’écrivain et enseignant franco-congolais, Alain Mabanckou, va introduire le thème ‘´Écrire le monde depuis l’Afrique : de nouveaux récits possibles’’, cet après-midi, lors d’une conférence magistrale à l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis (nord), indiquent les organisateurs, dans une note parvenue à l’APS.

    La rencontre aura lieu à l’amphithéâtre de l’UFR des civilisations, religions, arts et communication (CRAC) de l’UGB, à partir de 17 heures.

    ‘’Nous avons le plaisir d’accueillir le célèbre écrivain Alain Mabanckou au Sénégal ! Ne manquez pas sa conférence magistrale organisée par l’Institut français du Sénégal à Saint-Louis, en lien avec le département français de l’UGB’’, annonce la note.

    Né en 1966, au Congo, Alain Mabanckou est décrit comme étant l’un des plus grands auteurs et penseurs francophones de notre époque.

    Il est l’auteur de plus de 40 ouvrages et a reçu le prix Renaudot pour son roman ‘’Mémoire de porc-épic’’. Il a été également récompensé par l’Académie française et la Principauté de Monaco.

    Actuellement, il est professeur de littérature francophone à UCLA, l’université de Californie à Los Angeles, et ses œuvres sont traduites dans une vingtaine de langues.

    Premier écrivain d’expression française à siéger au jury du Booker Prize, il a également occupé la chaire de création artistique au Collège de France.

    CGD/AMD/ASG

  • SENEGAL-EDUCATION-DISTINCTION / Le lycée de Médina Ndiathbé lauréat 2024 du Prix de Slam des Yvelines

    SENEGAL-EDUCATION-DISTINCTION / Le lycée de Médina Ndiathbé lauréat 2024 du Prix de Slam des Yvelines

    Podor, 8 juin (APS) – Le lycée de la commune de Médina Ndiathbé, dans le département de Podor, a remporté l’édition 2024 du Prix de la Francophonie de Slam des Yvelines aux dépens de dix établissements de plusieurs pays, a constaté l’APS.

    Les résultats du concours ont été proclamés via internet vendredi à l’Espace numérique ouvert (ENO) de Podor où des responsables du monde scolaire s’étaient donnés rendez-vous.

    Le concours dont l’édition 2024 porte sur thème ‘’sports et olympisme’’ est à l’initiative du Département des Yvelines en France dans le cadre de sa coopération avec des collectivités territoriales de Kanel, Matam et Podor au Sénégal, Lokossa, Grand Popo au Bénin et Anétho au Togo.

    ‘’La deuxième édition a réuni au total onze équipes représentant des établissements scolaires du Sénégal, de la France, du Bénin et du Togo pour échanger sur des thématiques porteurs de valeurs que sont le sport et l’olympisme’’, a expliqué à l’APS, Abdoul Aziz Ndiath, le secrétaire général du Conseil départemental de Podor.

    La finale s’est déroulée sur plusieurs sites en France, au Bénin, au Togo et au Sénégal, via le net.

    L’amphithéâtre de l’Espace numérique ouvert (ENO) de Podor a accueilli les équipes des lycées de Médina Ndiathbé (Podor), d’Ourossogui (Matam) et Orkadjiéré (Kanel) ainsi que des membres du jury international répartis à travers les pays
    participants.

    ‘’Avec les Yvelines, nous entretenons une coopération privilégiée qui a permis à nos collectivités de bénéficier de plusieurs projets de grande utilité pour nos populations’’, a salué M. Ndiath.

    Il a notamment insisté sur l’opportunité que cette coopération offre aux jeunes d’échanger sur les plans scientifique et culturel et de poser les jalons d’une plus grande solidarité, a-t-il fait valoir.

    ‘’C’est une belle victoire pour le département de Podor’’, a lors d’un entretien téléphonique réagi le président du Conseil départemental de Podor, Mamadou Dia en encourageant les établissements de la localité à maintenir l’excellence.

    L’équipe du lycée de Médina Ndiathbé avec Ramata Sy de la TL’1 et Malick Ndiath de la 1ere L2, s’est classée première (115 points), remportant ainsi le prix général.

    Classé 2e,  le lycée Aného-Ville (commune des Lacs 1, su Togo), remporte le prix du partenaire.

    Arrivé 3e, le collège de Poissy (département des Yvelines, France), remporte le prix Yvelines.

    AHD/AMD/AKS

  • ESPAGNE-AFRIQUE-CINEMA / ‘’Ellas son cine’’ cherche à  »rapprocher » Madrid des  »réalités africaines »

    ESPAGNE-AFRIQUE-CINEMA / ‘’Ellas son cine’’ cherche à  »rapprocher » Madrid des  »réalités africaines »

    De l’envoyée spéciale de l’APS, Fatou Kiné Sène

    Madrid, 6 juin (APS) – La présidente de la Fondation ‘’Mujeres por África’’ (Femmes pour l’Afrique), María Teresa Fernández de la Vega, a loué le pouvoir du cinéma qui, selon elle, permet, dans le cadre du festival ‘’Ellas son cine’’, de ‘’rapprocher’’ Madrid, la capitale espagnole, des ‘’réalités du continent africain’’.

    ‘’Il est particulièrement significatif de projeter du cinéma africain ici à Madrid. Dans un contexte où les discours de haine circulent malheureusement à une fréquence élevée, ces projections nous permettent de rapprocher les réalités du continent africain de notre ville en favorisant la compréhension et l’empathie’’, a-t-elle dit.

    María Teresa Fernández de la Vega s’exprimait à l’ouverture du festival ‘’Ellas son cine’’ (4-8 juin).

    Elle dit être honorée d’organiser la 12e édition de ce festival qui montre que ‘’le cinéma a le pouvoir de nous unir, d’ouvrir nos yeux et nos cœurs, et de nous faire découvrir le monde sous des angles nouveaux et enrichissants’’.

    ‘’Ellas son cine’’ réunit chaque année le public madrilène dans la légendaire salle Berlanga, du nom d’un réalisateur espagnol.

    Cette année, le festival va projeter des films de la Tunisie, du Maroc, du Cameroun, du Rwanda et du Sénégal.

    Ces films, affirme María Teresa Fernández de la Vega, ‘’reflètent la diversité du continent africain’’.

    Ils racontent non seulement ‘’des histoires variées’’, mais montrent également ‘’la richesse culturelle et linguistique qui caractérise l’Afrique’’, a-t-elle souligné.

    ‘’‘Ellas son cine’ s’est fermement engagé à donner une visibilité à toutes les régions du continent’’, a-t-elle ajouté.

    Le festival a projeté en douze ans 62 longs métrages et sept courts métrages provenant de 24 pays africains, selon la présidente de la Fondation ‘’Mujeres por África’’.

    ‘’Chaque édition a été un voyage à travers la diversité culturelle et linguistique du cinéma africain, en nous montrant les nombreuses facettes et la richesse de leurs sociétés’’, a souligné l’ancienne vice-présidente du gouvernement espagnol.

    Elle a tenu à féliciter les cinéastes d’‘’avoir partagé leurs visions’’, mais également le public pour son soutien constant et son enthousiasme.

    Le festival ‘’Ellas son cine’’, organisé chaque année à Madrid, est le principal projet audiovisuel de la Fondation ‘’Mujeres por África’’, qui, selon la commissaire de l’événement, Guadalupe Arensburg Caellas, considère que ce domaine revêt une importance particulière.

    Les promoteurs de la rencontre cinématographique sont « convaincus que l’audiovisuel joue un rôle très important dans la transformation des sociétés, surtout dans la rupture des modèles qui font obstacle à l’égalité entre les hommes et les femmes », a expliqué María Teresa Fernández de la Vega.

    Elle pense que les femmes sont le moteur du développement en Afrique, du cinéma aussi.

    La Fondation ‘’Mujeres por África’’, qui travaille avec les femmes africaines, est dirigée par María Teresa Fernández de la Vega, première femme à avoir été vice-présidente d’un gouvernement espagnol.

    En 2023, cette fondation espagnole a ouvert un bureau à l’Instituto Cervantes de Dakar, dirigé par Antonina Cupe, sa responsable digitale.

    FKS/ASG/ESF

  • SENEGAL-FRANCE-PATRIMOINE / L’Etat du Sénégal a racheté la bibliothèque personnelle du président Senghor (officiel)

    SENEGAL-FRANCE-PATRIMOINE / L’Etat du Sénégal a racheté la bibliothèque personnelle du président Senghor (officiel)

    Dakar, 6 juin (APS) – La bibliothèque personnelle de l’ancien président de la République Léopold Sédar Senghor (1906-2001), récemment mise à la vente aux enchères en France, a été complètement rachetée par l’Etat du Sénégal, a révélé, à l’APS, le directeur du Livre et de la Lecture, Ibrahima Lo, se félicitant de « volumes variés et de très grande valeur ».

    L’annonce de la vente aux enchères de la bibliothèque du président-poète Léopold Sédar Senghor avait été faite le 16 février dernier.

    Le gouvernement du Sénégal, craignant une dispersion de la collection de livres de l’ancien chef de l’État, avait demandé la suspension de cette opération.

    L’État sénégalais a ensuite entamé des négociations avec la maison de ventes pour acquérir la bibliothèque personnelle du président Senghor qui a passé les dernières années de sa vie à Verson, en France.

    Suite aux instructions du chef de l’Etat, une mission du ministère de la Culture conduite par le secrétaire d’Etat en charge du patrimoine et des Industries créatives s’est rendue à Caen, en France.

    Dans cette ville, elle a rencontré le commissaire-priseur avec lequel elle a conclu le rachat de cette bibliothèque par l’Etat du Sénégal, a rappelé Ibrahima Lo dans un entretien accordé à l’APS.

    « Cette bibliothèque personnelle du président Senghor, déjà convoyée à l’ambassade du Sénégal à Paris, devrait venir à Dakar incessamment », a annoncé M. Lo, sans donner de détails sur le montant de la transaction.

    Des volumes variés et de très grande valeur

    « Elle est composée de trois cartons de livres, soit près de 1200 unités, avec des volumes variés, mais de très grande valeur. Il s’agit d’ouvrages dédicacés offerts à Senghor, sur lesquels il a personnellement travaillé (…) », a-t-il précisé.

    Cette bibliothèque comprend aussi des ouvrages qui n’ont pas été dédicacés, que « le poète-président a acquis lui-même par rapport à l’attention qu’il accordait à certaines problématiques », a-t-il ajouté.

    Il a annoncé que « la destination finale de ces ouvrages » devrait être la future bibliothèque nationale. « Cette dernière n’étant pas encore sortie de terre, il y a un certain nombre d’infrastructures appartenant au ministère de la Culture qui peuvent valablement recevoir ces fonds documentaires en attendant qu’ils soient fléchés vers la destination finale », a indiqué M. Lo.

    A l’en croire, la construction de cette bibliothèque est placée par les nouvelles autorités parmi les priorités de l’Etat sénégalais, pour en faire « un espace de documentation, de recherche, d’information ».

    « La bibliothèque nationale sera aussi un espace mémoriel, qui aura cette mission-là de réorganiser les patrimoines de l’Etat et de les rendre disponibles et accessibles, principalement aux citoyens d’abord et à tout ceux qui, pour une raison ou une autre, peuvent vouloir travailler sur nos collections documentaires », a encore fait valoir le directeur du Livre et de la Lecture.

    Ibrahima Lo a aussi rappelé que « c’est la troisième fois qu’une vente aux enchères du patrimoine de Senghor se trouve agitée, la première fois remontant à la vente, en 2021, d’un tableau de l’artiste peintre français Pierre Soulages, surnommé +Le maître du noir+ ».

    Ce tableau, acquis par le poète-président en 1956, avait scellé l’amitié entre Senghor et le peintre français. Il avait été vendu à 1, 5 million d’euros, soit 983 millions de francs CFA, selon des médias français.

    Il y a eu ensuite la vente des bijoux et décorations militaires de l’ancien président, que le Sénégal a acquis pour 244 mille euros, soit environ 160,064 millions de francs CFA, après avoir obtenu la suspension de leur vente aux enchères.

    Exercer une préemption ou convoquer la loi française

    Pour que cette situation ne se reproduise plus, il propose à l’Etat sénégalais d’ »exercer, soit une sorte de préemption pour l’essentiel des biens du président Senghor […], ou plus radicalement convoquer la loi française qui institue la nécessité de retourner à leurs origines les biens culturels spoliés ».

    « Et si l’on parvient, dans le cadre de négociations entre Etats à mettre en avant ces dispositifs, je crois que cela aiderait à sécuriser ces patrimoines et dans le temps à les mettre à disposition du Sénégal », a-t-il dit.

    Il a rappelé que la délégation qui a séjourné en France s’était également donné pour mission, parallèlement au rachat de la bibliothèque de Senghor, de « s’intéresser à toutes ces identités remarquables qui ont contribué à la création de la nation sénégalaise ».

    Il s’agit des « chefs d’Etat, et subsidiairement de tous les responsables d’institutions idéalement en vie et dont les archives et la documentation peuvent avoir un intérêt pour notre pays. »

    Pour ces personnes ressources, dit-il, « nous avons rencontré le président Abdou Diouf qui […] a exprimé sa disponibilité à mettre à la disposition du Sénégal, les documents éventuellement qui lui appartiendraient et qui pourraient avoir un intérêt pour l’histoire de notre pays. »

    « Nous avons discuté avec une autre personnalité intéressante pour la mission, Gérard Bosio, un collectionneur d’art qui a travaillé dans l’ombre de Senghor pendant une bonne trentaine d’années pour avoir été son attaché culturel […] », renseigné le directeur du Livre et de la Lecture.

    « Ce monsieur, qui fut très proche de Senghor et qui a continué la collaboration avec lui, de son admission à l’Académie française jusqu’à sa mort », a selon lui « une remarquable collection d’ouvrages », qui, de son point de vue, « mériterait d’être conservée dans un musée dédié à Senghor. »

    MK/ASG/SMD/BK

  • ESPAGNE-SENEGAL-CINEMA / Le public madrilène salue la  »puissance » du film  »Banel et Adama » de Ramata Toulaye Sy

    ESPAGNE-SENEGAL-CINEMA / Le public madrilène salue la  »puissance » du film  »Banel et Adama » de Ramata Toulaye Sy

    Madrid 6 juin (APS) – Le public madrilène a salué la  »puissance » et la  »représentativité » du film  »Banel et Adama » de la réalisatrice franco-sénégalaise Ramata Toulaye Sy, présenté à la salle Berlanga, en ouverture de la 12e édition du festival  »Ellas son cine ».

    Le public, en majorité féminin, est venu regarder le long métrage qui raconte sous forme de conte une histoire d’amour d’un jeune couple peulh de Podor, au nord du Sénégal.

     »Au-delà de la splendeur visuelle, c’est la mise en scène de cet amour qui nous impressionne et nous émeut. Nous sommes honorés d’ouvrir le festival [Ellas son cine] (Elles sont cinéma en espagnol) avec une œuvre aussi puissante et représentative », a dit, mardi soir, la présidente de la fondation  »Mujeres por Africa », María Teresa Fernández de la Vega, initiatrice de l’évènement.

     »C’est un film très fort qui peint une réalité et met en avant le rôle de la femme africaine », a-t-elle ajouté, saluant le travail de la réalisatrice franco-sénégalaise.

    Selon la présidente de la fondation, première femme vice-présidente d’un gouvernement espagnol, c’est ce travail important que mènent les femmes d’Afrique qu’elle a constaté lors de son premier voyage sur le continent, qui l’amène à vouloir les soutenir à travers sa fondation créée depuis 2012.   

    Pour la réalisatrice et écrivaine Inès Paris, Ramata Toulaye Sy a fait  »un travail intéressant » car  »c’est un film important, dense et fabuleux ».

     »C’est un film à plusieurs entrées, où on peut avoir plusieurs interprétations par exemple sur la condition sociale, la liberté de la femme, le mystique dans l’histoire, etc. », a-t-elle souligné.

    Banel est à la fois  »forte et dangereuse » pour s’être battue pour son amour.

    Le film qu’elle compare à  »une tragédie Shakespearienne » a pour, Inés Paris, une perspective inattendue que personne n’imaginait.

     »Je suis écrivaine et je sais combien il est difficile de caractériser un personnage. Ramata Toulaye Sy a réussi la prouesse de faire évoluer le personnage de Banel dans une direction qu’on ne devinerait pas », a-t-elle expliqué.

    Le public composé en majorité de jeunes a salué l’esthétique du film qui suit le cœur battant de Banel et s’est retrouvé dans cette dénonciation du changement climatique.

    Il verra aussi les films  »The Bride » de la Rwandaise Myriam Uwiragiye Birara, celui  »Animalia » de la Marocaine Sofia Alaoui, de la Camerounaise Rosine Mbakam intitulé ‘’Mambar Pierrette’’ et ‘’Les filles d’Olfa’’ de la Tunisienne Kaouther Ben Hania jusqu’à Samedi.

    FKS/ASB/OID