Catégorie : Culture

  • SENEGAL-ESPAGNE-CULTURE / Coopération culturelle : un graffiteur et un pianiste en agents de renforcement de l’axe Dakar-Madrid

    SENEGAL-ESPAGNE-CULTURE / Coopération culturelle : un graffiteur et un pianiste en agents de renforcement de l’axe Dakar-Madrid

    Dakar, 20 mai (APS) – Deux artistes espagnols de renom, un graffiteur et un pianiste, séjournent actuellement au Sénégal, dans le cadre de la promotion d’une série d’événements visant à renforcer la coopération culturelle entre Madrid et Dakar.

    Dans ce cadre, le graffiteur Belin, de son vrai nom Miguel Ángel Belinchón Bujes, et le pianiste Chano Dominguez, ont été reçu dimanche à l’Institut Cervantès.

     »Nous avons prévu des événements culturels sur toute l’année. Nos artistes viendront au Sénégal, notamment lors des festivals pour apporter notre contribution » culturelle, a déclaré l’ambassadrice d’Espagne au Sénégal, Dolores Rios.

    Elle s’exprimait lors de la cérémonie de vernissage des œuvres de Belin réalisées in situ, sur la façade et à l’intérieur de l’Institut Cervantes de Dakar, dans le but d’offrir au public une expérience artistique immersive.

     »Si vous regardez les peintures, vous voyez deux visages superposés », a expliqué l’artiste, ajoutant que la superposition des visages dans ses œuvres ainsi présentées symbolise l’unité, le métissage et le brassage culturel.

    « Ces œuvres, en dialogue, visent à susciter une réflexion sur la relation entre l’environnement urbain et l’expression artistique, explorant les idées de connexion humaine et d’interaction des différentes formes d’expression identitaire concourant dans le contexte urbain », explique-t-on.

    Miguel Ángel Belinchón Bujes s’est dit satisfait de sa visite au Sénégal, qui coïncide avec son premier déplacement sur le continent africain.

    Le peintre mural, originaire de la ville de Linares et présenté comme « une figure éminente de la scène artistique contemporaine », s’est dit « séduit par la richesse culturelle du Sénégal ».

    Quant au pianiste Chano Dominguez, virtuose du jazz flamenco, sa présence au Sénégal est en lien avec sa participation à la 32e édition du festival international de jazz de Saint-Louis.

    Il a donné un concert à l’occasion de cette soirée à l’Institut Cervantès, en compagnie des musiciens Horacio Fumero et David Xirgu.

    Il a joué des morceaux de ses derniers albums et les compositions les plus célèbres de sa carrière.

    MYK/FKS/BK

  • SENEGAL-MONDE- CULTURE-DESIGN / Une collection des chaussures exposée à Dakar pour questionner l’impact des modèles industriels dominants

    SENEGAL-MONDE- CULTURE-DESIGN / Une collection des chaussures exposée à Dakar pour questionner l’impact des modèles industriels dominants

    Dakar, 19 mai (APS) – Des designer ont exposé, samedi, dans la capitale sénégalaise, une maison de collection de chaussures dont l’idée maitresse vise à questionner l’impact environnemental et sociétal des modèles industriels dominants.

    Appelée  »Ceecee consolidated », la collection lève le voile sur « les dynamiques de domination » entre les pays développés et ceux en développement à travers notamment les répercussions des modèles industriels dans l’axe Nord-Sud.

    Née d’une rencontre avec des artisans et fabricants spécialisés, la collection demeure selon ses initiatrices, le fruit d’une « intelligence collective, ancrée dans les ressources et traditions locales ».

    Composées des pièces faites entièrement de matériaux de surplus, ces chaussures pour hommes et femmes, sont un travail artistique, réalisé au bout de 2 ans sur trois continents, notamment l’Afrique, l’Amérique et l’Europe, renseigne-t-on.

    Parmi les matières utilisées, l’on trouve les chutes de tissus et cuirs, les pneus, les dead stocks (stocks dormants), etc.

    Pour les initiatrices, « il était question de retravailler certaines matières avec des teintures naturelles et divers composants trouvés sur place, pour réaliser ce travail ».

    ‘’L’idée était de créer à partir de la matière inattendue, pour essayer de faire des chaussures, des sacs, etc., nous avons passé du temps dans les marchés pour voir ce qui avait comme matière ou tissu utilisé par les gens ici à Dakar’’, a expliqué Lucette Hollande, designer de chaussures, sacs et autres accessoires.

    Basée à Los Angeles aux États-Unis, elle a rappelé que « l’idée de ce projet était de réaliser des pièces uniques, et non être dans de reproductions pour en faire ‘’plus’’.

    ‘’Les prochaines collections pourront révéler encore plus, les techniques que nous voulons utiliser’’ a-t-elle fait valoir.

    Sa collaboratrice sénégalaise Ndèye Mbane Diaw dite Christina a, pour sa part, émis le vœu de voir ce travail « se pérenniser  ».

    ‘’Le travail n’était pas du tout facile, nous avons travaillé pendant deux ans pour en arriver là et j’espère que nous allons continuer le travail pour développer le projet ’’, a-t-elle indiqué.

    AMN/FKS/SMD

  • SENEGAL-AFRIQUE-CULTURE-ENJEUX / Un critique d’art appelle à réinventer les musées africains

    SENEGAL-AFRIQUE-CULTURE-ENJEUX / Un critique d’art appelle à réinventer les musées africains

    Dakar, 18 mai (APS) – L’universitaire et critique d’art, Babacar Mbaye Diop a évoqué, vendredi, la nécessité d’une réinvention des musées africains dans une perspective de les inscrire dans les « imaginaires » du continent.

    ‘’Il est grand temps de tuer les modèles occidentaux des musées en Afrique pour que s’épanouissent de nouveaux modes de conservation du patrimoine africain’’, a dit l’enseignant de philosophie de l’esthétique à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.

    Animant une conférence sur le thème ‘’Restitution du patrimoine africain et délocalisation des musées’’, le critique d’art et commissaire d’exposition s’est notamment interrogé sur « comment devons-nous envisager les musées africains aujourd’hui ».

    Cette conférence coïncidant avec la journée mondiale des musées a été précédée du vernissage d’une exposition collective dans le cadre du programme ‘’Térang’art’’ (Art et hospitalité) réunissant cinq artistes sénégalais et autant d’Américains, à l’initiative de l’artiste sénégalais Mor Faye dit  »Murf »

    Du point de vue du conférencier, « les objets une fois restitués, perdent leur langage originel », invitant ainsi les Etats africains à quitter le « mimétisme occidental », en pensant à avoir « nos propres visions des musées construits sur la base des récits africains ».

    Appelant à doter le continent de lieux dynamiques, Babacar Mbaye Diop dont les travaux académiques interrogent également les questions décoloniales et diasporiques a plaidé pour des politiques muséales au Sénégal et en Afrique de l’Ouest, afin de drainer les populations, notant que « la notion de musée et de collection vient de l’Occident ».

    FKS/SMD

  • SENEGAL-AFRIQUE-CULTURE / La 13e Semaine tripartie officiellement lancée à Kédougou

    SENEGAL-AFRIQUE-CULTURE / La 13e Semaine tripartie officiellement lancée à Kédougou

    Kédougou, 17 mai (APS) –  Le préfet de Kédougou (sud-est), El hadj Malick Sémou Diouf a procédé vendredi,  au lancement officiel de la treizième édition Semaine tripartite, regroupant des jeunes venus du Sénégal, du Mali et de la Guinée autour d’activités culturelles, artistiques, sportives et de dialogue des peuples, a constaté l’APS.

    La Semaine tripartite dont la première édition a eu lieu en mai 1980 à Kédougou, vise à renforcer l’intégration entre les trois pays de la sous-région.

     »C’est un immense plaisir de me retrouver parmi vous pour les besoins du  lancement officiel des activités de la semaine tripartite. Je souhaite la bienvenue à toutes les délégations sportives et culturelles notamment celle du Mali, de la Guinée Conakry et de Kéniaba du Mali », a déclaré le préfet de Kédougou.

    Le quatrième adjoint du maire de Kédougou, Demba Ngima Doucouré, le président du bureau exécutif de Kédougou (BET), Moussa Yéro Dansokho, ont pris part à la cérémonie d’ouverture de cette 13ème édition.

    El Hadj Malick Sémou Diouf a salué en cet évènement  »un grand rendez-vous de partage, d’échange et de raffermissement de lien entre les trois pays de la sous-région ».

     »Durant une semaine Kédougou va vibrer au rythme des valeurs culturelles que partagent les Etats du Mali, de la Guinée Conakry et du Sénégal après une grande pause », a-t-il expliqué

    La Semaine tripartite apparaît comme un moyen privilégié de renforcer les relations sécuritaires entre ces trois Etats, selon l’autorité administrative.

    Il a souligné que cet événement se tient  »dans un contexte que nous connaissons tous principalement marqué par les assauts de la menace terroriste et autres agressions du genre ».

    Le président du Bureau exécutif de la semaine tripartite (BET) a rappelé l’historique de la première semaine tripartite qui a eu lieu en mai 1980 à Kédougou.

     »C’est ainsi que le congrès constitutif de la semaine tripartite s’est tenu à Kédougou les 7, 8 septembre 1979, en présence des délégués venus de Kéniaba et de la Guinée Conakry. Ce congrès a mis en place les organes et a adopté une charte de la tripartite avant de prendre la résolution de designer Kédougou le lieu d’accueil de la première semaine tripartite », a-t-il dit.

    Il a invité les collectivités territoriales de la région de Kédougou et de l’Etat du Sénégal à accompagner le financement pour l’organisation de la semaine tripartite et à faciliter la tenue des réunions entre les différentes villes de la sous-région.

    PID/ASB/AKS

     

  • SENEGAL-CULTURE / Avec des  »archives textiles », Viyé Diba interroge la société de consommation

    SENEGAL-CULTURE / Avec des  »archives textiles », Viyé Diba interroge la société de consommation

    Dakar, 17 mai (APS) – L’artiste visuel et professeur d’art, Viyé Diba, expose à la galerie ‘’Oh Gallery’’, des œuvres qui demeurent un ensemble d’archives textiles créant des perspectives murales où ‘’peinture et sculpture’’ se rencontrent.

    Des grands et petits tableaux issus de la récupération de nombreuses chutes de tissus, dans lesquelles sont installées de boulettes piégées dans les moustiquaires offrent une vue particulière de la galerie, aux visiteurs.

    Des oeuvres contiennent des dessins en boubou traditionnel avec un fond blanc et d’autres en fond noirs, portant plusieurs boulettes multicolores ou encore en poches de Kangourou.

    Ce travail du point de vue esthétique, permet selon l’artiste, de s’y attarder et de comprendre comment le peuple essaie de sortir de l’eau, malgré la domination.

    ‘’Les archives textiles sont une exposition que j’avais préparée pour cette édition de la Biennale, en faisant suite à un travail que je faisais depuis plusieurs années, sur la récupération des chutes de tissus de chaque fête de Tabaski ou de Korité’’, a déclaré Viyé Diba, dans un entretien accordé, vendredi, à l’APS.

    Selon l’artiste, le plus important était de faire un retour en arrière, pour essayer de remonter l’histoire d’un tissu utilisé dans sa tendre enfance dans les années 60, à Casamance.

    ‘’Ce tissu avait une caractéristique assez particulière, noir avec des points blancs brillant, amidonné. Et les paysans, après la vente de l’arachide, se rendaient dans les boutiques libanaises, acheter les tissus pour les donner aux tailleurs sur place et les porter immédiatement après la confection’’, a-t-il témoigné.

    Pour lui, cette expérience a complètement dépouillé les populations de ces terroirs, de leur pratique textile, dont le processus a occasionné l’élimination de ces savoir-faire.

    ‘’Lorsque vous regardez la panoplie de ces tissus que nous achetons, en passant par le wax, les brodés, les getzner (…), pour nous, cela viennent de l’extérieur. Cela demeure un baromètre important de notre degré de domination économique’’, a-t-il expliqué.

    Viyé Diba, a souligné que ce travail renseigne sur l’état réel de la société, du continent et du pays, dans la mesure où, il démontre forcement l’envie de consommer les produits extérieurs.

    Il lui permet également de  »de rendre hommage à la recherche existant dans le système d’habillage, la créativité, la mode, avec notamment la broderie, etc. »

    ‘’Ce travail permet de mettre l’accent sur la consommation, mais également sur la créativité dans le cadre de cette domination’’, a-t-il laissé entendre en insistant sur le fait qu’il montre que les populations avaient encore du ressort, en dépit de la domination de tous leurs ‘’espaces identitaires’’.

    Il a noté que la réflexion sur la matière textile, permet non seulement de redynamiser la culture du coton, mais aussi de renouer avec le savoir-faire traditionnel, pour redessiner une nouvelle Afrique qui se crée. ‘’Cette exposition est à la fois une interpellation politique’’, a-t-il poursuivi.

    L’artiste visuel a indiqué que le tableau sur le dessin des enfants par exemple, permet de comprendre comment ceux-ci traduisent le monde des adultes du point de vue imaginaire.

    ‘’C’est très important de confronter le monde réel des adultes et le monde imaginaire, et quelle type de relation les enfants ont avec ce dernier, leur perception, etc.’’, a-t-il ajouté.

    Viyé Diba est diplômé de l’école normale supérieure d’éducation artistique de Dakar, il a également poursuivi, ses recherches à l’école pilote internationale d’art et de recherche de la Villa Arson à Nice (France).

    Il participe à la mobilisation des artistes pour la création de la Biennale de Dakar, dont il sera lauréat du prix Léopold Sédar Senghor en 1998.

    AMN/OID/AKS

  • SENEGAL-MODE / Coiffures africaines, le retour aux sources des femmes sénégalaises

    SENEGAL-MODE / Coiffures africaines, le retour aux sources des femmes sénégalaises

    ++Par Khady Mendy++

    Dakar, 17 mai (APS) – L’affirmation d’un goût prononcé pour les coiffures africaines par la gent féminine au Sénégal a remis en vogue ce type de coiffure qui, bien qu’un peu délaissées jusqu’à un passé récent au profit des cheveux artificiels venus d’ailleurs, est aujourd’hui grandement promu par des personnalités du petit écran, dont Ndiaye Ciré Ba et Mery Bèye Diouf.

    Aspect incontournable de l’apparence féminine, la coiffure reflète très souvent l’état d’esprit de celui qui l’arbore. Avec une variété de styles tantôt éphémères, tantôt transcendants, ceux-ci s’adoptent en fonction des préférences individuelles ou des penchants collectifs d’un groupe ou d’une communauté à un moment donné.

    Au Sénégal, depuis quelque temps, les femmes ont fortement renoué avec les coiffures africaines. Il y a des années en arrières, celles-ci étaient quelque peu laissées en rade par un grand nombre de femmes.

    Aujourd’hui, alors que leur choix était naguère porté sur les cheveux importés d’Inde ou du Brésil, les tresses africaines, à l’instar des dreadlocks féminins, twists et torsades, ont retrouvé leur gloire d’antan.

    Ce retour en grâce auquel ne sont pas étrangers certaines figures de la scène publique sénégalaise de la trempe de l’actrice Ndiaye Ciré Ba, reconnue pour ses styles de coiffure purement africain, ou encore l’animatrice de télévision Mery Bèye Diouf, qui, à force de promouvoir quotidiennement les tresses africaines, est devenue l’égérie d’un institut de beauté spécialisé en la matière.

    Ndiaye Ciré Ba, porte-étendard du style africain

    L’actrice qui s’est illustrée dans des rôles dans les séries à succès ‘’C’est la vie’’ et ‘’Maîtresse d’un homme marié’’, a beaucoup influencé le regard qu’avaient certaines femmes sur les coiffures africaines.

    Par le style de sa coiffure et de son accoutrement reflétant purement les couleurs du continent, elle a révélé une facette nouvelle du style africain et impulsé une réappropriation de la culture africaine dans un de ses aspects les plus visibles : la coiffure.

    ‘’Celles qui ne se voyaient belles qu’à travers une perruque avait juste besoin d’une preuve visible et tangible que les coiffures africaines sont d’une splendeur extraordinaire’’, s’exclame-t-elle.

    Ndiaye Ciré Ba, que le personnage de ‘’Djalika’’ dans la série ‘’Maîtresse d’un homme marié’’ a rendue populaire, perçoit le penchant qu’ont davantage de femmes pour les coiffures africaines, comme un dépassement d’une crise identitaire ayant surgi avec la commercialisation à grande pompe des cheveux postiches importés d’ailleurs.

    Elle bat en brèche le narratif selon lequel les cheveux crépus sont intraitables et difficiles à coiffer. Pour elle, ‘’c’est toujours un plaisir et une fierté que ce côté africain puisse être assumé haut et fort, non seulement pour nous, mais aussi pour l’étranger à qui nos cultures et traditions sont méconnues’’.

    En ce qui la concerne, les tresses sont toujours préférables aux perruques. En les mettant, dit-elle, ‘’je sens toujours une certaine pression au niveau de mes tempes. Ce qui est assez confortable. Même si j’en mets quelques fois, histoire de changer d’apparence’’.

    Cependant, ‘’les goûts et les couleurs ne se discutent pas’’, s’est-elle plu à rappeler, estimant que

    Chaque femme est libre d’essayer une perruque tant que cela relève d’une décision personnelle.

    Ce qui est inacceptable en revanche, poursuit-elle, c’est de le faire sous le coup d’une quelconque influence extérieure.

    ‘’Le qu’en dira-t-on ne doit jamais primer sur les préférences individuelles’’, affirme-t-elle

    Kiné Sy, une jeune femme proche de la trentaine, dit avoir depuis sa tendre enfance, un attrait particulier pour les coiffures afro. Sa chevelure touffue contribue à la rendre plus encline à adopter cette coupe de cheveux.

    ‘’La texture de mes cheveux est déjà un acquis. Etant petite, ma mère me les coiffait d’une manière à ne laisser personne indifférent. J’inspirais nombre de mes camarades de classe. En grandissant, j’ai tenu à perpétuer cette tradition. Alors, j’ai appris à les entretenir, à en faire tout type de modèle. Je touche rarement aux cheveux artificiels, contrairement au temps où j’étais

    à l’université. Ils alourdissent mon apparence, je trouve’’, déclare la jeune femme.

    ‘’Les tresses africaines sont devenues ma signature’’

    Méry Bèye Diouf, animatrice à la Télévision Futurs Médias (TFM, privée), confie que les tresses africaines n’étaient pour elle au tout début, qu’un moyen de prendre soin de ses cheveux nappy. Elle explique que c’est au fur et à mesure qu’elle en a fait sa signature pour, dit-elle, inciter les femmes à embrasser leur identité.

    ‘’Je dirais volontiers aux femmes africaines qu’elles ont les plus beaux cheveux au monde et qu’elles se doivent de les laisser s’épanouir et briller de tout leur éclat’’, lance-t-elle.

    ‘’Les perruques peuvent nous servir de secours à des moments précis, mais nos cheveux sont notre identité’’, martèle celle pour qui mettre une perruque donne l’impression d’être dans la peau d’une autre.

    En dépit de son attachement aux looks purement africains, l’animatrice dit respecter le choix des autres en matière de coiffure. Elle qui ne voit pas forcément à travers le port de cheveux artificiels une négation de l’identité de soi, estime toutefois que certaines femmes ont besoin de modèles pour les encourager à assumer qui elles sont.

    ‘’Un vrai retour à nos origines’’

    ‘’Ce que je remarque, c’est qu’il faut plus de femmes qui osent et ouvrent la voie pour montrer aux autres qu’elles peuvent se sentir belles avec leurs cheveux naturels. Et je suis bien contente de constater qu’il y a davantage de femmes qui retournent aux sources africaines. Cela va même au- delà de la question des cheveux mais de l’habillement. Maintenant, le tradi-moderne est en vogue autant chez les hommes que chez les femmes. Donc, il y a un vrai retour à nos origines’’, se réjouit l’animatrice et égérie du salon Triangle de Beauté.

    Justement, Triangle de beauté est cet endroit où ‘’les femmes sont connectées à leur héritage culturel’’, affirme Tabara Gackou, la propriétaire de cet institut de beauté situé sur l’avenue Bourguiba, à Dakar.

    L’idée de faire sortir de terre cet institut spécialisé dans les tresses africaines, est née du fait qu’elle se montrait très exigeante avec ses propres cheveux, qu’elle tenait envers et contre tout à entretenir et à protéger de toutes formes de dégradation (cheveux secs, chute de cheveux, cuir chevelu irrité…).

    La volonté de ‘’connecter les femmes et leur héritage culturel’’ a aussi été une motivation non négligeable dans sa démarche.

    ‘’Beaucoup de mes clientes choisissent des coiffures africaines pour leur praticité, leur facilité d’entretien et leur durabilité. Ce sont également des coiffures très belles, artistiques et emblématiques, témoignant de la richesse et de la diversité culturelle’’, avance-t-elle encore.

    Au regard du nombre croissant de femmes sénégalaises qui la sollicitent pour des tresses africaines, l’artiste capillaire et professionnel de beauté en déduit qu’il y a une évolution positive née de ce ‘’changement de perception sur nos cheveux crépus’’.

    Grande évolution culturelle et sociale

    Poussant plus loin son analyse, elle parle de grande évolution culturelle et sociale en ce que ‘’ce changement pourrait être dû à une prise de conscience fulgurante de l’importance de célébrer et de promouvoir les styles et les traditions africaines avec nos cheveux, ainsi qu’à une volonté de se reconnecter avec notre identité culturelle’’.

    De surcroit, la coiffeuse observe que les femmes, aujourd’hui, se soucient énormément de la santé et du bien-être de leurs cheveux. Cette perception semble traduire les tendances de beauté en cours.

    Parmi les modèles de coiffures phares de son institut où travaillent une trentaine d’employés, les twists, tresses vanilles en torsade, chignons traditionnels ainsi que des coiffures artistiques avec des perles. Sans oublier les modèles typiques nés de sa créativité fertile tels que les ‘’Rothi diam’’, ‘’écailles virgules’’, ‘’tathiou’ et même ‘’khouli khali’’.

    KM/ASG/AKS

  • SENEGAL-POLITIQUE-CINEMA / Mati Diop exprime sa ‘’fierté’’ envers le peuple sénégalais après l’alternance, une  »révolution démocratique’’, selon elle

    SENEGAL-POLITIQUE-CINEMA / Mati Diop exprime sa ‘’fierté’’ envers le peuple sénégalais après l’alternance, une  »révolution démocratique’’, selon elle

    Dakar, 17 mai (APS) – La réalisatrice franco-sénégalaise Mati Diop a fait part, jeudi, de son ‘’admiration’’ et de sa ‘’fierté’’ pour le peuple sénégalais après le ‘’chapitre historique et politique’’ vécu par le pays, à la faveur de la troisième alternance politique survenue en mars dernier, avec l’élection du président Bassirou Diomaye Faye à la magistrature suprême.

    ‘’Je veux exprimer mon admiration, ma fierté, ma profonde gratitude au peuple sénégalais, à sa résistance et résilience extraordinaire. Je suis très admirative de ce grand chapitre historique et politique qu’on vient de vivre’’, a-t-elle dit lors de l’avant-première de son film ‘’Dahomey’’ au Seanema de Dakar.

    Mati Diop se dit partagée entre la joie de célébrer son film au Sénégal et ‘’quelque chose de plus grave, plus solennel’’ qu’est ‘’cette victoire, cette révolution de la démocratie sénégalaise’’.

    ‘’On a vécu ces moments en tant que Sénégalaise de la diaspora, cela a été quelque chose de profondément déchirant. Je pense qu’on ne s’attendait pas à vivre cela, il est important de rappeler, parce que c’est la sidération d’une heure très sombre vécue’’, déclare la réalisatrice du film ‘’Atlantique’’.

    Ce film sorti en 2019, a remporté le Grand Prix du jury au festival de Cannes, en France.

    Mati Diop estime qu’il n’était pas possible d’imaginer qu’une telle violence pouvait survenir au Sénégal.

    ‘’Cela fait très longtemps que beaucoup de choses dérivées, beaucoup de signes avant-coureur’’ se manifestaient, rappelle-t-elle.

    La réalisatrice de ‘’Mille soleils’’ (2013), très honorée par les mots prononcés sur son travail, son engagement et ses films, a exprimé son ‘’respect et sa gratitude’’ envers le peuple sénégalais.

    FKS/ASG

  • SENEGAL-AFRIQUE-CINEMA / Trésors pillés : un ‘’fait incontestablement historique’’ à documenter, selon Mati Diop

    SENEGAL-AFRIQUE-CINEMA / Trésors pillés : un ‘’fait incontestablement historique’’ à documenter, selon Mati Diop

    Dakar, 17 mai (APS) – Le pillage des œuvres d’art en Afrique est un ‘’fait incontestablement historique’’ que le cinéma devait documenter, a estimé la réalisatrice franco-sénégalaise Mati Diop dont le film ‘’Dahomey’’ est consacré à la restitution des œuvres pillées au Bénin.

    ‘’Il me semblait fondamental que le cinéma s’empare et documente un fait aussi incontestablement historique’’, a-t-elle dit, jeudi, lors de la projection en avant-première de son film au Seanema Dakar, dans le cadre d’une sortie sénégalaise du film.

    La cérémonie a été présidée par le secrétaire d’Etat à la Culture, aux Industries créatives et au Patrimoine historique, Bacary Sarr.

    ‘’Ce sujet de la restitution, estime Mati Diop, avait aussi besoin de toute cette dimension que le cinéma peut permettre à ce sujet.’’

    Son film,  »imminement politique », une docu-fiction d’une heure, met en exergue le point de vue de celles et ceux qui n’avaient pas été en réalité entendus sur ce sujet et qui sont, selon elle, pourtant les premiers acteurs et destinataires de la restitution.

    Il s’agit, précise la réalisatrice de ‘’Dahomey’’, de deux protagonistes du film à savoir ces statues et cette jeune génération héritière de ce patrimoine culturel pillé du temps de la colonisation par des troupes françaises, allemandes, belges, entre autres.

    Sacré Ours d’or à la Berlinale (Festival international du film de Berlin), en février dernier, un trophée présenté au public dakarois, le film raconte le voyage retour des vingt-six trésors royaux du Dahomey rapatriés depuis Paris (France) vers leur terre d’origine, devenue le Bénin.

    La voix des aphones

    Mati Diop donne la voix à ceux qui étaient aphones jusque-là sur la question de la restitution, à l’image de ces ‘’trésors’’ volés depuis 1892 par des troupes coloniales françaises et qui sont en exil au musée Quai Branly.

    Dans une voix off, en langue Fon du Bénin, elle fait parler ces statues qui n’ont plus de nom, mais des numéros, à l’image du roi Ghézo avec le n°26 qui se plaint de sa vie en exil, loin de la terre natale à laquelle il a été arraché.

    Dans une solennité et une atmosphère de requiem, les 26 œuvres d’art sont rapatriées au Bénin où la question de leur emplacement intrigue avec un lieu où elles ne se retrouvent toujours pas.

    Le débat sur l’appropriation de cet héritage postcolonial et du patrimoine culturel, un moment fort du film, soulève de nombreuses questions sur les relations des Africains avec leur patrimoine, la place des langues nationales, les politiques de sauvegarde de ces œuvres d’art, et surtout, le discours à développer pour reconnecter ce patrimoine à ses héritiers.

     »Comment redonner la vie à ces oeuvres d’arts ? ». Là est la question qui interpelle tous, estime-t-elle.

    C’est un défilé de personnalités, de gens anonyme venus de tous le Bénin et d’ailleurs pour célébrer le retour de ces  »trésors »

    Les étudiants insistent sur les seules 26 œuvres d’art rendues sur les 7000 pillées au Bénin du temps de la colonisation très peu à leurs yeux du fait de l’ampleur des dégats

    Son film ayant bénéficié du Fopica, Mati Diop encourage les autorités à accompagner et à soutenir les artistes.

    Pour le secrétaire d’Etat à la Culture, Bacary Sarr, qui a transmis les félicitations du président de la République, Bassirou Diomaoye Faye, et du Premier ministre, Ousmane Sonko, à Mati Diop, ce film traite d’une question ‘’cruciale’’, qui est la restitution des œuvres d’art dont l’Afrique a été spolié.

    ‘’Ce sujet de haute portée symbolique a été traité selon une démarche qui allie réalisme narrative et liberté de formulation, donnant une dimension plus touchante, sensible et productive. Là se trouve le génie de la réalisatrice’’, a dit M. Sarr.

    Il ajoute : ‘’+Dahomey+ est un signe d’engagement, de prise de conscience et une direction d’action pour la souveraineté et la liberté. C’est aussi le sens du projet que porte le chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye, pour que soit recouvré la dignité’’.

    Il a par ailleurs salué ‘’les qualités professionnelles, d’excellence, de rigueur et de succès’’ de la réalisatrice Mati Diop, ‘’une véritable lumière’’, selon lui.

    L’idée du film  »Dahomey » tourné entre la France et le Bénin, est née en 2021, selon la réalisatrice.

    FKS/ASG

  • SENEGAL-CULTURE / Sophie Lukacs : « Le festival de jazz de Saint-Louis est magnifique et splendide »

    SENEGAL-CULTURE / Sophie Lukacs : « Le festival de jazz de Saint-Louis est magnifique et splendide »

    Saint-Louis, 17 mai (APS) – Le Festival international de Jazz de Saint-Louis (nord), dont la 32e édition a été lancée jeudi après-midi, est à la fois  »magnifique » et  »splendide », a affirmé l’artiste, chanteuse et compositrice Sophie Lukacs, peu après sa prestation sur la scène  »In » dudit festival, à la place Baya Ndar.

    ‘’C’est un festival magnifique, splendide, et j’espère revenir bientôt’’, a-t-elle lancé, après une performance sur scène jugée  »mémorable », à l’occasion du concert d’ouverture.

    « C’est tellement formidable. Mes musiciens, entre eux-mêmes, il y a une diversité très riche. Le percussionniste est Congolais. On a chanté même un morceau en Lingala [langue bantoue parlée en République démocratique Congo], parce qu’on a écrit ce morceau ensemble‘´, a expliqué la joueuse de kora.

    Elle a dit avoir rêvé de  »venir partager » sa musique,  »la connexion de la kora ». « Le Sénégal, c’est toujours un pays qui m’a tellement bien accueillie avec beaucoup de générosité. C’est vraiment un grand honneur de partager ma musique ici ce soir », a-t-elle lancé.

    Née à Budapest (Hongrie), Sophie Lukacs est basée à Montréal (Canada). Elle est l’une des rares femmes à jouer de la kora, selon une note biographique.

    Elle a sorti son premier album en 2023. Sur scène, Sophie est accompagnée d’un violoncelle et de percussions. Elle chante dans toutes les langues qu’elle parle : anglais, français, hongrois,  bambara.

    Toujours dans le cadre de ce festival, d’autres artistes à la voix féminine sont également attendues sur la scène  »In », à l’image de celle qui est décrite comme étant une  »gardienne de la flamme », Denise King. Elle sera sur scène dimanche 19 mai, à 23 heures.

    Ce vendredi, à 23 heures, se produira Carmen Souza, une native de Lisbonne (Portugal). Sur scène, elle va certainement combiner les formes traditionnelles du Cap-Vert avec le jazz contemporain et traditionnel.

    D’autres artistes talentueux de renommée internationale, à l’image de Raphaël Pannier (France), vont également prendre part à ce grand rendez-vous inscrit dans l’agenda culturel national et international, selon le comité d’organisation.

    Pour cette année, des artistes et talents locaux seront mis en lumière pour l’animation de la scène  »off ».

    Évènement de dimension mondiale, le festival international de Jazz de Saint-Louis célèbre sa 32e édition, jusqu’au lundi 20 mai 2024.

    CGD/AMD/ASG

  • SENEGAL-CULTURE / Saint-Louis : la 32e édition du festival international de jazz officiellement lancée

    SENEGAL-CULTURE / Saint-Louis : la 32e édition du festival international de jazz officiellement lancée

    Saint-Louis, 16 mai (APS) – Une cérémonie consacrée à l’ouverture de la 32e édition du festival international de Jazz de Saint-Louis (nord), s’est déroulée jeudi après-midi, sur le mythique bateau  »Bou El Mogdad », en présence de plusieurs personnalités dont le maire de la ville Mansour Faye.

    Ce festival international est organisé à l’initiative de l’Association Saint-Louis Jazz, laquelle a été créée en 1992.

     »En ma qualité de premier magistrat de la ville, je souhaite la bienvenue à tous les festivaliers venus d’horizons divers », a déclaré l’édile de la ville au cours de cette cérémonie.

     »Ce festival, a-t-il dit, crée un impact pour l’économie de la ville. Il y va de l’avenir de la commune. Saint-Louis Jazz doit rester et je suis davantage disponible à l’accompagner. Il faut garder l’âme du festival, surtout le +in+ ».

    Driss Benjelloun, secrétaire général de l’Association Saint-Louis Jazz est revenu sur le programme de cet évènement, rappelant que ce festival figure depuis 2016 dans le catalogue des plus importants festivals de jazz du monde.

    Venu présider la cérémonie d’ouverture officielle de la 32e édition du Festival international de Jazz, l’adjoint au préfet du département Abdou Khadre Dieylani Bâ, a assuré que tout le nécessaire sera fait pour garantir la sécurité de ce grand rendez-vous culturel.

    La directrice déléguée de l’institut français à Saint-Louis, Isabelle Boiro-Gruet, des représentants des différents partenaires entre autres, ont pris part à cette cérémonie.

    Des artistes talentueux de renommée internationale à l’image de Carmen Souza (Portugal), Raphaël Pannier (France) vont également prendre part à ce grand rendez-vous inscrit dans l’agenda culturel national voire international, selon le comité d’organisation.

    Pour cette année également, des artistes et talents locaux seront mis en lumière pour l’animation de la scène +Off+.

    Évènement de dimension mondiale, le festival international de Jazz de Saint-Louis célèbre sa 32e édition à partir de ce jeudi jusqu’au lundi 20 mai 2024.

    CGD/AMD/ASB/AB