Catégorie : Culture

  • SENEGAL-FRANCE-PATRIMOINE / Des universitaires plaident pour la sauvegarde de la bibliothèque de Léopold Sédar Senghor en France

    SENEGAL-FRANCE-PATRIMOINE / Des universitaires plaident pour la sauvegarde de la bibliothèque de Léopold Sédar Senghor en France

    Dakar, 9 avr (APS) – Seize universitaires membres du groupe de recherche international Léopold Sédar Senghor ont cosigné un texte dans lequel ils plaident pour la sauvegarde de la bibliothèque du premier président de la République sénégalaise, programmée pour une vente aux enchères le 16 avril prochain en France.

    Le 16 avril 2024 est programmée, à l’hôtel des ventes de Caen, en France, la vente  »d’une grande partie de la bibliothèque personnelle, pas moins de 304 lots composés d’un à plusieurs ouvrages, du premier président de la République du Sénégal, Léopold Sédar Senghor », alertent-ils.

    Selon l’historien Mouhamadou Moustapha Sow de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, un des signataires de ce document,  »il s’agit d’attirer l’attention sur l’urgente nécessité de préserver et de valoriser le patrimoine du premier président du Sénégal et poète Léopold Sédar Senghor ».

    « A travers les traces qu’il a laissées et qu’il nous a léguées, c’est toute une partie de l’histoire et du patrimoine sénégalais qui apparaît et qui risque à nouveau de disparaître », avertit-il.

    La menace est d’autant plus importante qu’il s’agit, selon Moustapha Sow,  »d’ouvrages importants à l’image de l’exemplaire du prodigieux discours sur le colonialisme de l’ami Aimé Césaire ». Celui-ci était dédié à « ce vieux Léopold Sédar Senghor », écrivait l’écrivain martiniquais, disant être sûr que « malgré les apparences politiques, il [Senghor] déteste le colonialisme, destructeur de culture, de finesse (sic) et de civilisation ».

    Il y a aussi des ouvrages du poète Aragon, également adressés à Ginette Eboué, la première épouse de Senghor, ou encore l’exemplaire d’un ouvrage déterminant dans la construction de sa pensée, « Ainsi parla l’oncle » de l’Haïtien Jean-Price Mars, qui rend « un fervent hommage d’admiration au grand poète noir ».

    Dans cette bibliothèque figurent aussi des livres d’écrivains sénégalais, voire africains, tels que Ousmane Sembène, Ousmane Socé Diop, Birago Diop, Fily Dabo Sissoko ou encore Joseph Zobel, Paul Niger, Léon-Gontran Damas et Richard Wright, de même que des ouvrages de son ami René Maran, le premier Goncourt noir avec Batouala.

    Selon Mouhamadou Moustapha Sow, ces ouvrages sont dédiés au poète, au député, au président de la République ou encore à l’ami Senghor.

    « Ils (les ouvrages) disent autant sur les lectures de Senghor que sur ses relations avec les auteurs et le réseau amical, politique et intellectuel qu’il a tissé et dans lequel il s’insère », fait-il savoir.

    L’écrivain et poète Amadou Lamine Sall, quant à lui, a appelé le président de la République Bassirou Diomaye Faye, le 5 avril dernier, pour demander le rapatriement des ouvrages. « Sauvez et ramenez au Sénégal la bibliothèque de Senghor mise en vente aux enchères », a-t-il imploré.

    « Je vous le demande monsieur le Président, malgré vos très lourdes priorités, commencez par la culture […] demandez vite à votre ambassadeur à Paris de prendre ce dossier en main de faire   arrêter   la   vente   et   de   ramener   la   bibliothèque de Senghor chez nous », a-t-il insisté.

    « Cette bibliothèque est notre patrimoine et des voyous […] ont conduit à cette tragédie », s’est-il indigné, rappelant le geste du président Macky Sall en janvier dernier, avec le rachat et le rapatriement au Sénégal, d’un autre butin sauvé du péril.

    Le président Macky Sall avait permis, en octobre dernier, l’acquisition, par le Sénégal, de quarante et un biens appartenant à l’ancien président Léopold Sédar Senghor et à son épouse Collette Senghor pour un montant de 160.064.000 francs CFA à Caen, en France.

    FKS/ADL/ASG/BK

  • SENEGAL-GOUVERNEMENT-CULTURE / Khady Diène Gaye compte inscrire la ‘’redynamisation du cinéma’’ parmi ses grandes priorités

    SENEGAL-GOUVERNEMENT-CULTURE / Khady Diène Gaye compte inscrire la ‘’redynamisation du cinéma’’ parmi ses grandes priorités

    Dakar, 8 avr (APS) – La nouvelle ministre en charge de la Culture, Khady Diène Gaye, a exprimé, lundi, son ambition de faire de ‘’la redynamisation du cinéma’’ l’une de ses grandes priorités.

    Nommée ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture dans le gouvernement dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko, elle invite ainsi tous les acteurs de la culture à travailler ensemble pour l’aider à mener à bien cette mission. Elle pense que si tout le monde fait son travail, les Sénégalais ne seront pas déçus.

    ‘’Par rapport à la culture, la redynamisation du cinéma fait partie de nos priorités. La promotion de l’économie de la culture, la formation des acteurs au sens large, sans oublier le développement de l’industrie culturelle et créative’’, précise-t-elle dans un entretien avec l’APS.

    Elle estime que ‘’l’articulation actuelle du secteur Jeunesse-Sports-Culture peut être une bonne opportunité pour la création d’emplois durables (…)’’.

    Le département qu’elle dirige désormais était éclatée en trois ministères sous le précédent gouvernement, avec Mame Mbaye Niang (Sports et Tourisme), Aliou Sow (Culture et patrimoine historique) et Pape Malick Ndour (Jeunesse, Entreprenariat et Emploi).

    Khady Diène Gaye, inspectrice de la jeunesse et des sports, est décrite comme “une militante du sport scolaire”, domaine dans lequel elle “s’est beaucoup investie”.

    La nouvelle ministre est diplômée de l’Institut national supérieur de l’éducation populaire et du sport (INSEPS) de Dakar.

    Originaire de Joal-Fadiouth, dans la région de Thiès (ouest), Mme Dione née Khady Diène Gaye a fait ses études supérieures à l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis où elle a obtenu un DEA en droit.

    Elle intègre ensuite la direction de la formation et de la coopération du ministère des Sports, avant d’être promue cheffe du service régional des Sports de Dakar.

    La présidente du pôle sport du parti dissout Pastef, formation à laquelle appartiennent le nouveau président et son Premier ministre tous les deux, a été mutée à Kaolack comme cheffe du service régional des Sports, son dernier poste avant sa promotion comme ministre.

    Selon des témoignages recueillis auprès de ses collaborateurs, elle a beaucoup travaillé sur les documents des assises des sports de Kaolack dont elle présidait le comité scientifique, réussissant, à ce titre, à rehausser le niveau du sport scolaire dans cette région du centre du Sénégal.

    FDS/FKS/ASG

  • SENEGAL-CULTURE-PROFIL / Soulèye Malick Sow, de technicien de l’aviation à ‘’maître du violon’’ 

    SENEGAL-CULTURE-PROFIL / Soulèye Malick Sow, de technicien de l’aviation à ‘’maître du violon’’ 

    Khouma (Richard-Toll), 8 avr (APS) – Soulèye Malick Sow, ancien technicien de l’aviation, ne vit que par et pour le violon peul (ñañooru en pulaar ou riti en Wolof) depuis soixante-deux ans. Une passion qui lui a valu beaucoup de rencontres lors de ses tournées un peu partout au Sénégal, et surtout, dans la zone sylvopastorale à la rencontre des éleveurs nomades.

    Natif du quartier Ndioloffène de Saint-Louis (nord) où il a fait ses humanités, le jeune Soulèye a quitté très vite le domicile familial pour accompagner son grand-frère, qui était technicien à Richard-Toll. On était vers 1958 et Sow n’avait alors que huit ans.

    Jeune éleveur, il finit par tomber amoureux du violon qui était pratiqué par ses frères. D’ailleurs, ce sont ces derniers qui l’ont beaucoup inspiré à l’époque lors de leurs multiples déplacements dans la brousse à la recherche de pâturages.

    Mais, il faudra attendre l’année 1973 avant de le voir maîtriser véritablement le violon. La pratique de cet instrument musical lui vaudra plus tard des invitations dans la zone sylvopastorale et la région de Kaolack. Il y effectue des tournées à l’appel des éleveurs qui vouent un grand amour à cet instrument musical.

    Agé de soixante-quatorze ans, le natif de Saint-Louis aura tout connu avec le violon. Cet instrument traditionnel utilisé dans les grandes cérémonies le hisse au rang des grands artistes pulaar, à l’image de Samba Diop Lélé et Amadou Koly Sall.

    Soulèye Malick Sow a fondé le groupe ‘’Lambata’’, grâce à l’un de ses frères, Samba Aly, le chef d’orchestre. Ensemble, ils ont joué le violon dans les grandes manifestations culturelles pendant plusieurs années.

    Ces manifestations réunissaient d’anciens artistes pulaar, comme Samba Diyé Sall, Sidy Baïlel Thiam, des spécialistes du ‘’wango », une chorégraphie traditionnelle spécifique du Fouta-Toro.

    Aujourd’hui, ils sont peu nombreux les artistes qui jouent encore du violon. Parmi eux, on peut citer Mamadou Fatel Ba qui habite Ndioukoul, une localité du département de Kébémer, Malick Pathé Sow  et Issa Mbaye Diari Sow. Ces deux derniers artistes, originaires respectivement de Ndioum (Podor) et Talbakhé (Dagana), sont établis en Belgique.                 

                                                         Encourager les guerriers

    Le violon servait à animer les cérémonies culturelles. Avant ou après les batailles, il permettait aussi de galvaniser les troupes, a rappelé le ‘’maître du violon’’. Il a rappelé à cet égard la place que cet instrument occupait au temps de Samba Guéladio Diédji, héros de l’épopée peule de la dynastie des guerriers (thiédo) Dényanké.

    Il indique que les violonistes ont joué un grand rôle pour accompagner le roi dans la bataille historique de Bilbassi, une bande de terre située sur les berges du fleuve Sénégal, à cheval entre les villages de Diowol Worgo (Sénégal) et Diowol Réwo (Mauritanie).

    « Samba ñañooru  »’,  »Sori baylo »,  »huuli yetto suusi joogo gonga’’ (même la peur ne te fait pas reculer, en pulaar), ‘’Garba’’, ‘’Ndonda’’ sont parmi les chants de louange que les artistes entonnaient pour galvaniser les guerriers lors des batailles. Le ‘’Fantang’’ était lui utilisé dans d’autre chorégraphie musicale, comme  »yarmama’’, « hula hota »,  »Daali Demba ».

    Selon lui, chaque groupement social, quel que soit son appartenance religieuse, a un air de musique spécifique chez les violonistes. Aux Peuls nomades, par exemple, sont dédiés le ‘’njaaru’’ et le ‘’fantang’’. Chez les torodo, ‘’taara’’ est une chanson dédiée au résistant musulman Cheikh Oumar Foutiyou Tall (1797-1864).

    Aujourd’hui, chef de famille et père d’une fille artiste du nom de Fatou Sow qui évolue dans le milieu du show bizz, il dit vouloir transmettre son legs à son enfant. Son souhait en effet est que cet art musical reste et demeure une réalité dans la société sénégalaise.

    L’ancien technicien de l’aviation qui vit toujours de son art, veut que les jeunes s’inspirent de la tradition, pour que le violon ne disparaisse pas à jamais et soit classé dans le patrimoine culturel international.

    OG/AMD/ASB/OID/ASG

  • SENEGAL-GOUVERNEMENT-PROFIL / Khady Diène Gaye, première femme à diriger le ministère des Sports

    SENEGAL-GOUVERNEMENT-PROFIL / Khady Diène Gaye, première femme à diriger le ministère des Sports

    Dakar, 6 avr (APS) – L’inspectrice de la jeunesse et des sports Khady Diène Gaye, nouveau ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, est décrite comme « une militante du sport scolaire », domaine dans lequel la première femme à diriger ce département ministériel depuis l’indépendance « s’est beaucoup invertie ».

    La nouvelle ministre, diplômée de l’Institut national supérieur de l’éducation populaire et du sport (INSEPS) de Dakar, est toutefois appelée à s’employer davantage, pour piloter dans un même département, des secteurs comme la jeunesse et la culture, en plus du sport.

    Le département qu’elle dirige désormais était éclatée en trois ministères sous le précédent gouvernement, avec Mame Mbaye Niang (Sports et Tourisme), Aliou Sow (Culture et patrimoine historique) et Pape Malick Ndour (Jeunesse, Entreprenariat et Emploi).

    Originaire de Joal-Fadiouth, dans la région de Thiès (ouest), Mme Dione née Khady Diène Gaye a fait ses études supérieures à l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis où elle a obtenu un DEA en droit.  

    Elle intègre ensuite la direction de la formation et de la coopération du ministère des Sports, avant d’être promue cheffe du service régional des Sports de Dakar.

    La présidente du pôle sport du parti dissout Pastef, formation à laquelle appartiennent le nouveau président et son Premier ministre tous les deux, a été mutée à Kaolack comme cheffe du service régional des Sports, son dernier poste avant sa promotion comme ministre.

    Selon des témoignages recueillis auprès de ses collaborateurs, elle a beaucoup travaillé sur les documents des assises des sports de Kaolack dont elle présidait le comité scientifique, réussissant, à ce titre, à rehausser le niveau du sport scolaire dans cette région du centre du Sénégal.

    « Jeunesse, sports et culture, un triptyque d’importance »

    La première femme nommée à la tête du département du Sports est beaucoup attendue sur les problèmes auxquels les jeunes sont confrontés, une composante essentielle du « projet Pastef », prenant en compte le fait que cette catégorie représente la couche la plus importante de la population sénégalaise.

    Elle est appelée à s’y employer avec vigueur, en réservant au sport et à la culture toute l’importance que ces deux secteurs méritent, encore plus au regard de leur rayonnement ces dernières années sous le magistère du président Macky Sall.

    Se pose donc à elle le défi de maintenir à niveau les acquis engrangés par ces deux secteurs depuis quelques années.

    Pour l’écrivaine Sokhna Benga, Grand Prix du chef de l’Etat pour les lettres en 2000, le regroupement de ces trois départements en un seul ministère constitue « un triptyque d’importance ».

    « Au ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture est adjoint un secrétaire d’Etat qui promeut l’esprit d’initiative et d’entreprenariat culturel… Intéressant », écrit-elle sur un réseau social, avant d’ajouter que « si tout se passe bien, le cinéma et l’édition ont de beaux jours devant eux ».

    Pour Diel Keffely Wélé, autre acteur culturel, « le casting pour le département de la Culture est bon […] », il faut simplement qu’il y ait « une bonne articulation », dit-il.

    « Nous y veillerons pour aider », a lancé cet ancien conseiller au ministère de la Culture à la retraite, avant d’ajouter que la meilleure façon de comprendre la culture, « c’est d’appréhender sa transversalité et sa définition philosophique ».

    L’Association des métiers de la musique (AMS), par la voix de son président, Daniel Gomes, dit accueillir avec « optimisme » la nomination d’un secrétaire d’Etat, en la personne du professeur Bacary Sarr, chargé spécifiquement de la culture.

    L’AMS estime que cela constitue « une reconnaissance de l’importance vitale » du secteur de la culture dans le développement socioéconomique du pays.

    « Cette nomination est un signe encourageant, qui, nous l’espérons, garantira que les enjeux propres à notre domaine recevront l’attention et le soutien nécessaires », a souligné Danien Gomes dans un communiqué de presse.

    La ministre Khady Diène Gaye fait partie des quatre femmes cooptées au sein du nouveau gouvernement dont la liste a été rendue publique vendredi soir, suite à l’élection du président Bassirou Diomaye Faye qui a nommé  Ousmane Sonko Premier ministre.

    FDS/FKS/BK/ASG

  • SENEGAL-GOUVERNEMENT-PROFIL / Un historien du cinéma nommé secrétaire d’Etat à la Culture

    SENEGAL-GOUVERNEMENT-PROFIL / Un historien du cinéma nommé secrétaire d’Etat à la Culture

    Dakar, 6 avr (APS) – Le secrétaire d’Etat à la Culture, aux Industries créatives et au Patrimoine historique, Bacary Sarr, historien du cinéma, est en terrain connu à la tête de ce département qu’il est désormais chargé de piloter après la formation du premier gouvernement du président Bassirou Diomaye Faye.

    Au sein de cette équipe dont la composition a été rendue publique vendredi soir, M. Sarr a été nommé secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Khady Diène Gaye.

    La culture, les industries créatives et la gestion du patrimoine correspondent bien à ses compétences, en tant qu’historien du cinéma, matière qu’il enseigne jusqu’à sa nomination à l’Institut des arts et de la culture (ISAC) de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.

    Sarr a occupé aussi les fonctions de directeur des études de l’ISAC, structure logée dans les locaux du musée Théodore Monod de l’Institut fondamental d’art africain (IFAN) qui dépend de l’université de Dakar.

    Selon le professeur Babacar Mbaye Diop, ancien secrétaire général de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar (Dak’art) et collègue du nouveau secrétaire d’Etat, « Bacary Sarr n’est pas en terrain inconnu, car il connait le secteur de la culture ».

    En plus d’enseigner l’histoire du cinéma, il dispense aussi des cours de littérature et de cinéma au département de Lettres modernes de l’UCAD, ajoute Babacar Diop.

    Titulaire d’un doctorat en Lettres modernes, Bacary Sarr a de même souvent siégé au sein de la commission de sélection de projets cinémas du Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (FOPICA), mis en place par l’Etat du Sénégal pour financer le septième art.

    Originaire de Simal (arrondissement de Fimela), dans la région de Fatick, ce cadre du parti Pastef a été candidat malheureux aux dernières élections locales de 2022.

    FKS/BK

  • SENEGAL-MUSIQUE-PERSPECTIVES / L’AMS compte sur « une coopération étroite » avec la nouvelle administration pour des politiques culturelles « innovantes et inclusives »

    SENEGAL-MUSIQUE-PERSPECTIVES / L’AMS compte sur « une coopération étroite » avec la nouvelle administration pour des politiques culturelles « innovantes et inclusives »

    Dakar, 3 avr (APS) – Le président de l’Association des métiers de la musique (AMS), Daniel Gomes, appelle à « une coopération étroite » avec le nouveau président de la République Bassirou Diomaye Faye et son administration pour l’élaboration et la mise en œuvre de politiques culturelles « innovantes et inclusives ».

    « Nous appelons à une coopération étroite avec le président Bassirou Diomaye Faye et son administration pour transformer […] en réalités » les visions de l’AMS, a-t-il avancé dans un communiqué parvenu mercredi à l’APS.

    Daniel Gomes a souligné, en priorité, la nécessité de « renforcer l’environnement juridique avec la mise en œuvre de la loi sur la rémunération pour copie privée afin de protéger et encourager la création musicale ».

    Il faut aussi garantir « une protection sociale renforcée pour tous les acteurs de [l’industrie musicale], affirmant ainsi leur sécurité et leur dignité ».

    De même l’AMS appelle-t-elle à « promouvoir une politique de formation spécialisée, répondant aux besoins des métiers de la musique pour un secteur plus compétitif et professionnel ».

    Elle préconise aussi de « déployer des infrastructures de base accessibles sur tout le territoire, permettant un épanouissement équilibré des talents », selon son président.

    L’Association des métiers de la musique attend par ailleurs de la nouvelle administration qu’elle « adopte une politique fiscale justement adaptée à l’industrie musicale, stimulant ainsi son expansion et son innovation ».

    Au total, l’AMS se dit « prête à apporter son expertise et son soutien dans l’élaboration et la mise en œuvre de politiques culturelles innovantes et inclusives », a assuré son président.

    L’AMS, dans l’espoir d’un « nouvel horizon pour la musique sénégalaise », a adressé ses félicitations à Bassirou Diomaye Faye, élu président de la République le 24 mars dernier.

    « Nous souhaitons marquer ce nouveau chapitre de notre histoire par un appel vibrant à l’engagement en faveur du secteur de la musique », écrit Daniel Gomes, en évoquant des points considérés par l’AMS comme des « priorités du secteur de la musique ».

    Selon son président, il y a aussi besoin de « favoriser la libre circulation des œuvres et des artistes, essentielle à la diversité culturelle et à l’enrichissement mutuel et sauvegarder et promouvoir le patrimoine musical national, notre héritage collectif et source d’inspiration intarissable pour le futur ».

    « Ces propositions sont le fruit d’une réflexion profonde sur les enjeux et les opportunités du secteur de la musique sénégalaise. Elles témoignent de notre volonté de travailler de concert avec le gouvernement pour que la musique, pilier de notre identité culturelle et vecteur de notre développement économique, occupe la place qu’elle mérite », note Daniel Gomes.

    FKS/BK/ASG

  • SENEGAL-MEDIAS-REGULATION / Le CNRA appelle ‘’instamment à mettre un terme définitif à la diffusion de messages xénophobes’’

    SENEGAL-MEDIAS-REGULATION / Le CNRA appelle ‘’instamment à mettre un terme définitif à la diffusion de messages xénophobes’’

    Dakar, 2 avr (APS) – Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) appelle instamment les médias audiovisuels à  »mettre un terme définitif » à la diffusion ‘’de messages xénophobes contre certaines communautés, de nationalité sénégalaise, ou établies au Sénégal’’.

    Dans un communiqué rendu public, mardi, le CNRA ‘’appelle instamment les médias audiovisuels, quel que soit leur mode de diffusion, à mettre un terme définitif à de pareils manquements en s’interdisant, conformément à leur Cahier des charges, la diffusion de contenus ou propos de nature à porter atteinte à la vie en communauté ou à constituer une menace sur la cohésion sociale et sur la cohabitation pacifique entre les peuples sous peine de s’exposer aux sanctions prévues par la règlementation ».

    Le régulateur note que ‘’depuis quelques temps, des médias audiovisuels servent de tribune ou de cadre à Monsieur Tahirou Sarr, en diffusant ou en relayant ses propos susceptibles d’inciter à la haine, à la discrimination, au racisme, à l’intolérance, à la stigmatisation, à l’exclusion envers une communauté ou d’installer des troubles sociaux et des tensions entre Etats voisins appelés à vivre en bonne intelligence et en harmonie’’.

    ‘’La diffusion de tels contenus est strictement interdite par la réglementation, notamment la Constitution et les Cahiers des charges des médias audiovisuels’’, souligne le CNRA, ajoutant que ‘’selon la Constitution, le peuple du Sénégal souverain affirme sa détermination à lutter pour la paix et la fraternité avec tous les peuples du monde’’.

    OID/ASB

  • AFRIQUE-MONDE-LITTERATURE-NECROLOGIE / Décès de l’écrivaine guadeloupéenne Maryse Condé

    AFRIQUE-MONDE-LITTERATURE-NECROLOGIE / Décès de l’écrivaine guadeloupéenne Maryse Condé

    Dakar, 2 avr (APS) – L’écrivaine française d’origine guadeloupéenne Maryse Condé, qui a enseigné au Sénégal, en Guinée et au Ghana dans les années 1960-1968, est décédée dans la nuit de lundi à mardi, à l’âge de 90 ans, annoncent plusieurs médias.

    Née le 11 février 1934, à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), Maryse Liliane Appoline Boucolon, universitaire et romancière et auteur de ‘’La vie sans fards’’ (2012), est une ancienne journaliste de Radio France internationale (RFI), professeure de littérature et écrivaine d’expression française.

    ‘’C’est une perte. C’est une écrivaine que j’admirais beaucoup pour son goût de la littérature’’, témoigne la jeune écrivaine sénégalaise, Ndèye Fatou Kane.

    Elle estime que le décès de Maryse Condé qu’elle a rencontrée en 2018, au salon du livre de Paris (France), augure la fin d’une époque de grandes personnalités de la littérature monde. ‘’C’est à nous de prendre le relais’’, lance-t-elle, jointe au téléphone par l’APS.

    Ndèye Fatou Kane dit apprécier dans la riche bibliographie de l’écrivaine d’origine guadeloupéenne, la densité de ‘’La vie sans fards’’, ouvrage où l’auteur se raconte.

    ‘’Dans +La vie sans fards+, elle raconte sa vie de femme noire, d’expatriée, de mère ; sa quête de liberté et surtout, elle y explose tous les codes’’, explique l’auteure du roman ‘’Au nom du père’’.

    Maryse Condé, née Boucolon, est décrite comme une ‘’indépendantiste guadeloupéenne’’ qui a à son actif une soixantaine de romans d’essai, de pièces de théâtres.

    Après avoir vécu pendant une dizaine d’années sur le continent africain, Condé estime, dans un entretien avec RFI, que ‘’ce retour en Afrique m’a permis de m’assumer en tant que femme noire et de devenir cet écrivain que je suis devenue’’.

    Son premier roman date de l’âge de onze ans.  ‘’La littérature est son lieu d’expression privilégié’’, peut-on ainsi lire dans sa biographie.

    Selon cet ouvrage, elle a obtenu son doctorat de lettres à la Sorbonne en 1975 et ses voyages servent de toile de fond au roman ‘’Hérémakhonon’ (1976), dont l’héroïne est une jeune femme antillaise en quête de ses racines.

    On lui doit aussi ‘’Une saison à Rihata’’ (1981), un roman qui a pour cadre une ville africaine à la fin du XXe siècle.

    L’écrivaine, très attachée à ses racines africaines, a également fait paraitre en 1984 et 1985 la grande saga africaine et son best-seller ‘’Ségou’’, un livre de deux tomes (Ségou : Les murailles de terre, 1984 ; Ségou : La terre en miettes, 1985).

    Dans ce livre, Maryse Condé retrace le destin d’une famille de nobles bambaras de 1797 à 1860 au sein du royaume historique de Ségou, dans l’actuel Mali, déchiré par la traite des esclaves, l’islam, le christianisme et la colonisation.

    Quant au roman ‘’Moi, Tituba, sorcière noire de Salem’’ (1986), il est inspiré de l’histoire d’une esclave jugée pour sorcellerie à Salem, selon sa biographie.

    À partir de 1986, Maryse Condé a vécu entre New York (elle enseigne à Columbia de 1985 à 2002) et la Guadeloupe, où se situe l’action de ‘’La Vie scélérate’’ (1987).

    Maryse Condé qui écrit également des pièces de théâtre, des livres pour enfants et des essais sur la littérature a publié ‘’La Colonie du Nouveau Monde’’ (1993), ‘’La Migration des cœurs’’ (1995) et ‘’Desirada’’ (1997), ‘’La Belle Créole’’ (2001), ‘’Histoire de la femme cannibale’’ (2003), ou encore ‘’Le Fabuleux et Triste Destin d’Ivan et d’Ivana’’ (2017).

    En janvier 2004, elle a présidé le comité pour la mémoire de l’esclavage, en vue de l’application de la loi Taubira qui, en 2001, a reconnu la traite négrière et l’esclavage comme crimes contre l’humanité.

    Le 9 décembre 2018, elle a reçu à Stockholm le ‘’Prix Nobel alternatif de littérature’’, décerné par la Nouvelle Académie.

    FKS/ASG/ASB

  • SENEGAL-LITERRATURE / Un auteur propose une réflexion sur la vie humaine

    SENEGAL-LITERRATURE / Un auteur propose une réflexion sur la vie humaine

    Dakar, 1er avr (APS) – Le recueil de poèmes de l’enseignant en Lettres modernes, Oumar Sow intitulé « Dormeur conscient » offre une réflexion sur la vie et l’être humain à travers essentiellement le personnage du fou prenant toujours les autres comme les véritables fous.

    Publié cette année par la maison d’édition Artige, l’ouvrage regroupant une vingtaine de poèmes se veut une « peinture aux couleurs sombres du monde en l’envers », a expliqué l’auteur, notant que le poète est entre le sommeil et le réveil.

    C’est cet état d’esprit qui a inspiré à l’auteur le chapitre intitulé « identité » qui renvoie à tout ce qui touche à l’environnement et au fou.

    « Ici, je m’identifie à la nature, au vent, à la poussière, au fou parce que les gens considérés comme fous ne pensent pas qu’ils sont fous, mais pour eux, les fous sont nous qui posons des actes contre nature », a relevé Oumar Sow lors d’un entretien téléphonique avec l’APS.

    Dans le chapitre intitulé « tourments », le professeur de Lettres modernes dit traiter des questions ayant trait aux difficultés de la vie, avec en toile les attentats dans le monde qui poussent l’écrivain dans un autre état à travers la littérature et la poésie.

    La dernière partie du recueil de poèmes est intitulé « passion » où l’auteur chante « Debo africa » (la femme africaine), donnant l’occasion au poète de dénoncer notamment certaines questions de société comme la dépigmentation chez la femme noire et le tabagisme.

    « +Dormeur conscient+ traite ainsi de manière acerbe les thèmes les plus sensibles auxquels il propose de grandes pistes de réflexion pour le salut de l’espèce humaine fortement menacée », écrit le préfacier du recueil, le journaliste de l’APS Amadou Sarra Ba.

    Originaire du village de Tiguéré Yéné dans la région de Matam (nord du Sénégal), l’auteur enseigne le Français au Cem Malika, dans la banlieue dakaroise. Ce recueil est son deuxième ouvrage après la sortie de son roman « Tourbillon » (2022).

    FKS/SMD

  • MONDE-SPORTS-DISTINCTION / La cérémonie d’ouverture de la Coupe du Monde des Clubs 2023 distinguée aux  »Heavent Award 2024 »

    MONDE-SPORTS-DISTINCTION / La cérémonie d’ouverture de la Coupe du Monde des Clubs 2023 distinguée aux  »Heavent Award 2024 »

    Dakar, 30 mars (APS) – La cérémonie d’ouverture de la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA 2023 organisée au Maroc, a été sacrée ‘’meilleure cérémonie’’ lors des ‘’Heavent Awards’’ qui se sont tenus à Cannes, en France, a-t-on appris, samedi, auprès des organisateurs.

    Les ‘’Heavent Awards’’, qui récompensent les événements les plus marquants de l’année écoulée, ont ‘’sélectionné la cérémonie, organisée par le Ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, parmi les meilleures œuvres nominées aux côtés d’autres cérémonies d’ouverture d’événements sportifs internationaux avant de lui décerner le prix de la meilleure cérémonie’’.

    Selon un communiqué transmis à l’APS, ‘’ce prix mondial récompense le talent et la créativité marocains qui ont permis de réaliser une cérémonie d’ouverture d’une envergure internationale’’. Il montre également la capacité du Maroc à ‘’organiser avec succès les plus grands événements mondiaux dans tous les domaines’’.

    La même source rappelle que la cérémonie, qui s’était tenue au Stade Ibn Battuta de Tanger, avait ‘’fasciné les spectateurs du monde entier grâce à ses spectacles artistiques uniques’’ ayant mis en valeur ‘’le patrimoine marocain et son ouverture sur le monde’’.

    La cérémonie avait rendu hommage au célèbre explorateur marocain Ibn Battuta, ‘’symbole du lien entre les cultures et les peuples, et à ses voyages qui ont contribué à l’ouverture du Maroc sur le monde’’.

    Elle avait été aussi marquée par la prestation des troupes folkloriques marocaines, l’hommage rendu hommage à la fille de la légende du football Pelé et une apparition spéciale de l’entraîneur marocain Walid Regragui.

    FDS/OID