Catégorie : Culture

  • SENEGAL-CULTURE-PROFIL / Khadim Bamba Dia dit  »Plume perdue », la passion du slam

    SENEGAL-CULTURE-PROFIL / Khadim Bamba Dia dit  »Plume perdue », la passion du slam

    Par Cheikh Gawane Diop

    Saint-Louis, 22 fév (APS) – Le jeune slameur Khadim Bamba Dia, lauréat du troisième prix slam à la dernière édition du Festival national des arts et cultures (FESNAC), semble trouver sa voie dans l’art, une passion qu’il a contractée il y a six ans et avec laquelle il alimente sa plume symbolisant l’espoir et la renaissance.

     »Plume perdue » son nom d’artiste, ce natif de la ville tricentenaire de Ndar, nom originel de Saint-Louis, nourrit le rêve de vivre pleinement du slam, une discipline artistique en expansion au Sénégal.

    Le pays a remporté en décembre dernier le championnat d’Afrique de slam-poésie, organisé à Bamako (Mali), grâce à William Clarence Mendy.

    Cinq ans auparavant, son défunt compatriote Al Fàruq en était le lauréat à l’issue de la compétition organisée à N’Djamena, au Tchad.

    Le slam, considéré comme un art oratoire consistant à déclamer de manière libre des textes poétiques, se répand partout au Sénégal grâce à l’engagement de jeunes talents, à l’image de Khadim Bamba Dia.

    Ce dernier, titulaire d’une licence en agronomie à l’université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, s’adonne depuis 2019 à la poésie à travers plusieurs expressions artistiques telles que le jeu d’acteur et la performance scénique.

    « Ce n’est qu’en 2019 que j’ai composé mon premier texte avec le collectif +Vendredi slam+ [collectif de slameurs qui investissent les espaces publics pour déclamer leurs textes] », indique le lauréat du troisième prix slam à la dernière édition du FESNAC, tenue à Fatick, du 8 au 12 janvier 2024.

    L’artiste confie avoir traversé à l’époque des « moments un peu confus » dans l’élaboration de ses textes poétiques.

    « J’avais peur de m’afficher. J’étais vraiment perdu à ce moment-là. En plus, j’avais aussi perdu mes premiers textes. Les uns en classe et les autres au bord du fleuve. Je ne m’assumais pas », dit-il, justifiant ainsi l’origine de son célèbre nom d’artiste « Plume perdue ».

    Khadim Bamba Dia, âgé de 23 ans et reconnaissable à ses dreadlocks, semble atteindre aujourd’hui une certaine maturité. « Je suis concentré sur ma carrière artistique », se targue-t-il.

    Artiste dans l’âme, « Plume perdue » a choisi sa voie et se dit à l’aise dans un style où l’on bafoue les normes établis.

    « J’appartiens ou je veux appartenir à la quatrième école qui prône que le style est la déviation des normes. C’est pourquoi dans mon style d’écriture, comme lors de mes performances scéniques, je fais fi des normes », explique Khadim Bamba Dia. Il précise que c’est cela qui explique la différence entre sa démarche littéraire et celle des autres.

    La plume de ce jeune slameur engagé et amoureux de la littérature symbolise aujourd’hui l’espoir et la renaissance.

    Bardé de distinctions

    « J’ai eu à remporter le premier prix de slam sur l’avortement médicalisé organisé par l’Association des juristes sénégalaises (AJS), le premier prix slam Covid de poésie organisé par l’Unesco et le Haut-commissariat des droits de l’homme, le premier prix de poésie +Déclare ta flamme à free+ », énumère-t-il avec joie.

    Il rappelle aussi qu’il est double champion de slam de la région de Saint-Louis.

    Nd’Art Kebetu, un club de lecture et d’art oratoire

    Fils d’un professeur de mathématiques et sciences de la vie et de la terre, Khadim Bamba Dia a mis sur pied la structure « Nd’Art Kebetu club », un espace de lecture et d’art oratoire.

    Le slameur précise que cet espace est dédié à la formation des jeunes collégiens et lycéens, et des poètes et des écrivains s’y retrouvent pour des échanges et des ateliers d’écriture.

    Auteur engagé dans sa poésie et défendant parfois la cause féminine, Khadim Bamba Dia est d’avis que le slam mérite d’être plus valorisé au Sénégal.

    « Ma poésie, ce n’est pas une manière classique. Je la contextualise avec une touche de théâtre et de mise en scène. Le slam est une discipline qui est en expansion au Sénégal. Je veux qu’il soit plus valorisé », plaide celui qui dit être un grand fan du champion sénégalais de lutte feu Mame Gorgui Ndiaye.

    Khadim Bamba Dia mène également d’autres activités pour arrondir ses revenus.

    « En parallèle, je fais d’autres activités [qui sont autant de sources de revenus], notamment des offres de service de traduction de texte en français, wolof et anglais, de transcription, de correction et de relecture », explique Dia, issu d’une famille élargie.

    Se présentant comme un éternel « chercheur de la paix », Khadim Bamba Dia, vrai passionné de la mer et de la nature, dit avoir retrouvé aujourd’hui « la plume » qu’avaient perdu ses prédécesseurs.

    Une plume dont il compte faire bon usage dans l’espoir de réussir une belle carrière dans le monde des vers.

    CGD/AMD/FKS/ASG/BK

  • SENEGAL-JAPON-CULTURE / L’ambassade du Japon accueille des œuvres d’artistes sénégalais inspirées du savoir-faire traditionnel

    SENEGAL-JAPON-CULTURE / L’ambassade du Japon accueille des œuvres d’artistes sénégalais inspirées du savoir-faire traditionnel

    Dakar, 21 fév (APS) – La résidence de l’ambassadeur du Japon au Sénégal accueille une exposition collective de sept artistes parmi lesquels six sénégalais dont les œuvres sont inspirées des savoir-faire traditionnels nippons, a constaté l’APS.

    L’exposition intitulée ‘’Artistes aux savoir-faire japonais : techniques artisanales et élévation spirituelle » montre une maitrise des techniques artisanales et témoigne d’un attachement profond au Japon, a indiqué l’ambassadeur japonais.

    Il s’agit à travers cette exposition d’avoir un aperçu sur la diversité des savoir-faire traditionnels japonais et africains, a écrit diplomate sur le catalogue de l’exposition.

    Les artistes sénégalais Aïssa Dione, Bibi Seck, Mbaye Babacar Diouf, Ousmane Ba, Seydina Issa Sow et Amy Diack s’expriment à travers diverses expressions artistiques allant du design à la sculpture en passant par la peinture.

    Les trois toiles d’Ousmane Ba, par exemple, mettent en exergue une scène de lutte à travers le cycle ‘’Combattants’’, ‘’La victoire de Samotrace’’ et ‘’La paix’’.

    Grâce à une technique picturale de pigments japonais ‘’Sumi et Iwa-énogou’’ et le papier ‘’Awa-washi’’ ‘’souple et résistant’’ fabriqué au pays du soleil levant, dit-il, il a pu retrouver la tension du choc entre les deux lutteurs qui tantôt renvoient au ‘’Sumo’’ une forme de lutte japonaise tantôt celle sénégalaise.

    Installé à Tokyo depuis cinq ans, M. Ba apprend leurs techniques picturales afin de ‘’tisser un pont culturel entre les deux pays’’.

    Cette image de lutteurs, sport traditionnel au Japon et au Sénégal, est aussi reproduite par le bédéiste Seydina Issa Sow sur une toile représentant les drapeaux des deux pays.

    La jeune Amy Diack, de son côté, s’est inspirée du style de dessin japonais, notamment les mangas pour présenter les similitudes dans l’art de la danse et du maquillage entre le Sénégal à travers le Simb et le Japon avec le ‘’Kabuki’’.

    Quant à la styliste Aïssa Dione, elle offre à voir divers articles parmi lesquels un kimono en coton biologique avec des fines rayures en soie ‘’Okujun’’, du textile ‘’Sayagata’’ tissé à la main cent pourcent soie et des coussins et poufs avec des motifs japonais ‘’Ichimatsu’’.

    Le visiteur peut aussi voir les vases en terre et en bronze de Mbaye Babacar Diouf dont les tableaux épousent la thématique de l’élévation à travers différentes couleurs et la chaise en bois rouge de Bibi Seck sur laquelle est étalé le ‘’Kyo-tatami’’, un artisanat traditionnel japonais.

    ‘’En travaillant sur cette exposition, j’ai vu qu’il y a des similitudes entre la culture japonaise et sénégalaise, l’universalité des savoir-faire parce qu’on travaille la terre, le textile, la transmission du savoir. Il y a beaucoup de points communs’’, a dit la première secrétaire de l’ambassade du Japon au Sénégal Takita Yayoï.

    ‘’Ce genre de coopération culturelle est encore timide et cela pourrait donner une occasion de réflexion pour voir des collaborations culturelles, une belle perspective’’, a-t-elle plaidé.

    FKS/AKS/OID

  • SENEGAL-LITTERATURE / Des expressions culturelles initiatiques mises en exergue par le livre ‘’From Tenda to Ajamat’’

    SENEGAL-LITTERATURE / Des expressions culturelles initiatiques mises en exergue par le livre ‘’From Tenda to Ajamat’’

    Dakar, 21 fév (APS) – Le nouvel ouvrage ‘’From Tenda to Ajamat’’ du chercheur Abdou Ndukur Kacc Ndao et de l’ethno-photographe Matar Ndour met en valeur des expressions culturelles initiatiques du Sénégal, de la Gambie et de la Guinée Bissau.

    Publié par la maison d’édition ‘’Circulo Rojo Editorial’’, le livre de 141 pages a été présenté lors d’une cérémonie de dédicace organisée mardi à Dakar.

    Il est le fruit d’une recherche anthropologique de dix ans retraçant l’itinéraire des peuples du sud-est du pays des Bassaris et des Badiaranké, appelés le ‘’Tenda’’.

    L’ouvrage rend compte de la mobilité de l’immatériel en montrant des affinités culturelles entre communautés, que les migrations ont engendrées.

    Il a été illustré par des photographies de Matar Ndour.

    Selon Abdou Ndukur Kacc Nda, chercheur associé au Laboratoire de recherche sur les transformations sociales de l’Institut fondamental d’Afrique noire (LARTES-IFAN), le livre parle aussi d’ »Ajamat », qui est une sorte d’unité culturelle des Diolas du Sénégal, de la Gambie et de la Guinée Bissau.

     »Compte tenu de la complexité culturelle, le livre parle également des Manjaks, des Sérères, des Peuls, etc. Ce sont plusieurs groupes ethniques qui sont étudiés, mais sous les rapports stricts des initiations et des systèmes initiatiques », a-t-il expliqué.

    M. Ndao soutient que l’idée à la base de l’ouvrage vise à montrer l’anthropologie de la diversité culturelle dans ces trois pays.

     »L’un des défis de cet ouvrage est de savoir comment faire pour ressortir les groupes ethniques très peu connus de leurs concitoyens comme les Badiarankés, par exemple’’, a-t-il poursuivi.

    Pour le chercheur, la spiritualité de ces ethnies a été relevée du début à la fin de l’ouvrage, pour montrer comment l’existence d’un système établi permet d’encadrer le peuple.

     »Une bonne photo, c’est une écriture. Dans ce livre, je n’ai pas fait d’illustration, mais une écriture photographique pour permettre à tout un chacun de pouvoir s’y retrouver », a indiqué l’ethno-photographe, Matar Ndour.

    Il s’agissait aussi d’éviter de verser dans l’extrémisme, mais aussi d’avoir une écriture par rapport au regard, à l’émotion et à l’engagement de ces gens dans l’ouvrage.

     »Il existe beaucoup d’interdits dans ces endroits. On n’autorise pas la prise d’image, mais nous avons fait un travail en amont avec les autorités qui étaient emballées par le projet et nous ont donné des directives par rapport à ce qui devait être fait ou pas’’, a-t-il poursuivi.

    D’après lui, ces interdictions sont faites pour le bien des gens qui ne peuvent pas prendre des images dans certains endroits, comme les bois sacrés, sans être initiés.

    AMN/SBS/FKS/ASG/OID

  • SENEGAL-USA-CINEMA / Le film « Bob Marley : One love » : retour sur la vie de l’icône du reggae, messager de paix

    SENEGAL-USA-CINEMA / Le film « Bob Marley : One love » : retour sur la vie de l’icône du reggae, messager de paix

    Dakar, 19 fév (APS) – ‘’Bob Marley : One love’’, le film du réalisateur américain Reilnaldo Marcus Green retraçant une partie de la vie du célèbre guitariste jamaïcain, icône mondiale du reggae, et de son groupe les Wailers a été projeté en avant-première, au cinéma Pathé Dakar, a constaté l’APS.

    En salle depuis mercredi, ce biopic dramatique d’1h47 mn,  met surtout l’accent sur son engagement pour la paix et pour un monde plus juste.

    Le récit de Green, réalisé quarante trois ans après la mort du chanteur, est un va-et-vient entre des flashbacks d’un enfant métisse qui a vécu avec sa mère parce que non reconnu par son père blanc et la tension politique de sa Jamaïque natale, plongée dans la violence dans les années 1970.

    Ce film produit avec le concours de la famille du chanteur mort à l’âge de trente-six ans montre l’engagement de l’icône du reggae pour qui ‘’on ne peut pas séparer la musique du message’’.

    Le film met surtout l’accent sur ‘’le messager de paix et d’unité’’ qu’a été Bob Marley, dont le message contemporain peut toujours prévaloir dans un monde de violence.

    Le musicien a échappé le 3 décembre 1976, à son domicile en Jamaïque, à une tuerie le visant ainsi que sa femme, Rita dont l’idylle est aussi au cœur de ce long métrage.

    Loin de ne relater que le succès musical planétaire de cette ‘’légende rebelle’’ dont la musique inspire des générations, le film raconte surtout ‘’la résilience de l’artiste face à l’adversité à l’origine de sa musique révolutionnaire’’ en raison du contexte politique d’alors.

    FKS/ASG/OID

  • SENEGAL-SOCIETE / Les familles des victimes du naufrage du ‘’Joola’’ réclament la gestion du musée-mémorial dédié aux disparus

    SENEGAL-SOCIETE / Les familles des victimes du naufrage du ‘’Joola’’ réclament la gestion du musée-mémorial dédié aux disparus

    Ziguinchor, 19 fév (APS) – L’Association nationale des familles des victimes et rescapés du naufrage du bateau ‘’Le Joola’’ a fait part, dimanche, à Ziguinchor (sud), de son souhait de gérer le musée-mémorial ‘’Le Joola’’.

    ‘’Nous voulons qu’une personne issue des familles des victimes du naufrage gère ce monument’’, a déclaré Elie Jean Bernard Diatta, un membre de ladite association.

    ‘’Nous demandons au chef de l’État de confier la gestion de ce monument à une personne issue des familles des victimes’’, a insisté M. Diatta lors d’une assemblée générale de l’association.

    L’ex-responsable des affaires juridiques de l’Association nationale des familles des victimes et rescapés du naufrage du bateau ‘’Le Joola’’ salue, par ailleurs, les efforts fournis par l’État du Sénégal pour le ‘’bien-être’’ des membres de ladite structure.

    ‘’L’État du Sénégal […] a beaucoup fait pour les familles des victimes du ‘Joola’‘’, a reconnu Elie Jean Bernard Diatta en citant, parmi les charges assurées par les pouvoirs publics, la prise en charge des orphelins des personnes décédées dans le naufrage du bateau en 2002.

    Ces orphelins peuvent contribuer à la gestion du musée-mémorial, propose-t-il, estimant que l’ouvrage peut aider en même temps à la prise en charge psychosociale des familles des victimes.

    Angel Boissy a été désignée présidente de l’association, pour un mandat de trois ans, en remplacement de Boubacar Ba.

    Le musée-mémorial ‘’Le Joola’’ a été construit au bord du fleuve Casamance, à Ziguinchor. Il a été inauguré en janvier dernier par le Premier ministre, Amadou Ba.

    Sa construction a démarré en décembre 2019. Elle était réclamée par les familles des victimes et des rescapés du naufrage survenu dans la nuit du 26 au 27 septembre 2002.

    Le musée-mémorial a coûté 3 milliards de francs CFA, selon le gouvernement.

    Selon un bilan fourni par les autorités sénégalaises, 1.863 personnes ont péri dans le naufrage du ‘’Joola’’. Soixante-trois passagers ont survécu à l’accident.

    MNF/FKS/ESF/ASG

  • SENEGAL-CULTURE-PROFIL / Samba Seck, l’art de concilier l’enseignement et la musique

    SENEGAL-CULTURE-PROFIL / Samba Seck, l’art de concilier l’enseignement et la musique

    Matam, 17 fév (APS) – Issu d’une famille de griots du village de Sinthiou Mogo, dans la commune de Nabadji Civol, Samba Seck concilie harmonieusement les métiers d’enseignant et de musicien depuis près de trente ans, malgré l’énorme volume de travail que requièrent ces deux activités.

    L’aventure musicale de Seck débute dans les années 90. C’est pendant cette période qu’il s’initie à la chanson et à la guitare pour ajouter une corde à son arc en devenant musicien.

    Directeur d’école depuis quinze ans à Thiancone, dans la commune d’Ogo, il a débuté sa carrière d’enseignant en 1997. Un métier selon lui difficile à allier avec celui de musicien à cause du manque de temps. ‘’Ce sont deux domaines qui demandent du temps’’, soutient-il.

    En tant qu’enseignant, il travaille presque tous les jours et il n’a que les grandes vacances pour se consacrer pleinement à la musique.

    Le natif de Sinthiou Mogo a occupé le poste d’animateur culturel de l’Association sportive et culturelle (ASC) de son village. A ce titre, il participait aux activités cultuelles organisées dans la localité pendant les grandes vacances.

    Grâce à cela, il se familiarise avec le chant, prenant facilement ses marques au fil du temps dans le milieu de la musique. Il voit ainsi s’ouvrir devant lui les portes d’une carrière artistique.

    Une guitare comme premier instrument

    A ses débuts, il s’adonnait au théâtre en parcourant les villages de la région de Matam, avec sa casquette d’animateur principal du groupe. C’est par ‘’un concours de circonstances’’ que le jeune Samba Seck rencontre le chanteur Gobi Thiam, natif aussi de Sinthiou Mogo.

    Ce musicien dont les tubes cartonnaient à l’époque dans le Fouta l’avait appelé à ses côtés, pour l’accompagner partout lors de ses concerts dans cette partie nord du Sénégal.

    C’est par la suite qu’il s’est initié à la guitare avant de démarrer une carrière solo en 1997. Avec cet instrument de musique, il se découvre d’autres talents artistiques, trouve l’inspiration et suscite l’intérêt des mélomanes.

    Il achète sa première guitare lors d’un voyage à Dakar pendant les grandes vacances, au terme de sa première année dans le métier de l’enseignement.

    Au fil des années, le jeune enseignant devient un musicien très sollicité lors des veillées culturelles organisées dans les villages, les mariages et autres cérémonies. 

    Directeur d’école et musicien 

    Vingt-sept ans après avoir débuté ses deux carrières, le chanteur devenu directeur d’école juge difficile d’allier les deux activités. Pour lui, l’enseignement et la musique ‘’demandent du temps’’.

    ‘’Ce sont deux activités qui sont très prenantes. Pour l’enseignement, il n’y a que les grandes vacances pour se reposer. Or, c’est une occasion pour moi de me consacrer à mes activités musicales. Cependant, je parvenais à jongler entre les deux, profitant parfois des week-ends pour donner des spectacles’’, souligne-t-il.

    En 2003, Samba Seck met sur pied le groupe ‘’Dialawali’’, composé d’une dizaine de membres et dont le management est assuré par des enseignants et des amis. ‘’Dialawali’’ voit ainsi le jour quelques mois après l’érection en 2006 de Matam en région.

    La région nouvellement créée devait alors participer au Festival national des arts et de la culture (FESNAC) à Ziguinchor. C’est ainsi que Seck est repéré par le directeur du Centre culturel régional de l’époque. Ce qui lui donne l’opportunité de monter son groupe pour représenter la région de Matam.

    Avec ce groupe, Samba Seck sillonne presque toute la région et même la Mauritanie avant que le groupe ne se disloque.

    En 2009, il sort son premier album intitulé ‘’Doole Fouta’’ (la force du Fouta en pulaar) dans lequel il rend hommage aux émigrés pour leur participation au développement du territoire, à travers la construction d’infrastructures scolaires, sanitaires et hydrauliques, surtout.

    En 2009, il est promu directeur d’école, ce qui plombe la promotion de son album. Depuis lors, le musicien ne sort que des singles à travers lesquels il chante la jeunesse et le développement sans oublier le folklore.

    Samba Seck a servi à Tékenguel, Hamady Hounaré, Sinthiou Babambé et Sinthiou Garba.

    Pour la suite de sa carrière de musicien, l’enseignant souhaite se lancer dans le numérique ‘’afin de mieux vendre sa musique et toucher un monde jeune et très au fait des nouvelles technologies’’.

    AT/ASB/OID/ADL/ASG/AKS

  • SENEGAL-LITTERATURE / Le roman  »Enfant iPhone », une alerte sur les dangers du téléphone portable

    SENEGAL-LITTERATURE / Le roman  »Enfant iPhone », une alerte sur les dangers du téléphone portable

    Bakel, 16 fév (APS) – Le roman de l’écrivain bakélois, Moussa Badji, intitulé ‘‘L’enfant iPhone’’, se veut une ‘’alerte’’, une ‘’conscientisation’’ et une ‘’sensibilisation’’ sur le monde ‘’du paraître’’ constaté chez de nombreux adolescents dont la possession d’un téléphone, notamment, la marque iPhone, reste un objectif à avoir à tout prix, a confié à l’APS, son auteur.

    Le livre de 181 pages paru en fin janvier aux éditions ‘’Souade Niang Author’’ basées à Dakar, retrace l’histoire d’une lycéenne âgée de dix-sept ans qui a toujours rêvé de posséder un iPhone pour être ‘’heureuse’’ dans sa vie.

    Issue d’une famille relativement aisée, Yassine, héroïne principale, veut vaille que vaille obtenir un iPhone, qui a toujours été son objectif premier durant toute sa période d’adolescente.

    ‘’Le titre est déjà révélateur de ce que je veux dire. C’est le monde que nous vivons, le monde du paraître. Chez les jeunes quand tu n’as pas d’iPhone, tu n’existes pas’’, a déclaré Moussa Badji, dans un entretien avec l’APS.

    ‘’Yassine était envoutée par le numérique (…) pour elle, sortir avec un homme revient pour ce dernier de lui acheter un téléphone iPhone. Son petit ami Issa va servir de ce vice pour bafouer sa dignité’’, raconte l’auteur.

    Selon lui, le téléphone a fini d’imposer sa puissance sur la société sénégalaise, mais également de nous ‘’coloniser’’.

    ‘’Cette marque de téléphone nous a atteint psychologiquement. Même dans les mariages, certaines imposent à leurs maris un iPhone comme cadeau’’, se désole-t-il.

    Le roman, écrit en quatre parties,  veut alerter, conscientiser et sensibiliser, mais aussi attirer l’attention des parents sur le temps que les enfants restent scotcher sur leur téléphone, selon l’auteur.

    Licencié en langue étrangère appliquée à l’université de Ziguinchor (sud) et diplômé en développement local et coopération internationale, Moussa Badji avait rejoint la France en 2018 pour poursuivre ses études. C’est au pays de Marianne qu’il a développer un penchant pour l’écriture.

    ‘’C’est en France qui j’ai basculé dans l’écriture pendant ma vie d’étudiant étranger. Je croyais que la vie était rose dans l’Hexagone, que c’était le paradis sur terre (…), mais j’ai vu d’autres réalités et je me suis mis à écrire’’, se rappelle-t-il.

    C’est ainsi qu’il fait paraître ‘’Pris au piège’’ et ‘’Douze mois pour retomber amoureux’’ en 2022 en France puis ‘’Quand le peuple veut, il le peut’’ en 2023.

    ‘’L’enfant iPhone’’ est le quatrième essai de l’écrivain de 33 ans qui s’inspire des écrivains français Alphonse de Lamartine, Victor Hugo, Aimé Césaire, des sénégalais Léopold Sédar Senghor et Fatou Diome.

    AND/FKS/ASB/AKS

  • SENEGAL-ALLEMAGNE-CINEMA / Matam : les acteurs du film  »Demba » attendus à la Berlinale

    SENEGAL-ALLEMAGNE-CINEMA / Matam : les acteurs du film  »Demba » attendus à la Berlinale

    Matam, 16 fév (APS) – Le film ‘’Demba’’ du réalisateur sénégalais Mamadou Dia sera projeté ce samedi à la 74 ème édition de Berlin international festival film, ouvert jeudi dans la capitale allemande, a appris l’APS de la maison de production ‘’Joyedidi’’.

    Les acteurs Ben Mahmoud Mbow, Awa Djiga Kane, Aïcha Talla et Mamadou Sylla vont prendre part à l’avant-première de cette production sélectionnée dans la section ‘’Rencontre’’ de la Berlinale.

    Le producteur Mada Ba, le chef opérateur Shelldon Chau et la productrice exécutive Oumou Diègane Niang seront aussi présents, précise Mamadou Dia.

    Originaire du quartier Soubalo de Matam, Ben Mbow, plus connu sous le nom de ‘’Gnilel’’, est l’acteur principal du film  »Demba » de Mamadou Dia.

    Le film, tourné entièrement dans la commune de Matam avec des acteurs de la région, a été produit par Maba Bâ et coproduit par Niko Film.

    Ben Mbow a eu à jouer comme figurant dans ‘’Baamun Nafi’’ (Le père de Nafi en pulaar), le premier long métrage du réalisateur Mamadou Dia.

    L’acteur, qui est par ailleurs chanteur, tient une bijouterie au quartier Gourel Serigne, dans la commune de Matam. Il s’active aussi dans le secteur culturel à travers des prestations théâtrales lors de festivals et événements culturels organisés dans la région.

    Le film ‘’Demba’’ retrace la vie d’un homme qui a perdu sa femme et qui a du mal à faire son deuil, le plongeant dans des difficultés qui l’empêchent de suivre le cours normal de la vie à un âge avancé, avait expliqué son réalisateur Mamadou Dia lors du clap de fin du tournage.

    L’édition 2024 de Berlin international festival film se tient du 15 au 25 février, dans la capitale allemande.

    Le jury sera présidé par l’actrice mexico-kényane, Lupita Nyongo, actrice dans le film à succès de Marvel, ‘’Black Panther’’.

    AT/FKS/ASB/SBS/ASG

  • SENEGAL-EDITION-LITTERATURE / L’ouvrage  »Deux vocations en une vie », récit du  »parcours atypique » de sœur Yolande Diémé

    SENEGAL-EDITION-LITTERATURE / L’ouvrage  »Deux vocations en une vie », récit du  »parcours atypique » de sœur Yolande Diémé

    Saint-Louis, 15 fév (APS) – Le livre ‘’Deux vocations en une vie’’ de Sœur Yolande Diémé retrace  »le parcours atypique’’ d’une enseignante qui poursuit aussi une vocation de religieuse, déclare son préfacier, l’écrivain Alpha Amadou Sy.

    L’ouvrage de 99 pages, publié aux éditions Harmattan Sénégal, a été présenté récemment à Saint-Louis (nord).

    ‘’Nous n’avons pas la chance d’avoir une femme à la fois femme d’Eglise et enseignante qui voyage de la Casamance à Saint-Louis, va en France, revient et se livre à ses deux vocations’’, a-t-il dit à la presse, à propos du choix de sœur Yolande ‘’d’écrire son parcours atypique’’.

    Faisant partie des personnes qui ont poussé cette dernière à s’essayer à l’écriture, Alpha Amadou Sy estime qu’il fallait écrire ce livre sur son cursus pour ‘’la postérité’’.

    Le livre s’est fait en un jeu de questions réponses avec l’auteure qui a eu à mettre la dernière touche, a expliqué M. Sy, professeur de philosophie à la retraite.

    Le préfacier souligne que ‘’cette femme est un modèle d’engagement pour l’école, pour sa communauté et est à offrir en exemple à la jeunesse’’.

    Il a insisté également sur son intégration réussie dans son quartier de Balacos, qui abrite son établissement ‘’Notre Dame de Lourdes’’, où elle a eu à nouer de solides relations faites de complicité avec son environnement immédiat peuplé de musulmans.

    L’écrivain rappelle également le succès enregistré avec l’installation d’une école catholique à Boudiouck, une localité habitée par des Peulh qui, au début, avaient montré une certaine réticence à l’accueillir.

    ‘’Quand on leur a expliqué ce qu’elle fait, tout est rentré dans l’ordre, et aujourd’hui, l’école grandit et est devenue un lycée qui accueille majoritairement des musulmans’’, a-t-il rappelé.

    Sœur Yolande Diémé est revenue sur son parcours marqué par son arrivée en 1955 pour la première fois à Saint-Louis où elle a fait ses études et où elle a ensuite enseigné avant d’aller en France et à son retour, elle a été en Casamance.

    Des témoignages de femmes catholiques du quartier avec qui elle a mené des activités génératrices de revenus ainsi que des hommes de lettres comme Louis Camara [lauréat du Grand prix du chef de l’Etat pour les lettres en 1996 avec son livre  »Le choix de l’Ori »] et Sabah Benjelloun ont aussi apporté leur contribution au succès de cet événement.

    L’ouvrage  »Deux vocations en une vie » a été présenté, samedi dernier, à la librairie Clairafrique de Dakar.

    AMD/FKS/SBS/ASG

  • SENEGAL-CULTURE-AMBITIONS / La maison des cultures urbaines de Matam veut s’impliquer dans la vie socioculturelle de la région

    SENEGAL-CULTURE-AMBITIONS / La maison des cultures urbaines de Matam veut s’impliquer dans la vie socioculturelle de la région

    Matam, 13 fév (APS) – La maison des cultures urbaines de Matam (MCUM), au-delà de sa mission d’animation de la vie culturelle, ambitionne de contribuer au développement de cette région du nord du Sénégal en s’impliquant dans la formation et d’autres domaines de la vie socioculturelle, a promis son administrateur, l’entrepreneur culturel Mouhamadou Thioub.

    ‘’Nous considérons que la culture, ce n’est seulement pas l’animation culturelle. La religion fait partie de la culture, l’économie aussi. Depuis le démarrage de nos activités en 2019, nous avons assisté plusieurs jeunes en les formant dans divers secteurs, grâce au soutien de nos partenaires’’, a-t-il expliqué dans un entretien avec l’APS.

    Mouhamadou Thioub a émis l’idée d’élargir les missions de la MCUM à tout projet visant à développer la région, en partant du postulat selon lequel la culture contribue beaucoup au développement.

    M. Thioub déplore les difficultés auxquelles les jeunes sont confrontés en voulant s’insérer professionnellement, après leur formation. Ils manquent généralement de moyens pour s’équiper et exercer leur métier, note-t-il. 

    ‘’Un énorme souci pour les jeunes’’

    La phase équipement ‘’constitue un énorme souci pour les jeunes’’, a insisté le cinéaste de formation, qui a regagné son pays après trois années passées au Maroc.

    ‘’On constate toujours un blocage dans ce domaine. À la fin de leur formation, les jeunes peinent à boucler les 10 % de leur budget destiné à l’équipement’’, a expliqué l’administrateur de la Maison des cultures urbaines de Matam, dont le programme d’activités comporte plusieurs projets d’animation, comme des concerts et des concours destinés aux jeunes.

    Il prévoit également des conférences religieuses pendant le ramadan, le mois du jeûne musulman, qui démarre cette année un peu avant la mi-mars, ‘’afin de faire comprendre aux gens que la culture englobe tout’’.

    Mouhamadou Thioub veut aussi relancer, avec ses collaborateurs, le Festival des arts et cultures de Matam.

    ‘’Notre volet artistique sera surtout axé sur l’organisation de concerts, pour offrir aux jeunes un cadre qui leur permettra de s’habituer à la scène et de faire bonne figure dans les concours auxquels ils auront à participer. Le ciné-club et le ciné-môme seront dédiés aux élèves, avec des projections de films dans les écoles’’, a-t-il promis.

    Un volet agricole destiné aux jeunes

    La MCUM, créée en 2019, abrite une scène pouvant être utilisée par les artistes, qui auront à leur disposition une équipe technique et de la sonorisation pour une durée de deux heures, pour leurs prestations, selon M. Thioub.

    Son administrateur assure que la maison des cultures urbaines de Matam compte lancer en même temps d’autres projets dédiés aux femmes, par le biais de formations dans le domaine du recyclage, avec la collaboration de structures de la région de Matam et d’ailleurs.

    Le programme d’activités concocté par la MCUM comporte également un volet agricole destiné aux jeunes, selon son administrateur.

    Mouhamadou Thioub a déploré le manque d’implication des collectivités territoriales dans la promotion de la culture.

    Selon lui, de nombreuses communes n’ont pas pris en compte ce secteur dans leur programme de développement.

    ‘’Nous les invitons à nouer des collaborations avec les acteurs culturels comme nous le faisons avec des structures étrangères’’, leur a-t-il recommandé.

    AT/BK/FKS/ESF