Catégorie : Culture

  • SENEGAL-ARABIE SAOUDITE-MONDE-CULTURE / L’Académie mondiale de promotion de la langue arabe organise des tests de compétence pour les  »non natifs »

    SENEGAL-ARABIE SAOUDITE-MONDE-CULTURE / L’Académie mondiale de promotion de la langue arabe organise des tests de compétence pour les  »non natifs »

    Dakar, 13 fev (APS) – L’Académie mondiale du roi Salmane pour la langue arabe (KSGAAL, en anglais) prévoit d’organiser, samedi, des tests de compétence en langue arabe pour les non natifs.

    ‘’KSGAAL a franchi la première étape de l’évaluation de la maîtrise de la langue arabe pour les locuteurs non natifs en permettant l’inscription au premier test de compétence en langue arabe (Hamzah)’’, indique l’organisation dans un communiqué relayé par l’UNA, (Union des agences de presse de l’Organisation de la coopération islamique).

    Le test aura lieu samedi sous deux formats, ajoute KSGAAL, ‘’en personne pour ceux qui se trouvent à l’intérieur du Royaume d’Arabie saoudite et virtuel pour ceux qui se trouvent à l’extérieur du Royaume’’.

    Selon les organisateurs, le test réaffirme la mission stratégique de KSGAAL de renforcer la coopération avec les entités concernées impliquées dans l’enseignement de l’arabe aux locuteurs non natifs en dehors du Royaume d’Arabie saoudite.

    Il se déroule sous la forme d’un ‘’test informatisé standardisé qui mesure la maîtrise de la langue arabe pour les locuteurs non natifs dans l’utilisation des quatre compétences linguistiques (compréhension écrite, compréhension orale, écriture et expression orale)’’, explique-t-on.

    Son objectif, ajoute le communiqué, est d’améliorer la position et le statut scientifique de la langue arabe aux niveaux local, régional et mondial.

    Ce test, reconnu mondialement, fournit en outre des informations précieuses aux universités et aux instituts d’enseignement de la langue arabe pour évaluer le niveau de compétence linguistique des étudiants issus de milieux non arabophones.

    Le test s’inscrit dans l’une des initiatives de Saudi Vision 2030 visant à renforcer la présence de la langue arabe, à soutenir sa diffusion et son utilisation.

    Il ‘’souligne également l’engagement de la KSGAAL à investir dans les opportunités de servir la langue arabe, à préserver son intégrité, à soutenir ses formes orales et écrites, à renforcer son statut mondial (…) et à faciliter son enseignement et son apprentissage à l’intérieur et à l’extérieur du Royaume’’, ajoute le communiqué.

    ABB/AKS/OID

  • SENEGAL-CULTURE / Un répertoire de 125 métiers des arts et de la culture soumis à la validation

    SENEGAL-CULTURE / Un répertoire de 125 métiers des arts et de la culture soumis à la validation

    Dakar, 8 fev (APS) – Un répertoire de 125 métiers des arts et de la culture a été soumis, jeudi, aux professionnels et entrepreneurs du secteur au cours d’un atelier de validation ouvert à Dakar par le ministre de la Culture et Patrimoine historique Aliou Sow.

    ‘’Cet atelier est une consultation avec les acteurs culturels avant de présenter le répertoire de 125 métiers des arts et de la culture au chef de l’Etat qui prendra un décret suivi de trois arrêtés du ministre de la Culture pour que cette mesure soit effective’’, a déclaré le ministre de la Culture.

    Ce travail entre dans le cadre de la prise en charge des décrets d’application relatifs à la loi sur le statut de l’artiste et des professionnels de la culture votée par l’Assemblée nationale le 30 décembre 2020 et promulguée par le président de la République le 13 mars 2021.

    Selon Aliou Sow, la mise en œuvre de ce répertoire combinée avec la création dans chaque région d’une fédération régionale des acteurs culturels [déjà effective dans les régions de Ziguinchor, Sédhiou (sud) et Kaffrine (centre)] permettra au secteur des arts d’’’entrer de plein pied dans la formalisation’’.

    ‘’Le secteur des arts souffre de l’informel, aujourd’hui on ne peut pas donner avec exactitude le nombre de cinéastes, de musiciens ou de danseurs au niveau national, et encore moins au niveau régional et départemental’’, déplore le ministre.

    Soulignant l’importance de ce répertoire des métiers du secteur des arts et de la culture, il estime qu’il permettra aux professionnels de la culture de se doter de cartes professionnelles, d’avoir des données statistiques fiables et à l’Etat de bien orienter ses subventions.

    ‘’C’est un répertoire ouvert qui est appelé à accueillir de nouveaux métiers, même après la signature du décret d’application’’, a indiqué Aliou Sow.

    La directrice des arts, Ndèye Khoudia Diagne a précisé que ce répertoire présenté aux acteurs ne prend pas en compte le secteur du cinéma, qui depuis 2004 a son propre répertoire de 65 métiers.

    Elle a expliqué que cela découle de la loi du 3 avril 2002 portant règles d’organisation des activités de production, d’exploitation et de promotion cinématographiques et audiovisuelles adoptée par le Sénégal.

    Selon la directrice des arts, le secteur de la culture totalise plus de 200 métiers.

    Président de l’Association des métiers de la musique du Sénégal, Daniel Gomez a fait savoir que les acteurs ont été impliqués dans l’élaboration de ce répertoire.

    ‘’Nous avons travaillé ensemble sur ce répertoire qui prend en compte toutes les filières. C’est important d’avoir cet outil qui nous permet de savoir quels sont les différents métiers reconnus par le ministère de la Culture et les acteurs culturels’’, a-t-il dit.

    Au mois d’août, les projets de textes d’application de la loi portant statut de l’artiste et des professionnels de la culture qui prévoit un droit à la protection sociale pour les acteurs culturels ont été soumis aux professionnels de la Culture.

    MYK/FKS/OID

  • SENEGAL-CULTURE-EDUCATION / Renaissance africaine : les jeunes invités à s’inspirer de la pensée de Cheikh Anta Diop

    SENEGAL-CULTURE-EDUCATION / Renaissance africaine : les jeunes invités à s’inspirer de la pensée de Cheikh Anta Diop

    Dakar, 7 fév (APS) – Des universitaires sénégalais ont invité, mercredi, la jeunesse africaine à s’inspirer de la pensée et de l’œuvre du professeur Cheikh Anta Diop pour le développement durable et la renaissance de l’Afrique.

    ‘’C’est important pour la jeunesse africaine aujourd’hui de s’approprier la pensée de Cheikh Anta Diop pour mener l’Afrique en avant et mener les Africains à l’épanouissement’’, a déclaré docteur Awa Bocar Ly Tall, sociologue, chercheur et membre du comité de pilotage de l’histoire générale du Sénégal.

    Mme Tall intervenait lors d’une table ronde organisée à la place du souvenir pour revisiter l’œuvre du scientifique et homme politique sénégalais sur le thème ‘’quelle stratégie de communication pour la renaissance de l’Afrique ?’’. Cheikh Anta Diop, est né le 29 décembre 1923 à Thieytou et décédé le 7 février 1986 à Dakar.

    Awa Bocar Ly Tall a rappelé que Cheikh Anta Diop disait à la jeunesse africaine qu’il n’avait fait que ‘’baliser les grandes voies’’ et que c’était à elle de ‘’les approfondir’’.

    ‘’Le principal combat de Cheikh Anta Diop était de bâtir l’Afrique sur des bases nouvelles, la mettre sur les voies d’un développement durable sur tous les plans’’, a ajouté Mme Tall, soulignant que les problèmes soulevés dans les années 1960, par Cheikh Anta Diop, persistent aujourd’hui en 2024.

    Awa Bocar Ly Tall invite les jeunes à relire ses thèses et les actualiser par rapport au contexte pour aller de l’avant.

    Selon elle, ‘’il y a une décolonisation inachevée comme le disait le professeur Iba Der Thiam et c’est à la jeunesse d’achever cette libération et Cheikh Anta Diop a donné toutes les solutions pour un interfédéral africain afin de partir de nos ressources pour se développer’’.

    ‘’Comment un pays peut être aussi riche en uranium que le Niger et avoir une population aussi pauvre, le Mali a de l’or, comment d’autres pays africains qui ont toutes les ressources pour se développer, sont-ils aussi pauvres ?’’, s’est-elle interrogée.

    L’historien et disciple de Cheikh Anta Diop, le professeur Aboubacry Moussa Lam, a suggéré la mise en place d’une fédération des pays africains telle que proposé par Cheikh Anta Diop pour ‘’peser sur le plan mondial’’.

    ‘’Le Burkina, le Mali et le Niger voient enfin la nécessité de se mettre ensemble et si on l’avait fait dans les années 1960, on en serait pas là’’, a-t-il expliqué, ajoutant que la stratégie de communication de Cheikh Anta Diop pour la renaissance africaine, c’était de ‘’doter l’Africain du savoir nécessaire pour qu’il puisse renouer avec l’histoire’’.

    Citant des propos de l’historien originaire de Thieytou dans la région de Diourbel (centre) dont le centenaire de la naissance a été célébré le 29 décembre dernier,  il a déclaré : ‘’j’ai voulu seulement armer (le jeune) en éveillant son sens critique contre les tours de passe-passe des historiens afin qu’en les lisant, il ne lui fasse plus avaler des inventions et des postulats sans qu’il ne s’en doute’’.

    ‘’Nous avons les fondements culturels mais nous avons aussi les fondements économiques et il faut s’inspirer de l’Egypte dont la force se trouvait dans son écriture qui est une forme de communication », a encore cité le professeur Lam.

    Des étudiants présents à la rencontre ont décidé ‘’d’adopter’’ la pensée du professeur Cheikh Anta Diop.

    ‘’Dans un contexte marqué par le repli identitaire, il est important de savoir qui nous sommes, d’où nous venons et ces questions sont importantes pour nous Africains afin de revigorer notre passé, de jeter les bases de l’avenir de notre continent’’, a dit Ousseynou Guèye, doctorant au département d’histoire.

    ‘’L’Afrique traverse des difficultés et cela pourrait nous permettre de nous départir de certaines situations pour que nous ayons notre mot à dire dans ce contexte géopolitique très dense’’, a-t-il ajouté.

    MFD/FKS/AB

  • SENEGAL-CINEMA-FINANCEMENT / Ousmane William Mbaye parle de la contribution ‘’déterminante’’ du FOPICA à son documentaire ‘’Ndar Saga Waalo’’

    SENEGAL-CINEMA-FINANCEMENT / Ousmane William Mbaye parle de la contribution ‘’déterminante’’ du FOPICA à son documentaire ‘’Ndar Saga Waalo’’

    Dakar, 7 fév (APS) – Le Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (FOPICA) du Sénégal a apporté une contribution ‘’déterminante’’ au documentaire ‘’Ndar Saga Waalo’’, dont la sortie est prévue en avril prochain, a déclaré son réalisateur, le cinéaste Ousmane William Mbaye.

    ‘’Le projet a convaincu le FOPICA, qui a été déterminant dans la fabrication de ce film’’, a-t-il dit lors de la projection en avant-première du documentaire de quatre-vingt-onze minutes, à Dakar.

    Selon le cinéaste, la contribution du FOPICA est arrivée au bon moment, alors que ses ‘’partenaires naturels’’, TV5 Monde et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), mettaient ‘’beaucoup de temps à entrer dans ce projet’’.

    Finalement, ‘’le FOPICA a déterminé leur [contribution]’’ dans le financement de ce film, parce qu’il leur donnait ‘’une garantie de bonne fin’’, a dit Mbaye.

    ‘’Ils (TV5 Monde et l’OIF) avaient peut-être un doute par rapport à la garantie sur la bonne fin’’ du film, le but du jeu étant que, ‘’quand on met de l’argent sur un film, il faudrait un jour’’ un retour sur investissement, explique le réalisateur du film ‘’Président Dia’’ (2012), consacré à la crise politique du 17 décembre 1962 au Sénégal.

    Cette crise opposait Mamadou Dia (1911-2009), le chef du gouvernement, à Léopold Sédar Senghor (1906-2001), le premier président du Sénégal.

    Ousmane William Mbaye, revenant sur le financement de ‘’Ndar Saga Waalo’’, signale que l’industriel Gérard Sénac, ancien directeur général de la société Eiffage Sénégal, est le premier à avoir contribué financièrement à son projet de documentaire.

    ‘’Touche artistique’’

    Mbaye évoque le soutien que lui apporte ce dernier depuis 2007, dans un contexte où ‘’la production est très compliquée’’ au Sénégal. ‘’Ndar, Saga Waalo’’ a été écrit pendant la pandémie de Covid-19, selon son réalisateur.

    ‘’Il m’a aidé à supporter [la crise sanitaire]’’, a-t-il dit en se souvenant avoir visionné beaucoup d’archives durant le confinement.

    ‘’Le projet a eu plusieurs variantes’’, à travers ‘’beaucoup d’archives’’, a ajouté le cinéaste. Il salue la ‘’générosité’’ et la ‘’disponibilité’’ des personnes intervenues dans le film.

    Qu’ils soient historiens ou Saint-Louisiens, ils ont ‘’donné du contenu au film’’, a reconnu Ousmane William Mbaye en faisant part de sa satisfaction pour ‘’la touche artistique apportée’’ au documentaire par l’artiste Pascal Nampémanla Traoré, dont la contribution porte sur le digital painting, c’est-à-dire l’emploi direct de techniques de peinture sur l’ordinateur. Cela a peut-être manqué à ses précédents films, selon lui.

    Pour le montage, Mbaye a relevé ‘’la force et le feeling’’ de la productrice Laurence Attali, qui, selon lui, a mixé l’image et le son.

    Le réalisateur estime que sans Attali, ‘’le rêve ne serait pas devenu un film’’. La musique du film a été assurée par le chanteur Baaba Maal et le percussionniste malien Cheikh Tidiane Seck. Le groupe de musique guinéen Bembeya Jazz et la chanteuse sénégalaise Aminata Fall y ont contribué.

    FKS/BK/ESF

  • SENEGAL-CINEMA-PATRIMOINE / Le documentaire ‘’Ndar, Saga Waalo’’ d’Ousmane William Mbaye, un retour sur le passé-présent ‘’riche et complexe’’ de Saint-Louis

    SENEGAL-CINEMA-PATRIMOINE / Le documentaire ‘’Ndar, Saga Waalo’’ d’Ousmane William Mbaye, un retour sur le passé-présent ‘’riche et complexe’’ de Saint-Louis

    Dakar, 7 fév (APS) – ‘’Ndar, Saga Waalo’’, le nouveau documentaire du réalisateur sénégalais Ousmane William Mbaye, est un portrait ‘’riche et complexe’’ de Ndar, le nom originel de la ville de Saint-Louis (nord), la première capitale du Sénégal bercée entre un riche passé colonial et un présent plein de questionnements sur l’avenir et la meilleure manière de préserver un héritage qui se veut universel.

    Le plan panoramique d’ouverture de ce documentaire est un instantané de l’architecture coloniale typique de Saint-Louis, depuis le pont Faidherbe servant jadis de passage aux bateaux de commerce. Une vue d’ensemble d’une ville découpée en quartiers par ses anciens édifices aux balcons légendaires.

    Le réalisateur délimite ainsi la ville de Saint-Louis, entre l’île et la langue de Barbarie, avec le quartier sud appelé Sindoné, le quartier nord ou Lodo, et enfin le célèbre Guet Ndar, le fief des pêcheurs. L’autre partie de cette région appelée ‘’le continent’’ apparaît à peine dans ce film et semble ne pas être prise en compte quand on parle de Ndar.

    La démarche du cinéaste consiste à laisser le soin de la présentation de cette ville mythique à des historiens ou des habitants de l’île, qu’ils soient autochtones (Domou Ndar) où des personnes venues d’ailleurs et appelées ‘’Doli Ndar’’.

    Le film met aussi à contribution les guides touristiques visibles partout dans la ville et leurs innombrables calèches. Tous décrivent une ville partagée entre l’ancien comptoir français qu’elle a été et un lieu de transit des esclaves sur le chemin des Amériques, ‘’une plaie’’ sur la mémoire de Saint-Louis. Une ville qui n’échappe pas au débat contemporain de plus en plus vivace sur la période coloniale, avec son lot de questionnements ayant conduit en 2017 au déboulonnement de la statue de Louis Faidherbe (1818-1889), un ancien gouverneur de l’AOF, l’Afrique occidentale française.

    Ndar est aussi une ville de ‘’refus’’

    Le documentaire de quatre-vingt-onze minutes, projeté le 31 janvier dernier à Dakar, profite de l’expertise de personnes ressources comme les historiens Boubacar Barry et Penda Mbow, de la directrice du Centre de recherche et de documentation du Sénégal à Saint-Louis, Fatima Fall. Des intervenants qui ‘’ont donné du contenu’’ à ce travail, avec des éclairages édifiants sur cette ville, son passé de négrier ou ses vestiges.

    Le film insiste sur un bâtiment à l’abandon et une petite ruelle des esclaves témoignant du passé négrier de Saint-Louis, par où sont passés beaucoup plus d’esclaves qu’on ne le croit, sur le chemin des Amériques durant la traite négrière. La situation de Saint-Louis avait ceci de particulier que même après l’abolition de l’esclavage, renseignent ces personnes ressources, des ‘’captifs’’ ont continué à servir des maisons de commerce ou sont restés ‘’esclaves de case’’ dans les foyers.

    Le réalisateur Ousmane William Mbaye, cinéaste de la mémoire, construit son film suivant une chronologie qui questionne plusieurs étapes et évènements ayant marqué Saint-Louis, capitale de l’AOF de 1895 à 1902, à l’origine réputée pour ses comptoirs commerciaux contrôlant tout le commerce, de l’embouchure à la source du fleuve Sénégal.

    ‘’Nous sommes certainement le continent le plus exploité, à cause de la détérioration des termes de l’échange’’, dit Léopold Sédar Senghor dans le film, lequel recourt à beaucoup d’images d’archives pour raconter l’histoire de Saint-Louis comme une saga épique.

    ‘’Ndar, Saga Waalo’’ est aussi une ville de ‘’refus’’, dans la mesure où son histoire évoque les résistants à la colonisation française, tels que la reine du Walo, Ndatté Yalla (1810-1860), ou le fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927), et les deux ‘’rakka’’ célèbres qu’il a faits dans le bureau du gouverneur de Saint-Louis.

    L’arrivée à Saint-Louis de Samory Touré (vers 1830-1900), considéré comme le dernier grand chef noir indépendant de l’Afrique de l’Ouest et l’un des plus grands résistants africains à la pénétration coloniale, est également évoquée dans cette mémoire singulière.

    Une double culture vécue comme ‘’un atout’’

    Le film de Mbaye, d’une esthétique remarquable, revient aussi sur la place des mulâtres, ces Saint-Louisiens nés des couples mixtes de colons et d’autochtones devenus ‘’Domou Ndar’’ ou ‘’Doli Ndar’’, dont la double culture est vécue comme ‘’un atout’’.

    Le quotidien de Saint-Louis rend compte de ce débat contradictoire sur la place de l’héritage colonial. Si certains de ses habitants veulent en finir avec cet héritage, d’autres semblent décidés à conserver cette forme d’exception, alors que de nombreux jeunes, dans le monde, continuent de se nourrir au biberon des nouvelles revendications sociales, politiques et identitaires, dont on peut penser qu’elles sont de nature à induire des transformations radicales.

    L’avenir de Ndar est devenue de même une préoccupation pour ses habitants, avec la perspective de l’exploitation des gisements de pétrole et de gaz au large de Saint-Louis, une menace potentielle sur l’activité de pêche, l’un des moteurs de l’économie de la ville.

    Le réalisateur Ousmane William Mbaye et la productrice Laurence Attali font connaître davantage cette ville tricentenaire, classée en 2000 patrimoine mondial de l’humanité par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture.

    ‘’Ndar, Saga Waalo’’ est une coproduction entre ‘’Les films Yandé’’ et l’‘’Autoproduction 2024’’. Selon son réalisateur, le film sera projeté en marge de la Biennale de l’Art africain contemporain de Dakar prévue en mai prochain.

    Ousmane William Mbaye, lauréat du Grand Prix du chef de l’État pour les arts en 2017, a réalisé de nombreux documentaires liés à la mémoire, dont ‘’Président Dia’’ (2012) et ‘’Kemtiyu Séex Anta’’ (2016), consacrés à l’ancien président du Conseil du gouvernement sénégalais, Mamadou Dia (1910-2009), et au savant et historien Cheikh Anta Diop (1923-1986).

    https://vimeo.com/903377124

    FKS/BK/ESF 

  • SENEGAL-CULTURE / Kaffrine : des œuvres d’art pour décorer la Sphère administrative

    SENEGAL-CULTURE / Kaffrine : des œuvres d’art pour décorer la Sphère administrative

    Kaffrine, 6 fév (APS) – Le ministre de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow, a remis au gouverneur de la région de Kaffrine, El Hadji Bouya Amar,  des œuvres d’art d’une valeur de 4,5 millions de francs CFA, destinées à la décoration intérieure de la sphère administrative régionale.

    Ces œuvres ont été confectionnées par cinq artistes plasticiens de la région de Kaffrine, dont El Hadji Thierno Vilane, lauréat du troisième prix d’art visuel du  dernier Festival national des arts et cultures (FESNAC), organisé à Fatick du 9 au 12 décembre 2023.

    Cette cérémonie d’aujourd’hui célèbre  « le talent  artistique et les compétences des acteurs culturels de la région de Kaffrine », a dit M. Sow lors de la remise des tableaux.

    Il a invité  »tous les Kaffrinois de tout bord, à participer à la valorisation de cette sphère, tant pour la décoration, l’embellissement, l’entretien, la préservation et la protection ».

    Aliou Sow a annoncé la tenue d’une compétition régionale de production d’arts visuels pour revaloriser le patrimoine historique de Kaffrine.

     »Bientôt, je vais lancer une compétition régionale de production d’arts visuels sur l’histoire du Beuleup Ndoucoumane (le roi du Ndoucoumane) et de Ndoucourane », a-t-il dit, assurant que tous les artistes seront primés et leurs tableaux acquis pour renforcer la décoration de la sphère administrative.

    CTS/FKS/AB/OID

     

  • SENEGAL-CULTURE / Kaffrine : les membres de la Fédération régionale des acteurs culturels installés

    SENEGAL-CULTURE / Kaffrine : les membres de la Fédération régionale des acteurs culturels installés

    Kaffrine, 6 fév (APS) – Le ministre de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow a procédé, mardi, à l’installation officielle des membres de la Fédération régionale des acteurs culturels (FERAC) de la région de Kaffrine (centre), a constaté l’APS.

    Cette nouvelle structure est chargée de fédérer toutes les associations de la région, a- t-il expliqué.

    « Nous vous félicitons d’avoir mis ce cadre, qui regroupe tous les acteurs culturels de la région. Déjà, une subvention de cinq millions francs CFA vous sera remis pour démarrer vos activités », a- t-il annoncé lors de cette cérémonie d’installation, en présence des autorités administratives, territoriales et de plusieurs acteurs culturels de la région.

    « La direction de la cinématographie, en collaboration avec le centre culturel, va procéder à une formation dans les métiers du cinéma et de l’audiovisuel et organiser également des montages de projets éligibles au Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle [FOPICA] pour vous accompagner », a indiqué le ministre Aliou Sow.

    Dans le cadre des missions confiées à la Fédération régionale des acteurs culturels, figure la relance de la création de l’orchestre régional de Kaffrine, selon Aliou Sow.

    Selon le ministre de la Culture, le président de la République a donné, cette année, « des ressources consistantes » pour l’équipement des centres culturels.

    « Je veillerai à ce qu’au moins, la région de Kaffrine en bénéficie à hauteur de 30 millions francs CFA, voire 40 millions de francs CFA », a-t-il promis.

    Le président de la Fédération régionale des acteurs culturels de Kaffrine, Fallou Ndiéguène, se dit être prêt à collaborer avec tout partenaire technique et financier et toutes les autres personnes ressources de la région, en organisant périodiquement des activités culturelles dans les communes, les départements. Il envisage même la création d’un festival régional.

    CTS/FKS/BK/AKS

  • SENEGAL-CULTURE-EMPLOIS / Richard-Toll : les autorités invitées à valoriser davantage les terres du Waalo

    SENEGAL-CULTURE-EMPLOIS / Richard-Toll : les autorités invitées à valoriser davantage les terres du Waalo

    Richard-Toll, 5 fév (APS) – Des acteurs culturels du département de Richard-Toll, dans la région de Saint-Louis (nord), ont invité les autorités à valoriser davantage les terres agricoles du Waalo, une des solutions, selon eux, pour lutter contre l’émigration irrégulière en créant plus d’emplois.

     »Les autorités doivent orienter leurs politiques vers l’agriculture en exploitant plus de terres, créant plus d’emplois pour les jeunes pour mettre fin à la vague d’émigration clandestine dont nous faisons face depuis quelques années »,  a dit Ndèye Ndiambatt Diop, coordinatrice du festival de mode » la nuit du Waalo ».

    Elle intervenait lors d’une conférence organisée ce week-end sur le thème : « émigration clandestine, causes, conséquences et solutions », dans le cadre du festival de mode  »La nuit du Walo », lancé vendredi dernier.

     »Le Waalo regorge d’un potentiel énorme de ressources humaines. Donc, l’exploitation de ces terres, peut être une des solutions, pour créer plus d’emplois dans notre pays en général et dans la zone nord en particulier », a dit de son côté Ndiack Maal, un des conférenciers.

     »La jeunesse doit être également orientée vers la formation et l’apprentissage professionnel pour avoir plus de qualification dans les métiers professionnels. Le but est de mettre fin aux départs des jeunes vers l’Europe », a ajouté M. Maal.

    Pour sa part, Ousseynou Ba, membre du comité d’organisation, a appelé les autorités à créer plus d’emplois pour les jeunes, à les pousser vers plus de responsabilités afin qu’ils ne périssent pas  »péniblement dans les eaux ».

    Lancé, vendredi, le festival de mode  »La nuit du Waalo » a pris fin, dimanche, par des visites guidées sur des sites historiques de Ndatté Yalla, au village de Nder et la  »Folie » du baron Roger.

    OG/AMD/FKS/AB/OID

  • SENEGAL-SPORT-CULTURE / Des promoteurs culturels veulent aider à relancer la lutte traditionnelle à Matam

    SENEGAL-SPORT-CULTURE / Des promoteurs culturels veulent aider à relancer la lutte traditionnelle à Matam

    Matam, 4 fév (APS) – Yiyandé Production, une entreprise culturelle de Matam (nord), nourrit l’ambition de contribuer à la relance de la lutte traditionnelle dans cette région, afin de faire revivre cette discipline « un peu délaissée » dans la zone, faute de producteurs capables d’organiser des combats.

    Le projet de relance de la lutte traditionnelle vise à contribuer « à notre manière au développement culturel de la région. Nous avons constaté que la lutte traditionnelle, dans la région, est presque morte, de même que plusieurs aspects de la culture pulaar », a indiqué l’administrateur de Yiyandé Production, Vito Ndiaye.

    S’exprimant dans un entretien avec l’APS, M. Ndiaye, dont la structure a bénéficié d’une subvention du Fonds de développement des cultures urbaines (FDCU), note que les lutteurs ne pratiquent plus ce sport dans la région de Matam faute de producteurs.

    Or, ajoute-t-il, cette discipline était jadis très pratiquée dans la zone.

     »C’est pour faire revivre ce pan du patrimoine historique que nous avons décidé de lancer ce projet, afin de permettre aux lutteurs d’être en activité et de vivre grâce à cette discipline sportive et culturelle », a expliqué le jeune entrepreneur culturel basé dans la commune de Matam.

    Pour ce faire, Yiyandé Production compte organiser des combats de lutte à l’échelle communale, départementale et régionale, selon son administrateur.

    Il espère que cela contribuera à faire revivre la lutte traditionnelle, « un aspect essentiel » de la culture pulaar, ajoutant que c’est aux acteurs culturels de faire de sorte que la lutte traditionnelle revienne au premier plan dans cette partie du pays.

    Vito Ndiaye et sa structure comptent surfer sur la perspective indiquée par le ministère de la Culture dont l’une des missions est de sauvegarder le patrimoine historique du Sénégal.

    En attendant, un appel à candidatures a été lancé par Yiyandé Production qui espère enregistrer une quarantaine de lutteurs pour pouvoir organiser deux combats chaque week-end pour le compte d’un tournoi dont la finale devrait se dérouler au stade régional de Matam.

     »En plus de l’appel à candidatures, nous allons aussi nous déplacer dans chaque commune de la région à la recherche de lutteurs pour les convaincre à participer au projet », a-t-il précisé.

    AT/BK

  • SENEGAL-DIPLOMATIE-PUBLICATION / Deux nouveaux ouvrages de Mankeur Ndiaye pour comprendre « la situation du monde »

    SENEGAL-DIPLOMATIE-PUBLICATION / Deux nouveaux ouvrages de Mankeur Ndiaye pour comprendre « la situation du monde »

    Dakar, 4 fév (APS) – L’ancien ministre des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye, actuel conseiller spécial du chef de l’Etat, vient de faire paraître deux ouvrages qui devraient permettre au lecteur de comprendre les origines du conflit russo-ukrainien et de mieux s’imprégner des orientations de la diplomatie sénégalaise.

    Le premier de ces deux ouvrages, intitulé « De l’influence de la Pérestroïka sur les relations internationales » (Panafrika, Silex, Nouvelles du Sud), est le mémoire de fin d’études présenté par l’auteur dans le cadre de sa formation à l’Ecole nationale d’administration et de la magistrature (ENAM), promotion de 1991.

    Le deuxième ouvrage que l’ancien patron de la diplomatie sénégalaise a fait paraître est intitulé « Recueil de discours à l’ONU ». Il a également été publié par les éditions Panafrika, Silex et Nouvelles du Sud), avec Moustapha Niasse comme préfacier, lui-même ancien ministre des Affaires étrangères du Sénégal.

    Ces deux publications ont été présentées lors d’une cérémonie de dédicace organisée samedi à Dakar, en présence de nombreux officiels.

    « De l’influence de la Pérestroïka sur les relations internationales », mémoire de 61 pages dont la rédaction remonte à plus de 30 ans devrait permettre « aux uns et aux autres de comprendre l’origine du conflit russo-ukrainien et les révolutions apportées par l’ancien président de l’Union Soviétique (URSS) en 1985, Mikhail Sergueïevitch Gorbatchev ».

    L’auteur cherche à apporter un éclairage aux concepts de Perestroïka (restructuration) et de Glasnost (transparence) dont ce dernier était le chantre, tout en s’attelant à « cerner la variable explicative fondamentale de tout le processus de restructuration des relations internationales d’après-guerre ».

    Il considère que les concepts de Perestroïka et de Glasnost sont des « notions clés » qui fournissent « une grille de lecture rendant intelligibles les importants changements ayant débouché sur une nouvelle configuration de la carte géopolitique mondiale ».

    « Pour le premier ouvrage, je pensais que la situation du monde d’aujourd’hui, mérite d’être bien comprise, dans ses origines », a soutenu Mankeur Ndiaye, revenant sur les raisons qui l’ont poussé à faire paraître son livre « De l’influence de la Pérestroïka sur les relations internationales ».

    La Perestroïka faisait référence à « une grande réforme de l’URSS visant à restructurer la société soviétique, tout en apportant des changements nouveaux, dans la transparence », a-t-il expliqué, avant d’ajouter : « En réfléchissant sur les contradictions du monde actuel, j’ai pensé que ce mémoire pouvait être utile pour les chercheurs, les étudiants, etc. »

    S’agissant du deuxième ouvrage, un recueil de 238 pages compilant les discours qu’il a prononcés au sein des instances de l’ONU en qualité de ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, d’octobre 2012 à septembre 2017.

    Cet ouvrage contient des discours de Mankeur Ndiaye en tant que représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en République centrafricaine et chef de la Mission multidimensionnelle intégrée pour la stabilisation dans ce pays (MINUSCA), de février 2019 à mars 2022.

    Selon lui, ce recueil de discours permet de « mieux comprendre la diplomatie sénégalaise au sein des Nations unies.

    « […] je pensais qu’il nous fallait de plus en plus des repères, et les Nations unies, c’est le lieu où s’harmonise les efforts du monde à travers les discours des chefs d’Etat ou de leurs représentants, et moi aussi j’en ai fait », d’où l’utilité de ces discours « pour une bonne compréhension de la politique étrangère du Sénégal ».

    Mankeur Ndiaye, outre ses fonctions de ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, a servi comme ambassadeur au Mali et en France. Il avait déjà publié « Diplomatie 20 ans à la Place » (2018), un ouvrage qui fait le récit de sa carrière.

    AMN/BK