Catégorie : Culture

  • SENEGAL-LUTTERATURE-NECROLOGIE / Abasse Ndione, écrivain « réaliste »

    SENEGAL-LUTTERATURE-NECROLOGIE / Abasse Ndione, écrivain « réaliste »

    Dakar, 26 jan (APS) – Le romancier sénégalais Abasse Ndione, décédé, jeudi et inhumé vendredi à Bargny sa ville natale, se définissait comme un  »écrivain réaliste’’ dont la plume ne s’intéressait qu’aux faits contemporains en analysant  »ce qui va et ce qui ne va pas »  dans son pays.

    ‘’Ce qui m’intéresse, c’est le Sénégal de maintenant, le Sénégal que je suis en train de vivre. J’analyse ce qui va et ce qui ne va pas et je soumets l’objet de mes réflexions à mes concitoyens, je suis un réaliste’’, disait-il dans un entretien accordé au journaliste Yvan Amar de Radio France internationale (RFI) en 2010 en marge de la 5ème biennale des littératures d’Afrique noire à Bordeau (France).

    Il rappelait que son roman ‘’La vie en spirale’’ était inspiré d’un fait réel qui s’est passé dans son village à Bargny. Alors qu’il était président du foyer des jeunes de la localité, trois trafiquants de chanvre indien, membres de son association, sont arrêtés par la police nuitamment en août 1973.

    ‘’Sans le savoir, je me suis senti interpellé. (…) trois voire quatre mois après, ils sont libérés et le livre +La vie en spirale est né+’’, racontait le Rufisquois dont les œuvres se nourrissent entre autres de faits connus.

    ‘’La vie en spirale’’ sera publié par les Nouvelles éditions africaines (Neas) en 1984 et réédité par le Français ‘’Gallimard’’ en 1998.

    Le roman ‘’Mbëkë mi à l’assaut des vagues de l’Atlantique’’ traite de l’émigration est publié en 2008 et adapté au cinéma par son compatriote Moussa Touré en 2012 avec le film ‘’La Pirogue’’.

    Abass Ndione disait écrire ‘’un roman tout court’’, ni de suspens, ni policier, se défendait-il.  

    ‘’Mbëkë mi’’ décrit selon lui, l’histoire de jeunes sénégalais, voire africain qui viennent au bord de l’Atlantique pour prendre des pirogues et font 1500 kilomètres pour rejoindre l’eldorado qu’est l’Europe.

    Abass Ndione, fils de pêcheur qui connaissait bien la mer pour l’avoir fréquenté et même la nuit a aussi fait des recherches et discuter avec des migrants refoulés pour écrire son livre.

    Selon lui, les départs sont mûrement réfléchis, une décision prise par tous les membres de la famille.

    L’auteur du roman ‘’Ramata’’ dont l’entrée en écriture est ‘’particulier’’, disait être infirmier parce qu’il a voulu devenir écrivain.

    Diplômé de l’Ecole des infirmiers d’Etat après une formation de deux à la suite d’un concours réussi, il exerce en Casamance d’abord avant de revenir à l’hôpital Le Dantec de Dakar.

    ‘’Très tôt, dès que j’ai lu mon premier livre +Au pays bleue+ à l’âge de 10 ans en CE2, j’ai tout de suite eu en tête de raconter des histoires. (…) A partir de cet instant le virus m’a gagné et le virus ne m’a jamais quitté, j’ai voulu toujours écrire’’, confiait-il à l’animateur de l’émission ‘’La danse des mots’’.

    Déterminé à devenir un écrivain en 1964 alors qu’il faisait la classe de troisième, Abass Ndione interpelle son professeur de littérature pour savoir les diplômes requis pour accéder à ce titre.

    ‘’Il m’avait alors dit que ce n’était pas une question de diplôme, mais de sensibilité, de culture et de maitrise de la langue avec laquelle on veut s’exprimer’’, indiquait-il.

    Abass Ndione qui a écrit, à ses début dans la littérature, deux livres en wolof finalement déchirés, s’est mi à écrire en français avec sa femme institutrice comme première lectrice.

    Celui qui voulait carrément se mettre à écrire en wolof, estimait avoir énormément de choses à dire en wolof sa langue natale qu’il ne pouvait pas dire en français.

    Abass Ndione disait écrire lentement surtout la nuit car entouré de ses sept enfants de ses dix petits-enfants.

    Il avait aussi affirmé qu’il ne pouvait être journaliste, parce qu’il  »me faut du recule, le fait immédiat, brutal ne m’intéresse pas ».  »C’est la conséquence du fait brutal qui m’intéresse’’, confiait-il.

    FKS/OID

  • SENEGAL-CULTURE-FINANCEMENT / Un incubateur mis en place à l’intention des porteurs de projets culturels

    SENEGAL-CULTURE-FINANCEMENT / Un incubateur mis en place à l’intention des porteurs de projets culturels

    Dakar, 26 jan (APS) – Le ministère de la Culture et du Patrimoine historique vient de mettre en place un incubateur destiné à devenir un « haut lieu de sélection » et de formation des porteurs de projets culturels.

    L’incubateur dénommé « Dal’ug xeltu ak kom » (Maison de formation et d’économie) a été porté sur les fonts baptismaux au cours d’une cérémonie officielle présidée jeudi par le ministre de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow.

    Il est placé sous la responsabilité de la direction des arts et a été baptisé du nom du producteur sénégalais Mamadou Konté (1948-2007), fondateur du festival « Africa fête ».

    L’incubateur se trouvant à la Maison de la culture Douta-Seck, à Dakar, « démarre avec un budget de 1,3 milliard de francs CFA », selon Aliou Sow.

    Il « va servir de haut lieu de sélection, de pré-incubation, d’incubation, de formation et de renforcement de capacités, d’orientation, mais également de coaching de porteurs de projets culturels », a expliqué M. Sow lors d’une cérémonie de lancement de la nouvelle structure.

    La cérémonie s’est déroulée en présence du directeur général du Bureau opérationnel du suivi du Plan Sénégal émergent (BOS/PSE), El Ousseyni Kane. De nombreux professionnels de la culture, toutes disciplines confondues, étaient également présents.

    « Il s’agit, à travers cet encadrement, de faire éclore le talent de ces porteurs de projets, de booster la croissance, de créer des richesses et des emplois », a précisé le ministre de la Culture et du Patrimoine historique.

    Selon lui, ce projet se veut « l’une des réponses » des pouvoirs publics « aux défis économiques dans le monde de la culture et l’une des belles expressions de la culture, secteur contributeur au produit intérieur brut à hauteur de 40 milliards, voire 50 milliards de francs CFA, et au développement socioéconomique ».

    M. Sow dit être « persuadé que l’impréparation des jeunes entrepreneurs dans la gestion de leurs projets est parfois un facteur d’échec ».

    C’est pour agir en amont contre ce constat que l’incubateur a été créé, selon lui.

    Le ministre de la Culture et du Patrimoine historique a dit aux acteurs culturels qu’ils seront éligibles à tous les fonds mis en place par l’État du Sénégal, une fois l’étape de la formation et de la structuration dépassée.

    Aliou Sow espère que les autres départements ministériels, les partenaires du Sénégal et les mécènes de la culture viendront accompagner cette « belle dynamique » à la fois culturelle, économique et sociale.

    Le directeur général du BOS/PSE a salué la mise en place de cet incubateur d’entreprises culturelles.

    El Ousseyni Kane signale que « depuis longtemps, une dimension essentielle de la culture a été occultée, à savoir l’économie de la culture ».

    Il précise que c’est le premier de neuf incubateurs prévus dans le cadre du PAP2, le programme d’actions prioritaires du Plan Sénégal émergent, lequel cible 32 projets phares prenant en compte de nombreux domaines, dont celui des industries culturelles et créatives.

    « Je voudrais faire une suggestion […] Il faut arriver à un effet de levier en créant des liens avec l’écosystème qui se développe autour de ce secteur, avec Sénégal Connect, avec l’Institut supérieur d’enseignement professionnel technique, avec Dakar Arena et les structures de financement de l’État », a recommandé M. Kane.

    Il ne s’agit pas seulement de former des personnes, mais surtout de travailler à leur insertion, a-t-il précisé.

    El Ousseyni Kane s’engage à formuler, auprès du ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération, des requêtes de financement en faveur de la culture.

    Les professionnels présents ont salué la mise en place de cet incubateur.

    La chorégraphe Mariane Niox estime que « c’est une bonne idée pour ceux-là qui sont des autodidactes du secteur, qui ont beaucoup d’idées et ne savent pas comment les gérer pour faire aboutir leur projet ». « C’est très inintéressant », dit-elle.

    FKS/BK/ESF 

  • SENEGAL-LITTERATURE-NECROLOGIE / Décès de l’écrivain sénégalais Abasse Ndione

    SENEGAL-LITTERATURE-NECROLOGIE / Décès de l’écrivain sénégalais Abasse Ndione

    Dakar, 26 jan (APS) – L’écrivain sénégalais Abasse Ndione est décédé des suites d’une maladie, jeudi, à Keur Ndiaye Lo, dans le département de Rufisque (ouest), à l’âge de 78 ans, a appris l’APS de sa famille.

    Il sera inhumé à Bargny, sa ville natale, ce vendredi, après la prière de 14 heures, selon Yaye Coumba Ndione, sa fille.

    Abasse Ndione est l’auteur du célèbre roman « La vie en spirale », publié par les NEAS du Sénégal en 1984 et les éditions Gallimard (France) en 1998.

    En 2000, il a publié « Ramata », un roman adapté au cinéma par le réalisateur congolais Léandre-Alain Baker.

    Dans le rôle principal de ce film, il y avait Katoucha Niane, une mannequin qui mourra par noyade dans la Seine (France) en 2008, à l’âge de 47 ans.

    Abasse Ndione est également l’auteur de « Mbëkë mi. À l’assaut des vagues de l’Atlantique », une nouvelle sur l’émigration irrégulière publiée en 2008 et adaptée au cinéma en 2012 par le réalisateur sénégalais Moussa Touré, sous le titre « La Pirogue ».

    Abasse Ndione, infirmier d’État, a été employé par l’hôpital Aristide-Le-Dantec de Dakar pendant plusieurs années.

    De nombreux lecteurs ont témoigné du talent de l’écrivain, de la profondeur de ses romans surtout.

    S’exprimant sur un réseau social, l’écrivaine Ndèye Fatou Kane a rendu hommage à « un grand homme, un immense écrivain ». Elle recommande de lire ou de relire ses livres.

    « Abasse Ndione écrit en français depuis toujours, même si ses premières pensées lui viennent toujours en wolof », a dit le journaliste français Yvan Amar en l’interviewant en 2010.

    « Adieu Abasse Ndione. Merci d’avoir apporté à notre littérature ce souffle nouveau que savent répandre ceux qui osent, indignent et finalement subjuguent. Tes œuvres […] ont rejoint définitivement l’éternité. Tu nous as certes quittés, mais tu ne mourras jamais », a réagi Moustapha Tambadou, un fonctionnaire du ministère de la Culture à la retraite.

    Abasse Ndione a dit dans une interview que le mot « mort » est celui de la langue française qu’il aimait le moins. « Oui, la mort parce qu’on n’y peut absolument rien, elle surviendra, tout le monde la redoute. C’est un mot que je n’aime pas […] parce que c’est la fin terrestre de toute chose », avait-il ajouté.

    FKS/ADL/ESF/BK

  • SENEGAL-MONDE-CINEMA-REACTION / Berlinale 2024: Aliou Sow félicite Mati Diop et Mamadou Dia

    SENEGAL-MONDE-CINEMA-REACTION / Berlinale 2024: Aliou Sow félicite Mati Diop et Mamadou Dia

    Dakar, 25 jan (APS) – Le ministre de la Culture et du Patrimoine historique Aliou Sow a félicité les cinéastes Mati Diop et Mamadou Dia sélectionnés dans la compétition officielle internationale de la 74ème édition du festival international du film de Berlin dénommé ‘’La Berlinale’’, réaffirmant la volonté de l’Etat de poursuivre sa politique d’appui aux  professionnels du cinéma et de l’audiovisuel.

    Mati Diop et Mamadou Dia ont été sélectionnés dans la compétition officielle internationale de la 74ème édition du festival international du film de Berlin dénommé ‘’La Berlinale’’ prévue du 15 au 24 février.

    Pour le ministre, ‘’le choix porté sur le long-métrage Dahomey de notre compatriote Mati Diop sélectionné parmi les vingt films en compétition traduit le bel élan pris par notre cinéma sur la scène internationale’’.

    Il a souligné les  »efforts » du gouvernement en matière de financement du sous-secteur cinématographique et audiovisuel depuis l’alimentation du fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuel (Fopica) en 2014 à hauteur d’1 milliard puis doublé en 2022.

    ‘’Au nom du président de la République, Premier protecteur des Arts et des Lettres (…), j’adresse mes chaleureuses félicitations à la réalisatrice Mati Diop qui, déjà avec sa première grande réalisation Atlantique, nous a valu de grandes satisfactions, notamment au Festival de Cannes 2019’’,  a déclaré M. Sow.

    Le film de Mati Diop, entre fiction et documentaire, retrace le voyage de trésors royaux d’Abomey, pris lors de la colonisation du Bénin et restitués par l’Etat français à leur pays d’origine en novembre 2021.

    Aliou Sow a également adressé ses félicitations,  »au nom du chef de l’Etat », au réalisateur Mamadou Dia dont le film  »Demba » est sélectionné à la Berlinale.

    Dans sa note d’intention, Mamadou Dia explique que ‘’Demba’ explore cette tension entre le deuil et la guérison, l’appartenance et la séparation, la santé mentale et les troubles psychiatriques, à travers la vie d’un homme d’âge mûr.

    ‘’L’idée est née d’une véritable question: comment une société qui n’a pas de mot pour +dépression+ peut-elle y faire face ?’’, s’est interrogé Mamadou Dia, réalisateur du film ‘’Baamun Nafi’’ (Le père de Nafi en fulani) qui a représenté le Sénégal dans la course aux Oscars en 2021.

    Sur les 20 films en compétition officielle, figurent le film ‘’Black tea’’ de Abderrahmane Sissako (Mauritanien-France), ‘’Mé el Aïn’’ de Meryam Joobeur (Canada-Tunisie), ‘’Pepe’’ de Nelson Calos et De Los Santos Arrias (République dominicaine-Namibie), entre autres.

    L’actrice mexicano-kényane Lupita Nyong’o qui a joué dans le célèbre film ‘’Black Panther 1 et 2 » présidera le jury de la compétition officielle de la Berlinale, indiquent les organisateurs sur le site Internet dédié à l’évènement.

    FKS/SBS/OID

  • SENEGAL-AFRIQUE-CINEMA / Katy Léna Ndiaye met à contribution le public dakarois pour approfondir la réflexion sur le franc CFA

    SENEGAL-AFRIQUE-CINEMA / Katy Léna Ndiaye met à contribution le public dakarois pour approfondir la réflexion sur le franc CFA

    Dakar, 25 jan (APS) – La réalisatrice sénégalaise Katy Léna Ndiaye a présenté son dernier documentaire intitulé ‘’L’argent, la liberté. Une histoire de franc CFA’’, mercredi, à Dakar, en avant-première au Sénégal, une opportunité pour le public sénégalais de saluer cette production pour sa contribution à la réflexion sur l’héritage colonial d’une monnaie communautaire aujourd’hui controversée.

    ‘’C’est un excellent film, très didactique, qui vient à son heure et pose de vrais problèmes’’, a réagi l’ancienne journaliste à la Radiodiffusion télévision sénégalaise et ancienne ambassadrice Adrienne Diop, qui faisait partie du public de cette avant-première.

    ‘’C’est bien pour ceux qui ne connaissent pas vraiment tout le débat et les questions qui se posent sur le franc CFA, c’est assez clair. Cela explique bien les enjeux, la problématique et comment on en est arrivé là, et peut-être où on doit aller pour mieux posséder notre économie, notre pays et nos valeurs’’, explique l’ancienne commissaire chargée du développement humain et du genre (2008-2014) à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

    Adrienne Diop rappelle que cette question débattue ‘’depuis plus de vingt ans’’ au sein de la CEDEAO est liée à la proposition de la création de l’eco, la monnaie commune que les 15 pays de cette organisation communautaire veulent mettre en place.

    ‘’C’est une nécessité que tous les pays aient la même monnaie, le processus est long, il y a des difficultés, il faut des critères de convergence et des décisions politiques aussi, ce qui n’est pas facile’’, a-t-elle fait valoir.

    Adrienne Diop considère qu’une monnaie commune est devenue une nécessité pour le commerce, l’intégration et le développement des pays membres de la CEDEAO.

    Le professeur Maguèye Kassé abonde dans le même sens en félicitant la réalisatrice qui, a-t-il dit, ‘’a réussi la gageure de prolonger le débat sur le franc CFA’’.

    ‘’Vous avez réussi à faire repartir le débat sur le franc CFA, avec des moyens didactiques et pédagogiques que je salue’’, a dit M. Kassé en s’adressant à la réalisatrice sénégalaise dont le film, estime-t-il, ‘’édifie ceux qui ne savent pas d’où vient le franc CFA’’.

    Il estime que ‘’ce film nous met devant d’énormes responsabilités, concernant le devenir de l’Afrique et ses relations asymétriques avec l’ancienne puissance coloniale, la France’’.

    Le ‘’clin d’œil’’ du film à l’art plastique

    ‘’Il y a énormément de choses à faire, notamment une nouvelle prise de conscience et une éducation de nos concitoyens’’, ajoute Maguèye Kassé.

    Il dit avoir surtout aimé, même s’il est resté sur sa faim globalement, le ‘’clin d’œil’’ que fait le film à l’art plastique en faisant intervenir l’artiste Mansour Ciss Kanakassy, concernant son projet de création d’une monnaie imaginaire dénommée afro, pour contribuer à l’élan d’unification du continent africain.

    Certains cinéphiles ont regretté l’absence de voix féminines dans ce débat qui concerne l’Afrique.

    Des intervenants déplorent que la réalisatrice n’ait interrogé aucun personnage féminin dans son film de plus de deux heures, qui a représenté le Sénégal au dernier FESPACO, le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou.

    Le documentaire de Katy Léna Ndiaye pose le débat en recueillant les avis de nombreux experts, même s’ils sont tous des hommes, dont la plupart se disent être convaincus que le maintien du franc CFA ‘’vise à asservir’’ les pays d’Afrique concernés par cette monnaie en les rendant toujours plus dépendants de l’ancien colonisateur français.

    La cinéaste interroge aussi des personnes de sa génération, dont des intellectuels comme Felwine Sarr ou Ndongo Samba Sylla.

    Elle donne également la parole à l’historien Abdoulaye Bathily, au-delà à des décideurs africains et des acteurs du maintien de cette monnaie dévaluée le 11 janvier 1994.

    À ce sujet, les témoignages des premiers chefs d’État africains tels que Félix Houphouët-Boigny (Côte d’Ivoire), Léopold Sédar Senghor (Sénégal) et Gnassingbé Eyadema (Togo) donnent une perspective historique au film de Katy Léna Ndiaye, journaliste et cinéaste ancrée dans le documentaire.

    En plus d’être dans la production, elle a déjà réalisé ‘’On a le temps pour nous’’ (2018), un documentaire consacré au rappeur et activiste burkinabè Serge Bambara, alias Smockey, mais aussi ‘’En attendant les hommes’’ (2007), dans lequel la cinéaste donne la parole aux femmes mauritaniennes, qui ont la réputation de s’affirmer.

    FKS/BK/ESF

  • SENEGAL-MONDE-CINEMA / Berlinale 2024 : le film documentaire ‘’Dahomey’’ de Mati Diop dans la compétition officielle

    SENEGAL-MONDE-CINEMA / Berlinale 2024 : le film documentaire ‘’Dahomey’’ de Mati Diop dans la compétition officielle

    Dakar, 24 jan (APS) – Le film documentaire ‘’Dahomey’’ de la réalisatrice française d’origine sénégalaise Mati Diop fait partie des vingt films de la compétition officielle internationale de la 74ème édition du festival international du film de Berlin dénommé ‘’La Berlinale’’ prévue du 15 au 24 février, a appris l’APS.

    L’actrice mexicano-kényane Lupita Nyong’o qui a joué dans le célèbre film ‘’Black Panther 1 et 2’’ présidera le jury de la compétition officielle de la Berlinale, indiquent les organisateurs sur le site Internet dédié à l’évènement.

    Le film de Mati Diop, entre fiction et documentaire, retrace le voyage de trésors royaux d’Abomey, pris lors de la colonisation du Bénin et restitués par l’Etat français à leur pays d’origine.

    Le Dahomey, ancien royaume africain, est situé sur l’actuel Bénin qui a reçu, dans le cadre de la restitution du patrimoine africain initiée par le président français Emmanuel Macron, les 26 pièces d’arts sacrés pillés dans des palais royaux lors de l’invasion des troupes coloniales françaises en 1892.

    En novembre 2021, vingt-six trésors royaux du Dahomey quittent Paris pour être rapatriés vers leur terre d’origine, le Bénin.

    La réalisatrice Mati Diop s’interroge sur comment vivre ce retour de  »ces ancêtres » dans un pays qui a dû se construire et composer avec leur absence.

    ‘’Tandis que l’âme des œuvres se libère, le débat fait rage parmi les étudiants de l’université d’Abomey Calavi’’, écrit-elle dans le synopsis du film dont la sortie est prévue en septembre 2024.

    Mati Diop réalisatrice de ‘’Atlantiques’’ a été lauréate du Grand prix du jury au festival de Cannes en 2019.

    Un autre film sénégalais est en lice dans la catégorie ‘’sélection rencontre’’ de la Berlinale 2024. Il s’agit du film ‘’Demba’’ de Mamadou Dia qui fait le portrait d’un homme de 55 ans s’apprêtant à prendre sa retraite après 30 ans de service dans la mairie de sa petite ville du Nord du Sénégal.

    Dans sa note d’intention, le cinéaste estime que ‘’Demba’ explore cette tension entre le deuil et la guérison, l’appartenance et la séparation, la santé mentale et les troubles psychiatriques, à travers la vie d’un homme d’âge mûr.

    ‘’L’idée est née d’une véritable question: comment une société qui n’a pas de mot pour +dépression+ peut-elle y faire face ?’’, se demande Mamadou Dia, réalisateur du film ‘’Baamun Nafi’’ (Le père de Nafi en fulani).

    Sur les 20 films en compétition officielle, figurent le film ‘’Black tea’’ de Abderrahmane Sissako (Mauritanien-France), ‘’Mé el Aïn’’ de Meryam Joobeur (Canada-Tunisie), ‘’Pepe’’ de Nelson Calos et De Los Santos Arrias (République dominicaine-Namibie), entre autres.

    FKS/SBS/OID

  • SENEGAL-LITTERATURE-NECROLOGIE-REACTION / Décès de Ibrahima Hane : Aliou Sow salue la trajectoire d’un « écrivain majeur »

    SENEGAL-LITTERATURE-NECROLOGIE-REACTION / Décès de Ibrahima Hane : Aliou Sow salue la trajectoire d’un « écrivain majeur »

    « Dakar, 24 jan (APS) – Le ministre de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow a rendu, mercredi, hommage à l’homme de lettres Ibrahima Hane décédé, lundi à Dakar, saluant « la trajectoire professionnelle » d’un ancien banquier devenu « un écrivain majeur » du Sénégal et de l’Afrique.

    « C’est avec une immense tristesse que j’ai appris la disparition de l’écrivain Ibrahima Hane, le lundi 22 janvier 2024. Ibrahima Hane, que sa trajectoire professionnelle de banquier, ne semblait pas destiner aux lettres, est devenu par amour de la littérature, un écrivain majeur du Sénégal et de l’Afrique », a-t-il dit dans un communiqué transmis à l’APS.

    Avec le décès de Ibrahima Hane, « s’éloigne un membre éminent d’une catégorie d’écrivains portés par l’exigence d’une écriture sans concession car malaxée dans la pâte d’un savoir dense et de lectures variées et éclectiques », selon Aliou Sow.

    « L’écrivain Ibrahima Hane, sans le vouloir et sans le rechercher, a fait valoir le ministre, se pose en modèle et en référence pour les jeunes écrivains ainsi que pour tous ceux qui ont pour vocation de faire vivre la plume ».

    Il a ajouté que « son œuvre lui survivra, vivra et influencera (…) des générations de lecteurs qui en tireront de leçons de vie et de savoir ».

    Le ministre a relevé que Malgré sa discrétion, « Ibrahima Hane a été un écrivain drapé de la grâce du classique au sens noble, c’est-à-dire un féru de savoir, un travailleur acharné et un lecteur boulimique ».

    Il a souligné que son roman « Les dieux de la brousse ne sont pas invulnérables » publié en 2022, prix spécial du jury du concours littéraire Orange du livre en Afrique en 2023, est ainsi marquée par « de solides références historiques et sociologiques impressionnantes » qui constituent le soubassement de la trame romanesque.

    Présentant ses condoléances « émues » à ses proches et à la famille des écrivains, Aliou Sow a salué la mémoire de « cet immense écrivain » dont « la force de production et de création est rarement égalée ».

    Selon le ministre, l’importance de son travail romanesque a été en particulier reconnu en 2023 au niveau international lorsqu’il fut distingué du Prix spécial du jury du Prix Orange en Afrique avec son œuvre « Les dieux de la brousse ne sont pas invulnérables », « immense fresque sur les temps coloniaux ».

    Ibrahima Hane qui a déjà une riche bibliographie avec les romans « Errance » (2016) et réédité en 2022, « Procès d’une vie » (2018), « L’écume du temps » (2020), avait des ouvrages à paraitre. Il s’agit de « L’Embrasement » (2023) en cours d’impression et « Entre courbes et méandres », une énorme production de 1019 pages qui va paraitre en 2024, a informé le ministre Aliou Sow.

    FKS/SBS/OID

  • SENEGAL-LITTERATURE-NECROLOGIE / Décès de l’écrivain Ibrahima Hane, lauréat 2023 du prix spécial Orange du livre en Afrique

    SENEGAL-LITTERATURE-NECROLOGIE / Décès de l’écrivain Ibrahima Hane, lauréat 2023 du prix spécial Orange du livre en Afrique

    Dakar, 23 jan (APS) – L’écrivain sénégalais Ibrahima Hane, lauréat du prix spécial du jury Orange du livre en Afrique 2023, est décédé, lundi, à Dakar où il a été inhumé, a appris, mardi, l’APS.

    Sur le réseau social facebook, son éditeur, le docteur Abdoulaye Diallo, directeur de L’Harmattan Sénégal, a rendu hommage à un  »immense écrivain dont l’œuvre littéraire traversera les âges’’.

    L’écrivain Sidi Mohamed Khalifa Touré a salué ‘’la singularité’’ de l’écriture de Ibrahima Hane, un  »passionné des livres ».

    ‘’Ibrahima Hane est un auteur remarquable. Voici qu’on va devoir parler de lui au passé. Mais ce sera toujours pour dire son immense talent et son œuvre immortelle’’, a dit le professeur et critique littéraire, Abdoulaye Racine Senghor. Il était vieux, mais ‘’son œuvre garde la jouvence des œuvres impérissables’’, a t-il ajouté.

    Ibrahima Hane a remporté le prix spécial du jury de la cinquième édition du ‘’Prix Orange du livre en Afrique 2023’’ avec son roman historique ‘’Les dieux de la brousse ne sont pas invulnérables’’ sorti en 2022.

    Cette fiction romanesque de plus de 400 pages se passe au temps où l’empire français dominait une partie du monde.

    Le livre raconte l’histoire de la richissime comtesse, Viviane de Villeneuve, qui en 1914 accompagnée de sa cour et de son amie, la femme du gouverneur général de l’Afrique occidentale française (AOF), débarque à Dakar.

    Sa présence met à nu la face cachée de l’administration coloniale : ses excès et ses cruautés planifiées, lit-on sur la quatrième de couverture.

    Il avait publié auparavant les romans ‘’Errance’’ (2022) et ‘’L’écume du temps’’ (2020) nominés dans plusieurs concours littéraires.

    Banquier à la retraite, Ibrahima Hane, s’est adonné essentiellement à l’écriture. En 1992, il est nominé au concours annuel de la meilleure nouvelle de langue française organisé par Radio France Internationale (RFI), ACCT et le journal ‘’Le Monde’’.

    FKS/OID

  • SENEGAL-AFIQUE-MEDIAS / La MAP signe des conventions de partenariat avec plusieurs agences africaines d’information

    SENEGAL-AFIQUE-MEDIAS / La MAP signe des conventions de partenariat avec plusieurs agences africaines d’information

    Rabat, 22 jan (APS) – Le Maghreb Arabe Presse, l’agence marocaine d’information a signé mardi à Rabat plusieurs conventions de partenariat avec des agences africaines d’information en marge de la clôture de la 7e Assemblée générale de la Fédération Atlantique des agences de presse africaine (FAAPA), a constaté l’envoyé spécial de l’APS.

    Fouad Arif, président de la FAAPA et directeur général de Maghreb Arabe Presse (MAP) a présidé la cérémonie de signature de ces accords de convention portant sur la mutualisation des efforts dans la réalisation de contenus communs, des reportage et enquêtes notamment.

    ‘’Le sens de ces accords est d’explorer la coopération sud-sud en essayant de voir dans la mesure du possible  nos agences peuvent avoir une interopérabilité’’ a expliqué François Mara le directeur de l’Agence guinéenne de presse après avoir paraphé le document.

    ‘’Nous allons voir également dans la mesure la Map pourrait nous apporter en terme de soutien,  en termes de formation et d’appuis logistiques’’ a-t-il ajouté.

    L’Agence ivoirienne de presse a renouvelé également son contrat de partenariat avec la MAP.

    ‘’Le milieu des médias est mouvant, il y a toujours des éléments à rajouter dans les contrats. A travers cette convention, nous allons échanger, partager des dépêches. S’il passe des choses importantes dans ces pays, nous privilégions les l’informations des agences sœurs’’, a expliqué Barry Sana Oumou, la directrice centrale de l’Agence ivoirienne de presse (AIP).

    Lors de cette cérémonie de clôture, l’Agence de Presse du Nigeria et l’Agence angolaise de presse ont signé également des accords de partenariat avec la Map.

    ABD/AKS

     

     

     

     

  • SENEGAL-MONDE-DROIT / Le Sénégal rejette toute idée de légalisation de l’homosexualité

    SENEGAL-MONDE-DROIT / Le Sénégal rejette toute idée de légalisation de l’homosexualité

    Dakar, 22 jan (APS) – Le Sénégal, par la voix de sa ministre de la Justice, a de nouveau exclut, lundi, à Genève, toute idée de légalisation de l’homosexualité, en réaffirmant une  »position de principe claire » sur la question des LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres)

     »(…) Pour les LGBT, je voulais rappeler solennellement, la position du Sénégal. Le Sénégal exclut toute idée de légalisation sur la question des LGBT. Le Sénégal exclut toute idée de légalisation. Et c’est pour cela que le Sénégal a rejeté beaucoup de résolutions », a notamment souligné la Garde des Sceaux  lors de l’examen de la situation des droits de l’homme au Sénégal dans le cadre de l’examen périodique universel (EPU) du Conseil des droits de l’homme des Nations unies.

     »Le Sénégal a rejeté toutes les résolutions où la question des LGBT a été incluse parce que c’est la position souveraine du Sénégal. C’est une position claire et le Sénégal dit devant ses partenaires et le dit à la communauté internationale. C’est la position de principe du Sénégal. Le Sénégal ne légalise pas les droits sur les LGBT », a insisté Aïssata Tall Sall.

    Elle a insisté sur le fait qu’au Sénégal,  »les libertés sont exercées et totalement exercées. L’usage de la force est réprimé et totalement et judiciairement réprimé ».

    Plusieurs intervenants ont salué les efforts du Sénégal pour la promotion des droits de l’homme ces dernières années. Nombreux parmi eux ont formulé des recommandations à l’Etat du Sénégal pour améliorer la situation des droits humains dans le pays.

    Ils ont par exemple invité le Sénégal à accroitre l’accès des filles des zones rurales à l’éducation, réduire la mortalité maternelle et infantile, veiller sur le principe de non-discrimination et sur la protection des minorités ».

    Les recommandations ont également trait à la réduction des surcharges dans les prisons, la sensibilisation sur les changements climatiques, la réduction de la pauvreté, la lutte contre les violences basées sur le genre, le renforcement du Comité sénégalais des droits de l’homme, la protection des personnes vivant avec un handicap entre autres.

    La situation des droits de l’homme au Sénégal est examinée, lundi, à Genève (Suisse), dans le cadre de l’Examen périodique universel (EPU) du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies.

    C’est le quatrième passage du Sénégal, après février 2009, octobre 2013 et novembre 2018, devant l’EPU, un mécanisme unique qui permet d’examiner périodiquement la situation des droits de l’homme dans les 193 États membres des Nations Unies.

    La délégation sénégalaise est dirigée par Aïssata Tall Sall, Garde des Sceaux et ministre de la Justice.

    Les trois États faisant partie du groupe de rapporteurs (troïka) pour l’examen du Sénégal sont l’Allemagne, le Kazakhstan et la Somalie.

    Le Groupe de travail sur l’EPU adoptera les recommandations faites au Sénégal, le 26 janvier. Selon la procédure, l’État examiné pourra alors indiquer sa position sur les recommandations reçues lors de l’examen.

    Le Conseil des droits de l’homme indique que le Sénégal est l’un des 14 Etats à être examiné par le Groupe de travail de l’EPU au cours de sa 44e session qui se tient du 22 janvier au 2 février 2024.

    Le Groupe de travail de l’EPU est composé des 47 États membres du Conseil des droits de l’homme, cependant, chacun des 193 États membres de l’ONU peut participer à l’examen d’un pays.

    L’EPU se fera sur la base du rapport national (informations soumises par l’État examiné) ; la compilation d’informations provenant de rapports d’experts et d’expertes des droits de l’homme, plus connus sous le nom de Procédures spéciales, d’organes créés par des traités internationaux relatif aux droits de l’homme et d’autres organismes des Nations Unies; les informations provenant d’autres parties prenantes, y compris les institutions nationales des droits de l’homme, les organisations régionales et la société civile.

    L’EPU est un mécanisme unique qui permet d’examiner périodiquement la situation des droits de l’homme dans les 193 États membres des Nations Unies.

    Depuis la première session de l’EPU en avril 2008, tous les 193 États membres ont été examinés à trois reprises dans le cadre du premier, second, et troisième cycle de l’EPU.

    Pour ce quatrième cycle de l’EPU, les États vont à nouveau ‘’énoncer les mesures qu’ils ont prises pour mettre en œuvre les recommandations faites au cours des examens précédents auxquelles ils se sont engagés à donner suite, ainsi que de mettre en évidence l’évolution récente des droits de l’homme dans le pays’’.

     

    SG/OID/AKS