Catégorie : economie

  • SENEGAL-FINANCES / Bassirou Diomaye Faye : ‘’La trajectoire d’endettement doit être rapidement inversée’’

    SENEGAL-FINANCES / Bassirou Diomaye Faye : ‘’La trajectoire d’endettement doit être rapidement inversée’’

    Dakar, 12 fév (APS) – L’endettement de plus en plus élevé du Sénégal au cours des quatre dernières années doit être rapidement inversé en vue de la préservation de la soutenabilité des finances publiques et de la sauvegarde de l’équilibre économique à long terme du pays, a dit le président de la République, lors du Conseil des ministres de ce mercredi.

    ‘’Le taux d’endettement public a connu une croissance […] alarmante’’, de 2019 à 2023, a dit le président de la République, sur la base de l’‘’Audit du rapport sur la situation des finances publiques – Gestions de 2019 au 31 mars 2024’’, publié ce mercredi par la Cour des comptes.

    En 2019, l’endettement atteignait déjà 65,59 % du PIB, puis 75,50 % en 2020, ensuite 83,58 % en 2021, puis 86,62 % en 2022, et 99,67 % en 2023, indique le communiqué du Conseil des ministres, citant l’audit de la Cour des comptes.

    ‘’Le président de la République a indiqué que cette trajectoire d’endettement doit être rapidement inversée pour préserver la soutenabilité des finances publiques et éviter de compromettre les équilibres économiques de long terme’’, rapporte le ministre de la Formation professionnelle et porte-parole du gouvernement, Amadou Moustapha Njekk Sarré.   

    ‘’Le chef de l’État assure que, face à ces constats alarmants, des mesures conservatoires et correctives doivent être prises sans délai. Tout d’abord, il est impératif de mettre fin aux rattachements irréguliers de recettes et d’assurer que toutes les recettes et dépenses soient comptabilisées de manière transparente et régulière’’, ajoute M. Sarré dans le communiqué du Conseil des ministres.

    Il note, en citant Bassirou Diomaye Faye, que ‘’le Premier ministre et le ministre des Finances et du Budget devront prendre les dispositions nécessaires pour garantir que les pratiques budgétaires respectent strictement les règles en vigueur’’.

    ‘’Ensuite, un audit approfondi sera réalisé pour [combler] les écarts observés dans la gestion des dépenses [assurées avec] des ressources extérieures’’, ajoute le communiqué du Conseil des ministres.

    ‘’Le président de la République a également souligné la nécessité de réformer la gestion des comptes spéciaux du Trésor afin de garantir que les transferts budgétaires soient effectués de manière […] transparente. En outre, il est essentiel de revoir la politique d’endettement de l’État afin d’éviter toute dette contractée en excès et de mieux gérer le surfinancement’’, lit-on dans le communiqué publié par le gouvernement après sa réunion hebdomadaire.

    Son porte-parole note qu’‘’un suivi rigoureux des emprunts devra être mis en place pour s’assurer que les fonds sont utilisés conformément aux besoins budgétaires réels’’.

    ‘’Enfin, il est impératif de produire et publier les rapports sur les dépenses fiscales dans les délais légaux. Ces rapports doivent permettre une gestion transparente et rigoureuse des exonérations fiscales, conformément aux directives de l’UEMOA’’, lit-on dans le communiqué du gouvernement.

    Il fait état de réformes dont le but sera de ‘’renforcer la confiance dans la gestion des finances publiques et [de] garantir une meilleure transparence au profit de la nation’’.

    Bassirou Diomaye Faye ‘’a demandé au Premier ministre […] de veiller à la mise en œuvre de ces réformes indispensables pour asseoir une gestion exemplaire des finances publiques et assurer la stabilité économique du pays’’.

    ESF

  • SENEGAL-PECHE-AQUACULTURE / Aquaculture : les professionnels invités à s’approprier du code de la filière

    SENEGAL-PECHE-AQUACULTURE / Aquaculture : les professionnels invités à s’approprier du code de la filière

    Louga, 12 fév (APS) – Le directeur général de l’Agence nationale de l’aquaculture (ANA), Samba Kâ, a exhorté, mercredi, les acteurs du secteur à s’approprier le code de l’aquaculture, dont il a souligné l’importance dans la structuration et la crédibilisation de la filière.

    « Ce code est un outil essentiel pour organiser et encadrer l’aquaculture au Sénégal. J’invite tous les acteurs du secteur à le connaître, à l’appliquer et à en faire un levier de développement. Une activité bien réglementée attire des investisseurs, crée des emplois et renforce la sécurité alimentaire », a-t-il déclaré.

    Intervenant lors d’un atelier de sensibilisation et de vulgarisation du code de l’aquaculture, entré en vigueur le 15 avril 2022, Samba Kâ a insisté sur « la nécessité pour les professionnels d’en maîtriser les dispositions ».

    « L’Agence nationale de l’aquaculture existe depuis 2011, après avoir succédé à l’Agence de promotion de l’aquaculture (2006-2011). Pourtant, le code n’a été promulgué qu’en 2022, ce qui a longtemps freiné la reconnaissance et le développement du secteur », a-t-il expliqué.

    Selon lui, cette initiative s’inscrit dans le cadre du Projet de gestion des ressources naturelles du Sénégal (SENRM), logé au ministère de la Pêche et de l’Environnement.

    « Elle vise à vulgariser le code auprès des acteurs à travers les régions du pays. Après Fatick, Louga accueille cette phase avant Saint-Louis, dans un processus qui couvrira sept régions dans un premier temps », a ajouté M. Kâ.

    Il a souligné que la mise en place du code de l’aquaculture vise à structurer le secteur, à attirer des investissements et à renforcer la crédibilité de l’activité.

    « Un investisseur sérieux, national ou international, exige d’abord un cadre réglementaire clair. Ce code joue le même rôle qu’un code de la route : il fixe les règles, garantit la transparence et assure la viabilité de l’activité », a-t-il indiqué.

    Le président de l’Association régionale des acteurs de la filière aquacole (ARAFA), Mouhamed Lamine Ndiaye, a salué ce qu’il considère comme une « avancée ».

    « Ce code était une demande forte des professionnels. Il nous permet d’exercer notre métier dans un cadre organisé et reconnu, et d’accéder plus facilement à des partenaires », a-t-il déclaré, appelant à « une large diffusion du texte auprès des acteurs ».

    L’atelier de Louga a réuni divers représentants du secteur, dont l’Association régionale des acteurs de la filière aquacole (ARAFA) et l’Association nationale des acteurs de la filière aquacole du Sénégal (ANAFAS) ainsi que les services techniques concernés.

    DS/ADL/BK

  • SENEGAL-GOUVERNEMENT / Le communiqué du Conseil des ministres du mercredi 12 février 2025

    SENEGAL-GOUVERNEMENT / Le communiqué du Conseil des ministres du mercredi 12 février 2025

    Dakar, 12 fév (APS) – Le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a présidé, ce mercredi 12 février 2025, la réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres, au Palais de la République.

    A l’entame de sa communication, le Président de la République a adressé ses condoléances les plus attristées au Khalif général et à la Communauté mouride, suite au rappel à Dieu, le samedi 08 février 2025, de Serigne Bassirou Mbacké Anta NIANG, Khalif de Darou Mouhty. Il a demandé au Gouvernement de prendre toutes les dispositions avec les organisateurs en vue du bon déroulement du Magal de Darou Mouhty qui sera célébré le vendredi 14 février 2025.

    Le Chef de l’Etat a largement évoqué le rapport d’audit de la Cour des Comptes relatif à la situation des finances publiques de la période de 2019 au 31 mars 2024 que le Premier Président de l’institution supérieure de contrôle des finances publiques lui a transmis. Ce rapport, basé sur des principes de transparence, offre une vue claire et exhaustive de la situation des finances publiques sur cette période et met en lumière plusieurs manquements graves qui nécessitent des actions immédiates. Tout d’abord, des rattachements irréguliers de recettes ont été identifiés. Certaines recettes ont été comptabilisées sur des exercices antérieurs, ce qui a faussé la réalité du déficit budgétaire pour certaines années. Cette situation a contribué à sousestimer les déficits budgétaires, créant ainsi un déséquilibre dans la présentation des comptes publics. Le déficit budgétaire, déjà préoccupant, a atteint des niveaux critiques au cours des dernières années. Il est passé de 9,85% en 2019 à 9,17% en 2020, 11,47% en 2021, 12,65% en 2022, et 12,30% en 2023. Cette progression rapide du déficit met en évidence la nécessité de réformes structurelles urgentes pour contenir et réduire ce déséquilibre financier historique.

    Ensuite, il a relevé que des dépenses importantes, notamment celles financées sur ressources extérieures, n’ont pas été correctement retracées dans les documents comptables et budgétaires. Ce manque de traçabilité crée des écarts importants dans le suivi budgétaire et nuit à la transparence des opérations financières de l’État. Le rapport souligne également des utilisations irrégulières des comptes spéciaux du Trésor. Des transferts budgétaires vers des services de l’État ont été réalisés sans justification claire, ce qui pose de sérieux problèmes de traçabilité des fonds publics. De plus, il a été constaté que certaines dépenses importantes ont été effectuées en dehors des procédures budgétaires établies, aggravant ainsi le manque de transparence.

    Par ailleurs, le rapport note des discordances dans la gestion de l’endettement public. Il a été révélé que des emprunts ont été contractés en excès, entraînant un sur-financement partiellement utilisé pour des dépenses sans couverture budgétaire. Cela expose les finances publiques à des risques considérables et alourdit le fardeau de la dette nationale. Ainsi, le taux d’endettement public a connu une croissance tout aussi alarmante sur la même période. En 2019, l’endettement atteignait déjà 65,59% du PIB, mais il est monté à 75,50% en 2020, 83,58% en 2021, 86,62% en 2022 pour se hisser à 99,67% en 2023.

    Le Président de la République a indiqué que cette trajectoire d’endettement doit être rapidement inversée pour préserver la soutenabilité des finances publiques et éviter de compromettre les équilibres économiques de long terme. Enfin, un autre point préoccupant est l’absence de rapport exhaustif sur les dépenses fiscales pour les années 2022 et 2023. Ce manquement notable contrevient aux directives de l’UEMOA qui exigent une évaluation régulière des exonérations fiscales accordées par l’État, rendant ainsi difficile une gestion efficace des finances publiques dans ce domaine.

    Le Chef de l’Etat a assuré que face à ces constats alarmants, des mesures conservatoires et correctives doivent être prises sans délai. Tout d’abord, il est impératif de mettre fin aux rattachements irréguliers de recettes et d’assurer que toutes les recettes et dépenses soient comptabilisées de manière transparente et régulière. Le Premier Ministre et le Ministre des Finances et du Budget devront prendre les dispositions nécessaires pour garantir que les pratiques budgétaires respectent strictement les règles en vigueur. Ensuite, un audit approfondi sera réalisé pour réconcilier les écarts observés dans la gestion des dépenses financées par des ressources extérieures.

    Le Président de la République a également souligné la nécessité de réformer la gestion des comptes spéciaux du Trésor afin de garantir que les transferts budgétaires soient effectués de manière conforme et transparente. En outre, il est essentiel de revoir la politique d’endettement de l’État afin d’éviter toute dette contractée en excès et de mieux gérer le surfinancement. Un suivi rigoureux des emprunts devra être mis en place pour s’assurer que les fonds sont utilisés conformément aux besoins budgétaires réels. Enfin, il est impératif de produire et publier les rapports sur les dépenses fiscales dans les délais légaux. Ces rapports doivent permettre une gestion transparente et rigoureuse des exonérations fiscales conformément aux directives de l’UEMOA. Ces réformes visent à renforcer la confiance dans la gestion des finances publiques et à garantir une meilleure transparence au profit de la nation. Il a demandé au Premier Ministre, Chef du Gouvernement, de veiller à la mise en œuvre de ces réformes indispensables pour asseoir une gestion exemplaire des finances publiques et assurer la stabilité économique du pays.

    Face à la recrudescence des accidents de la route, le Chef de l’Etat a demandé au Premier Ministre de veiller, avec les Ministres en charge des Transports terrestres, Forces armées, Intérieur et Sécurité publique, à l’application rigoureuse des décisions prises notamment la Circulaire primatoriale de recadrage et d’orientation en vue de prévenir les accidents de la route et d’assurer une meilleure circulation routière pour les usagers, les transporteurs et les Forces de Défense et de Sécurité.

    Le Président de la République a rappelé l’urgence de renforcer la formation des chauffeurs, d’assurer une réglementation rigoureuse de la circulation des cyclomoteurs, de faire respecter les horaires de circulation des véhicules de transport et de réorganiser le fonctionnement des gares routières, d’accélérer le renouvellement des parcs automobiles de transport et de gros porteurs mais aussi d’évaluer les actions et l’ancrage institutionnel de l’Agence nationale de Sécurité routière (ANASER). Il a demandé au Premier Ministre de placer la sécurité routière au premier rang du Plan d’action du Gouvernement.

    Dans le même élan, le Chef de l’Etat a instruit le Premier Ministre et le Ministre chargé des Infrastructures et des Transports terrestres de finaliser, avant fin mars 2025, l’évaluation rapide des projets routiers en vue du lancement prochain du nouveau « Programme national de développement des réseaux routier et autoroutier ». Il a appelé à l’équité dans le déploiement des programmes et projets routiers et autoroutiers et au développement maitrisé de la Société publique « Autoroutes du Sénégal », entité déléguée par l’Etat pour capitaliser et valoriser le patrimoine autoroutier national.

    Par ailleurs, le Président de la République a signalé l’urgence, pour l’Etat, de redéfinir le modèle économique de construction, d’exploitation et d’entretien des routes et autoroutes du Sénégal en actualisant la réglementation portant classement des infrastructures routières nationales et secondaires incluant les ouvrages de franchissement et en réexaminant les modalités de financement des infrastructures routières et de leur entretien. A cet égard, il a demandé au Ministre des Infrastructures et des transports terrestres de proposer une nouvelle politique d’entretien routier, intégrant la réhabilitation d’ouvrages de franchissement qui se sont particulièrement dégradés durant l’hivernage. A ce sujet, il a demandé au Premier Ministre de veiller au renforcement des moyens logistiques d’intervention du génie militaire qui vient toujours en appoint pour assurer avec les structures spécialisées de l’Etat la continuité de la circulation routière et le désenclavement de certaines zones du pays.

    Le Chef de l’Etat a aussi souligné la nécessité d’une revue systématique des interventions du PUDC, du PROMOVILLES, du PUMA, du FERA, de l’AGETIP, de l’ADM et des différentes collectivités territoriales en termes de réalisation de pistes rurales et de la voirie urbaine. Il a indiqué au Gouvernement que le moment est venu de consolider l’ensemble des programmes routiers, autoroutiers, de pistes de désenclavement et de voirie urbaine en vue d’une cohérence d’ensemble et d’une mise en œuvre pragmatique de la politique de l’Etat en matière de réalisation d’infrastructures routières et autoroutières, selon un chronogramme, des axes, linéaires et financements maitrisés.

    Le secteur de l’Elevage et des productions animales demeure un des piliers de l’économie nationale. Le Président de la République salue l’engagement remarquable des éleveurs et autres acteurs du secteur qui doivent être davantage soutenus pour mieux valoriser la contribution de l’Elevage et des productions animales dans la nouvelle politique de souveraineté alimentaire. Il a rappelé au Gouvernement l’urgence de veiller à l’application effective et intégrale des dispositions du Code pastoral en vue d’asseoir une meilleure évolution du secteur de l’élevage dans l’écosystème du secteur primaire et dans la richesse nationale. Il a souligné l’impératif d’accentuer, sur le terrain, les dispositifs préventifs et coercitifs de lutte contre le vol de bétail. Il s’agit aussi et surtout d’assurer un meilleur aménagement des parcours de bétail, de développer la production industrielle d’aliments de bétail, les cultures fourragères et les parcs de vaccination des ruminants ainsi que l’édification des forages pastoraux afin de limiter les conflits récurrents avec les éleveurs notés dans plusieurs localités du pays et au niveau des zones transfrontalières.

    Le Chef de l’Etat a souligné également, la nécessité d’intensifier les programmes d’amélioration des races bovines et de promotion à terme de l’autosuffisance du Sénégal en moutons, dans la perspective de la Tabaski, au regard des efforts significatifs déployés par l’Etat depuis l’année dernière.

    Il a, en outre, demandé au Gouvernement de renforcer le sous-secteur de l’aviculture par des dispositifs de financement adaptés aux entrepreneurs locaux. Le Gouvernement veillera à la modernisation des abattoirs et de leurs dispositifs d’exploitation, dans le cadre d’un programme spécial qui sera mis en œuvre à l’échelle nationale.

    Pour clore ce chapitre, le Président de la République a invité le Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage et le Secrétaire d’Etat chargé des coopératives et des organisations paysannes à prendre toutes les dispositions avec l’ensemble des éleveurs, acteurs et opérateurs de l’élevage et des productions animales, en vue du bon déroulement de la Journée nationale de l’Elevage qu’il présidera, le samedi 22 février 2024, à Kaolack.

    Evoquant son agenda diplomatique, le Chef de l’Etat a informé le Conseil de sa participation, à partir du jeudi 13 février 2025, au Sommet de l’Union africaine à Addis Abeba.

    Dans sa communication, le Premier Ministre a informé le Conseil de l’impératif de la rationalisation des agences d’exécution. En effet, la philosophie ayant guidé leur mise en place à travers la loi d’orientation en date du 04 mai 2009, a été dévoyée au fil des ans pour aboutir à une pléthore d’agences.

    Le Premier Ministre a informé qu’il a réactivé la Commission d’Evaluation des Agences d’Exécution (CEAE), dans le but de lui soumettre, dans les meilleurs délais, des propositions de rationalisation des agences d’exécution, conformément à l’engagement de réduction du train de vie de l’Etat.

    Le Premier Ministre a ensuite évoqué l’agenda des réunions et conseils interministériels, au nombre de douze (12) qu’il compte présider au cours du premier semestre 2025. Les sujets évoqués porteront notamment sur Air Sénégal, AIBD, l’éducation nationale, le pèlerinage à La Mecque édition 2025, l’économie sociale et solidaire, l’agriculture, le tourisme, le logement social, les programmes civiques et citoyens, les Jeux olympiques de la Jeunesse Dakar 2026 ainsi que la lutte contre le trafic de bois et la déforestation. Cet agenda sera ajusté en fonctions des besoins d’organisation d’autres réunions.

    Par ailleurs, le Premier Ministre a rappelé aux membres du Gouvernement l’importance à accorder à l’exécution satisfaisante du calendrier législatif qui sera marqué par une activité intense en 2025 dans le cadre de la mise en œuvre de l’Agenda de transformation systémique Sénégal 2050. Il a exhorté les Ministres à veiller scrupuleusement sur la qualité des avant-projets de textes préparés par leurs services juridiques et sur le strict respect du circuit de validation hiérarchique interne.

    Enfin, le Premier Ministre a demandé aux Ministres en charge des Infrastructures portuaires, de l’Energie, de l’Intérieur et de l’Environnement de prendre toutes les dispositions utiles pour la finalisation diligente des travaux du Port minéralier et vraquier de Bargny.

    AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES :

    • Le Ministre de l’Energie, du Pétrole et des Mines a fait une communication sur le Projet Compact électricité du Sénégal avec le MCC suite à la décision prise par le Gouvernement américain le 03 février 2025 et sur l’Etat de la phase 1 du Programme d’urgence d’électrification rurale (PUELEC) ;
    • Le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a fait le point sur l’impact de la nouvelle politique étrangère américaine sur l’économie sénégalaise et son financement ;
    • Le Ministre de l’Industrie et du Commerce a fait la situation des prix du marché du riz, de l’huile et des denrées de première nécessité ;
    • Le Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture a fait une communication sur le suivi des infrastructures de proximité prévues dans le cadre de l’organisation des JOJ Dakar 2026 ;
    • Le Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage a fait le point sur la campagne de commercialisation agricole 2025.

    AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES,

    Le Conseil a examiné et adopté :

    · Le projet de décret portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du Bureau d’Intelligence et de Prospective économique (BIPE).

    Le Ministre de la Formation Professionnelle, Porte-Parole du Gouvernement Amadou Moustapha Njekk SARRE

  • SENEGAL-COLLECTIVITES / Touba va abriter une zone industrielle et artisanale dédiée à la filière peau et cuir

    SENEGAL-COLLECTIVITES / Touba va abriter une zone industrielle et artisanale dédiée à la filière peau et cuir

    Diourbel, 12 fév (APS) – L’Agence nationale de l’aménagement du territoire (ANAT) ambitionne d’implanter à Touba  une zone industrie et  artisanale dédiée à la filière peau et cuir dont l’étude de faisabilité a fait l’objet d’une validation, mercredi, à Diourbel, a constaté l’APS.

    Des acteurs de la filière peau et cuir, des responsables des chambres consulaires et des services techniques déconcentrés ont pris part à cet atelier de validation présidé par le gouverneur adjoint de Diourbel en charge du développement, Djibril Diop.

    Le projet ZIAR (Zone industrielle et artisanale : peaux et cuirs) sera mis en œuvre par l’Agence nationale de l’aménagement du territoire (ANAT), de concert avec des services techniques de l’État et la municipalité de Touba Mosquée qui va accueillir les unités industrielles.

    À travers ce projet, « nous voulons créer, sur un continuum territorial allant de Linguère et Dahra à Ngaye Mekhé en passant par Touba, un écosystème favorable à la création de valeur ajoutée et à la transformation locale de nos matières premières », a expliqué le directeur du développement territorial de l’ANAT, Aboubakry Gollock.

    « Cette zone industrielle et artisanale que nous ambitionnons de créer se veut un espace dédié à l’émergence d’une véritable filière cuir et peau, où se côtoient artisans, petites et moyennes entreprises ainsi que des services d’appui performants », a-t-il poursuivi.

    M. Gollock a évoqué le label Touba qui constitue selon lui, un « atout commercial prometteur, porteur de potentiel en matière de création d’emplois et de richesse dans le domaine du cuir et des peaux ».

     Il souligne que le projet ZIAR ambitionne de transformer « les potentialités de la localité en opportunités concrètes ».

    Le représentant du maire de Touba a affirmé la disponibilité de la municipalité à mettre à la disposition des autorités le « foncier nécessaire » pour abriter la zone industrielle et artisanale.

    La mise en œuvre de ce projet industriel nécessitera également la contribution d’autres localités comme Louga et Kaolack, disposant elles aussi de la matière première pour la tannerie, a-t-on appris lors de l’atelier de validation.

    MS/SMD/ADL/ASG

  • SENEGAL-FINANCES-AUDIT / À la fin de l’année 2023, la dette publique du Sénégal représentait 99,67 % du PIB du pays, selon la Cour des comptes

    SENEGAL-FINANCES-AUDIT / À la fin de l’année 2023, la dette publique du Sénégal représentait 99,67 % du PIB du pays, selon la Cour des comptes

    Dakar, 12 fév (APS) – Le montant de la dette publique du Sénégal à la fin de l’année 2023 était égal à 99,67 % du produit intérieur brut (PIB) du pays, loin des 73,6 % annoncés par le gouvernement de l’époque et des 83,7 % mentionnés dans un rapport préliminaire du ministère des Finances et du Budget en 2024, a-t-on appris, mercredi, de la Cour des comptes.

    « Les travaux réalisés par la Cour [des comptes] montrent que l’encours de la dette est supérieur à celui affiché dans les documents de reddition. L’encours total de la dette de l’administration centrale budgétaire s’élève à 18.558,91 milliards de francs CFA au 31 décembre 2023 et représente 99,67 % du PIB », déclare cette institution exerçant la mission de contrôle des finances publiques.

    Elle vient de publier l’« Audit du rapport sur la situation des finances publiques – Gestions de 2019 au 31 mars 2024 », à la demande des autorités qui dirigent le pays depuis 2024.

    « À la fin de l’année 2023, la dette de l’État […] hors secteur parapublic était de 15.664 milliards, soit 83,7 % du PIB, alors qu’elle était annoncée à 13.772 milliards, soit 73,6 % du PIB. Il s’agit donc d’un supplément de dettes contractées et non publiées de près de 1.892 milliards, soit 10 % de plus du PIB », a indiqué le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, lors d’une conférence de presse donnée par le gouvernement en septembre dernier.

    « En définitive, les travaux de la Cour [des comptes ]sur la situation globale des finances publiques, en particulier l’exécution du budget général et des comptes spéciaux du Trésor, ainsi que l’endettement et la trésorerie […] ont abouti aux principales constatations suivantes : tirages sur ressources extérieures supérieurs à ceux affichés dans le rapport du gouvernement (un rapport préliminaire du gouvernement dirigé par Ousmane Sonko) ; encours de la dette supérieur à celui figurant dans le rapport du gouvernement ; disponibilités du Trésor supérieures à celles indiquées » par le ministère des Finances et du Budget, constatent les auteurs de l’audit mené par la Cour des comptes.

    À cela s’ajoutent un « montant de la dette garantie supérieur à celui présenté dans le rapport » gouvernemental, des « déficits budgétaires supérieurs aux niveaux affichés dans le rapport du gouvernement », poursuivent-ils.

    « L’encours de la dette bancaire au 31 mars 2024 et les charges futures (intérêts et autres frais à payer) s’élèvent respectivement à 2.517,14 milliards de francs CFA et 302,61 milliards », indique l’audit de la Cour des comptes.

    Ses auteurs estiment que « le remboursement de l’encours de la dette d’un montant de 2.517,14 milliards par des crédits budgétaires réduit les marges de manœuvre budgétaire de l’État ».

    Ils pensent que « les charges financières de la dette bancaire à payer, d’un montant de 302,61 milliards, auront une grande incidence sur les budgets à venir compte tenu de leur volume et de la durée des échéances ».

    « Au total, le montant de la dette garantie par l’État du Sénégal, à travers le MEPC (ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération) et le MFB (ministère des Finances et du Budget), s’élève à 2.265,45 milliards de francs CFA », indique le rapport.

    Les fonctionnaires auteurs de l’audit signalent « une importante dette bancaire contractée hors circuit budgétaire ».

    « Les engagements de l’État auprès du secteur bancaire découlent de conventions de financement signées par les différents ministres chargés des Finances qui se sont succédé. Ces engagements sont contractés en dehors de l’autorisation parlementaire et ne sont retracés ni dans les lois de finances de la période (LFI, LFR, LR) ni dans les écritures de la direction de la dette publique, service ordonnateur de la dette publique », observent-ils.

    La Cour des comptes estime que son audit a permis de faire les constats suivants : « une dette bancaire importante non retracée dans la comptabilité publique ; un service de la dette bancaire élevé ; une gestion de la dette à travers des comptes bancaires mouvementés sur ordre du ministre chargé des Finances ; une dette bancaire exposant l’État à des risques budgétaires ».

    Ce document de la Cour des comptes était très attendu par les autorités sénégalaises et les partenaires économiques et financiers de l’État, dont le Fonds monétaire international.

    Le 26 septembre dernier, des membres du gouvernement, dont le Premier ministre, Ousmane Sonko, avaient dénoncé la publication de « données erronées » par leurs prédécesseurs, Macky Sall et d’anciens ministres, concernant les comptes publics du pays.

    « Les autorités que nous avons remplacées ont menti au pays et aux partenaires en […] fournissant des données erronées », avait avait soutenu M. Sonko en parlant de données publiées entre 2019 et 2023.

    Macky Sall a rejeté l’accusation de l’actuel gouvernement selon laquelle lui et certains de ses collaborateurs auraient fait publier des données erronées, concernant les comptes publics du Sénégal.

    « Je tiens à dire que ces propos sont faux, totalement faux. Attendons que la justice confirme ou infirme avant d’accuser les gens », a soutenu M. Sall dans une interview donnée à l’agence de presse américaine Bloomberg en octobre dernier.

    « Les ministres mis en cause n’ont même pas accès à ces informations […] J’espère que nous arrêterons cette descente aux enfers et nous concentrerons sur l’essentiel. J’ai laissé un pays où les indicateurs étaient au vert. Le Fonds monétaire international a confirmé cela, un mois après que j’ai quitté le pays », s’est-il défendu.

    HK/ESF/BK

  • SENEGAL-AGRICULTURE-PERSPECTIVES / Un projet multi-acteurs pour relancer la dynamique agroforestière

    SENEGAL-AGRICULTURE-PERSPECTIVES / Un projet multi-acteurs pour relancer la dynamique agroforestière

    Dakar, 12 fév (APS) – Un projet dénommé Galileo et dont l’ambition est de promouvoir l’agroforesterie comme levier d’amélioration des performances de l’agriculture a été lancé mercredi à Dakar, sous l’égide de l’Institut de recherches agricoles (ISRA), de concert avec le centre international de recherche agronomique pour le développement (CIRAD) et *l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD).

    Le projet Galileo vise également l’amélioration des ressources des ménages, l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de ses effets ainsi que le renforcement la biodiversité.

    « L’objectif de Galileo est de s’appuyer sur de véritables approches multiacteurs pour co-développer des innovations agroforestières spécifiques à chaque contexte local et centrées sur les populations dans des systèmes agropastoraux, agroforestiers et agro-sylvo-pastoraux représentatifs de l’Afrique subsaharienne », a déclaré Ndèye Hélène Diagne, une responsable du ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage.

    D’une durée de quatre ans et financé par l’Union européenne, le projet Galileo « repose sur une approche intégrée et innovante, combinant agriculture, agroforesterie et élevage pour créer des systèmes agrosylvopastoraux résilients, productifs et durables », a expliqué Mme Diagne, représentant à cette cérémonie de lancement le ministre en charge de ce secteur, Mabouba Diagne.

    Il compte mettre en œuvre « une démarche participative et inclusive » pour amener ensemble les acteurs concernés, les chercheurs, les agriculteurs, mais aussi les organisations paysannes à travailler ensemble « pour concevoir des solutions adaptées aux réalités du terrain ».

    Le directeur général de l’Agence sénégalaise de la reforestation et de la grande muraille verte, a de son côté souligné que « cette initiative ambitieuse et porteuse d’avenir répond à des enjeux environnementaux et socio-économiques majeurs qui s’opposent avec acuité au Sénégal et au-delà ».

    « Les effets du changement climatique ne sont plus une hypothèse lointaine, mais une réalité bien tangible qui bouleverse sur nos systèmes, nos économies et surtout la vie de millions de nos concitoyens », a relevé M. Diatta, représentant du ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, Daouda Ngom.

    Selon lui, « l’agroforesterie représente une solution adéquate et durable capable de concilier productivité agricole, protection de l’environnement et résilience climatique ».

    Sékouna Diatta a aussi noté qu’ »en intégrant les arbres, les cultures et l’élevage dans le même espace, nous restaurerons la fertilité des sols, renforçons la biodiversité et améliorons la séquestration de carbone tout en offrant aux populations rurales des opportunités économiques diversifiées ».

    Le représentant de l’IRD au Sénégal, Pierre Morand, est revenu sur le montage de ce projet concernant quatre pays africains.

    « Nous avons monté collectivement, de façon participative, un grand projet de quatre ans dont l’idée principale est de relancer la dynamique agroforestière dans quatre pays africains » que sont le Sénégal, le Ghana, le Cameroun et le Kenya, a-t-il expliqué.

    M. Morand a précisé que la phase de développement du projet Galileo cible deux pays secs, le Sénégal et le Kenya, et deux pays  »très humides », le Cameroun et le Ghana, dans lesquels l’on cultive le cacao,  »pour concevoir des systèmes agroforestiers » aptes à faire face au changement climatique.

    CS/BK/ASG

  • SENEGAL-ENTREPRENARIAT-FORMATION / La Chambre de commerce de Dakar veut aider près de 400 entreprises en gestion financière et comptable

    SENEGAL-ENTREPRENARIAT-FORMATION / La Chambre de commerce de Dakar veut aider près de 400 entreprises en gestion financière et comptable

    Dakar, 12 fév (APS) – La Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar (CCIAD) s’est engagée, mercredi, à accompagner près de 400 entreprises, dont des groupements de femmes et de jeunes, à se former en gestion financière et comptable pour accroître leur croissance.

    Elle en a pris l’engagement, lors du lancement d’un programme d’assistance technique en gestion comptable et financière gratuit pour les entrepreneurs cooptés par la CCIAD, ce mercredi, à Dakar.

    Ce programme est initié dans le cadre d’un partenariat avec le Fonds de développement et de solidarité municipale (FODEM), le centre de gestion agréé, la GIZ (Coopération allemande) et la Banque mondiale.

    « Nous le savons tous : disposer d’états financiers clairs et bien structurés est une nécessité absolue pour toute entreprise. En d’autres termes, c’est un véritable passeport pour la croissance et la durabilité », a déclaré Ibrahima Lô, vice-président de la CCIAD.

    Il a expliqué que de tels documents, en plus d’être une « obligation administrative », restent avant tout « un outil de gestion, de transparence et de prise de décision ».

    Selon M. Lô, les états financiers d’une entreprise lui permettent « d’accéder » au financement, « d’attirer » des investisseurs et de « planifier l’avenir avec certitude et sérénité ».

    « Un accompagnement visant à aider les entreprises à obtenir et structurer leurs états financiers me semble essentiel pour leur développement et leur pérennité », a-t-il dit.

    Si la première cohorte concerne 75 entreprises, l’objectif consiste à en accompagner 400 au total.

    Le vice-président de la CCIAD a souligné que cette initiative a été motivée par un constat général selon lequel de nombreuses entreprises, notamment les petites et moyennes entreprises (PME), rencontrent encore des difficultés dans l’établissement de ces documents.

    Ces difficultés, de l’avis de Ibrahima Lô, sont liées aux ressources financières et humaines limitées et à un manque d’expertise comptable.

    « En tant qu’institution consulaire de Dakar, notre engagement aujourd’hui est de créer un environnement où chaque entreprise, quelle que soit sa taille, peut prospérer en s’appuyant sur des bases financières solides et avoir une gestion financière saine et transparente, condition indispensable à son succès et à sa croissance », a-t-il indiqué.

    Ce programme vise également à renforcer l’accès au financement pour la formalisation comptable.

    « L’accès au financement constitue un défi majeur pour les entrepreneurs sénégalais. Pourtant, un élément fondamental conditionne cette accessibilité : la formalisation comptable », a souligné Aminata Diop Samb, la directrice générale du FODEM.

    Elle a révélé que moins de 3 % des entreprises au Sénégal respectent actuellement une comptabilité conforme aux normes en vigueur.

    « Face à cette réalité, le FODEM, en tant qu’outil stratégique de la Ville de Dakar, s’engage activement dans la structuration des entreprises locales afin de renforcer leur accès aux opportunités de financement », a soutenu Mme Samb.

    Elle précise que la solution proposée pour accompagner ces entreprises s’articule autour de quatre axes stratégiques portant sur un accompagnement comptable et fiscal sur mesure, la digitalisation des processus comptables et la formation continue ainsi que la mise en conformité facilitée.

    MFD/HB/ASG/BK

  • SENEGAL-FINANCES / L’audit de la Cour des comptes confirme les allégations de publication de ‘’données erronées’’

    SENEGAL-FINANCES / L’audit de la Cour des comptes confirme les allégations de publication de ‘’données erronées’’

    Dakar, 12 fév (APS) – La Cour des comptes confirme, dans un rapport publié mercredi, les allégations faites par le gouvernement en septembre dernier, selon lesquelles des ‘’données erronées’’ ont été publiées entre 2019 et 2023, concernant la dette et le déficit publics du Sénégal.

    Elle a rendu public le ‘’Rapport définitif sur la situation des finances publiques – Gestions de 2019 à mars 2024’’.

    ‘’Les travaux de la Cour [des comptes] ont permis de relever les constatations ci-après : des discordances sur les données de l’amortissement, de l’encours de la dette publique et des disponibilités bancaires ; des anomalies constatées dans les surfinancements ; des pratiques impactant la trésorerie de l’État ; des manquements dans la gestion des dépôts à terme’’, lit-on dans ce document de 57 pages.

    L’institution exerçant une mission de contrôle des finances publiques signale l’existence d’‘’un reliquat de l’emprunt obligataire de 2022 non versé au Trésor public’’, d’‘’une dette garantie non exhaustive’’, d’‘’une dette bancaire importante, contractée hors circuit budgétaire’’, de ‘’déficits budgétaires supérieurs à ceux affichés dans les documents de reddition’’, et d’‘’un encours de la dette supérieur au montant figurant dans les documents de reddition’’.

    Les auteurs de l’audit relèvent ‘’des discordances sur les données de l’amortissement, de l’encours de la dette publique et des disponibilités bancaires’’.

    ‘’Les données sur l’amortissement de la dette de 2019 à 2023 indiquées dans le rapport du gouvernement ne sont pas concordantes avec celles des PLR/LR (projets de loi de règlement/lois de règlement)’’, ajoutent-ils.

    L’audit de la Cour des comptes révèle que ‘’l’encours de 13.773 milliards de francs CFA de la dette de l’administration centrale au 31 décembre 2023 […] est différent de celui de 13.854 milliards de francs CFA retracé dans le PLR 2023, soit un écart de 81 milliards’’.

    ‘’Cet écart porte sur la dette intérieure et concerne les bons du Trésor en compte de dépôt, ainsi que les bons du Trésor par adjudication de courte durée (inférieure à un an) qui n’ont pas été remboursés dans l’année et, par conséquent, intègrent l’encours.’’

    ‘’Par ailleurs, signale la Cour des comptes, l’encours présenté dans le rapport du gouvernement n’inclut pas celui de la dette bancaire hors cadrage et certains tirages sur les ressources extérieures.’’

    Les auteurs du rapport d’audit estiment que ‘’la situation des disponibilités de l’État transmise à la Cour par le Trésorier général est arrêtée à 278,47 milliards de francs CFA au 31 décembre 2023, alors que le rapport du gouvernement indique un solde de 173,6 milliards, soit un écart de 104,87 milliards’’.

    ‘’Le Trésorier général admet que le compte est bien ouvert à son nom’’

    L’audit de la Cour des comptes signale que ‘’la circularisation auprès de la banque BA révèle l’existence d’un solde créditeur au 31 décembre 2023 d’un montant de 479.607.713 francs CFA du compte n° 80130730000 ouvert au nom du Trésorier général mais non communiqué par le Trésor’’.

    Le document fait mention d’‘’un solde au 31 décembre 2023 de 3.141 francs CFA en lieu et place de 15.000.003.141 francs CFA enregistré au compte n° 80080030000 ouvert au nom de l’État du Sénégal et géré par le ministre chargé des Finances, que le Trésorier général a indument intégré dans ses disponibilités’’.

    ‘’Au total, les disponibilités du Trésor au 31 décembre 2023 sont arrêtées à 263,95 milliards de francs CFA’’.

    ‘’Le Trésorier général admet que le compte est bien ouvert à son nom. Il ajoute que ‘le solde dudit compte ouvert dans les livres de la banque BA au 31 décembre 2023 est bien de 15.000.000.141 francs CFA. Ce solde résulte de la réalisation d’une opération de trésorerie (mouvement de fonds) constatée le 29 décembre 2023 dans ses livres’’, lit-on dans le rapport d’audit.

    La Cour des comptes ajoute qu’‘’il est constaté que le montant de 15.000.000.000, qui fait la différence, est passé au crédit du compte en début d’année 2024 (03 janvier 2024)’’. ‘’Ce qui résulterait d’un problème technique au niveau de la banque. Sur cette base, il est sollicité de la Cour des comptes le rajout de ce montant aux disponibilités du Trésorier général au 31 décembre 2023, qui doivent ressortir à un montant de 278,47 milliards de francs CFA.’’

    ‘’La Cour souligne que le relevé transmis par la banque affiche un solde de 479.607.713 francs CFA à la date du 31 décembre 2023. En réalité, le Trésorier général a procédé le 29 décembre 2023, à partir de son compte règlement ouvert à la BCEAO, à un virement d’un montant de 15.000.000.000 dans le compte n° 80130730000 ouvert à son nom dans les livres de la banque BA’’, ajoutent les auditeurs.

    Ils affirment que ‘’ce virement positionné le 2 janvier 2024 est transféré le même jour dans le compte n° 80080030000 ouvert au nom de l’État du Sénégal dans la même banque et géré par le ministre chargé des Finances’’.

    ‘’Le montant est aussitôt utilisé pour payer des dépenses non autorisées au profit de divers fournisseurs. En définitive, la Cour retient le solde de 479.607.713 francs CFA au 31 décembre 2023. Ce solde n’a pas varié en fin janvier 2024’’, lit-on dans le rapport.

    ‘’Toutes les conséquences judiciaires seront rigoureusement tirées’’

    Ce document de la Cour des comptes était très attendu par les autorités sénégalaises et les partenaires économiques et financiers de l’État, dont le Fonds monétaire international.

    Le 26 septembre dernier, des membres du gouvernement, dont le Premier ministre, Ousmane Sonko, avaient dénoncé la publication de ‘’données erronées’’ par leurs prédécesseurs, Macky Sall et d’anciens ministres, concernant les comptes publics du pays.

    ‘’Les autorités que nous avons remplacées ont menti au pays et aux partenaires en […] fournissant des données erronées’’, avait soutenu M. Sonko en parlant de données publiées entre 2019 et 2023.

    La dette publique et le déficit budgétaire du pays sont plus élevés que ce qui a été publié et communiqué aux partenaires de l’État par l’ex-président de la République et son gouvernement, concernant la période 2019-2023, avait dit le Premier ministre sur la base d’un rapport préliminaire consacré aux finances publiques.

    ‘’Le déficit budgétaire a été annoncé à une moyenne de 5,5 % du PIB durant la période 2019-2023, mais, en réalité, il a été en moyenne de 10,1 %, soit près du double’’, avait dit le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr.

    ‘’La dette publique a été annoncée en moyenne de 65,9 % du PIB durant la période 2019-2023 mais, en réalité, elle a été en moyenne de 76,3 % du PIB en raison des déficits publics plus élevés que ce qui a été publié’’, avait-il signalé.

    ‘’À la fin de l’année 2023, la dette de l’État […] hors secteur parapublic était de 15.664 milliards, soit 83,7 % du PIB, alors qu’elle était annoncée à 13.772 milliards, soit 73,6 % du PIB. Il s’agit donc d’un supplément de dettes contractées et non publiées de près de 1.892 milliards, soit 10 % de plus du PIB’’, avait soutenu M. Sarr.

    ‘’Il est vrai qu’il ne m’appartient pas […] de juger de l’effectivité des faits. Il appartiendra aux autorités judiciaires et policières de les déterminer. C’est leur travail. Ce que je peux dire, c’est que ce sera fait avec le maximum de rigueur, de transparence et sous réserve des règles du principe de la présomption d’innocence’’, avait assuré Ousmane Diagne, le ministre de la Justice.

    ‘’Toutes les conséquences judiciaires seront rigoureusement tirées, les faits seront décortiqués de manière […] transparente, claire et objective, les responsabilités situées, et les personnes susceptibles d’avoir eu à commettre des faits contraires [à] la loi pénale en subiront les conséquences’’, avait soutenu M. Diagne.

    ‘’J’ai laissé un pays où les indicateurs étaient au vert’’

    Macky Sall a rejeté l’accusation de l’actuel gouvernement selon laquelle lui et certains de ses collaborateurs auraient fait publier des données erronées, concernant les comptes publics du Sénégal.

    ‘’Je tiens à dire que ces propos sont faux, totalement faux. Attendons que la justice confirme ou infirme avant d’accuser les gens’’, a soutenu M. Sall dans une interview donnée à l’agence de presse américaine Bloomberg en octobre dernier.

    ‘’Les ministres mis en cause n’ont même pas accès à ces informations […] J’espère que nous arrêterons cette descente aux enfers et nous concentrerons sur l’essentiel. J’ai laissé un pays où les indicateurs étaient au vert. Le Fonds monétaire international a confirmé cela, un mois après que j’ai quitté le pays’’, s’est-il défendu.

    La Cour des comptes précise que ‘’les faits relatés dans le présent rapport, présumés constitutifs de fautes de gestion, de gestions de fait ou d’infractions à caractère pénal, feront l’objet, le cas échéant, de déférés, de référés ou de déclarations provisoires de gestion de fait’’.

    L’audit a été fait à la demande des nouvelles autorités sénégalaises, à la suite de l’élection présidentielle de mars 2024.

    Il a été conduit après que le ministre des Finances et du Budget a transmis à la Cour des comptes un rapport sur la situation des finances publiques couvrant la période allant de 2019 au 31 mars 2024.

    ‘’L’objectif général de l’audit est de s’assurer que le rapport produit par le gouvernement rend compte fidèlement de la situation budgétaire et financière de l’État, de 2019 au 31 mars 2024’’, rappellent les fonctionnaires auteurs de l’audit.

    HK/ESF/ASG

  • SENEGAL-SOCIETE-ISLAM / Le CICES va abriter une conférence sur la Zakat, le 16 février

    SENEGAL-SOCIETE-ISLAM / Le CICES va abriter une conférence sur la Zakat, le 16 février

    Dakar, 12 fév (APS) – Le Centre islamique de formation et de documentation (CIFOD) organise une conférence « enrichissante » sur la Zakat, un pilier fondamental de l’islam, dimanche prochain, à partir de 9 heures, au CICES, à Dakar.

    Dans un communiqué transmis à l’APS, le CIFOD explique que « cette conférence vise à sensibiliser et discuter des moyens d’institutionnaliser la Zakat au Sénégal, afin de promouvoir l’entraide et la solidarité au sein de notre société ».

    Elle sera animée par un expert en finance islamique et en sociologie qui « va partager ses connaissances sur l’importance de la Zakat et sur les mécanismes de son institutionnalisation au Sénégal ».

    OID/HB/BK

  • SENEGAL-FINANCES / En 2022, le directeur général du budget a ordonné des décaissements sur un compte public dont il n’est pas gestionnaire, selon la Cour des comptes

    SENEGAL-FINANCES / En 2022, le directeur général du budget a ordonné des décaissements sur un compte public dont il n’est pas gestionnaire, selon la Cour des comptes

    Dakar, 12 fév (APS) – Le directeur général du budget, bien que n’étant pas gestionnaire du compte de dépôt CAP/Gouvernement destiné à la mise en œuvre des projets et programmes de l’État, a donné l’ordre au Trésorier général d’y effectuer des décaissements, l’une des « anomalies » relevées par la Cour des comptes dans son « Audit du rapport sur la situation des finances publiques – Gestions de 2019 au 31 mars 2024 ».

    « Des décaissements sont effectués en 2022 par le Trésorier général sur ordre du directeur général du budget, qui n’est pas le gestionnaire du compte », observe la mission d’audit de la Cour des comptes.

    Elle rappelle que le compte de dépôt CAP/Gouvernement a été créé le 25 juin 2012 au profit de la Cellule d’appui à la mise en œuvre des projets et programmes.

    Ce compte a été créé dans le but de « contribuer à l’amélioration du niveau et de la qualité d’exécution des projets et programmes ».

    Il a été ouvert dans les livres de la Trésorerie générale et devait être « mouvementé » par le directeur de l’ordonnancement des dépenses publiques.

    Par la suite, « d’importantes ressources d’un montant de 1.343,5 milliards de francs CFA sont décaissées à travers ce compte », constate la Cour des comptes.

    Les décaissements effectués en 2022 par le Trésorier général sur ordre du directeur général du budget, « qui n’est pas le gestionnaire du compte », comprennent un paiement de 6.481.740.000 au profit d’Envol Partenariat S.A, au titre du loyer de la Maison des Nations unies à Diamniadio (ouest), et un autre de 1.205.237.681, au titre du complément de l’achat des 30 % d’actions de DP World pour le compte de l’État du Sénégal.

    Un autre paiement de 4 milliards de francs CFA a été effectué au profit de la compagnie Air Sénégal, selon le rapport d’audit de la Cour des comptes.

    « Sur cette question, le ministère des Finances et du Budget », interrogé par les auditeurs, « précise dans sa réponse que le directeur général du budget, qui n’est pas le gestionnaire du compte, ne peut donner d’ordre au Trésorier général de payer une dépense ».

    « Par ailleurs, le compte de dépôt enregistre, en 2023, le remboursement d’une dette bancaire d’un montant de 305.943.167.977 francs CFA sans lien établi avec l’objet pour lequel il a été créé », relève la Cour des comptes, ajoutant : « Il s’y ajoute que les remboursements sont effectués en dehors des procédures normales prévues par la règlementation en matière de gestion de la dette publique. » 

    Elle constate aussi que « les comptes de dépôt CAP/Gouvernement et Programme de défense des intérêts économiques et sécuritaires du Sénégal (PDIES) reçoivent des affectations de trésorerie sur autorisation du ministre chargé des Finances ».

    « C’est le cas de l’autorisation accordée en 2023 d’imputer les ressources mobilisées auprès de l’investisseur CGL dans les comptes de dépôt CAP Gouvernement et PDIES, pour des montants respectifs de 125.000.000.000 de francs CFA et 4.022.122.869 francs. Ces affectations sont effectuées en dehors des procédures de la loi de finances », révèle le rapport d’audit.

    Les fonctionnaires chargés de l’audit déclarent que « des prélèvements d’un montant de 407.550.717.701 francs CFA sont opérés sur des soldes créditeurs des comptes de dépôt pour être affectés à d’autres comptes sur autorisation du ministre chargé des Finances », à la fin de l’année 2023.

    Or, « ces prélèvements/affectations contreviennent aux dispositions de l’arrêté n° 21136 du 21 novembre 2017, modifié, qui prévoient, pour les soldes créditeurs de ces comptes de dépôt, le report ou la comptabilisation en recettes exceptionnelles », soutiennent les auditeurs de la Cour des comptes.

    Ils tiennent à rappeler que « le ministre chargé des Finances ne doit pas affecter le produit des emprunts à des comptes de dépôt pour y exécuter des opérations non autorisées par la loi de finances ».

    Le rapport d’audit signale, par ailleurs, que « les services non personnalisés de l’État », les SNPE, « entités dépourvues de personnalité juridique », ont bénéficié de transferts de crédits, sur la base de procédures qui « échappent totalement aux contrôles de régularité préalables nécessaires à la préservation des deniers publics ».

    « Les transferts au profit des SNPE suscite quelques observations […] L’État ne prévoit de transferts qu’au profit des entités dotées de la personnalité juridique », ce qui n’est pas le cas des services non personnalisés de l’État, constate la Cour des comptes.

     « Contrairement à la procédure normale », les opérations effectuées au profit des SNPE « échappent totalement aux contrôles de régularité préalables nécessaires à la préservation des deniers publics », soutient la mission d’audit.

    La Cour des comptes signale que « les faits relatés dans le présent rapport, présumés constitutifs de fautes de gestion, de gestions de fait ou d’infractions à caractère pénal, feront l’objet, le cas échéant, de déférés, de référés ou de déclarations provisoires de gestion de fait ».

    L’audit a été fait à la demande des nouvelles autorités sénégalaises, à la suite de l’élection présidentielle de mars 2024.

    Il a été conduit après que le ministre des Finances et du Budget a transmis à la Cour des comptes un rapport sur la situation des finances publiques couvrant la période allant de 2019 au 31 mars 2024.

    « L’objectif général de l’audit est de s’assurer que le rapport produit par le gouvernement rend compte fidèlement de la situation budgétaire et financière de l’État, de 2019 au 31 mars 2024 », rappellent les fonctionnaires auteurs de l’audit.

    ESF/BK