Catégorie : economie

  • SENEGAL-CONSOMMATION / Saint-Louis: le marché bien approvisionné en oignon et pomme de terre (service du commerce)

    SENEGAL-CONSOMMATION / Saint-Louis: le marché bien approvisionné en oignon et pomme de terre (service du commerce)

    Saint-Louis, 26 juin (APS) – Le marché de Saint-Louis est bien approvisionné en oignon et pomme de terre, les denrées alimentaires les plus utilisés durant la fête musulmane de l’Aïd-el-Kébir, communément appelée Tabaski, prévue jeudi, a annoncé à l’APS, l’adjointe de la cheffe du service régional du commerce.

     »Concernant la situation du marché en prélude de la tabaski, on peut dire qu’à ce jour le marché est bien approvisionné aussi bien en oignon qu’en pomme de terre qui sont les produits les plus utilisés durant la fête », a dit Yacine Birame Diop dans un entretien avec l’APS.

    Concernant les autres produits de grande consommation, la commissaire aux enquêtes économiques signale que « le marché est également bien fourni ».

    « Pour ce qui est de l’oignon local, il est bien présent sur le marché aussi bien que l’oignon importé », fait-elle savoir. Le relevé a fait état d’une quantité de 149 tonnes 100 et il est vendu à 700 FCFA le kilogramme, souligne-t-elle notant que ce prix peut baisser jusqu’à 600 à 500 francs sur le marché.

    Mme Diop qui assure l’intérim du chef de service en mission indique que  »pour ce qui est la pomme de terre, nous avons un stock de 39 tonnes et elle est vendue à 500 francs  le kilogramme ».

    Pour ces deux spéculations, elle note qu’il y a  »un surplus sur le marché parce que pour la tabaski, on a procédé au dégel de l’importation de l’oignon notamment ».

     »Il n’y avait que l’oignon local sur le marché maintenant nous disposons de l’oignon importée », signale-t-elle.

    Pour ce qui est de l’huile, son service enregistre  »un stock de 1320 cartons concernant la bouteille de 20 litres cédées à 19500 FCFA. Quant à la bouteille de 5 litres, elle note un stock de 1349 cartons échangés à 6500 FCFA sur le marché

    Concernant  »la bouteille d’un litre, nous avons un stock de 155 cartons et elle est vendue à 1700 francs l’unité », selon l’adjointe au chef de service régional de commerce

     »Pour le sucre en morceau un stock de 13, 9 tonnes est disponible sur le marché et est vendu à 900 FCFA le paquet. Pour le sucre cristallisé, le marché dispose d’une quantité de 45 tonnes sur et il est vendu à 685 francs  le kilogramme », note-t-elle.

    Pour le contrôle des prix, elle précise que  »des agents sont sur le marché pour assurer la disponibilité et l’accessibilité des produits de grande consommation à tous les consommateurs ».

    AMD/SKS/ASB/OID/AKS

  • SENEGAL-AGRICULTURE / Modou Diagne Fada : ‘’La campagne n’étant pas bonne, la SONACOS n’a collecté que 22.000 tonnes de graines d’arachide’’

    SENEGAL-AGRICULTURE / Modou Diagne Fada : ‘’La campagne n’étant pas bonne, la SONACOS n’a collecté que 22.000 tonnes de graines d’arachide’’

    Dakar, 26 juin (APS) – La SONACOS n’a obtenu que 22.000 tonnes de graines d’arachide au cours de la dernière campagne de commercialisation des récoltes, qui ‘’n’a pas été bonne’’, a déclaré son directeur général, Modou Diagne Fada.

    ‘’La dernière campagne de commercialisation n’a pas été bonne. Nous avons collecté 22.000 tonnes de graines décortiquées, que nous avons reportées pour la prochaine campagne en espérant obtenir un tonnage plus important, pour pouvoir démarrer la trituration’’, a dit M. Diagne dans une interview publiée lundi par le journal Le Soleil.

    ‘’Avec 22.000 tonnes réparties entre Kaolack, Diourbel, Ziguinchor, Dioulacolon et Louga, nous ne pouvons pas démarrer nos unités de production’’, a-t-il déclaré.

    Malgré ‘’la vétusté de nos installations’’, a souligné Modou Diagne Fada, ‘’nous faisons des bénéfices, même s’ils ne sont pas importants’’.

    ‘’La SONACOS rencontre beaucoup de difficultés, même si, depuis quatre ans, nous sommes sortis du trou. Nous avons interrompu la chaîne de défauts de paiement et le cycle des pertes annuelles’’, a assuré M. Diagne.

    La société nationale qu’il dirige a ‘’deux grands problèmes à résoudre’’, selon lui. ‘’Il s’agit de la vétusté de nos installations et de l’approvisionnement correct en matières premières […] Il faut un schéma régulier d’approvisionnement en graines’’, a-t-il dit.

    La Société nationale de commercialisation des oléagineux est en train de négocier un prêt de 100 milliards de francs CFA auprès d’Afreximbank, dans le but de rénover ses équipements et d’augmenter sa capacité de production, selon son directeur général.

    La rénovation des équipements est la première étape d’un ‘’grand plan de redressement’’ de la SONACOS annoncé au début de l’année par Modou Diagne Fada.

    MFD/ESF

  • SÉNÉGAL-SOCIETE / Sedhiou : hausse des prix de l’oignon et de la pomme de terre sur le marché

    SÉNÉGAL-SOCIETE / Sedhiou : hausse des prix de l’oignon et de la pomme de terre sur le marché

    Sédhiou, 26 juin (APS)- A quelques jours de la fête de Tabaski, au marché central de Sédhiou (Sud) les prix de la pomme de terre et de l’oignon restent très élevés avec une augmentation de 100 francs sur le kilogramme de l’oignon et de 200 francs pour la pomme de terre, a constaté un reporter de l’APS sur place.

    Cette année, le prix de l’oignon est passé de 700 à 800 FCFA le kilogramme, pour la pomme de terre de 700 à 900 CFA à  cause d’une forte tension sur ces denrées de première consommation à l’approche de la fête de la Tabaski.

     »Il y’a un manque de pomme de terre et d’oignon. C’est ce qui explique cette cherté des prix de ces produits quasiment introuvables actuellement sur le marché », a confié la commerçante Yacine Diallo.

    Venue faire ses achats au niveau du marché central, Diarry Mané a estimé que  »les prix des denrées sont trop chers », manifestant un sentiment de  »frustration » en cette période difficile.

    Elle a invité les autorités compétentes à  »régler le plus vite possible cette question de cherté des denrées pour soulager les ménages ».

    Le chef de service régional de commerce, Ibrahima Ngom a confirmé cette cherté des prix sur le marché du fait du manque de ces denrées ces derniers jours sur le marché. « Il y a un problème de conservation. Les produits sont vite périssables », a expliqué M. Ngom pour justifier la rareté et la cherté de certains produits.

    « Le problème est lié à la conservation de ces denrées alimentaires périssables (…) les opérateurs préfèrent attendre les dernières jours pour approvisionner le marché en oignon et pomme de terre afin d’ éviter des pertes », a-t-il souligné.

    Le chef de service régional du commerce de Sédhiou a aussi pointé du doigt la distance « qui est l’un des facteurs de cette pénurie » des produits qui proviennent de Ngomène, une localité de la zone des Niayes dans la région de Thiès.

    « Nous espérons que la région sera approvisionnée en pommes de terre et en oignons car les acteurs sont à pied d’œuvre pour régler cette situation » a rassuré M. Ngom.

    Il a indiqué que  »les agents du service régional du commerce sont chaque jour sur le terrain pour assurer la surveillance et la sécurité pour mieux protéger les consommateurs et les produits à consommer ».

    OB/ADL/MTN

  • SENEGAL-AGRICULTURE-EQUIPEMENTS / La SONACOS cherche 20 milliards de francs CFA pour rénover ses équipements

    SENEGAL-AGRICULTURE-EQUIPEMENTS / La SONACOS cherche 20 milliards de francs CFA pour rénover ses équipements

    Dakar, 26 juin (APS) – L’Etat du Sénégal cherche un prêt de 20 milliards de francs CFA auprès d’Afreximbank, dans le but de rénover les équipements de la SONACOS et d’augmenter sa capacité de collecte de graines d’arachide, a annoncé le directeur général de ladite société nationale, Modou Diagne Fada.

    ‘’Nous sommes venus pour pousser un projet de prêt de 30 millions d’euros, soit 20 milliards de francs CFA’’, a dit M. Diagne dans une interview publiée lundi par le journal Le Soleil.

    Selon le journal, il a participé à une récente assemblée générale d’Afreximbank, dans la capitale ghanéenne.

    ‘’Nous avons profité de notre présence à Accra pour rencontrer les plus grands responsables d’Afreximbank et leur dire l’importance que le Sénégal accorde à ce prêt. Et nous avons reçu un accueil favorable de nos interlocuteurs’’, a assuré Modou Diagne Fada.

    Selon le directeur général de la SONACOS, le comité de crédit de cette banque spécialisée dans le financement du commerce se réunira dans les prochains jours pour ‘’approuver’’ le prêt de la SONACOS, la Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal, a-t-il dit.

    Selon Modou Diagne Fada, le président de la République, Macky Sall, ‘’connaissant l’importance’’ de cette société nationale pour l’économie sénégalaise, souhaite que son outil de production soit rénové.

    L’entreprise qu’il dirige a pris les mesures nécessaires en vue de l’achat des équipements attendus dès que les fonds attendus d’Afreximbank seront mis à sa disposition, a-t-il assuré.

    ‘’Nous avions déjà anticipé en prenant contact avec les constructeurs des équipements dont nous avons besoin. Le type de matériel [dont l’entreprise a besoin] a été identifié’’, a ajouté M. Diagne.

    Il assure que ‘’la SONACOS a de belles perspectives pour rendre l’huile d’arachide et les tourteaux disponibles’’ sur le marché national.

    La rénovation des équipements avec un prêt d’Afreximbank est la première étape d’un ‘’grand plan de redressement’’ de la SONACOS annoncé au début de l’année par son directeur général, pour un coût de 100 milliards de francs CFA.

    MFD/ESF/MTN

  • SENEGAL-COMMERCE-FETE-REPORTAGE / Au marché d’intérêt national de Diamniadio, commerçants et clients y trouvent leur compte

    SENEGAL-COMMERCE-FETE-REPORTAGE / Au marché d’intérêt national de Diamniadio, commerçants et clients y trouvent leur compte

    Par Amadou Baba Ba

    Dakar, 25 juin (APS) – Au Sénégal où les maraîchers perdent jusqu’à 25 % de la production de fruits et légumes, faute d’équipements de stockage et de conservation, le marché d’intérêt national (MIN) Mamadou-Lamine-Niang de Diamniadio (ouest) est une belle trouvaille.

    Officiellement ouverte le 1er septembre 2022, cette infrastructure moderne de négoce fait le bonheur des consommateurs pour ses produits agricoles et horticoles de qualité et bon marché. Le directeur général de la SEMIG SA, la société chargée de son exploitation, Mouhamadou Abdoulaye Mbaye, multiplie les initiatives innovantes, dont l’organisation d’une foire Tabaski. Un bon rempart contre la spéculation, à l’approche de la fête musulmane.

    L’expérience a été tentée à l’approche de la dernière fête de Korité. Parce qu’elle a connu le succès et que commerçants et consommateurs en redemandent, la SEMIG SA a réédité le coup en organisant une foire dénommée Tabaski du MIN, du 19 au 27 juin, dans l’enceinte du marché d’intérêt national Mamadou-Lamine-Niang.

    ‘’Pour un coup d’essai, la foire Korité du MIN a été un coup de maître. Elle a remporté un grand succès auprès des commerçants et des consommateurs’’, se réjouit Mouhamadou Abdoulaye Mbaye en espérant tant de la Tabaski du MIN.

    L’objectif de cette belle trouvaille d’organiser des foires à la veille de grandes fêtes participe de la vulgarisation du marché d’intérêt national, qui ‘’n’est pas encore très bien connu des populations, est de mieux accompagner les producteurs locaux de fruits et légumes, de protéger aussi les consommateurs de la spéculation des marchés classiques’’, assure M. Mbaye, jamais à court d’idées et d’innovations pour développer le MIN.

    Pour la Tabaski, la direction générale de la SEMIG a apporté une innovation de taille. Une nouveauté qui semble aller de soi, car qui dit Tabaski pense assurément au mouton, que tout musulman majeur et qui en a les moyens doit immoler pour perpétuer la tradition abrahamique. En même temps, l’évocation du marché d’intérêt national Mamadou-Lamine-Niang renvoie forcément au commerce en gros de produits agricoles et horticoles locaux.

    Pour être à l’air du temps et ‘’donner corps à l’inspiration du chef de l’Etat, qui en fait un point d’honneur, une bergerie abritant un troupeau de moutons a été aménagée avec l’onction du ministère de l’Elevage’’, explique Mouhamadou Abdoulaye Mbaye.

    C’est ainsi que dans un enclos situé près du spacieux hangar du MIN traversé par un long couloir, ‘’388 moutons sont pour le moment parqués pour les besoins de la Tabaski, en attendant l’arrivée d’autres’’, confie Salif Bâ, le gardien de ce troupeau appartenant au président de l’Union nationale des organisations d’éleveurs du Sénégal, Harona Gallo Bâ. ‘’Après trois jours de présence sur les lieux, 40 moutons ont déjà été vendus à des prix allant de 100.000 à 200.000 francs CFA.’’

    Une infrastructure moderne et sécurisée

    Espace de commerce en gros érigé sur 24 hectares en 2019 par l’Etat du Sénégal au pôle urbain de Diamniadio (environ 30 km à l’est de Dakar), le MIN est une infrastructure moderne, qui regroupe des entrepôts de stockage, des magasins de 75 à 350 mètres carrés, qui sont équipés d’une mezzanine, d’une chambre froide commune de 725 mètres carrés, etc.

    Une équipe de jeunes techniciens supérieurs de commerce et de logistique, diplômés de l’Institut universitaire de technologie de Thiès (ouest), et des informaticiens formés à l’Institut supérieur d’enseignement professionnel (ISEG) de Diamniadio veillent à la bonne exploitation commerciale des activités.

    Une tâche dont Malick Fall, Borso Sarr, Binetou Niass, Amoul Yakar Lô et d’autres employés reconnaissables à leur polo vert s’acquittent à merveille. En attestent la salubrité, la sécurité et la bonne disposition des marchandises, ce qui fait du marché d’intérêt national l’exact contraire, par exemple, du grouillant marché de légumes Gueule-Tapée, situé entre le carrefour Case-Bi et le croisement Cambérène.

    Là-bas, l’occupation anarchique et la promiscuité obligent les commerçants et la clientèle à se faufiler entre des automobilistes pressés et des scootéristes imprudents, une voie à circulation dense coupant le marché en deux.

    Pour disposer d’un des 147 magasins et entrepôts locatifs au MIN, commerçants et maraîchers doivent débourser entre 75.000 et 200.000 francs CFA.

    En plus des tarifs ‘’abordables’’, le ‘’MIN offre une réelle visibilité aux marchands’’, reconnaît Ousmane Ndiaye, un collaborateur de la SEMIG SA et membre de la Société de coopératives d’appui à la production, la transformation et la commercialisation, un groupement de producteurs agricoles et de maraîchers de quatre communes de la région de Thiès. Des sacs d’oignon sont empilés dans leur magasin de stockage.

    Pour les besoins de la Tabaski du MIN, ce regroupement de maraîchers a lancé une ‘’campagne oignon’’, comme lors de la Korité du MIN, durant laquelle elle a écoulé 3.600 tonnes de cet ingrédient des plus prisés de la cuisine sénégalaise.

    ‘’Pour la présente foire, ce sera 5.000 tonnes’’, prévoit Ousmane Ndiaye. ‘’Il existe une forte demande d’oignon, comme souvent, de presque partout du Sénégal. Avant-hier, nous avons convoyé un camion à Nioro (centre). Nous nous apprêtons à faire de même pour satisfaire la clientèle établie à Koungheul.’’

    Au marché d’intérêt national, il n’y a pas de la place que pour les coopératives et regroupements de producteurs et de commerçants. Les marchands individuels y sont également les bienvenus. Sauf que, pour cette première Tabaski du MIN, ‘’la direction a tiré des leçons des impairs relevés durant la Korité du MIN, lors de laquelle nous avions constaté des velléités de spéculation de la part d’exposants individuels’’, reconnaît M. Mbaye.

    ‘’Pour pallier cela, nous avons décidé, cette fois-ci, de donner la primeur aux coopératives.’’ D’autant plus que dans le cadre du Projet d’appui à la compétitivité de l’Afrique de l’Ouest, lancé en 2020 par l’Union européenne, plus de 25 coopératives de producteurs agricoles et horticoles ont été formalisées et ont bénéficié d’un accompagnement apte à leur faire passer à un palier supérieur, afin de pénétrer le marché sous-régional et international.

    Il s’agit notamment de professionnels des filières mangue et oignon de la Casamance (sud), de la vallée du fleuve Sénégal (nord), de la zone des Niayes (ouest), etc.

    Dans ce sens, le directeur général de la SEMIG SA travaille d’arrache-pied pour qu’ils puissent profiter des avantages que procure cette infrastructure commerciale en termes d’animation des circuits de distribution, d’exposition et de croissance.

    ‘’Nous avons signé des conventions avec eux, en relation avec l’ARM (Autorité de régulation des marchés) et la direction du commerce intérieur, pour stabiliser les prix’’, dit-il.

    Des clients satisfaits

    La clientèle apprécie. Daouda Doumbouya en fait partie. Accompagné de son épouse, il discute avec le vendeur de légumes et de fruits. De gros concombres et aubergines, des poivrons rouges, verts ou jaunes, des carottes, etc.

    Au marché d’intérêt national, le chef le plus étoilé trouverait de quoi mijoter des mets succulents. Et ces pommes et melons qui vous mettent l’eau à la bouche… Et d’autres produits fruits et légumes frais, produits au Sénégal.

    M. Doumbouya ne cache pas sa satisfaction d’en trouver en grande quantité et de bonne qualité. Et à des prix abordables.

    ‘’Ce que j’aime également dans ce marché, c’est la sécurité et la tranquillité avec lesquelles le client achète ses produits, de magasin en magasin, sans qu’il soit hélé ou harcelé’’, dit cet enseignant venu de Rufisque (ouest). Il se réjouit d’avoir fait des économies de 200 francs CFA sur chaque kilo de carotte.

    Mieux, ‘’tous les produits vendus ici sont bio’’, précise Dior Diouf Mme Ndoye. Assise sur le pas de sa boutique, cette jeune femme était là durant la Korité du MIN.

    ‘’Il y avait plus de visiteurs mais je pense qu’ils viendront plus nombreux le week-end et dans les tout derniers jours avant la Tabaski’’, enchaîne-t-elle, épluchant et tâtant délicatement de fines tiges d’oignon vert. Elle qui habite Sébikhotane (ouest) déplore l’état de la route qui mène au marché d’intérêt national.

    M. Doumbouya, lui, prévoit bien de revenir juste avant la Tabaski pour acheter des pommes de terre. Ici, le sac de 25 kilos est vendu à 11.500 francs CFA, contre 13.500 au moins dans les autres marchés.

    Il pourrait passer par le magasin de Ndèye Penda Ndiaye. ‘’Je viens aider un ami dans la vente de son stock d’oignon. Etant donné que j’ai du temps libre ces jours-ci, je suis venue découvrir une nouvelle expérience, un autre univers professionnel’’, dit cette diplômée d’hôtellerie et de tourisme, employée d’un grand hôtel dakarois. Vêtue d’un jean large à la mode, une casquette sur la tête, à la manière des ados, l’apprentie commerçante ne tarde pas à recevoir un acheteur.

    Un ‘’hub de l’agrobusiness en Afrique de l’Ouest’’

    Juste le temps de demander le prix d’un sac de 25 kilos, Adama Ndiaye sort un porte-monnaie de la poche de son blazer sport assorti à son pantalon kaki, pour payer en liquide. Pas de marchandage. Le joli sourire de la vendeuse a-t-il pesé dans la balance ? ‘’A ce prix-là, 12.000 francs CFA ? On ne peut pas trouver mieux. La même quantité est vendue à 15.000 francs CFA au moins dans les marchés classiques’’, dit-il, tout heureux d’avoir fait une bonne affaire. Un ami qui l’accompagne en fait de même. En un tournemain, Ndèye Penda vient d’écouler deux sacs d’oignon de 25 kilos. L’acheteur paie à l’aide de son porte-monnaie électronique.

    Les trois autres compagnons d’Adama Ndiaye, des collègues, sont apparemment très intéressés. Ce sont tous des agents du ministère du Commerce, de la Consommation et des Petites et moyennes entreprises. Ils profitent de leur temps de pause pour rapidement faire leurs emplettes – le ministère se trouve à quelques centaines de mètres.

    Cet après-midi-là, la plupart des clients et visiteurs travaillent à la sphère ministérielle, située près du marché d’intérêt national. C’est le cas de Khadim Kassé, un agent du ministère de l’Elevage. ‘’J’ai vu un spot publicitaire à la télé sur la Tabaski du MIN. Puis j’ai décidé de venir visiter voir’’, confie-t-il.

    Une visite qui s’est transformée en shopping, ‘’parce que je ne peux pas manquer de profiter des prix intéressants des produits agroalimentaires exposés ici’’, dit M. Kassé. Après ses courses improvisées, il repart avec ses sachets remplis de fruits et légumes, arborant la mine des jours heureux.

    En ces temps de hausse généralisée des prix, le MIN ‘’soulage les ménages de la vie chère’’, selon le directeur général de la SEMIG SA, qui désire faire du marché d’intérêt national un ‘’hub de l’agrobusiness en Afrique de l’Ouest’’.

    ABB/ESF/MTN

  • SENEGAL-ECONOMIE-AFFAIRES / « Opérations Tabaski », un filon juteux pour jeunes en dehors des circuits classiques

    SENEGAL-ECONOMIE-AFFAIRES / « Opérations Tabaski », un filon juteux pour jeunes en dehors des circuits classiques

    Tivaouane, 25 juin (APS) – Dans le vaste marché des moutons de Tabaski, une catégorie de jeunes opérant seuls ou en groupes, pour tirer leur épingle du jeu, en dehors du circuit traditionnel des marchés à bétail et autres foirails.

    Derrière la gare routière sise au quartier Pam, le Regroupement des éleveurs de Tivaouane pour la promotion de l’élevage de ladoum (RETPEL) a installé ses stands pour permettre à ses quelque 300 membres, pour la plupart des jeunes issus de tout le département, de vendre leurs bêtes à quelques jours de l’Aïd-el-Adha, la grande fête musulmane commémorant le sacrifice d’Abraham.

    Ils se frottent déjà les mains, car les moutons se vendent comme de petits pains, en dépit de leur cherté. »Pour l’instant, tout se passe bien », se réjouit Khadim Fall, président du RETPEL.

    « Nous prenons en charge notre propre sécurité et celle des animaux, vous voyez les chiens, ils sont là pour ça. En plus, nous gérons notre propre logistique avec les tentes, les barrières. Nous n’avons reçu aucune aide de qui que ce soit », relève-t-il.

    Ici, à l’opposé d’autres points de vente de moutons classiques, qui sont appuyés pour disposer d’électricité, d’eau et qui bénéficient même d’aliments de bétail subventionnés, ces jeunes fonctionnent à leurs propres frais.

    Ils s’organisent pour assurer la vitalité économique de leur association. Pour pouvoir exposer leurs moutons sur ce site bien gardé de Tivaouane, chaque membre débourse 10.000 francs CFA. Une somme servant à l’entretien des lieux, mais aussi à nourrir et abreuver les béliers.

    Depuis qu’ils y ont campé il y a quelques jours, l’endroit ne désemplit pas. Le mouton le plus cher à ce jour a été vendu à 1.250.000 francs CFA, et le moins cher, à 115.000 CFA.

    Khadim Fall considère que cette première édition est déjà un succès, grâce à la mobilisation des membres venus de Mboro, Pire, Ngaye Mékhé, entre autres localités. D’ailleurs, ils attendent des moutons déjà commandés pour les petites bourses.

    Même si son site ne draine pas la même affluence que dans les foirails, le regroupement des éleveurs de Tivaouane pour la promotion de l’élevage a pu se construire une excellente réputation de structure bien organisée.

    Alioune Sow, la trentaine, doctorant en mathématiques et enseignant dans des établissements de la capitale, vend ses moutons à domicile, dans une grande concession au quartier Goumoune 2 de la commune de Tivaouane.  Il a attrapé le virus, tout petit, quand il accompagnait son père dans beaucoup de points de vente de moutons au Sénégal.

    Depuis 2012, il organise chaque année son « opération Tabaski », avec le coup de main de fidèles clients devenus des amis. « Je suis très touché par l’attitude des professeurs comme Hamad Faye. Chaque année, il m’amène toujours de nouveaux clients », se réjouit-il, avec reconnaissance.

    Son collègue M. Diouf, professeur d’espagnol, vient de lui acheter un mouton à près de 200.000 francs CFA, raconte Alioune Sow, par moment dépassé par les coups de fils venant de ses clients. « Mes commandes viennent de partout », dit-il, après avoir raccroché avec un de ses professeurs à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).

    « C’est devenu une chaîne de solidarité entretenue par des clients satisfaits depuis plusieurs années », fait valoir le mathématicien, qui en est cette année à 11 ans de vente de mouton. Certains lui proposent volontiers leur appui pour une réussite de l’opération, y compris par des dons de médicaments vétérinaires, dit le trentenaire très ambitieux.

    « Il m’arrive parfois de recevoir des commandes en plein cours de mathématiques. J’en ris seul au fond de la classe. Dieu merci, je gagne bien à chaque occasion », dit-il.

    MKB/ADI/BK

  • SENEGAL-ELEVAGE-COLLECTIVITES / Lancement officiel de la deuxième phase du projet IMAM à Taïba Niassène

    SENEGAL-ELEVAGE-COLLECTIVITES / Lancement officiel de la deuxième phase du projet IMAM à Taïba Niassène

    Taïba Niassène (Nioro du Rip), 25 juin (APS) – La deuxième phase du projet Initiative des maires pour l’autosuffisance en moutons (IMAM 2) a été lancée samedi dans la commune de Taïba Niassène, dans le département de Nioro du Rip (Kaolack, centre), a constaté l’APS.

    Elle avait été lancée officiellement, il y a quelques mois, à Ngoundiane, une commune de la région de Thiès (ouest) qui faisait partie des vingt-cinq communes pilotes au démarrage. Les promoteurs de cette initiative ont jugé « utile et opportun » de poursuivre ce projet qui a « un impact réel » au sein des communautés.

    Cette deuxième phase est le fruit d’un partenariat entre l’Association des maires du Sénégal (AMS), initiateur du projet, le ministère de l’Élevage et des Productions animales et l’ONG EIFER International Sénégal.

    Ce projet vise à atteindre cent-vingt et un mille ménages dans deux-cent-cinquante communes du Sénégal et dans dix régions du pays.

    Dans la première phase de l’IMAM, la commune de Taïba Niassène, qui avait mobilisé trois millions de francs CFA, avait bénéficié de trois millions de francs CFA supplémentaires au titre de l’appui de la Délégation générale à la protection sociale et à la solidarité nationale (DGPSN), sans compter l’appui du ministère de l’Élevage et des Productions animales en bergeries et géniteurs  »laadoum » et celui technique de l’ONG EIFER International.

    « Ce qui a permis de toucher, dès le départ, cinquante bénéficiaires dans cette opération de placement de moutons qui est la quatrième, voire cinquième génération du passage de don », a expliqué le maire de cette collectivité territoriale de la région de Kaolack, Mouhamadou Habib Niass.

    Celle-ci accorde un intérêt à cette politique et stratégie mises en place par l’État du Sénégal pour assurer l’autosuffisance en moutons, afin de réduire « de façon drastique » le lourd tribut de l’importation de moutons de Tabaski.

    Mouhamadou Habib Niass a souligné que dans le cadre du projet « Kawlor », sa commune avait aussi mobilisé cinq millions de francs CFA en fonds revolving, pour décrocher un financement de quinze millions de francs CFA qui avait permis de toucher cent-quarante-deux membres du groupe « Debbo Gallé ».

    Pour cette opération de placement de brebis de la deuxième phase de l’IMAM, Taïba Niassène a mobilisé, sur fonds propres, la somme de trois millions de francs CFA au profit de vingt-cinq nouveaux bénéficiaires.

    « Le ministère de l’Élevage et des Productions animales a encore apporté son appui par la mise à disposition de quatre nouvelles bergeries et quatre géniteurs +Ladoum+. Je signale que dans le cadre de ce projet IMAM, un bénéficiaire reçoit toujours deux brebis », a précisé Mouhamadou Habib Niass.

    Il a invité les bénéficiaires à veiller à la sécurité et à la bonne garde des brebis, et à respecter les obligations et conditions du passage de don.

    Pour le coordonnateur du projet au niveau de l’ONG EIFER International, Mouhamadou Abib Kâ, cette initiative est une contribution au Programme national d’autosuffisance en moutons (PRONAM) mis en œuvre par le ministère en charge de l’Élevage.

    « Cela prouve son alignement au Plan Sénégal émergent (PSE) qui a un objectif global de contribuer à l’augmentation de 30% de l’offre nationale de moutons, notamment de Tabaski et à la création d’emplois générateurs de revenus », a affirmé M. Kâ.

    ADE/ADC

  • SENEGAL-POLITIQUE-PROPOSITIONS / Conclusions du dialogue national : 270 recommandations soumises aux autorités (rapporteur général)

    SENEGAL-POLITIQUE-PROPOSITIONS / Conclusions du dialogue national : 270 recommandations soumises aux autorités (rapporteur général)

    Dakar, 24 juin (APS) – Le dialogue national démarré le 31 mai dernier a débouché sur 270 recommandations et propositions dont des  »mesures phares » pouvant contribuer au développement économique et social du Sénégal, a souligné, samedi, le rapporteur général de ces concertations lancées par le chef de l’État, le 31 mai dernier, Marie Angélique Savané.

    Le rapport issu des travaux a été remis à Macky Sall, samedi, lors d’une cérémonie officielle tenue au palais de la République.

    Marie Angélique Savané a pointé « les recommandations pertinentes » qui pourraient contribuer au développement économique et social du Sénégal, en dépit de quelques désaccords à propos desquels les participants au dialogue national n’ont pas pu trouver de consensus.

    Sur les points de désaccords relevant de la commission politique, elle a évoqué les organes de tutelle et d’organisation des élections. Certains ont recommandé l’érection d’un ministère chargé des élections, d’autres (majorité présidentielle) ont plaidé pour le maintien du système actuel, a relevé Mme Savané.

    Sur ce point précis, le président de la République considère que « le Sénégal qui vote depuis 1860, n’a pas de problème de système électoral ».

    Les participants ne sont pas non plus parvenus à s’accorder au sujet du cumul des fonctions de président de la république et chef de parti. Macky Sall dit ne pas trouver  »d’incontinents » à ce sens que le président de la République demeure également « un acteur politique ».

    Concernant son éventuelle troisième candidature à la présidentielle, qui figure parmi les points de désaccords, le président de la République a annoncé qu’il va s’adresser « très bientôt » à la nation sur cette question.

    Marie Angélique Savané a cité, parmi les points d’accord, le montant de la caution qui ne doit pas dépasser 30 millions de francs CFA pour l’élection présidentielle. Le système de parrainage et la question du respect des droits civiques de certains candidats dans des procédures judiciaires ont également fait l’objet d’accords, selon le rapporteur.

    La commission culture, arts, jeunesse et sports a formulé 30 recommandations, parmi lesquelles l’adoption d’une  »charte du sport » et le renforcement de  »l’instruction civique », a-t-elle signalé, sans compter les  »88 mesures phares » de la commission économique et sociale et les 30 recommandations de la commission des ressources naturelles.

    La commission environnement et cadre de vie a formulé 38 recommandations dont une portant sur la problématique de la mobilité urbaine, sans compter également les 42 recommandations de la commission modernisation de l’Etat qui a insisté sur la  »criminalité économique et financier ».

    Parlant des points qui n’ont pas été inscrits dans les termes de référence, mais que de nombreux participants auraient souhaité aborder, Marie Angélique Savané a évoqué  »le retour du service militaire obligatoire ».

    Le président du comité de pilotage du dialogue national, Moustapha Niasse, s’est félicité de  »la maturité et de l’esprit d’ouverture » qui ont prévalu tout au long des travaux. Il a salué également « le temps record » (9 juin-22 juin) dans lequel les commissions techniques du dialogue ont travaillé.

     »C’est vous (Macky Sall) qui appréciez et entérinez nos recommandations », a indiqué Moustapha Niasse en remettant le rapport au chef de l’Etat.

    SMD/BK

     

  • SENEGAL-ECONOMIE  / Plaidoyer pour que l’aliment de bétail soit subventionné « trois mois avant la Tabaski »

    SENEGAL-ECONOMIE / Plaidoyer pour que l’aliment de bétail soit subventionné « trois mois avant la Tabaski »

    Matam, 24 juin (APS) – Le président de la Maison des éleveurs de la région de Matam (nord), Abdoulaye Demba Diallo, a plaidé samedi pour une que l’aliment de bétail soit subventionné au moins une fois par an, « trois mois avant la Tabaski », pour que les ménages pourraient s’offrir des moutons « à des prix abordables ».

    La Tabaski ou Aïd-el-Adha, communément appelée la fête du mouton, est l’occasion pour les musulmans de commémorer chaque année le sacrifice de Abraham.

    « Les éleveurs de la région ont des problèmes pour acheter de l’aliment de bétail, à cause de la cherté du prix. Nous invitons les autorités à le subventionner au moins une fois par an, trois mois avant la Tabaski, pour que les moutons soient vendus à des prix abordables », a-t-il dit au cours d’un entretien avec l’APS.

    Sans subvention, « on ne peut pas avoir des moutons à la portée de tout le monde », a souligné le président de la Maison des éleveurs de Matam, d’autant que l’aliment de bétail est venu cher, au même titre que l’approvisionnement des éleveurs en eau.

    « Pour le moment, plus de 1800 moutons ont quitté la région pour Dakar » et les besoins de la fête de Tabaski. « Beaucoup attendent les trois derniers jours pour quitter la zone », a soutenu M. Diallo, avant d’inviter ses collègues à ne pas s’inquiéter outre mesure, relativement à la situation politico-sociale du pays, en allusion aux violences notées début juin, suite à la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison pour « corruption de la jeunesse ».

    « La paix est revenue », assure à ce sujet le président de la Maison des éleveurs de Matam.

    AT/BK

     

     

  • SENEGAL-MIGRATION-SENSIBILISATION   / A Betenty, l’OIM et les pouvoirs publics mettent les jeunes en garde contre la migration irrégulière

    SENEGAL-MIGRATION-SENSIBILISATION   / A Betenty, l’OIM et les pouvoirs publics mettent les jeunes en garde contre la migration irrégulière

    De l’envoyé spécial de l’APS, Abdoulaye Diallo

    Betenty (Fatick), 23 juin (APS) – Des experts de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et de la Direction générale d’appui aux Sénégalais de l’extérieur (DGASE) ont déroulé une campagne de sensibilisation aux ‘’risques’’ et ‘’dangers’’ de la migration irrégulière à l’intention des jeunes de Betenty, une commune située dans l’arrondissement de Toubacouta (centre-ouest), a constaté l’APS, vendredi.

    C’était à l’occasion d’une ‘’journée de sensibilisation’’ soutenue par le Comité interministériel de lutte contre l’émigration clandestine (CILEC) du Sénégal et le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme.

    Les experts ont recommandé aux jeunes de Betenty de n’emprunter que les voies légales de la migration lorsqu’ils veulent s’installer et travailler à l’étranger.

    La campagne de sensibilisation avait pour thème ‘’Tukki jarul laqatu’’, ce qui, traduit du wolof, veut dire qu’il ne sert à rien d’emprunter des voies non autorisées pour se rendre à l’étranger.

    La sensibilisation a consisté à informer les populations de Betenty, les jeunes notamment, des droits des migrants et des risques de la migration irrégulière.

    ‘’Nous avons beaucoup insisté sur la désinformation. De fausses informations circulent sur Internet, concernant la migration. On a également partagé avec eux des informations relatives aux responsabilités des passeurs, qui sont poursuivis pénalement, contrairement aux migrants considérés comme des victimes et ne pouvant donc pas être poursuivis en justice’’, a expliqué l’adjudant de police et chef du bureau chargé de la réinsertion et des emplois au CILEC, Bara Sylla. 

    M. Sylla signale que le Sénégal est en train d’élaborer une stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière. ‘’Nous devons combattre la migration irrégulière, pas la migration, qui est un droit pour tout le monde. Il y a des voies légales à suivre. Les jeunes doivent les emprunter et éviter les voyages périlleux’’, a-t-il dit aux bénéficiaires de la campagne de sensibilisation.

    La stratégie de lutte contre la migration irrégulière comprend ‘’énormément d’opportunités pour les jeunes’’, a assuré Bara Sylla, affirmant que c’est le ministère de l’Intérieur qui s’en charge.

    L’adjudant Mamadou Lamine Badiane, chef du poste de surveillance fluviale de l’île de Betenty, a profité de la ‘’journée de sensibilisation’’ pour rappeler la mission du service qu’il dirige, lequel a été implanté dans la zone en 2019, deux ans après le naufrage d’une pirogue à l’origine de la mort de 20 femmes.

    ‘’Il faut cultiver la terre, il y a du travail ici’’

    M. Badiane a soutenu la sensibilisation en demandant aux populations de voyager dans le respect des règles de la migration. ‘’Si vous avez besoin d’un passeport ou d’une carte d’identité, venez vers nous. Nous sommes à Betenty pour vous, pour votre sécurité et votre épanouissement. Beaucoup de jeunes n’ont même un extrait de naissance ou une pièce d’identité, ce qui n’est pas normal.’’

    ‘’Si vous ne connaissez pas les voies, venez vers nous. Au Sénégal, c’est la police qui est habilitée à délivrer tous les titres de voyage’’, a dit l’adjudant de police aux jeunes.

    Saly Diouf, une habitante de la commune de Betenty, s’est réjouie de l’initiative de l’OIM et de la DGASE. Elle est d’autant plus utile qu’elle a été prise dans un contexte de déperdition scolaire très avancée dans la zone, selon Mme Diouf.

    Elle déplore par ailleurs le manque d’initiatives de promotion économique et sociale pour les jeunes de son terroir. Les projets de développement dont on parle dans la zone ne tiennent qu’à la ‘’rhétorique’’ dont ils sont entourés, a-t-elle dit. ‘’Il n’y a aucun suivi de ces projets, on ne voit rien qui en sort’’, a soutenu Saly Diouf, estimant qu’il est ‘’difficile’’ dans une situation pareille de dissuader les jeunes d’aller chercher du travail à l’étranger.

    Adama Mané est un ancien migrant. Il a passé plus de vingt ans en Europe. Après avoir été formé dans divers secteurs d’activité, il a regagné son terroir pour y investir et venir en aide aux jeunes. ‘’J’ai décidé de revenir chez moi pour cultiver la terre, investir et aider les jeunes.’’

    M. Mané invite les jeunes de Betenty à se lancer dans l’agriculture, l’élevage ou le maraîchage. ‘’Il faut cultiver la terre, il y a du travail ici. L’agriculture est une solution à la pauvreté. A Betenty, seules les femmes travaillent. Je demande aussi à l’Etat d’accompagner les jeunes confrontés au chômage, car la plupart d’entre eux prennent les pirogues pour aller vers d’autres pays à cause des difficultés sociales’’, a dit Adama Mané.

    Selon l’Organisation internationale pour les migrations, le nombre de migrants irréguliers quittant les côtes ouest-africaines pour s’installer en Europe ne cesse d’augmenter. Entre janvier et août 2022, affirme l’OIM, 10.637 migrants sont arrivés de manière irrégulière aux îles Canaries.

    La traversée de l’Atlantique à partir des côtes ouest-africaines est l’une des plus meurtrières tentatives d’émigration de l’Afrique vers l’Europe, selon l’agence des Nations unies chargée des migrations.

    ‘’Avec la hausse des traversées irrégulières, les incidents se multiplient le long des côtes ouest-africaines. De nombreux migrants effectuant la traversée de l’océan Atlantique sont en situation de vulnérabilité et ont besoin de protection, de soutien et d’assistance’’, lit-on dans un document de l’OIM.

    ABD/ESF/MTN