Catégorie : economie

  • SENEGAL-SANTE / Nabadji Civol, hôte d’un camp d’insémination artificielle à partir du 10 juillet

    SENEGAL-SANTE / Nabadji Civol, hôte d’un camp d’insémination artificielle à partir du 10 juillet

    Nabadji Civol (Matam), 21 juin (APS) -Nabadji Civol, une commune du département de Matam (nord), va abriter entre juillet et août prochains un camp d’insémination artificielle, dont l’objectif est de permettre aux éleveurs de cette localité du nord du Sénégal d’avoir accès à la ressource génétique, a annoncé mercredi le vétérinaire, lieutenant-colonel, Mamadou Barro, directeur général du Haras national implanté à Kébémer.

    ‘’Le Haras national travaille depuis quelques temps avec le président de l’Association des courses hippiques de la région de Matam en vue d’organiser un camp d’insémination artificielle dans cette localité pour faciliter aux éleveurs l’accès à la ressource génétique’’, a-t-il dit lors d’une réunion préparatoire de ce camp.

    Le Haras national va ainsi faire venir à Nabadji Civol des étalons, des techniciens et tout le matériel nécessaire du 10 juillet au 10 août, ‘’pour procéder à des activités d’insémination artificielle’’.

    Après la mise en place du dispositif, dit-il, des points focaux seront déterminés par exemple à Nguidjilone et à Boki Diawé. Ce dispositif va permettre à d’autres éleveurs d’en bénéficier.

    ‘’Les techniciens qui seront basés à Nabadji Civol vont faire les déplacements nécessaires après avoir procédé à la récolte de la semence des étalons et à leur préparation pour aller sur les sites et  répondre aux besoins des éleveurs’’, a signalé le directeur du Haras national.

    Il a également invité les éleveurs de la région de Matam à venir répondre massivement à l’appel du Haras national, ‘’afin d’enclencher cette dynamique d’amélioration génétique de la race chevaline de la région’’

    Il a salué l’enthousiasme et l’engagement des acteurs de la filière qu’il souhaite appuyer afin que cette dynamique d’amélioration génétique soit une réussite dans la zone.

    ‘’Au sortir de la réunion, on s’est rendu compte qu’il y a beaucoup de femmes qui s’activent dans l’élevage des chevaux. Nous les invitons à venir présenter leurs juments. Elles pourront ultérieurement avoir des métisses qu’elles auront la possibilité de vendre à des prix très intéressants.

    AT/AKS

  • SENEGAL-AGRICULTURE-PERSPECTIVES / La multiplication des cycles agricoles par la maîtrise de l’eau, clef de la souveraineté alimentaire (coordonnateur)

    SENEGAL-AGRICULTURE-PERSPECTIVES / La multiplication des cycles agricoles par la maîtrise de l’eau, clef de la souveraineté alimentaire (coordonnateur)

    Podor, 21 juin (APS) – La maîtrise de l’eau, notamment dans les périmètres villageois irrigués donne aux paysans la possibilité de multiplier par trois les rendements annuels en vue de contribuer à l’atteinte de la souveraineté alimentaire, a estimé jeudi à Podor (Saint-Louis, nord) le coordonnateur du Projet d’appui régional à l’initiative pour l’irrigation au Sahel (PARIIS) Aly Sané Niang.

     

    ‘’La maîtrise de l’eau permet la possibilité de faire trois récoltes par année et de multiplier ainsi les rendements. Cela permet d’atteindre la souveraineté alimentaire’’, a notamment dit M. Niang.

    Il s’exprimait lors d’une visite de terrain au niveau des périmètres villageois irrigués dans le département de Podor. Plusieurs acteurs, ainsi que des journalistes ont pris part à cette tournée des responsables du projet PARIIS.

    Ce programme intervient dans la vallée du fleuve Sénégal en collaboration avec la Société d’aménagement et d’exploitation des terres du Delta du Fleuve Sénégal (SAED). Il vise à aménager des périmètres irrigables dans la zone.

    ‘’L’innovation c’est ce que l’on appelle les +canaux maçonniques+ (…) l’impact c’est d’abord l’économie d’eau. Il n’y a plus pratiquement de coût au niveau de l’entretien des canaux’’, a poursuivi Aly Sané Niang.

    Le coordonnateur du PARIIS parle d’une innovation ‘’très appréciée par les producteurs dans la mesure où ils gagnent en terme de coût et en terme de revenus, permettant ainsi d’alléger les charges d’exploitation de ces périmètres’’.

    Selon lui, la maitrise des enjeux de l’eau permet au Sénégal d’arriver à la ‘’souveraineté alimentaire’’.

    ‘’Le Sénégal est un pays essentiellement agricole. Les ambitions sont clairement définies par l’Etat. Il faut aller vers la souveraineté alimentaire par la gestion et la maitrise de l’eau’’, a encore souligné le coordonnateur du PARIIS.

    Il a fait observer que le Sénégal dispose d’une agriculture pluviale sur trois mois qui permet aux paysans d’atteindre des niveaux de production à même de contribuer à l’atteinte de la souveraineté alimentaire.

    ‘’Nous ne pouvons plus nous contenter d’un cycle de culture. Par la gestion et la maitrise de l’eau, nous pouvons parvenir à faire trois voire quatre cycles de culture dans l’année. Et cela va booster les récoltes’’, a préconisé Aly Sané Niang.

    Il a aussi fait état de la prise en charge des activités post récolte et l’appui dans la politique d’acquisition d’équipements par le programme PARIIS.

    ‘’Dans certains périmètres, nous avons déjà réceptionné des moissonneuses afin de traiter les cultures en fin de récolte (…) même si l’objectif premier c’est de mettre en place un système irrigué’’, a fait valoir M. Niang.

    ‘’Tout ce qui est accompagnement pour booster les productions, est dans les cordes du PARRIS. Nous accompagnons les acteurs en terme de renforcement de capacité. Nous intervenons sur toute la chaine de valeur en relation avec la SAED’’, a signalé le coordonnateur du PARIIS.

    Evoquant les possibilités d’extension du PARIIS à une plus grande échelle, M. Niang a fait observer que son programme a une ‘’envergure nationale’’ qui lui permet de cibler d’autres zones et de s’implanter ‘’un peu partout, si le potentiel agricole de la zone ciblée le justifie’’.

    Il a cependant relevé quelques difficultés liées au système de pompage, au coût de l’électricité et du carburant qui ‘’crèvent le budget de certains producteurs’’.

    ‘’Mais nous sommes en train de voir avec la Banque mondiale comment prendre en charge cette question avec notamment la mise en place de systèmes solaires pour régler définitivement ces difficultés liées au coût d’électricité et de carburant’’, a assuré le coordonnateur du PARIIS.

    NSS/MTN

  • SENEGAL-PARLEMENT-FINANCES / Un débat d’orientation budgétaire, lundi, à l’Assemblée nationale

    SENEGAL-PARLEMENT-FINANCES / Un débat d’orientation budgétaire, lundi, à l’Assemblée nationale

    Dakar, 21 juin (APS) – Les députés sont convoqués en séance plénière, lundi à 10 heures, pour un débat d’orientation budgétaire, annonce un communiqué de la direction de la communication de l’Assemblée nationale.

    ESF

  • SENEGAL-TRANSPORT-REPORTAGE / Moto-taxis à Dakar : une activité à encadrer et protéger (conducteurs)

    SENEGAL-TRANSPORT-REPORTAGE / Moto-taxis à Dakar : une activité à encadrer et protéger (conducteurs)

    Par Abdoulaye Diallo

    Dakar, 21 juin (APS) – Les motos-taxis sont devenus un gagne-pain pour de nombreux jeunes de la capitale sénégalaise qui, en cette journée dédiée à la moto, estiment que leur activité mérite d’être encadrée et protégée.

    Au rond-point Poste de la Médina, un des points de convergence des cyclomoteurs communément appelés « thiak-thiak », Omar Faye et son ami discutent de la situation du pays à l’approche de la Tabaski, la plus grande fête musulmane qui, cette année, sera célébrée au Sénégal le 29 juin. Tous les deux ignorent l’existence de la Journée mondiale de la moto célébrée le 21 juin de chaque année.

     »Aujourd’hui, c’est la Journée mondiale de la moto, le saviez-vous ? ». Cette question du reporter de l’APS laisse pantois Omar Faye.  »C’est vous qui me l’apprenez ! », répond-il, l’air surpris.

    Assis sur sa moto, un casque vissé sur la tête, Faye, qui est originaire du département de Mbour, s’est lancé dans le business des motos-taxis depuis plus de six mois.

    Tous les jours, il enfourche sa moto-Jakarta et sillonne les artères de la capitale sénégalaise pour transporter des passagers.  En cette journée dédiée à la moto, il se dit très fier de son activité qui lui permet d’entretenir sa famille.

    « Franchement, nous travaillons bien. Le secteur est loin d’être facile, comme tout travail d’ailleurs, mais l’essentiel, c’est qu’on s’en sort », dit-il.

    Marié et père de trois enfants, Omar entretient le mystère autour de son chiffre d’affaires. « À vrai dire, je ne peux pas vous dire ce que je gagne par jour ou par mois. Mais, ce qui est important de savoir, c’est que je gagne bien ma vie grâce à la moto », lance-t-il après avoir esquissé le large sourire d’un homme comblé.

    Au rond-point la Poste de la Médina, comme au niveau des autres artères de la capitale sénégalaise, la circulation est le plus clair du temps très dense. Motos et véhicules se disputent la chaussée.

    À l’approche de la fête de Tabaski, période faste pour les motos-taxis, Diégane semble s’être préparé pour profiter au maximum des opportunités qui s’offrent avec les nombreux déplacements des Dakarois pour préparer cette fête. Assis sur sa moto, il déguste un morceau de pain arrosé à une sauce de haricot.

    Il confie que l’acquisition d’une moto lui a permis de sortir du chômage. « Cette moto, c’est tout pour moi. Grâce elle, je peux rentrer avec 20 000 F, 25 000 F par jour, parfois même 30 000 F », avoue-t-il.

    Problème de sécurité 

    Se déplacer à moto est devenu comme un réflexe pour Fatou Samb. Rencontrée au rond-point de la RTS, Fatou va à la rencontre d’un jeune conducteur de moto-taxi. Ce dernier est visiblement pressé d’engager le marchandage de la course avec elle, de peur sans doute de la voir lui filer entre les doigts.

    « Vous partez où ? », s’empresse-t-il de lui demander.  »En ville », répond-elle tout de go. « C’est 2500 », propose le conducteur. Sans doute pressée, la cliente qui visiblement n’est pas d’humeur pour les marchandages interminables, propose 2000. Une stratégie payante, l’homme ayant accepté de faire le trajet à ce prix-là.

    « C’est rapide. Avec les embouteillages à Dakar, je ne prends que la moto », dit la jeune dame avant de perdre place dernière le jeune homme.

    Mais la forte présence des « thiak-thiak » dans les artères de Dakar ne fait pas que des heureux. Et pour cause : ils concurrencent fortement les taxis. Aussi n’est-il pas étonnant que les rapports soient tendus entre conducteurs de motos et de taxis. « Entre nous, ce n’est pas trop facile, mais c’est normal, car la moto représente une véritable concurrence pour eux. À notre niveau aussi, nous devons faire des efforts et comprendre que nous ne sommes pas seuls sur la route », explique Diégane.

    « Nous sommes tous des frères. Ils sont des pères de famille comme nous le sommes également. Donc, chacun à son niveau essaie de gagner sa vie. Ils ont leurs voitures, nous avons nos motos, que chacun respecte son travail », renchérit un jeune sous couvert de l’anonymat.

    Les conducteurs de motos se félicitent de l’allégement du contrôle de la police. Selon Omar Faye, cet assouplissement permet aux conducteurs « thiak-thiak » d’accroître leurs revenus « Ils nous contrôlent de moins en moins. Même si le contrôle est là, ça va, nous parvenons à travailler et gagner dignement notre vie », se réjouit-il.

    Circuler en deux-roues dans la capitale sénégalise et dans les autres régions du Sénégal pose cependant un sérieux problème de sécurité, certains usagers ne respectant pas le Code de la route.

    D’après des statistiques fournies par le chef de la Division prévention, prévision, planification des catastrophes naturelles, de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers, en 2020, plus de 100 personnes sont mortes du fait des accidents de la circulation avec cyclomoteur.

     »Nous avons conscience qu’il y a beaucoup de risques dans notre travail, mais on essaie de faire avec parce que nous n’avons que comme gagne-pain. Donc, nous n’avons pas le choix. Mais, nous faisons chaque jour le maximum d’efforts pour notre sécurité ainsi que pour celle de nos clients. Nous voulons que notre secteur soit protégé et encadré pour nous permettre de travailler dans de bonnes conditions », plaide Diégane.

    ABD/ASG/BK

  • SENEGAL-SOCIETE / Approvisionnement en moutons de Tabaski : des éléveurs mauritaniens élisent domicile à Rao

    SENEGAL-SOCIETE / Approvisionnement en moutons de Tabaski : des éléveurs mauritaniens élisent domicile à Rao

    Saint-Louis, 21 juin (APS) – Les éleveurs mauritaniens de moutons, qui contribuent chaque année à approvisionner le marché sénégalais en moutons de Tabaski à partir de Saint-Louis, ont choisi de s’installer cette année à Rao, faute d’avoir obtenu le site de leur convenance  dans la capitale nord du Sénégal.

     »Depuis quatre jours, nous sommes là en attendant les clients. Pour le moment, nous nous contentons de clients en partance pour Dakar », a dit à l’APS Mouhamadou Moctar Haidara, le porte-parole de ces éleveurs venus de la Mauritanie voisine, trouvés en train de deviser entre eux à Rao, village situé à une dizaine de kilomètres de Saint-Louis.

     »Comme pour les années passées, nous aurions souhaité nous établir à Saint-Louis, mais le site préposé à la place de Marmiyal ne nous convient pas. Il ne peut contenir tous nos moutons », a dit l’éleveur, selon qui une trentaine de camions chargés d’environ 160 petits ruminants sont déjà arrivés à Rao.

    Le souhait était de s’installer pour une semaine sur le site jouxtant les cimetières de Marmiyal, mais la commune de Saint-Louis n’a pas donné suite à leur demande et leur a proposé d’autres sites qui ne les conviennent pas.

    L’APS a essayé de joindre en vain le responsable des marchés de la commune de Saint-Louis, Charles Seck. Il ne décroche pas son téléphone et ne répond pas non plus aux messages visant à le faire réagir sur cette question.

    Les éleveurs venus de la Mauritanie disent se contenter pour le moment du site qu’ils occupent à la sortie du village de Rao, sous la protection d’un camion de gendarmerie qui veille sur leur sécurité des lieux depuis leur arrivée sur place.

     »Certes la sécurité est assurée mais il nous manque des commodités pour un bon séjour », indique Mouhamadou Moctar Haidara, qui en appelle à la commune de Gandon pour disposer de toilettes et d’assez d’eau pour eux-mêmes et pour leurs bêtes.

    Ils ont donné des assurances quant à un bon approvisionnement du marché sénégalais en moutons, assurant que des bêtes vont continuer être convoyés de la Mauritanie à mesure que s’approcher la Tabaski, la grande fête musulmane commémorant le sacrifice d’Abraham.

    Ils concèdent que quelques craintes subsistent encore chez eux en raison de situation politique prévalant au Sénégal, où des violences ont fait plusieurs morts début juin, suite à la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison pour  »corruption de la jeunesse ».

    Abdoukhadre Khoussa, chef de village de Rao, a fait part de son soulagement de voir ces éleveurs mauritaniens débarquer.

     »Nous ne faisons que remercier le bon Dieu qui a enlevé une épine de nos pieds », a dit M. Khoussa, rappelant que les habitants de Rao avaient l’habitude de se rendre à Saint-Louis pour s’approvisionner en moutons sur la corniche à Marmiyal.

    « Aujourd’hui, ils peuvent le faire sur place », a-t-il relevé, en faisant observer que l’installation des éleveurs mauritaniens à Rao est l’occasion pour les jeunes du village de s’investir dans des activités telles que la vente d’eau et d’autres articles dont ont besoin les propriétaires de bêtes et leurs clients.

    De fait, des restaurants de fortune se sont déjà installés aux alentours du site, ce qui a par ailleurs conduit plusieurs jeunes à se regrouper autour de ces installations pour en assurer la sécurité.

    AMD/BK/MTN

     

  • SENEGAL-ECONOMIE / Le registre national unique a montré sa pertinence, selon la déléguée générale à la Protection sociale

    SENEGAL-ECONOMIE / Le registre national unique a montré sa pertinence, selon la déléguée générale à la Protection sociale

    Dakar, 21 juin (APS) – Le registre national unique (RNU), une base de données utilisée dans la politique sociale de l’État sénégalais, a prouvé sa pertinence en permettant notamment aux pouvoirs publics d’identifier les ayants droit des subventions destinées aux ménages, a soutenu la déléguée générale à la Protection sociale et à la Solidarité nationale, Aminata Sow, mercredi, à Dakar.

    « Nous avions 542.000 ménages », a-t-elle signalé lors de la présentation d’un rapport de la Banque mondiale consacré à la situation économique du Sénégal en 2022.

    Le RNU a été élargi pour prendre en compte 1 million de ménages, une mise à jour faite lorsqu’il s’est agi, selon Mme Sow, d’identifier les bénéficiaires des aides sociales durant la pandémie de Covid-19 en 2020.

    « Le gouvernement a décidé de porter le RNU à 1 million de ménages », a-t-elle souligné, précisant qu’ »il ne s’agit pas de ménages exclusivement pauvres ». Il y a des ménages « extrêmement pauvres et des ménages vulnérables », a précisé Mme Sow.

    Selon elle, la mise à jour du RNU une fois tous les quatre ans peut être revue parce qu’il peut y avoir beaucoup de changements dans les ménages en une durée beaucoup moins courte que cette périodicité.

    Par exemple, des jeunes peuvent trouver un emploi et/ou se marier entre-temps, a expliqué la déléguée générale à la Protection sociale et à la Solidarité nationale.

    « C’est au niveau de la communauté que l’on choisit les ménages pauvres », a-t-elle dit, affirmant que la carte de pauvreté de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie permet d’identifier cette catégorie de ménages.

    Mme Sow signale par ailleurs que le secteur informel concentre 90 % des emplois au Sénégal, et que « quelqu’un de ce secteur peut tomber facilement dans la pauvreté lorsqu’il prend sa retraite, faute de filet social ».

    CS/ESF/BK

  • SENEGAL-ECONOMIE / La Banque mondiale explique le « fort ralentissement » de la croissance économique sénégalaise en 2022

    SENEGAL-ECONOMIE / La Banque mondiale explique le « fort ralentissement » de la croissance économique sénégalaise en 2022

    Dakar, 21 juin (APS) – La croissance économique du Sénégal a connu « un fort ralentissement » en 2022, en raison notamment d’une baisse de l’investissement privé et des exportations, analyse la Banque mondiale dans un rapport consacré à la situation économique du pays.

    « Une baisse de l’investissement privé et des exportations, ainsi qu’une contraction du secteur agricole et de la production industrielle », sont à l’origine du ralentissement de l’économie sénégalaise, explique l’institution financière internationale dans la dernière édition de son « Rapport sur la situation économique du Sénégal » en 2022.

    Le rapport pointe aussi la hausse des prix mondiaux des produits de base, autant de facteurs ayant conduit à « une décélération » du Produit intérieur brut (PIB) réel de l’ordre de 4,2 %, après « une forte reprise post-Covid-19 en 2021 », année durant laquelle le taux de croissance du Sénégal s’était établi à 6,5 %.

    « Après un rebond en 2021, la croissance économique du Sénégal s’est ralentie en 2022 sous l’effet combiné des politiques anti-inflationnistes, du resserrement des conditions financières, des perturbations liées aux chaînes d’approvisionnement et du ralentissement économique mondial lié à l’invasion de l’Ukraine par la Russie », a expliqué Keiko Miwa, la directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Cap-Vert, la Gambie, la Guinée-Bissau, la Mauritanie et le Sénégal.

    « Les fortes pressions inflationnistes » marquées par un impact non négligeable sur les ménages à faible revenu ont conduit à des mesures d’atténuation des « chocs », a ajouté Mme Miwa lors de la présentation du rapport.

    L’inflation a entraîné une hausse de la dette publique sénégalaise en 2022, les entreprises publiques du pays ayant cherché à recourir aux emprunts pour financer les investissements, notamment dans le nouveau secteur du pétrole et du gaz, selon la fonctionnaire de la Banque mondiale.

    Elle rappelle que le taux de croissance du Sénégal en 2022 est inférieur à la moyenne des huit Etats membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine – dont le pays fait partie -, qui était de 5,8 %, contre 6,1 en 2021.

    « Une marge de manœuvre pour faire face aux conjonctures défavorables »

    Même si elles sont soumises à d’importantes variabilités en 2022, les perspectives macroéconomiques du Sénégal restent « néanmoins favorables », a signalé Keiko Miwa.

    Elles devraient se traduire par un « rebond de la croissance à 9,9 % en 2024 », une hausse qui serait tirée par une forte production industrielle en raison du début de l’exploitation des hydrocarbures.

    Cette perspective que dessine la Banque mondiale confirme celle envisagée par les autorités sénégalaises, qui disent s’attendre à une croissance à deux chiffres à la fin de cette année en raison de l’entame, à cette même période, de l’exploitation du pétrole et du gaz du pays.

    « L’assainissement budgétaire est une priorité pour le Sénégal, au regard du durcissement des conditions financières sur les marchés régionaux et internationaux », a souligné Hélène Aminatou Ba, une économiste de la Banque mondiale chargée du Sénégal et coauteure du rapport.

    Cet « assainissement » peut conduire à « une diminution progressive de la part importante de l’encours de la dette au PIB après 2023 », a-t-elle ajouté.

    Mme Ba estime par ailleurs que « le risque de surendettement global reste modéré ». « Il est important toutefois d’avoir une marge de manœuvre pour faire face aux conjonctures défavorables », recommande-t-elle aux autorités sénégalaises.

    La politique de réduction de la pauvreté menée par les pouvoirs publics pourrait se révéler inefficace devant d’éventuels « chocs », car elle exclut les personnes vulnérables à la pauvreté, a prévenu Hélène Aminatou Ba.

    « Assurer une croissance inclusive, face à la récurrence des chocs, constitue un important défi auquel le pays devrait faire face », lit-on dans le rapport.

    Selon le document, la hausse des investissements directs étrangers destinés aux hydrocarbures devrait favoriser un rebond imminent du secteur secondaire.

    La Banque mondiale encourage le Sénégal à recourir aux partenariats public-privé pour financer ses investissements.

    CS/ESF/BK

  • SENEGAL-ECONOMIE-SOCIAL / Une étude évalue le taux de vulnérabilité des ménages sénégalais à 54,2 % en 2018

    SENEGAL-ECONOMIE-SOCIAL / Une étude évalue le taux de vulnérabilité des ménages sénégalais à 54,2 % en 2018

    Dakar, 21 juin (APS) – Le taux de vulnérabilité des ménages sénégalais est estimé à ‘’54,2 % pour 2018, soit l’équivalent de 1,5 fois l’incidence de la pauvreté qui est de 37,8 %’’ dans le pays, indique un rapport de la Banque mondiale rendu public ce mercredi.

    Une partie de ce rapport consacré au Sénégal porte sur ‘’les ménages vulnérables chroniquement pauvres, les ménages vulnérables non pauvres et les ménages non vulnérables et non pauvres’’, selon Hélène Aminatou Ba, économiste chargée du Sénégal au sein de cette institution financière et coauteure du rapport.

    Les deux premières catégories, qui forment ensemble les ménages vulnérables, représentent ‘’55 % de la population, tandis que la dernière catégorie, celle des ménages non vulnérables et non pauvres, représente un peu plus de 45 % de la population’’, a expliqué Mme Ba au cours d’une cérémonie de présentation du document.

    ‘’Les taux de vulnérabilité et de pauvreté sont plus élevés dans les zones rurales que dans les zones urbaines. Comme la pauvreté, la vulnérabilité au Sénégal est élevée dans toutes les régions, à l’exception de Dakar’’, a précisé Hélène Aminatou Ba.

    Elle signaler que les zones rurales contiennent ‘’un peu plus de la moitié de la population (53 %) mais abritent 80 % de la population des ménages vulnérables chroniquement pauvres et deux tiers des ménages vulnérables non pauvres’’.

    ‘’Au niveau national, les 2/3 de la vulnérabilité résultent d’un niveau élevé de pauvreté et le 1/3 restant du risque de tomber dans la pauvreté en cas de choc négatif’’, a poursuivi l’économiste de la Banque mondiale.

    Elle ajoute que ‘’la vulnérabilité induite par la pauvreté est la conséquence d’un faible capital humain et physique ou de la persistance à s’engager dans des activités à faible rendement en raison d’une mauvaise gestion des risques’’.

    Selon Hélène Aminatou Ba, la prévalence de la vulnérabilité induite par la pauvreté signifie que les programmes de lutte contre la pauvreté ‘’devraient se concentrer sur les ménages chroniquement pauvres, qui sont pauvres en raison de leur faible dotation en capital humain et physique’’.

    Elle estime que les ménages vulnérables et non vulnérables ‘’présentent des caractéristiques sociodémographiques et économiques très différentes, qui doivent être prises en compte dans l’élaboration des politiques publiques’’.

    CS/BK/ESF