Catégorie : International

  • AFRIQUE-FRANCE-DEFENSE / Paris a entamé le retrait de ses militaires du Tchad (médias)

    AFRIQUE-FRANCE-DEFENSE / Paris a entamé le retrait de ses militaires du Tchad (médias)

    Dakar, 10 déc (APS) – La France a entamé, mardi, le retrait de ses forces positionnées au Tchad, a annoncé l’état-major des armées françaises dans un communiqué. 

    Cette opération intervient après l’annonce le 28 novembre dernier, par N’Djamena, de sa décision de mettre fin à son accord de coopération en matière de défense et de sécurité avec Paris.

    ‘’Prenant acte de cette décision et dans la continuité de l’évolution de leur présence militaire en Afrique, les armées françaises retirent ce jour la capacité chasse présente à N’Djamena’’, a indiqué dans un communiqué l’état-major des armées.

    Les premiers avions de combat Mirage ont ainsi regagné leur base dans l’est de la France, marquant ‘’le début du rapatriement du matériel français stationné sur N’Djamena’’, ont fait savoir des sources médiatiques citant le colonel Guillaume Vernet, porte-parole de l’armée française.

    Près de 1 000 soldats français étaient jusque-là déployés sur plusieurs sites militaires au Tchad, pays considéré comme un maillon clé de la présence militaire française en Afrique.

    Après avoir été contraint de retirer ses troupes au Mali, au Burkina Faso et au Niger, la France perd ainsi son point dernier ancrage au Sahel, alors que sa présence militaire au Sénégal est questionnée par les hautes autorités de Dakar.

    ABB/OID/AKS

  • SENEGAL-AFRIQUE-DRAME / Des dizaines de morts dans un bombardement près de Khartoum (médias)

    SENEGAL-AFRIQUE-DRAME / Des dizaines de morts dans un bombardement près de Khartoum (médias)

    Dakar, 10 nov (APS) – Des bombardements attribués à des paramilitaires membres des Forces de soutien rapide (FSR) ont causé la mort de 65 personnes et fait des centaines de blessés dans la banlieue de Khartoum, la capitale du Soudan, ont rapporté plusieurs médias.

    Evoquant un communiqué du gouverneur de Khartoum, Ahmed Othman Hamza, le site d’information de RFI, signale qu’un obus tiré sur un bus a tué tous ses passagers.

    Des bombardements menés par les paramilitaires sur Omdourman, en proche banlieue de la capitale soudanaise, ont tué au moins 65 personnes et fait des centaines de blessés, a affirmé ce 10 décembre 2024 dans un communiqué le gouverneur de l’État de Khartoum.

    Il s’agit d’un nouvel épisode tragique de la guerre civile soudanaise déclenchée après que des hommes armés présentés comme des supplétifs de l’armée régulière ont tenté, à partir du 15 avril 2023, de renverser le régime dirigé par Abdel Fattah al-Burhane (62 ans).

    Les Forces de soutien rapide (FSR) ont à leur tête le général le général Mohamed Hamdan Dagalo.

    Le conflit a déjà fait plusieurs milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.

    AKS/ASG

     

  • SENEGAL-ALGERIE-PARTENARIAT / Les présidents Faye et Tebboune ont parlé de coopération bilatérale à Nouakchott

    SENEGAL-ALGERIE-PARTENARIAT / Les présidents Faye et Tebboune ont parlé de coopération bilatérale à Nouakchott

    Dakar, 10 déc (APS) – Le chef de l’Etat sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a déclaré avoir eu, mardi, à Nouakchott, un ‘’riche entretien’’ avec son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune, portant sur la volonté partagée de renforcer la coopération entre Dakar et Alger.

     »J’ai eu un riche entretien avec le Président Abdelmadjid Tebboune, président de la République algérienne démocratique et populaire. Nos échanges ont porté sur notre volonté commune d’œuvrer au renforcement de la coopération entre nos deux pays’’, a indiqué le président sénégalais dans un message publié sur le réseau social X.

    La rencontre entre les deux chefs d’Etat a eu lieu en marge d’une conférence de l’Union africaine consacrée à l’éducation, la jeunesse et l’employabilité, ouverte mardi et qui se poursuit jusqu’au mercredi dans la capitale mauritanienne.

    AKS/ABB/SBS/OID

  • SENEGAL-MONDE-SOCIETE-ANALYSE / Contre la fragmentation du monde, Souleymane Bachir Diagne milite pour une « humanité partagée »

    SENEGAL-MONDE-SOCIETE-ANALYSE / Contre la fragmentation du monde, Souleymane Bachir Diagne milite pour une « humanité partagée »

    Dakar, 10 déc (APS) – Le monde n’a jamais été autant fragmenté, a relevé le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne, notant que l’idéal universel alimentant par moments ses réflexions, « n’a jamais été aussi nécessaire qu’aujourd’hui ».

    « Paradoxalement, c’est vrai, le contraste est grand entre le fait que nous n’avons jamais été aussi fragmentés peut-être et en même temps, nous n’avons jamais eu autant besoin d’avoir une politique d’humanité, c’est-à-dire une politique dont le fondement soit notre humanité partagée », a dit l’universitaire dans une interview accordée à Radio France internationale (RFI), mardi, dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des droits de l’homme.

    « Les organismes qui mesurent l’état de la démocratie dans le monde sont unanimes pour dire qu’en général, elle a reculé partout, y compris dans des pays anciennement et traditionnellement démocratiques », a-t-il fait observer, ajoutant que « les guerres ont toujours été des situations extrêmes où l’on a l’impression que toute considération de droits humains est suspendue ».

    Selon le philosophe sénégalais, c’est même pour cela que sur le plan international, « les droits de l’homme insistent sur l’existence d’un droit de la guerre. L’idée étant que même en pleine guerre, on ne peut pas tout se permettre. Malheureusement, les conflits actuels montrent qu’on se permet tout », a déploré Souleymane Bachir Diagne, auteur de l’ouvrage  »Universaliser. Pour un dialogue des cultures », sorti en septembre dernier chez Albin Michel.

    En faisant allusion à la fragmentation des nations et à l’état des droits de l’homme, « partout foulés aux pieds », Souleymane Bachir Diagne insiste sur l’importance de pas abandonner « cette orientation commune que les droits humains apportent à notre monde et à notre humanité ».

    Le philosophe sénégalais dit toutefois refuser l’idée selon laquelle seul l’Occident reconnaît que des droits sont attachés à l’humain, soulignant que ce qui explique cette identification des droits de l’homme à l’Occident, « c’est la prétention de l’Europe à se proclamer seule porteuse de l’universel et à vouloir l’imposer au reste du monde ».

    « La Déclaration des chasseurs du Mandé, en Afrique de l’Ouest, commence par affirmer : une vie est une vie », a-t-il rappelé.

    Il indique que l’approfondissement de cette idée que « toutes les vies – ukrainiennes, gazaouies, sud-africaines – sont égales, implique que les droits à la vie doivent être universellement respectés. Voilà ce que signifie tirer les conséquences de l’affirmation de droit universel attaché à l’être humain ». 

    Souleymane Bachir Diagne a défini ce qu’il appelle le processus d’universaliser par le fait « d’amener tous ces différends et faire en sorte de s’entendre sur quelque chose qui serait universel ».

    SMD/AKS/BK

  • SENEGAL-AFRIQUE-SECURITE / Coopération opérationnelle : des chefs de la marine de quatre pays en conclave à Dakar

    SENEGAL-AFRIQUE-SECURITE / Coopération opérationnelle : des chefs de la marine de quatre pays en conclave à Dakar

    Dakar, 10 déc (APS) – Une conférence des chefs d’état-major de marine et de garde-côtes des pays de la zone G, parties-prenantes de l’Architecture de sécurité maritime de Yaoundé s’est ouverte mardi dans la capitale sénégalaise, a constaté l’APS.

    La rencontre prévue sur deux jours vise à consolider la coopération opérationnelle dans le domaine de la sécurité et de la sûreté maritime dans l’espace regroupant le Sénégal, le Cap Vert, la Gambie et la Guinée-Bissau, ont indiqué les organisateurs dans un communiqué. 

    Les échanges vont porter sur le renforcement du cadre sous régional de partage d’informations opérationnelles et l’organisation de patrouilles maritimes conjointes en 2025.

    L’édition de cette année est organisée par la Marine nationale sénégalaise, en partenariat avec le ministère de la Défense britannique et l’ambassade du Royaume-Uni au Sénégal.

    Ouvrant les travaux, le contre-amiral Abdou Sène, chef d’état-major de la marine nationale du Sénégal a rappelé la tenue d’une telle rencontre entre des responsable sécuritaires d’Etats ayant des intérêts économiques et des problématiques sécuritaires communs.

    ‘’Les trafics illicites de tous genres qui transitent par notre espace commun affectent la sécurité de nos populations sans exception et constituent des menaces pour nos économies respectives’’, a souligné le chef de la marine sénégalaise.

    ‘’Tous nos pays dépendent de la mer’’

    Il a insisté sur le fait que l’Architecture en branle à partir de 2013 était devenue le cadre opérationnel de mise en synergie des efforts de ses pays membres dans le domaine de la sécurité maritime.

    ‘’Cette architecture a le mérite de construire un mécanisme de sécurité collective reposant sur une conscience commune et partagée des enjeux maritimes couvrant une vaste zone s’étendant du Cap-Vert à l’Angola’’, a-t-il fait valoir en assurant qu’elle apporte une véritable approche stratégique de prise en charge des problématiques maritimes communes.

    ‘’Tous nos pays dépendent de la mer pour le commerce, l’agriculture et la pêche, et bien sûr pour leur sécurité. Nous commençons à comprendre que la sécurité maritime concerne autant la protection de l’environnement maritime que les menaces traditionnelles à la sécurité’’, a de son côté déclaré Tom Harper, un officier de la marine britannique.

    L’Architecture de Yaoundé est constituée du Centre de coordination interrégional (CCI), la structure de coordination et de partage d’informations qui relie le Centre régional de sécurité maritime pour l’Afrique centrale (CRESMAC) et le Centre régional de sécurité maritime pour l’Afrique de l’Ouest (CRESMAO).

    Son élaboration est partie d’un sommet tenu en juin 2013 entre les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et de la Commission du Golfe de Guinée (CGG).

    SC/AKS/ASG

  • SENEGAL-MONDE-DIPLOMATIE / Bassirou Diomaye Faye à Nouakchott pour une conférence de l’UA sur l’éducation

    SENEGAL-MONDE-DIPLOMATIE / Bassirou Diomaye Faye à Nouakchott pour une conférence de l’UA sur l’éducation

    Dakar, 10 dec (APS) – Le chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye a quitté Dakar ce mardi pour se rendre à Nouakchott en Mauritanie où il va participer à la conférence de l’Union africaine (UA) sur l’éducation, a-t-on appris de la Présidence sénégalaise.

    Le Président Faye répond notamment à une invitation de son homologue mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, président en exercice de l’Union africaine, lit-on sur la page Facebook de la présidence.

    Le président sénégalais a été accueilli à l’aéroport international de Nouakchott – Oumtounsy, par le Premier ministre, Moctar Ould Diay, entouré de son directeur de cabinet, de l’ambassadeur de Mauritanie au Sénégal, du wali de Nouakchott Ouest, du vice-président de la région de Nouakchott, a indiqué l’Agence mauritanienne d’information (AMI).

    La conférence de trois jours ouverte lundi dans la capitale de la Mauritanie est conjointement organisée par l’UA, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) et le gouvernement mauritanien.  Elle porte sur le thème :  »Eduquer une Afrique adaptée au 21e siècle » et vise à promouvoir la mise en avant  de l’apprentissage et du développement des compétences pour tous ces enfants et ces jeunes du continent africain.

    Il s’agit de plaider en faveur des meilleures pratiques éducatives, en s’appuyant sur des dialogues politiques, des forums sur les leçons apprises, le développement de partenariats stratégiques et une campagne de sensibilisation, soulignent les organisateurs.

    Ils estiment que l’Afrique avait encore des progrès à faire pour garantir une éducation de qualité, équitable et inclusive pour tous. Beaucoup de pays du continent faisant notamment face à des difficultés de scolarisation dues à des infrastructures inadéquates et à une pénurie d’enseignants qualifiés.

    AKS/MTN

  • SENEGAL-AFRIQUE-NUMERIQUE / Lancement du concours Challenge App Afrique

    SENEGAL-AFRIQUE-NUMERIQUE / Lancement du concours Challenge App Afrique

    Dakar, 9 déc (APS) – Radio France internationale et France 24 ont annoncé le lancement de la 9e édition du concours ‘’Challenge App Afrique’’, lequel récompense depuis 1996 les innovations numériques au service de l’intérêt général et des objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies, a-t-on appris de source officielle.

    ‘’RFI et France 24 lancent la 9ème édition du concours +Challenge App Afrique+, qui vise cette année à promouvoir l’intégration des nouvelles technologies dans le secteur de l’eau en Afrique francophone. Ouvert à tous les Africains, Africaines et jeunes entreprises du continent, cette compétition récompense les innovations numériques favorisant l’accès à l’eau et à l’assainissement, et la conservation des mers et océans en Afrique’’, lit-on dans un communiqué parvenu, lundi, à l’APS.

    Le texte ajoute que les candidatures sont ouvertes jusqu’au 26 janvier 2025 sur le site internet dédié au concours.

    ‘’Le ou la lauréat.e, désigné par un jury d’experts, se verra financer le développement de son projet à hauteur de 15 000 euros’’, soit près de 10 millions de francs CFA, poursuit le communiqué.

    D’après ses organisateurs, le concours ‘’Challenge App Afrique’’ souhaite encourager et soutenir l’innovation, en stimulant et accompagnant les jeunes entreprises et développeurs africains.

    Les huit premières éditions ont porté sur la santé, l’éducation des enfants, le développement durable, le développement urbain et des villes intelligentes, la lutte contre les pandémies, l’éducation des enfants, l’agriculture et enfin l’énergie verte.

    Cette année, la compétition est axée sur les innovations numériques et l’accès à l’eau et l’assainissement, et la conservation des mers et océans sur le continent.

    ABB/ASG

  • AFRIQUE-JAPON-AGRICULTURE / Projet de renforcement de capacités des petits exploitants : des experts de 14 Etats en conclave à Dakar

    AFRIQUE-JAPON-AGRICULTURE / Projet de renforcement de capacités des petits exploitants : des experts de 14 Etats en conclave à Dakar

    Diamniadio, 9 déc (APS) – Des experts et officiels de 14 Etats africains prennent part, ce lundi, au ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage à Diamniadio, aux travaux du sixième atelier international de la deuxième phase du Projet de renforcement de capacités des petits exploitants agricoles (SHEP, Smallholder Horticulture Empowerment and Promotion).

    Les participants viennent du Burkina Faso, du Burundi, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, du Congo, du Gabon, de la Gambie, de la Guinée, de Madagascar, de la Mauritanie, du Mali, du Niger, de la République démocratique du Congo et du Sénégal. Le SHEP est financé par l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA).

    ‘’L’Afrique importe présentement plus de 30 milliards de dollars us [plus de 18. 624 milliards FCFA] pour se nourrir. Si nous ratons nos objectifs d’ici 2030, l’Afrique devra importer 120 milliards de dollars us [plus de 74. 000 milliards FCFA] pour se nourrir’’, a prévenu le ministre sénégalais de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage, Mabouba Diagne.

    Selon lui, ‘’importer autant de nourriture, c’est exporter des emplois dont la jeunesse africaine et le monde rural demandent’’.

    Il estime que les pays africains, dont les 14 Etats participant à la rencontre, ‘’perdent jusqu’à 30% de leurs récoltes à cause du manque d’infrastructures de stockage’’.

    Lors de cette réunion, Mabouba Diagne a en outre évoqué l’équation des semences certifiées qui, pour l’essentiel, sont importées.

    ‘’La grosse équation, c’est les semences certifiées. Notre continent dépend grandement de l’extérieur pour disposer de semences certifiées’’, a-t-il rappelé.

    Il a relevé que ‘’le marché mondial financier des semences certifiées avoisine les 70 milliards de dollars [plus de 43 mille milliards FCFA]’’. ‘’D’ici 2030, ce sera 100 milliards de dollars [plus de 62 mille milliards FCFA]. Et nous les Africains, nous ne sommes pas dans ce marché’’, a-t-il regretté.

    Le ministre de l’Agriculture a exhorté les partenaires stratégiques à appuyer les Etats africains à disposer suffisamment de semences certifiées, plus adaptées au changement climatique, et aux besoins des producteurs.

    Mabouba Diagne a demandé aux autorités japonaises d’aider leurs partenaires africains, à développer la mécanisation, qui est plus adaptée à la production, ainsi que les outils pour la production sous serre.

    Selon un document remis à la presse, ‘’le SHEP a été coconstruit en 2006 de manière progressive dans le cadre des activités de coopération technique en vulgarisation agricole entre le Kenya et le Japon’’.

    ‘’C’est une approche qui place les producteurs au cœur de l’action, en les aidant à comprendre les besoins et les exigences du marché en termes de quantité et de qualité, tout en renforçant leur autonomie pour promouvoir une agriculture orientée vers le marché’’, souligne le texte.

    SG/ASG/OID

  • SENEGAL-AFRIQUE-COMMERCE / La FIDAK, un espace d’intégration économique et culturelle  

    SENEGAL-AFRIQUE-COMMERCE / La FIDAK, un espace d’intégration économique et culturelle  

    Par Souleymane Faye

    Dakar, 9 déc (APS) – La Foire internationale de Dakar (FIDAK) est un outil de promotion de l’intégration économique et culturelle des pays de la région, selon des exposants rencontrés à la 32e édition (28 novembre-15 décembre), qui disent y trouver une belle occasion de nouer des contacts, d’écouler des marchandises et de sceller des partenariats avec des commerçants et des artisans venus pour la plupart de pays d’Afrique de l’Ouest.

    La FIDAK 2024 coïncide avec le cinquantenaire du Centre international du commerce extérieur du Sénégal (CICES), l’établissement public chargé de son organisation depuis 1974.

    « Il ne peut pas y avoir de FIDAK sans le Burkina Faso », jure Daniel Samandoulgou, un artisan burkinabè, s’empressant d’ajouter : « La foire de Dakar est un espace d’échanges entre les pays. Ça va au-delà du commerce, ça tisse des relations. À force de rencontrer les mêmes gens chaque année, on finit par tisser des liens avec eux », dit le jeune Burkinabè, un badge d’exposant délivré par le CICES en sautoir sur la poitrine. Cette rencontre commerciale biennale organisée depuis 1974, annualisée récemment, est un rendez-vous « des arts et de la culture », selon M. Samandoulgou.

    « J’aime le Sénégal », lance Nasri Ali Bey lorsqu’on lui demande ce qu’il fait à la foire de Dakar. Assis devant une grosse table basse en marbre, l’homme, un chapeau melon vissé sur la tête, aime à se présenter comme « un Sénégalais de cœur ». Il devise joyeusement. Les relations sénégalo-algériennes n’ont pas de secret pour lui. « Ce showroom, nous l’avons loué depuis 2023 pour une durée de trois ans renouvelable. Il est là en permanence. C’est une décision du président d’Algérie, qui a fait faire la même chose à Nouakchott et à Abidjan. Prochainement, il y aura un showroom de la République algérienne à Douala », dit fièrement M. Bey, consultant en commerce international et président de l’Association nationale des exportateurs algériens.

    Nasri Ali Bey, un exportateur algérien, prend part à la FIDAK.

    Le showroom installé par son pays au CICES s’étend sur plusieurs centaines de mètres carrés. « L’Algérie, à l’initiative de son président, a décidé de se tourner vers l’Afrique, notre continent. C’est une orientation stratégique, qui va nous permettre de développer nos échanges avec l’Afrique en commençant par le Sénégal, la porte d’entrée du continent », dit-il doctement, s’empressant de dévier la conversation de temps en temps vers d’autres sujets, l’histoire et la politique surtout.

    « La FIDAK, pour nous Algériens, est une affaire de cœur d’abord. C’est un endroit où on échange surtout des savoirs. Nous, Algériens, nous nous inscrivons dans la ZLECAf (la zone de libre-échange continentale africaine), raison pour laquelle nous avons supprimé les droits de douanes avec certains pays du continent », lance Nasri Ali Bey, tout sourire, se positionnant derrière une table ornée des drapeaux algérien et sénégalais, sous l’objectif du reporter photographe de l’APS.

    « Je ne serais peut-être jamais venue au Sénégal sans la FIDAK. J’ai déjà envie de revenir aux prochaines éditions parce que cette première participation m’a permis de savoir ce dont les Sénégalais ont besoin. Ça m’a permis de nouer des contacts », s’enthousiasme la tisseuse burkinabè Abibata Zan, confortablement assise sur une chaise en plastique, au milieu d’un stand.

    Comme beaucoup d’exposants de son pays, elle écoule à la foire de Dakar des produits textiles, dont les célèbres tissus Faso Dan Fani, symboles du patriotisme et du souverainisme burkinabè.

    Abibata Zan fait partie de la délégation d’exposants venue du Burkina Faso.

    Abibata Zan conçoit la FIDAK comme un espace d’« opportunités » et de « découvertes ». « Je vais acheter des marchandises d’ici, après la foire, pour les revendre dans mon pays », promet-elle en interpelant un passant en dioula, une langue parlée notamment en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso.

    Amidou Cissé accueille les visiteurs avec hospitalité, leur offrant même des fruits, dès qu’ils entrent dans son stand. Ce jeune professionnel du textile estime que « la FIDAK est un espace d’intégration des peuples ». « La foire, c’est aussi des rencontres. On y tisse des relations, on noue des partenariats. C’est un rendez-vous qui nous permet d’exceller ensemble. Ça nous rapproche davantage, les uns des autres », confie-t-il, vantant la contribution du Burkina Faso à la foire de Dakar.

    « Le Burkina Faso est un pays d’artisanat. Tout est fait à la main. Avec ou sans l’aide des autorités de notre pays, nous faisons la promotion de nos produits. Tenir la FIDAK sans les Burkinabè revient à raser la tête de quelqu’un à son absence, c’est impossible », dit-il.

    Les artisans de la Guinée et du Rwanda exposent dans des endroits décorés avec beaucoup de soin et de finesse. Cette année, ces deux pays sont les « invités d’honneur » de la Foire internationale de Dakar, selon la direction générale du CICES.

    Dady Yomba Touré, une exposante guinéenne

    « Nous avons aimé la FIDAK. C’est très intéressant. Certains de nos exposants envisagent même de venir s’installer à Dakar », dit Sandrine Mbarushimana, une jeune femme timide en apparence. Perchée sur une longue chaise, elle assure le secrétariat de la participation rwandaise à la FIDAK. « Nos artisans veulent apprendre aux jeunes Sénégalais à fabriquer des chaussures, des colliers, des tissus, etc. De Dakar, ils importent le basin, qui est très peu commercialisé au Rwanda », raconte la jeune femme, ajoutant : « C’est un grand plaisir pour notre pays et les exposants rwandais d’être choisis invités d’honneur de la FIDAK. Il y a eu, ici, une exposition internationale à l’honneur de notre pays. C’est un grand plaisir. »

    « C’est une belle opportunité qui nous a été offerte par le Sénégal d’être là », se réjouit, toute souriante, la décoratrice et vendeuse de parures rwandaise Fatuma Uwaminezi.

    Dady Yomba Touré fait partie des exposants guinéens de la 32e édition de la foire de Dakar. « La FIDAK est un moyen de renforcement des liens d’amitié sénégalo-guinéens et du tissu social des deux pays », sourit cette femme à la mine toute joviale, vêtue d’un boubou teint, à motifs noir et blanc.

    « Hier, nous avons assisté à une belle prestation du Bembeya Jazz national, à l’occasion de la foire », raconte-t-elle en faisant allusion à un célèbre orchestre guinéen venu contribuer à l’animation culturelle de la FIDAK.

    La décoratrice et vendeuse de parures rwandaise Fatuma Uwaminezi

    Le cordonnier guinéen Cissé Mory estime avoir vécu une « expérience exceptionnelle » en prenant part à la foire de Dakar. « Nous avons noué beaucoup de contacts parmi les artisans sénégalais, avec ceux d’autres pays également. Nous avons pris la décision de nous revoir et de mener des activités ensemble. Nous espérons revenir aux prochaines éditions de la foire, qui est un bon moyen de partage et de promotion du commerce. Nous avons eu des échanges sur les modes de travail, les difficultés de l’artisanat, l’acquisition des matières premières… » se réjouit M. Cissé, se précipitant vers l’entrée de son stand pour l’accueil des visiteurs.

    Le Malien Almoustapha Soumaré est un habitué de la FIDAK, à laquelle il participe depuis une vingtaine d’années. « La plupart de nos clients résident au Sénégal. C’est un rendez-vous important pour nous. La FIDAK, c’est de l’économie, de l’artisanat, des relations… » observe ce professionnel du textile et de l’habillement.

    Abdou Hassane et Hussain Wallayat, respectivement venus du Niger et du Pakistan, trouvent l’édition 2024 de la foire morose. L’artisan nigérien dit être confronté à cette situation « depuis les trois dernières éditions de la foire ». « Mais ainsi vont le commerce et l’artisanat. La FIDAK, c’est très bien, même s’il n’y a pas beaucoup d’argent », dit-il d’une voix rauque.

    Hussain Wallayat, venu du Pakistan, est un habitué de la FIDAK.

    Hussain Wallayat se plaint de la faiblesse de ses ventes. « Nous ne vendons presque pas. Pourtant, nous avons beaucoup dépensé pour être là », s’alarme ce commerçant spécialisé dans la décoration haut de gamme.

    Le commerçant venu de Karachi, la mine renfrognée, se souvient que « la FIDAK, c’était beaucoup d’opportunités, il y a quelques années ».

    « Il y avait beaucoup d’Indiens et de Pakistanais. Ça ne marche plus comme auparavant. Les visiteurs disent qu’ils n’ont pas d’argent », s’inquiète Mohammad Shuaib Saifi, un commerçant indien. L’homme à la fine moustache a découvert la FIDAK en 2006 et n’y était plus revenu pendant plusieurs années, à la suite d’un incendie dont il a été victime sur le site des expositions en 2015. « Je n’ai pas été indemnisé », se désole-t-il, jugeant très élevés les droits de douane payés cette année à son arrivée à Dakar pour la foire. Un million six cent mille francs CFA, répond-il amèrement à la question de savoir combien il a payé aux douaniers.

    ESF/ASG/BK

  • SENEGAL-AFRIQUE-MONDE-CULTURE / Dak’Art 2024 : clap de fin avec une plongée dans les mémoires des corps afro-diasporiques

    SENEGAL-AFRIQUE-MONDE-CULTURE / Dak’Art 2024 : clap de fin avec une plongée dans les mémoires des corps afro-diasporiques

    Dakar, 9 déc (APS) – Une performance intitulée « Algorithm ocean, true blood moves » (mouvements sanguins algorithmiques), une plongée dans les mémoires des corps afro-diasporiques de l’artiste français d’origine martiniquaise Julien Creuzet, a clôturé, samedi, la quinzième édition de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar, a constaté l’APS.

    La vieille bâtisse de l’ancien palais de justice du Cap Manuel, lieu d’exposition de la sélection officielle ou In du Dak’art, a été envahie à cette occasion par une foule nombreuse, venue assister au spectacle.

    Selon Julien Creuzet, cette pièce de renverse la mémoire transatlantique de l’esclavage grâce à la connectivité mondiale des réseaux sociaux.

    Interprétée par sept jeunes danseurs venus de l’école Alvin Ailey de New York, aux Etats-Unis d’Amérique, la performance questionne un peu l’algorithme, les réseaux sociaux, notamment les platefomes tik tok et instagram, a fait savoir l’artiste.

    Il s’agit, souligne Julien Creuzet, de « montrer comment certains gestes sont utilisés par la jeunesse dans les réseaux sociaux, mais aussi comment ces mêmes gestes relatent une histoire beaucoup plus ancienne liée à la traite des esclaves, à l’exil et l’éveil ».

    Au rythme des résonances du tambour traditionnel martiniquais (Tambour bêlé) du musicien Boris Percu, ces jeunes enchainent des gestes musculaires bien harmonisés, interprétant ainsi la « Shatta », un genre émergent de dance hall électronique martiniquais.

    Le tout est accompagné de la belle voix de la chanteuse haïtienne Malou Beauvoir, qui partage un chant ancestral en langue créole, gratifiant le public métissé d’une soirée mélodieuse.

    « Algorithm ocean true blood moves » est « un choix curatorial qui fait écho au thème de cette quinzième biennale de Dakar +The Wake, l’éveil, le sillage+ », a soutenu Julien Creuset.

    Julien Creuset avait représenté la France lors de la 60e édition de la  Biennale de Venise en Italie. Il avait fait appel à la chorégraphie, la musique et la sculpture pour explorer la mémoire musculaire collective des mouvements à travers l’Atlantique noire.

    A travers la performance « Algorithm ocean true blood moves », conçue avec la chorégraphe brésilienne Ana Pi, les artistes ont marqué de manière époustouflante le clap de fin de Dak’Art 2024.

    Cette performance a été présentée pour la première fois sur le continent africain grâce à « Hartwig art foundation » en collaboration avec « Performa » et le Dak’Art 2024. 

    SC/FKS/ASG/MTN