Catégorie : Politique

  • SENEGAL-NECROLOGIE-PORTRAIT / Amadou Mahtar Mbow : itinéraire d’un patriarche exemplaire

    SENEGAL-NECROLOGIE-PORTRAIT / Amadou Mahtar Mbow : itinéraire d’un patriarche exemplaire

    Par Amadou Ba

    Dakar, 24 sept (APS) – L’ancien directeur général de l’UNESCO Amadou Mahtar Mbow, décédé dans la nuit de lundi à mardi à Dakar, à l’âge de 103 ans, a consacré toute sa vie aux combats pour le triomphe des valeurs humanistes. Homme de culture, leader éclairé, universitaire, intellectuel et trésor humain vivant, il est le premier Africain à diriger cette institution  de 1974 à 1987.

    Le président de la République, le Premier ministre et le gouvernement ont à l’unanimité adressé leurs ‘’sincères condoléances’’ à sa famille et à la nation sénégalaise.

    L’‘’engagement’’ et la ‘’vision’’ d’Amadou Mahtar Mbow ‘’pour une justice éducative et culturelle continueront d’inspirer les générations à venir’’, a déclaré Bassirou Diomaye Faye, depuis New York, où il prend part à la 79ᵉ Assemblée générale des Nations unies.

    ‘’Un homme multidimensionnel’’, disent en chœur tous ceux qui l’ont connu ou côtoyé. Si cette expression employée pour les personnalités semble galvaudée de nos jours, elle garde toute sa pertinence dans le cas d’Amadou Mahtar Mbow.

    Homme de culture, humaniste, leader éclairé, universitaire, intellectuel, trésor humain vivant… Amadou Mahtar Mbow est tout cela à la fois. Et bien plus encore. ‘’On lui reprochera de vouloir sauver la conscience du monde, de donner trop de place à l’éthique et à l’humanisme’’, a une fois dit de lui l’écrivain sénégalais Fadel Dia.

    Dans un hommage paru dans la presse sénégalaise, il avait évoqué ‘’son combat pour un nouvel ordre économique international et pour un nouvel ordre de l’information et de la communication’’, qui ‘’lui vaudra l’inimitié des plus nantis et lui coûtera son poste’’ de directeur général de l’UNESCO.

    Il n’est pas tant besoin de dérouler le CV kilométrique de M. Mbow. Il suffit de rappeler ses brillantes communications aux rencontres et congrès fondateurs du panafricanisme et de la libération des peuples à l’époque dominés, pour suggérer la dimension exceptionnelle de l’homme. Les conférences d’experts auxquels il avait été convié pour discuter des réformes, des manuels scolaires et des programmes d’enseignement en Afrique noire et à Madagascar, comme on disait à l’époque, contribuent aussi à donner une idée de ce qu’il représentait.

    La postérité va retenir que lors des grands-messes, le Sénégalais avait proposé des innovations restées gravées dans le marbre.

    Au moins 32 publications scientifiques parues dans des ouvrages de référence portent sa signature. Il en est de même de 30 autres publications thématiques (éducation, culture, etc.).

    Une conscience politique précoce

    Très tôt guidé par les idéaux de liberté et de dignité, l’adolescent Amadou Mahtar Mbow s’engageait volontairement dans l’armée de l’air coloniale, lors de la Seconde Guerre mondiale, à 18 ans. À la fin de celle-ci, il avait poursuivi ses études en France en même temps qu’il prenait part à tous les combats pour l’émancipation du continent africain et des peuples opprimés.

    Membre fondateur de la célèbre Fédération des étudiants d’Afrique noire en France et du Parti du regroupement africain-Sénégal, il a fréquenté les plus grands cercles intellectuels et militants de la diaspora africaine à Paris, avec Abdoulaye Ly, Assane Seck, Cheikh Anta Diop, Alioune Diop, Joseph Ki-Zerbo, Amady Aly Dieng… Nous sommes dans les années 1950 et 1960. Amadou Mahtar Mbow et ses camarades sont sur tous les fronts pour démonter les idéologies et thèses suprémacistes ou racistes de l’époque.

    Pour l’ancien ministre et écrivain Cheikh Hamidou Kane, auteur du roman ‘’L’Aventure ambiguë’’ (1961), ‘’ce qui fascine dans cette existence d’Amadou Mahtar Mbow et celle de la génération des autres membres des ‘aînés du XXe siècle africain’ qui ont noms, entre autres, Senghor, Cheikh Anta Diop, Amadou Hampaté Bâ, Alioune Diop, Joseph Ki-Zerbo,  »c’est à la fois leur indéfectible fidélité au génie de cette ‘Afrique-Mère’ si universellement décriée et leur combat victorieux pour sa renaissance et son nouvel avènement au monde’’.

    ‘’Pour ce qui les concerne eux tous, il n’est que de citer leurs combats pour opposer au mépris un défi victorieux’’, ajoute le célèbre romancier.

    Un éducateur de base

    Ces combats parachevés par les indépendances de nombreux Etats africains, Amadou Mahtar Mbow décide de rentrer dans son pays natal pour éduquer et former les futurs cadres sénégalais et africains.

    C’est ainsi qu’au Sénégal, l’éducation et l’instruction de masse des populations, celles du monde rural notamment, deviennent son cheval de bataille. L’administration coloniale lui confie la direction du service de l’éducation de base, un programme d’alphabétisation et de développement des communautés rurales. 

    Amadou Mahtar Mbow s’attèle alors, avec ardeur, à la dissémination de la culture au sein des ‘’masses laborieuses’’, comme on disait à l’époque. À Darou Mouhty (centre), Badiana (sud), Sénoudébou (est), Gaya (nord), etc. Il sillonne le Sénégal en enseignant l’histoire et la géographie.

    Le Sénégal était à l’orée de son indépendance, qui lui sera octroyée par la France en 1960. Amadou Mahtar Mbow sera plus tard ministre de l’Education nationale (1966-1968), puis de la Culture et de la Jeunesse (1968-1970). Il fut également député, membre du conseil exécutif et du conseil municipal de Saint-Louis (nord).

    Quelques années plus tard, en 1974, arrive la consécration. Amadou Mahtar Mbow devient directeur général de l’UNESCO, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture. Pour la première fois, avec M. Mbow, un Africain dirige une institution spécialisée des Nations unies !

    La bénédiction du pape Jean-Paul II

    Le Sénégalais passe treize ans à la direction générale de l’UNESCO, exerçant deux mandats salués en raison des avancées de l’institution.

    L’espagnol Federico Mayor Zaragoza, qui le remplace, a dit de son prédécesseur qu’il était ‘’un grand monsieur de ce monde’’.

    En 1984, le pape Jean-Paul II lui adresse une lettre de félicitation en saluant le combat qu’il mène à la tête de l’UNESCO ‘’en faveur d’une alphabétisation qui, tout en répondant à des besoins économiques et pratiques, vise fondamentalement la promotion et l’épanouissement de l’homme au niveau de sa vocation spirituelle’’.

    ‘’J’invoque, sur tous ceux qui se consacrent ou donnent le temps dont ils disposent à cette expansion de la culture humaine chez les peuples et les individus les plus déshérités, la lumière et la force du Dieu Tout-Puissant’’, avait prié le pape. 

    Dans sa grande besace de satisfecit et de distinctions glanés à travers le monde, Amadou Mahtar Mbow compte au moins 42 titres de docteur honoris causa. Il a également reçu 37 décorations dans le monde. À titre comparatif, l’agrégé de grammaire et premier président sénégalais (1960-1980), Léopold Sédar Senghor, en compte 11.

    Un militant visionnaire

    Amadou Mahtar Mbow était également un visionnaire aux idées et aux combats avant-gardistes. Septième directeur général de l’UNESCO, il a lancé avant tout le monde, dès 1978, le débat sur la restitution des biens culturels des peuples anciennement colonisés. C’est dire que l’actuel président français, Emmanuel Macron, en commanditant le rapport ‘’Restituer le patrimoine africain’’ (2018) à Bénédicte Savoy, professeure d’histoire de l’art, et à Felwine Sarr, universitaire sénégalais, n’a fait qu’emprunter le sillon tracé par le fonctionnaire international sénégalais, quarante ans plus tôt.

    Et ce n’est pas tout. Le nouvel ordre mondial de l’information et de la communication, le fameux NOMIC, porte également son empreinte. De même, les questions d’accès universel à l’information et aux technologies de la communication, la résorption du gap technologique (la fracture numérique) entre le Nord et le Sud demeurent plus que jamais des préoccupations actuelles. 

    Témoin de son temps et acteur majeur de la vie nationale sénégalaise, Amadou Mahtar Mbow n’a jamais rechigné à servir la nation chaque fois que l’on faisait appel à lui, même s’il devait bénéficier d’un repos bien mérité.

    Citoyen engagé, il avait accepté de présider les Assises nationales (1ᵉʳ juin 2008-24 mai 2009). Une ‘’parodie de conférence nationale’’, avait raillé le président sénégalais, Abdoulaye Wade, qui n’avait pas du tout accepté la tenue de cet évènement.

    M. Wade finira par partir, défait électoralement en 2012 par Macky Sall. Ce dernier, une fois au pouvoir, confie à Amadou Mahtar Mbow la tâche de réfléchir à des institutions solides et capables de prévenir les dérives des tenants du pouvoir. Les rapports qui en étaient issus seront plus tard boudés par son commanditaire.

    À l’époque, l’écrivain Fadel Dia avait bien résumé la situation : ‘’La seule occasion qui lui (Amadou Mahtar Mbow) fut offerte de donner une démonstration de sa lucidité fut la présidence des Assises nationales du Sénégal, rare moment de communion nationale qui fut malheureusement snobé par un président et rangé au placard par le suivant !’’

    L’intéressé, lui, ne s’en était pas offusqué outre mesure. Car, qui connait Amadou Mahtar Mbow sait qu’il n’avait fait que répondre à l’appel de la nation. Comme il l’a fait durant toute sa vie, au Sénégal et partout où le devoir l’appelait. C’est cet homme-là qui vient de partir à jamais à l’âge canonique de 103 ans. Une université sénégalaise porte son nom.

    ABB/SBS/ADL/BK/ESF/FKS

  • MONDE-CONFLITS-NUMERIQUE / Selon un spécialiste, les guerres du futur vont se déplacer vers le cyberspace

    MONDE-CONFLITS-NUMERIQUE / Selon un spécialiste, les guerres du futur vont se déplacer vers le cyberspace

     De l’envoyé spécial de l’APS, Serigne Mbaye Dramé

    Ankara (Turquie), 24 sept (APS) – Ugur Gungor, universitaire turc et professeur de relations internationales à l’université Başkent d’Ankara, estime que le cyberspace sera de plus en plus le théâtre des guerres à venir, dont les champs de bataille étaient autrefois la terre, la mer et l’air.

    « Dans un monde globalisé où les frontières disparaissent, l’effet d’une guerre avec des éléments de pouvoir nationaux autres que la puissance militaire peut être presque aussi efficace qu’une guerre menée en utilisant la force militaire », a avancé l’universitaire turc lors d’une conférence sur les théories et les terminologies de la guerre.

    Il s’entretenait avec des journalistes venus d’Afrique, d’Amérique latine, d’Europe et du Moyen-Orient. Ces derniers ont entamé, lundi, à Ankara, une formation sur les pratiques du journalisme en temps de guerre, à l’initiative de l’agence de presse Anadolu et de l’Agence turque de coopération internationale (TIKA).

    Selon ce professeur de relations internationales, le cyberespace est appelé à  « constituer le cinquième domaine du champ de bataille après la terre, la mer, l’air et l’espace ».

    « La cyberguerre utilise des ordinateurs pour cibler les systèmes d’information d’un [ennemi], plutôt que d’attaquer ses armées », a relevé Ugur Gungor.

    Il ajoute que « le crime organisé et les organisations terroristes ont tendance à recruter des spécialistes des hautes technologiques pour rejoindre leurs groupes ».

    Présentant la guerre comme une « décision éminemment politique », il a estimé que l’émergence de conflits dans le monde serait tributaire d’une « certaine anarchie » dans la gouvernance du système international, entrainant « luttes de pouvoir et compétitions entre États souverains ».

    SMD/ASG/BK

  • SENEGAL-NECROLOGUE-REACTION / Amadou Mahtar Mbow a défendu l’exigence de solidarité et d’égale dignité des peuples (DG UNESCO)

    SENEGAL-NECROLOGUE-REACTION / Amadou Mahtar Mbow a défendu l’exigence de solidarité et d’égale dignité des peuples (DG UNESCO)

    Dakar, 24 sept (APS) – Amadou Makhtar Mbow, premier Africain à avoir dirigé l’UNESCO, a défendu avec force l’exigence de solidarité et d’égale dignité des peuples, a déclaré mardi, Audrey Azoulay, la directrice de l’agence onusienne en charge des sciences, de l’éducation et de la culture.

    « Amadou Mahtar M’Bow a défendu avec force l’exigence de solidarité et d’égale dignité entre les peuples et entre les cultures », a-t-elle réagi à l’annonce du décès ce mardi de M. Mbow à l’âge de 103 ans.

    « A l’heure des indépendances, il s’est évertué à ce que chaque Etat trouve sa juste place à l’UNESCO, donnant chair à l’ambition du multilatéralisme », a témoigné Mme Azoulay dans un message publié sur le réseau social X.

    Elle n’a pas manqué d’insister sur le fait que le monde devait au défunt  « l’œuvre scientifique monumentale qu’est l’Histoire générale de l’Afrique, qui a donné au monde et plus particulièrement aux Africaines un moyen de s’approprier leur histoire et de se projeter vers l’avenir ».

    La direction de l’UNESCO a également salué la mémoire d’un  humaniste convaincu et d’un intellectuel complet.

    Amadou Makhtar Mbow qui fut pendant 13 ans directeur général de l’UNESCO « a profondément marqué notre institution », a-t-elle martelé en exprimant sa « profonde tristesse ».

    AKS/MTN

  • SENEGAL-NECROLOGUE-REACTIONS / La classe politique réagit au décès d’Amadou Mahtar Mbow

    SENEGAL-NECROLOGUE-REACTIONS / La classe politique réagit au décès d’Amadou Mahtar Mbow

    Dakar, 24 sept (APS) – Les réactions ont afflué au Sénégal et à l’étranger à la suite de l’annonce du rappel à Dieu à l’âge de 103 ans d’Amadou Mahtar Mbow,  ancien Directeur général de l’UNESCO.

    Dans un message publié sur le réseau social X, le Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko a salué la mémoire d’un grand intellectuel et homme de culture qui a consacré sa vie à la  nation sénégalaise et à l’Afrique.

    « Son parcours exceptionnel, de ses débuts à Dakar à son rôle à la tête de l’UNESCO, témoigne de son dévouement et de sa vision », a témoigné Ousmane Sonko.

    Il souligne que l’héritage du défunt continuera d’inspirer les générations futures.

    Mamadou Lamine Diallo, député dans la législature récemment dissoute, rend hommage à « un homme multidimensionnel qui aimait le peuple sénégalais et l’Afrique ».

    Sur le réseau social X, l’ancien président sénégalais Macky Sall parle d’un « patriarche centenaire, généreux, serviable, profondément pénétré des valeurs de la nation sénégalaise et qui aura consacré sa vie au bien de l’humanité ».

    « J’ai appris avec une profonde tristesse le rappel à Dieu d’Amadou Makhtar Mbow, ancien ministre et ancien Directeur général de l’UNESCO », a-t-il écrit.

    « Sa contribution au développement de l’éducation, de la science et de la culture à l’échelle mondiale est significative. Son leadership et les initiatives qu’il a lancées ont façonné des générations et continueront d’influencer les politiques publiques, témoignant ainsi de sa vision à long terme pour un monde plus inclusif et éclairé », a ajouté Macky Sall.

    Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Fakhi Mahamat, évoque de son côté la mémoire d’un géant de la culture.

     « J’adresse mes condoléances attristées à sa famille, au gouvernement, au peuple du Sénégal et à toute l’Afrique », a écrit le patron de l’UA sur la plateforme X.

    AKS/ASG

  • SENEGAL-LEGISLATIVES / Samm Sa Kadu, une alliance électorale de sept entités politiques, mise sur pied  (communiqué)

    SENEGAL-LEGISLATIVES / Samm Sa Kadu, une alliance électorale de sept entités politiques, mise sur pied  (communiqué)

    Dakar, 24 sept (APS) – Sept entités politiques ont déclaré lundi avoir noué une alliance dénommée « Samm Sa Kadu », respecter sa parole, pour participer aux élections législatives anticipées du 17 novembre prochain.

    Il s’agit notamment du Parti de l’unité et du rassemblement (PUR), de l’Alliance pour la relève citoyenne (ARC), de Taxawu Senegaal, de l’Alliance générationnelle pour les intérêts de la République (AGIR), du Parti républicain pour le progrès (PRP), du mouvement Gueum Sa Bopp et de celui des  Serviteurs.

    ‘’La coalition Samm Sa Kadu : sauver le Sénégal a été mise sur les fonts baptismaux pour offrir aux populations sénégalaises des représentants crédibles, capables d’assumer pleinement le rôle de parlementaires au service exclusif du peuple’’, ont indiqué les responsables de cette alliance électorale dans un communiqué.

    Anta Babacar Ngom (ARC), Khalifa Ababacar Sall (Taxxawu Senegaal), Déthié Fall (PRP), Pape Djibril Fall (Les Serviteurs), qui étaient des candidats à l’élection présidentielle du 24 mars dernier, Bougane Guèye Dani (Gueum Sa Bopp) ainsi que Cheikh Tidiane Youm (PUR) assurent vouloir « constituer une majorité parlementaire forte à l’issue des élections législatives »

    Il s’agit ont-ils indiqué dans le communiqué vouloir disposer d’une majorité à l’issue des législatives afin ‘’d’instaurer une cohabitation au sein de l’exécutif et  garantir « un véritable équilibre des pouvoirs’’

    AKS

  • SENEGAL-POLITIQUE / Les alliances électorales se nouent et se défont en perspective des élections législatives anticipées

    SENEGAL-POLITIQUE / Les alliances électorales se nouent et se défont en perspective des élections législatives anticipées

    Dakar, 23 sept (APS) – Des alliances électorales voient le jour et d’autres se défont en perspective des élections législatives anticipées du 17 novembre prochain, en fonction aussi des intérêts du moment.

    La commission chargée de la réception des dossiers de déclaration de candidature s’apprête, au même moment, à entamer ses travaux mardi 24 septembre, ce qui va déclencher le processus censé déboucher sur le choix des députés de la 15e législature.

    Le compte à rebours de la dissolution de l’Assemblée nationale semble avoir démarré dès la victoire de Bassirou Diomaye Faye à l’élection présidentielle du 24 mars dernier. En vertu de ses prérogatives constitutionnelles, le 12 septembre, le chef de l’État a dissous l’institution parlementaire et a convoqué les électeurs, le 17 novembre prochain, à des élections législatives anticipées.

    L’alliance PDS-APR-Rewmi augure la disparition de BBY

    Les alliances qui se nouent, celles qui se dispersent aussi, font croire que les partis politiques et les coalitions de partis politiques s’étaient préparés à des élections législatives anticipées. Des alliances électorales auxquelles on pouvait s’attendre ont vu le jour. D’autres, des plus improbables, se sont également nouées. Des ruptures ont eu lieu en même temps.

    Le Parti démocratique sénégalais (PDS) et l’Alliance pour la République (APR), les formations politiques des anciens présidents Abdoulaye Wade et Macky Sall, ont déclaré avoir noué une alliance avec Rewmi, le parti de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, pour briguer les suffrages des Sénégalais et faire élire des députés.

    Dans un communiqué publié dimanche 22 septembre, ils font part de leur ‘’volonté de mettre en place une grande coalition politique, ouverte aux alliés respectifs et à toute formation politique qui souhaiterait la rejoindre, afin de remporter largement les élections législatives prochaines’’. Cette alliance ouvre la voie aux retrouvailles des principaux partis politiques sénégalais se réclamant du libéralisme. Tout récemment, ils s’étaient éloignés les uns des autres lorsqu’il s’est agi de voter un projet de loi en faveur de la dissolution du Haut Conseil des collectivités territoriales (HCCT) et du Conseil économique, social et environnemental.

    Au plus fort de la crise préélectorale engendrée par le report de l’élection présidentielle du 25 février, le PDS et l’APR, la principale formation politique de Benno Bokk Yaakaar (BBY), s’étaient mis d’accord, contre de nombreux autres partis politiques.

    Un ‘’manque de considération’’ de PASTEF envers ses alliés

    L’annonce de l’alliance PDS-APR-Rewmi augure la disparition de BBY, qui disposait d’une courte majorité au sein de la législature dissoute.

    Le leader de cette coalition, Macky Sall, ébauchait déjà les contours d’une nouvelle alliance en théorisant un cadre politique ‘’plus approprié’’ que Benno Bokk Yaakaar. ‘’Il nous faudra, en tirant les leçons du verdict des urnes, inventer un cadre plus approprié, adapté et ajusté à nos impératifs de l’heure. Nous devons penser et accepter que nous devons aller au-delà de BBY et nous projeter dans le temps nouveau de l’action politique’’, a écrit l’ex-président de la République dans une lettre destinée à ses alliés politiques.

    D’autres partis politiques membres de BBY ont commencé à se mouvoir dans d’autres cadres et alliances. C’est le cas du Parti socialiste (PS), dont la secrétaire générale, Aminata Mbengue Ndiaye, a rejoint la Nouvelle Responsabilité, que dirige l’ancien Premier ministre Amadou Ba, le candidat de Benno Bokk Yaakaar à la dernière élection présidentielle. ‘’Nous avons acté, avec le Premier ministre Amadou Ba, le principe d’aller ensemble aux élections législatives du 17 novembre’’, a déclaré la présidente du HCCT.

    Après ‘’vous [avoir] accordé notre confiance en décembre 2023 en vous investissant comme candidat du PS, nous sommes convaincus qu’ensemble nous contribuerons à la préservation de notre unité nationale et de notre cohésion sociale mises à rude épreuve depuis mars 2024’’, a dit la secrétaire générale du PS en parlant d’Amadou Ba.

    Khalifa Sall, un dissident du PS et leader de la coalition Taxawu Senegaal, s’est rendu au siège du Parti socialiste. À la rencontre d’Aminata Mbengue Ndiaye. Mais il n’a pas encore rejoint la coalition réunissant Mme Ndiaye et Amadou Ba. Taxawu Senegaal a démenti une information faisant état de son ralliement à cette coalition.

    Le déplacement de son leader au siège du PS ‘’entre dans le cadre […] d’une série de rencontres avec différents partis politiques et coalitions’’, ont tenu à préciser Khalifa Sall et ses partisans.

    Les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF) veulent aller aux élections législatives sous leur propre bannière. Le leader de cette formation politique, Ousmane Sonko, l’a fait savoir à ses alliés, samedi 21 septembre, à Dakar. Des leaders de partis et mouvements alliés de la coalition ‘’Diomaye Président’’ – dirigée par PASTEF – désapprouvent cette démarche du parti au pouvoir et de son leader.

    ‘’And Goryi’’-Union des hommes dignes, de l’avocat Moussa Diop, membre de ‘’Diomaye Président’’, a annoncé sa participation aux élections législatives, avec sa propre liste. Me Diop, qui a soutenu la candidature de Bassirou Diomaye Faye à l’élection présidentielle, a dénoncé le ‘’manque de considération’’ de PASTEF envers ses alliés.

    D’autres leaders politiques alliés de ‘’Diomaye Président’’, dont Aïda Mbodj, ont fait part de leur volonté de se ranger derrière le parti au pouvoir. Si ces alliés parviennent à investir des militants de leurs partis politiques respectifs, ce sera sous la bannière de PASTEF, comme l’exige Ousmane Sonko, le Premier ministre.

    Cette démarche ‘’s’inscrit dans la continuité’’ de l’engagement ‘’indéfectible’’ de la coalition ‘’Diomaye Président’’, pour ‘’la réussite du Projet [de transformation systémique du Sénégal] visant à bâtir un [pays] souverain, juste et prospère’’, a expliqué Mme Mbodj dans un communiqué.

    Les manœuvres, les alliances et les scissions risquent de se poursuivre au fur et à mesure qu’on s’approche de la date de clôture du dépôt des listes de candidature aux élections législatives.

    AKS/ESF/ADL

  • SENEGAL-MONDE-DIPLOMATIE / A New York, Bassirou Diomaye Faye a reçu Bill Gates et le Premier ministre du Luxembourg

    SENEGAL-MONDE-DIPLOMATIE / A New York, Bassirou Diomaye Faye a reçu Bill Gates et le Premier ministre du Luxembourg

    Dakar, 23 sept (APS) – Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a reçu en audience le Premier ministre du Grand-Duché de Luxembourg, Luc Frieden, et l’entrepreneur et philanthrope américain Bill Gates, lundi, à New York, a annoncé la Présidence sénégalaise.

    Bassirou Diomaye Faye et le chef du gouvernement du Luxembourg ont souligné l’importance d’un renforcement et l’approfondissement de la coopération entre leurs deux pays, a indiqué la présidence du Sénégal dans un message publié sur le réseau social X.

    Le chef d’État sénégalais et le co-fondateur de Microsoft ont évoqué les axes de coopération incluant l’agriculture assistée par l’intelligence artificielle, l’assainissement et l’utilisation du numérique pour améliorer d’autres secteurs, selon la même source.

    Le président de la République du Sénégal est arrivé samedi à New York où il doit participer à l’assemblée générale annuelle des Nations unies, qui se poursuit jusqu’en fin septembre.

    AKS/BK

  • SENEGAL-RELIGION-POLITIQUE / Médina Baye invite pouvoir et opposition à ‘’préserver l’intérêt national’’

    SENEGAL-RELIGION-POLITIQUE / Médina Baye invite pouvoir et opposition à ‘’préserver l’intérêt national’’

    Kaolack, 23 sept (APS) – Le pouvoir, l’opposition et les populations de tous bords politiques confondus, doivent tout faire pour préserver l’intérêt général et la stabilité du pays, a estimé dimanche Cheikh Mahi Ibrahima Niass, khalife général de la  »Faydatou Tidjania » lors de son discours de clôture du ‘’Gamouwaat’’.

    ‘’Les populations doivent mieux s’organiser pour accompagner les nouvelles autorités qui semblent afficher une réelle intention de bien faire. Ces nouvelles autorités doivent surtout se mettre au service des populations. Chaque entité politique peut mener librement ses activités. Mais le pouvoir et l’opposition doivent privilégier l’intérêt général’’, a-t-il dit.

    Cheikh Mahi Ibrahima Niass s’exprimait dans la nuit de dimanche à lundi lors de son traditionnel discours de clôture du Mawlid international de Médina Baye en présence de plusieurs disciples sénégalais et étrangers.

    ‘’Tout projet politique doit être bâti sur l’amour du pays, le souci de préserver l’intérêt général et l’équilibre de la nation’’, a-t-il poursuivi.

    Le khalife de la  »Faydatou Tidjania » a lancé un appel à la jeunesse pour ‘’relever les défis qui l’attendent’’.

    ‘’Les jeunes constituent l’élite dirigeante de demain. C’est l’avenir. Mais la jeunesse doit être préparée à cette grande responsabilité. Il nous faut une jeunesse consciente, ancrée sur des valeurs humaines et sur une forte spiritualité. Tout projet sociétal ne peut durer sans une forte conviction et de foi en Dieu’’, a estimé l’autorité religieuse.

    ‘’Nos pays font partie des pays les plus jeunes au monde. C’est un gros potentiel. Mais il doit être encadré et préparé pour pouvoir relever les défis de demain’’, a préconisé le khalife général de la  »Faydatou Tidjania ».

    ‘’Dans plusieurs pays, notamment au Mali, au Nigéria, au Soudan, au Burkina Faso entre autres pays frères, des hommes et des femmes sont tués à longueur de journée. Des personnes de la même religion s’entretuent’’, a-t-il regretté.

    Cheikh Mahi Ibrahima Niass a bouclé son intervention en priant pour la paix et la stabilité au Sénégal, dans la sous-région et dans toute la Ummah islamique.

    MTN/CTS/SBS/OID/ASB

  • SENEGAL-ELECTIONS / Législatives anticipées : l’APR annonce la formation d’une ”grande coalition politique” avec le PDS et Réew Mi

    SENEGAL-ELECTIONS / Législatives anticipées : l’APR annonce la formation d’une ”grande coalition politique” avec le PDS et Réew Mi

    Dakar, 23 sept (APS) – L’Alliance pour la République (APR) a annoncé la mise en place d’une ‘’grande coalition politique’’ avec le Parti démocratique sénégalais (PDS) et le parti Réew Mi en perspectives des élections législatives anticipées du 17 novembre 2024, une alliance électorale sur fond de retrouvailles de la famille libérale.

    Dans un communiqué rendu public dimanche, l’APR de Macky Sall et le PDS d’Abdoulaye Wade ‘’ont acté leur volonté de mettre en place une grande coalition politique, ouverte aux alliés respectifs, et à toute formation politique qui souhaiterait la rejoindre en vue de remporter largement les élections législatives prochaines’’.

    La même source souligne que cette décision a été prise à l’issue d’une rencontre de ‘’haut niveau’’ entre les deux entités et après ‘’une parfaite convergence de vue’’ en prélude des élections législatives anticipées.

    ‘’Sur proposition de la délégation de l’APR, le PDS ayant toujours partagé les mêmes préoccupations sur la transparence dans les différentes élections au Sénégal va adhérer à l’Alliance pour la Transparence Electorale (ATEL)’’, rapporte le communiqué.

    Dans l’optique d’une large alliance politique, l’APR, le parti de l’ancien président, Macky Sall dit avoir également échangé le même jour avec le parti Réew Mi de l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck, sur les enjeux des élections du 17 novembre.

    ‘’Après de larges discussions, les deux formations politiques ont décidé de participer ensemble aux élections législatives dans une grande coalition’’, indique un communiqué sanctionnant cette rencontre.

    L’APR et ses alliés libéraux invitent les organisations et forces vives du pays à adhérer à cette nouvelle entité politique pour une victoire qui permettra ‘’un redressement économique et social dans la paix et la stabilité’’ pour ‘’prendre en charge les urgences sociales ainsi que les préoccupations des sénégalais’’.

    Avec le PDS, un comité technique paritaire a été mis en place en vue de travailler sur les modalités de mise en œuvre et d’élargissement de cette grande initiative.

    L’APR et Rewmi sont deux formations issues des flancs du PDS.

    FD/OID/SKS

  • SENEGAL-MONDE-DIPLOMATIE / A New York, Bassirou Diomaye Faye a participé à l’ouverture du Sommet de l’Avenir

    SENEGAL-MONDE-DIPLOMATIE / A New York, Bassirou Diomaye Faye a participé à l’ouverture du Sommet de l’Avenir

    Dakar, 22 sept (APS) – Le président Bassirou Diomaye Faye a pris part dimanche, à New York, à l’ouverture du Sommet de l’Avenir, un évènement organisé en marge de la 79e Assemblée générale de Nations Unies, a annoncé la présidence sénégalaise.

    Des chefs d’Etat et de gouvernement, des dirigeants d’organisations internationales et des représentants de la société civile et du secteur privé vont durant cette rencontre discuter des défis mondiaux et des moyens de construire un monde durable, inclusif et résilient, a-t-elle notamment indiqué sur sa page Facebook.

    La Présidence sénégalaise souligne que la participation de Bassirou Diomaye Faye à ce sommet s’inscrit dans le cadre des efforts du Sénégal pour renforcer la coopération internationale.

    Elle poursuit en même temps l’objectif de ‘’préparer un avenir plus juste, durable et prospère pour tous les citoyens du monde’’.

    Le chef de l’État sénégalais est arrivé samedi dans l’après-midi à New York pour participer à la 79e Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies.

    AKS/ASG