Catégorie : Société

  • SENEGAL-ECONOMIE-POINT / La position géographique de Sédhiou a amplifié le phénomène de vol de bétail

    SENEGAL-ECONOMIE-POINT / La position géographique de Sédhiou a amplifié le phénomène de vol de bétail

    Sédhiou, 20 fév (APS) – A l’instar de plusieurs localités du Sénégal, les éleveurs de Sédhiou sont aussi confrontés à la problématique croissante du vol de bétail. Dans cette région méridionale du pays, frontalière avec la Guinée-Bissau et la Gambie, la position géographique est citée comme un facteur aggravant de cette activité criminelle.

    Des zones telles que Goudomp, Sansamba, Kabada et l’axe du Pakao, sont particulièrement exposées à ce fléau, posant d’énormes défis aux éleveurs locaux, selon des acteurs locaux interrogés par l’APS sur place.

    El Hadji Sidy Faty, chef de village de Diafar Santo dans la commune de Bémet Bidjini et président des chefs de villages de Sédhiou, ainsi que d’autres acteurs locaux, ont exprimé leurs inquiétudes face à ce fléau.

    Ils ont notamment évoqué la position géographique de leur région, frontalière avec la Guinée-Bissau et la Gambie, qui facilite le développement de cette activité criminelle prenant de plus en plus d’ampleur.

    ‘’Chaque année, des centaines d’animaux sont volés, impactant négativement l’économie locale et plongeant les éleveurs dans une situation désespérée », a déclaré El Hadji Sidy Faty.

    Ce dernier, également président des chefs de villages de la région de Sédhiou, n’a pas manqué de souligner l’importance du renforcement de la sécurité le long de la bande frontalière entre le Sénégal, la Guinée-Bissau et la Gambie pour permettre aux éleveurs de vivre sans crainte pour leur bétail.

    « Malgré les ateliers de sensibilisation organisés périodiquement, le phénomène persiste, les malfaiteurs collaborant souvent avec des personnes de mauvaise foi dans les villages », a déploré le notable.

    Il indique que l’intervention des comités de veille est limitée par le manque de moyens logistiques pour leurs déplacements.

    El Hadji Sidy Faty estime qu’il est crucial de doter ces comités de téléphones portables pour alerter en cas de vol.

    Une perte annuelle entre 10 et 20 millions de FCFA dans la région

    Moussa Mballo, résidant de Niagha, souligne que le vol de bétail récurrent reste le principal problème des éleveurs.

    ‘’Le vol de bétail est récurrent, et quand nous arrêtons un voleur, il est souvent libéré après quelques mois, ce qui est déplorable’’, dénonce le président du comité de lutte contre le vol de bétail du département de Goudomp.

    Il affirme que la proximité de Niagha avec la Guinée-Bissau, à moins d’un kilomètre, exacerbe le problème, notant que les malfaiteurs opèrent de part et d’autre de la frontière.

    Chaque année, les pertes liées au vol de bétail peuvent être estimées entre dix et vingt millions de francs CFA., dit-il

    Outre les pertes de bétail, fait-il remarquer, des personnes sont également tuées lors de ces vols, sans suite favorable pour les malfaiteurs.

    En période de saison sèche, les éleveurs disent avoir des besoins cruciaux en périmètres clôturés et en approvisionnement en eau pour leur bétail.

    ‘’Il faut également accompagner les éleveurs en installant des enclos et créant des points d’approvisionnement en eau dans chaque collectivité locale’’, insiste le président des chefs de villages de la région de Sédhiou.

    Il plaide pour que le comité de veille soit reconnu par l’État, notamment en termes d’équipements, d’encadrement et de formation sur des techniques de surveillance.

    ‘’Les membres de ce comité ne disposent que de bâtons comme outils de défense, une situation qui nécessite une révision’’, préconise le président du comité de lutte contre le vol de bétail du département de Goudomp.

    Appel à une synergie d’actions

    Ansoumana Sané, secrétaire général de la maison des éleveurs du département de Bounkiling a plaidé pour la dotation en équipements des acteurs locaux qui s’activent dans la lutte contre le vol de bétail.

    Il a également rappelé que ce problème persiste existe depuis  longtemps. Il fait remonter ses origines à 1976, lorsque le comité de lutte contre le vol de bétail a été mis en place dans l’est de la région de Sédhiou, fait-il savoir.

    ‘’Aujourd’hui, les voleurs ont changé de stratégies, en transportant les animaux volés en Gambie ou à l’intérieur du pays, souvent avec des véhicules frigorifiques ou des tricycles, et armés de fusils de chasse’’, note le président départemental de l’association des chefs de villages.

    Ansoumana Sané affirme que cinq à dix animaux disparaissent chaque mois, impactant la vie quotidienne des éleveurs.

    Il estime qu’il est impératif de créer des enclos pour les animaux, de procéder à des marques d’identification et d’équiper les comités de veille et les chefs de villages en logistique.

    Selon M. Sané, ces mesures permettraient d’organiser des forums de sensibilisation et des concertations avec la population pour réduire ce fléau.

    Abordant la question du vol de bétail, Alkaly Cissé, président des chefs de villages du département de Goudomp, a exprimé son inquiétude face à ce fléau qui sévit dans la région.

    ‘’Chaque semaine, des cas de vol de bétail sont signalés, causant d’énormes difficultés aux éleveurs locaux’’, déplore M. Cissé.

    Il a rappelé que plus de trois éleveurs ont déjà perdu la vie en poursuivant les voleurs vers la frontière avec la Guinée-Bissau.

    Alkaly Cissé préconise l’organisation de séances de sensibilisation entre les deux pays, appelant à une synergie d’actions entre les chefs de villages, les éleveurs et les acteurs concernés pour lutter efficacement contre ce phénomène.

    Les acteurs locaux engagés dans la lutte contre le vol de bétail ont notamment appelé à une collaboration renforcée entre les forces de défense et de sécurité, les comités de veille et les acteurs locaux pour lutter efficacement contre ce fléau et permettre aux éleveurs de Sédhiou de vivre de cette activité et ainsi travailler en toute sécurité.

    OB/ASB/SMD/OID

  • SENEGAL-ECONOMIE-POINT / Le vol de bétail, ‘’frein au développement de l’élevage familial’’ à Diourbel

    SENEGAL-ECONOMIE-POINT / Le vol de bétail, ‘’frein au développement de l’élevage familial’’ à Diourbel

    Diourbel, 20 fév (APS) – Des éleveurs de la région de Diourbel (centre) ont relevé la persistance du vol de bétail malgré sa criminalisation au Sénégal depuis 2017, insistant notamment sur la nécessité d’aller vers une ‘’approche globale’’ pour venir à bout de ce fléau qu’ils qualifient de ‘’frein au développement de l’élevage familial’’.

    A 24 heures de la tenue de la journée nationale de l’élevage à Kaolack, sous la présidence du chef de l’Etat, des éleveurs de la région de Diourbel interrogés par le correspondant de l’APS, ont été unanimes à souligner l’impact néfaste du vol de bétail dans le secteur.

    ‘’Nous voulons des solutions durables face au vol de bétail. Malgré les efforts déployés, le phénomène perdure avec des conséquences désastreuses’’, a dit le président de l’Association des éleveurs de Touba, en faisant allusion à l’appauvrissement des ménages et la cohésion sociale en milieu rural.

    Ilô Ba a notamment déploré le manque de surveillance, l’insuffisance des effectifs des Forces de l’ordre et la complicité de certains acteurs locaux.

    Le chef du service départemental de l’élevage de Bambey, Bassirou Ba, a aussi confirmé ‘’l’ampleur du problème’’ du vol de bétail.

    Le chef du service départemental de l’élevage de Bambey, Bassirou Ba

    ‘’Dans le département de Bambey, nous enregistrons en moyenne un vol d’une dizaine de petits ruminants tous les deux jours. En janvier dernier, 15 cas ont été recensés, et 12 autres depuis le début du mois de février », a-t-il relevé.

    Les communes de Réfane, Gawane, Thiakhar, Ngogom et Ngoye sont, selon lui, les localités les plus touchées par le vol de bétail, devenu un phénomène dans la région de Diourbel.

    M. Ba a aussi fait observer les conséquences de ce fléau sur les entrepreneurs, qui veulent se lancer dans l’embouche bovine et ovine.

    A ce propos, Elimane Diouf, un autre éleveur de la région, a fait ce témoignage : ‘’on m’a volé un taureau que j’aurais pu vendre à 600 000 francs CFA. Depuis, j’ai perdu toute motivation à investir dans l’élevage’’.

    Des puces électroniques pour l’identification du bétail

    Outre les pertes financières, ce phénomène entraîne également une baisse de la production de lait et de viande dans la région. L’insécurité croissante pousse certains éleveurs à abandonner leurs activités et à migrer vers les centres urbains, indiquent plusieurs d’entre eux.

    Le président des éleveurs de Touba, Ilô Ba a préconisé une approche globale pour éradiquer le fléau, à travers le renforcement des mesures de sécurité et la création de brigades spécialisées.

     Il a aussi émis l’idée d’une  »identification systématique » du bétail par des puces électroniques et le marquage des bêtes pour faciliter la traçabilité en cas de vols.

    De son point de vue, la lutte contre le vol de bétail nécessite une  »synergie » entre l’État, les forces de sécurité, les éleveurs et la société civile.

    Il s’agira, selon lui, de prendre des  »mesures urgentes » pour protéger une activité économique essentielle en milieu rural. 

    Le secrétaire général de la maison des éleveurs de Diourbel, Mbare Fogui Fall, a pour sa part plaidé pour une  »application stricte » des sanctions prévues par la loi criminalisant le vol de bétail depuis 2017 au Sénégal.

    « La loi criminalisant le vol de bétail existe, mais son application reste insuffisante. Il faut des peines dissuasives pour lutter efficacement contre ce fléau », dit-il.

    Le chef du service départemental de l’élevage de Bambey, Bassirou Ba a encouragé les éleveurs à aller vers la mise en place de  »comités de surveillance » pour la sécurisation de leurs troupeaux.

    Il a également préconisé le construction de ranchs sécurisés afin de limiter les risques de vol.

    MS/SMD/ASB/ABB

  • SENEGAL-ENTREPRENEURIAT / Une journée d’informations sur les opportunités d’insertion professionnelle des jeunes à Guédiawaye

    SENEGAL-ENTREPRENEURIAT / Une journée d’informations sur les opportunités d’insertion professionnelle des jeunes à Guédiawaye

    Dakar, 21 fév (APS) – Le Consortium Jeunesse Sénégal (CJS) organise, ce vendredi, à Guédiawaye, dans la banlieue dakaroise, une journée dédiée aux opportunités d’emploi qui s’offrent aux jeunes dans les domaines de l’environnement, de la culture, du sport et de l’entrepreneuriat, indique un communiqué transmis à l’APS.

    Plusieurs activités sont prévues, notamment des tables-rondes et performances artistiques, afin de mettre en lumière les jeunes talents formés, et d’encourager les jeunes à aller plus loin dans leur parcours d’engagement et d’entrepreneuriat, ajoute le texte.

    ‘’Cette journée reviendra également sur l’impact du projet, mais permettra surtout de connecter les jeunes aux multiples initiatives portées par le CJS et d’élargir leur horizon vers de nouvelles opportunités de financement, d’accompagnement et de formation’’, lit-on dans le communiqué.

    La rencontre d’aujourd’hui s’inscrit dans le cadre du projet Gued’Beach, soutenu et financé par plus de 50 associations locales pour animer les plages à travers des activités sportives, culturelles et citoyennes durant les vacances.

    D’après le communiqué, Gued’Beach a permis à des centaines de jeunes de se former dans des secteurs, comme le management sportif et culturel, l’horticulture biologique, le maraîchage, la restauration et la pratique d’instruments de musique traditionnelle.

    ‘’Ce projet a également créé des opportunités économiques concrètes en équipant des jeunes cuisiniers en cantines mobiles et en accompagnant la création de toits verts pour encourager le micro-jardinage, ajoute la même source.

    “Grâce à Gued’Beach, j’ai pu créer mes propres tables de micro-jardinage à la maison, et avec d’autres jeunes nous avons créé un GIE [Groupe d’intérêt économique] pour lancer une activité de culture et de vente de légumes bio. Cela nous permet de générer des revenus et de promouvoir une agriculture durable”, a fait savoir Adama Dramé, membre du GIE And Suqali Sunu Mbay, cité dans le texte.

    Le CJS fédère 18 organisations engagées dans la participation citoyenne, le volontariat, l’éducation populaire et l’accompagnement entrepreneurial des jeunes.

    Il favorise l’inclusion, l’apprentissage et l’autonomisation des jeunes partout au Sénégal, grâce notamment à son programme Yaakaar, qui a pour objectif d’informer, d’engager et d’outiller un million de jeunes d’ici 2030, indiquent ses fondateurs.

    CMS/ABB/SMD/ASG

  • SENEGAL-ELEVAGE-COLLECTIVITE / Vol de bétail à Matam : un fléau amplifié par l’abattage clandestin

    SENEGAL-ELEVAGE-COLLECTIVITE / Vol de bétail à Matam : un fléau amplifié par l’abattage clandestin

    Matam, 20 fév (APS) – Le développement de l’abattage clandestin dans la région de Matam (nord) encourage le vol de bétail, a déploré le président de la Fédération régionale des éleveurs, Abou Rabi Bâ.

    Il y a quelques jours, lors des concertations citoyennes sur le secteur agrosylvopastoral, des éleveurs avaient justement soulevé ce phénomène intimement lié au vol de bétail.

    Pour beaucoup, l’abattage clandestin constitue un aspect qui encourage les voleurs de bétail, qui ne cessent de s’adonner à cette activité criminelle.

    ‘’L’abattage clandestin constitue un très grand problème pour nous éleveurs. Ceux qui abattent de manière clandestine du bétail sont en collaboration avec des conducteurs de moto, des chauffeurs, des charretiers et même des bouchers qui achètent de la viande issue de l’abattage clandestin’’, a notamment dit Abou Rabi Bâ dans un entretien avec l’APS.

    Le président de la Fédération régionale des éleveurs de Matam croit savoir que tout ce monde participe aux vols commis la nuit, en pleine brousse, avant que les bêtes ne soient tuées et acheminées dans les marchés tôt le matin.

    Pourtant, il existe une réglementation qui oblige à procéder à un contrôle de toute viande mise en vente.

    Pour Abou Rabi Bâ, les responsables des foirails doivent faire en sorte que tout bétail qui arrive dans les marchés soit en règle et que les bêtes abattues sur place soient certifiées par un agent vétérinaire.

    ‘’Les régimes précédents ont beaucoup fait contre le vol de bétail mais jusqu’à présent, le phénomène n’est pas éradiqué. Tant que ce fléau perdure, les éleveurs vont continuer à souffrir’’, regrette-t-il.

    Les éleveurs s’organisent, en attendant des solutions durables

    Selon lui, le vol de bétail participe à l’appauvrissement des éleveurs, qui ‘’deviennent pauvres du jour au lendemain ».

    En plus, les voleurs de bétail, dit-il, sont armés. Ce qui n’encourage pas, selon lui, les éleveurs à suivre leurs pas, précisant qu’il est ‘’très risqué de se mettre à leur trousse’’.

    ‘’Dans la région, tous les trois départements sont touchés par ce fléau. Personne ne peut nier l’existence de ce phénomène car, chaque jour, des éleveurs se mettent à chercher leur bétail volé’’, explique cet éleveur originaire d’un village du département de Kanel.

    Malgré les difficultés, les éleveurs de la région de Matam ne manquent pas de stratégies pour lutter contre ce fléau.

    Le président de la Fédération régionale des éleveurs de Matam signale que des méthodes ont été mises en place pour décourager les auteurs de vols de bétail.

    Il fait savoir que les populations sont sensibilisées sur le phénomène, de sorte qu’elles informent les responsables des associations d’éleveurs à la vue de toute personne suspecte en possession de bétail.

    ‘’A chaque fois qu’on voit des personnes suspectes et inconnues du village, on les interroge sur l’origine du bétail aux fins de voir si elles ont un laissez-passer. On vérifie également les marques sur les animaux, car ici, tous les éleveurs reconnaissent les marques sur le bétail de son collègue’’, confie Bâ.

    Les réseaux sociaux sont aussi utilisés pour amplifier la lutte, en dénonçant toute personne suspecte à travers des groupes WhatsApp ouverts.

    Dans la région de Matam, notamment dans le département de Ranérou, le phénomène du vol de bétail s’amplifie de jour en jour, au point qu’il constitue une grande partie des affaires qui atterrissent au tribunal de Matam.

    Malgré des condamnations prononcées, et la criminalisation de cette infraction, en 2017, le vol de bétail demeure un problème pour lequel les éleveurs de la région attendent des solutions durables.

    AT/ABB/SBS/SKS/OID/ASB

  • SENEGAL-HYDRAULIQUE / Le président Faye est arrivé à Koungheul pour le lancement du PROMOREN

    SENEGAL-HYDRAULIQUE / Le président Faye est arrivé à Koungheul pour le lancement du PROMOREN

    Koungheul, 21 fév (APS) – Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, est arrivé, vendredi en fin de matinée, à Koungheul (région de Kaffrine, centre),  où il doit procéder au lancement du Projet de mobilisation des ressources en eau du bassin versant du Nianijia Bolong (PROMOREN), a constaté l’APS.

    Evalué à près de 36 milliards de francs CFA, sur financement de la Banque islamique de développement (BID), en partenariat avec l’Etat du Sénégal, ce projet va contribuer au renforcement de capacité du pays dans la production d’eau potable et favoriser les initiatives économiques, a-t-on appris sur place.

    Prévu sur une période de cinq ans (2025-2030), le projet prévoit la réalisation de travaux d’aménagement et de construction de barrages à Koungheul, renseigne la même source.

    CTS/ADE/SMD/HK/MT

  • SENEGAL-ELEVAGE / Le vol de bétail continue de prospérer dans les régions de Kaffrine et Kaolack, malgré sa criminalisation

    SENEGAL-ELEVAGE / Le vol de bétail continue de prospérer dans les régions de Kaffrine et Kaolack, malgré sa criminalisation

    Par Assane Dème

    Kaolack, 21 fév (APS) – Le vol de bétail hante les éleveurs des régions du centre du pays, malgré le vote, par l’Assemblée nationale, en 2017, d’une loi criminalisant cette infraction.

    En cette matinée ensoleillée, une délégation de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) foule le sol du très animé foirail de Dinguiraye, dans la région de Kaolack. C’est le plus grand marché de bétail du département de Kaolack. Il est situé près de la route nationale numéro 4, à 42 kilomètres de la ville de Kaolack. Moutons, vaches, chevaux, ânes et chèvres se vendent ici.

    Selon les autorités administratives locales et les associations d’éleveurs de la zone, certains animaux vendus à Dinguiraye sont le butin de bandes de voleurs qui continuent d’opérer, malgré la criminalisation du vol de bétail au Sénégal depuis 2017. C’est pour lutter contre ce fléau que le bureau ouest-africain de la FAO à Dakar a effectué ‘’une mission de sensibilisation’’ des autorités et des éleveurs sur les conséquences du vol de bétail, du 25 au 28 janvier 2025, dans les régions de Kaffrine (centre) et Kaolack. Le but visé est d’éradiquer ou de réduire fortement l’ampleur de ce fléau, qui est un ‘’frein’’ au développement de l’élevage.

    Le foirail de Dinguiraye est la première étape de cette mission à laquelle participent des membres de l’Association nationale de lutte contre le vol de bétail au Sénégal (ANLCVB). Les membres de cette mission sont saisis de plaintes d’éleveurs récemment victimes du vol de leur bétail. Un phénomène qui, quelquefois, engendre des violences meurtrières. Aliou Ba, un habitant de Keur Bouba, un village du département de Nioro du Rip, dit avoir été victime, le 2 janvier dernier, du vol d’une trentaine de têtes de bétail. ‘’Malgré mes efforts pour retrouver le bétail volé, les témoignages d’un membre de la famille du présumé voleur et les plaintes déposées à la brigade de gendarmerie et au tribunal de grande instance de Kaolack, rien ne bouge. Le voleur circule librement. Il n’est nullement inquiété’’, s’inquiète M. Ba.

    L’élevage est l’une des principales activités économiques des régions de Kaffrine et Kaolack.

    Ce jeune éleveur, membre de l’ANLCVB, évalue le préjudice subi à une vingtaine de millions de francs CFA. Il dit avoir déposé une réquisition à la Sonatel, la Société nationale des télécommunications, dans le but d’identifier le voleur à l’aide de la traçabilité de ses appels téléphoniques. Aliou Ba affirme avoir conservé les enregistrements des appels d’un témoin, qui l’aidait à retrouver son bétail. Ce dernier est entré en contact avec le présumé voleur, qui réclame 500.000 francs CFA pour restituer le butin.

    Le facilitateur, sentant le piège se refermer sur lui, se rétracte. Il dit craindre de se retrouver en prison par le simple fait d’aider l’éleveur à retrouver son bétail. ‘’À ma grande surprise, les gendarmes partis cueillir le voleur constatent qu’il a pris la fuite. Le lendemain, un témoignage est recueilli, selon lequel les animaux volés se trouveraient dans la forêt de Birkilane (dans la région de Kaffrine)’’, raconte Aliou Ba.

    Arrêté quelques jours plus tard et placé en garde à vue, le présumé voleur est ensuite libéré sans jugement, selon lui. L’éleveur, qui a déposé une plainte auprès du tribunal de grande instance de Kaolack, dit toutefois espérer que justice lui sera rendue.

    Arame Diop, une veuve du village de Thiamène Ousmane, dans la commune de Keur Mandongo, est l’une des nombreuses victimes des voleurs de bétail. Elle s’est fait voler six chèvres. ‘’J’ai décidé de mener des activités d’élevage pour gagner ma vie. Malheureusement, les voleurs m’ont privé de tout mon bétail, le seul moyen dont je disposais pour prendre en charge ma famille’’, témoigne-t-elle, désemparée.

    Une réunion de sensibilisation et d’information sur les conséquences du vol de bétail

    Selon le secrétaire général du foirail de Dinguiraye, Abdoulaye Ba, le vol de bétail est très courant dans la zone. À son avis, cette pratique délictuelle prospère parce que les voleurs sont rarement sévèrement punis. ‘’Les trafiquants et les consommateurs de drogues sont traqués et condamnés à de lourdes peines. Les voleurs de bétail, eux, n’ont pas à s’inquiéter’’, s’indigne M. Ba, qui est souvent informé des cas de vol de bétail.

    Modou Fall Sow, un membre du comité communal de lutte contre le vol de bétail de Paoskoto, est d’avis qu’il reste beaucoup d’efforts à fournir par les pouvoirs publics pour mettre les voleurs hors d’état de nuire. ‘’L’État doit prendre des mesures énergiques pour mettre un terme à cette pratique’’, plaide-t-il. Selon Modou Fall Sow, les éleveurs, à eux seuls, ne peuvent pas faire grand-chose contre le fléau dont ils sont victimes, car les voleurs de bétail opèrent souvent en bande, en plus de disposer de voitures pour le transport de leur butin.

    ‘’Les comités de vigilance sont impuissants, et les voleurs bien équipés’’

    Après Dinguiraye, la ‘’mission de sensibilisation’’ de la FAO sur les conséquences du vol de bétail se rend dans la région de Kaffrine, en compagnie de membres de l’Association nationale de lutte contre le vol de bétail. La commune de Missirah Wadène, une zone d’élevage et d’agriculture, accueille les membres de la mission. Le vol de bétail est pratiqué à une grande échelle dans cette municipalité, selon les éleveurs et les autorités locales. ‘’Chaque jour, nous enregistrons des cas de vol. Face à ce phénomène, les comités de vigilance sont impuissants, et les voleurs bien équipés’’, raconte Cheikhna Ba, un habitant du village de Guinté Pathé. En parlant d’équipements, il fait allusion aux véhicules utilisés par les voleurs pour transporter les bêtes volées.

    Le vol de bétail s’accompagne de manœuvres à la fois cocasses et vexantes, dans cette partie du pays. ‘’Chaque fois qu’on vous vole vos animaux, il y a quelqu’un qui vient vous assurer qu’il est possible de les retrouver si vous acceptez de payer pour cela’’, témoigne Cheikhna Ba.

    Maire de Missirah Wadène depuis 2014, Moustapha Ndong fait de la lutte contre le vol de bétail un sacerdoce. La zone est un important carrefour pour les éleveurs maliens, mauritaniens, sénégalais et d’autres pays de la région, selon lui. ‘’Le marché hebdomadaire de Missirah Wadène est le plus important de la région de Kaffrine. Le vol de bétail y est monnaie courante. Avec l’aide des forces de l’ordre et du comité de vigilance constitué par la mairie, nous sommes en train de réduire l’immensité du fléau’’, rassure M. Ndong.

    Samba Thioye, le chef du service départemental de l’élevage de Birkelane

    La position carrefour rend la recherche du bétail volé complexe, laisse-t-il entendre. ‘’Notre marché hebdomadaire accueille une vingtaine de camions remplis de bétail’’, signale Moustapha Ndong, laissant deviner toute la complexité de l’identification des animaux volés parmi des milliers de têtes de bétail.

    Selon le maire de Missirah Wadène, même les femmes qui pratiquent l’élevage de petits ruminants (chèvres et moutons) sont victimes du fléau. Le président du comité communal de lutte contre le vol de bétail de Missirah Wadène, Babou Sow, signale que ce fléau est en train d’‘’anéantir’’ les efforts visant à développer l’élevage dans la région de Kaffrine. ‘’Nous sommes fatigués du vol de bétail […] Les voleurs sont souvent en armes et n’hésitent pas à s’en servir’’, s’indigne M. Sow. Selon lui, les membres du comité communal de lutte contre le vol de bétail exercent leur mission à titre bénévole et sans les moyens nécessaires.

    ‘’On n’ose plus investir de l’argent dans les activités d’élevage à cause du vol de bétail. Il faut que l’État vienne davantage en aide aux populations’’, plaide la présidente d’une association d’éleveuses de Missirah Wadène, Yacine Wade. Aly Dicko, l’un des responsables de la communauté maure de Koungheul, pense que les comités de lutte contre le vol de bétail sont à encourager et à doter d’équipements leur permettant de faire leur travail en toute sécurité. ‘’Ils doivent être protégés. Ils sont souvent victimes d’agressions menées par les malfaiteurs’’, s’inquiète-t-il, signalant que le vol de bétail est surtout fréquent pendant les heures de marché hebdomadaire.

    Certains éleveurs de Koungheul, pour éviter le vol de leur bétail, rémunèrent les membres du comité de vigilance constitué par la mairie, selon leurs délégués. Gallo Maïga, l’un des éleveurs maliens de Missirah Wadène, soutient que les voleurs de bétail bénéficient de ‘’complicités locales’’, parmi certains vendeurs de bétail et transporteurs.

    Le président de l’Association nationale de lutte contre le vol de bétail, El Hadji Aboubacar Bitèye

    La commune de Birkelane, voisine de Missirah Wadène, abrite l’un des plus grands marchés de bétail du Sénégal, que la ‘’mission de sensibilisation’’ de la FAO a visité. Samba Thioye, le chef du service départemental de l’élevage et des productions animales, salue l’initiative de l’agence onusienne. Amadou Seydou Ba, le responsable du foirail de Birkelane, une infrastructure construite par l’Union économique et monétaire ouest-africaine, estime qu’il faut ‘’nécessairement’’ appliquer la loi criminalisant le vol de bétail pour éradiquer ce phénomène ou le réduire à de faibles proportions.

    La loi de 2017 sur le vol de bétail prévoit une peine d’emprisonnement de cinq à dix ans, ‘’si le vol […] a été commis au préjudice d’une personne qui tire de l’exploitation dudit bétail l’essentiel de ses revenus ou fait de son élevage son activité principale’’. Le législateur exclut le sursis et élève la peine d’amende jusqu’au quintuple de la valeur du bétail volé et fixe un plancher d’amende de 500.000 francs, y compris en cas de tentative de vol. Une dizaine d’années après son vote, cette loi ne décourage nullement les voleurs de bétail.

    ‘’Certains conducteurs de motos peuvent opérer en toute complicité avec les voleurs’’

    Samba Ba, leader d’une association d’éleveurs à Birkelane, soutient que certains ménages ne veulent plus s’adonner à l’élevage à cause du vol de bétail. Ils sont obligés, dès lors, d’acheter le mouton de Tabaski à un prix élevé. ‘’Si nous parvenons à éradiquer ce fléau, nous atteindrons l’autosuffisance du Sénégal en moutons’’, assure M. Ba.

    Les éleveurs de Ndramé Escale et Ndiédieng, deux communes situées dans la région de Kaolack, sont régulièrement victimes des voleurs de bétail. El Hadji Sow, l’un des leaders de l’association communale de lutte contre le vol de bétail de Ndramé Escale, salue le ‘’dynamisme’’ de la lutte menée contre les voleurs, avec le soutien, selon lui, du maire Hamidou Diop et des conducteurs de deux-roues. Par contre, d’autres propriétaires de motos sont sollicités par les voleurs de bétail, selon El Hadji Dramé. ‘’Certains conducteurs de motos peuvent opérer en toute complicité avec les voleurs. Ceux-là ne sont jamais sollicités par notre association’’, soutient-il.

    Le sous-préfet de Ndiédieng, Abdoulaye Diop

    L’abattage clandestin facilite le vol de bétail, selon les éleveurs. Hamidou Diop, le maire de Ndramé Escale, dit compter sur ‘’l’efficacité’’ des services vétérinaires. Le préjudice subi par les éleveurs est tellement important que certains d’entre eux ‘’n’osent plus prendre le risque d’investir’’ dans l’élevage, craignant que leur bétail soit subtilisé par les voleurs, selon M. Diop.

    ‘’Cette situation crée le désœuvrement et l’appauvrissant des populations, des éleveurs surtout. C’est un phénomène qu’il faut combattre’’, insiste le maire de Ndramé Escale.

    Mbaye Seck, l’adjoint du sous-préfet de Ndiédieng, a relevé l’opportunité de la mission menée par la FAO et l’Association nationale de lutte contre le vol de bétail. Il salue la ‘’forte implication’’ et l’‘’engagement’’ du président de l’ANLCVB, El Hadji Aboubacar Bitèye. Cette association veut installer des comités de vigilance contre le vol de bétail dans les 557 communes du Sénégal, selon M. Bitèye. ‘’Si nous parvenons à installer partout dans le pays des comités de vigilance dont les membres sont bien formés, on arrivera à éradiquer ce fléau. Une fois cette étape franchie, nous arriverons facilement à identifier ceux qui s’adonnent au vol de bétail et à les mettre hors d’état de nuire’’, assure le président de l’ANLCVB.

    Le maire de Ndiédieng, Abdoul Aziz Mbodj, signale que l’élevage, l’une des principales activités économiques de cette commune, est de plus en plus délaissée par certains à cause du vol de bétail. ‘’À cause du développement de ce phénomène, beaucoup de personnes comme moi hésitent à investir dans l’élevage.’’ Or, selon M. Mbodj, l’élevage est l’une des principales activités économiques du monde rural.

    Ibrahima Thiam, le chef de la ‘’mission de sensibilisation’’ de la FAO sur le vol de bétail dans les régions de Kaffrine et Kaolack

    Le sous-préfet de Ndiédieng, Abdoulaye Diop, soutient que ‘’l’État n’a jamais cessé de lutter contre le vol de bétail’’. La répression de cette pratique bute sur le manque de ‘’culture de la dénonciation’’ des éleveurs, des populations en général, selon M. Diop. ‘’L’État n’a jamais failli à son devoir d’assistance des populations confrontées au vol de bétail. Nous avons toujours été présents à leurs côtés et leur demandons de dénoncer les cas de vol pour que l’État puisse prendre ses responsabilités et mettre fin à ce phénomène’’, soutient-il.

    ‘’Malheureusement, la non-dénonciation est un obstacle à l’éradication de cette pratique’’, relève Abdoulaye Diop, faisant remarquer avec regret : ‘’Le délit de vol de bétail a été criminalisé mais il persiste.’’

    ‘’On ne veut pas dénoncer les voleurs de bétail’’

    Ceux qui s’y adonnent bénéficient de la complicité d’une partie des populations, selon lui. Pourtant, ‘’toutes les conditions sont réunies pour encourager la dénonciation. Quelquefois, en raison des liens de parenté qu’on a avec eux, on ne veut pas dénoncer les voleurs de bétail’’, révèle le sous-préfet de Ndiédieng.

    Selon Abdoulaye Diop, le vol de bétail favorise le trafic des armes légères. Certains voleurs n’hésitent pas à se munir de ces armes et à s’en servir le cas échéant, signale l’administrateur civil.

    Des malfaiteurs arrêtés pour vol de bétail sont souvent ‘’responsables’’ d’attaques à main armée menées contre des commerces et de braquages signalés dans les zones rurales, selon Astou Fall, la coordonnatrice de la cellule de lutte contre le vol de bétail au ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage. Les voleurs de bétail profitent quelquefois de ‘’l’insuffisance de la présence des forces de défense et de sécurité’’ dans certaines zones pour opérer en toute tranquillité, signale Mme Fall, précisant que cela arrive souvent le long des frontières avec d’autres pays.

    Le vol de bétail et la circulation des armes légères ou le trafic de drogue vont de pair dans certaines régions du pays, confirme-t-elle.

    L’ingénieur agronome Ibrahima Thiam, expert du bureau de la FAO pour l’Afrique de l’Ouest, tire un bilan ‘’satisfaisant’’ de la mission menée par la FAO pour la sensibilisation, l’information, la communication et le plaidoyer sur le vol de bétail dans le centre du Sénégal. ‘’Notre objectif est de faire en sorte que le vol de bétail soit reconnu au Sénégal et partout en Afrique de l’Ouest comme une entrave au développement de nos pays’’, explique M. Thiam, le chef de ladite mission.

    Les échanges des membres de la mission avec des éleveurs et des autorités administratives des régions de Kaffrine et Kaolack ont permis à la FAO d’appréhender le phénomène, selon M. Thiam. ‘’La FAO va fournir de l’expertise à l’État du Sénégal et aux organisations d’éleveurs, pour les aider à éradiquer le vol de bétail’’, promet-il, invitant les populations à en dénoncer les auteurs.

    ‘’L’implication des [autorités] et des organisations communautaires suffit pour l’éradiquer’’

    Ibrahima Thiam encourage la création des comités de lutte contre ce fléau dans les villages et les communes. Il préconise aussi le recours à la technologie pour retrouver le bétail volé et prévenir les vols, la reconnaissance juridique et administrative des comités de lutte contre le vol de bétail et l’encadrement de leurs activités par les pouvoirs publics.

    Le chef de la mission de la FAO appelle, par ailleurs, à éradiquer les abattages clandestins. ‘’On sait que le mal est profond’’, reconnaît-il, tout en estimant que ‘’l’implication des gouverneurs, des préfets, des sous-préfets, des maires, des chefs de village et des organisations communautaires suffit pour l’éradiquer’’.

    ‘’Le vol de bétail cause énormément de dégâts en Afrique de l’Ouest […] Il existe rarement des données là-dessus mais on parle de pertes estimées à 2 milliards de francs CFA par an au Sénégal. Cette ampleur devrait encourager les pouvoirs publics à investir dans la traçabilité du bétail, pour éviter ces pertes et l’appauvrissement des éleveurs’’, propose-t-il.

    ADE/ASB/HK/OID/ESF/ASG

  • SENEGAL-SANTE / Prise en charge de l’infertilité du couple : les premiers cas d’insémination artificielle expérimentés à Kaolack (responsable)

    SENEGAL-SANTE / Prise en charge de l’infertilité du couple : les premiers cas d’insémination artificielle expérimentés à Kaolack (responsable)

    Thiès, 20 fev (APS) – Les premiers cas d’insémination artificielle chez des couples soufrant d’infertilité sont en train d’être réalisés à Kaolack (centre), a appris l’APS de la cheffe de la Division planification familiale à la Direction de la santé de la mère et de l’enfant, Dr Ndéye Awa Diagne.

    ‘’Il y a des unités de prise en charge qui doivent être mises en place au niveau des structures sanitaires du pays. Déjà, il y a l’unité de Kaolack qui a été installée et qui a commencé à faire les premiers cas d’insémination artificielle’’, a-t-elle dit.

    Dr Ndeye Awa Diagne prenait part à un atelier de partage des plans stratégiques de la Santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile, des adolescents et de la nutrition (Srmnia-n) et des plans d’actions nationaux budgétisés de planification familiale (PANBPF) 2024-2028. Cette rencontre est organisée en collaboration avec l’Association des journalistes en santé, population et développement.

    Dr Diagne, gynécologue obstétricienne, indique qu’il y a d’autres unités de prise en charge de l’infertilité à installer à Saint-Louis, Touba, Tambacounda, Mbour et Ziguinchor.

    ‘’Nous espérons pouvoir les installer en 2025 », a-t-elle déclaré, expliquant que ces programmes sont vraiment pris en compte parce que l’infertilité commence à devenir un vrai problème de santé publique.

    Elle a indiqué que l’unité de procréation médicalement assistée de l’hôpital Dalal Jamm est en cours.  »Il reste juste l’équipement », a t-elle précisé.

    Dr Ndeye Awa Diagne a relevé que la prise en charge de l’infertilité est coûteuse. Elle a fait savoir que  »pour une procréation médicalement assistée, un couple peut dépenser jusqu’à 2 millions 500 mille FCFA’’.

    De l’avis de la spécialiste l’infertilité commence à prendre de l’ampleur dans les structures sanitaires.

    ‘’La participation des structures sanitaires publiques à sa prise en charge pourra donc permettre une meilleure accessibilité, non seulement en termes de ressources financières, en prise en charge, mais aussi en accessibilité géographique’’, a estimé la gynécologue.

    Revenant sur les causes de l’infertilité, elle a expliqué qu’’à partir de 35 ans,  »la fertilité de la femme diminue ». Elles perdent du temps au niveau des tradipraticiens », déplore-t-elle.

    Sous ce rapport , elle recommande aux couples qui ont  fait plus d’un an de vie conjugale sans enfant, d’aller vers des structures sanitaires.

    ‘’Quand on parle d’infertilité du couple, c’est aussi bien l’homme que la femme qui doivent être consultés. On a constaté que de plus en plus que la cause vient de l’homme alors qu’on pense toujours en premier à la femme’’, a relevé Dr Diagne.

    Elle a rappelé que les trois composants de la planification familiale sont l’espacement des naissances, la prise en charge de l’infertilité, l’infécondité du couple et la prise en charge des infections sexuellement transmissibles.

    NSS/SKS/OID/AB

  • SENEGAL-SOCIETE-HUMEUR / Dagana : des travailleurs du FERA en sit-in pour réclamer le paiement de dix mois d’arriérés de salaires

    SENEGAL-SOCIETE-HUMEUR / Dagana : des travailleurs du FERA en sit-in pour réclamer le paiement de dix mois d’arriérés de salaires

    Dagana, 20 fév (APS) – Les travailleurs du Fonds d’entretien routier autonome (FERA) de la région de Saint-Louis ont organisé, jeudi, un sit-in à Dagana, pour réclamer le paiement de dix mois d’arriérés de salaires à leur employeur, a constaté l’APS.

    ‘’Nous avons organisé ce sit-in pour protester contre le non-paiement de dix mois de salaires’’, a déclaré Pape Niang, président du Collectif régional des travailleurs du Fonds d’entretien routier autonome (FERA).

    M. Niang précise que pour le cas de Gaya, une commune du département de Dagana, certains travailleurs sont restés seize mois sans être payés. ‘’Une situation très compliquée pour ces pères et mères de famille qui consacrent tout leur temps à ce travail’’, a-t-il déploré.

    Il a signalé que des démarches ont été faites auprès des autorités administratives et territoriales, mais le problème n’a toujours pas été résolu.

    Pape Niang invite le président de la République et le Premier ministre à se saisir de ce dossier pour régler définitivement ce problème et permettre aux travailleurs d’exercer dignement leur travail.

    OG/AT/ASB/AB

  • SENEGAL-UNIVERSITES / Fac médecine : remise de toges aux agrégés reçus au 22ème Concours du CAMES, samedi

    SENEGAL-UNIVERSITES / Fac médecine : remise de toges aux agrégés reçus au 22ème Concours du CAMES, samedi

    Dakar, 20 fev (APS) – La faculté de Médecine, Pharmacie et d’Odontologie de l’UCAD organise, samedi, la cérémonie solennelle de remise de toges aux agrégés reçus au 22ème Concours d’Agrégation de Médecine, Pharmacie, Odontologie et Médecine vétérinaire du CAMES, annonce un communiqué transmis à l’APS.

    La cérémonie est prévue à partir de 09 heures au grand amphithéâtre de l’UCAD II sous la présidence de Dr El Hadji Abdourahmane Diouf, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.

    Le concours d’agrégation du CAMES s’est tenu à Conakry (Guinée) au mois de novembre 2024, rappelle le communiqué.

    Il précise que les récipiendaires des universités de Thiès et de Bambey seront célébrés à Dakar.

    La même source indique que ‘’devant leurs familles et proches, les lauréats seront habillés de la toge de Professeur agrégé par leurs maitres et recevront leur diplôme conformément à la tradition universitaire’’.

    Lors du dernier concours du CAMES, l’UCAD a obtenu 28 admis sur 29 candidats présentés soit un taux de réussite de 96,55%, rappelle le communiqué, soulignant que parmi les lauréats, 12 sont les majors de leur jury.

    OID/SBS/AB

  • SENEGAL-SANTE-ENVIRONNEMENT / Changement climatique : les conseils, encore seul moyen de minimiser les incidences de la chaleur (spécialiste)

    SENEGAL-SANTE-ENVIRONNEMENT / Changement climatique : les conseils, encore seul moyen de minimiser les incidences de la chaleur (spécialiste)

    Dakar, 20 fév (APS) – Les professionnels de la santé ne peuvent que prodiguer des conseils pour minimiser les incidences de la chaleur sur les maladies non transmissibles (MNT), en l’absence de stratégie ou de remède pour faire face aux effets du changement climatique sur de telles pathologies, a déclaré Dr Codou Badiane Mané, point focal santé environnement au ministère de la Santé et de l’Action sociale.

    ‘’Il n’y a pas encore de remède ou de réponse, mais des conseils pour minimiser les incidences de la chaleur sur ces maladies’’, a-t-elle dit.

    Mme Mané intervenait, jeudi, lors d’une rencontre d’échanges sur une étude visant à établir les interactions entre santé et climat. Cette rencontre est organisée à l’initiative du Centre de recherche africain sur la santé et la population (APHRC- sigle en anglais).

     »En attendant d’avoir des réponses pratiques, dit-elle, il faudra se contenter du bulletin d’alerte précoce produit par l’ANACIM (Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie), en collaboration avec le Centre de suivi écologique (CSE) pour faire face aux vagues de chaleur en donnant des conseils pratiques aux personnes atteintes de maladies non transmissibles ».

    Elle avoue que le secteur de la santé a connu un retard dans l’établissement du lien climat-santé afin de mettre en place une politique d’adaptation.  »Mais, aujourd’hui, indique-t-elle, nous sommes de plain-pied dans l’élaboration de stratégies pour faire face aux effets du changement climatique sur les maladies non transmissibles.’’

    Il s’agit, avec l’élaboration du Plan national d’adaptation au changement climatique, d’arriver à ‘’intégrer les politiques sanitaires et climatiques dans une gouvernance commune pour des réponses plus ciblées’’, a expliqué Dr Codou Badiane Mané.

    Selon elle, ‘’on ne peut pas juste se baser sur du ressenti ou sur des allégations pour apporter une réponse aux effets du changement climatique sur les personnes atteintes de maladies non transmissibles ».

    ‘’Avoir des évidences scientifiques’’

     »Mais, il est important d’avoir des évidences scientifiques solides et disposer d’une plateforme de gestion des connaissances, car les acteurs de la santé ne sont pas suffisamment formés sur les questions liées au changement climatique’’, a-t-elle ajouté.

    Dr Codou Badiane Mané relève que de nombreux rapports sur la problématique du changement climatique et de la santé prédisent que les vagues de chaleur seront les principaux problèmes de santé publique dans les années à venir, surtout dans un contexte de montée en puissance des maladies chroniques.

     »C’est pourquoi, cette urgence climatique mérite bien d’être érigée au rang des priorités de santé publique’’, a-t-elle estimé.

    La directrice du changement climatique, de la transition écologique et des financements verts, Madeleine Diouf Sarr, indique que  »le lien santé et climat a été fait très tôt ». Il a été établi dans le cadre d’études faites sur les impacts de l’augmentation des températures sur différents écosystèmes, a-t-elle précisé.

    ‘’Une des premières études faites, c’était l’impact du changement sur le paludisme avec la prolifération des moustiques due aux événements extrêmes, comme les inondations, les risques sanitaires liés à la qualité de l’air et aux épisodes de poussière’’, a-t-elle rappelé.

     »Cependant, ces études ont été parcellaires », a-t-elle fait observer. Elle préconise d’autres études pour ‘’mieux adresser la problématique santé et climat avec une corrélation entre les événements climatiques et les risques sanitaires’’.

    ‘’C’est un exercice continu qu’il faut faire avant de considérer que ces paramètres climatiques peuvent être liés à des risques sanitaires’’, a justifié Madeleine Diouf Sarr.

    Elle a expliqué que ‘’le milieu de la santé est très complexe et circonscrit le domaine d’analyse pour voir les paramètres du climat sur les questions de prévalence de maladies, comme celles non transmissibles’’.

    Le projet de recherche sur les interactions climat et santé sera lancé en mars prochain et sera exécuté durant trois ans, dans les régions de Dakar, Kaolack, Saint-Louis et Matam.

    ADL/HB/SKS/AB/ASG/OID