Catégorie : Élection présidentielle 2024

  • SENEGAL-LÉGISLATIVES-CAMPAGNE / Mbour : Ousmane Sonko promet une renégociation des accords de pêche

    SENEGAL-LÉGISLATIVES-CAMPAGNE / Mbour : Ousmane Sonko promet une renégociation des accords de pêche

    Mbour, 29 oct (APS) – La tête de liste nationale de la coalition Pastef les patriotes, Ousmane Sonko a promis, lundi, à Mbour (Ouest), de renégocier les accords de pêche signés entre le Sénégal et l’Union européenne, afin de faire profiter aux Sénégalais les ressources halieutiques du pays à hauteur de 80%.

    ‘’Le président Bassirou Diomaye Faye, dès son élection, a reçu Louis Michel, le président de la Commission de l’Union européenne et lui a notifié que nous ne pouvions plus continuer avec les accords de pêche (en vigueur) et (que nous allions) les négocier’’, a dit le candidat aux législatives du 17 novembre prochain.

    ‘’Ces accords arriveront à terme au mois de novembre. Et je ne dirais pas qu’il n’y aura plus d’accords, mais tout sera négocié à 80% au profit du Sénégal’’, a promis M. Sonko, lors d’un meeting départemental à Mbour au deuxième jour de la campagne électorale.

    Ousmane Sonko s’est félicité ‘’des avancées majeures réalisées’’ par le nouveau régime, en l’espace de six mois, dans le secteur de la pêche.

    ‘’En six mois, nous avons livré 1.875 moteurs hors-bord subventionnés à hauteur d’un million de FCFA, au profit des pêcheurs », a-t-il dit, évoquant aussi la distribution gratuite de 6.000 gilets de sauvetage aux communautés de pêcheurs’’.

    Il a aussi annoncé la livraison des travaux de réhabilitation du quai de pêche de Joal, le lancement des travaux du service départemental de la pêche de Mbour et la construction prochaine du siège du conseil local de pêche, ainsi que des postes de contrôle des pêches de Popenguine et de Joal.

    Évoquant la question de la migration irrégulière, le leader politique a invité la jeunesse sénégalaise à rester au pays pour le construire.

    ‘’Nous ne vous laisserons pas prendre des pirogues et sortir du pays’’, a martelé Ousmane Sonko, à l’intention de la jeunesse sénégalaise.

    ‘’La pression sociale ne doit nullement être un prétexte pour risquer sa vie », a-t-il estimé, soulignant que « la jeunesse est la première ressource du pays’’.

    DOB/ADI/ASB/AKS

  • SENEGAL-CAMPAGNE-LEGISLATIVES / Bignona : Les candidats invités à prôner un discours d’apaisement et de rassemblement

    SENEGAL-CAMPAGNE-LEGISLATIVES / Bignona : Les candidats invités à prôner un discours d’apaisement et de rassemblement

    Bignona, 28 oct (APS) – Des habitants de Bignona, dans la région de Ziguinchor (sud), interrogés par l’APS, ont appelé lundi, les candidats en lice pour les élections législatives anticipées du 17 novembre prochain à prôner un discours d’apaisement et de rassemblement.

    « Nous demandons aux candidats de prôner un discours d’apaisement, de paix et de rassemblement comme le prônent les nouvelles autorités », a déclaré Lamine Dème Diatta, un habitant de Bignona, dans un entretien avec l’APS.

    M. Diatta, un observateur de la vie politique sénégalaise a rappelé que le département Bignona fut meurtri lors des évènements de 2021.

    Ndèye Aby Fall, journaliste à la radio communautaire FM +Awagna+ et présidente du conseil de quartier de Bignona Bassene a également prié à son tour pour des élections apaisées.

    Elle a souhaité que les candidats et candidates à la députation notamment les femmes une fois élus soient leurs porte-voix.

    « Ceux ou celles qui seront élus cette fois-ci doivent mieux s’imprégner des conditions des femmes de ce département, ce qu’elles vivent au quotidien, ce qu’elles ont besoin », a-t-elle invité.

    « Pour la dernière législature on n’avait pas trop senti les députés du département à l’hémicycle et que 90% des Bignonois ne les connaissaient d’ailleurs pas « , a fait observer Mme Fall.

    « L’appel que je lance aux candidats, c’est de leur dire de faire attention aux dérapages verbaux », a insisté Ndèye Aby Fall.

    Les candidats investis dans le département de Bignona (sud) par Pastef, les coalitions Jamm Ak Njariñ et Takku Wallu Sénégal ont entamé leur campagne en vue des élections législatives du 17 novembre.

    Ces trois organisations politiques sont les seules, parmi les 41 enregistrées par la Direction générale des élections, à briguer les suffrages des électeurs du département de Bignona.

    IM/ MNF/ASB/AKS

  • SENEGAL-EUROPE-ELECTION / La mission européenne d’observation de la présidentielle sénégalaise émet vingt-deux recommandations

    SENEGAL-EUROPE-ELECTION / La mission européenne d’observation de la présidentielle sénégalaise émet vingt-deux recommandations

    Dakar, 30 mai (APS) – La mission européenne, dépêchée au Sénégal dans le cadre de l’observation du processus ayant débouché sur la tenue le 24 mars dernier de l’élection présidentielle, a rendu public, jeudi, à Dakar, un rapport contenant 22 recommandations allant dans le sens d’une amélioration du système électoral sénégalais.

    ‘’La mission d’observation électorale de l’Union européenne a élaboré 22 recommandations en vue de contribuer à l’amélioration des prochains processus électoraux. Parmi ces recommandations, huit sont jugées prioritaires’’, a déclaré Malin Björk, la cheffe de la mission, lors de la présentation du rapport final de ses activités.

    Elle a souligné que les recommandations portent, entre autres, sur la nomination aux organismes électoraux, la transparence du processus, l’inscription des électeurs, le parrainage des candidats, la publication des résultats, le financement de la campagne, l’accès à l’information, la liberté d’expression.

    Malin Björk n’a pas manqué de rappeler qu’elles prenaient également en compte la question du financement des partis politiques, des médias, des réseaux sociaux et la participation des femmes, des personnes en situation de handicap et celle relative au déroulement du processus, du dépouillement et la compilation des résultats.

    Les observateurs de l’Union européenne (UE) proposent le renforcement de l’indépendance et l’impartialité des membres des institutions électorales, qui sont nommés par le président de la République.

    Ils ont jugé essentiel d’envisager une plus grande pluralité dans la nomination de ces derniers dans les organes majeurs du processus électoral, afin de renforcer leur indépendance et la confiance des parties prenantes.

    La cheffe de la mission d’observation électorale de l’UE a également suggéré le renforcement des organes de gestion et de supervision du processus électoral et la garantie d’un accès à l’information surtout sur le fichier électoral, la carte électorale.

    Dans le but de garantir le plein exercice du droit de vote, l’inscription sur les listes électorales en particulier pour les jeunes doit être automatique pour tous les détenteurs de la carte d’identité nationale éligibles dans le fichier électoral, ont mentionné les observateurs européens dans le rapport.

    Ils ont dans le même ordre d’idées préconisé la mise en œuvre d’un système fonctionnel de radiation des électeurs décédés du fichier en collaboration avec l’état civil et d’envisager la disparition progressive des cartes d’électeur.

    Le rapport fait mention des conditions d’éligibilité des candidats qui doivent être fondées sur des critères objectifs, raisonnables et prévisibles.

    En vue d’une plus grande transparence, la mission recommande ‘’d’inclure dans le code électoral l’obligation de publier en ligne les résultats provisoires, bureau de vote par bureau de vote dès la proclamation des résultats’’ par l’autorité concernée. Ce qui fait partie des bonnes pratiques internationales, fait-elle savoir.

    Les analyses ont pu montrer le besoin d’adopter ‘’un cadre juridique du financement des partis politiques et de la campagne électorale, afin de renforcer l’égalité des chances entre les candidats et garantir la transparence’’, a par ailleurs dit Mme Björk.

    Les observateurs électoraux de l’UE ont relevé que ‘’les dispositions sur le code pénal manquent de précision et constituent une limite à la liberté d’expression contraire aux engagements internationaux et régionaux du Sénégal et, c’est pour cela que nous demandons d’abroger ou d’amender les provisions qui sanctionnent les +fausses nouvelles+’’.

    Malin Björk a assuré que ces recommandations techniques ont déjà été mises à la disposition des autorités sénégalaises en charge de l’organisation des élections et des autres parties prenantes du processus électoral. Le rapport final sera remis aux autorités gouvernementales.

    FD/AKS/ASB

  • SENEGAL-INSTITUTIONS / Bassirou Diomaye Faye veut inscrire le Sénégal sur la voie du progrès

    SENEGAL-INSTITUTIONS / Bassirou Diomaye Faye veut inscrire le Sénégal sur la voie du progrès

    Dakar, 2 avr (APS) – Le chef de l’Etat sénégalais s’est engagé mardi à inscrire résolument et durablement le Sénégal dans la voie du progrès économique et social.

    « Je m’engage par la promotion du culte du travail, de l’éthique de la gestion, de la discipline et de l’amour de la patrie à mettre résolument et durablement le Sénégal dans la voie du progrès économique et sociale », a-t-il déclaré lors de son investiture.

    Bassirou Diomaye Faye a notamment assuré avoir « clairement entendu la voix des élites décomplexées qui clament une aspiration commune à plus de souveraineté, au développement et au bien-être ».

    « Aux côtés de mes pairs africains, je réaffirme l’engagement du Sénégal à renforcer les efforts déployés pour la paix, la sécurité, la stabilité et l’intégration africaine », a-t-il fait souligné en réitérant l’engagement et l’ouverture du Sénégal en faveur d’échanges respectueux de sa souveraineté.

    ABB/AKS/ASG

  • SENEGAL-INSTITUTIONS-INVESTITURE / Bassirou Diomaye Faye salue l’attachement des Sénégalais aux valeurs républicaines

    SENEGAL-INSTITUTIONS-INVESTITURE / Bassirou Diomaye Faye salue l’attachement des Sénégalais aux valeurs républicaines

    Diamniadio, 2 avr (APS) – Le président Bassirou Diomaye Faye a salué l’attachement à la paix et aux valeurs républicaines du peuple sénégalais et promis de toujours garder à l’esprit les lourds sacrifices consentis par les Sénégalais en faveur de l’avènement d’une nation indépendante et d’un Etat de droit.

    ‘’Ce grand peuple que nous sommes, au péril des vies perdues, des blessures irréversibles, des libertés confisquées, de carrières brisées a démontré à maintes occasions et dans des moments critiques son attachement à la paix et aux valeurs républicaines’’, a-t-il souligné dans son discours d’investiture.

    S’exprimant après avoir prêté serment devant les membres du Conseil constitutionnel, le nouveau chef de l’Etat a évoqué ‘’les douloureux souvenirs des martyrs de la démocratie sénégalaise, des amputés des blessées et des anciens prisonniers’’.

    ‘’Je garderais toujours à l’esprit les lourds sacrifices consentis afin de ne jamais vous décevoir. Hommage doit aussi être rendu à nos aînés qui se sont battus pour l’avènement de la démocratie sénégalaise’’, a-t-il fait noter.

    Il n’a pas manqué de faire remarquer que ces sacrifices ont posé les solides fondements d’une Nation indépendante et d’un État de droit secoué par moment mais toujours debout.

    ‘’Nous leur sommes redevables pour les valeurs de liberté, de justice et de progrès qu’ils nous ont donné en héritage. C’est pourquoi il est essentiel que nous connaissions les succès et échecs de nos devanciers’’, a fait observer le chef de l’Etat.

    Selon lui, c’est le peuple sénégalais qui a gagné le 24 mars 2024.

    ‘’Je suis conscient que les résultats sortis des urnes expriment un profond désir du changement systémique’’, a-t-il fait savoir.

    ABB/AKS/OID

  • SENEGAL-INSTITUTIONS / Bassirou Diomaye Faye promet de renforcer la démocratie et l’indépendance de la justice

    SENEGAL-INSTITUTIONS / Bassirou Diomaye Faye promet de renforcer la démocratie et l’indépendance de la justice

    Diamniadio, 2 avr (APS) – Le nouveau chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, s’est engagé mardi à faire du Sénégal un pays d’espérance, à la justice indépendante et à la démocratie renforcée.

    « Le Sénégal, sous mon magistère, sera un pays d’espérance, un pays apaisé avec une justice indépendante et une démocratie renforcée. Telle est ma promesse sur la foi du serment que je viens de prêter devant Dieu et devant la nation en votre présence », a-t-il déclaré lors de son discours d’investiture.

    Le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, élu le 24 mars avec plus de 54 % des suffrages, s’exprimait peu après l’audience publique au cours de laquelle le Conseil constitutionnel a recueilli son serment.

    « Qu’il me soit permis de rendre grâce à Dieu le Tout-Puissant, le maître des destins, et d’exprimer ma profonde gratitude à ma famille pour son soutien indéfectible, et surtout au peuple sénégalais pour la confiance placée en moi », a indiqué le nouveau chef de l’Etat.

    Il a promis de travailler inlassablement à la préservation de la paix et à la cohésion nationale.

    « À travers mon élection, le peuple sénégalais s’est engagé dans la voie de la construction d’un Sénégal juste, d’un Sénégal prospère dans une Afrique en progrès », a réitéré Bassirou Diomaye Diakhar Faye.

    ABB/AKS/OID

  • SENEGAL-INSTITUTIONS / Début de la cérémonie d’investiture du président Bassirou Diomaye Faye

    SENEGAL-INSTITUTIONS / Début de la cérémonie d’investiture du président Bassirou Diomaye Faye

    Dakar, 2 avr (APS) – Le cérémonie d’investiture de Bassirou Diomaye Faye, cinquième président de la République du Sénégal, a débuté à la salle des expositions du Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio (CICAD), a constaté l’APS.

    Bassirou Dimomaye Faye a été installé sur un fauteuil aux côtés des membres du Conseil constitutionnel.

    La cérémonie se déroule en présence de chefs d’Etat, de ministres des Affaires étrangères et présidents d’institutions du continent africain.

    Il s’agit principalement des présidents de la République de Gambie, Adama Barro, de la Guinée Bissau, Umaru Cissokho Umballo, ainsi que de leurs homologues de la Sierra Leone, Julius Maada Bio, de la Guinée et de la Mauritanie.

    Le vice-président de la Côte d’Ivoire Thiémoko Meyliet Koné, le président du Conseil national de transition au Mali, le Colonel Malick Diaw, le Président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, le Président de la Commission de la CEDEAO et le Président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso, sont également sur place.

    ABB/AKS

  • SENEGAL-INSTITUTIONS / Bassirou Diomaye Faye est arrivé à Diamniadio

    SENEGAL-INSTITUTIONS / Bassirou Diomaye Faye est arrivé à Diamniadio

    Diamniadio, 2 avr (APS) – Le président Bassirou Diomaye Faye est arrivé au centre des expositions du Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio (CICAD) où il doit incessamment prêter serment devant les membres du Conseil constitutionnel.

    Il a été accueilli à son arrivée par un des sept sage de la haute juridiction.

    Les membres du Conseil constitutionnel ont ensuite fait leur entrée dans la salle.

    ABB/AKS

     

  • SENEGAL-INSTITUTIONS / Bassirou Diomaye Faye a quitté son hôtel pour se rendre au CICAD

    SENEGAL-INSTITUTIONS / Bassirou Diomaye Faye a quitté son hôtel pour se rendre au CICAD

    Dakar, 2 avr (APS) – Le nouveau président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a quitté l’hôtel où il réside pour se rendre au Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio (CICAD) qui doit abriter la cérémonie de prestation serment.

    Dans des images diffusées en direct par la RTS, la chaine de télévision publique, on voit le président élu le 24 mars, s’engouffrer dans une voiture présidentielle sous bonne escorte.

    Au Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio, les membres du Conseil constitutionnel sont arrivés pour l’audience publique devant consacrer la cérémonie de prestation de serment de Bassirou Diomaye Faye, 44 ans, le cinquième et plus jeune président de la République du Sénégal, a constaté un journaliste de l’APS.

    En attendant l’arrivée du nouveau chef de l’Etat au centre des expositions du CICAD, les délégations étrangères ont commencé à prendre place, à l’image du président du Cap Vert Maria Neves.

    Des chefs d’Etat, des ministres des Affaires étrangères et présidents d’institutions du continent africain sont arrivés, lundi, dans la capitale sénégalais.

    Il s’agit principalement des présidents de la République de Gambie, Adama Barro, de celui de la Guinée Bissau, Umaru Cissokho Umballo, ainsi que de leur homologue de la Sierra Leone, Julius Maada Bio.

    Ils ont été accueillis par le Premier ministre Sidiki Kaba à l’aéroport militaire Léopold Sédar Senghor, où il a également reçu le vice-président de la Côte d’Ivoire Thiémoko Meyliet Koné, le président du Conseil national de transition au Mali, le Colonel Malick Diaw en compagnie  du ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop.

    Le Président de la commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat, le Président de la Commission de la CEDEAO et le Président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso, accompagné du ministre des Affaires étrangères dudit pays, sont également sur place.

    Les présidents de la Guinée et de la Mauritanie, entre autres chefs d’Etat, sont également arrivés à Diamniadio. 

    AKS/ABB/BK

  • SENEGAL-PRESIDENTIELLE-INVESTITURE / Un universitaire rappelle la « portée substantielle » et la connotation morale du serment présidentiel

    SENEGAL-PRESIDENTIELLE-INVESTITURE / Un universitaire rappelle la « portée substantielle » et la connotation morale du serment présidentiel

    Dakar, 1ᵉʳ avr (APS) – La prestation de serment d’un président élu revêt une formalité substantielle, qui donne une connotation juridique, morale et de sacralité à la fonction de chef de l’État, a indiqué l’enseignant-chercheur en science politique, Maurice Soudieck Dione.

    Le nouveau président élu Bassirou Diomaye Diakhar Faye va prêter serment au cours d’une audience publique du Conseil constitutionnel, prévue mardi dans la matinée, au Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio.

    Il va dans la foulée se rendre au Palais de la République où il va s’entretenir avec son prédécesseur Macky Sall pour une passation de pouvoir et une investiture symbolique dans ses nouvelles fonctions.

    « C’est un moment extrêmement fort et extrêmement crucial dans la vie d’une nation », soutient l’universitaire en parlant de la prestation de serment du président nouvellement élu.

    Le serment, après l’élection, occupe une des étapes les plus déterminantes au plan des formalités juridiques et républicaines, selon l’agrégé en science politique et enseignant à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.

    Sur le plan juridique, le serment revêt une « formalité substantielle », a-t-il fait observer dans un entretien avec l’APS. Cela veut dire que tant que le président de la République élu n’a pas prêté serment, il n’est pas encore entré en fonction, ne pouvant prendre aucune mesure ou prendre un acte rattaché à la fonction, précise l’universitaire.

    « Monsieur le président, les Sénégalais sont fatigués »

    Il note également que le serment a une portée à la fois juridique, politique, morale et même religieuse, dans la mesure où  »l’on jure devant Dieu et la nation ».

    De son point de vue, « la prestation de serment donne une connotation morale et de sacralité à la fonction exercée ».

    Constitutionnalisée au Sénégal depuis 1963, la prestation de serment du président de la République est reçue par le Conseil constitutionnel.

    Le Président Léopold Sédar Senghor a prêté serment pour la première fois en décembre 1963 à l’Assemblée nationale, devant la Cour suprême.

    Élu en 1960 par le Congrès, il n’était nullement écrit dans la Constitution qu’il devait prêter serment. Il a fallu attendre la modification de la Constitution en 1963 pour que le président Senghor soit soumis à une prestation de serment. Il avait fait cette prestation de serment le 9 décembre 1963 à l’Assemblée nationale.

    Avec l’arrivée du président Abdou Diouf au pouvoir en 1981, « un cas exceptionnel » faisant suite à la démission en cours de mandat de Léopold Senghor, la prestation de serment s’est faite au palais de Justice devant Kéba Mbaye, le président de la Cour suprême d’alors.

    Cette cérémonie solennelle est passée à la postérité à travers notamment la célèbre phrase du juge Mbaye : « Monsieur le président, les Sénégalais sont fatigués ».

     À partir de 1983, le président Diouf est revenu à l’Assemblée nationale où il va prêter serment devant le président de la Cour suprême. Les prestations de serment de 1988 et 1993 ont été reçues respectivement par la Cour suprême et le Conseil constitutionnel.

    Son successeur Abdoulaye Wade a prêté serment en 2000 et 2007 au stade Léopold Sédar Senghor, devant le Conseil constitutionnel, donnant un cachet populaire à la solennité de l’exercice.

    Le Président Macky Sall a prêté serment à l’entame de son premier mandat au King Fahd Palace en 2012. En 2019, la deuxième prestation de serment marquant sa réélection à la magistrature suprême s’est déroulée au Centre des Expositions de Diamniadio, à 30 km de Dakar.

    Élu dès le premier tour avec 54, 28% lors du dernier scrutin, le nouveau président de la République, Bassirou Diomaye Faye, va perpétuer cette tradition, ce mardi, 2 avril.

    Plus qu’un discours d’investiture

    « Devant Dieu et devant la nation sénégalaise, je jure de remplir fidèlement la charge de président de la République du Sénégal, d’observer comme de faire observer scrupuleusement les dispositions de la Constitution et des lois, de consacrer toutes mes forces à défendre les institutions constitutionnelles, l’intégrité territoriale et l’indépendance nationale, de ne ménager enfin aucun effort pour la réalisation de l’Unité africaine ».

    C’est en ces termes que le serment du président de la République est prononcé devant les juges constitutionnels, conformément à l’Article 37 de la Constitution du Sénégal qui stipule que « le président de la République est installé dans ses fonctions après avoir prêté serment devant le Conseil constitutionnel en séance publique ».

    Sous cette forme, l’engagement du président de la République à « respecter la Constitution » et à « défendre l’intégrité du territoire », renvoie à ce qu’on attendrait d’un chef dans la société traditionnelle, c’est-à-dire qu’il ne fuit pas devant l’ennemi, renseigne de son côté l’ancien directeur des archives nationales du Sénégal, Saliou Mbaye.

    Outre des considérations matérielles, sociales et d’autres relatives à la paix, le texte termine toujours en faisant référence à l’unité africaine, le Sénégal ayant « toujours été partisan de l’unité africaine et cela se reflète dans la prestation de serment faite par le président de la République devant son peuple et devant Dieu », a-t-il relevé.

    Au Sénégal, comme dans beaucoup de pays d’Afrique francophone, seul le juge constitutionnel est habilité à recevoir le serment du président de la République élu.

    Dans certains pays africains, il arrive que l’Assemblée nationale ou la Cour suprême soient chargées de recevoir le serment du président élu.

    « La prestation de serment se fait toujours oralement », a fait savoir le professeur Maurice Soudieck Dione.

    Il y a, à cet effet, la jurisprudence ivoirienne, quand en 2010, par exemple, le Conseil constitutionnel avait rejeté, non pas pour défaut de qualité du jureur, le serment prêté par écrit d’Alassane Ouattara.

    L’institution judiciaire avait été saisie afin d’interpréter la constitutionnalité de ce serment prêté par écrit, et non oralement comme le veut la tradition républicaine.

    En 1996, le juge constitutionnel béninois avait sommé le président élu, Mathieu Kérékou, de reprendre sa prestation de serment au motif que ce dernier avait omis de prononcer l’expression « les mânes des ancêtres » contenue dans le serment.

    En Guinée, le président élu, Alpha Condé, avait aussi repris, le 21 décembre 2015, sa prestation de serment pour avoir omis de prononcer « et de faire respecter la Constitution ».

    Contrairement au Bénin, en Guinée, le président élu avait repris sa prestation de serment, non sur injonction du juge constitutionnel, mais à cause de la controverse doctrinale soulevée par la tribune d’un intellectuel du pays, souligne l’universitaire congolais, Sergelin Briguel Omboula, auteur d’une thèse de doctorat sur le juge constitutionnel africain et la prestation de serment du président de la République élu.

    SMD/AKS/BK