Catégorie : DOSSIERS SPECIAUX

  • SENEGAL-CULTURE-REPORTAGE / L’arbre Moussa Molo : une sacralité qui résiste au temps

    SENEGAL-CULTURE-REPORTAGE / L’arbre Moussa Molo : une sacralité qui résiste au temps

    Par Mamadou Gano

    Kolda, oct (APS) – L’arbre ‘’Moussa Molo Baldé’’, un caïlcédrat géant doté de pouvoirs mystiques qui mettaient à l’abri de toute surprise l’ancien résistant à la pénétration française en Haute-Casamance, garde encore sa réputation d’arbre mystique, comme l’attestent les prières organisées par les populations de Kolda (sud) pour les enfants circoncis et les femmes en mal de fécondité.

    C’est à Doumassou, un quartier de Kolda situé à proximité du camp militaire Moussa Molo Baldé, que se dresse cet arbre qui en impose par sa taille, son emplacement et sa réputation. Aujoud’hui, sa sacralité ne fait l’objet d’aucun doute.

    Selon la tradition orale, c’est à son ombre que Moussa Molo Baldé venait se reposer pendant ses conquêtes. C’est lui-même qui l’aurait rendu mystique, afin de bénéficier de sa protection pendant ses moments de repos, pour éviter ainsi toute surprise venant de ses ennemis pendant notamment ses heures de sommeil.

    La même source rapporte que lors de son périple dans le royaume du Fouladou, le chef de guerre et érudit musulman, El hadji Oumar Tall, aurait fait escale sous l’arbre pendant des heures, accompagné d’Alpha Molo Baldé, le père de Moussa Molo.

    Des siècles plus tard, les populations continuent à vénérer ce caïlcédrat qui, jadis, protégeait le guerrier peul. L’histoire de cet arbre mythique qui surplombait les habitations du petit village de Kolidado, est liée à celle de Kolda, explique Solo Diané, le chef du quartier de Doumassou qui abrite le caïlcédrat.

    ‘’Personne ne sait quand et qui a mis l’arbre sous terre, car il précède la création de Kolda vers 1872’’, renseigne le notable. C’était d’abord un petit village occupé par des Bambaras venus de l’empire mandingue et Fodé Coulibaly était le premier chef de village, fait-il savoir.

    C’est sous cet arbre, dit-il, que les habitants du village venaient faire leurs prières et tenaient des rencontres afin d’être protégés des agissements des colons français.

    Par la suite, ils construisirent une mosquée afin d’accomplir leurs cinq prières quotidiennes dans de meilleurs conditions. ‘’Voilà comment depuis lors la tradition est perpétuée par des générations et cela, jusqu’à  nos jours’’, confie Solo Diané.

    De ‘’fausses croyances’’ sur le caïlcédrat géant

    Le chef de quartier de Doumassou déplore les ‘’fausses croyances’’ selon lesquelles un étranger qui fait le tour de l’arbre, ne pourrait plus quitter Kolda. ‘’C’est faux, l’arbre n’a rien de mystique et ne renferme rien qui ressemble à des pratiques occultes’’, martèle-t-il.

    ‘’Les anciens ont beaucoup prié sous cet arbre pour leur protection et ce sont des prières qui y ont été faites que Dieu a acceptées’’, fait-il valoir.

    Selon lui, les populations organisent des prières sur le site lors des préparatifs de l’entrée et de la sortie du bois sacré des circoncis. Il rappelle aussi que ‘’des femmes  +dimbas+, qui ont des difficultés de maternité, y organisent des prières qui, souvent, sont exaucées’’.

    Les enfants qui doivent entrer dans le bois sacré font le tour de l’arbre, accompagnés de kankourang, un initié arborant un masque fait d’écorces rouges et de fibres, des ‘’selbés’’ (encadreurs) et des sages pour  invoquer la protection pour eux.

    ‘’La veille de l’opération chirurgicale, ils sont conduits vers l’arbre pour y faire sept tours, accompagnés des +selbés+ [les encadreurs] et des anciens afin de demander la protection pour les nouveaux initiés durant leur séjour dans le bois sacré. Vers les années 70 et jusqu’aux années 80, le séjour des enfants dans le bois sacré durait jusqu’à trois mois. Et maintenant, il ne dure que des semaines’’, regrette Solo Diané.

    MG/ASB/OID/ASG

     

  • SENEGAL-CULTURE-REPORTAGE / ‘’Ɓakne Ngati’’, le baobab sacré de Ngati

    SENEGAL-CULTURE-REPORTAGE / ‘’Ɓakne Ngati’’, le baobab sacré de Ngati

    Par Awa Ndiaye

    Ngati (Fatick), 2 oct (APS) – A Ngati, un village de la commune Niakhar (Fatick, centre), les traditions subsistent encore. Ici, les habitants ‘’vénèrent’’ un baobab dénommé ‘’Ɓakne ngati’’ (le baobab de Ngati en sérère), à travers des libations et des offrandes en l’honneur de cet arbre sacré dont l’histoire se confond avec celle de ce village de l’ancien royaume du Sine.

    Ngati se trouve au beau milieu du Sine, un ancien royaume sereer. Ils sont très rares les fils et filles de cette contrée à ne pas connaître son histoire et celle de son baobab mystérieux.

     »L’histoire de Ngati se confond avec l’histoire globale du Sine. C’est pourquoi, si nous voulons retracer l’histoire du baobab de Ngati, nous serons obligés de retracer celle de Diakhao Sine en passant par Bicole jusqu’au site actuel où se trouve le baobab’’, confie Abdoulaye Faye, membre de la famille de Mame Diodio Ngati, l’héritière du baobab.

    Assis sous l’arbre géant, vêtu d’un boubou beige, la tête coiffée d’ un chapeau, Abdoulaye Faye, 68 ans, fait un bref résumé de la lignée des rois qui ont eu à diriger le Sine, de la première reine, Sigua Badial Ndong, en passant par Tacet Faye, Wagane Diongolor, Diouma Dieng de Sass, Silmang de Mbimor, Mbégane Ndour, Mado Mbissel Diop, Diomay Banguan, Diokel Faldier, Mansouga Diouf, Birame Pathé Coumba Diagua, Wamone Ndong, Boucar Sossay, Guène Ndiaye Dagone, Guédio Palmane Niane, Bouka Thilasse Mané Niane, jusqu’à Wassila, le fondateur de Diakhao.

    Il insiste notamment sur les règnes de Coumba Ndofféne ‘’Fa Mack’’ (le grand), surnommé ‘’le lion de Mbelfandal’’, de Sémou Famack, l’oncle de Salmone Faye et grand frère de Diodio Codou Borome Ndaw Rass, qui est au début de toute l’histoire de Ngati.

    Après la mort du roi Coumba Ndofféne Diouf en 1923, Mahécor Diouf fut intronisé par le grand Diaraf, narre-t-il. A cette époque, dit-il, seuls les Guelwars pouvaient accéder au trône. Il fallait appartenir à cette lignée matriarcale pour prétendre diriger le royaume du Sine, selon lui.

     »’En ces temps, si tu n’étais pas un Guelwar, tu pouvais aspirer à être un chef dans les cantons comme Diohine, Ngayohéme, Ngoyé, etc., mais jamais roi du Sine’’, insiste-t-il.

    Habillé d’un boubou rouge, Bouna Faye, membre lui aussi de la famille, est assis sur une chaise sous le baobab sacré. Il fait partie des conservateurs des legs ancestraux. Le septuagénaire détaille l’arbre généalogique de la famille royale de Ngati.

    Il revient sur le règne de Diogo Gnilane, qui avait épousé une vendeuse de poissons avec qui il eut deux files, Ndella Ngati et Gnilane Diouf. La lignée maternelle étant plus considérée que celle paternelle dans le Sine, le roi savait pertinemment qu’une fille ne pouvait pas accéder au trône. Alors, le roi Dioguo Gnilane provoqua un gigantesque feu de brousse, pour attribuer des terres à ses filles.

    ‘’Ce fut le début de l’histoire de Ngati et de son baobab, dit-il, après avoir été interrompu dans son récit par un appel +ngario mboutou+ (Venez déjeuner en sereer).’’ Un repas somptueux est servi. Du riz au poisson comme aiment les Sérères. Les femmes et les enfants mangent ensemble autour d’un bol, les hommes autour d’un autre.

    Après le déjeuner, tout ce beau monde se retrouve encore sous le baobab et chacun reprend ses occupations. Entre temps, Bouna Faye est lui parti assister à un mariage.

    C’est Abdoulaye Faye qui reprend le récit sur le village de Ngati et son baobab sacré. Le feu de brousse provoqué par le roi Diogo Gnilane s’est d’abord déclaré à Mbafaye, avant d’atteindre Mboudaye. Mais à hauteur de Bicole, il bifurqua vers Songorma et continua sa progression jusqu’à Péthie Djiré, à Koboskine. Il se dirigea ensuite vers Mboukoutour avant de s’arrêter à Polek.

    ‘’Après le feu de brousse, le cortège royal fait le tour de la surface brûlée et parcourt les villages de Mbafaye, Nianiane, Mboudaye, Bicole, Mbanéme, Songorma, Pethie Djiré, Mboukoutour, Polek et Mbem’’, renseigne le notable Faye.

    Ils ont découvert alors sur le site correspondant à l’emplacement de l’actuel village de Ngati, un jeune baobab au milieu d’herbes calcinées et qui restait intact malgré la furie des flammes. Après trois jours de feu de brousse provoqué par Diogo Gnilane pour céder des terres à sa descendance féminine, dont Gnilane et Ndella Ngati, le baobab est resté entièrement intact.

    Un baobab séculaire aux multiples facettes

    C’est à la suite de cette découverte étrange qu’ils ont décidé d’implanter la maison royale de Ngati à côté du baobab. C’est ce mystère qui fait du baobab de Ngati un arbre sacré.

    Toutes les terres environnantes calcinées par le feu furent cédées à la famille royale qui devait rester à Ngati, renseigne Abdoulaye Faye. Ces terres étaient destinées à l’agriculture, au pâturage et l’habitat.

    L’âge du baobab est estimé à 203 ans, soit le même que celui du village de Ngati. Sa grandeur se mesure en fonction de celle de la maison royale qui n’a cessé de s’agrandir et de gagner en popularité au fil des siècles.

    Le baobab de Ngati est même entré dans le langage courant des habitants de toute cette partie de la région de Fatick. Les personnes de grande taille ou les choses importantes sont comparées à cet arbre, a en croire le notable, qui estime son diamètre à sept mètres.

    Les habitants du village et ceux des localités environnantes vénèrent et respectent cet arbre mystérieux. Chaque année, la conservatrice du baobab choisit un mercredi pour venir y faire des libations. Le rituel consiste à verser de la farine du mil autour de l’arbre sacré. Et les habitants font le tour du baobab en chantant et en dansant.

    Surplombant le village de Ngati, le baobab, feuillu, fait office d’agora pour les habitants. Sous ses branches protectrices, des enfants, des jeunes, des hommes, et des femmes, se rencontrent. Les enfants aiment venir se folâtrer à l’ombre de ses branches gigantesques, où ils s’adonnent à plusieurs jeux, en particulier celui cache-cache.

    Agée de dix ans, Gnilane Faye fait partie de ces enfants qui viennent s’amuser sous l’arbre.

    ‘’Je viens ici tous les jours jouer avec mes amies’’,  lance la petite Gnilane, trouvée en train de jouer sur ses branches. ‘’On se sent bien à l’aise même si je suis une fois tombée de l’arbre. Cela n’empêche que je suis toujours là’’, ajoute-t-elle pour montrer son attachement à cet arbre.

    Très souriante avec de belles dents colorées en marron, la tête à moitié tressée, elle retourne joyeusement jouer avec ses amies.

    De temps à autre, beaucoup de personnes viennent visiter le site ou prendre des photos. Des étudiants ont même écrit des mémoires sur le baobab de Ngati, révèle Bouna Faye.

    Mais, avec l’avènement de la loi sur le domaine national, toutes les terres appartenant à la famille royale ont été redistribuées aux populations qui désiraient faire de l’agriculture ou de l’élevage.

    Fief du royaume du Sine, Ngati, la bourgade au baobab séculaire et ses trois maisons restées telles quelles depuis deux siècles, garde toujours un mystère sur son histoire et son baobab sacré. De génération en génération, cet arbre aux multiples facettes continue encore à émerveiller son monde.

    NAN/FKS/ASB/OID

  • SENEGAL-SOCIETE / Une réunion spéciale consacrée aux préparatifs du gamou de Ndiassane

    SENEGAL-SOCIETE / Une réunion spéciale consacrée aux préparatifs du gamou de Ndiassane

    Ndiassane, 1er oct (APS) – Le Préfet du département de Tivaouane, Mamadou Guèye, a présidé, samedi, dans la soirée, une réunion spéciale consacrée aux préparatifs du gamou annuel de Ndiassane, prévu mercredi.

    Cette rencontre s’est déroulée en présence du Sous-préfet de Pambal, du porte-parole du Khalife de la famille Kounta, du représentant du maire de la commune de Chérif Lô, des membres du comité d’organisation, des représentants de la Gendarmerie nationale, de la Brigade nationale des Sapeurs-Pompiers, du Service d’hygiène, entre autres.

    L’objectif de la réunion était de faire le point sur le niveau de mise en œuvre des engagements des différents services de l’Etat en perspective du gamou, l’évènement religieux commémorant la naissance du Prophète de l’Islam.

     »Le bilan à mi-parcours s’est ainsi avéré très satisfaisant dans l’ensemble », s’est réjoui le Préfet de Tivaouane.

    La réunion a été suivie d’une visite de terrain sur les routes à réhabiliter, le site d’implantation du marché dit  »malien », les travaux d’extension du réseau électrique, entre autres

    MKB/OID

  • SENEGAL-SOCIETE / Le préfet de Tivaouane salue une distribution correcte de l’eau durant le gamou

    SENEGAL-SOCIETE / Le préfet de Tivaouane salue une distribution correcte de l’eau durant le gamou

    Tivaouane, 1er oct (APS) – Le préfet du département de Tivaouane, Mamadou Guèye, a salué la distribution correcte de l’eau dans la ville sainte durant la célébration du gamou.

    L’édition 2023 du gamou ‘’a connu une pleine réussite’’ dans la distribution du liquide précieux partout à Tivaouane, a dit Mamadou Guéye, notant qu’aucune perturbation n’a été signalée au Poste de contrôle opérationnel (PCO).

    S’exprimant à l’APS, il a expliqué ‘’ce succès’’ par le fait que ‘’la Sen eau, la société de distribution d’eau courante, a également été ajoutée’’ dans le dispositif du Poste de contrôle opérationnel.

     »Il y a toujours une articulation des différents secteurs autour de la sécurité pour pouvoir assurer une bonne organisation », a-t-il dit.

    Mamadou Guéye a souligné que la sécurité ‘’était totale’’ aux abords des ‘’piquages’’ à partir des tuyaux transférant l’eau en provenance du Lac de Guiers.

    A cela s’ajoutent 10 citernes contenant chacune 30.000 m3 d’eau.

    Pour Khalifa Niang, principal organisateur des cérémonies religieuses à Tivaouane, ‘’cette distribution correcte de l’eau avant, durant et après le gamou est à mettre à l’actif de notre brillant préfet Mamadou Guéye’’.

     »En élargissant le PCO à la Sen eau, il a permis de cerner en même temps tous les paramètres qui pouvaient empêcher une meilleure supervision de la distribution correcte de l’eau’’, a-t-il confié.

    MKB/OID

  • SENEGAL-RELIGIONS-ENFANCE / Gamou de Médina Baye : 205 enfants portés disparus ont été retrouvés et remis à leurs parents

    SENEGAL-RELIGIONS-ENFANCE / Gamou de Médina Baye : 205 enfants portés disparus ont été retrouvés et remis à leurs parents

    Kaolack, 29 sept (APS) – L’inspection régionale de l’éducation surveillée et de la protection sociale de Kaolack (centre) annonce avoir remis à leurs parents 205 enfants qui avaient été déclarés perdus lors de la célébration du Gamou international de Médina Baye.

    ‘’Nous tirons un bilan très satisfaisant de ces trois jours d’activités, parce que nous avons eu à accueillir 207 enfants, dont 205 ont été remis à leurs parents. C’est une grande avancée. Nos équipes ont enregistré 265 enfants’’, a déclaré l’inspectrice de l’éducation surveillée et de la protection sociale, Amy Ndao Seck.

    C’est un taux de réussite ‘’très satisfaisant’’, a jugé Mme Seck, qui coordonne les activités des services extérieurs de la direction de la protection judiciaire et sociale.

    ‘’Il ne reste qu’un seul mineur entre nos mains. Il est originaire de la Gambie. Nos services feront le nécessaire pour que cet enfant puisse retrouver sa famille en toute sécurité’’, a assuré Amy Ndao Seck.

    Selon elle, pendant trois jours, ses services ont accueilli les enfants au poste de prise en charge des enfants égarés, recherchés ou retrouvés. Ce poste est installé dans l’enceinte de la grande mosquée de Médina Baye.

    ‘’Les enfants ont été hébergés, nourris et mis en sécurité. Ils bénéficiaient d’une prise en charge sanitaire, lorsqu’ils en avaient besoin’’, a assuré Mme Seck.

    Les résultats obtenus dans la prise en charge des enfants égarés, recherchés et retrouvés ont été proviennent d’une synergie des actions des travailleurs sociaux et du comité départemental de protection de l’enfant (CDPE), selon la coordonnatrice régionale de l’action éducative en milieu ouvert (AEMO) de Kaolack, Mariama Cissé Niass.

    ‘’On en est à la quatrième édition, concernant la prise en charge des enfants en situation de vulnérabilité. Depuis 2020, l’ensemble des acteurs de la protection de l’enfant ont fait un seul bloc pour accompagner l’AEMO. Depuis l’année dernière, avec la collaboration du CDPE et du centre Ginddi, nous prenons en charge tous ces enfants qui se sont égarés’’, a-t-elle dit. 

    ADE/ASG/ESF

  • SENEGAL- RELIGION- APPEL / Gamou 2023: le khalife de Taslima appelle à la tolérance et à la stabilité

    SENEGAL- RELIGION- APPEL / Gamou 2023: le khalife de Taslima appelle à la tolérance et à la stabilité

    Sédhiou , 28 sept (APS)- Le Khalife général de la cité religieuse de Taslima (Bounkiling), Mouhamadou Makhily Diaby Gassama a invité les fidèles musulmans à l’occasion de la célébration du gamou, à davantage cultiver « les valeurs de la tolérance pour la paix et la stabilité au Sénégal ».

    Dans son discours en français et traduit en manding, une des langues du milieu, Mouhamadou Makhily Diaby Gassama a beaucoup insisté  sur le culte de la tolérance, qui constitue selon lui, « un élément indispensable pour la paix et la stabilité dans le monde ».

    Evoquant le sens du Gamou dont le soubassement doit être « la prière, le rappel des traits de caractères du prophètes Mouhammad », il a également invité l’auditoire à cultiver « les bonnes valeurs en tant que musulmans qui doivent assister leurs prochains se trouvant dans des situations difficiles ».

    Ancien ministre de la Culture et conseiller culturel du président Léopold Sédar Senghor, entre autres fonctions, Mouhamadou Makhily Diaby Gassama a aussi annoncé de « grands projets de développement » pour la localité, en faisant notamment allusion à un chantier de traduction des œuvres islamiques écrites en Manding dans d’autres langues comme le français et l’anglais.

    OB/SMD

  • SENEGAL-RELIGION-CELEBRATION / A Mogo Tafsir Balla, sur les traces d’un précurseur du Gamou

    SENEGAL-RELIGION-CELEBRATION / A Mogo Tafsir Balla, sur les traces d’un précurseur du Gamou

    +++Par Amadou Thiam de l’APS+++

    Mogo Tafsir Balla (Nabadji Civol), 27 sept (APS) –  Il y a exactement 122 ans, s’était tenu le premier Gamou de Mogo Tafsir Balla, à l’initiative de Tafsir Balla Seck, disciple de El Hadji Abdoulaye Niasse et précurseur de cette manifestation dans cette partie du Fouta (Matam).

    Depuis cette date fondatrice, la tradition du Maouloud continue d’être entretenue dans la famille Seck.

    A la sortie du village de Boyinadji, dans la commune de Nabadji Civol, une bâtisse sous forme de garage avec ses bancs en ciment se dresse, un peu avant Sinthiou Mogo, dans la même circonscription communale.

    Sur le toit de ce petit bâtiment, un tableau en fer indique un nom de village et le nombre de kilomètres qui le séparent de la route nationale numéro deux et de Fété Niébé ou Mogo Tafsir Balla.

    Pour l’administration, c’est le premier qui compte, mais le second reste l’appellation la plus célèbre, car plus connue et répandue.

    Il faut emprunter une piste latéritique de quatre kilomètres pour s’y rendre, faire attention aux nids-de-poule, éviter des animaux en divagation et quelque champ constituant le décor du paysage.

    De loin, l’on peut apercevoir la grande grotte qui trône sur cette partie de la région de Matam.

    Dans ce village qui porte le nom de Tafsir Balla Seck, grand érudit et disciple d’El Hadji Abdoulaye Niasse, un Gamou s’était tenu dans cette zone, une première dans cette partie du Fouta.

    Dans la maison familiale, le fils de Tafsir Balla Seck, aujourd’hui âgé de plus de 90 ans, fait officie de khalife.

    “C’est ici qu’a été organisé pour la première fois le Gamou, la nuit commémorant la naissance du Prophète Mouhamad (PSL). Ici au Fouta, tout le monde est d’accord pour dire que c’est Tafsir Balla Seck qui a été le premier à célébrer cette nuit’’, dit-il.

    Des fidèles venaient de “toute la zone’’pour participer à cette célébration, “des gens venaient même du Boundou, dans le Sénégal oriental’’. Des pèlerins venaient aussi du Jolof et de la Mauritanie, selon le patriarche.

    Les moyens de locomotion n’étant pas nombreux à cette époque, les fidèles faisaient le trajet à pied. Ils ont eu recours, bien des années plus tard, aux chameaux et charrettes, certains quittant leurs localités dès le premier jour du mois de naissance du prophète Mohamed (PSL) pour arriver à Mogo Tafsir Balla le jour du Maouloud.

    Rareté des moyens de locomotion

    “Au début, le Gamou se tenait juste avec quelques personnes, moins de dix. Il a même célébré une nuit avec cinq personnes’’, relève Babacar Seck, petit-fils de Tafsir Balla Seck.

    Selon sa famille, Tafsir Balla Seck a commencé à commémorer la naissance du prophète en 1920, “un an avant qu’elle soit célébrée à Danthialy’’, dans la commune de Ogo.

    Le marabout avait pour habitude de préparer le Gamou plusieurs semaines avant l’événement. Douze jours avant, indiquent ses petits-fils, les fidèles commençaient à rallier le village situé à une dizaine de kilomètres de Matam.

    “Il [Tafsir Balla Seck] accordait une attention particulière aux hôtes, pour qui il préparait des mets différents de ceux destinés aux membres de sa famille’’, soutient Babacar Seck, un de ses petits-fils.

    Il rappelle que son grand-père n’a jamais enseigné, mais avait des c connaissances spirituelles et mystiques telles que ses prédictions se sont toujours révélées vraies.

    Cela faisait de lui « une personnalité très connue » dans le Fouta, mais aussi dans tout le Sénégal, insiste-t-il.

    Tafsir Balla Seck a vu le jour en 1861 dans le village qui porte aujourd’hui son nom et qui s’appelait à cette époque Fété Niébé. Un nom qui a changé au fur des années pour porter celui du défunt érudit.

    “Au début, c’était Fété Niébé qui était retenu de tous, mais c’est Mogo Tafsir Balla qui reste aujourd’hui le plus connu. C’est un aspect que personne ne peut expliquer. C’est le nom Mogo Tafsir Balla qui figure sur la grande majorité des pièces d’identité des habitants de ce village, même si l’administration reconnait l’autre nom’’, explique Babacar Seck.

    Comme cela se fait ailleurs, son grand-père avait pour habitude de bien recevoir ses hôtes venus de partout pour le Gamou, souligne son petit-fils. Et la nuit, il faisait des causeries sur le prophète Mohamed (PSL).

    A sa disparition en 1949, son fils aîné, El Hadji Abdoulaye Seck, qui porte le nom de son guide et maître El Hadji Abdoulaye Niasse, est devenu son premier Khalife.

    Pendant 20 ans, il n’a rien changé à ce que faisait son père lors de la célébration du Maoloud, ajoute-t-il, estimant que la seule innovation à relever concerne le développement des moyens de transport et le nombre toujours grandissant de pèlerins.

    AT/BK/MTN