Catégorie : Journée de l’elevage 2025

Journée de l’elevage 2025

  • SENEGAL-ECONOMIE-POINT / La position géographique de Sédhiou a amplifié le phénomène de vol de bétail

    SENEGAL-ECONOMIE-POINT / La position géographique de Sédhiou a amplifié le phénomène de vol de bétail

    Sédhiou, 20 fév (APS) – A l’instar de plusieurs localités du Sénégal, les éleveurs de Sédhiou sont aussi confrontés à la problématique croissante du vol de bétail. Dans cette région méridionale du pays, frontalière avec la Guinée-Bissau et la Gambie, la position géographique est citée comme un facteur aggravant de cette activité criminelle.

    Des zones telles que Goudomp, Sansamba, Kabada et l’axe du Pakao, sont particulièrement exposées à ce fléau, posant d’énormes défis aux éleveurs locaux, selon des acteurs locaux interrogés par l’APS sur place.

    El Hadji Sidy Faty, chef de village de Diafar Santo dans la commune de Bémet Bidjini et président des chefs de villages de Sédhiou, ainsi que d’autres acteurs locaux, ont exprimé leurs inquiétudes face à ce fléau.

    Ils ont notamment évoqué la position géographique de leur région, frontalière avec la Guinée-Bissau et la Gambie, qui facilite le développement de cette activité criminelle prenant de plus en plus d’ampleur.

    ‘’Chaque année, des centaines d’animaux sont volés, impactant négativement l’économie locale et plongeant les éleveurs dans une situation désespérée », a déclaré El Hadji Sidy Faty.

    Ce dernier, également président des chefs de villages de la région de Sédhiou, n’a pas manqué de souligner l’importance du renforcement de la sécurité le long de la bande frontalière entre le Sénégal, la Guinée-Bissau et la Gambie pour permettre aux éleveurs de vivre sans crainte pour leur bétail.

    « Malgré les ateliers de sensibilisation organisés périodiquement, le phénomène persiste, les malfaiteurs collaborant souvent avec des personnes de mauvaise foi dans les villages », a déploré le notable.

    Il indique que l’intervention des comités de veille est limitée par le manque de moyens logistiques pour leurs déplacements.

    El Hadji Sidy Faty estime qu’il est crucial de doter ces comités de téléphones portables pour alerter en cas de vol.

    Une perte annuelle entre 10 et 20 millions de FCFA dans la région

    Moussa Mballo, résidant de Niagha, souligne que le vol de bétail récurrent reste le principal problème des éleveurs.

    ‘’Le vol de bétail est récurrent, et quand nous arrêtons un voleur, il est souvent libéré après quelques mois, ce qui est déplorable’’, dénonce le président du comité de lutte contre le vol de bétail du département de Goudomp.

    Il affirme que la proximité de Niagha avec la Guinée-Bissau, à moins d’un kilomètre, exacerbe le problème, notant que les malfaiteurs opèrent de part et d’autre de la frontière.

    Chaque année, les pertes liées au vol de bétail peuvent être estimées entre dix et vingt millions de francs CFA., dit-il

    Outre les pertes de bétail, fait-il remarquer, des personnes sont également tuées lors de ces vols, sans suite favorable pour les malfaiteurs.

    En période de saison sèche, les éleveurs disent avoir des besoins cruciaux en périmètres clôturés et en approvisionnement en eau pour leur bétail.

    ‘’Il faut également accompagner les éleveurs en installant des enclos et créant des points d’approvisionnement en eau dans chaque collectivité locale’’, insiste le président des chefs de villages de la région de Sédhiou.

    Il plaide pour que le comité de veille soit reconnu par l’État, notamment en termes d’équipements, d’encadrement et de formation sur des techniques de surveillance.

    ‘’Les membres de ce comité ne disposent que de bâtons comme outils de défense, une situation qui nécessite une révision’’, préconise le président du comité de lutte contre le vol de bétail du département de Goudomp.

    Appel à une synergie d’actions

    Ansoumana Sané, secrétaire général de la maison des éleveurs du département de Bounkiling a plaidé pour la dotation en équipements des acteurs locaux qui s’activent dans la lutte contre le vol de bétail.

    Il a également rappelé que ce problème persiste existe depuis  longtemps. Il fait remonter ses origines à 1976, lorsque le comité de lutte contre le vol de bétail a été mis en place dans l’est de la région de Sédhiou, fait-il savoir.

    ‘’Aujourd’hui, les voleurs ont changé de stratégies, en transportant les animaux volés en Gambie ou à l’intérieur du pays, souvent avec des véhicules frigorifiques ou des tricycles, et armés de fusils de chasse’’, note le président départemental de l’association des chefs de villages.

    Ansoumana Sané affirme que cinq à dix animaux disparaissent chaque mois, impactant la vie quotidienne des éleveurs.

    Il estime qu’il est impératif de créer des enclos pour les animaux, de procéder à des marques d’identification et d’équiper les comités de veille et les chefs de villages en logistique.

    Selon M. Sané, ces mesures permettraient d’organiser des forums de sensibilisation et des concertations avec la population pour réduire ce fléau.

    Abordant la question du vol de bétail, Alkaly Cissé, président des chefs de villages du département de Goudomp, a exprimé son inquiétude face à ce fléau qui sévit dans la région.

    ‘’Chaque semaine, des cas de vol de bétail sont signalés, causant d’énormes difficultés aux éleveurs locaux’’, déplore M. Cissé.

    Il a rappelé que plus de trois éleveurs ont déjà perdu la vie en poursuivant les voleurs vers la frontière avec la Guinée-Bissau.

    Alkaly Cissé préconise l’organisation de séances de sensibilisation entre les deux pays, appelant à une synergie d’actions entre les chefs de villages, les éleveurs et les acteurs concernés pour lutter efficacement contre ce phénomène.

    Les acteurs locaux engagés dans la lutte contre le vol de bétail ont notamment appelé à une collaboration renforcée entre les forces de défense et de sécurité, les comités de veille et les acteurs locaux pour lutter efficacement contre ce fléau et permettre aux éleveurs de Sédhiou de vivre de cette activité et ainsi travailler en toute sécurité.

    OB/ASB/SMD/OID

  • SENEGAL-ECONOMIE-POINT / Le vol de bétail, ‘’frein au développement de l’élevage familial’’ à Diourbel

    SENEGAL-ECONOMIE-POINT / Le vol de bétail, ‘’frein au développement de l’élevage familial’’ à Diourbel

    Diourbel, 20 fév (APS) – Des éleveurs de la région de Diourbel (centre) ont relevé la persistance du vol de bétail malgré sa criminalisation au Sénégal depuis 2017, insistant notamment sur la nécessité d’aller vers une ‘’approche globale’’ pour venir à bout de ce fléau qu’ils qualifient de ‘’frein au développement de l’élevage familial’’.

    A 24 heures de la tenue de la journée nationale de l’élevage à Kaolack, sous la présidence du chef de l’Etat, des éleveurs de la région de Diourbel interrogés par le correspondant de l’APS, ont été unanimes à souligner l’impact néfaste du vol de bétail dans le secteur.

    ‘’Nous voulons des solutions durables face au vol de bétail. Malgré les efforts déployés, le phénomène perdure avec des conséquences désastreuses’’, a dit le président de l’Association des éleveurs de Touba, en faisant allusion à l’appauvrissement des ménages et la cohésion sociale en milieu rural.

    Ilô Ba a notamment déploré le manque de surveillance, l’insuffisance des effectifs des Forces de l’ordre et la complicité de certains acteurs locaux.

    Le chef du service départemental de l’élevage de Bambey, Bassirou Ba, a aussi confirmé ‘’l’ampleur du problème’’ du vol de bétail.

    Le chef du service départemental de l’élevage de Bambey, Bassirou Ba

    ‘’Dans le département de Bambey, nous enregistrons en moyenne un vol d’une dizaine de petits ruminants tous les deux jours. En janvier dernier, 15 cas ont été recensés, et 12 autres depuis le début du mois de février », a-t-il relevé.

    Les communes de Réfane, Gawane, Thiakhar, Ngogom et Ngoye sont, selon lui, les localités les plus touchées par le vol de bétail, devenu un phénomène dans la région de Diourbel.

    M. Ba a aussi fait observer les conséquences de ce fléau sur les entrepreneurs, qui veulent se lancer dans l’embouche bovine et ovine.

    A ce propos, Elimane Diouf, un autre éleveur de la région, a fait ce témoignage : ‘’on m’a volé un taureau que j’aurais pu vendre à 600 000 francs CFA. Depuis, j’ai perdu toute motivation à investir dans l’élevage’’.

    Des puces électroniques pour l’identification du bétail

    Outre les pertes financières, ce phénomène entraîne également une baisse de la production de lait et de viande dans la région. L’insécurité croissante pousse certains éleveurs à abandonner leurs activités et à migrer vers les centres urbains, indiquent plusieurs d’entre eux.

    Le président des éleveurs de Touba, Ilô Ba a préconisé une approche globale pour éradiquer le fléau, à travers le renforcement des mesures de sécurité et la création de brigades spécialisées.

     Il a aussi émis l’idée d’une  »identification systématique » du bétail par des puces électroniques et le marquage des bêtes pour faciliter la traçabilité en cas de vols.

    De son point de vue, la lutte contre le vol de bétail nécessite une  »synergie » entre l’État, les forces de sécurité, les éleveurs et la société civile.

    Il s’agira, selon lui, de prendre des  »mesures urgentes » pour protéger une activité économique essentielle en milieu rural. 

    Le secrétaire général de la maison des éleveurs de Diourbel, Mbare Fogui Fall, a pour sa part plaidé pour une  »application stricte » des sanctions prévues par la loi criminalisant le vol de bétail depuis 2017 au Sénégal.

    « La loi criminalisant le vol de bétail existe, mais son application reste insuffisante. Il faut des peines dissuasives pour lutter efficacement contre ce fléau », dit-il.

    Le chef du service départemental de l’élevage de Bambey, Bassirou Ba a encouragé les éleveurs à aller vers la mise en place de  »comités de surveillance » pour la sécurisation de leurs troupeaux.

    Il a également préconisé le construction de ranchs sécurisés afin de limiter les risques de vol.

    MS/SMD/ASB/ABB

  • SENEGAL-ELEVAGE-COLLECTIVITE / Vol de bétail à Matam : un fléau amplifié par l’abattage clandestin

    SENEGAL-ELEVAGE-COLLECTIVITE / Vol de bétail à Matam : un fléau amplifié par l’abattage clandestin

    Matam, 20 fév (APS) – Le développement de l’abattage clandestin dans la région de Matam (nord) encourage le vol de bétail, a déploré le président de la Fédération régionale des éleveurs, Abou Rabi Bâ.

    Il y a quelques jours, lors des concertations citoyennes sur le secteur agrosylvopastoral, des éleveurs avaient justement soulevé ce phénomène intimement lié au vol de bétail.

    Pour beaucoup, l’abattage clandestin constitue un aspect qui encourage les voleurs de bétail, qui ne cessent de s’adonner à cette activité criminelle.

    ‘’L’abattage clandestin constitue un très grand problème pour nous éleveurs. Ceux qui abattent de manière clandestine du bétail sont en collaboration avec des conducteurs de moto, des chauffeurs, des charretiers et même des bouchers qui achètent de la viande issue de l’abattage clandestin’’, a notamment dit Abou Rabi Bâ dans un entretien avec l’APS.

    Le président de la Fédération régionale des éleveurs de Matam croit savoir que tout ce monde participe aux vols commis la nuit, en pleine brousse, avant que les bêtes ne soient tuées et acheminées dans les marchés tôt le matin.

    Pourtant, il existe une réglementation qui oblige à procéder à un contrôle de toute viande mise en vente.

    Pour Abou Rabi Bâ, les responsables des foirails doivent faire en sorte que tout bétail qui arrive dans les marchés soit en règle et que les bêtes abattues sur place soient certifiées par un agent vétérinaire.

    ‘’Les régimes précédents ont beaucoup fait contre le vol de bétail mais jusqu’à présent, le phénomène n’est pas éradiqué. Tant que ce fléau perdure, les éleveurs vont continuer à souffrir’’, regrette-t-il.

    Les éleveurs s’organisent, en attendant des solutions durables

    Selon lui, le vol de bétail participe à l’appauvrissement des éleveurs, qui ‘’deviennent pauvres du jour au lendemain ».

    En plus, les voleurs de bétail, dit-il, sont armés. Ce qui n’encourage pas, selon lui, les éleveurs à suivre leurs pas, précisant qu’il est ‘’très risqué de se mettre à leur trousse’’.

    ‘’Dans la région, tous les trois départements sont touchés par ce fléau. Personne ne peut nier l’existence de ce phénomène car, chaque jour, des éleveurs se mettent à chercher leur bétail volé’’, explique cet éleveur originaire d’un village du département de Kanel.

    Malgré les difficultés, les éleveurs de la région de Matam ne manquent pas de stratégies pour lutter contre ce fléau.

    Le président de la Fédération régionale des éleveurs de Matam signale que des méthodes ont été mises en place pour décourager les auteurs de vols de bétail.

    Il fait savoir que les populations sont sensibilisées sur le phénomène, de sorte qu’elles informent les responsables des associations d’éleveurs à la vue de toute personne suspecte en possession de bétail.

    ‘’A chaque fois qu’on voit des personnes suspectes et inconnues du village, on les interroge sur l’origine du bétail aux fins de voir si elles ont un laissez-passer. On vérifie également les marques sur les animaux, car ici, tous les éleveurs reconnaissent les marques sur le bétail de son collègue’’, confie Bâ.

    Les réseaux sociaux sont aussi utilisés pour amplifier la lutte, en dénonçant toute personne suspecte à travers des groupes WhatsApp ouverts.

    Dans la région de Matam, notamment dans le département de Ranérou, le phénomène du vol de bétail s’amplifie de jour en jour, au point qu’il constitue une grande partie des affaires qui atterrissent au tribunal de Matam.

    Malgré des condamnations prononcées, et la criminalisation de cette infraction, en 2017, le vol de bétail demeure un problème pour lequel les éleveurs de la région attendent des solutions durables.

    AT/ABB/SBS/SKS/OID/ASB

  • SENEGAL-ELEVAGE / Vol de bétail : les éleveurs perdent 2 milliards de francs CFA par an

    SENEGAL-ELEVAGE / Vol de bétail : les éleveurs perdent 2 milliards de francs CFA par an

    Birkelane, 21 fév (APS) – Le préjudice subi par les éleveurs victimes du vol de bétail est estimé à 2 milliards de francs CFA par an, a-t-on appris du chef du service départemental de l’élevage et des productions animales de Birkelane, dans la région de Kaffrine (centre), Samba Thioye.

    ‘’Chaque année, le Sénégal perd plus de 2 milliards de francs CFA à cause du vol de bétail. C’est un problème complexe pour le Sénégal’’, a signalé M. Thioye.

    Une mission de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a effectué une ‘’mission de sensibilisation’’ sur les conséquences du vol de bétail, en janvier dernier, dans les régions de Kaffrine et Kaolack (centre).

    Cette estimation du préjudice subi par les éleveurs ne concerne que les cas de vol de bétail déclarés, selon la coordonnatrice de la cellule de lutte contre le vol de bétail au ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, Astou Fall.

    Mme Fall et El Hadji Aboubacar Bitèye, le président de l’Association nationale de lutte contre le vol de bétail (ANLCVB), ont pris part à la mission effectuée par le bureau régional de la FAO à Dakar.

    Le but de cette mission était de sensibiliser les autorités administratives des régions de Kaffrine et Kaolack à ce phénomène et de les encourager à le combattre davantage.

    L’ANLCVB a partagé ses données relatives au vol de bétail, lors de cette visite. Selon son président, elle a dénombré 12.316 têtes de bétail volées, dont 5.101 retrouvées, soit 41,42 %.

    Samba Thioye, le chef du service départemental de l’élevage et des productions animales de Birkelane

    En 2021, indique l’Association nationale de lutte contre le vol de bétail, 9.114 têtes de bétail avaient été volées et 6.702 avaient été retrouvées, soit 73,50 %.

    Ces données ont été collectées dans plusieurs régions, selon l’ANLCVB. Elle observe que celles de Kaffrine, Kaolack, Fatick (centre), Louga, Matam, Saint-Louis (nord) et Tambacounda (est) sont les plus touchées par le vol de bétail.

    ‘’Le vol de bétail cause énormément de dégâts en Afrique de l’Ouest […] Au Sénégal, on nous parle de pertes estimées à 2 milliards de francs CFA par an’’, affirme l’ingénieur agronome Ibrahima Thiam, du bureau de la FAO à Dakar.

    Pour éradiquer ce phénomène, les pouvoirs publics sénégalais doivent investir dans la traçabilité du bétail, selon M. Thiam.

    Les voleurs de bétail profitent de ‘’l’insuffisance de la présence des forces de défense et de sécurité’’ dans certaines zones, près des frontières du Sénégal avec les pays voisins notamment, pour subtiliser leur bétail aux éleveurs, selon Ibrahima Thiam.

    Le vol de bétail et les ‘’trafics transfrontaliers, dont la contrebande, la circulation des armes légères ou le trafic de drogue’’, vont de pair, signale la coordonnatrice de la cellule de lutte contre le vol de bétail au ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage.

    Le vol de bétail est d’autant plus pernicieux que l’élevage est un sous-secteur ‘’fondamental’’ de l’économie sénégalaise, qui contribue à la sécurité alimentaire des ménages et à la réduction de la pauvreté, selon un document de la FAO.

    L’élevage concentre 22 % de la valeur ajoutée du secteur primaire et fournit 4 % du produit intérieur brut du Sénégal, selon le même document.

    Le cheptel sénégalais est estimé à plus de 4,5 millions de bovins, plus de 9,8 millions d’ovins, environ 6 millions de caprins, 1,6 million d’équidés et 946.543 porcins, ajoute-t-il.

    ADE/ASB/HK/OID/ESF/SBS/ASG