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  • SENEGAL-RADIO-HOMMAGE / Lamine Touré, Mame Less Camara : deux voix radiophoniques et formateurs au legs impérissable

    SENEGAL-RADIO-HOMMAGE / Lamine Touré, Mame Less Camara : deux voix radiophoniques et formateurs au legs impérissable

    Par Bakary Badji

    Dakar, 13 fev (APS) – Les défunts journalistes Lamine Touré et Mame Alioune Less Camara, disparus respectivement en 2022 et 2023, deux icônes de la radio, ont marqué le paysage médiatique sénégalais et africain par leur professionnalisme et leur compétences indéniables de formateurs en radio.

    Du Sénégal au Bénin, en passant par le Mali, le Gabon, etc., ces deux personnalités attachantes, arrachées à l’affection de leurs confrères et de leurs anciens étudiants, notamment du Centre d’études des Sciences et techniques de l’information (CESTI) laissent derrière elles un legs qui, comme une source intarissable, est constitué de nombreuses promotions de journalistes qu’elles ont formées. Cette école de journalisme de l’université Cheikh Anta-Diop de Dakar (UCAD) ne s’y est donc pas trompée en donnant le nom de l’institut à Mame Less Camara.

    La journée internationale de la radio, célébrée ce jeudi 13 février, est donc une occasion de leur rendre un hommage mérité, tant ce médium à audience massive rappelle leur mémoire. En effet, Lamine Touré et Mame Alioune Less Camara, journalistes chevronnés, continuent d’inspirer. Ces deux hommes étaient unis par l’origine et le destin. Le premier est décédé le 29 août 2022, à l’âge de 72 ans, et le second le 29 avril 2023, à l’âge de 66 ans. Une coïncidence de dates de leurs décès, le 29, met en exergue leurs nombreux traits communs. Ils étaient connus et reconnus pour leurs timbres radiophoniques captivantes.

    De grande taille, la posture droite, Lamine Touré captivait son auditoire avec sa voix de ténor, faisant de lui l’un des journalistes radio les plus talentueux du pays. ‘’Il avait une grande créativité dans la présentation de ses éditions et de ses reportages’’, explique Ousmane Sène, directeur de la radio UCAD FM et un de ses nombreux anciens étudiants.

    Quant à Mame Less, ‘‘il avait une voix radiophonique remarquable, puisqu’il veillait à être clair, à prononcer les mots correctement et à choisir le mot juste pour éviter les détours inutiles dans l’explication d’une information’’, témoigne Racky Noël Wane, formatrice au CESTI et ancienne collègue du défunt à Walfadjri et à la BBC.

    Pourtant, son choix de carrière dans la radio découle d’un formateur en presse écrite qui lui prédisait qu’il ne deviendrait pas un ‘’grand journaliste’’, confie son camarade de promotion, Babacar Khalifa Ndiaye. Mame Less a néanmoins vécu pleinement sa première passion, puisqu’il tenait, sous le pseudonyme d’Abdoul Sow, une chronique hebdomadaire très appréciée par les lecteurs de Walfadjri.

    Journalistes passionnés

    Passionnées par leur profession, ces deux icônes des médias ont marqué l’histoire de la radio sénégalaise, souffle Diatou Cissé, journaliste et successeure de Mame Less à la tête du SYNPICS, le syndicat des professionnels des médias du Sénégal.

    Anciens de la Radio-Télévision Sénégalaise (RTS), anciennement Radio Sénégal, Lamine Touré et Mame Less ont, à un moment de leur carrière, été correspondants de ce média public dans différentes régions du pays : Saint-Louis pour Mame Less où il a rencontré sa future épouse, Tambacounda et Ziguinchor pour Lamine Touré.

    Outre la RTS, ces deux figures du journalisme sénégalais ont également exercé dans d’autres médias nationaux et internationaux. Lamine Touré a travaillé à la radio Convergence FM, Dakar FM, et pour Africa N°1.

    Après son passage à Radio Sénégal, où il a acquis une grande notoriété avec son émission « Face à Face » au début des années 1980, Mame Less, comme l’appelaient affectueusement ses proches, confrères et étudiants, a rejoint Walfadjri, où il dirigera la radio du groupe. Il prend ensuite la direction des radios Envi FM et Océan FM, ainsi que celle du journal Le Matin, en tant que directeur de publication. Fort de son expérience dans le secteur médiatique, il a été sollicité pour le lancement de chaînes de télévision comme DTV et la Télévision Futurs Médias (TFM). Il a également fait valoir ses compétences à la radio BBC en tant que correspondant à Dakar.

    La passion pour le journalisme de Lamine Touré et Mame Less Camara se manifestait par leur amour du terrain. ‘’Ils aimaient beaucoup le terrain, même en tant qu’aînés. Et c’est cela qui a fait, d’ailleurs, qu’ils soient devenus de très grands hommes de radio, car la radio, c’est avant tout le terrain’’, témoigne Ousmane Sène, ancien journaliste à Walfadjri.

    Quand Mame Less officiait comme correspondant à la BBC, ses jeunes confrères et consœurs ne manquaient pas de s’étonner de le voir sur le terrain venir couvrir des évènements, se demandant pourquoi il ne déléguait pas cette tâche, comme d’autres, en envoyant des reporters recueillir les sons et d’y poser sa voix. De taille moyenne, jadis robuste, il a été affaibli par la maladie au crépuscule de sa vie.

    Professionnels jusqu’au bout des ongles, Lamine Touré et Mame Less Camara forçaient le respect et l’admiration de leurs pairs et du public. ‘’Dans un contexte où la liberté de la presse était bien plus difficile à préserver, ces deux grands messieurs de la presse, que Dieu ait pitié de leur âme, ont su tenir haut le flambeau du journalisme sénégalais’’, déclare Diatou Cissé.

    Au lendemain du décès de Lamine Touré, le journaliste Michel Diouf a reconnu, dans les colonnes du Quotidien, en son devancier à Radio Sénégal ‘’un pionnier de la presse sénégalaise’’ et ‘’un exemple à suivre’’. ‘’Nous l’avons côtoyé pendant des années et nous pouvons témoigner avec certitude qu’il a été un excellent professionnel. Rigoureux, pointilleux dans la pratique du métier, il ne laissait passer aucune erreur. Chaque fois qu’un journaliste commettait une faute sur Radio Sénégal, qu’il écoutait régulièrement, il se faisait un devoir de m’appeler pour me demander de rappeler le journaliste à l’ordre’’, poursuit-il.

    ‘’L’un des plus grands journalistes de son temps. Un esprit libre à une époque où il était difficile et même dangereux de l’être. Sa parole avait tout le sel de ce métier’’, ajoute  le directeur d’UCAD FM

    ‘’Lamine Touré était le prototype même du professionnel accompli’’

    Le journaliste à Radio Sénégal International (RSI), Demba Malick Mbodj, ancien étudiant et admirateur de Lamine Touré dit de ce dernier qu’il est le ‘’prototype même du professionnel accompli’’, un homme très intransigeant sur la diction, le niveau de la langue et la bonne tenue en studio. ‘’Lorsque je présentais le journal, entre 2003 et 2005, à Dakar FM, il me disait toujours : c’est ta responsabilité, fais en sorte de ne pas commettre d’erreur, sinon je te taperai sur les doigts en premier’’, dit-il.

    Coiffé de son éternel Torpédo, ‘’Grand Lamine’’ fut un professionnel dans l’âme jusqu’à la fin de sa vie. ‘’Même à la retraite, il suivait la radio au quotidien, à la minute près, et il n’hésitait pas à appeler pour souligner toute erreur ou approximation à l’antenne’’, ajoute Demba Malick.

    Très véridique, il acceptait aussi de recevoir la vérité, rapporte Ousmane Sène. Sa rigueur professionnelle n’avait d’égal que son tempérament jovial. Toujours disponible, le sourire de mise et une bonne humeur communicative, Lamine dégageait de la bonté, témoigne Mame Gor Ngom, son ancien étudiant et actuel directeur du Bureau d’information et de communication du gouvernement (BIC-GOUV).

    ‘’Indépendant’’, un peu ‘’anticonformiste’’, parfois ‘’iconoclaste’’, Lamine Touré a dû payer le prix de cette liberté. ‘’ll a été plusieurs fois sanctionné pour avoir diffusé certaines informations qui, peut-être, ne correspondaient pas directement à la ligne éditoriale de la RTS’’, explique Ousmane Sène. Parmi ces sanctions figure une affectation à Ziguinchor. ‘’Il avait aussi le courage de ses idées. Lorsqu’il était convaincu de quelque chose, il osait le dire’’, ajoute le directeur de l’UCAD FM.

    Mame Less Camara a lui aussi connu des ennuis dans l’exercice de sa profession. Lors de la première alternance sénégalaise, intervenue en mars 2000, il publia une chronique qui secoua le nouveau régime du Président Abdoulaye Wade. ‘’C’était une belle chronique, comme d’habitude, avec ses belles tournures et une profondeur puisée dans sa vaste culture générale. Mais à l’époque, elle a tellement dérangé le nouveau régime qu’il a été convoqué à la DIC [Division des investigations criminelles]’’, raconte Ousmane Sène.

    ‘’Dès les premières heures de la matinée, tout Dakar s’était mobilisé devant la DIC pour le soutenir. Finalement, il a été libéré’’, se souvient Sène. Il ajoute : ‘’Il pouvait déranger, et certains n’étaient pas d’accord avec lui, mais personne ne pouvait dire que ce qu’il écrivait n’était pas vrai’’.

    À l’instar de Lamine Touré, Mame Less se distinguait également par son esprit critique. ‘’Il trouvait toujours les mots justes pour s’exprimer. Même sur des sujets tabous, il avait un langage pour les aborder’’, affirme Sène.

    Ancien secrétaire général du SYNPICS, Mame Less était un fervent défenseur de l’éthique et de la déontologie journalistique. Diatou Cissé le décrit comme ‘’un modèle accompli d’intégrité, détaché des biens matériels et des mondanités’’.

    ‘’La personnalité de Mame Less Camara se caractérisait par son détachement absolu vis-à-vis des questions matérielles. À la limite, il n’avait aucune volonté d’accumulation’’, renchérit-elle.

    Son ancienne collègue de la BBC, Racky Noël Wane, le décrit comme un homme de foi et de conviction, respectueux et respecté par tous. ‘’Il imposait le respect par le respect qu’il manifestait aux autres, qu’ils soient jeunes ou expérimentés’’, assure-t-elle.

    Personnes intègres et formateurs brillants

    Sympathique et chaleureux avec ses collègues, Mame Less était généreux dans la transmission et le partage de connaissances, se rappellent en chœur ceux qui l’ont connu ou fréquenté. ‘’Mais il était aussi ferme dans ses décisions. À plusieurs reprises, il a quitté les médias par conviction’’, souligne Ousmane Sène.

    Liés par un destin quasi commun, Lamine Touré et Mame Less ont mis leur expertise au service de la formation des étudiants en journalisme du CESTI.

    Mame Less fut ‘’un excellent pédagogue qui a marqué les étudiants en journalisme, lesquels lui vouaient une grande admiration’’, reconnaît le journaliste Mamadou Koumé, ancien directeur général de l’Agence de presse sénégalaise (APS). ‘’Malgré ses soucis de santé, Less s’organisait toujours pour dispenser son enseignement’’, ajoute l’ancien directeur des études au CESTI. Et Diatou Cissé d’ajouter :  »il a beaucoup apporté à ses étudiants, avec une grande générosité et un profond patriotisme’’.

    Formateur en radio, Lamine Touré est lui aussi décrit par ses anciens collègues et étudiants comme un formateur exigeant et rigoureux, dont l’unique critère était le sérieux dans l’exercice de la profession.

    Ousmane Sène, qui faisait partie de la première promotion formée par Lamine au CESTI en 2002, loue ses qualités pédagogiques. ‘’Lamine savait enseigner. Or, enseigner, c’est aussi savoir orienter. Si vous n’étiez pas fait pour la radio, il vous le disait clairement. Mais si vous aviez du potentiel, il vous aidait à vous améliorer, à vous réorienter pour atteindre l’excellence’’, explique-t-il. Avant d’ajouter : ’’je disais souvent que Lamine était un tronc sur lequel de nombreuses jeunes pousses s’épanouissaient, et qui ont donné aujourd’hui de beaux fruits dans cette profession’’.

    Nées avant les indépendances, ces deux figures emblématiques de la radio partageaient une origine commune : le Mali, l’ancien Soudan français. Mame Less est né dans la ville de Rufisque, au quartier Keury Kao, d’un père cheminot et d’une mère au foyer. Après une maîtrise en philosophie à l’UCAD, et sur le conseil de son ami intime, le journaliste Ass Mademba Ndiaye, il réussit le concours du CESTI dans les années 1980.

    Lamine Touré, quant à lui, a vu le jour au quartier Gueule Tapée de Dakar. Selon son parent Dadji Touré, ancien de Radio Sénégal, ancien rédacteur en chef de la radio Convergence FM, le regretté journaliste et formateur a suivi ses études au Maroc, où il a obtenu un diplôme à l’Institut supérieur de journalisme de Rabat, au Maroc. Journaliste brillant, Lamine Touré a remporté en 2002, le Prix de l’Union radiophonique et télévisuelle internationale.

    Même après leur disparition, le destin a une fois de plus réunis Lamine Touré et Mame Less Camara. Tous deux reposent désormais au cimetière musulman de Yoff, laissant derrière eux un héritage impérissable.

    BB/ABB/HB/SKS/AB

  • SENEGAL-EDUCATION-SCIENCES-PORTRAIT / Dr Fatou Bintou Sarr, une scientifique au parcours exemplaire

    SENEGAL-EDUCATION-SCIENCES-PORTRAIT / Dr Fatou Bintou Sarr, une scientifique au parcours exemplaire

    Dakar, 12 fév (APS) – Fatou Bintou Sarr, Professeur titulaire de Physiologie humaine à l’Université Iba Der Thiam de Thiès depuis 2013, est une scientifique au parcours exemplaire qui a été offerte en modèle aux filles, en 2023, lors du concours  »Miss Mathématiques » et  »Miss Sciences ».

    Pr Sarr a enseigné pendant 9 ans à la faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie (FMPOS) de l’UCAD.

    Après l’obtention du baccalauréat série D au Lycée Lamine Guèye ex Van Vollenhoven en 1994, Fatou Bintou Sarr, la cinquantaine, a obtenu son doctorat en médecine à la faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Elle y a aussi obtenu des Diplômes d’études spéciales (DES) en médecine du travail et en médecine du sport.

    Pr Sarr est également titulaire d’un DEA en sciences biologiques, option physiologie humaine et d’un PhD en physiologie humaine. Elle a réussi au concours d’agrégation en 2012 et est Professeur titulaire depuis 2017.

    Les travaux du Prof Fatou Bintou Sarr portent sur la physiologie et la physiopathologie respiratoire qui constitue sa principale thématique mais aussi sur la physiologie et la physiopathologie cardio vasculaire, la biologie de l’exercice physique et la nutrition humaine.

    Elle a également mené des travaux sur des problématiques spécifiques au contexte africain, notamment la drépanocytose, le jeûne du ramadan et la mise en place de modèles physiopathologiques pour la valorisation de la pharmacopée traditionnelle.

    La marraine de la 12ème édition du concours  »Miss Maths » et  »Miss Sciences » est également chercheure associée à plusieurs structures de recherche dont l’International research laboratory et physiopathologie respiratoire et cardio-circulaire. Elle a publié plus de 50 articles scientifiques.

    Dans l’annuaire des chercheurs de l’Université Iba Der Thiam de Thiès, elle est présentée comme Vice-directeur chargée des études de l’UFR des sciences de la santé de l’UIDT de 2015 à 2018.

    Fatou Bintou Sarr est depuis 2019 la Directrice de l’École doctorale développement durable et société (ED2DS) de l’UIDT et Directrice adjointe du Centre africain CEA AGIR-environnement et santé. Elle est également membre du Conseil scientifique de l’Institut Balanites en France.

     »C’est un modèle qui a été choisi comme marraine de l’édition 2023 pour servir d’exemple et de source d’inspiration’’, selon le Directeur de l’Enseignement moyen secondaire et général (DESMG), Papa Kandji.

    Selon lui, il est essentiel de ‘’trouver et de mettre en lumière devant nos jeunes élèves, surtout des filles, sources d’inspiration’’.

    Chaque année, des femmes qui excellent dans leurs domaines sont choisies comme marraine de  »Miss Mathématiques » et  »Miss Sciences ».

    Ces femmes scientifiques sont également désignées marraines de la Journée de carrière organisée chaque année afin de leur permettre d’expliquer aux filles leur parcours pour devenir médecins, professeurs d’université et chercheures qualifiées.

    Pr Sarr a assuré la coordination scientifique de plusieurs projets de recherche dont le projet multidisciplinaire ‘’African life story of Covid’’, lauréat en 2020 de la première édition du Prix Macky Sall pour la recherche du CAMES.

    La Direction de l’enseignement moyen secondaire général (DEMSG) à l’initiative ce concours a choisi la spécialiste en santé comme marraine.

    Le concours s’inscrit dans le sillage de la Stratégie nationale de promotion de l’enseignement des Mathématiques, des Sciences et de la Technologie dont la mise en œuvre doit permettre, à l’horizon 2030, d’avoir 60% des lycéens dans les séries scientifiques.

    En 2025, le thème de la journée des femmes en sciences au Sénégal est  »Promotion des filles dans les filières et séries scientifiques pour un Sénégal souverain et résilient face aux changements climatiques ».

    ADL/AFD/SBS/SKS/OID/ASB

  • SENEGAL-EDUCATION-DISTINCTON / Grand Prix pour l’enseignant : Bara Mbengue, l’incarnation de l’altruisme, du dévouement et de la rigueur (proches)

    SENEGAL-EDUCATION-DISTINCTON / Grand Prix pour l’enseignant : Bara Mbengue, l’incarnation de l’altruisme, du dévouement et de la rigueur (proches)

    Dakar, 6 fév (APS) – Lauréat de la 3ème édition du Grand Prix du Chef de l’Etat pour l’enseignant, Bara Mbengue, professeur de Lettres/Histoire et Géographie au Collège d’enseignement moyen de la commune de Louga fait partie de cette catégorie d’enseignants altruistes, rigoureux et dévoués à la tâche, autant de qualités qui lui ont valu cette reconnaissance de la Nation.

    Canal Education, la chaîne de la Division de la télévision radiodiffusion scolaire (DRTS) du ministère de l’Education nationale a fait parler ses proches dans une vidéo projetée, ce jeudi, lors de la cérémonie de remise du prix en présence du chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, et de diverses familles d’acteurs de l’école.

    Après ses études élémentaires, Barra Mbengue fréquente successivement le collège d’enseignement moyen technique et le lycée Malick Sall de Louga. En 1993, il décroche son bac et poursuit ses études au département de Lettres modernes de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.

    Dans son quartier, à Keur Serigne Louga, Bara Mbengue, pointilleux, altruiste et généreux, force le respect et l’admiration, selon plusieurs témoignages recueillis à Louga Commune.

    Soutien de famille, une responsabilité sociale

     »En tant qu’aîné de la famille je ne pouvais pas poursuivre jusqu’au bout mes études. C’est la raison pour laquelle j’ai arrêté à mi-chemin’’, a- t-il confié à l’équipe de la DRTS, qui a tourné les vidéos des six nominés avant le choix du jury.

    Après avoir mis un terme à ses études pour soutenir sa famille, il s’engage dans l’enseignement privé. L’expérience acquise dans le privé lui vaudra un recrutement comme vacataire au collège d’enseignement moyen de Ndiagne.

    Orphelin de père depuis 2018, son frère, Pape Bakary Mbengue voit en lui ‘’un père’’, sentant sa présence tous les jours au service de la famille.

    ‘’C’est mon aîné, il ne cherche que ma satisfaction, mon bien-être de tous les jours, il tient son rôle de responsable de la famille’’, confie sa mère Seynabou Gueye.

    L’idée de  »postuler pour l’enseignement public » lui est venue grâce aux encouragements d’un inspecteur d’académie qui a  eu écho des différentes activités que Bara Mbengue et ses collègues menaient au sein des cellules pédagogiques.

    Après quatre ans de service à Ndiagne, il est affecté en 2009 au Collège d’enseignement moyen de Louga commune.

    Un enseignant au service des élèves

    Bara Mbengue, généreux et disponible dans la formation des jeunes enseignants et l’encadrement des élèves, noue des relations particulières avec la communauté éducative, selon les témoignages recueillis auprès de ses pairs, des élèves, de sa famille et des autorités locales.

    ‘’Il s’est sacrifié tant de fois pour nous. Il vient même le samedi, le dimanche et les jours fériés avec des fascicules faites bénévolement pour la remédiation des élèves’’, témoigne l’une de ses élèves, Aida Sarr.

    Vanessa Diack ne tarit pas non plus d’éloges pour l’enseignant,  »un merveilleux professeur » qui les accompagne dans la lecture de romans et livres au programme au sein du club littéraire.

    ‘’Grâce à M. Mbengue, je comprends mieux les romans et il m’a fait vraiment aimer le français’’, témoigne l’élève en classe de 4ème.

    Bara Mbengue offre également ses services au gouvernement scolaire du collège, pour faire des élèves des leaders de demain.

    ‘’On n’a plus peur de parler en public grâce à son accompagnement’’, confie Mohamed Sall, président du gouvernement scolaire du CEM de Louga Commune.

    « Un pédagogue au top »

    ‘’Il nous a appris la meilleure méthode pour mieux expliquer l’œuvre +Une si longue lettre+ de Mariama Bâ. C’est un pédagogue au top’’, reconnaît un de ses collègues professeur, Cheikh Tidiane Sylla.

    Son engagement pour l’éducation est connu de tous. En plus de ses heures de cours, le professeur de français assure la comptabilité matière de l’établissement et anime une émission littéraire à la radio communautaire Leeral FM de Louga pour accompagner les candidats aux différents examens scolaires.

     »C’est un collaborateur sur qui on peut compter, c’est la raison pour laquelle on lui a confié la comptabilité matière de l’établissement qui est un poste de confiance qu’on ne donne pas à n’importe qui », renseigne le principal du CEM, Aida Faye Mbaye, qui a fait également un témoignage élogieux sur Bara Mbengue.

    ‘’Quelqu’un qui a l’audace d’aller à la radio pour délivrer des cours publiquement, c’est quelqu’un qui a d’abord confiance en soi, maîtrise son cours qui a un grand impact au niveau des élèves’’, selon Khalifa Dia, ancien proviseur.

    Imam du quartier Keur Serigne Louga, Cheikh Lô le dépeint comme  »un homme clame, courtois, toujours au service de l’école, de ses élèves et de la communauté’’.

    La rigueur, l’honnêteté, le respect, la persévérance, la générosité, ont été, entre autres, les valeurs qui ont séduit le jury qui a porté son choix sur Bara Mbengu,e lauréat de la 3ème édition du Grand prix du Chef de l’État pour l’enseignant.

    ADL/AN/OID/ASG

  • SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-CINEMA / Paulin Soumanou Vieyra, précurseur et théoricien des cinémas d’Afrique noire

    SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-CINEMA / Paulin Soumanou Vieyra, précurseur et théoricien des cinémas d’Afrique noire

    Dakar, 31 (APS) – L’historien, critique de cinéma, producteur et réalisateur bénino-sénégalais, Paulin Soumanou Vieyra (1925-1987), dont on célèbre ce vendredi 31 janvier le centenaire de sa naissance a su très tôt l’importance de ‘’figer cette extraordinaire mémoire des cinémas africains’’, a indiqué à l’APS l’universitaire et critique de cinéma sénégalais, Thierno Ibrahima Dia.

    Natif de Porto-Novo au Dahomey l’actuel Bénin, Vieyra devenu citoyen sénégalais, est reconnu comme le premier critique et historien du cinéma africain, selon M. Dia, relevant qu’il a permis de documenter très tôt les cinémas africains à travers son ouvrage ‘’unique’’ en son genre intitulé ‘’Le cinéma africain : des origines à 1973’’ publié en 1975 par la maison d’éditions ‘’Présence africaine’’.

    L’auteur, premier africain à avoir étudié le cinéma, anthropologue visuel formé par Jean Rouch [réalisateur et anthropologue français] est aussi un chercheur et historien qui, en tant que témoin et artisan a donné une information quasi exhaustive sur les films de tous les pays d’Afrique, y compris le Maghreb ainsi qu’une réflexion sur la situation, les problèmes et la défense de l’art et de l’industrie cinématographique, lit-on d’ailleurs sur la note de présentation de cette publication.

    Selon Thierno Ibrahima Dia, enseignant de cinéma à l’université Bordeaux-Montaigne, par ailleurs rédacteur en chef du magazine ‘’Africiné’’ dédié exclusivement aux cinémas africains,  »’ce livre est une ressource unique pour comprendre et embrasser les cinémas africains’’.

    Paulin Soumanou Vieyra, estime-t-il, a ouvert toute une voie que les critiques africains et le magazine  »Africiné », basé à Dakar, cherchent à poursuivre et à consolider, en s’appuyant sur ses travaux qui sont  »essentiels ».

    ‘’Pour tous ceux qui s’intéressent au cinéma, chercheurs, critiques et journalistes, Vieyra est inspirant et son œuvre est éternel’’, souligne-t-il, regrettant toutefois qu’il ne soit pas assez connu par le grand public malgré ‘’son travail extraordinaire, essentiel et unique’’.

    Le film  »En résidence surveillée » (1981) avec l’acteur Douta Seck et Paulin Soumanou Vieyra.

    Après son film de fin d’études réalisé en 1954, intitulé ‘’C’était il y a quatre ans’’, qui a fait scandale parce que contenant une scène jugé ‘’subversive’’, Paulin Soumanou Vieyra tourne avec d’autres étudiants africains Mamadou Sarr (coréalisateur), Jacques Mélo Kane (directeur de photo) et Robert Caristan (caméraman) le premier film du continent intitulé ‘’Afrique-sur-Seine’’.

    Ce court métrage en noir et blanc de 22 minutes, jugé ‘’culte’’, parle de la vie des Africains émigrés à Paris dans les années 1950, marque ainsi la naissance du cinéma en Afrique subsaharienne.

    Panafricaniste convaincu et militant engagé

    Thierno Ibrahima Dia souligne par ailleurs l’apport de Vieyra, qui au-delà du théoricien qu’il a été, a su accompagner les talents cinéastes africains aussi à travers la naissance de la Fédération panafricaine des cinéastes (Fepaci) et lors des formations données à Dakar. Il était le mentor de nombreux réalisateurs dont Flora Gomes de la Guinée-Bissau, Djibril Diop Mambety, Ababacar Samb Makharam, Clarence Delgado du Sénégal, entre autres.

    Directeur du service ‘’Actualités de l’AOF [Afrique occidentale française] » de 1956 à 1960 puis du Sénégal indépendant de 1960 à 1975 à la demande du poète président Léopold Sédar Senghor, Paulin Soumanou Vieyra a développé toute une activité de diffusion du cinéma africain et accompagné les cinéastes de l’époque et précisément Sembene Ousmane.

    ‘’En tant que directeur du service Actualités sénégalaises [Chargées de filmer toutes les sorties et déplacement du président de la République au Sénégal et dans le monde], il disposait de moyens techniques. Lorsque que Sembene est revenu de Moscou avec une vieille caméra américaine pour faire ‘’Borom Sarret’ sorti en 1963, Vieyra a mis à sa disposition le matériel technique des actualités sénégalaises’’, raconte Thierno Ibrahima Dia.

    Il fait savoir que par la suite, Paulin Soumanou Vieyra, de manière plus officielle, sera le directeur de production de Sembene, ce qui a permis à ce dernier de se libérer de la production et de se consacrer à la création.

    Paulin Soumanou Vieyra en tournage.

    Il est, selon lui, l’un des moteurs de la Fepaci qui regroupe les réalisateurs africains depuis son lancement en 1969 lors du festival culturel panafricain d’Alger sous l’égide de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA). Le réalisateur sénégalais Ababacar Samb Makharam fut le premier secrétaire général de la Fepaci.

    ‘’Il pèsera de tout son poids avec Ababacar Samb Makharam pour une démarche panafricaine qui inclue toute l’Afrique depuis l’Egypte jusqu’à l’Afrique du Sud, la partie francophone et ceci a permis une identité panafricaine’’, explique Thierno Ibrahima Dia.

    Selon lui, Vieyra est un ‘’personnage essentiel pour Sembene, pour le cinéma sénégalais voire africain’’, car estime-t-il, ‘’si aujourd’hui des réalisateurs comme les Tunisiens Tahar Cheriaa (1927-2010), fondateur des Journées cinématographiques de Carthage et son descendant Mohamed Challouf, se retrouvent dans cet héritage, c’est grâce à ce travail ».

    Pour sa part, le doyen des cinéastes sénégalais, le réalisateur Ben Diogoye Bèye, retient de Paulin Soumanou Vieyra, ‘’un homme pas très bavard, conscient de sa mission de fonctionnaire de l’Etat, travailleur, posé, social et amusant’’.

    Le fait que Vieyra ne soit pas bien connu du grand public se justifie par son statut de fonctionnaire. Il n’a pas pu se libérer qu’après sa retraite, relève-t-il.

    Membre de l’association des cinéastes sénégalais associés ‘’Cineseas’’, Vieyra était un homme de conciliation qui tempérait les ardeurs, selon le doyen Bèye qui fait savoir qu’il a formé beaucoup de réalisateurs et techniciens sénégalais, bissau-guinéens, entre autres.

    Le film de fin d’études de l’Idhec

    Inscrit en biologie, Vieyra va finalement faire du cinéma à l’IDHEC

    Paulin Soumanou Vieyra a quitté son pays natal à l’âge de 10 ans pour poursuivre ses études secondaires dans un internat et s’inscrit ensuite à l’université de Paris pour commencer des études de biologie.

    ‘’C’est par hasard, alors qu’on cherche un extra pour jouer le rôle d’un tirailleur sénégalais dans +Le diable au corps+ (1947), film de Claude Autant-Lara avec Micheline Presle et Gérard Philippe, qu’il accède au monde du cinéma’’, raconte l’écrivaine Françoise Pfaff dans son texte intitulé ‘’Paulin Soumanou Vieyra, pionnier de la critique et de la théorie du cinéma africain’’.

    Le document est paru dans un ouvrage collectif de la revue ‘’Présence Africaine’’ publié en 2005 et consacré au ‘’Cinquantenaire de cinéma africain: hommage à Paulin Soumanou Vieyra’’.

    Premier africain diplômé de l’IDHEC (l’institut français des hautes études cinématographiques qui est aujourd’hui la Femis) qu’il a intégré en 1952, Vieyra en ressort comme réalisateur, régisseur et producteur. Il aura à son actif 32 films composés pour la plupart de courts métrages documentaires et fictions et un seul long métrage intitulé  »En résidence surveillée » réalisé en 1981 et qui parle des premiers dirigeants de l’Afrique indépendante.

     »Je garde à l’esprit un homme cordial, généreux, lucide, intègre, au savoir tranquille et méthodique (attribuable à sa formation scientifique ?), qui savait aussi manier l’humour », a témoigné l’écrivaine française d’origine guadeloupéenne.

    Elle y ajoute que Vieyra a été ‘’un Témoin attentif de la naissance et de l’évolution du cinéma subsaharien, ses écrits fournissent aux historiens et aux critiques de précieux documents de recherche’’.

    Premier directeur des programmes de l’ORTS devenue RTS

    Décédé il y a 38 ans, il a été aussi témoin de la mémoire visuelle du Sénégal et de l’Afrique en tant que directeur des ‘’Actualités sénégalaises’’ de 1960 à 1975 suivant partout dans tous ses déplacements le président Senghor qui avait fait appel à lui pour fixer la mémoire des jeunes pays indépendants du continent.

    Ces images, selon Ben Diogoye Bèye, étaient diffusées avant chaque projection de films dans les salles de cinéma.

    Le reporter Vieyra prendra ensuite la direction des programmes de la télévision sénégalaise naissante et devient ainsi le premier directeur des programmes de l’ORTS.

    Dans sa biographie, on lui attribue la mise en place des premières structures de cette télévision qui est devenue aujourd’hui la Radiodiffusion télévision sénégalaise (RTS).

    Ses dernières années furent consacrées à la transmission de son savoir aux jeunes générations au Centre d’études supérieures des techniques de l’information (CESTI) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar où il a enseigné jusqu’à sa mort.

    Il est décédé le 4 novembre 1987 à Paris et enterré au cimetière catholique de Bel Air à Dakar où repose aussi son épouse, l’écrivaine et poétesse guadeloupéenne, Myriam Warner-Vieyra qui a été bibliothécaire à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.

    FKS/OID/SBS/ASB

  • SENEGAL-UNIVERSITES / Diégane Diouf, un enseignant-chercheur chevronné, nommé recteur de l’USSEIN

    SENEGAL-UNIVERSITES / Diégane Diouf, un enseignant-chercheur chevronné, nommé recteur de l’USSEIN

    Kaolack, 24 jan (APS) – Le professeur Diégane Diouf, nouveau recteur de l’université du Sine-Saloum El-Hadj-Ibrahima-Niasse (USSEIN), est auteur de 72 publications dans des revues scientifiques, en plus d’avoir exercé d’importantes administratives dans l’enseignement supérieur public au Sénégal.

    Les publications de cet enseignant-chercheur portent sur l’évaluation des effets des stress environnementaux (le sel, la sécheresse, etc.) sur l’écologie microbienne et les interactions entre les plantes et les micro-organismes, selon une note reçue de l’USSEIN.

    Il a entamé sa carrière de chercheur en 1993, dans un laboratoire commun à l’Institut sénégalais de recherche agricole, à l’université Cheikh-Anta-Diop (UCAD) de Dakar à l’Institut de recherche pour le développement, un établissement public français.

    M. Diouf enseigne les sciences agronomiques, l’élevage, la pêche, l’aquaculture et la nutrition, les sciences fondamentales et de l’ingénieur, les sciences sociales et environnementales, ainsi que les sciences juridiques et économiques.

    Il a fait toute sa formation universitaire à l’UCAD, où il a obtenu un doctorat de troisième cycle en biologie végétale en 1999. Onze ans plus tard, il soutient une thèse de doctorat d’État ès sciences.

    Auparavant, il était chef de la division chargée de la valorisation des résultats de recherche et de l’appui aux projets, à la direction de la recherche et de l’innovation de l’université Cheikh-Anta-Diop, d’octobre 2009 à février 2019. Cette division a pour mission d’assister le personnel de l’UCAD à protéger et à valoriser ses droits de propriété intellectuelle. Ces fonctions, en plus de ses activités de recherche, l’ont doté d’une solide expérience en matière de gestion des structures universitaires.

    Diégane Diouf a rejoint l’USSEIN en décembre 2019, lorsque cette université à vocation agricole venait de démarrer ses enseignements.

    De 2019 à 2021, il était directeur de l’unité de formation et de recherche en environnement, biodiversité et développement durable de l’USSEIN. Il était vice-président de l’assemblée de la même université, durant la même période.

    Il dirige depuis 2021 la commission institutionnelle du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur de l’USSEIN. Pendant ses vingt-cinq ans d’enseignement, il a beaucoup contribué à l’encadrement des étudiants et a dirigé une vingtaine de mémoires et de thèses soutenus.

    Une ‘’stratégie globale’’

    Le nouveau recteur, titulaire d’un master en droit de la propriété intellectuelle de l’Université de Yaoundé II (Cameroun) en 2012, a été choisi à la suite d’un appel à candidatures ouvert en octobre dernier, après la démission de Ndèye Coumba Kane. 

    Il est chargé, en tant que recteur, d’assurer la direction de l’USSEIN, de définir sa ‘’stratégie globale’’, de mettre en œuvre les décisions du conseil d’administration et du conseil académique de cette université, dont les enseignements sont dispensés aussi bien à Fatick, qu’à Guinguinéo, Kaffrine et Kaolack.

    M. Diouf remplace la professeure Ndèye Coumba Touré dans un contexte où l’USSEIN est confrontée, selon ses enseignants, à d’‘’énormes difficultés qui s’aggravent au fil des années en menaçant la stabilité sociale et le bon déroulement des enseignements’’.

    Ses enseignants déplorent ‘’le retard de la livraison [certaines] infrastructures’’, une partie des cours se tenant dans des locaux empruntés à des structures locales. À Fatick, l’université du Sine-Saloum El-Hadj-Ibrahima-Niasse ne dispose que de trois salles de cours pour 1.490 étudiants. Le déficit d’infrastructures pédagogiques est également noté à Kaolack et à Kaffrine.

    Les infrastructures doivent être construites et livrées de manière ‘’très urgente’’, a dit le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, El Hadji Abdourahmane Diouf, lors d’une visite à l’USSEIN.

    ADE/ESF

     

     

     

  • SENEGAL-MEDIAS-PROFIL / Babacar Ndiaye, l’agencier à la carrière bien remplie

    SENEGAL-MEDIAS-PROFIL / Babacar Ndiaye, l’agencier à la carrière bien remplie

    +++Par Alioune Diouf+++

    Thiès, 5 jan (APS) – L’ancien journaliste Babacar Ndiaye, décoré de la Grand-Croix dans l’Ordre national du Lion, le 20 décembre dernier par le président de la République Bassirou Diomaye Faye, après avoir servi pendant 35 ans dans la quasi-totalité des bureaux régionaux de l’Agence de presse sénégalaise (APS), s’honore d’avoir touché le plafond en termes de distinctions, après une carrière d’agencier bien remplie.

    « J’ai roulé ma bosse partout. Il n’y a que Louga et Saint-Louis qui ont échappé [à mon parcours de journaliste] », lance, non sans fierté, Babacar Ndiaye, ancien chef de bureau et correspondant de l’APS dans la plupart des régions du pays.

    C’est en homme comblé que celui dont le nom a longtemps été associé à l’APS, reçoit dans un douillet salon chez lui au quartier 10e, à Thiès (ouest).

    Pour avoir passé plus de trois décennies d’une carrière de journaliste bien remplie, Babacar Ndiaye APS, est devenu une icône de la presse sénégalaise.

    Même s’il n’est pas homme à s’encombrer de gloriole, sa décoration dans l’Ordre national du Lion lui est allée droit au cœur, surtout qu’il l’a reçue de la plus haute autorité du pays, en présence de son fils qui l’accompagnait et d’anciens confrères et amis, dont l’ancien directeur général de l’APS, Mamadou Koumé.

    « C’est un grand honneur que le président de la République m’a accordé, parce qu’il faut reconnaître que c’est la distinction la plus élevée dans l’Ordre national du Lion, dit-il. Avec cette distinction, j’ai touché le plafond des décorations que je pouvais recevoir ».

    Arborant en diagonale le ruban vert qui soutient sa décoration, un pendentif doré, et une autre médaille épinglée à la poitrine qu’il avait reçue de l’ancien président Macky Sall, il ne manque pas de remercier le grand chancelier de l’Ordre national du Lion, le général Meïssa Sellé Niang, à l’origine de cette nouvelle marque de reconnaissance, ainsi que tous les membres de la chancellerie. 

    A 77 ans, l’homme de grande carrure, à la barbe toute blanche, jadis très dynamique, commence à sentir le poids de l’âge.

    Depuis sa retraite en 2008, ce père de quatre garçons, dont l’un vit aux Etats-Unis et l’autre travaille dans les mines d’or de Sabodala, habite dans sa maison sise dans le verdoyant quartier 10e de la capitale du rail, aux côtés de son épouse. La  parfaite complicité entre les deux saute aux yeux du visiteur.

    « Mère Ndiaye, ce ne sont pas mes verres, mais les tiens », lui lance-t-elle, après avoir mis les lunettes qu’elle vient juste de lui remettre avant l’entretien.  »Je lui dis qu’elle a vieilli, mais elle refuse de l’admettre“, rigole le doyen dont le sens de l’humour n’a pas pris une ride.

    « J’ai fait pratiquement tous les bureaux régionaux. Je me réjouis de ce parcours. J’ai servi sans arrière-pensée et avec abnégation et beaucoup d’engagement », dit ce journaliste à la retraite, qui a intégré l’APS en 1973.

    Après Dakar, à la rédaction centrale, il a été chef de bureau à Tambacounda [est], à Ziguinchor [sud], alors capitale de la Casamance naturelle, à Fatick [centre], en 1974, à Diourbel [centre] cumulé à Thiès, où il a fait quatre allers-retours.

    Après un premier séjour à Tambacounda, il a dû y retourner, pour assurer un intérim de trois mois, mais qui sera finalement prolongé au-delà d’un an. Son successeur dans le Sénégal oriental, le journaliste Ibrahima Bakhoum, ne s’entendait pas avec le gouverneur d’alors, qui lui collait l’étiquette de ‘’communiste’’.

    Son long périple à travers le pays à permis à Babacar Ndiaye de croiser d’illustres gouverneurs qu’a connus le Sénégal. Il se rappelle avec nostalgie, entre autres, d’Amadou Thiam, d’Idrissa Camara, l’un des derniers avec lesquels il a travaillé à Thiès, Souleymane Ly, récemment rappelé à Dieu ou encore Ndakhté Mbaye, considéré comme le père de la réforme de l’administration de 1972.

    Babacar Ndiaye a été témoin de toutes les phases de l’évolution des moyens de transmission de l’information à l’APS, depuis les plis envoyés par train jusqu’à l’arrivée d’Internet, en passant par le fax. Ce natif de Louga, d’un père originaire de Linguère, a eu un parcours remarquable.

    La reconnaissance de ses pairs

    Dans une tribune publiée sur Thiès 24, un média en ligne du journaliste thiessois Mbaye Samb, correspondant du quotidien privé L’As, Cheikh Fall, son ancien compagnon de route et chef de département à la RTS, ne tarit pas d’éloges à son endroit.

    Fall qui a cheminé sous son aile protectrice, en tant que jeune correspondant de Radio Sénégal à Thiès, lui a rendu hommage pour avoir “joué le rôle d’un ilotier pour le bien de ses jeunes cadets journalistes, mais surtout pour la noblesse du journalisme“.

    “Jeune correspondant de Radio Sénégal dans la capitale du rail, je me suis jeté dans ses bras sans autre forme de procès“, se souvient Cheikh Fall, évoquant les temps où il y avait des passerelles entre les médias publics faisant que Babacar Ndiaye alimentait le Soleil par ses dépêches, et prêtait sa voix à la RTS.

    « Babacar Ndiaye, maître dans son art, faisait son travail sans se raccrocher aux chimères. Cette rigueur dans l’exercice de ce métier complexe lui donnait une stature de personne respectée et écoutée par tous. Autorités administratives et locales, leaders d’opinion ou autres décideurs publics comme privés voyaient leurs activités relayées dans un style concis au contenu fidèle“, témoigne-t-il.

    “Babacar fut un agencier hors pair. Ses dépêches alimentaient le célèbre quotidien national Le Soleil et sa belle voix résonnait sur les ondes de Radio Sénégal, au grand bonheur des auditeurs. Oui, le doyen Babacar Ndiaye était la plume et la symphonie“, écrit-il encore.

    Pour couronner le tout, Cheikh Fall suggère à l’actuel maire de Thiès de baptiser, en son nom, la rue passant devant chez lui, qui longe la Chambre des métiers, l’UFR/Santé et l’ANCAR.

    Les faits marquants de sa longue carrière de journaliste se bousculent dans sa mémoire. Il se souvient quand, jeune reporter non encore titulaire, il est envoyé à Thiès pour « garder la maison », le temps que le chef de bureau d’alors, Souleymane Diop, aille faire un stage en Allemagne. Il prend alors l’initiative de faire un reportage sur les phosphates, qui n’a pas plu à des députés, qui ont voulu « se débarrasser de (lui) ».

    Le débat soulevé par cet article a abouti au vote par l’Assemblée nationale d’une loi nationalisant l’exploitation des phosphates par les ICS, les Industries chimiques du Sénégal, raconte-t-il.

    Avec l’aval du président Léopold Senghor, l’État décide de prendre la majorité des actions dans cette société, poursuit l’agencier à la retraite.

    Engagement syndical

    L’autre anecdote qu’il évoque, non sans regret, porte sur un compte rendu qui a coûté cher à deux de ses proches. Ayant relayé deux accidents de train en l’espace de trois mois, il s’est attiré les foudres du directeur des Chemins de fer de l’époque. Ce dernier, « pour se venger », licencie son épouse qui travaillait dans cette société et retire à son beau-père, un cadre de la même boîte, son logement de fonction, les soupçonnant de lui avoir filé les informations.

    Babacar Ndiaye, c’est aussi le syndicaliste défenseur acharné de la corporation, un costume qu’il avait enfilé depuis 1994 aux côtés de son camarade et ami, le regretté Alpha Sall, alors secrétaire général du SYNPICS, le syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal.

    Parmi les acquis auxquels il a contribué, il retient la protection de nombreux journalistes de l’arbitraire de leurs employeurs, mais aussi et surtout la construction de la Maison de la presse. Un bâtiment dont la maquette avait été choisie par Alpha Sall et qui a été approuvée par le président Abdoulaye Wade, malgré la réticence de quelques-uns de ses proches collaborateurs, qui estimaient qu’il coûterait trop cher.

    Aujourd’hui, même s’il ne rougit pas de ce que ce bâtiment porte le nom du grand journaliste Babacar Touré en lieu et place d’Alpha Sall, il pense qu’il n’est pas trop tard pour rendre un hommage bien mérité à ‘’cet autre porte-étendard de la presse’’, qui a défendu ses confrères jusqu’au-delà des frontières, notamment au Mali.

    Admettant une « réelle évolution » dans la pratique du métier de journaliste au Sénégal, il estime qu’ »il reste encore beaucoup de choses à faire et à parfaire, pour que le journaliste soit irréprochable ».

    Il se dit « scandalisé » par les contenus de certains médias et les comportements de certains journalistes, et conseille à ses jeunes confrères de « s’accorder avec les faits et ne pas se mettre devant les faits ».

    En homme expérimenté, le doyen les met en garde contre la tentation de « se prendre la tête », de « se croire supérieur aux autres », ou encore de « jeter l’opprobre sur d’honnêtes gens ».

    Babacar Ndiaye ne manque pas non plus de plaider auprès des plus hautes autorités pour qu’au-delà de son statut de société nationale, sa ‘’maison de cœur’’, l’APS, bénéficie du soutien qui « lui revient » de droit.

    ADI/ASB/ABB/OID

  • SENEGAL-FOOTBALL-PROFIL / À la tête des Lions, Pape Thiaw, une préférence de l’expertise locale pour d’autres sacres

    SENEGAL-FOOTBALL-PROFIL / À la tête des Lions, Pape Thiaw, une préférence de l’expertise locale pour d’autres sacres

    Dakar, 13 déc (APS) – Formé à l’ASC Yeggo (Dakar), le Sénégalais Pape Bouna Thiaw est devenu, à 43 ans, le 25e entraîneur de l’équipe nationale du Sénégal de football depuis le passage, en 1960, de Raoul Diagne comme premier technicien sur le banc des Lions.

    Pape Bouna Thiaw succède à Aliou Cissé remercié le 2 octobre 2024, ouvrant l’aube d’un nouveau chapitre en équipe nationale du Sénégal de football.

    A 43 ans, l’un des membres de la glorieuse équipe du Sénégal de 2002 aura la lourde tâche de succéder à Aliou Cissé vainqueur de la CAN 2021 au Cameroun, après avoir atteint la finale de l’édition 2019 en Egypte.

    Figure de proue de la liste d’entraîneurs locaux ayant été à la tête de la sélection nationale, Cissé en poste depuis 2015, a participé à la Coupe du monde 2018 en Russie, lors de laquelle le Sénégal avait été éliminé dès le premier tour. Il a ensuite qualifié les Lions pour la deuxième Coupe du monde au Qatar. L’équipe avait été éliminée en huitièmes de finale de cette édition par l’Angleterre.

    D’intérimaire à titulaire

    Le 4 octobre 2024, Pape Bouna Thiaw est nommé coach par intérim pour diriger les Lions du Sénégal dans les éliminatoires de la CAN 2025, après la décision du ministère des Sports de ne pas approuver le renouvellement pour un an du contrat du sélectionneur Aliou Cissé.

    La Fédération sénégalaise de football, après avoir marqué son regret suite à cette décision de la tutelle, estimant que ce dernier a obtenu de bons résultats, a précisé qu’elle comptait ‘’privilégier l’expertise locale’’ pour trouver un sélectionneur national en remplacement d’Aliou Cissé.

    L’ancien attaquant aux 16 sélections et cinq buts avec le Sénégal devenait de facto l’un des grands favoris à ce poste, même si plusieurs autres noms de prétendants sénégalais d’ici et d’ailleurs ont circulé. Le Leadership et la philosophie de jeu du vainqueur du Championnat d’Afrique des nations avec le Sénégal en 2022 avait déjà tapé dans l’œil des dirigeants du football.

    ‘’Ma période d’entraîneur par intérim s’arrête, après ce match. Je laisse la tutelle décider. Je reste à la disposition de la Fédération sénégalaise de football’’, avait-il déclaré, avec humilité au terme de la dernière journée des éliminatoires de la CAN 2025 jouée au stade Abdoulaye-Wade de Diamniadio, le 19 novembre 2024.

    Des adieux aux airs de triomphe, puisque le technicien a réussi sa mission de qualifier le Sénégal à la CAN 2025 et de terminer premier du groupe L, avec 16 points.

    Son parcours remarquable, lors de ces éliminatoires de la CAN 2025 (quatre matchs, quatre victoires, zéro but encaissé et huit marqués) ont, à la fin, convaincu les plus sceptiques pour qui désormais, le quart de finaliste de la Coupe du monde 2002 avec le Sénégal dispose d’arguments valables pour ouvrir une nouvelle ère du football national.

    ‘’C’est un entraîneur technique qui connait les différents échelons de la sélection’’

    Certains techniciens, des amateurs du football et des médias sénégalais considèrent que sa stratégie de jeu a amélioré les performances de l’équipe.  

    ‘’La manière de jouer et la philosophie de l’équipe sont restées les mêmes. Cependant, l’équipe est beaucoup plus en place au niveau de ses déplacements et des mouvements sans et avec le ballon’’, avait relevé l’entraîneur de l’équipe de football du Burundi, Patrick Sangwa Mayani, à la fin du match de la dernière journée des éliminatoires, contre le Sénégal à Diamniadio.

    Beaucoup d’autres étaient favorables à son maintien à la tête de la sélection nationale, arguant que l’ancien attaquant connaissait déjà l’équipe et les joueurs pour avoir été premier entraîneur adjoint du sélectionneur Aliou Cissé et entraîneur de l’équipe nationale locale du Sénégal, championne d’Afrique en titre.

    ‘’Pape Thiaw a montré en un laps de temps que c’est quelqu’un qui peut diriger la sélection. Il a beaucoup d’avance par rapport à d’autres candidats du fait qu’il a été déjà dans le championnat local. Il connait le football sénégalais. Il a été avec Joseph Koto au tournoi du Conseil des associations de football en Afrique australe (COSAFA). Il connait les équipes nationales. Il a montré que s’il est bien entouré, il peut faire de bons résultats’’, a soutenu Cheikh Gueye, entraîneur sénégalais du club de football béninois du Loto-Popo FC.

    Selon le technicien, champion du Sénégal avec le Teungueth FC (2023-2024), Pape Thiaw a beaucoup ‘’de capacité techniques et tactiques’’. ‘’Il sait prendre des décisions. Lors du CHAN, il avait pris des décisions auxquelles personne ne s’attendait avec le changement de gardien. C’est un entraîneur qui fait de très bons changements et qui a une belle vision du jeu. Et les joueurs le connaissent’’, a ajouté Gueye.

    ‘’Notre coach est très qualifié.  Il sait ce qu’il fait. Il fait un bon travail. Ce n’est pas un coach par intérim, c’est un coach tout simplement. Nous allons continuer à travailler avec lui et le soutenir’’, avait dit, après le match Sénégal-Burundi à Diamniadio, le capitaine des Lions Kalidou Koulibaly.

    Le défenseur de l’équipe saoudienne d’Al-Hilal et plusieurs autres joueurs de la sélection avaient marqué leur soutien à Pape Thiaw.

    ‘’Il a apporté beaucoup de sérénité dans le groupe qu’il connaissait déjà. Nous l’apprécions beaucoup et nous voulons bien faire pour lui. Nous allons préparer les matchs de mars (éliminatoires de la Coupe du monde 2026) pour remporter les six points’’, avait également réagi le défenseur Abdou Diallo.

    ‘’Premier sénégalais à avoir joué la Liga’’

    Formé à l’ASC Yeggo (Sénégal) en 1997, Pape Thiaw a quitté le Sénégal à l’âge de 17 ans pour rejoindre l’AS Saint-Etienne (France). Il démarre en 1998 une carrière professionnelle internationale avec les Verts. Thiaw remporte, la même année, la Coupe Gambardella, une compétition organisée par la Fédération française de football (FFF) et réservée aux équipes des moins de 18 ans.

    Il est champion de la Ligue 2 avec Saint-Etienne, en 1999. En trente matchs, il inscrit six buts pour le club français.

    ‘’J’ai été prêté à Istres Football club (1999-2000) pour une année parce qu’il disait que j’étais extracommunautaire. Ensuite, j’ai rejoint Lausanne-Sport en Suisse (2000-2002). J’ai joué la Coupe de l’UEFA avec le club. Nous avons gagné quelques titres. J’ai fait un bref passage à Dynamo Moscou (Russie) et au Strasbourg (France) en 2002. J’ai également remporté la Ligue 2 française avec le club’’, a-t-il dit dans un entretien avec des journalistes, il y a quatre ans.

    Dans la confédération helvétique, il inscrira 15 buts en trente-neuf rencontres.

    Le choix de la patrie

    Ses belles performances ont séduit la Suisse qui voulait enrôler le longiligne attaquant sénégalais qui a préféré faire le choix de la patrie plutôt que le Cervin. ‘’Ils voulaient m’offrir la nationalité, mais j’ai choisi mon pays’’, a-t-il dit se rappelant du rôle important joué par feu Pape Diouf, son agent pour qu’il intègre la tanière.

    L’année suivante, Pape Thiaw rejoint le club français de Metz pour une saison, avant de s’engager pour le club espagnol de Deportivo Alavés, de 2003 à 2007.  En cinquante-une rencontres, il est auteur de quinze buts.

    En janvier 2008, le natif de Dakar signe un contrat de six mois avec l’US Créteil (France), en National.

    ‘’Après une très grave et longue blessure, je suis rentré au pays pour jouer avec Niarry Tally (Dakar). Nous avons remporté le premier trophée national. Je suis retourné à l’Ile de la Réunion pour quatre autres années. J’ai eu la chance d’être le premier sénégalais à avoir joué la Liga. En 2014, je suis retourné en France pour passer mes diplômes d’entraîneur’’, a-t-il expliqué.

    Reconverti entraîneur, il arrive à Niarry Tally en décembre 2018, en tant que coach. Trois ans après, il est limogé pour insuffisance de résultats. En 2022, il est nommé sélectionneur de l’équipe nationale locale.

    Pour sa première, Pape Thiaw a réussi le coup du maître en offrant à la sélection nationale, son premier titre de champion d’Afrique des nations de football, en 2022. Cerise sur le gâteau, il est désigné meilleur entraîneur du tournoi.

    Invité de l’édition 2022 du Conseil des associations de football en Afrique australe (COSAFA), Il termine à la troisième place, avec l’équipe du Sénégal.

    Pape Thiaw est l’auteur de la talonnade magnifique, sur le but en or de Henry Camara à la 104e mn, contre la Suède, en huitièmes de finale de la Coupe du monde 2002 en Corée du Sud et au Japon.

    Le Sénégal a marqué l’histoire du football africain en décrochant une qualification historique en quart de finale d’un Mondial, mais aussi en inscrivant le deuxième but en or de toute l’histoire de la Coupe du monde, avant sa suppression en 2004.

    ‘’Quand les Sénégalais me voient, ils pensent à cette talonnade. Je remercie Henry Camara qui a marqué le but sur l’action, sinon on ne parlerait jamais de ce geste’’, a-t-il dit, évoquant le match Namibie-Sénégal des éliminatoires de la Coupe du monde 2002 à Windhoek, comme étant son plus beau souvenir avec les Lions.

    Le Sénégal s’était imposé, 5-0 dont un doublé de Pape Thiaw et une passe décisive sur le but d’El Hadji Diouf. ‘’J’étais titulaire. Je n’oublierais jamais ce moment. J’ai contribué à faire qualifier le Sénégal à sa première Coupe du monde’’, a-t-il déclaré, le regard empreint d’émotions.

    Un adepte du jeu de position et de possession

    Discipliné sur le banc et en dehors du terrain, le 16e entraîneur local de l’équipe nationale du Sénégal (Amsata Fall en 2009 et le duo Aliou Cissé-Karim Séga Diouf, février-avril 2012, ont assuré l’intérim), est connu pour sa disponibilité, sa simplicité, son calme, sa sérénité mais surtout son sourire aimable et sa courtoisie envers son interlocuteur. Mais ce qui retient le plus l’attention, ce sont les mots et le geste toujours agréables pour l’adversaire.

    C’est cette attitude de l’homme qui se reflète dans son style de jeu et sa vision du football qui se veut le plus tactique et organisé possible.  »J’ai parlé aux joueurs de mon projet de jeu qui se base sur le jeu offensif. En cas de perte du ballon, il faut [le] récupérer et pousser l’adversaire à faire des erreurs », avait réagi l’entraîneur de football sénégalais, après le match Sénégal-Malawi de la 3e journée des éliminatoires de la CAN 2025.

    Sa belle lecture du jeu sur le banc a aussi été d’un grand atout pour l’équipe. Ce qui lui a permis d’apporter les changements adéquats, chaque fois que l’équipe était en difficulté.

    En atteste, l’entrée en jeu du milieu de terrain Habib Diarra, à la place d’Ismaila Sarr, à la 64e mn du match de la cinquième journée des éliminatoires de la CAN 2025, contre le Burkina Faso, décisif pour la première place du groupe.

    Le jeune capitaine de Strasbourg (France) va inscrire le but victorieux à la 83e mn, sur une superbe frappe lointaine. Titularisé, cette fois-ci, lors de la dernière journée. Il inscrit un doublé et donne la victoire au Sénégal contre le Burundi.

    SK/OID/AB

  • SENEGAL-RELIGION-PROFIL / ‘’Al-Maktoum’’ : l’érudit à cheval sur les générations

    SENEGAL-RELIGION-PROFIL / ‘’Al-Maktoum’’ : l’érudit à cheval sur les générations

    Par Ndèye Suzanne Sy : envoyée spéciale de l’APS

    Tivaouane, 14 sept (APS) – Serigne Cheikh Tidiane Sy dit Al  »Maktoum », khalife général de la confrérie des tidianes rappelé à Dieu en 2017 à l’âge de 90 ans, a laissé l’image d’un guide religieux ouvert au monde, s’illustrant, sa vie durant, par une posture qui était à cheval sur des générations.

    Le fils de Serigne Babacar Sy, premier khalife des tidianes, était considéré comme un écrivain, un penseur et un philosophe. Le petit fils d’El Hadji Malick Sy, une des principales figures de la Tidianya au Sénégal, a marqué les esprits, et continue à inspirer nombre de disciples, grâce à la magie de la technologie.

    Lorsqu’un événement majeur survient au Sénégal, le réflexe chez beaucoup d’entre eux, est de recourir à ses messages en vidéos, pour comprendre les enjeux du moment. Ces enregistrements, qui restent très actuels deviennent souvent viraux sur les réseaux sociaux.

    Communément appelé ‘’le marabout intellectuel’’, Serigne Cheikh Tidiane Sy est connu pour ses prises de positions sur des sujets d’actualité. Ses écrits témoignent de son statut d’homme de culture et d’intellectuel achevé.

    A 16 ans, ‘’Serigne Cheikh’’ comme l’appellent affectueusement ses disciples, publie son premier article intitulé ‘’Les vices des marabouts’’. Quelques années plus tard, il sort ‘’El Hadj Malick Sy, l’incompris de la nation’’. Tous les deux ont été publiés aux Presses universitaires de Dakar.

    Un marabout ouvert au monde

    Dans les rencontres intellectuelles auxquelles il prenait souvent part en France, en Egypte, entre autres, il représentait honorablement le produit des ‘’daara’’, ces médersas à la sénégalaise. Au Sénégal, dans les années 2000, il animait la traditionnelle conférence du Maouloud, le jour-même de cet évènement commémorant la naissance du Prophète Mohamed (PSL). C’était un cadre d’échanges où il invitait des hommes politiques.

    Il est le fondateur de la ‘’dahira’’ ‘’Moustarchidine wal Moustarchidate’’, une organisation religieuse aujourd’hui dirigée par son fils Serigne Moustapha Sy.

    Affranchi du conservatisme, il pose des actes forts, comme celui d’installer le téléphone pour le khalife afin qu’il se connecte davantage au monde. Il choisit comme style vestimentaire, la ‘’djellaba’’, avec une capuche couvrant sa tête. Un style qui finit par être associé à son image.

    Serigne Cheikh Tidiane Sy incarne un nouveau type de marabout à travers l’association éducative islamique qu’il créa en 1955. Il avait lancé, la même année, un journal dénommé ‘’L’islam éternel’’. Il animait des conférences sur divers sujets : l’islam, la société, la science la culture et la politique.

     Sa relation à la politique

    ‘’Ce qui marque les hommes, c’est la culture de Serigne Cheikh, ses écrits en arabe et en français. Son jeune frère Pape Malick Sy m’a une fois dit qu’il avait acheté un livre à 6 millions, ce qui témoigne de l’importance qu’il accordait au savoir’’, confie Serigne Babacar Cissé, son neveu. ‘’Ses paroles résonnent comme s’il parlait à notre monde’’, poursuit-il.

    En 1959, le religieux crée le Parti de la solidarité sénégalaise (PSS). La contestation des résultats électoraux qu’il considérait comme ‘’tronqués’’, – un avis qu’il partageait avec le PAI, le Parti africain de l’indépendance de Majhemout Diop (1922-2007)  – lui a valu un emprisonnement.

    Quelques années plus tard, le président sénégalais d’alors Léopold Sédar Senghor le nomme ambassadeur du Sénégal au Caire et auprès de la République arabe unie. Le marabout ambassadeur avait contribué à développer la coopération culturelle et faisait venir des milliers d’ouvrages à destination des arabisants sénégalais, informe son neveu Serigne Babacar Cissé. Ses déboires avec l’Etat poussent finalement Serigne Cheikh Tidiane Sy ‘’Al Maktoum’’ à arrêter ses activités politiques. 

     »Al-Maktoum »,  »le caché »

    Sous son magistère de Khalife général des Tidianes en 2012, le marabout, Serigne Cheikh Tidiane Sy connu pour être un homme mystique, ne faisait pas d’apparition officielle. On rapporte que son frère Serigne Mansour Sy disait ceci aux fidèles : ‘’si vous m’interrogez sur le savoir des livres, je peux apporter des réponses mais s’agissant de choses mystiques, veuillez-vous adresser à Serigne Cheikh Sy. Sa référence demeure son père, Serigne Babacar Sy’’.

    Durant son khalifat, le marabout ne s’est jamais affiché en public. Avant cela, ses interventions à l’occasion de la nuit du Gamou étaient très attendues par les fidèles. ‘’Il aimait mener une vie rangée, pas bruyante. D’ailleurs, il a vécu et est parti comme cela’’, raconte son neveu, Babacar Cissé. Dans son entourage, on explique son attitude par sa volonté de s’éloigner des maux de la société.

    Considéré comme l’héritier de son homonyme, le fondateur de la Tidjaniyya, il est surnommé,  »Al Maktoum », ‘’le caché’’, en arabe. Une appellation qu’il doit à son caractère énigmatique, soutient son neveu, qui a grandi sous son ombre. ‘’Il a reçu l’enseignement de son père qui avait une vision globale. Il n’a jamais été à l’école française et pourtant il faisait des discours en français et traduisait le Coran en français’’, pour souligner la particularité de son défunt oncle. 

    ‘’Sa venue au monde et tout son parcours sont teintés de mystique. Il avait une complicité avec son homonyme. Ce qui fait qu’il a hérité du secret de la +tarikha+, la confrérie tidiane’’, soutient Serigne Babacar Cissé.

    Serigne Cheikh Tidiane Sy, le cinquième khalife de la confrérie tidiane de Tivaouane, est décédé en 2017, emportant avec lui, son mystère, mais laissant derrière lui, comme legs, la ‘’dahira’’  ‘’Moustarchidine wal Moustarchidate’’.                                                                                                           

    NSS/ADI/ASB/AKS/ADL

  • SENEGAL-SANTE-PORTRAIT / Atteint de myopathie de Duchenne, Birahim Ndiaye en croisade contre cette pathologie rare

    SENEGAL-SANTE-PORTRAIT / Atteint de myopathie de Duchenne, Birahim Ndiaye en croisade contre cette pathologie rare

    Dakar, 11 juin (APS) – Atteint de myopathie de Duchenne, une maladie rare qui affecte les membres inférieurs, Birahim Aïdara Ndiaye a décidé de consacrer sa vie à la prise en charge des patients souffrant de cette pathologie.

    ‘’Je souffre d’une maladie rare qui s’appelle myopathie de Duchenne depuis mes 22 ans. Elle a évolué au bout de 3 – 4 ans en myopathie dystrophie musculaire’’, explique-t-il.

    Birahim Aïdara Ndiaye qui habite Guédiawaye, dans la banlieue de Dakar, n’est pas le seul membre de sa famille à souffrir de la myopathie de Duchenne. 

    ‘’Quatre membres de ma famille, dont mon frère de 18 ans, souffrent de la maladie. Un oncle paternel a deux de ses enfants qui ont eu les mêmes symptômes que moi’’, confie-t-il, soulignant que la myopathie de Duchenne est une maladie génétique.

    Maladie rare qui affecte les membres inférieurs, la myopathie de Duchenne est un fardeau pour ceux qui en souffrent. Néanmoins, le jeune Birahim Aidara Ndiaye la supporte dignement. Mieux, s’oubliant lui-même, il a fait du combat pour l’allègement de cette souffrance pour ses semblables d’infortune souvent condamnés à rester sur un fauteuil roulant.

    En 2003, son engagement porte ses fruits et une première édition de la Journée mondiale de la myopathie de Duchenne est célébrée pour la première fois en 2023 au Sénégal.

    Cinq ans plutôt, Ndiaye prenait la décision de se battre contre cette maladie handicapante en mettant sur pied une association, sur les conseils de son oncle paternel.

    Diplômé en Sociologie et en Biologie de l’Université internationale de Turquie, le trentenaire a fait ses premiers pas dans le social en tant que manager et superviseur d’un projet éducatif pour les enfants en situation de handicap.

    ‘’C’est à mon retour de Turquie que j’ai décidé de mettre sur pied une association qui regroupe les malades et leurs familles pour ensemble vaincre la myopathie de Duchenne’’, raconte-t-il.

    ‘’Quand on est atteint d’une maladie rare, faire des études devient une chose compliquée. J’ai eu la chance d’aller en Turquie pour poursuivre mes études’’, soutient-il.

    Mais toutes les personnes souffrant de cette pathologie n’ont pas la même chance pour pouvoir poursuivre les études mais aussi de faire face à cette maladie handicapante.

    La fondation Taxawouma Assistance Handicap ou le salut des malades

    Conscient de cela, le fondateur de ‘’Taxawouma Assistance Handicap’’ a décidé de s’engager dans le combat contre les effets de cette maladie handicapante afin d’apporter un soutien aux malades.

    En 2018, à la fin de mes études, Ndiaye fonde donc son association pour lutter pour les droits des personnes en situation de handicap mais également pour des personnes souffrant de maladies rares.

    Pour que la myopathie de Duchenne ne soit pas une fatalité qui pousserait ceux qui en souffrent à baisser les bras, ‘’Taxawouma Assistance Handicap’’ les exhorte plutôt à redoubler de courage et faire de leur maladie une source de motivation.

    Ndiaye et ses amis de l’association forgent un slogan qui devient leur cri de guerre : ‘’Ma situation, ma force. Ensemble, nous vaincrons les maladies rares’’.

    La myopathie de Duchenne ou dystrophie musculaire de Duchenne est une maladie génétique qui provoque une dégénérescence progressive de l’ensemble des muscles de l’organisme. Elle est liée à une anomalie du gène DMD, responsable de la production d’une protéine impliquée dans le soutien de la fibre musculaire.

    Faute au déficit de moyens et des avancées timides de la recherche, Ndiaye estime que le plaidoyer demeure une bonne alternative pour une prise en charge adéquate des personnes souffrant de maladies rares.

    ‘’Depuis que nous avons mis en place notre association, nous avons entrepris beaucoup de démarches, notamment porté le plaidoyer pour une meilleure prise en charge des personnes en situation de handicap’’, dit-il. 

    Et ces démarches ont produit des résultats positifs. ‘’Taxawouma Assistance Handicap a aidé et continue d’accompagner les personnes en situation de handicap par des formations, des dons de béquilles, des médicaments, des fauteuils roulants et des consultations gratuites. Des actions possibles grâce à l’accompagnement de médecins spécialistes’’, se réjouit Ndiaye.

    Il reconnaît toutefois que la volonté et l’engagement seuls ne suffisent pas à faire face au lourd challenge auquel font les victimes de maladies rares au Sénégal.

    Selon lui,  »il faut des moyens financiers. Or cet aspect constitue aujourd’hui le talon d’Achille » de l’association, malgré le soutien de quelques médecins spécialistes.

    ‘’Nous faisons face à d’énormes difficultés pour mener ce combat perpétuel’’, fait-il savoir.

    Une prise en charge ‘’coûteuse’’

    ‘’La prise en charge est coûteuse parce qu’il faut faire de la rééducation, des bilans, des examens de radiographie, acheter des ordonnances, etc., sans compter le transport, puisque notre situation ne nous permet pas de prendre les transports en commun’’, ajoute-t-il.

    Sur les symptômes de sa maladie, Ndiaye se souvient des débuts lorsqu’il a ressenti des signes de faiblesse physique, un essoufflement rapide et une fatigue quasi permanente.

    ‘’J’ai constaté une baisse de performance physique, déjà à l’université lorsque je prenais les escaliers j’étais à court de souffle. Je me fatiguais assez vite. Lorsque je prenais une tasse d’eau je sentais une certaine lourdeur au niveau de mes bras. Je constatais dès lors une faiblesse musculaire’’, diagnostique-t-il. ‘’Des signes qui se sont aggravés au fil des ans’’, constate-t-il.

    Vêtu d’un caftan gris, Birahim Aidara Ndiaye est condamné à se déplacer en fauteuil roulant tout au long de sa vie.

    ‘’L’accès à certains lieux et les déplacements sont difficiles pour nous en raison de notre handicap’’, fait-il remarquer faisant allusion à l’absence de rampe d’accès sur certaines constructions.

    A cela s’ajoute, selon lui, une certaine indifférence sociale. ‘’La société ne comprend même pas ce qu’impliquent la prise en charge des maladies rares. C’est ce qui rend difficile la vie de ceux qui en souffrent’’, regrette Ndiaye.

    Au-delà du regard stigmatisant de la société, le problème de la prise en charge dans les structures sanitaires du pays demeurent un autre problème, puisqu’il n’en existe pas assez.  

    Ainsi, ‘’les risques de handicap, de mort, surtout chez les enfants, sont fréquents. Il nous faut un centre de rééducation et de réadaptation pour les victimes de maladies rares’’, martèle-t-il.

    Face à tous les problèmes que rencontrent les personnes souffrant de maladies rares, comme lui, le président de l’association ‘’Taxawouma Assistance Handicap’’ mise beaucoup sur l’information et la sensibilisation afin d’amener les familles, mais aussi les organisations et associations humanitaires à davantage s’occuper d’eux.

    En attendant, Ndiaye mise sur la solidarité entre les 800 membres de l’association et de collectes de dons.

    ‘’Avec l’appui du ministère de la Santé, nous essayons de trouver des solutions pour la prise d’aide, assistance et accompagnement’’, lance-t-il,

    Malgré tout, le président de l’association ‘’Taxawouma Assistance Handicap’’ garde son optimisme et dit espérer que le plaidoyer portera ses fruits et permettra une amélioration des conditions de vie des malades.

    ‘’On a espoir que le ministère va faire beaucoup plus, sans compter ce qu’il a déjà fait et qui est non négligeable. Mais avec ce plaidoyer, nous espérons qu’il va en faire davantage pour sauver la vie des personnes atteintes de maladies rares’’, prie M. Ndiaye.

    NSS/SKS/ABB/SBS/OID

  • SENEGAL-ECONOMIE-PROFIL / Sinna Amadou Gaye, enseignante et militante ardente de Pastef, va s’occuper de l’emploi des jeunes

    SENEGAL-ECONOMIE-PROFIL / Sinna Amadou Gaye, enseignante et militante ardente de Pastef, va s’occuper de l’emploi des jeunes

    Kaffrine, 29 mai (APS) – La nouvelle directrice de l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi des jeunes (ANPEJ) est une enseignante connue pour son dévouement à l’école et à la vie politique.

    Cette militante du parti au pouvoir âgée d’une trentaine d’années est réputée aussi pour sa modestie, selon des témoignages recueillis auprès de ses proches, au quartier Escale de la commune de Kaffrine (centre).

    Sinna Amadou Gaye a fait ses cycles primaire, moyen et secondaire dans cette ville où elle est née. Elle y obtient le baccalauréat en 2008 et s’inscrit à la faculté de droit de l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar.

    Après deux années d’études de droit, la jeune Kaffrinoise passe avec succès le concours de recrutement d’instituteurs et est affectée, après la formation, dans le département de Nioro (centre).

    Mme Gaye est ensuite mutée à sa ville natale, où elle décroche un certificat d’aptitude professionnelle à l’enseignement (CAP). Sa soif de savoir la pousse à s’inscrire à l’université privée Nelson-Mandela de Dakar, où elle obtient un master en gestion de projet.

    Sinna Amadou Gaye fait partie des premières femmes à adhérer à la section kaffrinoise du Pastef, le Parti des patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité, la formation politique au pouvoir depuis le 24 mars dernier. Son militantisme ardent fait d’elle l’une des rares femmes à la tête des 46 sections départementales du Pastef. Son engagement l’emmène à diriger la liste départementale à Kaffrine de ce parti politique aux élections législatives de 2022.

    ‘’Une femme travailleuse, dynamique et discrète’’

    La nouvelle directrice de l’ANPEJ est décrite comme ‘’une femme travailleuse, dynamique, discrète et disponible’’ par Moussa Ndao, le responsable communal de Pastef chargé des élections à Kafrine.

    M. Ndao salue son ouverture d’esprit, surtout envers ses camarades de parti, dont elle ne manque pas de demander les avis pour l’administration de la section locale de Pastef. En signe de dévouement au Pastef, ‘’elle n’hésitait pas […] à emprunter de l’argent auprès des banques pour financer les activités de notre parti’’, témoigne-t-il.

    Sinna Amadou Gaye est la première femme à diriger l’ANPEJ, une agence au centre de la politique d’emploi de l’État, un privilège qu’elle accueille dans la ‘’joie’’ et  l’‘’humilité’’.

    ‘’C’est un immense plaisir de travailler pour mon pays, pour la jeunesse surtout. L’emploi est un défi majeur pour le président de la République et le Premier ministre’’, dit Mme Gaye en s’engageant à ‘’matérialiser’’ les promesses faites par les dirigeants du pays aux jeunes en matière d’emploi.

    ‘’Nous allons mettre en place des mécanismes d’accompagnement et d’insertion des jeunes, avec l’aide des entreprises nationales et étrangères’’, assure-t-elle.

    Sinna Amadou Gaye promet d’offrir aux jeunes des formations leur permettant d’acquérir les compétences nécessaires à leur insertion dans le monde du travail. Elle les exhorte à ‘’développer une mentalité d’apprentissage continu’’ et à s’adapter à l’évolution du marché du travail.

    CTS/ASB/ESF/ASG