Catégorie : REGIONS

REGIONS

  • SENEGAL-SOCIETE-TABASKI / Approvisionnement en moutons : l’évolution n’est pas favorable à Ziguinchor (responsable)

    SENEGAL-SOCIETE-TABASKI / Approvisionnement en moutons : l’évolution n’est pas favorable à Ziguinchor (responsable)

    Ziguinchor, 19 juin (APS) – La région de Ziguinchor (sud), a enregistré 896 moutons à dix jours de la célébration de la Tabaski sur un besoin estimé à 23.000 têtes, une évolution défavorable,  comparée à celle de la même période de l’année dernière, a annoncé à l’APS, le chef du service régional de l’élevage et des productions animales.

    « À ce jour, nous n’avons enregistré que 896 moutons de Tabaski. Et, les besoins sont estimés à 23.000 mille moutons pour la région de Ziguinchor. L’évolution n’est pas favorable « , a déploré Mohamed Moustapha Sarr dans un entretien téléphonique avec l’APS.

    Il a estimé que cette rareté des moutons à Ziguinchor à dix jours de la Tabaski peut être liée aux manifestations survenues après la condamnation d’Ousmane Sonko et dont la grande ville du Sud du sud a été l’un des épicentres.

    « Nous sommes en train de faire des sensibilisations pour rassurer les éleveurs et vendeurs afin qu’ils puissent venir approvisionner les populations en moutons. Nous espérons qu’ils viendront », a souhaité M. Sarr.

    Il a affirmé que la région de Ziguinchor s’apprête a recevoir une quarantaine de tonnes d’aliments de bétail subventionnés par l’État dans le cadre de la Tabaski, la plus grande fête musulmane.

     

    MNF/ASB/AKS

  • SENEGAL-COLLECTIVITE-ENTREPRENEURIAT / L’importance du programme Xéyu ndaw yi dans la commune de Orkadiéré saluée

    SENEGAL-COLLECTIVITE-ENTREPRENEURIAT / L’importance du programme Xéyu ndaw yi dans la commune de Orkadiéré saluée

    Orkadiéré (Kanel), 19 juin (APS) – Le conseiller municipal de Orkodiéré, Rassoul Ndao, a rappelé lundi, l’importance du programme kéyu ndaw yi dédié aux jeunes de cette commune du département de Kanel dans la région de Matam (nord).

     »Depuis la mise en place de ce programme, beaucoup de jeunes de la commune de Orkodiéré ont trouvé du travail surtout dans le domaine de l’environnement, leur permettant de satisfaire leurs besoins et soutenir leurs familles », a-t-il dit au cours d’une réunion du Conseil municipal.

    Il a signalé que plusieurs contrats ont été signés à la mairie, ajoutant que d’autres programmes dédiés aux jeunes  »ont été également mis en place pour lutter contre le chômage dans la zone ».

    M. Ndao a indiqué que des projets concernant le maraîchage et l’autonomisation des femmes ont beaucoup participé à la réduction du sous emploi dans la commune.

    L’Etat du Sénégal a mis en place, en 2021, un programme d’un montant de 450 000 milliards de francs CFA étalé sur trois ans, devant permettre à 65 000 jeunes d’avoir un emploi.

    AT/ASB/OID

  • SENEGAL-ENVIRONNEMENT / Saint-Louis : la commune met à dispositon de la SONAGED du matériel et son personnel de nettoiement

    SENEGAL-ENVIRONNEMENT / Saint-Louis : la commune met à dispositon de la SONAGED du matériel et son personnel de nettoiement

    Saint-Louis, 19 juin (APS) – La commune de Saint-Louis a mis à la disposition de la Société nationale d gestion des déchets (SONAGED) une quarantaine d’engins et du matériel pour l’enlèvement des ordures marquant ainsi le début de la convention liant les deux parties signée récemment, a constaté l’APS.

    La commune met également à la disposition de cette société nationale son personnel spécialisé et compte ainsi agir dans le futur en concourant au renforcement de ce parc automobile, a dit le maire Mansour Faye face à la presse.

    Il a salué cette convention qui ouvre des perspectives pour les agents de la commune qui seront intégrés dans le dispositif de la SONAGED et n’auront rien à craindre pour leur emploi.

    De même, les jeunes de la SONAGED verront leur statut renforcé et disposeront d’un plan de carrière pour évoluer dans ce milieu.

    Masse Thiam, Directeur général de la SONAGED a affirmé que sa structure ouvre dans la foulée sa brigade de proximité qui va sillonner les 33 quartiers de Saint-Louis pour les rendre propres.

    Un numéro vert a été mis à la disposition des populations pour signaler tout dysfonctionnement sur la chaine collecte.

    La SONAGED compte, selon lui, augmenter les moyens mis à la disposition de la commune de Saint-Louis et pourrait même étendre ses interventions dans les commune environnantes moins nanties.

    Des agents de la SONAGED mèneront des activités de sensibilisation des populations qui seront initiées à la gestion des déchets.

    AMD/OID

  • SENEGAL-EDUCATION-EXAMENS / Thiès : plus de 46.000 candidats inscrits au CFEE 2023 

    SENEGAL-EDUCATION-EXAMENS / Thiès : plus de 46.000 candidats inscrits au CFEE 2023 

    Thiès, 19 juin (APS) – Plus de 46.000 candidats inscrits au Certificat de fin d’études élémentaires (CFEE) sont attendus à partir de mercredi dans les centres d’examens de la région de Thiès, a appris l’APS auprès de l’Inspection d’Académie.

    Au total 46.313 candidats, dont 26.463 filles et 19.850 garçons, devront plancher sur les épreuves  du CFEE, prévu mercredi et jeudi à Thiès, comme sur toute l’étendue du territoire national.

    Ils sont répartis entre 279 centres, dont 36 franco-arabes. Les candidats des écoles franco-arabes sont au nombre de 1.219, parmi lesquels 670 sont des filles et 549, des garçons.

    Le nombre de candidats de la région a connu une très légère hausse, comparé à 2022, où 46.307 candidats étaient inscrits au CFEE.

    ADI/OID

  • SENEGAL-ECONOMIE / Kaffrine : du matériel de boulangerie mobile remis aux daaras de Darou Minam2

    SENEGAL-ECONOMIE / Kaffrine : du matériel de boulangerie mobile remis aux daaras de Darou Minam2

    Malem-Hodar (Kaffrine), 19 juin (APS) – Le directeur général de l’Agence de développement local (ADL), Abdoulaye Ndao, a remis, dimanche, du matériel de boulangerie mobile aux écoles coraniques (daaras) de la commune de Darou Mina 2, dans le département de Malen Hodar (Kaffrine, centre-ouest), a constaté l’APS.

     »Nous sommes venus ici à Darou Minam2 pour leur apporter une boulangerie mobile, qui s’inscrit dans un projet  intégré +Un daara, un champ du savoir+, à travers la culture du maïs  ou le mil, afin de renforcer les capacités de résilience des populations », a dit M. Ndao.

     Le DG de l’ADL s’exprimait en marge de la cérémonie de réception du matériel, en présence du fils du khalife général de la confrérie mouride, Serigne Cheikh Gaïnde Fatma Mbacké,  l’adjointe au sous-préfet de l’arrondissement de Darou Minam2, Maïmouna Baldé et le maire de la commune, Dame Lo.

    « Cette boulangerie mobile permettra aux daaras de développer des activités génératrices de revenus, avec une capacité de fabrication de trois cents pains en deux heures de temps, mais également d’avoir un champ, de le cultiver et les recettes qui seront issues de ce champ-là,  vont financer le daara », a-t-il précisé.

    « Pour agir dans les collectivités territoriales,  l’Agence de développement local a initié des diagnostics participatifs  et inclusifs pour permettre aux communautés de développer des stratégies adaptatives, face aux problèmes auxquels les populations sont confrontées », a relevé Abdoulaye Ndao.

    Un  programme de renforcement de la résilience des communautés a été produit afin de renforcer les capacités de résilience des populations, des communautés, identifier les potentialités,  les défis, les problèmes et les opportunités, qui existent dans ces collectivités, a ajouté M. Ndao

    « Nous voulons bâtir avec les collectivités territoriales, les acteurs  territoriaux, un pacte de résilience rural ou une grande initiative pour le bouclier céréalier du centre », a-t-il annoncé sans donner plus détails. Toutefois, il a invité les élus territoriaux à aller vers l’intercommunalité.

    « Je voudrais insister et appeler les collègues maires  à davantage de coopération, à aller vers  l’intercommunalité et bâtir ensemble des convergences, pour matérialiser aujourd’hui,  cette vision du chef de l’état dans  l’acte 3 de la décentralisation: organiser le Sénégal en territoires viables compétitifs  et porteurs de développement durable », a-t-il lancé.

    CTS/ASB/AKS

     

     

  • SENEGAL-INFRASTRUCTURES-DELAIS / Les lenteurs dans l’exécution des travaux de la route Ngaye Mékhé-Touba déplorées

    SENEGAL-INFRASTRUCTURES-DELAIS / Les lenteurs dans l’exécution des travaux de la route Ngaye Mékhé-Touba déplorées

    Tivaouane, 19 juin (APS) – Le maire de la commune de Ngaye Mékhé, Maguette Wade, a déploré, dimanche, les ‘’lenteurs’’ notées dans l’exécution des travaux de la route Ngaye Mékhé-Touba.

    M. Wade a dit à l’APS que cette route ‘’pose beaucoup de problèmes, parce que l’exécution des travaux est assez lente’’.   ‘’Je ne suis pas technicien en génie civil, mais la structuration de l’exécution de la mission pose un problème et cette route (est le théâtre) de beaucoup d’accidents mortel et je pense qu’il y a des préalables’’, a-t-il ajouté.

    La construction de cette route a été retirée à la première entreprise attributaire pour être confiée à l’entreprise Sotracom, qui a décidé de la reprofiler, a-t-il expliqué.

    Selon lui, l’entrepreneur a promis que ‘’tout rentrera dans l’ordre’’,  même s’il a des inquiétudes par rapport à l’hivernage où la pluie, qui peut tomber à tout moment, risque de dégrader la couche de ciment une fois qu’elle sera étalée.

    L’édile de Ngaye Mékhé estime que les services de l’Etat devraient être plus regardants dans la procédure de passation des marchés publics par rapport aux banques qui garantissent les entreprises soumissionnaires.

     »Une banque qui vous signe une garantie, alors qu’elle n’est pas capable de vous aider dans l’exécution n’en est vraiment pas une’’, a-t-il soutenu, préconisant que cette procédure soit revue.

    Le maire de cette commune du département de Tivaouane s’est aussi plaint des retards dans les paiements, notées parfois au niveau de l’Etat, et qui ‘’freinent’’ les entrepreneurs.

    Il déplore les mêmes lenteurs au niveau du chantier du centre de formation des métiers de peaux et cuirs de sa commune, cofinancé par la Banque africaine de développement ( Bad) et le gouvernement sénégalais, qui tarde à décaisser l’argent.

    MKB/ADI/OID

  • SENEGAL-EDUCATION / ENDA lance un observatoire de la vulnérabilité à la déperdition scolaire à Tambacounda

    SENEGAL-EDUCATION / ENDA lance un observatoire de la vulnérabilité à la déperdition scolaire à Tambacounda

    Tambacounda, 19 juin (APS) – Un atelier bilan des observatoires de la vulnérabilité à la déperdition scolaire (OVDS)  et de recyclage des acteurs de l’école est organisé à Tambacounda sous l’égide d’Enda Jeunesse Action, partenaire de Kinderpostzegels au Sénégal dans la mise en oeuvre d’actions d’éducation et de protection au niveau communautaire, a constaté l’APS.

    Enda Jeunesse Action accompagne les enfants qui sont hors du système scolaire à bénéficier d’un cadre d’éducation alternative pour leur réintégration dans le formel dans plusieurs régions du Sénégal, surtout en milieu rural.

    ‘’On a mis en place 20 OVDS dans les 20 établissements et écoles d’intervention du projet : à l’école en toute sérénité’’, a révélé le chargé de projet Enda Jeunesse Action de Tambacounda, Bengaly Diallo. Il a ajouté qu’’’on est à la fin de l’année, il est important qu’on s’arrête pour faire le bilan, qui va concerner les vulnérables à la déperdition scolaire, c’est-à-dire, des enfants, qui si rien est fait, ils risquent de quitter l’école’’.

     »Ce sont ces enfants qui sont listés en fonction des appuis apportés. Quand on fait le bilan, l’appui peut être matériel, pédagogique, pshycosocial, sanitaire et même alimentaire’’, a précisé M. Diallo, ajoutant :  »En fonction de ces appuis, aujourd’hui on a invité les responsables des OVDS plus les enfants pour venir faire le point de l’année, ça nous permet d’avoir une base de données, on saura pour cette année le nombre d’enfants vulnérable à la déperdition scolaire, qui risquent d’abandonner l’école si rien est fait’’.

    Pour ces enfants, d’ici la fin de l’atelier un plan de suivi sera élaboré,  »ce que ENDA peut faire il le fera, ce qu’il ne peut pas faire, ENDA s’ouvrira à d’autres partenaires qui viendront le prendre en charge », a-t-il poursuivi, relevant que  »l’idée est de donner la chance à tous les enfants qu’aucun enfants ne quitte l’école, c’est d’ailleurs l’objet de cet atelier qui réunit 25 personnes pour deux jours’’.

    Selon lui, les OVDS, les émissions radio, les causeries, les animations et les formations permettent de lutter contre la déperdition scolaire et les deux jours seront mise à contribution pour faire le bilan des OVDS.

    BT/ADC

  • SENEGAL-ELEVAGE / Louga : dix millions de francs mobilisés pour des projets de femmes du secteur de l’aviculture

    SENEGAL-ELEVAGE / Louga : dix millions de francs mobilisés pour des projets de femmes du secteur de l’aviculture

    Louga, 18 juin (APS) – Le forum régional de Louga sur le développement a permis de mobiliser séance tenante dix millions FCFA destinés aux financements de projets de femmes de cinq villages de la région de Louga, a indiqué, dimanche, le président des jeunes agriculteurs du Sénégal, Bamba Dieng.

    « Nous avons réussi, grâce à ce forum régional, à mobiliser plus de dix millions FCFA destinés à  financer des femmes qui s’activent dans l’aviculture », a-t-il déclaré à des journalistes à l’issue du  forum régional sur le développement durable, en présence du parrain de l’événement, Asse Lo Gaydel, maire de la commune de Sagatta et président de la commission de supervision de la haute autorité du Waqf.

    Il a ajouté : « Nous allons donner gratuitement cinquante poussins à chaque femme bénéficiaire de ce financement pour qu’elles puissent avoir un fonds pour démarrer ses activités ». Il s’est dit « satisfait », estimant que « nous avons largement atteint nos objectifs parce que nous avons prouvé que le financement des femmes peut être accéléré afin de faire de leur autonomisation une réalité dans la région de Louga ».

    « C’est vraiment ce qu’on appelle un financement rapide parce que le nombre de poussin que notre parrain, Asse Lo Gaydel, a promis de donner et le groupe Avisen de Khadim Sall montre un financement de plus de dix millions FCFA entre la commune de Mbédiéne et celle de Léona », a-t-il relevé.

    Le maire de la commune de Sagatta, Asse Lo Gaydel, a, de son côté, déclaré que « j’ai beaucoup apprécié le choix d’organiser ce forum, qui se tenait habituellement à Dakar, à Louga parce que la jeunesse notamment les femmes ont besoin d’être soutenues et informées des opportunités de financement qu’offre les structures de l’Etat ».

    Il insisté sur « la nécessité de l’éducation financière des femmes pour qu’elles puissent profiter davantage des financements qui visent à accélérer leur autonomisation ».

    « Les gens ont besoin d’avoir une bonne formation et un travail décent pour gagner dignement leurs vies, d’où l’importance de ce  financement qui permettra aux femmes bénéficiaires d’avoir un fonds pour  démarrer leurs activités », a-t-il dit.

    DS/ADC

  • SENEGAL-SANTE / CMU : vers l’enrôlement de plus d’un million de personnes issues des organisations paysannes

    SENEGAL-SANTE / CMU : vers l’enrôlement de plus d’un million de personnes issues des organisations paysannes

    Saly, 18 juin (APS) – La mise en place de la Mutuelle sociale nationale des organisations paysannes (MS-OP) permettra d’enrôler plus d’un million de personnes dans le cadre de la Couverture maladie universelle (CMU), a appris l’APS du secrétaire général de l’Agence nationale de la CMU.

    ‘’La Mutuelle sociale des organisations paysannes polarise plus de 45 organisations, donc nous pouvons miser sur un membership de plus d’un million de personnes’’, a affirmé Mamadou Racine Senghor, dimanche, au terme de l’assemblée générale constitutive de cette mutuelle.

    Il s’agit selon lui d’un ‘’chiffre important’’ dans le cadre de l’extension de la CMU aux acteurs de l’économie informelle et au monde rural, qui ont longtemps fait face à l’imprévisibilité des coûts de santé, et souvent, à un recours tardif aux soins.

    ‘’Le processus qui a abouti à la mise en place de cette mutuelle de santé a démarré depuis plus de trois ans, ce qui a permis d’avoir un large consensus quant à la mise en place des organes délibérants et du bureau’’, a expliqué le secrétaire général de l’agence. Il s’engage à accompagner la gestion technique et opérationnelle de cette mutuelle.

    Le bureau exécutif va mettre en place un plan stratégique pour enrôler progressivement les membres de cette nouvelle mutuelle, a poursuivi M. Senghor.

    Serigne Moustapha Sylla, le nouveau président de la MS-OP, a salué une collaboration  »sincère » avec l’Agence de la CMU et promis de travailler en symbiose avec tous les membres de la mutuelle.

    ‘’Nous allons faire en sorte de communiquer efficacement auprès de toutes les organisations qui s’activent dans le secteur agro-sylvo-pastoral et halieutique, car toutes les filières sont représentées dans cette mutuelles, y compris la Fédération nationale des plateformes agricoles du Sénégal dont je suis le président’’, a-t-il signalé.

    MF/ASG

  • SENEGAL-REPORTAGE / Ziguinchor : des moutons chers et des clients rares à l’approche de la Tabaski

    SENEGAL-REPORTAGE / Ziguinchor : des moutons chers et des clients rares à l’approche de la Tabaski

    Par Modou Fall

    Ziguinchor, 18 juin (APS) – De nombreux Ziguinchorois, dont des chefs de famille, des couturiers, des mécaniciens, des cordonniers s’inquiètent au fur à mesure qu’approche la fête de la Tabaski, du fait notamment de la cherté du mouton, de l’absence de clients et de la baisse des chiffres d’affaires.

    L’Aïd el-Kebir, connu aussi au Sénégal sous le nom de Tabaski, est la plus grande fête musulmane. Aussi est-elle célébrée par les fidèles avec tout l’éclat et le faste à la hauteur de son importance. Au-delà du rituel du sacrifice d’un bélier ou d’un autre animal conformément aux prescriptions de l’Islam, cette fête constitue une occasion de grandes retrouvailles pour les musulmans sénégalais. Et c’est tout naturellement que les fidèles arborent leurs plus beaux habits en se parant de boubous traditionnels.

    A deux semaines de cet important événement, certains ziguinchorois attendent cette fête avec une certaine angoisse. Cette année, aux prix des moutons hors de portée de beaucoup de ménages et aux obligations familiales de plus en plus intenables face au renchérissement de certains prix, est venu s’ajouter un contexte particulier lié aux manifestations survenues après la condamnation de Ousmane Sonko et dont la métropole du sud a été l’un des épicentres.

    ‘’Nous sommes obligés d’acheter un mouton, de satisfaire les besoins de la famille. Mais, actuellement, je ne sais pas à quel sain me vouer. Mes économies ont baissé depuis les dernières manifestions. C’est un véritable casse-tête. Presque tous les prix ont doublé. Et nous n’avons pas assez d’argent pour faire plaisir aux enfants’’, se désole Omar Diagne, un vulgarisateur.

    Pour lui, il est tout simplement ‘’gênant’’ de ne pas être en mesure de satisfaire les désirs de ses enfants en leur offrant des habits neufs, comme tout bon père de famille.

    Diagne juge que les prix des moutons sont très chers cette année. Une situation rendue encore plus difficile par la baisse de son chiffre d’affaires après les manifestations qui ont éclaté début juin à Ziguinchor. Bien qu’étant conscient que ‘’la situation est difficile’’, il dit vouloir tout faire pour satisfaire les besoins de ses enfants à l’occasion de la fête de Tabaski.

    Dans son atelier de réparation de motos sis au quartier Santhiaba, Yakhya Diabaté ne cache pas son inquiétude face à la cherté du mouton. Et il est d’autant plus inquiet qu’il a lui aussi vu son chiffre d’affaires chuter au cours de ces dernières semaines.

    ‘’Actuellement, le mouton coûte excessivement cher à Ziguinchor. Au foirail, il n’y a pas encore assez de moutons. Nous sommes vraiment inquiets’’, martèle le mécanicien devant ses apprentis. Notre seul et unique souci aujourd’hui est comment faire pour satisfaire nos enfants. C’est difficile.’’

    ‘’Tout ce que nous faisons, nous le faisons pour les enfants, reprend-il. Notre seul et unique souci aujourd’hui est comment faire pour satisfaire nos enfants. C’est difficile.’’

     Des moutons rares et chers

    A deux semaines de la fête de Tabaski, les moutons se font désirer au foirail de Ziguinchor, une rareté qui provoque une hausse des prix jugés chers par les clients. ‘’Le prix des moutons est devenu inquiétant à Ziguinchor. Je viens d’en acheter un. Mais, c’est excessivement cher’’, s’offusque Demba Diao, un client trouvé au foirail de Ziguinchor, sis dans le quartier d’Alwar.

    Comme Demba Diao, de nombreux clients déplorent la cherté des prix des moutons. Mouhamed Ba, un jeune père de famille, s’est rendu à plusieurs reprises dans le principal marché à bétail de la ville pour acheter un mouton, mais sans succès.

    ‘’Le plus bas prix est de 95000 francs CFA et le plus élevé 250.000 ou même 300.000 francs CFA’’, explique Mamadou Omar Sy, le responsable du foirail de Ziguinchor.

    ‘’Dieu merci, la paix est revenue à Ziguinchor. Les éleveurs ont repris leurs activités. Nombreux parmi eux sont partis chercher des moutons. Nous allons amener des moutons à Ziguinchor’’, assure-t-il.

    Il confie que les éleveurs n’attendent que la date de la Tabaski soit beaucoup plus proche pour convoyer des moutons vers le foirail de Ziguinchor, qui approvisionne aussi la Guinée-Bissau. ‘’Nous n’avons pas de crainte, il y aura assez de moutons. Nous avons rassuré les vendeurs de moutons qui doivent venir de pays de la sous-région, comme la Mauritanie et le Mali’’, déclare Mamadou Omar Sy.

    Le président du foirail a toutefois relevé ‘’une hausse considérable sur le prix du sac d’aliment de bétail et du sac de foin à Ziguinchor’’. Selon lui, les éleveurs de la région n’ont pas encore reçu d’aliments de bétail subventionnés par l’Etat.

    ‘’Nous n’avons pas quoi donner à manger aux moutons. Donc, c’est la raison pour laquelle les éleveurs et les vendeurs refusent d’exposer leur moutons à deux semaines de la Tabaski’’, avance-t-il. Il signale qu’un sac de foin coûte actuellement 8000 francs CFA à Ziguinchor.

    Les moutons sont chers parce que le prix de l’aliment de bétail et du foin est en hausse, lance Abdoulaye Sow, un vendeur établi au foirail de Ziguinchor. ‘’J’avais amené ici 40 moutons. J’ai vendu les 20. Les prix de mes moutons ont varié entre 120.000 et 200.000 francs CFA. Les moutons sont trop chers en ce moment. Le gouvernement doit encore poursuivre sa politique de subvention sur l’aliment de bétail’’, plaide-t-il.

    Les machines à coudre tournent au ralenti

    A ‘’Roukhou tailleurs’’, un espace du marché Nguélaw dédié aux tailleurs, le visiteur est accueilli par le ronronnement des machines à coudre. Mais la plupart des tailleurs ne ploient pas encore sous le poids de commandes, alors même que les jours qui nous séparent de la Tabaski devraient être une période de pleine activité. Mais, bien au contraire. Les tailleurs disent avoir noté un manque d’engouement comparé à l’année dernière dans ce célèbre marché de la métropole du sud du pays.

    « Cette année, nous n’avons pas senti la Tabaski alors qu’on est à quelques semaines de la plus grande fête musulmane. Nous n’avons pas encore vu beaucoup de clients », affirme Ablaye Seck, un tailleur.

    Le constat est identique au quartier Néma 2, où Cécilia Manga, maîtresse tailleur, a choisi de s’installer. ‘’A deux semaine de la Tabaski, on n’a pas vu beaucoup de clients comme les années passées’’, déclare-t-elle.

    ‘’Il n’y a pas d’argent dans ce pays. On n’a pas non plus reçu de commandes. Contrairement à l’année dernière où on avait refoulé pas mal de clients, cette année, ils se font rares’’, se lamente-t-elle.

    Pour Fatimata Diédhiou, inutile de chercher loin pour trouver les raisons de cette situation. « Nous n’avons pas encore assez de clients. La crise économique est passée par là. C’est vraiment difficile. Nous attendons les derniers jours pour voir’’, lance-t-elle.

    Les chaussures importées pointées du doigt

    A Ziguinchor, les cordonniers se remémorent le passé avec nostalgie. D’aucuns disent ici que le marché de la chaussure locale était prospère à Ziguinchor. Mais cette époque est bien révolue aux dires de Modou Mbow, un cordonnier basé au marché Boucotte de Ziguinchor. ‘’De nos jours, nous rencontrons des difficultés, surtout en pleine préparation  de la Tabaski. Beaucoup de ziguinchorois préfèrent les produits importés à ceux fabriqués au niveau local’’, déplore-t-il.

    ‘’Je confectionne de très belles chaussures. Mais, apparemment, les gens se ruent vers les produits importés. Nous voulons travailler, mais nous ne sommes pas aidés par les populations, regrette Maguèye, un jeune cordonnier. Depuis presque une semaine, je n’ai pas vu de clients. Les gens sont préoccupés par les moutons.’’

    Certaines des personnes interrogées estiment que la principale raison à l’origine de cette situation est que ‘’les chaussures importées sont moins chères que celles locales’’.

    ‘’Je préfère acheter des chaussures chinoises qui sont moins coûteuses. Ma préoccupation, c’est juste de satisfaire mes cinq enfants. Je trouve que les chaussures chinoises sont moins chères’’, se défend par exemple Rokhaya Seydi, une mère de famille.

    MNF/ASB/ASG