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  • SENEGAL-CULTURE-REPORTAGE / Yang Yang, un trésor méconnu et captivant de l’histoire du Sénégal

    SENEGAL-CULTURE-REPORTAGE / Yang Yang, un trésor méconnu et captivant de l’histoire du Sénégal

    Yang Yang (Linguère), 2 août (APS) – Yang Yang, capitale mythique de l’ancien royaume du Jolof, se révèle aujourd’hui comme un trésor méconnu mais captivant de l’histoire du Sénégal. Le site abrite des vestiges précieux qui témoignent de son passé glorieux comme le « tata » (lieu de refuge) du roi Alboury Ndiaye (1848-1901) et le palais royal transformé en musée par son fils Mansour Bouna Ndiaye.

    Selon les récits transmis par Khalifa Ndiaye, le conservateur du musée, Yang Yang a été fondé au XIVe siècle, lorsque le légendaire Ndiadiane Ndiaye a posé les jalons de ce qui deviendrait plus tard le puissant royaume du Jolof.

    À son apogée au XVe siècle, le royaume s’étendait sur une grande partie du territoire national, consolidant ainsi sa place parmi les grandes nations de l’époque.

    Sous le règne du 38e bourba (roi), Bakane Tam Khary Djolor, la capitale officielle a été transférée de Ouarkhokh à Yang-Yang. Ce déménagement stratégique a marqué le début d’une nouvelle ère de prospérité et de développement pour la ville.

    Un patrimoine unique qui attire beaucoup de visiteurs

    Nichée dans les terres du Jolof, Yang Yang attire non seulement les historiens et les archéologues, mais aussi les visiteurs du monde entier, curieux de découvrir son patrimoine unique. Au cœur de la ville se trouve le palais royal, transformé en musée en 1899 par Mansour Bouna Alboury Ndiaye, et qui abrite une collection impressionnante d’artefacts historiques.

    « Devant le musée, on peut encore voir les traces du premier chemin de fer à travers la région, une réalisation grandiose qui a marqué le début de la modernisation de Yang Yang en 1927 », explique Pape Khalifa Ndiaye, conservateur du musée.

    À l’intérieur, les visiteurs peuvent admirer des trésors tels que d’anciennes armes à feu, des amulettes et une collection de correspondances de l’époque. Les escaliers en bois mènent à un étage où un vieux lavabo, des baignoires pour des bains rituels et un balcon aéré offrent un aperçu de la vie quotidienne des anciens occupants.

    Ce site, bien que vieilli par les siècles, a été soigneusement restauré sous l’égide de Mansour Bouna Ndiaye, et a été inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1963, grâce aux efforts du président Léopold Sédar Senghor, précise Khalifa Ndiaye.

    A quelques pas du musée se dresse le légendaire « tata » d’Alboury, une enceinte fortifiée stratégiquement positionnée sur une butte pour surveiller les environs.

    « Ce lieu a été crucial dans la défense de Yang Yang lors des guerres passées, servant de refuge pour les chefs, leurs familles et les membres de la cour royale en temps de conflit », explique M. Ndiaye.

    Yang Yang, berceau d’une riche tradition et témoin de nombreux événements historiques, continue d’émerveiller ceux qui franchissent ses portes.

    Alors que la ville se modernise avec la construction de nouvelles infrastructures telles que des écoles, une sous-préfecture et une brigade de gendarmerie, elle n’oublie jamais de préserver son héritage unique qui attire visiteurs et chercheurs du monde entier.

    ND/DS/ASB/ABB/OID

  • SENEGAL- SANTE / Fatick : un exercice de simulation pour une meilleure prise en charge des intoxications alimentaires

    SENEGAL- SANTE / Fatick : un exercice de simulation pour une meilleure prise en charge des intoxications alimentaires

    Fatick, 1er août (APS) – Les acteurs de la santé de Fatick (centre) ont organisé, jeudi, un exercice de simulation sur le terrain lié aux urgences de sécurité sanitaire des aliments, en vue d’apporter une  » réponse coordonnée et rapide » en cas d’urgence liée à une intoxication.

    Cet exercice, organisé en collaboration avec le bureau sous-régional de la FAO, s’inscrit dans le cadre du projet ‘’Amélioration des capacités de surveillance intégrée et de réponse aux urgences de sécurité sanitaire des aliments au Sénégal ».

    « Nous voulons apporter une réponse coordonnée et très rapide pour limiter les dégâts en cas d’intoxication alimentaire’’, a indiqué Mame Diarra Faye Lèye, point focal du Codex alimentarius au ministère de la Santé, chargée de la gestion des urgences en matière d’aliments.

    Elle considère que ‘’la sécurité des aliments est une grande préoccupation’’, estimant que l’’’on doit se préparer à une telle urgence, parce qu’il peut arriver des failles lors de l’intervention ».

    Elle souligne qu’un plan national de réponses aux urgences de sécurité des aliments a décrit le processus à mettre en œuvre face à des situations de crise. « Il fallait tester les procédures pour voir si cela correspond aux réalités sur le terrain », a ajouté Mme Lèye.

    Le Plan national de réponse aux urgences de sécurité sanitaire des aliments a été élaboré, afin de permettre au Sénégal d’avoir une meilleure maîtrise des crises sanitaires d’origine alimentaire, a soutenu pour sa part Dr Mamadou Ndiaye, expert en sécurité sanitaire des aliments au bureau sous-régional de la Fao au Sénégal.

    « La FAO et l’OMS ont recommandé aux Etats d’élaborer des plans nationaux de réponse aux urgences de sécurité des aliments. Nous avons accompagné le Sénégal entre 2015 et 2018 pour disposer d’un tel plan et il fut le premier à en disposer », a-t-il dit.

    Selon Dr Ndiaye, les maladies d’origine alimentaire au Sénégal sévissent de façon récurrente. Il indique que cet état de fait est accentué par de nombreux facteurs, parmi lesquels la prolifération des aliments vendus sur la voie publique et les changements notés dans les habitudes alimentaires.

    SDI/ASG/MTN

  • SENEGAL-CINEMA-CULTURE-REPORTAGE / Retour sur les années fastes du cinéma à Matam

    SENEGAL-CINEMA-CULTURE-REPORTAGE / Retour sur les années fastes du cinéma à Matam

    Par Amadou Thiam

    Matam, 29 juil (APS) –  La ville de Matam est sans salle de cinéma depuis une trentaine d’années au moment où le réalisateur sénégalais Mamadou Dia, originaire de la région, est auréolé de plusieurs prix dans le monde avec ses films ‘’Baamum Nafi’’ (Le père de Nafi en pulaar) et ‘’Demba’’.

    Ce manque d’infrastructures cinématographiques contraste avec les années fastes du 7e art à Matam où la salle de cinéma implantée par la famille Fadel, était la plus fréquentée dans cette commune du nord du Sénégal.

    Aujourd’hui, cette unique salle de cinéma à Matam, située non loin de l’entrée de la commune, ne fonctionne plus. Le vieux local abandonné, se trouve à quelques pas de l’Eglise au quartier Tantadji, sur une ruelle bien animée et commerçante, longeant la célèbre avenue dénommée ‘’Angle Fadel’’.

    Sur la devanture, sont garées de motos Jakarta en réparation. Sur le perron, le lieu est noirci par l’huile et tous les produits utilisés pour remettre ces engins en marche.

    Au moins une dizaine de motos sont en panne ou attendent leurs propriétaires. A côté, assis sur un banc ou sur ces moyens de locomotion, des jeunes sont en train de discuter s’affairant autour des motos et inhalant de la fumée provenant de la dibiterie d’à côté.

    Le local, il y a plus d’une vingtaine d’années était l’un des lieux les plus fréquentés de la ville. Les deux guichets, à peine visibles indiquent la nature de cet espace devenu aujourd’hui méconnaissable et impraticable.

    A côté, se trouve la grande porte de ce haut lieu de culture. A l’intérieur, des adultes discutent accoudés sur des motos. Des rangées de bancs sont visibles. C’est l’unique salle de cinéma de Matam très populaire dans les années 1980.  

    Actuellement occupé par un atelier de réparation de motos, l’endroit est peuplé de gros arbres, l’écran a disparu, de même que la salle de projection qui servait de local pour le bobineur. A la place des spectateurs, ce sont des arbres qui y ont poussé, à tel point qu’on a l’impression d’être dans une minuscule forêt.

    Pour bien comprendre les années fastes du cinéma à Matam, il faut aller à Soubalo, à l’ancien marché de ce populeux quartier de la commune, non loin de la berge du fleuve Sénégal.

    Ici, ils sont nombreux à n’avoir pas rejoint le nouveau marché, situé à l’entrée de la ville.

    Tailleur de profession, Abou Koulibaly est venu rendre visite à son ami Abdoul Wahab Fall alias Diallo Fall. Les deux hommes ont travaillé ensemble à la salle de cinéma qui se trouvait au quartier Tantadji.

    Vêtu d’une tenue traditionnelle, des lunettes bien posées sur les yeux, Koulibaly, à l’époque officiait comme guichetier pour les tickets qui étaient vendus à 100 francs CFA.  

    La famille Fadel, créatrice de l’unique salle

    ‘’La salle de cinéma a commencé à fonctionner au début années 80. Il y avait deux guichets, l’un pour les tickets à 100 et l’autre à 200 francs CFA qui était tenu par feu Mamoudou Sy plus connu sous le nom de Doro Sy. Diallo Fall contrôlait les entrées. Il veillait à ce que chaque spectateur puisse s’assoir à sa place’’, se souvient Koulibaly.

    Il se rappelle que les autorités servant dans la région appelées ‘’VIP’’ ne payaient pas. C’est son ami et collègue Diallo Fall qui avait la liste sur laquelle étaient inscrits les noms des personnalités dont l’entrée était gratuite notamment des fonctionnaires de l’administration territoriale, de la gendarmerie et de chefs de service.

    Se replongeant dans ses souvenirs, le guichetier se rappelle que Boubacar Konaté était le projectionniste, avant que ce dernier ne quitte la ville pour être remplacé par Daouda Diallo.

    ‘’Chaque jour, on pouvait faire passer un à deux films. Dans la semaine, on pouvait mettre deux par jour pendant au moins cinq jours’’, se remémore Koulibaly.

    Il rappelle qu’il y avait dans le bâtiment une chambrette en haut qui servait de local pour le projectionniste, précisant qu’elle a été détruite depuis que le cinéma a arrêté de fonctionner à Matam au début des années 90. Depuis lors, le lieu est occupé par des mécaniciens, y établissant un atelier de réparation de motos.

    Selon le tailleur, à l’époque très actif dans le fonctionnement de la salle de cinéma, c’est Moustapha et Hamoud Fadel, deux sénégalais originaires du Liban qui ont été à l’initiative de l’implantation du cinéma dans la commune de Matam dans les années 80.

    Leur père, Fadel Mesto s’est installé à Matam dans les années 30 grâce au commerce qui se faisait le long du fleuve.

    En plus de la salle de cinéma, la famille possédait un hôtel et une boulangerie dans la commune. Le célèbre avenue ‘’Angle Fadel’’ tire son nom de Fadel Mesto. Aujourd’hui, ses petits-fils continuent de s’activer dans le commerce dans la région de Matam.

    ‘’A l’époque, c’est le cinéma qui animait la ville. Les gens étaient impatients d’aller voir un film, ils se bousculaient pour entrer. Diallo Fall était souvent débordé, car il devait séparer ceux qui ont payé des tickets de 100 francs de ceux qui ont acheté des places pour 200 francs. La ville vivait au rythme du cinéma’’, se remémore-t-il.

    Selon lui, les hôtes de la ville trouvaient du temps pour aller voir un film au cinéma. A chaque fois qu’il y avait un bon film, les agents étaient débordés. ‘’C’était presque à guichet fermé’’, qui pouvait rapporter une recette de 100. 000 francs CFA, une grosse somme, à l’époque, lance-t-il.

    Il précise que les films d’action étaient les plus suivis.  

    Son ami Abdou Wahab Fall explique de son côté que des amateurs venaient presque de tout le département, notamment des localités environnantes comme Ourossogui.

    ‘’Je me rendais à Dakar tous les quinze jours pour récupérer des films au siège de la Société d’importation, de distribution et d’exploitation du cinéma (SIDEC) avec Hamoud, un des frères de Moustapha avant de revenir sur Matam. Toutes mes activités étaient concentrées sur le cinéma’’, souligne Fall, qui regrette la vente du site à des privés, mais occupés par des réparateurs de motos.  

    Devenu commerçant depuis plusieurs années, il ne manque pas de se souvenir des années fastes du cinéma dans la ville de Matam. Il rappelle que parfois, l’affluence était tellement grande que les agents de sécurité pouvaient même en venir aux mains avec les spectateurs.

    Selon lui, des tickets se vendaient au marché noir, des blessés étaient même enregistrés lors des bousculades. ‘’On utilisait un véhicule qui faisait le tour de la ville pour annoncer le film à l’affiche’’, dit-il.

    Abdou Wahab Fall se souvient des coupures en plein film, ce qui énervait les spectateurs, dont certains n’hésitaient pas à insulter l’agent en charge des bobines qu’on recollait par la suite.

    Des cinéphiles venaient de la Mauritanie voisine

    Ils sont nombreux à se souvenir des années où la ville de Matam vivait au rythme du septième art. Le Directeur de la radio communautaire ‘’Dandé Mayo Fm’’, Madiagne Fall raconte que des habitants des autres localités environnantes venaient à Matam pour suivre des films.

    Se replongeant dans ses souvenirs, Fall souligne que ‘’dès 19 heures, les responsables de la salle mettaient de la musique pour annoncer le film à venir’’.

    ‘’Il y avait des vendeurs aux alentours de la salle. Le commerce marchait bien à cette époque. En plus des habitants des autres villages, des Mauritaniens établis de l’autre côté de la rive traversaient pour venir à Matam pour voir des films. Ils venaient entre autres de Tokomadji, Siwé et Matam Rewo, en face de la commune de Matam en Mauritanie’’, se souvient Madiagne Fall.

    Pour disposer d’un ticket d’entrée, avec d’autres amis, ils participaient à des loteries ou vendaient de l’herbe qu’ils vont chercher dans la brousse. Des gens venaient uniquement pour rencontrer des amis à l’entrée, ‘’c’était aussi des moments de retrouvailles’’, précise-t-il.

    Le cinéma avait fini de transformer certaines personnes en danseurs ou chanteurs à force d’imiter des acteurs de films Hindous, d’après Falla, également acteur culturel.

    Amadou Issa Kane, journaliste natif de la commune de Matam garde intact ses souvenirs de jeune féru de cinéma.

    Pour lui, les films joués par Bruce Lee (l’un des plus grands acteurs de Kung Fu sino-américain) ou Hindous étaient ses préférés. Quand il y avait des bagarres à l’entrée, il patientait avec ses amis ‘’jusqu’à ce que le calme revienne pour se faufiler et entrer dans la salle munis d’un sachet de crème glacée ou de biscuit’’ en faisant comme s’ils étaient sortis au moment de l’attroupement.

    ‘’Souvent, on entendait des cris et des insultes surtout quand le projectionniste commettait l’erreur de sauter une étape du film. Le lendemain on se plaisait de raconter à nos camarades qui n’y étaient pas ce qui s’est passé au cinéma’’, dit-il.

    Comme Falla, le correspondant de Walfadjri aussi allait chercher du bois mort qu’il vendait pour acheter un ticket d’entrée.

    L’enseignant Abou Diaw indique que le plus intéressant était  les affiches qu’on mettait à l’angle Fadel le matin, avant d’aller chercher de l’argent pour acheter le ticket d’entrée.

    Il se souvient avoir beaucoup suivi des films de Thug Norris ou Bruce Lee. Hamady Sy, un vieux comédien travaillant pour la famille Fadel, faisait le tour avec beaucoup d’humour pour faire la publicité de l’affiche de la nuit.

    ‘’Il se rendait jusqu’à Ourossogui à bord d’une voiture sonorisée pour faire le même travail. A la sortie de la salle, on passait à la boulangerie d’à côté pour acheter du pain avant de rentrer à la maison. Par la suite, les prix ont été revus à la hausse avec un seul film à 100 francs, au lieu de deux avant’’, explique Diaw qui sert à Nguidjilone.

    Pour lui, c’est l’avènement des cassettes-vidéos qui a contribué à la disparition de la salle de cinéma, plaidant pour la construction d’une nouvelle infrastructure cinématographique dans la commune.   

    Père Chémaille, père du cinéma muet et cinéma ambulant

    Bien avant la construction d’une salle de cinéma dans la ville, les Matamois suivaient déjà des films à travers le ‘’cinéma ambulant de Bakel’’. Ce promoteur quittait Bakel, dans la région de Tambacounda pour faire des projections de films à Matam, explique Abdoul Yirim Ndiaye, acteur de développement qui s’active également dans la culture.

    ‘’Il mettait des bâches, avec des entrées payantes dans un endroit de la ville. Au fil des années, il y a eu des évolutions avec l’arrivée d’un opérateur économique nommé Simon Obeyka, un libano-syrien qui a eu à installer un cinéma éphémère dans une maison, à l’actuel angle Fadel, ex-Petersen jusque dans les années 1975’’, ajoute cet habitant du quartier Tantadji.

    D’après lui, c’est avec ce dernier que les Matamois ont commencé à voir des films sénégalais tels que ‘’Borom Sarret’’ (1963), ‘’Le Mandat’’ (1968), Guélwaar (1992) du réalisateur sénégalais Ousmane Sembene. 

    Le cinéma ambulant de ‘’Bakel’’ était installé au niveau de la cour du centre culturel de l’époque devenu aujourd’hui le CDEPS de Matam. En période d’hivernage, c’est la grande salle du centre qui était utilisée pour projeter des films, renseigne-t-il.

    Aboul Yirim Ndiaye, étant plus jeune a été aussi témoin de l’existence du cinéma muet initié par un receveur qui, à l’aide de son appareil cinématographique mettait des films à la Poste de Matam avec des entrées payantes.

    Quelques années plus tard, un religieux du nom de Père Chémaille avait installé un cinéma devant l’Eglise pour permettre aux amoureux du cinéma de regarder des films gratuitement.

    ‘’Avec le Père Chémaille, nous suivions des films documentaire et d’animation comme ‘’Les aventures de Tintin’’ une série de dessin animé belge. Pour le cinéma ambulant, y avait des films hindous, westerns tel que ‘’Django’’ du réalisateur Sergio Corbucci (Italo-espagnol), des Cow-boys américains’’, se rappelle Ndiaye.

    Selon lui, avec des amis, ils trafiquaient des billets ou utilisaient le ticket d’un autre pour entrer dans la salle.

    AT/FKS/ASB/OID

  • MAROC-MONDE-CULTURE-REPORTAGE / Quand Alune Wade offre la lune aux festivaliers d’Essaouira

    MAROC-MONDE-CULTURE-REPORTAGE / Quand Alune Wade offre la lune aux festivaliers d’Essaouira

    De l’envoyé spécial de l’APS, Amadou Bâ

    Essaouira, 1ᵉʳ juil (APS) – Le maître de cérémonie l’avait annoncé quelques minutes plus tôt : « Nous allons maintenant accueillir un virtuose de la guitare. »  Et au final, il n’y a pas eu tromperie sur la marchandise, comme pouvait en attester le public nombreux, réuni devant la scène de la place Moulay Hassan d’Essaouira, au Maroc. « Il est bon », dit un spectateur d’un âge avancé. « Waouh ! quel talent ! » renchérit un autre, plus jeune, en parlant du guitariste sénégalais Alune Wade.

    Le bassiste n’en était pas à sa première participation au Festival Gnaoua et Musiques du Monde d’Essaouira, une manifestation culturelle de renommée internationale à laquelle il a déjà été convié deux fois, dans cette ville portuaire et touristique située sur la côte atlantique du Maroc, avant l’édition 2024 (27-29 juin).

    Il prend part pour la troisième fois à ce rendez-vous prestigieux qui a contribué à faire d’Essaouira une ville culturelle.

    En s’avançant sur scène, de sa silhouette longiligne, précédé de ses musiciens, Wade n’était pas franchement en terrain inconnu. Il était dans son monde.

    Jam session

    Lunettes noires, béret bleu outremer assorti de son grand boubou du style vestimentaire du président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, collier typique des « baay faal », le musicien sénégalais entame sa prestation tout en douceur par le morceau « Mame Fallou », une ode au deuxième calife des mourides, une confrérie musulmane sénégalaise.

    C’est le moment pour ceux qui le découvrent de goûter à son succulent jeu de basse, qui trouve toute sa mesure dans sa belle voix. Une voix qui déchire la nuit et pénètre le cœur. Le public semble déjà conquis. Mais, ce n’est que le début. Il le sera davantage au fur et à mesure que le génial bassiste sénégalais fait monter la température. Une atmosphère à faire oublier le petit froid de ce soir-là.

    Wade et sa bande enchaînent les titres, donnant libre cours à leurs instruments. « Ça sera la première fois que je me produis à Essaouira avec ma propre formation musicale », confiait-il, le matin, à l’APS. Six instrumentistes, telle une bande de joyeux drilles, s’en sont donnés à cœur joie, menés de main de maître par lui.

    Le public, bercé qu’il était par des mélodies tantôt jazzy servies par les deux pianistes et claviéristes, tantôt groove de l’énergique batteur, s’abandonnait littéralement, comme envoûté, pendant que la partition de la joueuse de conga et de djembé imposait par moments un rythme endiablé. Une fusion totale.

    Les applaudissements à tout rompre en attestent. Il y a bien mieux. Un dialogue s’installe entre Alune Wade, sa bande et les spectateurs, qui reprennent en chœur les refrains sous forme d’onomatopées, plus faciles à répéter que ceux chantés en wolof.

    Quand il part en solo, pinçant les cordes de sa guitare basse, on est comme transporté dans de belles et lointaines contrées imaginaires. Et lorsqu’entre en scène le batteur dans une parfaite synchronisation avec les roulements de la tumba et du djembé, le spectateur en devient ensorcelé.

    Hystérie collective

    La transe guette avant que le trompettiste, de ses mélopées bucoliques, n’invite à reprendre petit à petit ses esprits. Et Wade de reprendre le lead par une bossa nova, un brin tristounet, dans une chanson sur le thème de l’enfance et des talibés, accompagné du pianiste et du claviériste. Il y a ensuite cette touche imprévue de makossa du saxophoniste…

    Enfin, dans un tourbillon de sons et de rythmes, une sorte de jam session, où l’on décèle des bribes de chants folkloriques de la Sénégambie, achève de faire croire qu’on se trouve à l’Afrika Shrine, le mythique club de Fela Kuti, dans les années 1970.

    De tous âges, les festivaliers sont venus nombreux. Hommes et femmes, des jeunes et des moins jeunes, seuls ou en famille, vêtus de djellabas, voilées ou en tenues décontractées, ils sont venus d’Essaouira, des autres villes marocaines et de l’étranger.

    Kevin est un Français venu spécialement pour le Festival Gnaoua et Musiques du Monde. « C’est la première fois que j’assiste à cet évènement », dit ce membre d’une association qui s’occupe de personnes en situation de handicap.

    Assises dans des fauteuils roulants, elles sont « une dizaine », battant des mains et tout enjouées. Kevin ne connaissait pas Alune Wade avant ce soir, mais cela ne l’empêche pas de bouger la tête et de lever les mains en l’air sur les rythmes entraînants du virtuose sénégalais de la basse, compositeur et chanteur, et de son groupe.

    Un autre spectateur, Souiri, habitant d’Essaouira, est par contre un habitué. Il est accompagné de son épouse et d’une amie, étudiante à Marrakech. Comme Kevin, le trio ne connaissait pas ce guitariste qui a collaboré avec les plus grands noms de la scène mondiale du jazz.

    Ils sont venus au festival spécialement pour voir sur scène le très populaire Maâlem Hamid El Kasri, de nationalité marocaine, le chanteur de pop algérien Labess, qui devaient se produire samedi 29 juin, et le rappeur palestinien Saint Levant, programmé la veille. Ce qui n’empêche pas les deux jeunes filles, la vingtaine, de se trémousser ardemment sur la musique d’Alune Wade et de son groupe.

    Un peu plus d’une heure plus tard, arrive le moment de la fusion, le mélange de genre musical qui fait les sonorités d’Alune Wade et celles du Marocain Abdelmalek El Kadiri s’entremêler divinement.

    Sur scène, avec les choristes et chorégraphes hommes gnaoui, comme dans le public, on tournoie aux sons de la guitare d’Alune Wade et du guembri du Maâlem, à la manière des derviches. Aux hourras succèdent les youyous. C’est l’hystérie collective.

    Soumaya ne tient pas en place. « Ça en valait la peine de faire le déplacement », s’exclame cette jeune Marocaine, qui a effectué un trajet de quatre heures en voiture entre Agadir et Essaouira pour assister au festival.

    Plus tôt le matin, l’artiste avait prévenu : « Je vais offrir au public une sorte de compilation de mes trois participations à ce festival, depuis ma première en 2007. » Au final, Alune Wade a plutôt offert la lune.

    ABB/SBS/BK/ESF 

  • VIDEO / APS TV DOXANTU DIGITAL FADIOUTH

    VIDEO / APS TV DOXANTU DIGITAL FADIOUTH

    Fadiouth est une île reliée à joal par un pont long de 500 metres . Dans ce village musulmans et catholiques vivent en parfaite harmonie. Découvrez dans le doxantu digital de l’agence de presse sénégalaise , la population, les rues tapissées de coquillages, le cimetière mixte et les greniers à mil de Fadiouth.

  • SENEGAL-SOCIETE / Tabaski : au marché des petits ruminants de Diourbel, les clients se font désirer

    SENEGAL-SOCIETE / Tabaski : au marché des petits ruminants de Diourbel, les clients se font désirer

    Diourbel, 10 juin (APS) – A moins d’une semaine de la fête musulmane de l’Aïd el kébir communément appelée Tabaski au Sénégal, le foirail des petits ruminants de Diourbel est bien approvisionné en moutons en attendant l’arrivée des clients qui se font désirer.

    A l’entrée du « daral » (foirail), une petite ruelle permet aux visiteurs de se faufiler pour entrer à l’intérieur du marché à bétail où on note une bonne présence des moutons.

    Trouvé sous un abri de fortune aménagé à quelques mètres de l’entrée du foirail, le président du « daral » de Diourbel, El Hadji Sow a soutenu que le marché est bien approvisionné en moutons à moins d’une semaine de la fête de Tabaski.

     »Les moutons sont là, le daral est bien approvisionné mais on peine à trouver des clients », a-t-il expliqué.

    Peut-être, a-t-il indiqué, la rareté des clients s’explique par la situation économique jugée morose, rappelant que les temps sont durs. De même, beaucoup de clients préfèrent attendre deux jours ou 24 heures avant la fête pour acheter leur mouton, a-t-il ajouté.

    Au foirail des petits ruminants de Diourbel, les prix varient entre 80 mille, 100 mille, 200 mille jusqu’à 400 mille francs CFA. Les moutons sont accessibles à toutes les bourses, a fait valoir le président du marché à bétail de Diourbel.

    Momar, un quadragénaire venu tâter le marché, a jugé élevés les prix des moutons. « Je suis venu voir la situation mais j’ai constaté que les moutons sont pour le moment chers. J’espère que la situation va changer avant la fête », a-t-il expliqué.

    Il soutient qu’avec l’arrivée des camions du Mali et la Mauritanie, les prix vont forcément baisser pour permettre aux pères de famille de trouver un mouton à leur portée.

    Habillé d’un boubou traditionnel de couleur bleu ciel, le président du foirail de Diourbel a salué les efforts consentis par les autorités administratives locales pour améliorer les conditions de travail des éleveurs.

    Selon El Hadji Sow, l’eau et l’éclairage et la sécurité ont été renforcés suite à une séance de travail avec le gouverneur de région et de préfet du département de Diourbel.

    Il a en outre magnifié la mise en place de l’aliment de bétail subventionné pour soulager les éleveurs.

    MS/ASB/OID

  • SENEGAL-SOCIETE-REPORTAGE / Facteur, un métier fragilisé par le numérique

    SENEGAL-SOCIETE-REPORTAGE / Facteur, un métier fragilisé par le numérique

    Dakar, 5 juin (APS) – L’essor du courrier électronique fait peser une véritable menace sur le travail de facteur, indiquent des professionnels qui s’inquiètent de l’avenir de leur métier.

    La cinquantaine, Mamadou Ndiaye revendique plus de vingt-cinq ans de service au sein de la Société nationale La Poste.

    Ndiaye préfère le terme de distributeur à celui de facteur pour évoquer son métier. Il se désole du net ralentissement de l’activité de sa corporation. Mais pour lui, cette situation est due moins à un déficit de facteurs qu’à une diminution « extraordinaire » du volume de courriers.

    Vêtu d’un t-shirt et d’un pantalon bleu marine, l’employé de l’agence de la Médina est assis devant une multitude d’enveloppes éparpillées sur une table en verre.

    Il les trie méticuleusement et appose sur chacune d’elle une adresse. Un exercice qui le replonge dans des souvenirs lointains, à une époque qualifiée d’âge d’or du facteur.

    « Il y a dix ans, le travail était complètement différent. Le volume de distribution était tel que chaque facteur portait au moins deux sacs bien remplis de courrier. Actuellement, ils en ont un presque à moitié vide. Je suis en mesure d’effectuer une comparaison des différentes époques, car je les ai vécues », raconte celui qui comptabilise deux décennies et demie d’expérience dans la distribution du courrier.

    Toutefois, Ndiaye indique qu’en dépit des profonds changements dans son activité professionnelle, induits par l’essor de l’Internet, certains types de courrier comme les dossiers de concours continuent de passer par la poste.

    Très dévoué à son métier, cet homme qui connaît parfaitement chaque détail du travail de facteur exclut toute éventuelle disparition.

    À la poste de la Médina, sa journée, quasi routinière, débute le matin. Et Ndiaye s’en acquitte en vrai amoureux de son métier.

    « Le matin, les courriers nous parviennent dans de grands sacs. On les trie par catégorie. Il y a les lettres recommandées, les lettres simples et les boites postales. Après, on effectue ce qu’on appelle le repiquage, qui est l’action d’identifier la destination de chaque courrier suivant la délimitation des zones », explique-t-il.

    Facteur dans une agence de la banlieue, B.D a, lui aussi, accepté de partager son expérience sous couvert d’anonymat.

    À cheval entre son agence de rattachement et les zones qu’il sillonne à pied, il s’offusque de la précarité dans laquelle lui et ses pairs exercent aujourd’hui leur travail.

    « Hormis le numérique, c’est la misère qui en finira avec ce métier », prédit-il.

    Le fait est que la distribution du courrier est compliquée par l’absence d’adressage dans certains quartiers de Dakar et des autres villes du pays. Une situation que compliquent davantage les faibles moyens de locomotion.

    S’y ajoute que la poste est férocement concurrencée par d’autres structures offrant les mêmes services.

    Un métier fortement menacé

    Pour le receveur général de l’agence de la poste de la Médina, Ibrahima Ndiaye, la situation est si alarmante que le métier de facteur est aujourd’hui menacé de disparition, si aucune action n’est entreprise.

    « Le régulateur, c’est l’ARTP [Agence de régulation des télécommunications et des postes]. Il y a une part de marché qui devrait être réservé à la poste, mais, actuellement, avec ce chamboulement, on ne maîtrise plus rien. Si rien n’est fait, le métier de facteur risque effectivement de disparaitre », clame-t-il

    Il estime qu’ »il faut beaucoup travailler pour pouvoir maintenir une certaine clientèle ».

    Celle-ci est composée essentiellement d’huissiers de justice, d’entreprises, d’associations, de mosquées et d’une clientèle dite facultative, à savoir des individus ayant des choses à envoyer au niveau local et international.

    « Le principal problème de La Poste, analyse Ibrahima Ndiaye, est que nous avons tardé à nous adapter, parce que nous avons laissé le temps filer pour ensuite tenter de le rattraper. »

    Il juge que « le gap » à combler « est très grand, malgré les efforts consentis pour être en conformité avec les exigences du secteur et de ceux de l’Union postale universelle », l’institution des Nations unies en charge des services postaux du monde.

    « Le métier de facteur a beaucoup perdu de son essence », estime le receveur général, qui incite les agents à se reconvertir, à s’enrichir de nouvelles connaissances ou à exercer d’autres activités en parallèle, pour qu’ils ne soient pas surpris, si jamais ce métier venait à être supprimé au sein de la poste.

    « Impossible de se passer complètement des facteurs »

    De l’avis d’Aissatou Bâ, une jeune femme qui recourt régulièrement aux services postaux, Internet ne pourra pas entrainer une disparition définitive du métier de facteur.

    « Au-delà du fait que l’on peut recevoir des courriers par mail, l’on aura toujours besoin d’une copie originale de ces derniers, et cela fera que le facteur exercera toujours son travail », prédit-elle.

    Elle considère qu’Internet « vient plutôt faciliter la tâche pour les urgences, mais les copies originales seront toujours apportées par les facteurs. À moins que ces dernières ne soient plus exigées par l’administration et autres ».

    Une chose reste certaine : beaucoup d’administrations et de services disposent de leurs propres coursiers.

    Hawa Bâ, une cliente de la poste rencontrée par l’APS à l’agence de Thiaroye, était venue déposer un colis à destination d’Agnam, dans la région de Matam (nord).

    Elle dit avoir choisi de venir faire le dépôt elle-même pour éviter de payer des frais, affirmant qu’il est « inimaginable » que le métier de facteur, maillon essentiel de la distribution du courrier, disparaisse un jour, malgré l’essor de plus en plus fulgurant du numérique.

    « Ils [les facteurs] ont juste besoin d’appui et de s’adapter à l’outil digital pour la redynamisation de leur métier », suggère-t-elle.

    KM/ASG/ABB/BK

  • SENEGAL-AGRICULTURE / Kaffrine : les agriculteurs débroussaillent en attendant la pluie   

    SENEGAL-AGRICULTURE / Kaffrine : les agriculteurs débroussaillent en attendant la pluie   

    Kaffrine, 21 mai (APS) – Les paysans de la région de Kaffrine (centre) sont entrés de plain-pied dans la préparation de la prochaine saison des pluies, comme ceux des autres régions du pays.

    À Keur Ousmane par exemple, dans la commune de Ndiognick, de nombreux agriculteurs n’ont d’autre préoccupation que la campagne agricole 2024. Ils débroussaillent leurs champs en attendant la pluie.

    Malgré la canicule, Modou Thiam, un quinquagénaire, s’active au milieu d’un champ qu’il s’empresse de débarrasser des herbes, des arbustes et des troncs d’arbres, armé d’un râteau et d’un coupe-coupe.

    Habillé comme un ouvrier, une casquette bien ajustée, Modou Thiam, à l’aide d’un feu, a éliminé de son champ une grande quantité d’herbes sèches.

    « Il faut se préparer aux activités hivernales. Cela consiste à enlever les mauvaises herbes et à dégager le bois mort », précise-t-il, sous la forte chaleur. Il est assisté de ses frères.

    « J’utilise quelquefois des machines fabriquées par des ouvriers locaux pour débroussailler les champs. C’est une phase très importante des activités champêtres. Cela consiste à bien préparer le sol aux semailles », explique-t-il.

    « Nous préparons l’hivernage […] C’est une période difficile », dit un agriculteur âgé d’une cinquantaine d’années, se demandant si l’État va distribuer des engrais, des semences et du matériel agricole en grande quantité.

    Si Modou Thiam vaque au débroussaillage des champs, son voisin dit se préoccuper du décorticage des arachides et du tri des semences.

    Dans les marchés hebdomadaires de Birkelane et Boulel, dans la région de Kaffrine, de nombreux paysans font réparer leur outillage agricole ou tentent de le renouveler.

    Selon le directeur régional du développement rural de Kaffrine, Mamadou Badiane, aucun intrant agricole (semences, engrais, etc.) n’a encore été acheminé dans la région pour la prochaine campagne agricole.

    Les autorités administratives se préparent à cette campagne en fixant d’abord les prix des engrais et des semences, selon M. Badiane, qui conseille aux paysans de labourer la terre avant de semer.

    Le 3 mai, le Premier ministre a annoncé 23 décisions à mettre en œuvre pour le déroulement de la campagne agricole hivernale de cette année, à laquelle le gouvernement va octroyer un budget record de 120 milliards de francs CFA.

    CTS/ESF/BK

  • SENEGAL-TERRITOIRES-AFFAIRES / Une spécialiste donne la recette pour asseoir le tourisme religieux à Tivaouane

    SENEGAL-TERRITOIRES-AFFAIRES / Une spécialiste donne la recette pour asseoir le tourisme religieux à Tivaouane

    Tivaouane, 19 mai (APS) – L’universitaire et spécialiste du développement touristique Aïssatou Ndiongue a mis en exergue les atouts et potentialités qui s’offrent au département de Tivaouane pour développer le tourisme d’affaires et religieux.

    Le département de Tivaouane qui abrite l’une des branches les plus influentes de la confrérie tidiane et celle des khadres, concentre également beaucoup d’activités minières, a d’emblée rappelé, l’enseignante à l’université Iba Der Thiam de Thiès.

    En cela, elle a estimé, qu’à côté du tourisme d’affaires qui pourrait se développer avec l’activité minière, que « les autorités religieuses et municipales devraient penser à établir des partenariats entre des villes comme Médine abritant le mausolée du prophète Mouhamed en Arabie saoudite et Féz qui accueille le mausolée du fondateur de la confrérie tidiane au Maroc.

    De telles initiatives devraient aider à intégrer « la diplomatie religieuse, en permettant à la ville de bénéficier du Fonds saoudien pour la promotion du tourisme religieux ».

    « Tivaouane a tout pour attirer les touristes religieux et d’affaires », a martelé Mme Ndiongue, soulignant également « la position géographique » du département situé sur la route nationale qui mène vers Saint-Louis.

    « Aujourd’hui avec la flambée du coût du loyer à Dakar et compte tenu de sa proximité avec Thiès et l’aéroport de Diass, Tivaouane avec sa future autoroute à péage, pourrait accueillir  beaucoup de travailleurs de la capitale, sans compter les retombées avec la prochaine exploitation du pétrole et du gaz dans le nord », a encore fait valoir l’universitaire.

    L’enseignante-chercheure à la section Sciences économiques et sociales de l’université Iba Der Thiam de Thiès a aussi relevé « l’assiette foncière » dont dispose Tivaouane pour « construire des chaînes hôtelières de grand standing pour le développement d’activités touristiques ».

    MKB/ADI/SMD

  • SENEGAL-CULTURE / Le  »Banta Woro », l’arbre  »protecteur » du village d’Abéné

    SENEGAL-CULTURE / Le  »Banta Woro », l’arbre  »protecteur » du village d’Abéné

    Par Modou Fall

    Abéné, 15 mai (APS) – Le  »Banta Woro » (six fromagers en mandingue)  est un lieu de recueillement et de prières des populations d’Abéné, qui vénèrent cet arbre sacré centenaire comme le  »génie protecteur » de ce village du département de Bignona (sud).

    Vieux de plusieurs centaines d’années, cet arbre d’une grandeur et d’une majesté incroyables est, selon la tradition locale, l’un des plus grands d’Afrique de l’Ouest.

    Situé dans l’arrondissement de Kataba 1, à trois kilomètres de la commune de Kafountine, Abéné est peuplé de Mandingues, de Diolas et de Peuls.

    Le tourisme est l’activité principale des populations et constitue une véritable niche d’emplois : cuisiniers, serveurs, ménagères, jardiniers, gardiens, guides.

    Son port de pêche est le point de convergence de pêcheurs, de mareyeurs, de manutentionnaires, de sécheuses de poissons. Des acteurs du petit commerce sont aussi venus s’y installer pour profiter de son dynamisme économique. Un dynamisme qui a également attiré boutiquiers, quincailliers, gérants de  bars, restaurateurs et tenanciers de boites de nuit.

    Le village d’Abéné, peuplé d’environ 5000 habitants, est une halte touristique pour les visiteurs du monde entier. C’est également un lieu de recueillement grâce cet arbre sacré qui trône fièrement en plein cœur du village

    « Cet arbre s’appelle +Banta woro+, c’est-à-dire six fromagers, en langue mandingue. C’est un arbre sacré. C’est là où nous faisions nos cérémonies et événements. C’est ici où nous venons pour demander la fertilité. Quand une femme est en état de grossesse, c’est là où elle vient prier pour chasser les mauvais esprits et espérer pouvoir accoucher normalement », a expliqué à l’APS le conservateur de cet arbre, Tidiane Diabang.

    Le Banta Woro,  »maman protectrice » du village d’Abéné

     »Cet arbre est notre maman protectrice. C’est un génie protecteur. Il a protégé nos ancêtres et continue à nous protéger. C’est ici où venaient nos ancêtres pour communiquer avec les esprits », rappelle M. Diabang.

    Seules les femmes du bois sacré sont appelées à faire des libations sous cet arbre.

    « Au début, cet arbre a été caché par la forêt. Et par la grâce divine nos ancêtres ont pu le découvrir. Seules nos vieilles mamans ont ce droit d’y faire les cérémonies. Elles viennent ici pour communiquer avec l’esprit », indique Tidiane Diabang.

    Un puits dans le Banta Woro

    « Il y a un puits pour l’esprit. Tout le monde ne peut pas voir ce puits. Seul un sage peut nettement l’apercevoir. Il faut être spirituellement bon pour voir ce puits », fait savoir M. Diabang.

    Il indique que « c’est cette eau du puits que les femmes du bois sacré utilisent pour faire les cérémonies et rituels ».

     »Les femmes utilisent cette eau pour prier pour des personnes qui en font la demande. Beaucoup de gens viennent ici pour se recueillir et formuler des prières. Le Banta Woro est impressionnant à tous points de vue », déclare son conservateur.

    Le  »Banta Woro » qui est plus que centenaire, est aujourd’hui le sanctuaire de divers animaux, dont des singes, des oiseaux, des petits lézards, des abeilles, dit-il.

     »Tous ces animaux sont sécurisés. Ils sont libres. On ne les touche pas », assure Tidiane Diabang.

    MNF/ASB/ASG