Catégorie : Thiaroye 44

  • SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE / Thiaroye 44 : arrivée du président de la République au camp militaire de Thiaroye

    SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE / Thiaroye 44 : arrivée du président de la République au camp militaire de Thiaroye

    Thiaroye, 1er déc (APS) – Le Chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, est arrivé, dimanche, au camp militaire de Thiaroye, à une quinzaine de Dakar, pour présider la cérémonie de commémoration du 80ème anniversaire du massacre des tirailleurs sénégalais perpétré le 1er décembre 1944.

    Le président de la République, qui avait peu avant procédé au dépôt d’une gerbe de fleurs au cimetière des tirailleurs pour leur rendre hommage, a ensuite passé en revue les troupes militaires.

    Le chef de l’Etat de la Mauritanie Mohamed Ould Ghazouani, également président en exercice de l’Union Africaine (UA) et ses homologues de la Gambie, Adama Barro, de la Guinée-Bissau, Umaru Sissokho Emballo, Brice Oligui Nguema du Gabon, des Comores, Azali Assoumani, sont aussi présents.

    Le Premier ministre, Ousmane Sonko et plusieurs membres du gouvernement, des autorités militaires,  des élus, des représentants de missions diplomatiques et d’Institutions internationales accrédités au Sénégal, sont présents à cette commémoration.

    Des délégations de la France, du Cameroun, de Djibouti, du Tchad, du Burkina Faso, entre autres prennent part à cette cérémonie.

    SG/MK/FKS/ABB

  • SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE / Thiaroye 44 : le chef de l’Etat a déposé une gerbe de fleurs au cimetière des tirailleurs

    SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE / Thiaroye 44 : le chef de l’Etat a déposé une gerbe de fleurs au cimetière des tirailleurs

    Dakar, 1er dec (APS) – Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a effectué un dépôt de gerbes de fleurs au cimetière des tirailleurs, en présence de ses homologues invités à la commémoration du 80e anniversaire du massacre de Thiaroye, a constaté l’APS .

    Le président Faye était en compagnie de ses homologues africains, notamment le président de la Mauritanie Mohammed Ould Ghazouani et président en exercice de l’Union Africaine, des Comores Azali Assoumani, de la Gambie Adama Barrow, de la Guinée Bissau Umaru Sissoko Emballo, du Gabon, général Brice Oligui Nguema, et d’autres personnalités étrangères présentes à cette cérémonie.

    Ils ont ensuite visité une exposition au musée des tirailleurs consacrés à ces soldats africains qui ont été engagés pour se battre pour la libération de la France lors de la deuxième guerre mondiale.

    L’exposition met en exergue ‘’la bravoure et le courage’’ de ces tirailleurs sur les théâtres d’opération en Allemagne, selon l’historien Mamadou Koné.

    Le chef de l’Etat et ses invités se sont ensuite rendus au camp militaire lieutenant Amadou Lindor Fall de Thiaroye pour la cérémonie militaire et civile, qui sera ponctuée par des discours et une prestation du rappeur sénégalais, Didier Awadi, en vidéo et chant et par la déclamation de poèmes des lauréats d’un concours sur le thème du massacre de Thiaroye.

    OID/ABB/FKS

  • SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE-EDITION / Vitrine, le magazine de l’APS sort un numéro spécial consacré au massacre des tirailleurs, lundi

    SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE-EDITION / Vitrine, le magazine de l’APS sort un numéro spécial consacré au massacre des tirailleurs, lundi

    Dakar, 30 nov (APS) – L’Agence de presse sénégalaise (APS) a consacré un numéro spécial de son magazine, Vitrine, à la commémoration du 80e anniversaire du massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye, par l’Armée française, le 1er décembre 1944.

    Au menu de cette édition spéciale figurent un dossier, des interviews avec des historiens comme le professeur Mamadou Diouf, qui préside le Comité de commémoration du massacre de Thiaroye, un reportage et des rappels sur le sens et la portée de la célébration d’un tel évènement.

    Dans les kiosques à partir de lundi, ce magazine, qui titre à sa une  »Thiaroye 44. Souvenir éternel », replace cette tragédie dans le contexte de l’époque marqué par la colonisation.

    ‘’Partis en combattants, nos vaillants tirailleurs sont sont donc revenus en conquérants. Sauf peut-être aux yeux de la puissance coloniale qui a semblé ne pas vouloir leur accorder la reconnaissance qu’ils méritaient’’, écrit le nouveau directeur général de l’APS dans un éditorial.

    C’est contre cette injustice faite à ces soldats d’Afrique subsaharienne que le gouvernement du Sénégal a décidé de célébrer en grande pompe, dimanche, le 80e anniversaire de cette page sombre de l’histoire franco-africaine, comme un rempart contre l’oubli et un message pour les générations actuelles et futures.

    En commémorant le massacre de Thiaroye, les nouveaux dirigeants sénégalais qui se réclament d’une ligne politique souverainiste disent vouloir reprendre  »l’initiative historique pour exhumer une mémoire entravée, écrire le récit d’une histoire recomposée ou tue, célébrer la mémoire des tirailleurs sénégalais et enraciner dans la conscience collective l’histoire à venir d’une communauté africaine unie et solidaire ».

    ABB/OID

  • SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-CINEMA / « La gloire du chasseur » de Diaka Ndiaye veut mettre la lumière sur le massacre des tirailleurs

    SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-CINEMA / « La gloire du chasseur » de Diaka Ndiaye veut mettre la lumière sur le massacre des tirailleurs

    Dakar, 30 nov (APS) – ‘’La gloire du chasseur’’, un film de la réalisatrice Belgo-sénégalaise, Diaka Ndiaye, relatant le massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye le 1er décembre 1944, veut mettre la lumière sur cet évènement tragique. 

    Ce film de 90 minutes a pour but d’expliquer comment ce qui s’est passé à Thiaroye, il y a 80 ans, trouve sa source dans une logique mise en place par la France, puissance coloniale, depuis le milieu du 19ème siècle, selon la réalisatrice qui a raconté la façon dont le massacre des tirailleurs a été maquillé par le  »mensonge d’Etat » des dirigeants français de l’époque coloniale.

    Le film aborde l’histoire de Birame Senghor, ancien gendarme, qui cherche à obtenir depuis des décennies réparation, après la mort de son père, Mbap Senghor, matricule 32 124, un tirailleur tombé sous les balles des soldats français.    

    ‘’C’est le monde de la culture qui a porté cette histoire depuis le début. Moi, j’avais envie de faire quelque chose de plus en profondeur, d’un point de vue historique’’, a déclaré la réalisatrice.

    Elle s’entretenait avec des journalistes, à la fin de la projection du film au Musée des civilisations noires, à Dakar, en prélude à la commémoration du 80e anniversaire du massacre de Thiaroye.

    Selon la réalisatrice, il s’agit, à travers ce film, de faire un cours d’histoire, avec des livres, des chapitres, entre autres.

    ‘’Je veux que celui qui regarde ce film et qui ne connaît pas l’histoire de Thiaroye, ou qui le connaît peu ou prou, se dise, à la fin des 90 minutes : ah oui !, effectivement, je ne savais pas cela, j’ai appris telle chose’’, a expliqué Diaka Ndiaye.

    Elle a estimé que le plaidoyer de cette commémoration, ‘’est de demander aux autorités françaises de lâcher l’affaire et de sortir les archives’’.

    ‘’Il est plus que temps, cela fait 80 ans. Birame Senghor, que j’ai rencontré, est octogénaire. Il souhaite que cette histoire soit réglée avant qu’il ne quitte ce monde’’, a-t-elle fait savoir.

    Elle a toutefois fustigé le comportement des dirigeants africains qui n’ont rien fait pour tirer cette histoire au clair, notamment Léopold Sédar Senghor, premier président sénégalais (1960-1980).

    ‘’Je voudrais que la jeunesse retienne qu’il n’y a pas eu 35 morts. C’est faux et archi-faux. Les documents ont été falsifiés. Cela a été démontré. Donc qu’on sache qu’il y en a eu beaucoup plus, 300 à 400, au moins 300. Qu’on sache que ce n’était pas une mutinerie, ni une révolte’’, a ajouté Mme Ndiaye.

     »La gloire du chasseur » demeure une trilogie, dont le premier volet ‘’Thiaroye’’ sera projeté en avant-première, lundi, au Musée des civilisations noires.

    AMN/FKS/OID/ABB

  • SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE / Un historien appelle à faire de la commémoration du massacre de Thiaroye un ‘’combat contre l’oubli »

    SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE / Un historien appelle à faire de la commémoration du massacre de Thiaroye un ‘’combat contre l’oubli »

    Dakar, 30 nov (APS) – L’historien et inspecteur général de l’éducation, Mor Ndao, invite à un combat contre l’oubli pour entretenir la mémoire des tirailleurs sénégalais massacrés au Camp de Thiaroye, le 1er décembre 1944.

     »Ce qui reste, c’est ce combat contre l’oubli qu’il faut mener et dépasser le devoir de mémoire. C’est très bien de reconnaître les faits, prendre des actes politiques, la reconnaissance de la nation, mais au-delà du devoir de mémoire, il y a le travail de mémoire à mener », a-t-il dit au cours d’un entretien accordé à l’APS.

    Selon l’historien, le travail de mémoire implique la conjonction de toutes les forces, le dialogue intergénérationnel afin de passer le témoin aux générations futures.

     »Il y a un acte de transformation, de participation citoyenne, de dialogue et de co-construction, de transmission des valeurs aux générations futures à faire », préconise M. Ndao, par ailleurs directeur de l’Ecole doctorale Ethos.

    L’inspecteur général de l’éducation demande que ce massacre, à Thiaroye, perpétré sur  »nos valeureux tirailleurs qui ont participé à la construction et l’édification du monde libre, et assassinés à leur retour de la deuxième Guerre mondiale » soit enseigné dans toutes les écoles, mais ‘’de manière objective’’.

    Le professeur Mor Ndao, qui qualifie ce fait d’histoire ‘’d’assassinat » appelle à se projeter vers l’avenir pour aller vers un travail de mémoire.

    ‘’Il y a le devoir de mémoire, le travail de mémoire et la volonté de mémoire. Ces trois composantes doivent être en conjonction », insiste-t-il.

    Cette volonté de mémoire doit, selon lui, être l’aboutissement d’un long travail, d’une longue prise de conscience et aussi de bataille.

    ‘’Je pense que, comme ils [Les Français] ont fait pour la guerre d’Algérie avec la commission Stora, la France doit reconnaître ce crime contre les tirailleurs. Il y a aussi le Rwanda où il y a eu des avancées. Pourquoi pas pour Thiaroye ?’’, s’interroge le spécialiste des questions militaires, qui appelle à continuer de mener le combat.

    ‘’Il faut transmettre cette mémoire aux générations futures. Et c’est très important. Tôt ou tard, il faut que la France reconnaisse que c’est un crime », a t-il lancé.

    Le professeur Mor Ndao invite aussi ses collègues à  »faire ressortir cette vérité en réécrivant cette histoire pour remettre les choses à l’endroit afin que les gens sachent ce qui s’est réellement passé et tirer les leçons et les enseignements pour nous projeter dans le futur’’.

    FKS/OID/ABB

  • SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE-CINEMA / ‘’Camp de Thiaroye’’ : l’acteur Sidiki Bakaba rembobine le film du tournage

    SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE-CINEMA / ‘’Camp de Thiaroye’’ : l’acteur Sidiki Bakaba rembobine le film du tournage

    Dakar, 30 (APS) – L’acteur ivoirien Sidiki Bakaba, qui a joué dans le film  »Camp de Thiaroye » d’Ousmane Sembène et de Thierno Faty Sow, se souvient des moments  »inoubliables » du tournage de cette production cinématographique mise au goût du jour à la faveur de la commémoration, cette année, du 80e anniversaire du massacre des Tirailleurs sénégalais à Thiaroye.

    Au début, fait savoir Sidiki Bakaba, dans un entretien téléphonique avec l’APS, il y avait une hésitation entre le rôle du sergent Diatta, finalement interprété par le journaliste Ibrahima Sané de la RTS, qu’il devait incarner entre ou celui de ‘’Pays’’, un muet revenu traumatisé de la guerre, et qui représente le continent africain dans le film. ce dernier voit tout, mais ne dit rien, car son temps de parler n’est pas encore arrivé, explique l’acteur.

    ‘’Lorsque le tournage devrait se faire, Sembène m’a remis le scénario et me dit +tu as le plus beau rôle du film+. Pour quelqu’un qui a l’habitude de jouer de grands textes, tu t’attends à en avoir un, mais il n’y a pas », dit-il en, se rappelant avoir poussé un rire du fait de cette surprise qu’il a eue dès le début de cette aventure.

    L’argument du cinéaste sénégalais était de donner ce grand rôle à un vrai acteur, qui ne pouvait être que Sidiki Bakaba.

    Le comédien ivoirien, qui vit aujourd’hui en France, dit remercier Sembène Ousmane qu’il considère comme ‘’son papa’’ pour lui avoir permis de participer à la reconstitution de cette histoire afin de permettre une compréhension du récit.

    Sous la direction du réalisateur d’‘’Emitai’’ (dieu du tonnerre, 1971) qui l’a laissé écrire le dialogue du muet, Sidiki Bakaba soutient avoir joué ce rôle dans ‘’un silence éloquent’’.

    Mais, avoue-t-il, ‘’ce qui m’a aidé à réussir ce rôle, c’est le mysticisme qui reste en moi’’. L’acteur dit avoir puisé dans sa technique occidentale de comédien, mais aussi de l’Africain qu’il est et du Soninké qu’il va toujours demeurer.

     »Pour le tournage de Thiaroye, le décor était planté dans un terrain vague non loin du cimetière. Le soir, en rentrant, je demandais au chauffeur de s’arrêter et j’allais au cimetière pour parler aux tirailleurs afin de leur demander leur autorisation de jouer le rôle’’, raconte-t-il, ajoutait qu’il formulait des prières pour eux.

    ‘’Je disais : je ne sais pas qui est  »Pays ». Je vous demande l’autorisation d’incarner ce rôle auquel Sembène a donné corps. Pays soit avec moi, puis je fais ma prière’’, dit-il.

    Il rapporte qu’à chaque fois le chanteur Ismaïla Lo, compositeur de la musique du film Camp de Thiaroye, et qui y interprétait un rôle de tirailleur, l’interpelait, en lui disant :  »hey, grand, tu nous fatigues ! », se souvient-il avec humour.

    Le comédien dit croire que ‘’l’art [est] un don divin », et  qu’incarner le rôle de  »Pays » dans cette ‘’histoire puissante’’ du film Camp de Thiaroye, était pour lui ‘’une immense responsabilité’’.

    Avec ce film, l’unité africaine était déjà née

    Revenant sur l’ambiance de tournage du film, Sidiki Bakaba note qu’avec le recul, ‘’on voit que l’unité africaine était déjà née’’.

    ‘’Si la France les a supprimés [les tirailleurs massacrés], c’est parce qu’ils s’entendaient tous, Guinéens, Sénégalais, Maliens, Congolais, Ivoiriens, etc. Ils avaient fait la guerre, souffert ensemble, dormi avec des cadavres de blancs… », précise-t-il, soulignant que le seul personnage qui avait compris en voyant le mirador et les barbelées était lui, ‘’Pays’’.

    Camp de Thiaroye marque la première coproduction sud-sud en matière cinématographique, car il a été produit par le Sénégal, la Tunisie et l’Algérie.

    L’artiste se rappelle de l’ambiance ‘’fraternelle, de solidarité et de +téranga+ à la sénégalaise », qui a régné au sein du groupe qui rentrait ainsi dans l’histoire en donnant vie à ce récit pour que jamais cela ne soit tu.

    Revenant sur les anecdotes du tournage, Sidiki Bakaba relève son côté ‘’vicieux’’ avec la présence de l’hélicoptère de l’armée française qui faisait la ronde pour les empêcher de tourner.

     »L’hélicoptère faisait du bruit au-dessus de nos têtes et l’ingénieur de son était obligé d’arrêter. C’était une mauvaise volonté pour que ce film ne se fasse pas », dit-il, saluant ainsi l’engagement de Sembène Ousmane qui a voulu, à travers cette production,  »instruire, conscientiser et éviter que l’on refasse les mêmes erreurs ».

    Le cinéaste sénégalais Sembène Ousmane (1923-2007), dans sa démarche consistant à ‘’parler à (son) peuple’’, a réalisé avec Thierno Faty Sow ‘’Camp de Thiaroye’’ (Filmi Domireew/SNPC/SATPEC/ENAPROC, 2 heures 37mn), pour inscrire dans la mémoire collective le massacre, le 1er décembre 1944, par l‘Armée coloniale française de soldats africains appelés ‘’tirailleurs sénégalais’’

     »Camp de Thiaroye’’ est à ce jour le film le plus célèbre consacré au massacre des tirailleurs à Thiaroye. Réalisé en 1988, il est primé la même année au festival Venise (prix spécial du jury à la Mostra), censuré pendant près de dix ans en France. Il y a été à nouveau projeté en 2024 au Festival de Cannes, dans une version restaurée.

    Le film, qui contribue à remettre dans la mémoire et l’historiographie ce douloureux événement, évoque le retour de tirailleurs sénégalais, anciens combattants de l’armée française, issus de pays d’Afrique subsaharienne, faits prisonniers en Allemagne durant la seconde Guerre mondiale, démobilisés puis rassemblés au camp de Thiaroye, à une quinzaine de kilomètres de Dakar.

    Là, ils apprennent que le montant de leurs indemnités et pécule, constitués d’arriérés de solde et de primes de démobilisation, sera divisé en deux. Le général en fonction prétend changer les francs métropolitains en francs CFA à la moitié de leur valeur. Les tirailleurs, qui ne l’entendent de cette oreille, le font savoir. En représailles, le camp est attaqué à l’artillerie le 1er décembre 1944 à l’aube. Des dizaines d’entre eux sont tués.

    L’histoire racontée par Sembène et Thierno Faty Sow est organisée autour de la figure du sergent-chef Diatta (Ibrahima Sané), cultivé, parlant wolof, diola, français et anglais, amateur de littérature et de musique classique, marié à une Européenne. Il s’oppose au capitaine Labrousse, officier d’active des troupes coloniales, mais est soutenu par le capitaine Raymond, qui rentre en France avec de nouveaux engagés à la fin du film.

    La distribution des rôles est restée fidèle à la configuration de ce qu’on a appelés ‘’tirailleurs sénégalais’’ qui, en réalité, venaient du Congo, du Gabon, de la Cote d’Ivoire, du Niger, du Burkina Faso, du Benin, du Mali, de la Guinée et du Sénégal.

    Dans le cadre de la commémoration de Thiaroye 44, le film ‘’Camp de Thiaroye’’ a été projeté, vendredi, à Dakar au complexe Sembène Ousmane et diffusé à la télévision publique, RTS.

    Il sera présenté, dimanche, lors d’un hommage solennel à Bordeaux par l’Association ‘’Mémoire et partage’’ de Karfa Diallo en présence de Sidiki Bakaba.

    FKS/OID/ABB

  • SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE / Recherche sur  »Thiaroye 44 »: un historien préconise d’aller au-delà des archives françaises

    SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE / Recherche sur  »Thiaroye 44 »: un historien préconise d’aller au-delà des archives françaises

    Dakar, 29 nov (APS) – L’historien Mor Ndao préconise  »d’aller au-delà des archives françaises » dans la recherche de la vérité sur le massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye le 1er décembre 1944, estimant qu’il faut penser aux archives américaines et anglaises.

     »Avec les archives françaises, on ne peut qu’avoir que la version de la France. Mais recouper avec les autres serait intéressant aussi’’, a-t-il dit dans un entretien avec l’APS.

     »Les Américains étaient à Dakar et bien informés (…) Les Anglais étaient à Dakar aussi. Les Anglais ont toute la photographie aérienne de Dakar durant quatre ans, maison par maison. Ce sont des archives aussi importantes », fait savoir le professeur Ndao.

    Dans une société majoritairement orale, l’historien invite aussi à prendre en compte les témoignages des populations de Thiaroye qui racontent les péripéties du massacre.

    FKS/OID

  • SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE-JUSTICE / Massacre de Thiaroye : un historien appelle à revoir ‘’symboliquement’’ le procès des 35 rescapés

    SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE-JUSTICE / Massacre de Thiaroye : un historien appelle à revoir ‘’symboliquement’’ le procès des 35 rescapés

    Dakar, 29 nov (APS) – Le professeur d’histoire moderne et contemporaine, Mor Ndao, a appelé à revoir  »symboliquement » le procès des 35 rescapés du massacre des tirailleurs sénégalais, le 1er décembre 1944 à Thiaroye, et qui ont été condamnés  »pour rébellion » le 5 mars 1945 à des peines allant jusqu’à 10 ans de prison.

    ‘’Il se pose un devoir moral de revoir ces procès symboliquement. Oui, il faut revoir ces procès symboliquement. Et remettre les choses à l’endroit », a plaidé l’historien spécialiste des questions militaires dans un entretien avec l’APS en prélude des cérémonies de commémoration du 80e anniversaire du massacre de Tirailleurs sénégalais à Thiaroye.

    Le professeur Mor Ndao rappelle qu’en 1947, il y a eu une pression de l’opinion internationale pour exiger la libération des 35 survivants de ce massacre de Thiaroye condamnés par l’armée coloniale française.

    Ils ont été tous amnistiés, selon le professeur, précisant qu’il ne s’agit pas d’annulation des peines.

     »Ce qui pose le devoir moral de revoir ces procès symboliquement », martèle-t-il.

    Certains descendants de ces tirailleurs se battent encore aujourd’hui aux côtés de l’avocat français Hervé Banbanaste pour leur réhabilitation, a fait savoir récemment le média français France 24.

    Le nombre de tirailleurs tués dans ce massacre reste une question entière, selon M. Ndao qui parle de trois versions différentes.

    La première version constituée des témoignages de la population de Thiaroye note que le jour et le lendemain du massacre deux grandes fosses ont été creusées par des bulldozers au niveau du cimetière des soldats indigènes qui se trouve sur l’actuelle route nationale.

    ‘’Elle (population) dit qu’on a creusé deux grands trous. La pelleteuse est venue mettre les corps. On les a ensevelis. Ensuite, on a mis des branches, etc », relate-t-il.

    La deuxième version fait état de 35 tombes individuelles vues le lendemain.

    ‘’Et on a mis des corps sur les tombes individuelles d’après les témoignages recueillis », précise M. Ndao qui estime que ce sont les 35 tombes qui sont actuellement au cimetière militaire de Thiaroye.  »On estime que ce sont les blessés qui sont décédés à l’hôpital militaire de Ouakam et amenés à Thiaroye. Certains même ont été exécutés là-bas », dit -il.

    La troisième version évoque des fosses dans le camp.  »Cela signifie que ceux qui sont morts ont été enterrés sur place parce que c’est plus sécurisant quand on cache, il ne faut pas déplacer’’, pense l’historien.

    Après le massacre, l’administration coloniale a arrêté 45 tirailleurs qu’elle a fait prisonniers et défiler dans les rues de Dakar avec les menottes.

    Sur ces 45 personnes, 35 seront jugés devant le tribunal militaire de Dakar le 5 mars 1945 et condamnés à des peines allant jusqu’à 10 ans de prison.

    Le flou des chiffres sur les disparus

    Quant vingt ans après, le nombre de morts est toujours inconnu, souligne l’historien. Selon lui, en interrogeant les statistiques, entre ceux qui sont rentrés, 1 300, et ceux qui sont rapatriés, il y a un trou de 200, 191, 200 soldats.

     »Mais quand on interroge les 300 perdus de vue aussi qui pouvaient être intégrés dans le dispositif, on peut se dire qu’il y avait 400 disparus », estime le professeur Ndao.

    La version officielle parle de 35 morts en plus du sergent soudanais tué à la gare de Dakar parce qu’il avait refusé d’embarquer dans le train.

     »Lorsque l’ancien président français, François Hollande, est venue à Dakar en 2014 pour remettre les archives au président de la République Macky Sall, on a parlé de 74, 70 voire 114 morts »,  souligne encore le spécialiste des questions militaires.

    Il a rappelé que le professeur Mbaye Guèye, l’un des premiers historiens sénégalais à écrire sur ce massacre, parle de 191 morts. Les historiens sénégalais Cheikh Faty Faye et Abou Sow aussi ont écrit sur ce drame.

    FKS/OID/AKS

  • SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE / Un historien sénégalais assimile la tuerie de Thiaroye en 1944 à un « massacre prémédité »

    SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE / Un historien sénégalais assimile la tuerie de Thiaroye en 1944 à un « massacre prémédité »

    Dakar, 29 nov (APS) –L’historien sénégalais et spécialiste des questions militaires, Mor Ndao, a assimilé la répression sanglante des tirailleurs sénégalais, par l’Armée coloniale française, le 1er décembre 1944, à Thiaroye, à un « massacre prémédité », parlant même d’un « summum de l’horreur » qui découle d’une « hypocrisie » de la part de l’ancienne métropole.

    Le 1er décembre 1944, des Tirailleurs sénégalais démobilisés et renvoyés en Afrique après la seconde Guerre mondiale, sont tués à Thiaroye, par l’Armée française alors qu’ils réclamaient le paiement de leurs indemnités et le versement du pécule qui leur était promis depuis des mois par les autorités politiques et militaires de la France.

    « Ce comportement de l’armée coloniale française est inimaginable. C’est le summum de l’horreur, de l’hypocrisie pour nous qui regardons avec des lunettes le XXIe siècle », a-t-il déclaré lors d’un entretien accordé à l’APS.

    « Tout est parti de Morlaix, en France, précisément dans le port de Bretagne où ils [les Tirailleurs] devaient embarquer pour regagner Dakar en octobre 1944 », a rappelé Mor Ndao, un historien spécialisé sur les questions militaires.

    « Quelques échauffourées ont éclaté à Morlaix parce que le modus operandi était qu’ils devaient récupérer leurs soldes de captivité et leurs primes de démobilisation après l’accord conclu entre les autorités militaires et ces anciens prisonniers de guerre’’, a-t-il expliqué.

    Mais ce qui va aggraver les choses, dit-il, c’est « cette situation de suspicion » à l’égard de ces Tirailleurs parce qu’ayant été en contact avec les Allemands et probablement qu’ils colporteraient « les idées allemandes, l’idéologie allemande ».

    Les statistiques disent qu’ils étaient un régiment de 2 000 tirailleurs voire 1 950, mais selon l’historien il y a eu 300 tirailleurs qui avaient refusé d’embarquer pour exiger une avance et des tenues propres.

    ‘’Il y a eu des incidents et la gendarmerie est intervenue. On a ouvert le feu sur les 300 tirailleurs qui refusaient d’embarquer en Bretagne et ils ont été faits prisonniers et convoyés dans un autre camp qui s’appelle Trèves’’, relate-t-il.

    L’historien souligne que 1 950 soldats ont pris le bateau à destination de Dakar, mais ce sont 1 600 tirailleurs qui sont arrivés dans la capitale sénégalaise. Les 300 restant ont été déclarés ‘’perdus de vue’’ après l’escale de Casablanca (Maroc) où les tirailleurs ont reçu de nouvelles tenues de la part du corps américain stationné dans la Méditerranée occupée par les alliés ayant gagné la guerre.

    Selon les statistiques, quelque 1 300 hommes ont débarqué à Dakar, le 21 novembre 1944.

    Mais l’historien sénégalais émet des doutes sur ces statistiques. « Les chiffres sont importants. Mais ce qui est plus important, c’est ce qui se cache derrière les chiffres », fait savoir M. Ndao qui est par ailleurs président de la commission sénégalaise d’histoire militaire.

    Il a signalé qu’une circulaire du ministère des colonies est sortie pour dégager les procédures de prise en charge de ces tirailleurs, anciens prisonniers de guerre.

    « Ils ont été isolés dans un dépôt fait de baraques qu’on appelait les poulaillers (…) vivant dans des conditions assez précaires, avec une alimentation infecte », raconte Mor Ndao qui n’exclut pas, à travers cette attitude, « l’intention des autorités coloniales de les éliminer car les considérant comme étant dangereux ».

    Selon le professeur Ndao, les 25 et 26 novembre 1944, les Tirailleurs sont sommés de rendre les tenues offertes par le corps américain à Casablanca et de changer les sommes d’argent, du franc métropolitain, en franc local.

    ‘’Il y a eu un problème sur le taux de change. Certains ont été accusés de vol parce qu’ils avaient de l’argent par devers eux », explique-t-il.

    Le professeur Ndao fait savoir que 500 Tirailleurs du Soudan français, actuel Mali, ont été sommés d’aller le lendemain à la gare de Dakar pour rentrer chez eux.

    Selon lui, une note du service des renseignement français, disait qu’il fallait « se débarrasser des tirailleurs dans les plus bref délais. (…) ».

    Le 30 novembre 1944, l’ordre de départ a été donné, indique l’historien, qui fait savoir que les tirailleurs ont refusé ce qui a été assimilé à « une rébellion, une mutinerie ».

    Un général français qui est venu dans le but d’apaiser la situation a été un peu kidnappé le 30 novembre dans l’après-midi. Il leur a promis de régler l’affaire le lendemain.

    Pr Mor Ndao raconte qu’à l’aube, vers 6 heures 30, le 1er décembre 1944, plusieurs unités venant de Ouakam, de Dakar et de Rufisque, 585 éléments au total de la gendarmerie, du régiment d’artillerie coloniale, certains tirailleurs, 3 automitrailleuses et 2 chars de combat américains se sont croisés au rond-point Rufisque-Thiaroye.

    « Et à 7h45, raconte t-il, ils sont entrés dans le camp et encerclent les tirailleurs qu’ils ont sommés de partir.

    Mais face à leur refus, l’ordre a été donné d’ouvrir le feu et dans cette confusion à l’aube certains se sont échappés. Des soldats démobilisés se sont enfuis, escaladant les murs pour rejoindre Thiaroye village.

    Le télégramme de la France du même jour les accuse de « rébellion, de mutinerie et d’atteinte à la sûreté de l’Etat ».

    Selon lui, 45 tirailleurs ont été faits « prisonniers, enchaînés et menottées ».

    Parmi eux, 35 tirailleurs seront jugés devant le tribunal militaire de Dakar le 5 mars 1945 et condamnés à des peines allant jusqu’à 10 ans de prison, déplore le professeur d’histoire moderne et contemporaine.

    FKS/SKS/OID/MTN

  • SENEGAL-FRANCE-MEMOIRE / Thiaroye 44 : Macron reconnaît le ‘‘massacre’’ des tirailleurs sénégalais par la France

    SENEGAL-FRANCE-MEMOIRE / Thiaroye 44 : Macron reconnaît le ‘‘massacre’’ des tirailleurs sénégalais par la France

    Dakar, 28 nov (APS) – Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a déclaré, jeudi, que son homologue français lui a adressé une lettre dans laquelle Emmanuel Macron affirme que ‘’la France se doit de reconnaître’’ qu’il y a eu un ‘’massacre’’ dans le camp militaire de Thiaroye, en périphérie de Dakar, le 1er décembre 1944.

     »Je dois vous révéler que j’ai reçu aujourd’hui une lettre du président Macron dans laquelle il reconnaît que ce fut en effet un massacre », a dit le président Faye , répondant à une question de savoir si son pays s’attend à des excuses officielles de la France sur cette tragédie perpétrée par l’armée coloniale.

    Ce pas consistant à reconnaître que c’est un massacre doit ouvrir la porte à une collaboration parfaite pour la manifestation de toute la vérité sur ce douloureux évènement de Thiaroye, a ajouté le chef de l’Etat au micro de plusieurs médias français dont l’AFP.

    Répondant à une question de savoir s’il existe des réticences de Paris dans la manifestation de la vérité sur ce qui s’est réellement passé à Thiaroye, Bassirou Diomaye Faye s’est voulu on ne peut plus clair.

     »Evidemment il y a quelque chose qui a été caché. On a régulièrement cherché à mettre une chape de plomb sur cette histoire-là. Et nous pensons pour cette fois que l’engagement de la France sera totale, quelle sera franche et collaborative et qu’elle sera entière », a-t-il affirmé.

    Rfi rapporte que dans cette lettre, le chef de l’État français écrit que ‘’la France se doit de reconnaître que ce jour-là, la confrontation de militaires et de tirailleurs qui exigeaient que soit versé l’entièreté de leur solde légitime, a déclenché un enchaînement de faits ayant abouti à un massacre’’.

    Dans son courrier, Emmanuel Macron estime aussi qu’il ‘’importe d’établir autant que possible les causes et faits ayant mené à cette tragédie’’.

    Le 1er décembre 1944, des soldats d’Afrique subsaharienne appelés tirailleurs sénégalais ont été tués à l’arme automatique dans le camp de Thiaroye, à une quinzaine de kilomètres de Dakar, par l’armée coloniale pour avoir réclamé le paiement de leurs arrières de solde et diverses primes et indemnités. 

    Le bilan de 35 morts donné par les autorités françaises, estimé à dix fois plus par des historiens, est l’une des grandes pommes de discorde entre Paris et les Etats dont étaient originaires les 1 600 soldats démobilisés après avoir participé à la libération de la France lors de la seconde Guerre mondiale. 

    Dimanche, le président Bassirou Diomaye Faye va présider la commémoration du 80e anniversaire du massacre des tirailleurs à Thiaroye, en présence de plusieurs dirigeants africains et du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.

    ABB/OID