SENEGAL-ENFANCE / Ziguinchor : l’AEMO reçoit quotidiennement des signalements de cas de violences sexuelles sur des enfants (responsable)

Ziguinchor, 13 août (APS) – Les services de l’Action éducative et de protection sociale en milieu ouvert (AEMO) reçoit quotidiennement des signalements de cas de violences sexuelles sur des enfants à Ziguinchor (sud), a révélé mardi Flavien Mandef, un de ses responsables.

« Nous recevons énormément de cas de violences sexuelles sur les enfants à Ziguinchor, et il ne se passe pas un seul jour où nous ne rencontrons pas ou nous ne recevons pas un cas dans nos services », a déploré M. Mandef, juriste et éducateur spécialisé à l’AEMO de Ziguinchor.

Il s’exprimait mardi au terme d’un atelier axé sur la prise en charge des enfants victimes de violences sexuelles à Ziguinchor, une rencontre organisée dans cette ville par « Futur au présent » (FAP), à travers son projet « Agir et mobiliser contre les violences sexuelles à Ziguinchor », en collaboration avec l’AEMO.

Ont également participé à l’atelier, des agents de l’AEMO de Ziguinchor, des représentants des forces de défense et de sécurité et des représentants d’organisations non gouvernementales (ONG).

La rencontre a aussi vu la participation d’acteurs de la santé et d’associations s’activant dans la lutte contre les violences sexuelles à Ziguinchor.

« Ces violences sexuelles sur les enfants notées à Ziguinchor vont au-delà du viol et englobent d’autres types de violence, notamment les questions liées aux mariages d’enfants qui sont très présents dans la zone », a fait savoir M. Mandef.

Il ajoute que ces violences sont également liées à des abus sexuels.

« Beaucoup de cas de signalement de violences sont effectués dans le cadre familial, à travers des acteurs communautaires, dont les +Badianu Gox+ [les marraines de quartier] », a-t-il relevé.

« Ces cas de violences sont [aussi] notés dans des lieux d’apprentissage [établissements scolaires, par exemple] de ces enfants », selon Flavien Mandef.

Pour l’essentiel de ces cas de violence sexuelle, dit-il, « le présumé auteur n’est pas trop [éloigné] du cadre d’évolution » de la victime, a-t-il fait savoir.

Le coordonnateur du projet « Agir et mobiliser contre les violences sexuelles à Ziguinchor », Mouhamadou Racine Ndiaye, explique que cette rencontre entre dans le cadre de la prise en charge des enfants victimes de violences sexuelles.

« Nous savons que la procédure par laquelle ces enfants passent est longue et, parfois, peut participer à augmenter le traumatisme dont l’enfant est victime », a-t-il fait observer.

Selon lui, l’objectif poursuivi, « c’est de rassembler les acteurs qui interviennent dans la prise en charge afin qu’ils réfléchissent et travaillent sur un processus de prise en charge […] ». Le but de ce processus « est d’alléger le maximum possible tout ce qui peut augmenter le traumatisme de l’enfant qui est victime de viol », a-t-il précisé.

Pour lui, « la création de ce groupe d’analyse de pratiques constitue une étape cruciale pour élaborer des procédures coordonnées et efficaces de prise en charge ».

Il signale que « la région de Ziguinchor est confrontée à des défis importants en matière de protection des enfants, notamment en ce qui concerne les violences sexuelles ».

Il a rappelé que le projet « Agir et mobiliser contre les violences sexuelles à Ziguinchor » vise à instaurer un cadre de soutien global pour les enfants victimes, tout en renforçant les capacités des acteurs locaux pour prévenir et combattre ces violences. 

MNF/SBS/ASG/BK